Le Grand Plan, ordinairement classé parmi les « Conseils » ou les « Instructions » du Shû, pourrait tout aussi bien figurer parmi les « Canons ». C’est une œuvre remarquable, et bien qu’elle figure parmi les documents de la dynastie Kâu, on lui attribue une antiquité bien plus grande. D’après les phrases introductives, le roi Wû, fondateur de Kâu, l’obtint du comte de Khî la même année, la treizième année de sa dignité de chef de l’Ouest, qu’il entra en campagne contre le tyran de Shang. Le comte de Khî, semble-t-il, était le Grand Maître à la cour de Shang, et il apparaît dans le dernier livre de la dernière partie. Il y affirme que, lorsque la ruine s’abattra sur la maison de Shang, il ne se laissera pas servir par une autre dynastie. En conséquence, il refusa de reconnaître la souveraineté du roi Wû, qui l’avait délivré de la prison où il avait été enfermé par Kâu-hsin, et s’enfuit – ou envisagea peut-être de fuir en Corée. Wû respecta et admira sa fidélité à la dynastie déchue et l’investit de ce territoire. Il se sentit alors, dit-on, contraint de se présenter à la cour de Kâu, lorsque le roi le consulta sur les principes du gouvernement ; et il en résulta qu’il lui communiqua ce Grand Plan, avec ses neuf divisions. À la lecture du Livre, nous voyons qu’il appartenait à l’origine à l’époque de Hsiâ, et que la plus grande partie devait être attribuée au Grand Yü, et qu’il était aussi ancien, en effet, que le règne de Yâo. Nous ne savons pas comment il est entré en possession du comte de Khî. Il ne semble pas non plus que sa langue doive lui être attribuée. Il n’est pas improbable que la plus grande partie du texte remonte à l’époque de Hsiâ. L’utilisation du nombre neuf et d’autres nombres, ainsi que la dénomination des différentes divisions du Plan, sont en harmonie avec le style et la pratique de Yü dans ses Conseils, dans la deuxième partie de notre Classique, ainsi que dans la deuxième partie du Tribut de Yü. Les phrases d’introduction nous apprennent que le Ciel ou Dieu a donné le Plan et ses divisions à Yü. Pour expliquer la manière dont ce don a été fait, il existe une tradition concernant une tortue mystérieuse apparue dans les eaux du Lo, portant des marques bien définies sur le dos, de un à neuf. Yü aurait alors déterminé la signification de ces marques et de leurs nombres, et complété les neuf divisions du Plan. Il n’est cependant pas nécessaire de parler de cette légende en lien avec le Shû, qui n’en fait pas mention ; cela reviendra en rapport avec la traduction du Yî King.
Le Grand Plan signifie le grand modèle pour le gouvernement de la nation, la méthode par laquelle le peuple peut être rendu heureux et tranquille, en harmonie avec sa condition, grâce au caractère parfait du roi et à sa parfaite administration du gouvernement.
P. Gaubil dit que le Livre est un traité à la fois de physique, d’astrologie, de divination, de morale, de politique et de religion, et qu’il présente une ressemblance assez étroite avec l’œuvre d’Ocellus le Lucanien. Il existe une vague ressemblance entre le Grand Plan et le curieux spécimen de doctrine pythagoricienne que nous avons dans le traité sur l’Univers ; mais les dissemblances sont encore plus grandes et plus nombreuses. Plus particulièrement, les différences entre l’esprit grec, spéculatif, et l’esprit chinois, pratique, sont apparentes dans les deux ouvrages. Là où l’écrivain chinois se perd dans les plus pures folies de son imagination, il cherche pourtant à tâtons une règle utile à la conduite des affaires humaines.
L’ensemble du traité est divisé en trois chapitres. Le premier est introductif et décrit comment le Grand Plan et ses neuf divisions furent d’abord révélés à Yü, puis communiqués au roi Wû ; le deuxième contient les noms des neuf divisions du Plan ; et le troisième contient une description de chacune d’elles. « L’ensemble », dit un écrivain chinois, « présente le grand modèle du gouvernement de la nation. » La cinquième division, ou division intermédiaire, sur la perfection royale, est la division centrale de l’ensemble, autour de laquelle s’articule le Livre. Les quatre divisions qui la précèdent montrent comment cette perfection royale doit être accomplie, et les quatre qui suivent montrent comment la maintenir.
