Shih King : Odes majeures, première décennie | Page de titre | Shih King : Odes majeures : La troisième décennie, ou celle de Tang |
LA LÉGENDE DE HÂU-KÎ : SA CONCEPTION ; SA NAISSANCE ; LES DANGERS DE SON ENFANCE ; SES HABITUDES AGRICOLES D’ENFANT ; SES MÉTHODES ET SON ENSEIGNEMENT ULTÉRIEURS DE L’AGRICULTURE ; SA FONDATION DE CERTAINS SACRIFICES ; ET LES HONNEURS DE SACRIFICE QUI LUI ONT ÉTÉ RENDUS PAR LA MAISON DE KÂU.
On trouve des informations sur Hâu-_k_î dans la dixième ode de la première décennie des Odes sacrificielles de Kâu. Les rois de Kâu faisaient remonter leur lignée à lui. De Kiang Yüan, sa mère, nos connaissances sont très limitées. On dit qu’elle était une fille de la Maison de Thâi, dont la lignée remontait jusqu’à Shăn-nung à l’époque préhistorique. D’après la première strophe de ce morceau, il apparaît qu’elle était mariée, et ce depuis un certain temps sans avoir d’enfant. Mais il est impossible de dire avec certitude qui était son mari. Le nom de famille de Kâu étant Kî, il devait être l’un des descendants de Hwang Tî.
La première naissance de (notre) peuple [^532] Fut de Kiang Yüan. Comment donna-t-elle naissance à (notre) peuple ? Elle avait présenté une offrande pure et sacrifié [^533], [ p. 397 ] Afin que son stérilité lui soit enlevée. Elle marcha alors sur une empreinte d’orteil faite par Dieu, et fut déplacée [^534], Dans le grand lieu où elle se reposait. Elle devint enceinte ; elle demeura retirée ; Elle donna naissance à, et nourrit (un fils), Qui était Hâu-_k_î.
Quand elle eut accompli ses mois, son fils premier-né sortit comme un agneau. Il n’y eut ni rupture, ni déchirure, ni blessure, ni blessure ; montrant combien il serait merveilleux. Dieu ne lui avait-il pas donné le réconfort ? N’avait-il pas accepté son offrande pure et son sacrifice, si bien qu’elle mit ainsi facilement au monde son fils ?
Il fut placé dans un chemin étroit, mais les moutons et les bœufs le protégeaient avec amour [^535]. Il fut placé dans une vaste forêt, où les bûcherons le rejoignirent. Il fut placé sur la glace froide, et un oiseau le protégea et le soutint de ses ailes. Lorsque l’oiseau s’éloigna, Hâu-_k_î se mit à gémir. Son cri était long et fort, si fort que sa voix emplit tout le chemin [^535].
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Lorsqu’il put ramper, il paraissait majestueux et intelligent. Lorsqu’il put se nourrir, il se mit à planter des haricots. Les haricots poussèrent abondamment ; ses rangées de rizière poussèrent magnifiquement ; son chanvre et son blé poussèrent forts et serrés ; ses courges produisirent abondamment.
L’agriculture de Hâu-_k_î se déroulait selon le plan d’aide à la croissance. Après avoir déblayé l’herbe épaisse, il sema le sol de céréales jaunes. Il cultiva le grain vivant jusqu’à ce qu’il soit prêt à éclater ; puis il l’utilisa comme semence, et il poussa ; il poussa et porta fruit ; il devint fort et bon ; il pendait, chaque grain étant complet ; et ainsi il fut nommé seigneur de Thâi [^536].
Il donna (à son peuple) les belles céréales : le millet noir et le millet à deux grains, le grand millet rouge et le millet blanc. Ils semèrent abondamment le millet noir et le millet à deux grains, qui furent récoltés et empilés sur le sol. Ils semèrent abondamment le grand millet rouge et le millet blanc, qui furent portés sur leurs épaules et leur dos, jusqu’à la maison pour les sacrifices qu’il avait institués [^537].
Et qu’en est-il de nos sacrifices (suite de lui) ? [ p. 399 ] Certains décortiquent (le grain) ; d’autres le prennent dans le mortier ; d’autres le tamisent ; d’autres le foulent. Il résonne dans les plats ; il est distillé et la vapeur flotte. Nous consultons [^538] ; nous observons les rites de purification ; nous prenons du bois du sud et l’offrons avec la graisse ; nous sacrifions un bélier à l’esprit du chemin [^539] ; nous offrons de la chair rôtie et grillée : — et ainsi introduisons l’année à venir [^540].
