Shih King : Odes mineures : La huitième décennie, ou celle de Po Hwâ | Page de titre | Shih King : Odes majeures : La deuxième décennie, ou celle de Shăng Min |
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MORCEAUX ET Strophes illustrant les vues et pratiques religieuses des écrivains et de leur époque.
CÉLÉBRANT LE ROI WĂN, MORT ET VIVANT, EN TANT QUE FONDATEUR DE LA DYNASTIE DE KÂU, MONTRANT COMMENT SES VERTUS ONT ATTIRE À LUI LE REGARD FAVORABLE DU CIEL OU DE DIEU, ET ONT FAIT DE LUI UN MODÈLE LUMINEUX POUR SES DESCENDANTS ET LEURS MINISTRES.
La composition de cette pièce et des autres de cette décennie est attribuée au duc de Kâu, fils du roi Wăn, et était destinée par lui à son neveu, le jeune roi Khăng. Il faut garder à l’esprit que Wăn n’a jamais été roi de Chine. Il a posé les bases du pouvoir royal, établi par son fils, le roi Wû, et consolidé par le duc de Kâu. Le titre de roi lui a été conféré, ainsi qu’à d’autres, par le duc, conformément à la conception de la piété filiale évoquée p. 299.
Le roi Wăn est au plus haut. Oh ! il est brillant au ciel. Bien que Kâu fût un vieux pays, la nomination (favorable) s’est récemment abattue sur lui [^472]. Illustre était la maison de Kâu, et la nomination de Dieu est arrivée au bon moment. Le roi Wăn monte et descend à la gauche et à la droite de Dieu [^473].
Le roi Wăn était plein d’une activité fervente, et sa renommée est sans fin. Les dons (de Dieu) à Kâu s’étendent à ses descendants, en ligne directe et en branches collatérales, sur cent générations [^474]. Tous les officiers de Kâu seront (également) illustres d’âge en âge.
Ils s’illustreront d’âge en âge, poursuivant leurs projets avec zèle et révérence. Admirables sont les nombreux officiers, nés dans ce royaume royal. Le royaume royal est capable de les produire, les partisans de (la maison de) Kâu. Nombreux sont les officiers, et grâce à eux le roi Wăn jouit de son repos.
Profond était le roi Wăn ; Oh ! continu et brillant était son sentiment de révérence. Grand est le décret du Ciel ! Il y avait les descendants (des souverains de) Shang [^475]\—Les descendants des souverains de Shang Étaient en nombre plus de [ p. 379 ] que des centaines de milliers. Mais lorsque Dieu donna l’ordre, Ils devinrent soumis à Kâu.
Ils devinrent sujets de Kâu, car la nomination du Ciel n’est pas immuable. Les officiers de Yin, admirables et vigilants, assistent aux libations dans notre capitale [^476]. Ils assistent à ces libations, portant toujours des figures de hache sur leurs vêtements inférieurs et leur casquette particulière [^477]. Ô vous, loyaux ministres du roi, pensez toujours à votre ancêtre !
Pensez toujours à votre ancêtre, Cultivant votre vertu, Cherchant toujours à vous conformer à la volonté (du Ciel) : — Ainsi rechercherez-vous beaucoup de bonheur, Avant que Yin ne perde les multitudes, (Ses rois) étaient les corrélats de Dieu [^478]. Regardez Yin comme un phare ; Le grand rendez-vous n’est pas facile à préserver.
Le rendez-vous n’est pas facile (à préserver) : — Ne provoque pas ta propre extinction. Affiche et illumine ta droiture et ta renommée, Et regarde (le sort de) Yin à la lumière du Ciel. Les actions du Ciel élevé N’ont ni son ni odeur [^479]. Prends exemple sur le roi Wăn, Et les myriades de régions auront confiance en toi.
COMMENT LA DÉSIGNATION DU CIEL OU DE DIEU EST VENUE DE SON PÈRE AU ROI WĂN, ET EST DESCENDUE À SON FILS, LE ROI WÛ, QUI A RENVERSÉ LA DYNASTIE DE SHANG PAR SA VICTOIRE À MÛ ; CÉLÉBRANT ÉGALEMENT LA MÈRE ET L’ÉPOUSE DU ROI WĂN.