1. La treizième année [^145], le roi alla s’enquérir auprès du comte de Khî, et lui dit : « Oh ! comte de Khî, le Ciel, (agissant) invisiblement, assure la tranquillité des gens du peuple, les aidant à être en harmonie avec leur condition [^146]. Je ne sais pas comment les principes immuables (de sa méthode pour y parvenir) devraient être exposés dans l’ordre approprié. »
Le comte de Khî répondit alors : « J’ai entendu dire qu’autrefois, Khwăn avait endigué les eaux inondantes, bouleversant ainsi l’ordre des cinq éléments. Dieu, irrité, ne lui donna pas le Grand Plan avec ses neuf divisions, laissant ainsi les principes immuables (de la méthode céleste) sombrer dans l’oubli. » Khwăn fut donc [ p. 140 ] prisonnier jusqu’à sa mort, et son fils Yü se leva (et entreprit la même entreprise). Le Ciel lui donna le Grand Plan avec ses neuf divisions, et les principes immuables (de sa méthode) furent exposés dans leur ordre. »
2. ‘(De ces divisions) la première est appelée « les cinq éléments » ; la deuxième, « l’attention respectueuse aux cinq questions (personnelles) » ; la troisième, « la dévotion fervente aux huit (objets de) gouvernement » ; la quatrième, « l’utilisation harmonieuse des cinq diviseurs du temps » ; la cinquième, « l’établissement et l’utilisation de la perfection royale » ; la sixième, « l’utilisation discriminante des trois vertus » ; la septième, « l’utilisation intelligente des (moyens pour) l’examen des doutes » ; la huitième, « l’utilisation réfléchie des diverses vérifications » ; la neuvième, « l’utilisation exhortative des cinq (sources de) bonheur et l’utilisation impressionnante des six (occasions de) souffrance.’’
3. i. « Premier, des cinq éléments [^147]. — Le premier est l’eau ; le deuxième est le feu ; le troisième, le bois ; le quatrième, le métal ; et le cinquième, la terre. (La nature de) l’eau est de tremper et de descendre ; celle du feu, de flamboyer et de monter ; celle du bois, d’être tortueuse et droite ; celle du métal, de céder et de changer ; tandis que (celle de) la terre se voit dans l’ensemencement et la récolte. Ce qui trempe et descend devient sel ; ce qui flamboie et monte devient amer ; ce qui est tortueux et droit devient aigre ; ce qui cède et change devient âcre ; et de l’ensemencement et de la récolte vient la douceur. »
ii. « Deuxièmement, des cinq choses (personnelles) [^148]. — La première est le comportement corporel ; la deuxième, la parole ; la troisième, la vue ; la quatrième, l’ouïe ; la cinquième, la pensée. (La vertu de) l’apparence corporelle est le respect ; la parole, l’accord (avec la raison) ; la vue, la clarté ; l’ouïe distincte ; la pensée, la perspicacité. Le respect se manifeste dans la gravité ; l’accord (avec la raison), dans l’ordre ; la clarté, dans la sagesse ; la netteté, dans la délibération ; et la perspicacité, dans la sagesse. »
iii. « Troisièmement, des huit (objets du) gouvernement [1]. — [ p. 142 ] Le premier est la nourriture ; le deuxième, la richesse et les articles de commodité ; le troisième, les sacrifices ; le quatrième, (l’affaire du) ministre des Travaux publics ; le cinquième, (celle du) ministre de l’Instruction ; le sixième, (celle du) ministre du Crime ; le septième, les observances à payer aux invités ; le huitième, l’armée. »
iv. « Quatrièmement, des cinq diviseurs du temps [2]. — Le premier est l’année (ou la planète Jupiter) ; le deuxième, la lune ; le troisième, le soleil ; le quatrième, les étoiles et les planètes, et les espaces zodiacaux ; et le cinquième, les calculs calendaires. »
v. « Cinquièmement, de la perfection royale [3]. - Le souverain, ayant établi (en lui-même) le plus haut degré et le modèle d’excellence, concentre en sa propre personne les cinq (sources de) bonheur, et procède à leur diffusion, et les donne aux multitudes du peuple. Alors, de leur côté, incarnant votre perfection, vous la (re)donneront, et assureront sa préservation. Parmi toutes les multitudes du peuple, il n’y aura pas de confédérations illégales, et parmi les hommes (en fonction) il n’y aura pas de combinaisons mauvaises et égoïstes ; - que le souverain [ p. 143 ] établisse en (lui-même) le plus haut degré et le modèle d’excellence.