Nous chargeons les supports d’offrandes, les supports de bois et de terre cuite. Dès que le parfum monte, Dieu, satisfait, hume la douce odeur. Elle est parfumée, et en son temps [^541]. Hâu-_k_î a fondé nos sacrifices, et personne, présumons-nous, n’a donné lieu à blâme ou à regret à leur égard, jusqu’à ce jour.
ODE FESTIVE, CÉLÉBRANT QUELQUES DIVERTISSEMENTS DONNÉS PAR LE ROI À SES PARENTS, AVEC L’ÉPREUVE DE TIR À L’ARC APRÈS LA FÊTE ; CÉLÉBRANT PARTICULIÈREMENT L’HONNEUR RENDU EN DE TELLES OCCASIONS AUX PERSONNES ÂGÉES.
Cette ode est donnée ici, car elle est communément considérée comme un prélude à la suivante. Kû Hsî l’interprète du festin offert par le roi, à la fin du sacrifice dans le temple ancestral, aux princes de son nom. L’interprétation de cette pièce est difficile selon ce point de vue, qui est cependant préférable à tout autre.
Ces joncs poussent en touffes épaisses au bord du chemin : que le bétail et les moutons ne les piétinent pas. Bientôt ils pousseront ; bientôt ils seront complètement formés, avec leurs feuilles douces et brillantes [^542]. Les frères sont étroitement liés ; que nul ne soit absent, que tous soient proches. Pour certains, des nattes sont tendues ; pour d’autres, des tabourets sont offerts [^543].
Les nattes sont étendues, et une seconde au-dessus ; les tabourets sont donnés, et il y a beaucoup de serviteurs. (Les invités) sont engagés, et ils engagent (l’hôte) en retour ; il rince les coupes (et les remplit, mais les invités) les posent, des sauces et des cornichons sont apportés, avec de la viande rôtie et grillée. Il y a d’excellentes provisions de tripes et de palais ; avec des chants aux luths et aux tambours.
Les arcs ornés sont puissants, et les quatre flèches sont toutes équilibrées. Elles décochent et touchent toutes, et les invités sont disposés selon leur habileté. Les arcs ornés sont tendus à pleine puissance, et les flèches sont saisies dans la main. Elles vont droit au but comme si elles y étaient plantées, et les invités sont disposés selon l’humble convenance de leur comportement.
Le lointain descendant préside le festin ; sa douce humeur est forte. Il remplit leurs coupes d’un grand vase et prie pour les vieux (parmi ses invités) : afin que, avec leur âge chenu et leur dos ridé, ils puissent s’encourager mutuellement (à la vertu) et s’y soutenir mutuellement ; afin que leur vieillesse soit bénie et que leur bonheur radieux ne cesse de croître.
RÉPONDANT AU DERNIÈRE : LES ONCLE ET LES FRÈRES DU ROI EXPRIMENT LEUR SENS DE SA BONTÉ ET LEURS SOUHAITS POUR SON BONHEUR, SURTOUT DANS LES MOTS PAR LESQUELS LES PERSONNAGES DES ANCÊTRES DÉFUNTS AVAIENT TRANSMIS LEUR SATISFACTION DU SACRIFICE OFFERT À LEUR OCCASION ET LUI AVAIENT PROMIS LEUR BÉNÉDICTION.
Tu nous as abreuvés de ton Esprit, tu nous as rassasiés de ta bonté. Puisses-tu, ô notre Seigneur, jouir de myriades d’années ! Puisse ton bonheur s’accroître sans cesse !
Tu nous as fait boire à satiété tes breuvages ; tes mets nous ont été offerts. Puisses-tu, ô notre Seigneur, jouir de myriades d’années ! Puisse ta brillante intelligence s’accroître sans cesse !
Que ton intelligence brillante devienne parfaite, haute et brillante, menant à une bonne fin ! Cette bonne fin a (désormais) son commencement : les personnificateurs de tes ancêtres l’ont annoncé dans leur bénédiction.
Quelle était leur annonce ? « (Les offrandes) dans vos plats de bambou et de bois sont propres et [ p. 402 ] belles. Vos amis [^544], assistant au service, ont fait leur part avec un comportement respectueux.