L’illustration de l’illustre (vertu) est requise ci-dessous, et la majesté redoutable est ou, élevée [^480]. On ne peut pas facilement compter sur le ciel ; il n’est pas facile d’être roi. L’héritier légitime de Yin au siège céleste n’a pas été autorisé à posséder le royaume.
_Z_ăn, la seconde des princesses de Kih [^481], du domaine de Yin-shang, vint se marier avec le prince de Kâu, et devint sa femme dans sa capitale. Elle et le roi Kî Étaient tous deux entièrement vertueux. (Alors) Thâi-_z_ăn devint enceinte, et donna naissance à notre roi Wăn.
Ce roi Wăn, vigilant et respectueux, servait Dieu avec une intelligence parfaite, et obtint ainsi la grande bénédiction. Sa vertu était sans faille ; et en conséquence, il reçut l’allégeance des États de toutes parts.
Le Ciel contempla ce monde inférieur ; Et son rendez-vous s’arrêta (sur le roi Wăn). Dans ses jeunes années, Il lui fit une compagne [^482] ; — Au nord du Hsiâ, Sur les rives du Wei. Quand le roi Wăn voulut se marier, Là se trouvait la dame dans un grand état [^483].
La dame était dans une grande tenue, telle une belle habitant du ciel. Les cérémonies déterminaient le caractère propice (de l’union) [^484], et il la rencontra en personne sur le Wei. Il construisit un pont de bateaux au-dessus ; la gloire (de l’occasion) était illustre.
La nomination favorable venait du Ciel, donnant le trône à notre parent Wăn, dans la capitale de Kâu. La dame qui lui succéda était de Hsin, sa fille aînée, qui vint l’épouser. Elle fut bénie de donner naissance au roi Wû, qui fut préservé, aidé et reçut (aussi) la nomination, [ p. 382 ] Et conformément à cela, frappa le grand Shang.
Les troupes de Yin-shang furent rassemblées comme une forêt, et rangées dans le désert de Mû. Nous nous levâmes (à la crise) ; « Dieu est avec vous », (dit Shang-fû au roi), « n’ayez aucun doute dans votre cœur [^485]. »
Le désert de Mû s’étendait à perte de vue ; les chars de sandal brillaient d’un éclat éclatant ; les attelages de chevaux bais, à la crinière noire et au ventre blanc, galopaient ; le Grand Maître Shang-fû était tel un aigle en vol, assistant le roi Wû, qui, d’un seul coup, frappa le grand Shang. La rencontre de ce matin-là fut suivie d’un jour clair et lumineux.
DÉBUTS MINEURS ET CROISSANCE ULTÉRIEURE DE LA MAISON DE KÂU À KÂU. SON RETRAIT DE PIN SOUS THAN-FÛ, AVEC SA PREMIÈRE INSTALLATION À KÂU, AVEC LA PLACE DONNÉE ALORS À LA CONSTRUCTION DU TEMPLE ANCESTRAL ET DE L’AUTEL AUX ESPRITS DE LA TERRE. CONSOLIDATION DE SA FORTUNES PAR LE ROI WĂN.
« L’ancien duc Than-fû » était le grand-père du roi Wăn et fut canonisé par le duc de Kâu sous le nom de « roi Thâi ». Comme mentionné dans une note de la [p. 316] (Shih_King_Part1_2#p316), il fut le premier de sa famille à s’installer à Kâu, y déplaçant de Pin le site de leur première colonie, « le pays autour du Khü et du Khî ».
Les courges poussent en longues files toujours croissantes [^486]. Lorsque notre peuple est apparu pour la première fois, du pays des Khü et des Khî [^487], l’ancien duc [ p. 383 ] Than-fû leur a construit des huttes et des grottes semblables à des fours, avant même qu’ils n’aient encore de maisons [^488].
L’ancien duc Than-fû arriva le matin, galopant ses chevaux, le long des rives des rivières occidentales, jusqu’au pied du mont Khî [1] ; et là, lui et la dame Kiang [2] vinrent et cherchèrent ensemble un emplacement.
La plaine de Kâu était belle et luxuriante, avec ses violettes et ses chardons (sucrés) comme des boulettes. Là, il commença par consulter (ses disciples) ; là, il brûla l’écaille de tortue (et devina). Les réponses étaient là pour rester ; et ils se mirent à construire là [3].
