1:3:1
1:3:1:11. Il (l’Âgnîdhra) effleure maintenant les cuillères [1] (avec les brins d’herbe). La raison pour laquelle il effleure [ p. 68 ] les cuillères est que la conduite [2] suivie parmi les dieux est conforme à celle suivie parmi les hommes. Or, lorsque le service de la nourriture est à portée de main parmi les hommes,
1:3:1:22. Ils rincent les vases, et après les avoir rincés, ils servent la nourriture avec eux : de la même manière est traité le sacrifice aux dieux, c’est-à-dire les oblations cuites et l’autel préparé ; et ces vases qui sont à eux, les cuillères sacrificielles.
1:3:1:33. Or, lorsqu’il brosse (les cuillères), il les rince en réalité, pensant : « Je vais procéder avec celles-ci rincées. » Il les rince ainsi avec deux substances pour les dieux, et avec une pour les hommes ; à savoir avec de l’eau et le brahman (esprit d’adoration) pour les dieux, car l’eau est (représentée par) l’herbe sacrificielle [3], et le brahman (par) la formule sacrificielle ; et avec une pour les hommes, c’est-à-dire avec de l’eau seule : et ainsi cela se produit séparément [4].
1:3:1:44. Il prend d’abord la cuillère à tremper [ p. 69 ] (sruva, masc.) et la fait chauffer (sur le feu de Gârhapatya), avec l’un des textes (Vâg. S. I, 29), « Brûlés sont les Rakshas, brûlés sont les ennemis ! » ou « Brûlés sont les Rakshas, brûlés sont les ennemis ! »
1:3:1:55. Car lorsque les dieux accomplissaient le sacrifice, ils craignaient une perturbation de la part des Asuras et des Rakshas. C’est pourquoi, par ce moyen, dès l’ouverture du sacrifice, il expulse les mauvais esprits, les Rakshas [5].
1:3:1:66. Il le brosse ainsi à l’intérieur avec les cimes (d’herbe) (coupées de l’herbe en liant le veda), avec le texte (Vâg. S. I, 29), ‘Tu n’es pas tranchant [6], (mais pourtant) un destructeur des ennemis !’ il dit cela afin qu’il puisse sans cesse détruire les ennemis du sacrificateur. De plus, ‘Toi, l’abondant en nourriture (masc.), je te purifie pour l’allumage de la nourriture [7] !’ — ‘toi qui es apte au sacrifice, je te purifie pour le sacrifice’, dit-il par là. De la même manière, il brosse toutes les cuillères, en disant : ‘Toi, l’abondant en nourriture (fem.) . . .,’ dans le cas de la cuillère d’offrande (sruk, fém.). Le prâsitraharana [8] (il brosse) silencieusement. [ p. 70 ] 1:3:1:77. À l’intérieur, il brosse avec les extrémités (d’herbe) ainsi (c’est-à-dire du manche vers le haut, ou dans une direction vers l’avant, vers l’est, par rapport à lui-même) ; à l’extérieur, avec les extrémités (d’herbe) inférieures ainsi (c’est-à-dire dans la direction opposée ou vers l’arrière, vers lui-même) [9] : car ainsi (c’est-à-dire de la première manière) se fait l’expiration, et ainsi (de manière opposée) l’inspiration. Il obtient ainsi l’expiration et l’inspiration (pour le sacrificateur) : c’est pourquoi ces poils (sur le côté supérieur du coude) pointent dans cette direction, et ceux-ci (sur le côté inférieur) pointent dans cette direction [10].
1:3:1:88. Chaque fois qu’il a brossé et chauffé (une cuillère), il la tend (à l’Adhvaryu). De même qu’après avoir rincé (les récipients à manger) en les touchant, on les rincerait finalement sans les toucher, ainsi ici : pour cette raison il remet chaque (cuillère) après l’avoir chauffée [11]. [ p. 71 ] 1:3:1:99. Il brosse d’abord la cuillère à tremper (sruva, masc.), puis les autres cuillères (sruk, fém.). La cuillère à offrande (sruk) est féminine, et la cuillère à tremper est masculine. Ainsi, bien que plusieurs femmes se réunissent ainsi, celle qui est, pour ainsi dire, le seul jeune homme parmi elles, y va la première, suivie des autres. C’est pourquoi il brosse d’abord la cuillère à tremper, puis les autres cuillères (à offrande).
1:3:1:1010. Qu’il les brosse de manière à ne rien projeter vers le feu, comme il projetterait ainsi celui à qui il apportera à manger, avec les restes des récipients : qu’il les brosse donc de manière à ne rien projeter vers le feu, c’est-à-dire après être sorti (de la caserne de pompiers Âhavanîya) vers l’est.
1:3:1:1111. Voici maintenant que certains jettent les extrémités d’herbe utilisées pour nettoyer les cuillères dans le feu (Âhavanîya). « Au veda (botte d’herbe) elles appartenaient assurément, et les cuillères ont été nettoyées avec elles : c’est donc quelque chose qui appartient au sacrifice, et (nous le jetons dans le feu) afin qu’il ne soit pas exclu du sacrifice », ainsi (argumentent-ils). Qu’il ne le fasse cependant pas, car il ferait ainsi boire à celui à qui il offrira de la nourriture les restes des récipients [12]. Qu’il les jette donc (sur le tas d’ordures).
1:3:1:1212. Il (l’Âgnîdhra) ceint alors l’épouse (du [ p. 72 ] sacrificateur) [13]. Elle, l’épouse, est véritablement la partie postérieure du sacrifice. « Que le sacrifice continue de croître devant moi ! » ainsi (pense-t-elle) pendant qu’il la ceint, pensant : « Puisse-t-elle s’asseoir ainsi ceinte par mon sacrifice ! »
1:3:1:1313. Il la ceint d’une corde (yoktra) : car c’est avec une corde (yoktra) qu’ils attellent la bête de trait (yogya). Impure est en effet la partie de la femme qui est sous le nombril ; et c’est ainsi qu’elle sera exposée au beurre sacrificiel : cette partie d’elle-même, il la cache ainsi avec la corde, et c’est seulement avec la partie supérieure pure de son corps qu’elle sera alors exposée au beurre sacrificiel. C’est la raison pour laquelle il ceint l’épouse [14].
1:3:1:1414. Il la ceint par-dessus le vêtement. Or le vêtement représente les plantes, et (la corde représente) le nœud coulant de Varuna [15] (raggu) : il place ainsi les plantes entre (elle et le nœud coulant), et [ p. 73 ] ainsi le nœud coulant de Varuna ne la blesse pas. C’est la raison pour laquelle il la ceint par-dessus le vêtement.
1:3:1:1515. Il la ceint du texte (Vâg. S. I, 30) : « Tu es une zone pour Aditi ! » Aditi, en effet, est cette terre. Elle est l’épouse des dieux, et celle-ci est son épouse (celle du sacrificateur). C’est donc pour cette dernière qu’il en fait une zone au lieu d’un nœud coulant (ou d’une ficelle). Une zone signifie une ceinture, et il la fait ainsi pour elle.
1:3:1:1616. Qu’il ne fasse pas de nœud [16], car le nœud est l’attribut de Varuna ; et Varuna saisirait la femme (du sacrificateur), s’il faisait un nœud. C’est pourquoi il ne fait pas de nœud.
1:3:1:1717. Il le tord vers le haut [17], avec le texte (Vâg. S. I, 30), ‘Tu es le pénétrant [18] de Vishnu !’ Qu’elle ne s’assoie pas à l’ouest du sacrifice, le visage tourné vers l’est. Car Aditi est cette terre [19], elle est l’épouse des dieux, et elle est en effet assise à l’ouest du sacrifice des dieux, le visage tourné [ p. 74 ] vers l’est : et cette dame se lèverait donc vers elle (Aditi), et irait rapidement dans ce monde. Ainsi (en s’asseyant de la manière prescrite), elle vit longtemps, elle apaise l’Aditi, et celle-ci ne lui fait aucun mal. Pour cette raison, qu’elle s’assoie un peu plus au sud.