« Votre attitude respectueuse était tout à fait conforme à l’occasion ; ainsi que celle de votre fils filial [^545]. Pour une telle piété filiale, perpétuée sans cesse, des bénédictions vous seront toujours conférées. »
Quelles seront les bénédictions ? « Que le long des passages de ton palais, tu te déplaceras pendant dix mille ans, et que la dignité et la postérité te seront accordées pour toujours. »
Qu’en est-il de votre postérité ? « Le ciel vous investit de votre dignité ; oui, pour dix mille ans, la brillante nomination est attachée (à votre lignée). »
Comment est-il attaché ? « Il t’est donné une épouse héroïque. Il t’est donné une épouse héroïque, Et d’elle viendra la (lignée de) descendants. »
ODE APPROPRIÉE À LA FÊTE DONNÉE AUX PERSONNAGES DES DÉFUNTS, LE LENDEMAIN DU SACRIFICE DANS LE TEMPLE ANCESTRAL.
Ce sacrifice supplémentaire, le lendemain du service principal dans le temple, apparaît dans le neuvième livre de la quatrième partie du Shû ; et j’ai parlé de la fête qui suit celle-ci, réservée aux personnificateurs des morts [p. 301] (Shih_King_Part1_Intro#p301).
Les canards sauvages et les canards siffleurs sont sur le Roi [^546] ; [ p. 403 ] Les personnifications de vos ancêtres festoient et sont heureuses. Vos esprits sont clairs ; Vos mets sont parfumés. Les personnifications de vos ancêtres festoient et boivent ; leur bonheur et leur dignité sont parfaits.
Les canards sauvages et les canards siffleurs sont sur le sable ; les personnages des morts savourent le festin, leur tribut approprié. Vos esprits sont abondants ; vos mets sont bons. Les personnages de vos ancêtres festoient et boivent ; le bonheur et la dignité leur prêtent leur aide.
Les canards sauvages et les canards siffleurs sont sur les îlots ; les imitateurs de vos ancêtres festoient et se délectent. Vos esprits sont tendus ; vos mets sont coupés en tranches. Les imitateurs de vos ancêtres festoient et boivent ; le bonheur et la dignité descendent sur eux.
Les canards sauvages et les canards siffleurs sont au confluent des eaux ; les représentants de vos ancêtres festoient et sont honorés. Le festin est servi dans le temple ancestral, le lieu où le bonheur et la dignité descendent. Les représentants de vos ancêtres festoient et boivent ; leur bonheur et leur dignité sont à leur comble.
Les canards sauvages et les canards siffleurs sont dans la gorge ; les personnages de vos ancêtres se reposent, pleins de complaisance. Les spiritueux fins sont délicieux ; votre viande, rôtie ou grillée, est parfumée. Les personnages de vos ancêtres festoient et boivent ; ils n’auront plus de soucis après cela.
[ p. 404 ]
À LA LOUANGE D’UN ROI DONT LA VERTU LUI A ASSURÉ LA FAVEUR DU CIEL.
Peut-être la réponse des personnages festoyés des ancêtres.
De notre admirable et aimable souverain Très illustre est l’excellente vertu. Il commande bien le peuple, commande bien les officiers, Et reçoit sa dignité du Ciel, Qui le protège et l’aide, et (confirme) sa nomination, Par des actes répétés de renouvellement du ciel.
ADRESSÉ, PROBABLEMENT, PAR LE DUC DE SHÂO AU ROI KHĂNG, LUI SOUHAITANT UNE LONGUE PROSPÉRITÉ, ET LE FÉLICITANT, AFIN DE L’ADMINISTRER, SUR LE BONHEUR DE SON PEUPLE, LE NOMBRE DE SES ADMIRABLES OFFICIERS, ET LE PRÉSAGE DE BONNE AUGMENTATION QUI DÉCOULAIT DE L’APPARITION DU PHÉNIX.
Le duc de Shâo était le célèbre Shih, qui apparaît dans le cinquième livre et d’autres de la cinquième partie du Shû, collègue du duc de Kâu aux premiers temps de la dynastie Kâu. Ce morceau a peut-être été composé par lui, mais rien n’indique qu’il en soit ainsi. Son attribution repose entièrement sur l’autorité de la préface. Le langage, cependant, est celui dans lequel un vieil homme d’État de l’époque aurait pu exprimer sa complaisance envers son jeune souverain.
