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KHANG était le titre honorifique sacrificiel conféré à Kâo, fils et successeur du roi Khăng. Son règne dura de 1078 à 1053 av. J.-C. Khang, en tant que titre honorifique, a plusieurs significations. Dans le texte, il signifie probablement : « Celui qui a rendu le peuple tranquille et heureux. »
Dès son accession au trône, comme le décrit le dernier Livre, le roi Khang fit l’annonce ici rapportée. En effet, les deux Livres semblent n’en former qu’un seul, et c’est ainsi qu’ils apparaissent dans le Shû de Fû, comme le relate l’Introduction.
Les princes, dont le départ de la salle intérieure du palais conclut le dernier Livre, sont présentés de nouveau au roi dans la cour, entre la quatrième et la cinquième porte, et lui rendent hommage à leur manière, l’avertissant et le conseillant sur l’accomplissement de ses hautes fonctions. Il répond par la déclaration qui a donné son nom au Livre, se référant à ses prédécesseurs et demandant l’aide de tous ses auditeurs, afin que son règne soit une digne suite du leur. Sur ce, les débats se terminent, et le roi reprend son habit de deuil, qu’il avait quitté pour l’occasion. Le tout se divise ainsi en trois chapitres.
1. Le roi sortit et se tint (dans l’espace) à l’intérieur de la quatrième porte du palais, lorsque le Grand-Gardien fit entrer les princes des régions occidentales par la moitié gauche de la porte, et le duc de Pî ceux des régions orientales par la moitié droite [^275]. Ils firent alors tous exhiber leurs attelages de chevaux bais clairs, à la crinière et à la queue teintes en rouge ; et, (en tant qu’invités du roi), levèrent leurs insignes de rang et les autres présents (qu’ils avaient apportés) [^276], [ p. 244 ] en disant : « Nous, vos serviteurs, défenseurs (du trône), osons apporter les productions de nos territoires et les déposer ici. » (Sur ces mots) ils s’inclinèrent tous deux fois, posant la tête à terre. Le roi, en tant que juste successeur de la vertu de ceux qui l’avaient précédé, leur rendit leur hommage.
Le Grand Gardien et le comte de _Z_ui, ainsi que tous les autres, s’avancèrent alors et s’inclinèrent l’un devant l’autre, après quoi ils firent deux révérences, la tête basse, et dirent : « Ô Fils du Ciel, nous osons exprimer respectueusement nos sentiments. Le Grand Ciel modifia le décret que la grande Maison de Yin avait reçu, et Wăn et Wû de notre Kâu le reçurent avec grandeur et l’exécutèrent, manifestant leur bon gouvernement dans les régions occidentales. Sa Majesté récemment élevée, récompensant et punissant exactement selon ce qui était juste, confirma pleinement leurs exploits et transmit cet heureux état à ses successeurs. Ô roi, soyez maintenant respectueux. Maintenez vos armées en bon ordre et ne permettez pas que la nomination rarement égalée de nos nobles ancêtres soit compromise. »
2. Le roi parla ainsi : « Princes des différents États, chefs des domaines de Hâu, Tien, Nan et Wei, moi, Kâo, l’Homme Unique, je vous fais une annonce en retour (de vos conseils). Les anciens souverains, Wăn et Wû, étaient très justes et enrichissaient (le peuple). Ils ne se préoccupaient pas de découvrir les crimes des gens. Poussant jusqu’au bout et conservant une impartialité et une sincérité totales, ils devinrent glorieusement illustres sous le ciel. Ils avaient alors des officiers aussi braves que des ours et des [ p. 245 ] des ours macabres, et des ministres sans irrésolution, qui (les aidaient) à maintenir et à gouverner la Maison royale. Ainsi (ont-ils reçu) le véritable décret favorable de Dieu, et ainsi le grand Ciel a approuvé leurs voies et leur a donné les quatre quarts (du pays).* Alors ils ont nommé et établi des principautés, et ont établi des remparts (au trône), pour le bien de nous, leurs successeurs. Maintenant, mes oncles [^277], je vous prie, réfléchissez les uns aux autres et accomplissez le service que les ducs, vos prédécesseurs, ont rendu à mes prédécesseurs. Bien que vos personnes soient éloignées, que vos cœurs soient dans la Maison royale. Entrez ainsi dans mes inquiétudes et agissez en accord avec elles, afin que moi, le petit enfant, je ne sois pas couvert de honte.
Les ducs et tous les autres, ayant entendu cet ordre, s’inclinèrent les uns devant les autres et se retirèrent précipitamment. Le roi ôta son bonnet et reprit son habit de deuil.