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Les odes de Thang étaient en réalité les odes de Ȝin, le plus grand des fiefs de Kâu jusqu’à l’avènement de Khin. Le roi Khăng, en 1107 av. J.-C., investit son frère cadet, appelé Shû-yü, du territoire où Yâo était censé avoir régné autrefois en tant que marquis de Thang, dans l’actuel département de Thâi-yüan, Shan-hsî, le fief conservant cet ancien nom. Par la suite, le nom de l’État fut changé en Ȝin, d’après la rivière Ȝin dans sa partie sud.
LES HOMMES DE ȜIN, APPELÉS À LA GUERRE PAR ORDRE DU ROI, PLEURENT LES SOUFFRANCES DE LEURS PARENTS ET ATTENDENT ÂGÉMENT LEUR RETOUR À LEURS ACTIVITÉS AGRICOLES ORDINAIRES, EN FAISANT APPEL AU CIEL.
Sû-sû vont les plumes des oies sauvages, Tandis qu’elles se posent sur les chênes touffus [^617]. Les affaires du roi ne doivent pas être négligées, Et (ainsi) nous ne pouvons pas planter nos millets ; — Sur quoi nos parents pourront-ils compter ? Ô toi, Ciel lointain et azur [^618] ! Quand serons-nous de nouveau à notre place ?
UNE FEMME PLEURE LA MORT DE SON MARI, REFUSANT D’ÊTRE CONSOLÉE, ET DÉCLARE QU’ELLE CHÉRIRA SA MÉMOIRE JUSQU’À SA PROPRE MORT.
On suppose que le mari dont la mort est pleurée dans cette pièce était mort lors d’une des expéditions militaires chères au duc Hsien (676-651 av. J.-C.). C’est peut-être vrai, mais rien dans la pièce ne nous évoque le duc Hsien. Je lui accorde une place dans le volume, non pas à cause du sentiment religieux qu’elle véhicule, mais en raison de l’absence de ce sentiment, là où on pourrait s’y attendre. La dame fait preuve de la grande vertu d’une veuve chinoise, car elle ne se remariera jamais. Et son chagrin ne sera pas apaisé. Les jours lui sembleront tous de longs jours d’été, et les nuits de longues nuits d’hiver ; si bien que cent longues années sembleront s’écouler lentement. Mais aucun espoir n’est exprimé de retrouvailles avec son mari dans un autre État. La « demeure » et la « chambre » dont elle parle désignent sa tombe ; et ses pensées ne semblent pas aller au-delà.
Le dolichos croît, recouvrant les épineux ; le liseron s’étend partout dans le désert [^619]. L’[ p. 442 ] homme de mon admiration n’est plus ici ; — avec qui puis-je demeurer ? Je demeure seul.
Le dolichos pousse, recouvrant les jujubiers ; le liseron s’étend sur les tombeaux. L’homme de mon admiration n’est plus ici ; avec qui puis-je demeurer ? Je repose seul.
Que l’oreiller de corne était beau ! Que la couverture brodée était splendide ! L’homme de mon admiration n’est plus ici ; avec qui puis-je demeurer ? Seule (j’attends) le matin.
Pendant les (longs) jours de l’été, Pendant les (longues) nuits de l’hiver (serai-je seul), Jusqu’à ce que cent ans se soient écoulés, Quand je rentrerai chez lui, dans sa demeure.
Pendant les (longues) nuits d’hiver, Pendant les (longs) jours d’été, (serai-je seul), Jusqu’à ce que cent ans se soient écoulés, Quand je rentrerai chez lui dans sa chambre.
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