Dans les recoins du grand tertre, le vent tourbillonnait du sud. Notre heureux et courtois souverain était là, errant et chantant ; et j’en ai profité pour donner mes notes.
« Plein d’entrain, tu vagabondes ; Plein de satisfaction, tu te reposes. Ô heureux et courtois souverain, puisses-tu accomplir tes années, Et les finir comme tes ancêtres ! »
« Votre territoire est grand et glorieux, et parfaitement [ p. 405 ] sécurisé. Ô heureux et courtois souverain, puissiez-vous accomplir vos années, comme l’hôte de tous les esprits [^547] !
« Vous avez reçu la nomination depuis longtemps reconnue, Avec la paix autour de votre bonheur et de votre dignité. Ô heureux et courtois souverain, Puissiez-vous remplir vos années, Avec un pur bonheur votre possession constante !
« Tu as des aides et des soutiens, des hommes de piété filiale et de vertu, pour te guider et te servir d’ailes, (de sorte que), ô heureux et courtois souverain, tu es un modèle pour les quatre quartiers (du royaume).
« Pleins de dignité et de majesté (sont-ils), comme une masse de jade (dans sa pureté), sujet de louange, contemplation d’espoir. Ô heureux et courtois souverain, (à travers eux) les quatre quartiers (du royaume) sont guidés par toi.
« Le phénix mâle et femelle volent autour [^548], leurs ailes bruissent, tandis qu’ils s’installent dans leur lieu de repos approprié. Nombreux sont vos admirables officiers, ô roi, prêts à être employés par vous, vous aimant, vous le Fils du Ciel.
Les phénix mâles et femelles volent alentour, bruissant d’ailes, tandis qu’ils s’élèvent vers le ciel. Nombreux sont tes admirables officiers, ô roi, attendant tes ordres, et aimant les multitudes du peuple, les phénix mâles et femelles émettent leurs notes, sur cette crête élevée. Les dryandras poussent, sur ces pentes orientales. Ils poussent luxuriantement ; et les notes résonnent harmonieusement.
[ p. 407 ]
« Tes chars, ô souverain, sont nombreux, nombreux. Tes chevaux, ô souverain, sont bien entraînés et rapides. J’ai composé mes quelques vers, en prolongement de ton chant. »
DANS UN TEMPS DE DÉSORDRE ET DE SOUFFRANCE, UN OFFICIER DE DISTINCTION APPELLE SES COMPAGNONS À SE JOINDRE À LUI POUR EFFECTUER UNE RÉFORME DANS LA CAPITALE ET ÉLIMINER LES PARTIS QUI ÉTAIENT LA CAUSE DE LA MISÈRE RÉGISSANTE.
Avec le Khüan Â, ce que l’on appelle les odes « correctes » de la troisième partie, ou celles appartenant à une période de bon gouvernement, et dont la composition est principalement attribuée au duc de Kâu, prennent fin ; celles qui suivent sont les Odes majeures « modifiées » du royaume, ou celles appartenant à une période dégénérée, commençant avec celle-ci. Certaines d’entre elles, cependant, sont égales à celles de la première classe. Le Min Lâo a été attribué au duc Mû de Shâo, un descendant du duc Khang, le Shih du Shû, l’auteur réputé du Khüan Â, et était dirigé contre le roi Lî, de 878 à 828 av. J.-C.
Le peuple est certes lourdement accablé, mais peut-être trouvera-t-il un peu de soulagement. Préservons ce centre du royaume, pour assurer le repos de ses quatre quartiers. Ne cédons pas aux rusés et aux obséquieux, afin de rendre prudents les inconsciencieux et de réprimer les brigands et les oppresseurs, qui ne craignent pas la volonté claire (du Ciel) [^549]. Alors, faisons preuve de bonté envers ceux qui sont loin, et aidons ceux qui sont proches, affermissant ainsi le trône de notre roi.