1:3:1:1818. Elle regarde le beurre sacrificiel [20] ; car assurément cette épouse est une femme, et le beurre (représente) la semence : une union productive est ainsi réalisée. C’est pourquoi elle regarde vers le beurre.
1:3:1:1919. Elle regarde, avec le texte (Vâg. S. I, 30), ‘D’un œil intact je te regarde’; par quoi elle dit, d’un œil intact je te regarde.’ — ‘Tu es la langue d’Agni !’ car lorsqu’ils offrent cela (le beurre) au feu, alors les langues d’Agni, pour ainsi dire, sortent : c’est pourquoi elle dit, ‘Tu es la langue d’Agni !’ — ‘Un bon invocateur [21] des dieux’, par quoi elle dit, ‘bien pour les dieux’ ; — ‘Sois pour chaque délicatesse (ou, site sacrificiel, dhâman), pour chacune de mes prières !’ par quoi elle dit, 'pour chacun de mes sacrifices sois (un bon invocateur) !
1:3:1:2020. Ayant ensuite ramassé le beurre (du sol), il (l’Âgnîdhra) le porte vers l’est. Dans le cas de celui dont le feu de l’Âhavanîya est utilisé pour la cuisson, il le dépose (maintenant en premier lieu) sur l’Âhavanîya, pensant : « Mon oblation sera entièrement cuite sur l’Âhavanîya [22] ! » La raison pour laquelle il le place d’abord sur le Gârhapatya est qu’il devra le faire regarder à l’épouse. En effet, il ne serait pas convenable de le prendre (de l’Âhavanîya) vers l’ouest au milieu de la cérémonie, pour le faire regarder à l’épouse. Et s’il ne le laissait pas du tout regarder, il l’exclurait du sacrifice. De cette façon, il n’exclut pas l’épouse du sacrifice : il ne le porte donc vers l’est qu’après l’avoir fondu près de l’épouse (sur le Gârhapatya) et l’avoir fait regarder. Si quelqu’un (mort ou autre) n’a pas son épouse avec lui, il le place dès le début sur l’Âhavanîya. Il le reprend ensuite et le dépose sur l’autel.
1:3:1:2121. Ici maintenant ils disent : « Il ne doit pas le placer dans l’autel ; car c’est de ce beurre qu’ils font l’oblation aux épouses des dieux [23] : il exclut donc les épouses des dieux de la compagnie (de [ p. 76 ] leurs maris) [24], et ainsi sa femme (celle du sacrificateur) devient mécontente de son propre mari. » Yâgñavalkya, cependant, a dit à ce sujet : « Qu’il en soit ainsi comme cela a été prescrit pour la femme ! Qui se soucierait de savoir si sa femme peut fréquenter d’autres hommes [25] ? » « Comme l’autel est (une partie du) sacrifice, et le beurre est (une partie du) sacrifice, je bâtirai le sacrifice à partir du sacrifice ! » En pensant ainsi, qu’il le place à l’intérieur de l’autel.
1:3:1:2222. Les deux passoires sont dans l’eau d’aspersion. Il les en retire et purifie (ut-pû) le beurre avec elles. Or, l’une d’elles est reliée au vent (qui souffle) vers le haut (utpavana) [26], de sorte qu’il le rend (le beurre) sacrificiellement pur.
1:3:1:2323. Il le clarifie, avec le texte (Vâg. S. ‘Par l’impulsion de Saviri je te purifie avec un purificateur (tamis) sans défaut, avec les rayons du soleil !’ Le sens (de cette formule) est le même (que précédemment).
1:3:1:2424. Il purifie ensuite l’eau d’aspersion avec les passoires recouvertes de beurre, avec le texte (Vâg. S. I, 31), [ p. 77 ] ‘Par l’impulsion de Saviri je vous purifie (ô eaux) avec un purificateur sans défaut, avec les rayons du soleil !’ Le sens est le même (que précédemment).
1:3:1:2525. La raison pour laquelle il purifie l’eau d’aspersion avec les passoires recouvertes de beurre est qu’il met ainsi du lait dans l’eau, et que le lait de ce fait (devient) bénéfique [27] dans l’eau, car, quand il pleut, des plantes sont produites ; et en mangeant les plantes et en buvant l’eau, le fluide vital (sérum) en résulte : et ainsi (il fait cela) afin de fournir le fluide vital (du sacrificateur).
1:3:1:2626. Il baisse alors les yeux sur le beurre. Ici, certains obligent le sacrificateur à baisser les yeux. Yâgñavalkya, cependant, dit à ce sujet : « Pourquoi (les sacrificateurs) ne deviennent-ils pas eux-mêmes des prêtres Adhvaryu ? Et pourquoi ne récitent-ils pas eux-mêmes des bénédictions bien plus élevées lorsque des prières sont faites pour elles [28] ? Comment ces personnes peuvent-elles avoir foi en cela [29] ? Quelle que soit la bénédiction que les prêtres officiants invoquent pendant le sacrifice, elle est destinée au seul bénéfice du sacrificateur. » L’Adhvaryu devrait donc la baisser les yeux. [ p. 78 ] 1:3:1:2727. Il le regarde. L’œil est assurément la vérité, car l’œil est vraiment la vérité. Si donc deux personnes venaient à se disputer et à dire : « Je l’ai vu ! » « Je l’ai entendu ! », nous croirions celui qui a dit : « Je l’ai vu ! » et non l’autre : c’est ainsi qu’il le fait croître (le beurre) par le moyen de la vérité.
1:3:1:2828. Il le regarde d’en haut, avec le texte (Vâg. S. I, 31) : « Tu es brillant ! Tu es resplendissant ! Tu es immortel (ou, ambroisie) ! » Cette prière est en effet vraie, car ce (beurre) est brillant, il est resplendissant, il est immortel : c’est pourquoi il le fait ainsi croître par cette (prière) qui est vraie.
1:3:2
1:3:2:11. Or le sacrifice, c’est l’homme. Le sacrifice est l’homme parce que l’homme le répand (l’accomplit) ; et qu’en étant répandu, il est fait exactement de la même étendue que l’homme [30] : c’est la raison pour laquelle le sacrifice est l’homme.
1:3:2:22. La guhû (cuillère) appartient également à ce sacrifice (en forme d’homme), ainsi que l’upabhrit ; et le dhruvâ [31] représente son tronc. Or, c’est du [ p. 79 ] tronc que procèdent tous ces membres, et pour cette raison, le sacrifice tout entier procède du dhruvâ.
1:3:2:33. La cuillère à tremper (sruva, masc.) n’est autre que le souffle. Ce souffle traverse (ou va à) tous les membres, et pour cette raison, la cuillère à tremper va à toutes les cuillères à offrande (sruk, fém.).
1:3:2:44. Ce guhû n’est pour lui autre que le ciel là-bas, et l’upabhrit cette atmosphère, et le dhruvâ cette même (terre). Or, c’est de celle-ci (terre) que proviennent tous les mondes ; et du dhruvâ, par conséquent, procède tout le sacrifice.
1:3:2:55. La cuillère à tremper n’est donc autre que celle qui souffle (le vent) ; c’est elle qui balaie tous ces mondes : et pour cette raison, le sruva s’étend à toutes les cuillères à offrande.
1:3:2:66. Or, lorsque ce sacrifice est accompli, il l’est pour les dieux, les saisons et les mètres (ou textes sacrés). Aux dieux appartient toute la nourriture sacrificielle qui existe, à savoir le roi Soma et le gâteau sacrificiel : il prend tout cela, en l’annonçant par la formule : « Je te prends, agréable à un tel ! » car ainsi cela devient leur.
1:3:2:77. Et quelles que soient les oblations de beurre prises, elles le sont pour les saisons et les mètres. Chacune d’elles, il la prend sous forme de beurre sans l’annoncer (à aucune divinité particulière). Dans le guhû, il en prend quatre fois (avec le sruva du pot), dans l’upabhrit huit fois [32].