Il encouragea le peuple et le sédentarisa ; ici à gauche, là à droite. Il divisa le terrain et le subdivisa ; s’il creusa des fossés, il délimita les arpents. De l’est à l’ouest, il ne fut rien qu’il ne prit en main [4].
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Il appela son surintendant des travaux ; il appela son ministre de l’instruction ; et les chargea de la construction des maisons. Avec la corde, ils redressèrent tout ; ils lièrent solidement les planches de la charpente, afin qu’elles s’élèvent régulièrement, élevant le temple ancestral dans sa grandeur solennelle [5].
Des foules apportèrent la terre dans des paniers ; elles la jetèrent dans les charpentes avec des cris ; elles la frappèrent à coups de poing. Elles taillèrent les murs à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’ils résonnent avec force. Cinq mille coudées s’élevèrent ensemble, de sorte que le roulement des grands tambours ne couvrait pas (le bruit des bâtisseurs) [6].
Ils érigèrent la porte extérieure (du palais), qui s’élevait majestueusement. Ils établirent la porte de l’audience, qui s’élevait sévère et rigoureuse. Ils érigèrent le grand autel aux esprits de la terre, d’où devaient provenir tous les grands mouvements [7].
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Ainsi, bien qu’il ne pût empêcher la fureur de ses ennemis [8], il ne laissa pas tomber sa propre renommée. Les chênes et les nerpruns furent (progressivement) éclaircis, et des routes furent ouvertes aux voyageurs. Les hordes de Khwăn disparurent, effrayées et haletantes.
(Les chefs de) Yü et _Z_ui [9] furent amenés à un accord Par le roi Wăn stimulant leur vertu naturelle. Alors, je peux dire, certains vinrent à lui, sans le connaître auparavant ; Certains, attirés les derniers par le premier ; Certains, attirés par ses succès rapides ; Et certains par sa défense (des faibles) contre les insultes.
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À LA LOUANGÉ DU ROI WĂN, CÉLÉBRANT SON INFLUENCE, SA DIGNITÉ DANS LES SERVICES DU TEMPLE, SON ACTIVITÉ ET SA CAPACITÉ À GOUVERNER.
Le nerprun et les arbres arbustifs poussent en abondance, fournissant du bois de chauffage ; oui, des réserves [10]. Notre prince et roi était élégant et digne ; à gauche et à droite, on se hâtait vers lui.
Notre prince et notre roi étaient élégants et dignes ; à sa gauche et à sa droite, ils portaient leurs demi-masse (coupes à libation) [11] : ils les portaient avec une gravité solennelle, comme il convenait à de si éminents officiers.
À LA LOUANGÉ DE LA VERTU DU ROI WĂN, BÉNI PAR SES ANCÊTRES, ET ÉLEVÉ À LA PLUS HAUTE DIGNITÉ SANS CHERCHER LA SIENNE.
Regardez au pied du Han [12], Comme poussent abondamment le noisetier et l’épine de flèche [13]. Notre prince était facile et maître de lui, Dans sa quête de dignité (toujours) facile et maître de lui.
Cette coupe de jade est immense, avec le liquide jaune scintillant à l’intérieur [14]. Notre prince était calme et sûr de lui, digne de recevoir bénédiction et dignité.
Le faucon vole vers le ciel, Les poissons sautent dans les profondeurs [15]. Notre prince était calme et maître de lui : N’exerçait-il pas une influence sur les hommes ?
Ses esprits clairs étaient dans les vaisseaux ; Son taureau rouge était prêt [16] ; — À offrir, à sacrifier, À accroître son brillant bonheur.
Les chênes et les nerpruns poussent épais, que le peuple utilise comme combustible [17]. Notre prince était calme et sûr de lui, encouragé et encouragé par les esprits [17:1].
Luxuriants sont les dolichos et autres plantes grimpantes, accrochés aux branches et aux tiges. Notre prince était serein et maître de lui, cherchant le bonheur sans détours.
LA VERTU DE WĂN, AVEC SA PIÉTÉ FILIALE ET SA RÉVÉRENCE CONSTANTE, ET LEURS MERVEILLEUX EFFETS. L’EXCELLENT CARACTÈRE DE SA MÈRE ET DE SA FEMME.
