Shih King : Odes mineures : La première décennie, ou celle de Lû-ming | Page de titre | Shih King : Odes mineures : La cinquième décennie, ou celle de Hsiâo Min |
Le Sze Kan a probablement été réalisé à l’occasion d’une fête marquant l’achèvement d’un palais. Il en contient une description et formule des vœux pour le bâtisseur et sa postérité. Les stances présentées ici montrent comment la divination était utilisée pour interpréter les rêves.
La pièce fait référence à l’époque du roi Hsüan (827 à 782 av. J.-C.).
La cour est plane et lisse, et les piliers qui l’entourent sont élevés. La chambre est agréablement exposée à la lumière, et ses recoins sont profonds et larges. C’est ici que notre noble seigneur reposera.
Sur la natte de jonc en dessous et celle de bambous fins au-dessus, qu’il repose dans le sommeil ! Qu’il dorme [ p. 350 ] et s’éveille, (en disant) : « Devinez pour moi mes rêves [^408]. Quels rêves sont chanceux ? Ils ont été d’ours et d’ours macabres ; Ils ont été de cobras et (d’autres) serpents. »
Le devin en chef les devinera. « Les ours et les ours macabres sont les signes auspicieux des fils ; les cobras et (autres) serpents sont les signes auspicieux des filles [^409]. »
Des fils lui naîtront : ils dormiront sur des divans ; ils seront vêtus de robes ; ils auront des sceptres pour jouer ; leur cri sera puissant. Ils seront (désormais) resplendissants avec des genouillères rouges, le (futur) roi, les princes du pays.
Des filles lui naîtront : elles dormiront à même le sol ; elles seront vêtues de pagnes ; elles auront des tuiles pour jouer [^410]. Il ne leur appartiendra ni de faire le mal ni de faire le bien [^411]. Elles n’auront à penser qu’aux esprits et à la nourriture, et à ne causer aucun chagrin à leurs parents.
Le WÛ YANG est censé célébrer l’immensité et l’excellent état des troupeaux du roi HSÜAN. La strophe finale fait référence à la divination des rêves de ses bergers.
Vos bergers rêveront de multitudes, puis de poissons, de tortues et de serpents, puis de faucons, bannières [^412]. Le devin en chef devinera les rêves : comment les multitudes, se dissolvant en poissons, annoncent des années d’abondance ; comment la tortue et le serpent, se dissolvant en faucons, bannières, annoncent la population croissante du royaume.
UNE LAMENTATION SUR L’ÉTAT INSTABLE DU ROYAUME DÉNONCANT L’INJUSTICE ET LA NÉGLIGENCE DU MINISTRE EN CHEF, BLAMENTANT ÉGALEMENT LA CONDUITE DU ROI, AVEC DES APPELS AU CIEL, ET L’ACCUSANT SEMBLABLEMENT DE CRUAUTÉ ET D’INJUSTICE.
Cette pièce se rapporte à l’époque du roi Yû (781 à 771 av. J.-C.), fils indigne du roi Hsüan. Le « Grand Maître » Yin devait être l’un des « trois Kung », les plus hauts ministres de la cour de Kâu, et était probablement leur chef et l’administrateur du gouvernement sous Yû.
Haute est cette colline du sud [^413], Avec ses masses de rochers ! Tu es impressionnant, ô (Grand-)Maître [ p. 352 ] Yin, Et tous les gens se tournent vers toi ! Un feu brûle dans leurs cœurs en deuil ; Ils n’osent pas parler de toi, même pour plaisanter. Le royaume est au bord de l’extinction ; — Comment se fait-il que tu ne considères pas l’état des choses ?
Haute est cette colline du sud, et la végétation y pousse vigoureusement ! Tu es impressionnant, ô (Grand) Maître Yin, mais comment se fait-il que tu sois si injuste ? Le ciel redouble sans cesse ses châtiments ; les morts et le désordre augmentent et se multiplient ; aucun mot de satisfaction ne sort du peuple ; et pourtant tu ne te corriges ni ne te lamentes.