Parmi tous les peuples, il y aura ceux qui auront la capacité de planifier et d’agir, et qui se garderont du mal. Gardez-les à l’esprit ; et il y aura ceux qui, sans atteindre le plus haut point d’excellence, ne s’engageront pas dans le mal. Que le souverain les accueille. Et lorsqu’une satisfaction paisible apparaîtra sur leurs visages et qu’ils diront : « Notre amour est fixé sur la vertu », accordez-leur alors des faveurs ; ces hommes progresseront ainsi vers la perfection du souverain. Ne le laissez pas opprimer les personnes sans amis et sans enfants, ni craindre les personnes importantes et distinguées. Lorsque les hommes (en fonction) auront la capacité et le pouvoir administratif, qu’ils soient incités à cultiver encore davantage leur conduite ; et la prospérité du pays sera favorisée. Tous ces hommes de bien, dotés de compétences, poursuivront dans la bonté. Si vous ne parvenez pas à leur donner ce qu’ils aiment dans leurs familles, ils commettront aussitôt des crimes. Quant à ceux qui n’ont pas l’amour de la vertu, bien que vous leur accordiez des faveurs (et des émoluments), ils vous entraîneront (seulement) dans l’emploi du mal.
« Sans déviation, sans irrégularité,
Poursuivez la justice royale.
Sans goûts égoïstes,
Poursuivez la voie royale.
Sans aversions égoïstes,
Poursuivez la voie royale.
Évitez la déviation, évitez la partialité ;
Large et longue est la voie royale.
Évitez la partialité, évitez la déviation ;
Le niveau et la facilité sont la voie royale.
Évitez la perversité, évitez la partialité ;
La voie royale est droite et correcte. p. 144
(Toujours) rechercher cette excellence parfaite,
(Toujours) se tourner vers cette excellence parfaite.
[le paragraphe continue] Il a continué en disant : « Cette amplification de la perfection royale contient la règle immuable et est la grande leçon ; oui, c’est la leçon de Dieu.* Toutes les multitudes du peuple, instruites dans cette amplification de l’excellence parfaite et la mettant en pratique, se rapprocheront ainsi de la gloire du Fils du Ciel et diront : « Le Fils du Ciel est le parent du peuple et devient ainsi le souverain de tout ce qui est sous le ciel. »
vi. Sixième des trois vertus [4]. La première est la correction et la droiture ; la deuxième, la règle forte ; et la troisième, la règle douce. Dans la paix et la tranquillité, la correction et la droiture (doivent prévaloir) ; dans la violence et le désordre, la règle forte ; dans l’harmonie et l’ordre, la règle douce. Pour les réservés et les réservés, il devrait y avoir (le stimulus de) la règle forte ; pour les nobles (d’esprit) et les distingués, (la retenue de) la règle douce.
« Il appartient au souverain seul de conférer dignités et récompenses, d’afficher les terreurs de la majesté et de percevoir les revenus (du royaume). Il ne devrait pas être permis à un ministre de conférer dignités ou récompenses, d’afficher les terreurs de la majesté ou de percevoir les revenus. Une telle [ p. 145 ] chose est préjudiciable aux clans et fatale aux États (du royaume) ; les petites affaires sont ainsi gérées de manière unilatérale et perverse, et le peuple tombe dans les présomptions et les excès. »
vii. « Septièmement, des moyens d’examen des doutes [5]. — Des officiers ayant été choisis et désignés pour la divination par l’écaille de tortue et les tiges de l’achillée, ils seront chargés (à l’occasion) d’exécuter leurs fonctions. (Ce faisant), ils trouveront les signes de pluie, d’éclaircie, de nébulosité, de manque de connexion et de croisement ; ainsi que les diagrammes intérieur et extérieur. Au total, les indications sont au nombre de sept : cinq données par l’écaille et deux par les tiges ; et (au moyen de) celles-ci, toute erreur (dans l’esprit) peut être décelée. Ces officiers ayant été désignés, lorsque la divination est effectuée, trois hommes doivent interpréter les indications, et les paroles (consentantes) de deux d’entre eux doivent être suivies. »
« Lorsque vous avez des doutes sur une question importante, consultez votre propre esprit ; consultez vos hauts ministres et officiers ; consultez le peuple ; consultez l’écaille de tortue et les tiges de divination. Si vous, l’écaille, les tiges, les ministres et les officiers, et le peuple, êtes tous d’accord sur une voie à suivre, c’est ce qu’on appelle une grande concorde, et le résultat sera le bien-être de votre personne et la bonne fortune de vos descendants. Si vous, l’écaille et les tiges êtes d’accord, tandis que les ministres, les officiers et le peuple s’opposent, le résultat sera heureux. Si les ministres et les officiers, avec l’écaille et les tiges, sont d’accord, tandis que vous et le peuple vous opposez, le résultat sera heureux. Si le peuple, l’écaille et les tiges sont d’accord, tandis que vous, avec les ministres et les officiers, vous vous opposez, le résultat sera heureux. Si vous et l’écaille êtes d’accord. » Tandis que les tiges, avec les ministres, les officiers et le peuple, s’opposent, les opérations internes seront heureuses, et les entreprises extérieures, malheureuses. Lorsque la coquille et les tiges s’opposent toutes deux aux vues des hommes, il y aura [ p. 147 ] de la chance à rester immobile, et les opérations actives seront malheureuses.