[ p. 408 ]
UN OFFICIER D’EXPÉRIENCE SE DÉPLIE SUR LA MISÈRE QUI Y EST ACTUELLEMENT, SE PLAINT DU MANQUE DE SYMPATHIE DES AUTRES OFFICIERS À LEUR ENVERS, LES ADMINISTRE ET EXPLIQUE LE DEVOIR QU’ON ATTEND D’EUX, SURTOUT DANS L’HUMEUR DE COLÈRE DANS LAQUELLE ON PEUT SEMBLER QUE LE CIEL ÉTAIT.
Cette pièce, comme la dernière, est attribuée à l’époque du roi Lî.
Dieu a inversé sa procédure habituelle [^550], et les gens du peuple sont en proie à la détresse. Vos paroles sont erronées ; vos plans sont de courte portée. Faute de sages, vous pensez être sans guide ; vous manquez de sincérité. Vos plans sont de courte portée, et je vous en avertis donc avec force.
Le Ciel envoie maintenant des calamités ; ne soyez pas si complaisant. Le Ciel produit maintenant de tels mouvements ; ne soyez pas si indifférent. Si vos paroles étaient harmonieuses, le peuple s’unirait. Si vos paroles étaient douces et bienveillantes, le peuple serait apaisé.
Bien que mes devoirs soient différents des vôtres, je suis votre compagnon de service. Je viens vous conseiller, et vous m’écoutez avec une indifférence méprisante. Mes paroles concernent les affaires (urgentes) ; ne les prenez pas pour un sujet de plaisanterie. Les anciens avaient un dicton : « Consultez les ramasseurs d’herbe et de bois de chauffage » [1].
[ p. 409 ]
Le ciel exerce maintenant son oppression ; — Ne vous moquez pas ainsi des choses. Je suis un vieillard, (je parle) en toute sincérité ; mais vous, mes cadets, vous êtes pleins d’orgueil. Ce n’est pas que mes paroles soient celles de l’âge, mais vous vous moquez de ce qui est triste. Mais les ennuis se multiplieront comme des flammes, jusqu’à ce qu’ils soient irrémédiables.
Le ciel manifeste maintenant sa colère ; ne soyez ni vantards ni flatteurs, ni totalement déloyaux, jusqu’à ce que les hommes de bien soient réduits à l’état d’imitateurs des morts [2]. Le peuple soupire et gémit maintenant, et nous n’osons examiner (les causes de ses troubles). La ruine et le désordre épuisent tous leurs moyens de subsistance, et nous ne faisons preuve d’aucune bienveillance envers nos multitudes.
Le ciel éclaire le peuple [3], comme la flûte de bambou répond au sifflet de terre ; comme deux demi-masses forment un tout ; comme tu prends une chose et l’emportes dans ta main, l’emportant sans plus de cérémonie. L’illumination du peuple est très facile. Ils ont (maintenant) beaucoup de perversités ; — ne leur expose pas ta perversité.
Les hommes de bien sont une barrière ; les multitudes du peuple sont un mur ; les grands États sont des écrans ; les grandes familles sont des contreforts ; — le culte de la vertu [ p. 410 ] assure le repos ; le cercle des parents (du roi) est un mur fortifié. Nous ne devons pas laisser le mur fortifié être détruit ; nous ne devons pas laisser (le roi) être solitaire et consumé par la terreur.
Révère la colère du Ciel, et ne présume pas de jouer ou de rester oisif. Révère les humeurs changeantes du Ciel, et ne présume pas de circuler (à ton gré). Le Grand Ciel est intelligent, et t’accompagne dans tous tes déplacements. Le Grand Ciel est clairvoyant, et t’accompagne dans tes errances et tes indulgences.
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396:2 Notre « peuple » est bien sûr le peuple de Kâu. L’histoire entière porte sur l’individu dont est issue la Maison de Kâu, dont sont issus les rois de la dynastie ainsi nommée. ↩︎
396:3 On ne nous dit pas à qui Kiang Yüan a sacrifié et prié, mais j’ai l’impression que c’était à Dieu (voir la strophe suivante) et qu’elle l’a fait toute seule avec l’objet spécial qui est mentionné. ↩︎
397:1 L’« empreinte d’orteil faite par Dieu » a suscité de nombreuses spéculations de la part des critiques. On peut simplement en conclure que le poète voulait faire croire à ses lecteurs, avec lui, que la conception de son héros était surnaturelle. Nous avons vu dans la troisième des Odes sacrificielles des Shang qu’il existait également une légende attribuant une naissance surnaturelle au père de la Maison des Shang. ↩︎