1:3:2:88. Or, lorsqu’il en prend quatre fois (avec le sruva) dans le guhû, il le prend pour les saisons, puisque [ p. 80 ] il le prend pour les offrandes préalables [^239], et les offrandes préalables sont les saisons : tout cela, il le prend sous forme de beurre sans rien annoncer, afin d’éviter la monotonie ; car s’il le prenait avec les formules « Pour le printemps (je te prends) ! » « Pour l’été, toi ! » il commettrait (la faute de) une répétition [33] : il le prend donc sous forme de beurre sans rien annoncer.
1:3:2:99. Quand, d’autre part, il prend huit fois (avec le sruva) dans l’upabhrit, il le prend pour les mètres [34], puisque c’est pour les offrandes postérieures [^239] qu’il le prend ; et les offrandes postérieures sont les mètres : tout cela, il le prend sous forme de beurre sans rien annoncer, afin d’éviter la monotonie ; car s’il le prenait avec les formules ‘Pour la Gâyatrî—toi !’ ‘Pour le Trishtubh—toi !’ il commettrait une répétition : il le prend donc sous forme de beurre sans rien annoncer.
1:3:2:1010. De même, lorsqu’il prend quatre fois (avec le sruva) [ p. 81 ] dans le dhruvâ, il le prend pour tout le sacrifice, et tout cela, il le prend sous forme de beurre sans rien annoncer. À qui, en effet, devrait-il l’annoncer, puisqu’il le coupe pour toutes les déités ? Il le prend donc sous forme de beurre sans rien annoncer.
1:3:2:1111. Or, le sacrificateur se tient derrière le guhû, et celui qui lui veut du mal se tient derrière l’upabhrit. Le mangeur se tient derrière le guhû, et ce (ou celui qui) doit être mangé se tient derrière l’upabhrit. Et le guhû, en effet, est le mangeur, et l’upabhrit est ce qui doit être mangé. Dans le guhû, il prend quatre fois (avec le sruva), et dans l’upabhrit huit fois.
1:3:2:1212. Or, lorsqu’il prend quatre fois (du beurre) dans le guhû, il rend ainsi le mangeur plus limité, plus petit ; et lorsqu’il prend huit fois dans l’upabhrit, il rend ce qui doit être mangé plus illimité, plus abondant : car une condition florissante existe en effet là où le mangeur est plus petit et ce qui doit être mangé plus abondant.
1:3:2:1313. En prenant quatre fois dans le guhû, il prend (au total) plus de beurre, et en prenant huit fois dans l’upabhrit, il prend moins de beurre.
1:3:2:1414. Car lorsque, en prenant quatre fois (du beurre avec le sruva) dans le guhû, il prend plus de beurre, il rend ainsi, en limitant le mangeur, plus petit, il lui confère vigueur et force. Et lorsque, en prenant huit fois dans l’upabhrit, il prend moins de beurre, il rend ainsi, en rendant ce qui (ou celui qui) doit être mangé plus illimité, plus abondant, le (ou le) rend sans vigueur et plus faible. Et ainsi un roi qui s’est établi parmi un peuple innombrable, le soumet même à partir d’une seule demeure, [ p. 82 ] et prend possession de tout ce qu’il veut [35] : avec cette même énergie (l’Adhvaryu agit) lorsqu’il prend une plus grande quantité de beurre dans le guhû. Or, ce qu’il prend dans le guhû, il l’offre avec le guhû ; et ce qu’il prend dans l’upabhrit, il l’offre aussi avec le guhû.
1:3:2:1515. Et à ce propos, ils disent : « Pourquoi donc le prendrait-il dans l’upabhrit, s’il ne l’offrait pas avec l’upabhrit ? » Or, s’il l’offrait avec l’upabhrit, ces sujets (du roi) seraient assurément séparés de lui, et il n’y aurait ni mangeur ni ce qui doit être mangé. Quand, d’un autre côté, il verse (le beurre) ensemble et l’offre ainsi avec le guhû, ainsi le peuple paie tribut au Kshatriya. Français Ainsi, par ce qu’il prend dans l’upabhrit, le Vaisya (homme du peuple), sous la domination du Kshatriya, devient propriétaire de bétail ; et lorsqu’il verse (le beurre) ensemble et l’offre avec le guhû, le Kshatriya, chaque fois qu’il le souhaite, dit : « Hallo Vaisya, apporte-moi simplement ce que tu as mis de côté ! » Ainsi, il le soumet et obtient la possession de tout ce qu’il désire grâce à cette même énergie.
1:3:2:1616. Ces portions de beurre sont donc prises pour les mètres. Or, ce qu’il prend dans le guhû (à la louche) quatre fois (avec le sruva), il le prend pour le gâyatrî ; et ce qu’il prend dans l’upabhrit (à la louche) huit fois, il le prend pour le trishtubh et le gagatî ; et ce qu’il prend dans le dhruvâ (à la [ p. 83 ] louche) quatre fois, il le prend pour l’anushtubh. Car l’anushtubh est la parole, et de la parole tout ceci (l’univers) provient : c’est donc du dhruvâ que provient tout le sacrifice. L’anushtubh est aussi ceci (la terre), et de lui tout ceci (l’univers) provient : c’est donc du dhruvâ que provient tout le sacrifice.
1:3:2:1717. Il prend (du beurre avec le sruva), avec le texte (Vâg. S. I, 31), « En vérité, tu es le recours favori (ou, délicat) des dieux ! » Il fait ainsi de ce beurre le recours le plus favori des dieux : c’est pourquoi il dit : « En vérité, tu es le recours favori des dieux ! » — « Un moyen d’adoration inattaquable ! » le beurre est en effet un coup de foudre : c’est pourquoi il dit : « un moyen d’adoration inattaquable ! »
1:3:2:1818. Une fois, il met (du beurre avec le sruva) dans le guhû avec cette formule, trois fois silencieusement. Avec la même formule, il met (du beurre) une fois dans l’upabhrit, sept fois silencieusement. Avec la même formule, il met (du beurre) une fois dans le dhruvâ, trois fois silencieusement. Maintenant, à ce sujet, ils disent : « Il doit prendre trois fois avec la formule dans chaque cas, car le sacrifice est triple. » Néanmoins (cela n’est fait) qu’une seule fois avec chaque (cuillère), car c’est précisément de cette manière que la prise trois fois (avec une formule) est accomplie.
1:3:3:
1:3:3:11. L’Adhvaryu prend l’eau d’aspersion et asperge en premier lieu le bois de chauffage [36], avec le [ p. 84 ] texte (Vâg. S. II, 1), ‘Un cerf noir, vivant dans la tanière, tu es [37] ; je t’asperge, agréable à Agni !’ Il le rend ainsi sacrificiellement pur pour Agni.
1:3:3:22. Il asperge ensuite l’autel avec le texte (Vâg. S. II, 1) : « Tu es l’autel ; je t’asperge, agréable au barhis (couverture d’herbe sacrificielle) ! » Il le rend ainsi sacrificiellement pur pour la couverture d’herbe.
1:3:3:33. Il (l’Âgnîdhra) lui tend alors (l’Adhvaryu) l’herbe sacrificielle [38]. Ce dernier la dépose (sur l’autel) avec le nœud tourné vers l’est, et l’asperge, avec le texte (Vâg. S. II, I), ‘Tu es Barhis ! Je t’asperge, agréable aux cuillères !’ Il la rend ainsi sacrificiellement pure pour les cuillères.
1:3:3:44. Là-dessus, il verse l’eau d’aspersion [ p. 85 ] qui est laissée sur les racines des plantes (d’herbe), avec le texte (Vâg. S. II, 2), ‘Tu es une humidification pour Aditi !’ Aditi, en effet, est cette terre ; c’est donc pour cette dernière qu’il humidifie ainsi les racines des plantes : ainsi ces plantes deviennent humidifiées par les racines ; et même si leurs sommets sont secs, leurs racines au moins restent humides.
1:3:3:55. Ayant alors défait le nœud, il prend le bouquet de prastara du devant (des barhis), avec le texte (Vâg. S. II, 2), ‘Tu es la crête de Vishnu !’ Vishnu, à savoir, est le sacrifice, et ceci (le prastara) est son chignon ou crête : c’est ainsi qu’il le fait lors de ce sacrifice [39]. De devant il le prend, car ce chignon est aussi (porté) sur le devant (de la tête) : pour cette raison il le prend de devant.