Pure et respectueuse était Thâi _Z_ăn [18], la mère du roi Wăn. Aimait-elle Kâu Kiang [19] ; une épouse digne de la Maison Kâu. Thâi Sze [20] hérita de son excellente renommée, et d’elle naquirent cent fils [21].
Il suivit l’exemple de ses ancêtres, et leurs esprits n’eurent aucune raison de se plaindre. Leurs esprits n’eurent aucune raison d’être mécontents. Son exemple s’étendit à sa femme, à ses frères et fut ressenti par tous les clans et tous les États.
Il était plein d’harmonie dans son palais ; plein de révérence dans le temple ancestral. Invisible (des hommes), il se sentait toujours sous inspection [22] : infatigablement, il maintenait sa vertu.
Bien qu’il n’ait pu empêcher de grandes calamités, sa splendeur et sa magnanimité étaient sans tache. Sans instruction préalable, il faisait ce qui était bien ; sans avertissement, il poursuivait son chemin.
Ainsi, les hommes adultes devinrent vertueux (par lui), et les jeunes hommes firent des progrès (constants). (Notre) ancien prince ne ressentit jamais la lassitude, et de lui venaient la renommée et l’éminence de ses officiers.
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MONTRANT L’ASCENSION DE LA MAISON DE KÂU VERS LA SOUVERAINETÉ DU ROYAUME PAR LA FAVEUR DE DIEU, LES RÉALISATIONS DES ROIS THÂI ET KÎ, ET SURTOUT DU ROI WĂN.
Dieu est grand, contemplant ce monde inférieur avec majesté. Il parcourut les quatre points cardinaux (du royaume), cherchant quelqu’un pour établir le peuple. Les deux dynasties précédentes [23] n’avaient pas réussi à le satisfaire avec leur gouvernement ; alors, à travers les différents États, il chercha et réfléchit à celui à qui il pourrait conférer le pouvoir. Détestant tous les grands États, il tourna ses regards bienveillants vers l’ouest, et y accorda une résidence (au roi Thâi).
(Le roi Thâi) releva et enleva les troncs morts et les arbres tombés. Il dressa et arrangea les touffes touffues et les rangées (enchevêtrées). Il ouvrit et débroussailla les tamaris et les arbres à douves. Il tailla et éclaircit les mûriers de montagne. Dieu ayant amené là ce souverain intelligent, les hordes de Kwan s’enfuirent [24]. Le ciel lui avait suscité une aide, et la mission qu’il avait reçue était assurée.
Dieu arpenta les collines, Où les chênes et les nerpruns étaient éclaircis, Et des sentiers tracés à travers les sapins et les cyprès. Dieu, qui avait élevé l’État, lui suscita un dirigeant approprié [25], — Du temps de Thâi-po et du roi Kî (cela fut fait) [25:1]. Or, ce roi Kî Dans son cœur était plein de devoir fraternel. Plein de devoir envers son frère aîné, Il se consacra davantage à promouvoir la prospérité (du pays), Et lui assura la gloire (de son acte) [26]. Il accepta sa dignité et ne la perdit pas, Et (bientôt sa famille) posséda tout le royaume.
Ce roi Kî fut doté par Dieu du pouvoir de jugement, de sorte que la renommée de sa vertu grandit silencieusement. Sa vertu était hautement intelligente, hautement intelligente et d’un rare discernement ; capable de diriger, capable de gouverner, de gouverner ce grand pays ; rendant une soumission cordiale, effectuant une union cordiale [27]. Lorsque (le règne) vint au roi Wăn, sa [ p. 391 ] vertu ne laissa rien à redire, il reçut la bénédiction de Dieu, et elle fut étendue à ses descendants.
Dieu dit au roi Wăn [28] : « Ne sois pas comme ceux qui rejettent ceci et s’accrochent à cela ; Ne sois pas comme ceux qui sont gouvernés par leurs goûts et leurs désirs ; » Alors il s’éleva majestueusement avant les autres à la hauteur (de la vertu). Le peuple de Mî [29] fut désobéissant, Osant s’opposer à notre grand pays, Et envahit Yüan, marchant sur Kung [30]. Le roi se leva, majestueux dans sa colère ; Il rassembla ses troupes, Pour arrêter les ennemis envahisseurs ; Pour consolider la prospérité de Kâu ; Pour répondre aux attentes de tous sous le ciel.