viii. Huitièmement, parmi les diverses vérifications [6]. Ce sont la pluie, le soleil, la chaleur, le froid, le vent et la saisonnalité. Lorsque les cinq sont réunies, toutes complètes et chacune dans son ordre approprié, les différentes plantes seront d’une richesse luxuriante. Si l’une d’entre elles est excessivement abondante ou excessivement déficiente, le malheur sera là.
Il y a les vérifications favorables [7] : à savoir, [ p. 148 ] de la gravité, qui est symbolisée par la pluie saisonnière ; de l’ordre, symbolisé par le soleil saisonnier ; de la sagesse, symbolisée par la chaleur saisonnière ; de la délibération, symbolisée par le froid saisonnier ; et de la sagesse, symbolisée par le vent saisonnier. Il y a (aussi) les vérifications défavorables : à savoir, de l’insouciance, symbolisée par la pluie constante ; de la présomption, symbolisée par le soleil constant ; de l’indolence, symbolisée par la chaleur constante ; de la précipitation, symbolisée par le froid constant ; et de la stupidité, symbolisée par le vent constant.
Il poursuivit en disant : « Le roi devrait examiner l’année, les ministres et les officiers supérieurs du mois, et les officiers inférieurs du jour. Si, tout au long de l’année, du mois et du jour, la saisonnalité est constante, tous les grains mûriront ; les mesures de gouvernement seront sages, des hommes héroïques se distingueront ; et dans les familles (du peuple), il y aura paix et prospérité. Si, tout au long de l’année, du mois et du jour, la saisonnalité est interrompue, les différentes sortes de grains ne mûriront pas ; les mesures de gouvernement seront obscures et imprudentes ; les hommes héroïques seront maintenus dans l’obscurité ; et dans les familles (du peuple), il y aura une absence de repos. »
« Le commun des mortels devrait examiner les étoiles. Certaines étoiles aiment le vent, d’autres la pluie. La course du soleil et de la lune donne l’hiver et l’été. La façon dont la lune suit les étoiles donne le vent et la pluie. »
ix. « Neuvièmement, des cinq (sources de) bonheur [8]. — La première est la longue vie ; la deuxième, la richesse ; la troisième, la santé du corps et la sérénité de l’esprit ; la quatrième, l’amour de la vertu ; et la cinquième, l’accomplissement jusqu’au bout de la volonté (du Ciel). » Des six maux extrêmes, le premier est le malheur qui abrège la vie ; le deuxième, la maladie ; le troisième, la détresse de l’esprit ; le quatrième, la pauvreté ; le cinquième, la méchanceté ; le sixième, la faiblesse [9]. »
139:1 Voir le début du Livre i. ↩︎
139:2 Khung Ying-tâ de la dynastie Thang dit à ce sujet : « Les hommes ont été créés par le Ciel suprême, et le corps et l’âme sont tous deux un don du Ciel. Les hommes ont ainsi le corps matériel et l’esprit connaissant, et le Ciel les assiste en outre, les aidant à harmoniser leur vie. Le bien et le mal de leur langage, la justesse et les erreurs de leur conduite, leur plaisir vestimentaire et alimentaire, la justesse de leurs divers mouvements ; toutes ces choses doivent être harmonisées par ce dont ils sont dotés par le Ciel. » ↩︎
140:1 Gaubil donne ici « les cinq hing », sans traduire le terme chinois. Les sinologues anglais ont pris l’habitude de le rendre par « éléments », mais il semble difficile de déterminer ce que les Chinois entendent par là. Nous entendons par « éléments » « les premiers principes ou ingrédients dont toutes choses sont composées ». Les Pythagoriciens, par leurs quatre éléments, la terre, l’eau, l’air et le feu, n’entendaient pas tant la nature ou l’essence des substances matérielles, que les formes sous lesquelles la matière nous est réellement présentée. Le caractère hsing, qui signifie « se déplacer », « être en action », montre que la conception originelle des Chinois est d’une nature différente ; et il est dit dans le dictionnaire Khang-hsî : « Les cinq hsing se meuvent et tournent entre le ciel et la terre, sans jamais cesser, et c’est pourquoi ils sont nommés. » Les éditeurs de la dernière édition impériale du Shû disent : « Répartis à travers les quatre saisons, ils forment les « cinq diviseurs du temps » ; exposés dans les pronostics, ils donnent lieu à la