1:3:3:66. Il défait ensuite la ceinture (des barhis). « Sa femme (du sacrificateur) enfantera sûrement sans difficulté [40] », pensant ainsi, il défait la ceinture. Il la pose sur la hanche droite (de l’autel) ; car cela représente sa ceinture (de sacrificateur), et c’est sur le côté droit que la ceinture est (nouée) : c’est la raison pour laquelle il la pose sur la hanche droite. Il la recouvre de nouveau (d’herbe sacrificielle) ; car la ceinture est également recouverte (par le vêtement supérieur) : c’est pourquoi il la recouvre de nouveau.
1:3:3:77. Il étend maintenant les barhis (sur l’autel). Car le prastara est le chignon ; et cette autre [ p. 86 ] herbe sacrificielle est pour ce (sacrifice) ce qu’il y a d’autre poil en dessous de ce (chignon, à savoir la barbe, etc.) : — ce (poil) il le met ainsi dessus, et pour cette raison il étend les barhis.
1:3:3:88. Or l’autel (vedi, fém.) est une femme, et autour d’elle sont assis les dieux et les prêtres qui ont étudié et enseignent la science révélée [41] ; et comme ils sont ainsi assis autour d’elle, il ne la rend pas nue : c’est donc pour éviter la nudité (de sa part ou de celle de l’autel) qu’il étend les barhis.
1:3:3:99. Autant l’autel est grand, autant la terre est grande ; et les plantes (sont représentées par) les barhis ; de sorte qu’il fournit ainsi la terre de plantes ; et ces plantes sont fermement établies dans cette terre : c’est pour cette raison qu’il répand les barhis.
1:3:3:1010. Ici maintenant ils disent : « Qu’il répande abondamment ; car là où les plantes sont les plus abondantes sur elle, là les moyens de subsistance sont les plus amplement fournis par elle : qu’il répande donc abondamment ! » C’est en faveur de celui (le sacrificateur) qui se procure (l’herbe sacrificielle), alors, (que cela est fait.) Il la répand triplement [42], car triple est le sacrifice. Ou il peut aussi l’étendre en soulevant (les cimes) [43] ; car [ p. 87 ] il a été dit par le voyant (Vâg. S. VII, 32), « Ils répandent les barhis continuellement. » Il l’étend avec les racines d’en bas (les sommets) ; car c’est avec leurs racines d’en bas que ces plantes sont fermement établies dans cette terre : c’est pour cette raison qu’il l’étend avec les racines d’en bas.
1:3:3:1111. Il l’étend, avec le texte (Vâg. S. II, 2), ‘Je t’étends, douce comme la laine, agréable à s’asseoir pour les dieux !’ — quand il dit ‘toi, douce comme la laine’, il veut dire par là ‘agréable aux dieux’ ; et par ‘agréable à s’asseoir pour les dieux’, il veut dire ‘formant un bon siège pour les dieux’.
1:3:3:1212. Il taille maintenant le feu [44]. L’Âhavanîya, sans aucun doute, est la tête du sacrifice, car la tête est la partie antérieure [45] : cette partie antérieure du sacrifice, il la taille ainsi. Il la taille tout en tenant le prastara (qu’il a reçu du Brahman) tout près d’elle ; car le prastara est le chignon, et c’est cela qu’il met ainsi dessus : pour cette raison il taille (le feu) tout en tenant le prastara tout près d’elle.
1:3:3:1313. Il dispose ensuite les (trois) bâtons de clôture (paridhi) autour (du feu). La raison pour laquelle il dispose les bâtons de clôture autour (est la suivante). Lorsque les dieux choisirent d’abord Agni pour la fonction de Hotri, il dit : « En vérité, je ne suis pas à la hauteur de cela, d’être votre Hotri et de porter votre oblation. Vous en avez déjà choisi trois auparavant, [ p. 88 ] et ils ont disparu [46]. Rendez-les-moi : alors je serai à la hauteur de cela, d’être votre Hotri et de porter votre oblation ! » Ils dirent : « Qu’il en soit ainsi ! » et ils lui rendirent ces (trois anciens Agnis) : ce sont ces bâtons enveloppants.
1:3:3:1414. Il dit alors : « La foudre, (sous la forme de) l’appel vashat [47], les a frappés : j’ai peur de cette foudre, de l’appel vashat. De peur que cette foudre, de l’appel vashat, ne me frappe, enferme-moi dans ces (trois Agnis, ou paridhis) ; et ainsi cette foudre, de l’appel vashat, ne me frappera pas. » Ils dirent : « Qu’il en soit ainsi ! » et ils l’entourèrent de ces (trois bâtons), et cette foudre, de l’appel vashat, ne le frappa pas. Lorsqu’il enferme Agni avec ces (bâtons), il boucle une armure sur lui.
1:3:3:1515. Ils (les trois autres Agnis) dirent alors : « Si vous vous joignez à nous pour le sacrifice de cette manière, alors laissez-nous aussi participer au sacrifice ! »
1:3:3:1616. Les dieux dirent : « Qu’il en soit ainsi ! Ce qui tombera hors de l’enceinte, cela vous est offert ; et ce qu’ils offriront juste sur vous, cela vous rassasiera ; et ce qu’ils offriront dans le feu, cela vous rassasiera ! » Ainsi, ce qu’ils offrent dans le feu, cela les satisfait (les Agnis) ; et ce qu’ils offrent juste sur eux (les bâtons d’enceinte, ou Agnis), cela les satisfait ; et ce qui est répandu hors de l’enceinte, cela leur est offert [48] : par conséquent, aucun péché ne s’attache à ce qui (le beurre) est répandu ; car ils sont entrés dans cette terre (quand eux, les Agnis, sont décédés), et tout ce qui est répandu ici, tout cela demeure en effet en elle.
1:3:3:1717. Ce qui est répandu, il le touche avec les formules (Vâg. S. II, 2) : « Au Seigneur de la Terre — svâhâ ! » « Au Seigneur du Monde — svâhâ ! » « Au Seigneur des Êtres — svâhâ ! » Tels sont, en effet, les noms de ces Agnis, à savoir, Seigneur de la Terre, Seigneur du Monde et Seigneur des Êtres. Ainsi, de la même manière que l’oblation accompagnée de « Vashat » est offerte (à la divinité particulière à laquelle elle est annoncée), de même celle-ci est offerte de sa part (celle du sacrificateur) à ces Agnis.
1:3:3:1818. Voici maintenant quelques personnes qui prennent les morceaux de bois qu’elles ont laissés sur le feu ; mais qu’il ne le fasse pas, car ceux qu’elles prennent sur le bois ne conviennent pas à la conservation, car le bois est préparé pour être mis sur le feu ; mais les autres morceaux de bois qu’elles lui apportent, appelés « bâtons de clôture (paridhis), sont en effet appropriés à son usage : qu’il en apporte donc d’autres.
1:3:3:1919. En effet, ils devraient être du bois de Palâsa [ p. 90 ] (Butea Frondosa) ; car l’arbre Palâsa, sans aucun doute, est le Brahman 1, et Agni est aussi le Brahman : pour cette raison, les Agnis devraient être du bois de Palâsa.
1:3:3:2020. S’il ne peut se les procurer en bois de Palâsa, ils peuvent être en bois de Vikankata (Flacourtia Sapida) ; et s’il ne peut se les procurer en bois de Vikankata, ils peuvent être en bois de Kârshmarya (Gmelina Arborea) ; et s’il ne peut se les procurer en bois de Kârshmarya, ils peuvent être en Vilva (Aegle Marmelos), ou en Khadira (Acacia Catechu), ou en bois d’Udumbara (Ficus Glomerata). Ce sont sans aucun doute les arbres qui conviennent aux fins sacrificielles, et c’est de ces arbres qu’ils (les bâtons d’enceinte) sont donc (pris).