Le Grand Maître Yin est le fondement de notre Kâu, et l’équilibre du royaume est entre ses mains. Il devrait en préserver les quatre parties ; il devrait aider le Fils du Ciel, afin de préserver le peuple de l’égarement. Ô grand Ciel impitoyable, il n’est pas juste qu’il nous réduise tous à une telle misère !
Il ne fait rien personnellement, et le peuple n’a aucune confiance en lui. Sans enquêter sur eux ni mettre à l’épreuve leurs services, il ne doit pas tromper les hommes supérieurs. S’il les congédiait pour des raisons de justice, ces hommes de basse extraction ne mettraient pas en danger le bien commun ; et ses proches de basse extraction n’occuperaient pas de postes importants.
Le Grand Ciel, injuste, fait régner ces désordres épuisants. Le Grand Ciel, cruel, fait régner ces grandes misères. Que des hommes supérieurs accèdent au pouvoir, et cela apaisera le cœur du peuple. Que des hommes supérieurs exercent leur justice, et les animosités et les colères disparaîtront.
Ô Ciel impitoyable, le désordre est sans fin ! Il s’aggrave de mois en mois, si bien que le peuple n’a aucun répit. Je suis comme enivré par le chagrin de mon cœur. Qui tient l’ordre du royaume ? Il ne s’occupe pas lui-même du gouvernement, et il en résulte peine et souffrance pour le peuple.
J’attele mes quatre coursiers, Mes quatre coursiers au long cou. Je regarde aux quatre coins (du royaume) ; La détresse est partout ; il n’y a aucun endroit où je puisse me diriger.
Maintenant, votre mal est endémique [^415], et je vois vos lances. Vous êtes maintenant pacifiques et amicaux, comme si vous vous promiez l’un l’autre.
L’injustice vient du grand Ciel, et notre roi n’a aucun repos. (Pourtant) il ne veut pas corriger son cœur, et continue à ressentir les efforts pour le rectifier,
Moi, Kiâ-fû, j’ai composé ce poème pour mettre à nu les désordres du roi. Si seulement tu pouvais changer d’avis, les myriades de régions seraient nourries.
[ p. 354 ]
LE KĂNG YÜEH EST, COMME L’ODE PRÉCÉDENTE, UNE LAMENTATION SUR LES MISÈRES DU ROYAUME ET LA RUINE QUI L’ATTEND ; AVEC UN APPEL SIMILAIRE, MAIS EXPRIMÉ AVEC PLUS D’ESPOIR, AU CIEL, « LE GRAND DIEU ».
Regardez au milieu de la forêt ; il n’y a (que) de gros fagots et de petites branches [^416]. Le peuple maintenant au milieu de ses périls regarde vers le ciel, tout obscur ; mais que sa détermination soit fixée, et il n’y a personne qu’il ne puisse vaincre. Là est le grand Dieu, — hait-il quelqu’un ?
Si l’on dit d’une colline qu’elle est basse, il y a ses crêtes et ses vastes masses. Les fausses calomnies du peuple, comment se fait-il que vous ne les réprimiez pas [^417] ? Vous appelez ces anciens expérimentés, vous consultez le devin des rêves. Ils disent tous : « Nous sommes très sages, mais qui peut distinguer le corbeau mâle de la femelle [^418] ? »
Regardez le champ accidenté et pierreux ; — les céréales y poussent abondamment. (Mais) le ciel m’émeut et me secoue, Comme s’il ne pouvait me vaincre [^419]. [ p. 355 ] Ils m’ont cherché (au début) pour être un modèle (pour eux), (avec empressement) comme s’ils ne pouvaient pas m’avoir ; (Maintenant) ils me regardent avec une grande animosité, Et ne veulent pas utiliser ma force.
LA LAMENTATION D’UN OFFICIER SUR LES PRODIGES CÉLESTES ET TERRESTRES, NOTAMMENT UNE ÉCLIPSE DE SOLEIL, QUI PRÉSENTAIENT LA RUINE DE KÂU. IL EXPOSE CE QU’IL CONSIDÉRAIT COMME LES VRAIES CAUSES DE LA MISÈRE RÉGISSANTE, QUI NE DOIT EN AUCUN CAS ÊTRE IMPUTÉE AU CIEL.