divination par l’écaille de tortue et les roseaux ; logés dans le corps humain, ils produisent les « cinq choses personnelles » ; mus par la bonne et la mauvaise fortune, ils produisent les « diverses vérifications » communiquées aux organismes, ils produisent les différentes natures, dure et molle, bonne et mauvaise ; produisant leurs résultats dans les changements de ces organismes, ils nécessitent – ici la bienveillance et là la méchanceté, ici la longévité et là la mort prématurée : toutes ces choses découlent de l’opération des cinq hsing. Mais si nous en parlons dans leur caractère le plus simple et le plus important, ils sont ce dont dépend la vie de l’homme, ce dont les gens ne peuvent se passer. » Après tout cela, je serais encore désolé d’être obligé de dire ce que sont les cinq hsing. ↩︎
141:1 Ces cinq « matières » sont représentées comme étant dans la personne humaine ce que les cinq hsing sont dans la nature. Le comportement est la correspondance humaine de l’eau, la parole celle du feu, etc. ↩︎
141:2 Medhurst appelle les huit (objets du) gouvernement « les huit p. 142 régulateurs », et Gaubil les appelle « les huit règles du gouvernement ». L’expression signifie les huit choses auxquelles il faut prêter attention dans le gouvernement, ses objets et ses départements. ↩︎
142:1 « Les cinq diviseurs du temps » sont chez Medhurst « les cinq arrangeurs » et chez Gaubil « les cinq périodes ». Cette division du Grand Plan est sensiblement la même que les instructions de Yâo à ses astronomes. ↩︎
142:2 Par « perfection royale », nous devons entendre le souverain lorsqu’il est, ou s’est fait, tout ce qu’il doit être. La « perfection » est « le point suprême », l’extrême de l’excellence, réalisée dans la personne du souverain, guidant ses mesures administratives et servant d’exemple et d’influence attractive à tous ceux qui sont en dessous, tant les ministres que le peuple. ↩︎
144:1 « Les trois vertus » ne sont pas des attributs personnels du souverain, mais des caractéristiques de son règne, les manifestations variées de la perfection décrite dans la division précédente. ↩︎
145:1 La pratique de la divination pour la résolution des doutes était ainsi utilisée en Chine depuis les temps les plus anciens. Dans les Conseils de Yü, p. 50, ce sage propose à Shun de soumettre à la divination la question de savoir qui serait son successeur sur le trône, et Shun répond qu’il l’avait déjà fait. Gaubil dit que selon le Grand Plan, la divination n’était utilisée qu’en cas de doute ; mais si telle était la pratique des sages, les devins et les diseurs de bonne aventure devaient former, comme c’est le cas aujourd’hui, une classe considérable et influente dans la société. Les anciennes méthodes de divination sont tombées en désuétude, et nous ignorons dans quelle mesure d’autres méthodes sont employées et approuvées par le gouvernement. Ces anciennes méthodes utilisaient l’écaille de tortue et les tiges de la plante Khî. « La tortue », dit Kû Hsî, « après de longues années devient intelligente ; et la plante Khî produira, à cent ans, cent tiges d’une seule racine, et est aussi une chose spirituelle et intelligente. Les deux divinations étaient en réalité un interrogatoire d’êtres spirituels, la plante et la coquille étant employées, en raison de leur intelligence mystérieuse, pour indiquer leurs indications. La méthode de divination par la coquille consistait à appliquer le feu pour la brûler jusqu’à ce que les indications apparaissent dessus ; et celle par les tiges de la plante consistait à manipuler de manière prescrite quarante-neuf d’entre elles, dix-huit fois différentes, jusqu’à ce que les diagrammes soient formés.
La carapace de la tortue fut retirée, laissant la partie intérieure marquée des lignes musculaires. Celle-ci fut enduite d’un pigment noir, puis, après application de feu en dessous, le pigment fut examiné. Selon les variations de séchage par la chaleur, il présentait les indications mentionnées dans le texte. La plante khî était probablement l’Achillea millefolium. Elle est largement cultivée sur le tertre au-dessus de la tombe de Confucius. J’en ai rapporté deux bottes de tiges séchées en 1873. ↩︎