1:3:4
1:3:4:11.Ils doivent être verts (frais) ; car c’est là leur élément vivant, c’est par là qu’ils sont vigoureux, c’est par là qu’ils possèdent de la force : c’est pour cela qu’ils doivent être verts.
1:3:4:22. Il pose d’abord le bâton du milieu (sur le côté ouest du feu), avec le texte (Vâg. S. II, 3) : « Que le Gandharva Visvâvasu [49] t’entoure [ p. 91 ] pour la sécurité du Tout ! Tu es une barrière pour le sacrificateur, tu (es) Agni, invoqué et digne d’invocation ! »
1:3:4:33. Il pose ensuite celui du sud, avec le texte (ib.) : « Tu es le bras d’Indra pour la sécurité du Tout ! Tu es une barrière pour le sacrificateur ; toi Agni, invoqué et digne d’invocation ! »
1:3:4:44. Il pose ensuite celui du nord, avec le texte (ib.) : « Que Mitra-Varuna t’étende au nord avec une loi ferme pour la sécurité du Tout ! Tu es une barrière pour le sacrificateur, toi Agni, invoqué et digne d’invocation ! » Ils sont en effet des Agnis, et pour cette raison il dit : « Agni, invoqué et digne d’invocation ! »
1:3:4:55. Ensuite, il met sur le feu un samidh (bâton d’allumage). Il touche d’abord avec celui-ci le bâton qui l’entoure : il allume ainsi d’abord ces (trois Agnis). Ensuite, il le met sur le feu : il allume ainsi le feu visible.
1:3:4:66. Il le met sur [50], avec la strophe gâyatrî (Vâg. S. II, 4), ‘Toi, ô Sage, qui appelles (les dieux) au festin, nous l’allumerons de manière à briller avec éclat ; toi, ô Agni, puissant au sacrifice !’ Il allume ainsi la gâyatrî [51] ; la gâyatrî, lorsqu’elle est allumée, allume les autres mètres ; et les mètres, lorsqu’ils sont allumés, portent le sacrifice aux dieux. [ p. 92 ] 1:3:4:77. Par le second bois d’allumage (samidh), qu’il pose maintenant, il allume la source ; la source, allumée, allume les autres saisons ; et les saisons, allumées, font naître les êtres vivants et mûrir les plantes. Il le pose avec la formule (Vâg. S. II, 5) : « Tu es un allume-feu (samidh) ! » car la source est bel et bien un allume-feu.
1:3:4:88. Lorsqu’il l’a mis, il murmure (ib.) : « Que le soleil te garde de l’est contre toute imprécation ! » car les bâtons qui l’entourent servent de protection sur tous les côtés (les trois autres) ; et ainsi il fait du soleil le protecteur du côté est, craignant « que les mauvais esprits, les Rakshas, ne se précipitent de l’est » : car le soleil est le répulsif des mauvais esprits, les Rakshas.
1:3:4:99. Par ce troisième bâton d’allumage, alors, qu’il met lors des offrandes suivantes [52], il allume le prêtre officiant (brâhmana) ; et lui, le prêtre, une fois allumé, porte le sacrifice aux dieux.
1:3:4:1010. Il retourne maintenant à l’autel recouvert (d’herbe sacrificielle). Ayant pris deux tiges d’herbe, il les étend en travers (le barhis ou couverture d’herbe, avec les cimes au nord), avec la formule (Vâg. S. II, 5), ‘Les bras de Saviri [53] sont vous !’ Le bouquet de prastara est en effet le chignon (du sacrifice) ; et il pose maintenant ces deux-là en croix comme ses sourcils : ainsi ces deux-là (représentent) les sourcils transversaux. Le prastara, en outre, [ p. 93 ] (représente) le kshatra (ou classe militaire) ; et l’autre barhis le vis (ou, le peuple aryen commun) ; — (et les deux tiges qu’il place entre elles) afin de séparer (vidhriti) le kshatra et le vis : pour cette raison il les pose en croix ; et pour cette raison ces deux (tiges) sont appelées vidhriti.
1:3:4:1111. Il étend sur eux le prastara, avec la formule (Vâg. S. II, 5) : « Je t’étends, douce comme la laine, agréable à s’asseoir pour les dieux ! » Quand il dit « toi, douce comme la laine », il veut dire « agréable aux dieux » ; et par « agréable à s’asseoir pour les dieux », il veut dire « formant un bon siège pour les dieux ».
1:3:4:1212. Il l’appuie (de la main gauche) avec le texte (ib.) : « Que les Vasus, les Rudras et les Âdityas s’assoient sur toi ! » Ces trois dieux, c’est-à-dire les Vasus, les Rudras et les Âdityas, sont des classes de dieux ; et ceux-ci, veut-il dire, doivent s’asseoir dessus. Tandis qu’il le maintient toujours de la main gauche,
1:3:4:1313. Il saisit le guhû avec sa main droite, craignant que les mauvais esprits, les Rakshas, n’y entrent entre-temps ; car le prêtre officiant (brâhmana) est celui qui repousse les Rakshas : par conséquent, tandis qu’il (le prastara) est toujours maintenu par sa main gauche,
1:3:4:1414. Il saisit le guhû, avec le texte (Vâg. S. II, 6), ‘Tu es friand de beurre, Guhû de nom !’ car il est vraiment friand de beurre, et Guhû de nom ; - ‘Assieds-toi ici avec le recours favori [54] (ou délicat) sur le siège favori !’ L’upabhrit (il prend), avec la formule (ib.), ‘Tu es friand de beurre, Upabhrit [ p. 94 ] de nom !’ car il est vraiment friand de beurre, et Upabhrit de nom : « Assieds-toi ici avec le recours favori sur le siège favori ! » Le dhruvâ (il prend) avec « Tu es friand de beurre, Dhruvâ de nom ! » car il est vraiment friand de beurre, et Dhruvâ de nom : « Assieds-toi ici avec le recours favori sur le siège favori ! » Quelle autre nourriture sacrificielle existe-t-il (il la pose sur le prastara), avec la formule : « Avec le recours favori, assieds-toi sur le siège favori ! »
1:3:4:1515. Il pose le guhû sur (le prastara), et les autres cuillères en dessous, (c’est-à-dire sur les barhis, au nord du guhû, et de manière à ne pas le toucher ni les unes les autres) ; car le guhû est assurément le kshatra, et les autres cuillères (sruk) sont les vis : il rend ainsi le kshatra supérieur aux vis. C’est pourquoi les gens ici servent, d’une position plus basse, le Kshatriya assis au-dessus d’eux : pour cette raison, il place le guhû sur (le prastara) et les autres cuillères en dessous.
1:3:4:1616. Il touche les offrandes, avec le texte (Vâg. S. II, 6) : « Ils se sont assis en toute sécurité », car ils se sont assis en toute sécurité ; « dans le giron (yoni) de la vérité divine ! » car le sacrifice est bien le giron de la vérité divine, et dans le sacrifice ils se sont assis ; « Protège-les, ô Vishnu ! Protège le sacrifice ! Protège le seigneur du sacrifice ! » par là, il fait référence au sacrificateur ; « Protège-moi, le chef du sacrifice ! » par là, il ne s’exclut pas non plus du sacrifice. Vishnu, assurément, est le sacrifice : c’est donc au sacrifice qu’il confie tout cela pour protection. C’est la raison pour laquelle il dit : « Protège-les, ô Vishnu ! »
[ p. 95 ]
1:3:5
1:3:5:11. Avec le bois de chauffage (idhma, matériau d’allumage), l’Adhvaryu allume (indh) le feu : c’est pourquoi on l’appelle bois de chauffage. Et avec les versets d’allumage (sâmidhenî), le Hotri allume (sam-indh, faire flamber) : c’est pourquoi on les appelle versets d’allumage.
1:3:5:22. Il (l’Adhvaryu [55]) dit (au Hotri) : « Récite au feu pendant qu’il s’allume ! » car c’est au feu, lorsqu’il s’allume, qu’il récite.