Il resta tranquillement dans la capitale, mais ses troupes quittèrent les frontières de Yuan. Elles gravirent nos hautes crêtes, et l’ennemi ne déploya aucune force sur nos collines, ni sur nos collines, ni ne but à nos sources, ni à nos étangs. Il détermina alors la plus belle des plaines, et s’établit au sud de Khî [31], sur les rives du Wei, centre de tous les États, lieu de villégiature des peuples d’en bas.
Dieu dit au roi Wăn : « Je suis satisfait de votre vertu intelligente, ni proclamée ni dépeinte à haute voix, sans extravagance ni inconstance, sans conscience d’effort de votre part, conformément au modèle de Dieu. » Dieu dit au roi Wăn : « Prenez des mesures contre le pays de vos ennemis. Avec vos frères, préparez vos échelles d’escalade, et vos engins d’assaut et de chute, pour attaquer les murs de Khung [32]. »
Les engins d’assaut et de chute furent d’abord déployés avec douceur contre les murs de Khung, hauts et imposants. Les captifs furent amenés les uns après les autres pour cette mission. Les oreilles gauches des tués furent prises sans hâte. Il avait sacrifié à Dieu et au Père de la Guerre, cherchant ainsi à obtenir la soumission. Et personne dans toute la région n’osa l’insulter. Les engins d’assaut et de chute furent alors déployés avec vigueur contre les murs de Khung, très imposants. Il l’attaqua et lança toutes ses forces. Il éteignit ses sacrifices et mit fin à son existence. Et personne dans tout le royaume n’osa s’opposer à lui.
À LA LOUANGE DU ROI WÛ, MARCHANT DANS LES VOIES DE SES ANCÊTRES ET PAR SA PIÉTÉ FILIALE, S’ASSURANT LE TRÔNE POUR LUI-MÊME ET SA POSTERITÉ.
Les successeurs marchent sur les traces (de leurs prédécesseurs) dans notre Kâu. Depuis des générations, il y avait eu des rois sages ; les trois souverains étaient au ciel [33] ; et le roi (Wû) était leur digne successeur dans sa capitale [34].
Le roi (Wû) fut leur digne successeur dans sa capitale, s’élevant à rechercher la vertu héréditaire, s’efforçant toujours d’être en accord avec la [ p. 394 ] volonté (du Ciel) ; et il s’assura ainsi la confiance due à un roi.
Il s’est assuré la confiance due à un roi, et est devenu le modèle de tous ceux qui étaient sous lui. Toujours soucieux d’être filial, son esprit filial était le modèle (qu’il fournissait).
Les hommes l’aimaient, lui, l’Unique, et répondaient (à son exemple) par une vertu docile. Toujours soucieux d’être filial, il continuait brillamment les actions (de ses pères).
Brillamment ! et sa postérité, continuant à marcher sur les traces de leurs ancêtres, pendant des myriades d’années, recevra la bénédiction du Ciel.
Ils recevront la bénédiction du Ciel, et des quatre coins (du royaume) les félicitations leur viendront. Pendant des myriades d’années, n’y aura-t-il pas des secours pour eux ?
L’ÉLOGE DES ROIS WĂN ET WÛ : COMMENT LE PREMIER N’A DÉPLOYÉ SES PROUESSES MILITAIRES QUE POUR ASSURER LA TRANQUILLITÉ DU PEUPLE ; ET COMMENT LE DERNIER, CONFORMÉMENT AUX RÉSULTATS DE LA DIVINATION, ENTRA DANS SA NOUVELLE CAPITALE DE HÂO, DANS LA SOUVERAINETÉ DU ROYAUME AVEC LA SINCÈRE BONNE VOLONTÉ DE TOUT LE PEUPLE.
Le roi Wăn est célèbre ; oui, il est très célèbre. Ce qu’il recherchait, c’était le repos (du peuple) ; ce qu’il voyait, c’était l’achèvement (de son œuvre). Un véritable souverain était le roi Wăn !
Le roi Wăn reçut la nomination (du Ciel) et remporta son succès martial. Après avoir renversé Khung [35]. Il fixa sa ville (capitale) à Făng [36]. Un véritable souverain était le roi Wăn !