L’attention est attirée dans l’introduction, p. 296, sur la date de l’éclipse solaire mentionnée dans cet article.
À la conjonction (du soleil et de la lune) du dixième mois, le premier jour de la lune, qui était hsin-mâo, le soleil fut éclipsé, chose de très mauvais augure. Auparavant, la lune était petite, et maintenant le soleil est petit. Désormais, les gens du peuple seront dans une situation très déplorable.
Le soleil et la lune annoncent le mal, ne suivant pas leur propre voie. Dans tout le royaume, il n’y a pas de gouvernement (approprié), car les bons ne sont pas employés. Que la lune soit éclipsée est chose courante. Maintenant que le soleil est éclipsé, quelle horreur !
L’éclair du tonnerre fulmine avec majesté. On manque de repos, on manque de bien. Les ruisseaux bouillonnent et débordent. Les rochers des collines s’effondrent. Les hautes berges se transforment en vallées ; les vallées profondes en collines. Malheur aux hommes de ce temps ! Comment (le roi) ne pourrait-il pas mettre un terme à ces choses ?
Hwang-fû est le président ; Fan est le ministre [ p. 356 ] de l’instruction ; Kiâ-po est l’administrateur (en chef) ; Kung-yün est le cuisinier en chef ; Ȝâu est le greffier de l’intérieur ; Khwei est le maître de la cavalerie ; Yü est le capitaine des gardes ; et la belle épouse brille, maintenant en possession de sa place [^420].
Ce Hwang-fû refuse d’admettre qu’il agit hors de propos. Mais pourquoi nous appelle-t-il à partir, sans venir nous consulter ? Il a détruit nos murs et nos toits ; et nos champs ne sont plus que marais ou landes. Il dit : « Je ne vous fais aucun mal ; les lois l’exigent. »
Hwang-fû est très sage ; il s’est bâti une grande ville à Hsiang. Il a choisi trois hommes comme ministres, tous très riches. Il ne pouvait se résoudre à laisser un seul ministre capable de protéger notre roi. Il a également choisi ceux qui possédaient des chars et des chevaux pour aller résider à Hsiang [^421].
[ p. 357 ]
Je me suis efforcé de remplir mon devoir, et je n’ose pas rendre compte de mes efforts. Sans crime ni offense d’aucune sorte, des bouches calomniatrices s’élèvent contre moi. (Mais) les calamités des gens inférieurs ne descendent pas du ciel. Une multitude de paroles (gentilles) et de la haine dans le dos ; — la poursuite sérieuse et acharnée de cela vient des hommes.
Mon village est loin, et mon insatisfaction est grande. Ailleurs, c’est le calme, et j’habite ici, seul et triste. Tout le monde prend sa retraite, et moi seul, je n’ose chercher le repos. Les décrets du Ciel sont inexplicables, mais je n’oserai pas suivre mes amis et quitter mon poste.
L’auteur de cette pièce se lamente sur l’état misérable du royaume, la conduite incorrigible du roi et d’autres maux, faisant également appel au ciel et s’étonnant qu’il ait permis que de telles choses se produisent.
Ciel vaste et vaste, comment se fait-il que tu aies contracté ta bonté, en envoyant la mort et la famine, et en détruisant tout le royaume ? Ciel compatissant, paré de terreurs, comment se fait-il que tu n’exerces aucune prévoyance, aucun soin ? Laissons de côté les criminels : ils ont souffert pour leur faute. Mais ceux qui n’ont commis aucun crime sont indistinctement entraînés dans la ruine.
[ p. 358 ]
Comment se fait-il, ô grand Ciel, que le roi n’écoute pas les paroles les plus justes ? Il est comme un homme qui s’égare et ne sait où il va. Vous tous, officiers, que chacun de vous accomplisse son devoir. Comment ne vous laissez-vous pas intimider les uns les autres ? Vous ne craignez pas le Ciel.
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