1:3:5:33. Voici maintenant que certains disent : « Ô Hotar, récite au feu qui s’allume ! » Mais qu’il ne dise pas cela ; car ce (prêtre) n’est pas encore un Hotri ; ce n’est que lorsqu’il (le sacrificateur) l’élit [56] qu’il [ p. 96 ] devient un Hotri. Qu’il dise donc : « Récite au feu qui s’allume ! »
1:3:5:44. Il récite (des vers) adressés à Agni : il l’allume donc (le feu) avec l’aide de sa propre divinité. Dans le mètre gâyatrî (sont les versets qu’il) récite ; car le gâyatrî est le mètre d’Agni : au moyen de son propre mètre il l’allume ainsi. Le gâyatrî est la vigueur, le gâyatrî est le brahman [57] (l’ordre sacerdotal) : avec vigueur il l’allume ainsi.
1:3:5:55. Il récite onze (verset) ; car le mètre trishtubh est composé de onze syllabes. Le gâyatrî est le brahman et le trishtubh est le kshatra (ou ordre militaire) [58]. À l’aide de ces deux énergies, il l’allume ainsi : c’est pourquoi il récite onze (verset).
1:3:5:66. Il récite trois fois le premier verset, et trois fois le dernier ; car les sacrifices ont un triple commencement et une triple fin : c’est pourquoi il récite trois fois le premier et le dernier (versets).
1:3:5:77. Quinze versets sâmidhenî résultent (de cette répétition du premier et du dernier des onze versets). Le chant de quinze versets [59], sans aucun doute, est le coup de foudre, [ p. 97 ] et le coup de foudre signifie force ; de sorte qu’il convertit ainsi le sâmidhenî en force : donc, s’il déteste quelqu’un, il peut l’écraser avec ses gros orteils [60] au moment où ces (versets) sont récités. En disant : « J’écrase ici un tel ! », il l’écrase avec ce coup de foudre.
1:3:5:88. Il y a en effet quinze nuits dans une demi-lune ; et l’année s’écoule par demi-lunes : c’est ainsi qu’il obtient les nuits.
1:3:5:99. Or, dans les quinze versets gâyatrî, il y a en effet trois cent soixante syllabes [61] ; et il y a trois cent soixante jours dans une année : c’est ainsi qu’il obtient les jours, c’est ainsi qu’il obtient l’année.
1:3:5:1010. Pour un ishti (qui est effectué afin d’obtenir l’accomplissement d’un souhait spécial) [62] qu’il récite dix-sept versets sâmidhenî ; car à voix basse il sacrifie à la divinité à laquelle il offre un ishti. [ p. 98 ] Douze mois, c’est-à-dire, il y a dans une année, et cinq saisons [63] : cela (fait) le Pragâpati dix-sept fois. Car en vérité, Pragâpati est tout : quel que soit le souhait pour lequel il accomplit l’ishti, il l’accomplit par le Tout. À voix basse, il sacrifie à la divinité ; car ce qui est dit à voix basse est indéfini (indistinct), et indéfini est le « Tout » : quel que soit le souhait pour lequel il accomplit l’ishti, il l’accomplit par le Tout. Telle est la pratique relative à un ishti.
1:3:5:1111. Certains disent : « Qu’il récite aussi vingt et un versets sâmidhenî lors du sacrifice de la pleine lune et de la nouvelle lune. » Douze, sans doute, sont les mois de l’année, cinq les saisons, et trois ces mondes : cela (fait) vingt ; et le vingt et unième est ce même (soleil) qui brille ici : il est le recours, il le séjour ; par là il (le sacrificateur) obtient ce recours, ce séjour. Il peut donc en réciter vingt et un.
1:3:5:1212. Qu’il les récite seulement pour celui qui est prospère (gatasrî), qui ne souhaite devenir ni meilleur ni pire. Car, ce à quoi ressemble celui à qui ils récitent, il le sera ou pire [64], pour qui, sachant cela, ils récitent [ p. 99 ] ces (vingt et un versets). Ceci, cependant, n’est que pure spéculation, car ces (vingt et un versets) ne sont pas récités [65].
1:3:5:1313. Il doit réciter trois fois le premier et trois fois le dernier (verset), sans reprendre son souffle ; car ces mondes sont trois, de sorte qu’il les répand (san-tan), les gagne. Il y a aussi trois souffles dans l’homme : cette récitation fait ainsi de lui (le sacrificateur) un élan (santata), et non un échec (par la mort).
1:3:5:1414. Il (le Hotri) devrait s’efforcer de réciter ceci (sans interruption) aussi longtemps que ses forces le permettent. Si, par contre, il reprenait son souffle au milieu (du verset), ce serait un affront à ce (sacrifice) même [66] : en récitant cette (sainte) composition [ p. 100 ] sans reprendre son souffle, cet affront sera évité.
1:3:5:1515. S’il ne veut pas entreprendre cela, il peut aussi réciter un (verset) à la fois sans respirer : il propage ainsi ces mondes un par un, gagne ces mondes un par un. La raison pour laquelle il prend le souffle, c’est que la gâyatrî est en effet souffle ; et qu’en récitant un verset gâyatrî complet, il confère en conséquence la respiration complète (au sacrificateur) : qu’il récite donc un (verset) à la fois sans respirer.
1:3:5:1616. Il les récite de manière continue et ininterrompue : ainsi, il rend les jours et les nuits de l’année continus, et de manière continue et ininterrompue, ils tournent en boucle. Et de cette manière, il ne donne aucun accès à l’ennemi malveillant ; mais il le donnerait bel et bien, s’il les récitait de manière discontinue : il les récite donc de manière continue et ininterrompue.
67:2 Outre l’Agnihotra-havanî, ou louche à lait utilisée lors des oblations du matin et du soir (voir p. 11, note 2 ; et II, 3, I, 17), trois srk ou cuillères à offrande différentes sont utilisées, à savoir le guhû, l’upabhrit et le dhruvâ. Elles sont chacune faites d’un type de bois différent, d’une longueur de bras (ou, selon d’autres, d’une coudée de long), avec un bol de la forme et de la taille de la main, et un trou découpé dans l’écorce et le côté avant du bol et muni d’un bec verseur d’environ huit ou neuf pouces de long, et en forme de bec d’oie. La sruva, ou cuillère à tremper, quant à elle, principalement utilisée pour verser le beurre clarifié (ou le lait) du récipient à beurre dans les cuillères à offrande, est en bois de khadira (Acacia catechu), longue d’une coudée, avec un bol rond mesurant la largeur d’une articulation du pouce, et sans bec verseur. Dans notre texte, le terme sruk est utilisé à la fois dans le sens général de « cuillère » et dans le sens plus restreint de « cuillère à offrande », par opposition à la sruva, ou cuillère à tremper. ↩︎
68:1 Le brossage des cuillères est ici comparé au rinçage des récipients avant leur utilisation pour servir la nourriture. En même temps, nous verrons plus loin (I, 8, 3, 26-27) que les deux principales cuillères d’offrande, le guhû et l’upabhrit, sont considérées comme des compagnons de joug, étant les deux chevaux censés transporter le sacrifice (et par conséquent le sacrificateur lui-même) au monde des dieux ; ce processus de nettoyage correspond donc également au frottement des chevaux avant le départ du sacrificateur pour le monde des dieux. ↩︎ ↩︎
68:2 Voir I, 1, 3, 5. ↩︎
68:3 Je doute que ce dernier passage fasse simplement référence aux différentes cuillères, ou à la signification symbolique (p. 69) de l’essuyage avec l’herbe sacrificielle et à la formule qui l’accompagne. Dans ce dernier cas, cela pourrait signifier : « et ainsi cet acte devient différent (c’est-à-dire a une signification différente). » ↩︎