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Il répara les murs le long des douves. Son établissement à Făng s’inscrivait dans le modèle de ses ancêtres. Non pas par hâte de satisfaire ses désirs, mais pour témoigner du devoir filial qui lui avait été transmis. Le prince royal était un véritable souverain !
Son mérite royal était brillamment exposé près des murs de Fang. Là se rassemblaient les sympathies des habitants des quatre quartiers, qui considéraient le prince royal comme leur protecteur. Un véritable souverain était le prince royal !
L’eau du Făng coulait vers l’est (de la ville), grâce au travail méritoire de Yü. Les habitants des quatre quartiers se rassemblèrent, désireux de voir le grand roi comme souverain. Le grand roi était un véritable souverain [37] !
Dans la capitale de Hâo, il construisit sa salle avec son cercle d’eau [38]. De l’ouest à l’est, du sud au nord, nul ne songeait à ne pas lui rendre hommage. Un véritable souverain était le grand roi !
Il examina et devina, fit le roi, Au sujet de s’installer dans la capitale de Hâo. L’écaille de tortue décida du site [39], Et le roi Wû acheva la ville. Un véritable souverain était le roi Wû !
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Près de l’eau du Făng pousse le millet blanc [^531] ; le roi Wû n’a-t-il pas fait preuve de sagesse dans le choix de ses officiers ? Il a laissé ses plans à ses descendants, et a assuré réconfort et soutien à son fils. Le roi Wû était un véritable souverain !
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[^536] : 391:2 Mî ou Mî-hsü était un état de l’actuel King-ning Kâu, du département de Phing-liang, Kan-sû.
377:1 La famille de Kâu, selon ses traditions, était très ancienne, mais elle n’occupa pas le territoire de Kâu, d’où elle prit ensuite son nom, avant 1326 av. J.-C. ; et ce n’est qu’à l’époque de Wăn (1231 à 1135 av. J.-C.) que le dessein divin concernant sa suprématie dans le royaume se manifesta pleinement. ↩︎
378:1 Selon Kû Hsî, les deux premiers et derniers vers de cette strophe sont tirés de l’esprit de Wăn dans le ciel. On a tenté de les expliquer autrement, ou plutôt de les écarter. Mais le langage ne saurait exprimer plus expressément l’existence d’un Dieu personnel suprême et l’existence continue de l’esprit humain. ↩︎
378:2 Le texte, littéralement, est : « La racine et les branches » : la racine (et la tige) désignant les fils aînés, issus de la reine reconnue, succédant au trône ; et les branches, les autres fils issus de la reine et des concubines. Les premiers grandiraient directement de la racine ; et les seconds, les principaux nobles du royaume, constitueraient les branches du grand arbre Kâu. ↩︎
378:3 La dynastie des rois Shang ou Yin remplacée par Kâu. ↩︎
379:1 Ces officiers du Yin seraient les descendants des rois Yin et de leurs principaux nobles, également issus de la souche Yin. Ils assisteraient, à la cour de Kâu, aux offices dans le temple ancestral, qui commençaient par une libation d’esprits parfumés pour faire descendre les esprits des défunts. ↩︎
379:2 Ceux-ci, différents de la tenue portée par les représentants de la Maison régnante, étaient encore portés par les officiers de Yin ou de Shang, en guise d’honneur, et aussi en guise d’avertissement. ↩︎
379:3 Il y avait Dieu dans le ciel qui ne haïssait personne, désirant le bien de tous les peuples ; il y avait les souverains sur la terre, les vice-gérants de Dieu, maintenus par lui aussi longtemps qu’ils exécutaient dans leur gouvernement son dessein de bien. ↩︎
380:1 Ces deux lignes sont citées dans le dernier paragraphe de la Doctrine du Milieu, comme représentant l’idéal de la vertu parfaite. Elles indiquent la Puissance, opérant silencieusement, non perceptible par les sens, mais irrésistible dans ses opérations. ↩︎
380:2 ‘Les deux premiers vers’, dit le commentateur Yen _Ȝh_an, ‘contiennent un sentiment général, exprimant le principe qui régit la relation entre le Ciel et les hommes. Selon le vers 1, le bien ou le mal d’un dirigeant ne peut être caché ; selon le vers 2, le Ciel, en accordant ou en retirant sa faveur, agit avec une décision stricte. Quand en bas se trouve l’illustre illustration (de la vertu), qui s’élève vers les hauteurs. Quand en haut se trouve la majesté redoutable, qui exerce une surveillance en bas. La relation entre le Ciel et les hommes devrait susciter notre respect.’ ↩︎
380:3 L’État de Kih devait se trouver quelque part dans le domaine royal de Yin. Ses seigneurs portaient le nom de _Z_ăn, et la seconde fille de la Maison devint l’épouse de Kî de Kâu. Elle est appelée à la huitième ligne Thâi-_z_ăn, nom sous lequel elle est encore célèbre en Chine. « Elle commença », dit-on, « l’instruction de son enfant alors qu’il était encore dans son ventre, ne regardant aucun spectacle inconvenant, n’écoutant aucun son licencieux, ne prononçant aucun mot d’orgueil. » ↩︎
381:1 Le ciel est ici représenté comme organisant à l’avance l’accomplissement de ses desseins. ↩︎
381:2 Le nom de l’État était Hsin, et il devait être situé près du Hsiâ et du Wei, quelque part au sud-est de l’actuel Shen-hsî. ↩︎
381:3 « Les cérémonies » seraient diverses ; tout d’abord, la divination au moyen de l’écaille de tortue. ↩︎
382:1 Voir le récit de la bataille de Mû dans le troisième livre de la cinquième partie du Shû. Shang-fû était l’un des principaux chefs et conseillers de Wû, son « Grand-Maître Shang-fû » dans la strophe suivante. ↩︎
382:2 Comme une courge grandit et s’étend, avec un vaste développement de ses vrilles et de ses feuilles, ainsi la Maison de Kâu s’était agrandie. ↩︎
382:3 Il s’agissait de deux rivières du territoire de Pin, dont le nom subsiste encore p. 383 dans le petit département de Pin Kâu, dans le Shen-hsî. La Khü se jette dans la Lo, et la Khî dans la Wei. ↩︎
383:1 D’après cette ode, jusqu’à l’époque de Than-fû, le peuple Kâu n’avait eu que les habitations décrites ici ; mais cela n’est pas facilement conciliable avec d’autres récits, ni même avec d’autres strophes de ce morceau. ↩︎ ↩︎
383:2 Voyez un récit graphique des circonstances dans lesquelles cette migration a eu lieu, dans le quinzième chapitre de la deuxième partie du premier livre de Mencius, tout à l’honneur de l’ancien duc. ↩︎
383:3 Cette dame est connue sous le nom de Thâi-_k_iang, la digne prédécesseure de Thâi-_z_ăn. ↩︎
383:4 Cette strophe fait référence au choix – par conseil et divination – d’un site pour ce qui devrait être la ville principale de la nouvelle colonie. ↩︎
383:5 Cette strophe décrit les dispositions générales pour l’occupation et la culture de la plaine de Kâu, et la répartition de la population sur celle-ci. ↩︎
384:1 Cette strophe décrit les préparatifs et les procédés d’érection des bâtiments de la nouvelle cité. L’ensemble se déroula sous la direction de deux officiers, en qui nous trouvons probablement l’embryon des Six Chefs des Conseils ou Départements, dont les fonctions sont décrites dans le Shû et le Livre Officiel de Kâu. Les matériaux des bâtiments étaient de la terre et de la chaux pilées ensemble dans des cadres, comme on le voit encore dans de nombreuses régions du pays. Le premier grand édifice entrepris fut le temple ancestral. Than-fû construisait une demeure pour les esprits de ses pères, avant d’en construire une pour lui-même. Aussi imparfaitement dirigé fût-il, le sentiment religieux affirmait la suprématie qu’il se devait de posséder. ↩︎
384:2 L’agitation et l’ordre des bâtiments dans toute la ville sont ici représentés de manière graphique. ↩︎