69:1 Cf. I, 1, 2, 3, et note. ↩︎
69:2 A-nisita, ‘non aiguisé’, de sâ (so), ‘aiguiser’ (d’où aussi Mahîdh.). Si, cependant, l’auteur entend dans le texte expliquer anuparata, ‘incessant’, par anisita, il semble identifier la racine sâ avec sâ. (so), ‘amener à une fin, achever’. La cuillère est aiguisée par l’essuyage, cf. Taitt. Br. III, 3, 1, 1. ↩︎
69:3 Vâgedhyâyai, « pour l’éclairage (l’éclat) du sacrifice (au moyen du beurre versé dans le feu), le sacrifice étant la nourriture des dieux », Mahîdh. Le Dictionnaire de Saint-Pétersbourg suggère vâgetyâyai, « toi, le coursier, je t’essuie pour la course ! » Cf. p. 68, note [2:1]. ↩︎
69:4 Le prâsitraharana est un plat en bois de khadira, soit carré, soit rond (? ovale, en forme d’oreille de vache, Sây. ; en forme de miroir, Katy.), utilisé pour contenir la portion du gâteau sacrificiel réservée au Brahmane (prâsitra). Selon Katy. II, 6, 49, le sritâvadânam (coupe-gâteau) et le (purodâsa-)pâtrî (plat à gâteau) doivent également être nettoyés à cette occasion. ↩︎
70:1 Tout en brossant les cuillères, il se tient à l’est de la caserne des pompiers d’Âhavanîya, regardant vers l’est. La méthode de brossage, prescrite par le Yagus Noir (Taitt. Br. III, 3, I, 3-4 ; comm. sur Taitt. S. I, 1, 10), semble plus compliquée. ↩︎
70:2 À savoir, les premiers (‘aratner uparibhâgasya lomâni’), selon Sâyana, pointent vers l’avant (loin du corps), et les seconds (‘prishthabhâgasya lomâni’) vers l’arrière. Le Taitt. Br. III, 3, 1, 4 a « sur le coude (aratnau) les poils du dessus (pointent) vers l’avant, ceux du dessous vers l’arrière », ce que Sâyana (Taitt. S. I, 1, 1, 10) explique par « les poils courts au-dessus du poignet (? manibandhâd ûrdhvam) sont pointés vers l’avant (prâṅmukha), mais ceux du dessous sont pointés vers l’arrière (pratyañk). » ↩︎
70:3 C’est-à-dire que le chauffage des cuillères correspond au rinçage final habituel des récipients ménagers avec de l’eau sans les toucher. Sâyana. ↩︎
71:1 Le Yagus Noir (Taitt. Br. III, 3, 2, 1) prescrit que les extrémités de l’herbe, après le brossage, doivent être jetées au feu, et non sur le tas d’ordures, comme certains le font ; ou en tout cas, elles ne doivent pas être jetées sur l’utkara, sans avoir été préalablement lavées à l’eau, car elles porteraient autrement malheur au bétail. ↩︎
72:1 La maîtresse de maison est assise au sud-ouest du feu de Gârhapatya [les genoux pliés (ou levés) et le visage tourné vers le nord-est]. L’Âgnîdhra la ceint ensuite autour de la taille, à l’extérieur du vêtement, d’un triple cordon de roseau (muñga). Katy. II, 7, 1; et Sâyana sur notre passage. ↩︎
72:2 Selon Taitt. Br. III, 3, 3, 2-3, la signification symbolique de cet acte est qu’il représente le vratopanayana, ou initiation de l’épouse au rite sacré. La cérémonie de ceinturage de l’épouse aurait ainsi une signification similaire à celle de l’upanayana ordinaire, ou investiture du jeune homme avec le cordon sacré. ↩︎
72:3 Le nœud coulant (pâsa) est l’un des principaux attributs du dieu Varuna, le symbole de son pouvoir suprême et de son horreur du péché. Ainsi, nous lisons dans l’Atharva-veda IV, 16, 4 seq. : « Et si l’on devait fuir bien au-delà du ciel, on n’échapperait pas au roi Varuna. Du ciel, ses espions sortent vers ce (monde) et, de leurs mille yeux, scrutent la terre. Le roi Varuna voit tout ce qui se passe entre le ciel et la terre et au-delà : les scintillements des yeux des hommes sont comptés par lui… Puissent tous ces nœuds coulants funestes, ô Varuna, qui sont lancés sept fois et trois fois, p. 73 Enfermez celui qui dit le mensonge, et laissez passer celui qui dit la vérité ! ↩︎
73:1 Taitt. Br. III, 3, 3, 4, au contraire, prescrit un nœud (granthim grathnâti), comme symbole qui doit lui assurer toutes les bénédictions. ↩︎
73:2 Il enroule le cordon autour de sa taille de gauche à droite (pradakshinam), et après avoir fixé l’extrémité sud en la tournant deux fois autour de celle du nord, il tire l’extrémité sud à travers le cordon qui l’entoure vers le haut (de manière à pendre, uparishtâl lambayet, Sâyana. Katy. II, 7, 1, &c., Scholl.). ↩︎
73:3 Veshya = vyâpaka, Mahîdh.; ‘peut-être un bandeau’, St. Petersb. Dict. Il s’agit apparemment d’un jeu étymologique sur le nom de Vishnu (? le soleil omniprésent). La formule, selon Mahîdhara, s’adresse à l’extrémité sud du cordon qui est tiré à travers la ceinture (? le rayon omniprésent de Vishnu). ↩︎
73:4 Aditi est la terre et donc l’autel, qui représente la terre : donc Aditi, dans la forme de l’autel, regarde vers l’est. ↩︎
74:1 Il prend du feu le pot contenant le beurre clarifié, avec le texte (Vâg. S. I, 30) : ‘Pour ton jus !’ [voir I, 2, 2, 6,] le pose sur le sol devant la femme du sacrificateur et lui ordonne de le regarder. Katy. II, 7, 4. ↩︎
74:2 Suhûh. La recension Kânva et Taitt. S. I, 1, 10, 3 ont subhûh, « bien-être, bon », lecture qui semble également être présupposée par l’explication de notre auteur « bien (ou bon) pour les dieux ». Le Yagus Noir attribue ce mantra entier à l’Adhvaryu, lorsqu’il a pris le beurre de l’Âhavanîya et l’a déposé au nord de l’autel. À d’autres égards également, il diffère considérablement de l’ordre suivi par notre auteur. ↩︎ ↩︎
75:1 Selon le rituel du Yagus Noir, le beurre, après que la femme du sacrificateur l’a regardé, est à nouveau chauffé sur le feu de Gârhapatya, afin d’éliminer l’impureté qui lui a ainsi été transmise. ↩︎
75:2 Les patnîsamyâgas sont quatre oblations de beurre faites respectivement à Soma, Tvashtri, les épouses des dieux, et Agni Grihapati, à la fin de ces sacrifices. Voir I, 9, 2, 1. Il semblerait que, selon le rituel des Yagus Noirs, le beurre ne soit pas déposé sur l’autel, mais sur une ligne tracée avec l’épée de bois au nord de l’autel. Voir p. 74, note [21:1]. ↩︎
76:1 Avasabhâh karoti—avagataganasamûhâh karoti, Sây.; les dieux sont censés être assemblés autour de l’autel (cf. I, 3, 3, 8) : donc en plaçant le beurre, à partir duquel les oblations aux épouses des dieux doivent être faites, à l’intérieur de l’autel, l’Adhvaryu séparerait les épouses de leurs maris. ↩︎
76:2 Je ne suis pas tout à fait certain que cette dernière remarque méprisante soit vraiment à attribuer à Yâgñavalkya. Le texte de Kânva dit : — Yâgñavalkya, cependant, a dit : « Qu’il le place dans l’autel ! » ainsi dit-il. « Qu’il en soit ainsi comme il a été prescrit pour l’épouse », ainsi (pensant) qu’il le place, qu’elle fréquente ou non d’autres hommes. ↩︎
76:3 Probablement le même que ud-âna (respiration ascendante ou inspiration), que l’une des passoires est censée représenter dans I, 1, 3, 2. Voir aussi I, 1, 3, 6 ; Taitt. Br. III, 3, 4, 4. Le Dictionnaire de Saint-Pétersbourg propose le sens de « un instrument de nettoyage » pour utpavana dans ce passage. ↩︎
77:1 Un jeu de mots avec le mot hitam, qui signifie à la fois « mettre, placé » et « bénéfique, salutaire ». ↩︎