384:3 Than-fû était alors libre de construire le palais pour lui-même, qui ne semble pas avoir été un très grand bâtiment, bien que les noms chinois de ses portes soient ceux des deux qui, p. 385, étaient propres aux palais des rois de Kâu dans les temps ultérieurs de la dynastie. À l’extérieur du palais se trouvaient les autels appropriés aux esprits des quatre points cardinaux du pays, le « grand » autel ou autel royal étant propre aux rois, bien que celui construit par Than-fû soit ici ainsi nommé. Toutes les grandes entreprises, et celles qui exigeaient la coopération de tout le peuple, étaient précédées d’un sacrifice solennel à cet autel. ↩︎
385:1 Se référant aux relations de Than-fû avec les hordes sauvages, décrites par Mencius, et qui l’obligèrent à quitter Pin. À mesure que la nouvelle colonie de Kâu s’agrandissait, ils n’osèrent plus la troubler. ↩︎ ↩︎
385:2 Le poète passe ici à l’époque du roi Wăn. Voici l’histoire des chefs de Yü et de Z_ui (deux États à l’est du Ho) : ils se disputèrent une bande de territoire, chacun revendiquant sa propriété. Allant soumettre leur différend au seigneur de Kâu, dès leur entrée sur son territoire, ils virent les laboureurs céder volontiers le sillon et les voyageurs céder le chemin, tandis qu’hommes et femmes s’évitaient sur la route et que les vieillards n’avaient pas de fardeau à porter. À sa cour, ils virent les officiers de chaque grade inférieur céder la place à leurs supérieurs. Ils prirent honte de leur propre querelle, acceptèrent que le terrain disputé soit un territoire ouvert et se retirèrent sans oser comparaître devant Wăn. Lorsque cette affaire fut connue, plus de quarante États, dit-on, offrirent leur soumission à Kâu. ↩︎
386:1 Il est difficile de retracer le lien entre ces lignes allusives et le reste de la pièce. ↩︎
386:2 Nous voyons ici le seigneur de Kâu dans son temple ancestral, assisté de ses ministres ou hauts fonctionnaires, pour verser les libations aux esprits des défunts. La coupe à libations était munie d’une anse de jade ; celle utilisée par le roi avait un kwei complet, symbole de rang en forme d’obélisque, tandis que les coupes utilisées par un ministre n’avaient pour anse qu’un demi-kwei. ↩︎
386:3 On ne peut pas déterminer maintenant où se trouvait le mont Han. ↩︎
386:4 De même que le pied de la colline était favorable à la croissance des végétaux, de même les qualités naturelles du roi Wăn contribuèrent à sa distinction et à son avancement. ↩︎
387:1 De même qu’une coupe d’une telle qualité était le réceptacle approprié pour les spiritueux jaunes au goût d’herbes, de même le caractère de Wăn était tel que toutes les bénédictions devaient lui revenir. ↩︎
387:2 C’est la nature du faucon de voler et celle des poissons de nager, et c’est pourquoi une influence de Wăn s’est exercée inconsciemment sur lui-même. ↩︎
387:5 Thâi _Z_ăn est célébré, ci-dessus, dans la deuxième ode. ↩︎
387:6 Kâu Kiang est ‘la dame Kiang’ de l’ode 3, l’épouse de Than-fû ou p. 388 du roi Thâi, qui est venu avec lui de Pin. Elle est ici appelée Kâu, car elle a épousé le seigneur de Kâu. ↩︎
388:1 Thâi Sze, l’épouse de Wăn, nous dit l’ode 2, était originaire de l’État de Hsin. Le nom de famille Sze montre que ses seigneurs devaient descendre du Grand Yü. ↩︎
388:2 Nous ne devons pas supposer que Thâi Sze ait eu elle-même cent fils. Elle en eut dix, et son absence de jalousie encouragea tellement la fécondité du harem que tous les fils qui y naquirent lui furent attribués. ↩︎
388:3 Là où il n’y avait pas d’œil humain pour l’observer, Wan sentait toujours qu’il était ouvert à l’observation des êtres spirituels. ↩︎
389:1 Ceux de Hsiâ et de Shang. ↩︎
389:2 Identique à « les hordes du Khwăn » dans l’ode 3. M. TW Kingsmill dit que « Kwan » ici devrait être « Chun », et accuse la translittération de Kwan d’erreur (journal de la Royal Asiatic Society d’avril 1878). Il n’avait pas consulté son dictionnaire pour la prononciation correcte du caractère chinois. ↩︎