77:2 Le texte de Kânva dit ceci : « Ici, certains font en sorte que le sacrificateur le regarde, en arguant : « Quelle que soit la bénédiction (qui y réside), il devrait lui-même prier pour elle. » Yâgñavalkya, cependant, dit à ce sujet : « Pourquoi alors ne devient-il pas lui-même Adhvaryu ? Et pourquoi ne récite-t-il pas (les prières solennelles du prêtre Hotri), et cela lorsqu’ils prient pour une bénédiction supérieure ? Quelle que soit la bénédiction que les prêtres invoquent lors du sacrifice, ils l’invoquent pour le sacrificateur seul ; » ainsi dit-il. L’Adhvaryu, par conséquent, devrait la mépriser. ↩︎
77:3 Teshâm sâkhinâm atraivâvekshanam yagamânenaiva kartavyam iti kasmât kâranât sraddhâ gâtâ, evam tam sraddhâm prahasya, Sây. Le texte de Kânva omet cette remarque dérisoire. ↩︎
78:1 Le sacrifice est la représentation du sacrificateur lui-même ; et donc ses dimensions doivent être celles d’un homme, à savoir que l’autel (vedi) sur son côté ouest doit mesurer une brasse, ou espace entre les extrémités des bras tendus (? du sacrificateur), qui est supposé être égal à la taille d’un homme ; voir I, 2, 5, 14. A l’origine, ces mesures étaient sans doute relatives à la taille du sacrificateur ; mais il est douteux que ce soit encore le cas à l’époque de notre auteur. ↩︎
78:2 Pour une description de ces cuillères, voir p. 67, note 2. Le guhû est censé représenter le bras droit, l’upabhrit le bras gauche et le dhruvâ le tronc. ↩︎
79:1 Il prend le beurre dans le guhû et l’upabhrit, à raison de quatre ou huit louches avec la cuillère à tremper. Comme nous l’apprendrons plus loin, la quantité prise dans le guhû, en versant quatre louches, devrait dépasser celle prise dans l’upabhrit, bien que ce dernier nécessite huit louches. Cf. Katy. II, 7, 13. ↩︎
80:2 Il faut éviter autant que possible de répéter un même acte sacrificiel le même jour. Dans le cas présent, la répétition consisterait à annoncer les oblations de beurre aux différentes divinités de la même manière qu’il l’a fait pour les portions de riz. Voir I, 1, 2, 17-18. ↩︎
80:3 Sur l’emploi symbolique fréquent des mètres dans le rituel, comme incarnation de l’harmonie suprême et de l’efficacité de la prière, voir Weber, Ind. Stud. VIII, 8 seq. Les trois principaux mètres védiques sont le gâyatrî (trois fois huit syllabes), le trishtubh (quatre fois onze syllabes) et le gagatî (quatre fois douze syllabes) ; et il y a trois anuyâgas lors de ces sacrifices, à savoir aux barhis ou herbes sacrificielles, à Narâsamsa et à Agni Svishtakrit respectivement. Dans le cas présent (voir par. 16), les mètres trishtubh et gagatî sont pris ensemble comme un seul, et comme quatrième est ajouté l’anushtubh (quatre fois huit syllabes). ↩︎
80:1 Sur les prayâgas, ou oblations de beurre clarifié introductrices au sacrifice principal, et les anuyâgas, oblations de la même matière faites après celui-ci, voir I, 5, 3, 1 seq., et I, 8, 2, 1 seq. ↩︎
82:1 Tasmâd uta râgâpârâm visam prâvasâyâpy ekavesmanaiva (« par celui qui n’a qu’une seule demeure, c’est-à-dire par lui-même », Sâyana) ginâti tvad yathâ tvat kâmayate tathâ sakate. Le manuscrit du texte Kânva dit : « Tasmât kshatriyo râgotâpârâd visam prâvasâya ginâti tvad yathâ tva(t) kâmayate tat karoti. » ↩︎
83:1 Le bois de chauffage avait été apporté par l’Âgnîdhra et déposé sur l’autel. L’Adhvaryu le détache et l’asperge. [Avant de le faire, il doit, comme d’habitude, demander et obtenir la permission du Brahman. Il en est de même pour les barhis, mais pas pour l’autel.] Kâty. II, 7, 19. ↩︎
84:1 ? Âkhare-shtha ; il a probablement un double sens à cet endroit, à savoir « ce qui habite dans une tanière (âkhara) » et « ce qui a sa place sur le foyer (khara). » ↩︎
84:2 'Au début du sacrifice, l’Adhvaryu fait de la charge de Darbha ou herbe sacrée, qui a été apportée à l’enceinte sacrificielle, sept mushtis ou bottes, chacune étant attachée avec une tige d’herbe, tout comme le Baresma (Barsom) des Parsis. Les différents noms de ces sept bottes sont, 1. Vagamânamushti, la botte gardée par le sacrificateur lui-même dans sa main aussi longtemps que dure le sacrifice. 2. Trois bottes du Barhis, ou la couverture du Vedi sur laquelle sont placés les vases sacrificiels. Celles-ci sont desserrées et étalées sur tout le Vedi. 3. Prastara. Cette botte, qui doit rester attachée, est placée sur le Darbha du Vedi. 4. Paribhoganî. De ce bouquet, l’Adhvaryu prélève une poignée pour chaque prêtre, le sacrificateur et son épouse, qui leur sert ensuite de siège. 5. Le Véda. Ce bouquet est doublé dans sa première partie ; la seconde partie est coupée et doit rester sur le Védi ; on l’appelle parivâsana. Le Véda lui-même, qui vagabonde constamment d’un prêtre à l’autre, est donné au sacrificateur et à son épouse. Il n’est remis à cette dernière que lorsqu’un des prêtres lui fait réciter un mantra. Traduction de l’Ait par Haug. Br. p. 79. ↩︎
85:1 Parce que, selon Sâyana, il se trouve sur le devant, ou côté est de l’autel, près du feu Âhavanîya, et les hommes portent également leur chignon (en forme de boule ou de bosse) sur la partie avant de leur tête. Il remet le prastara au prêtre brahmane. Katy. II, 7, 22. ↩︎
85:2 Prakliptam; Sâyana le prend dans le sens de « un (enfant) complètement formé ». ↩︎
86:1 ‘Autour d’elle, au sud, siègent les dieux et ces hommes-dieux (manushyadevâh), les prêtres qui ont étudié et enseignent la connaissance révélée.’ Recension de Kânva. ↩︎
86:2 C’est-à-dire en trois couches, l’une à côté de l’autre, chacune composée d’une poignée d’herbe. Il étend d’abord une couche du côté est, de l’épaule sud à l’épaule nord de l’autel, avec le sommet des brins tourné vers l’est ; puis une seconde à l’ouest, de manière à recouvrir les racines de la première avec le sommet de la seconde couche ; et de la même manière une troisième sur le côté ouest de l’autel. S’il le juge bon, il peut faire plus de trois couches, mais leur nombre doit être impair. Kâty. II, 7, 22-26 (schol.). ↩︎
86:3 C’est-à-dire qu’il commencera du côté ouest, et en posant les couches successives, il soulèvera (avec un bâton ou un autre objet) les têtes de la couche précédente et poussera les racines de la suivante en dessous. Ib. 27 (schol.). ↩︎
87:1 Il prend un bâton du combustible et prépare le feu (pour les oblations, soit en y jetant le bâton, soit en l’attisant avec le bâton). Ib. 29. ↩︎
87:2 L’Âhavanîya se trouve à l’extrémité la plus avancée ou orientale du terrain sacrificiel. ↩︎
88:1 Voir I, 2, 3, 1. ↩︎
88:2 L’appel ‘vashat’ (ou vaushat), signifiant apparemment ‘qu’il (Agni) la porte (l’oblation) !’ (de vah, porter, porter), est prononcé par le Hotri à la fin des yâgyâs ou prières d’offrande (voir note sur I, 5, 1, 16). Le professeur Weber a quelque part proposé de le faire dériver de vaksh, croître, augmenter, d’où ‘qu’il prospère, ou soit d’accord avec toi !’ Des interprétations différentes, mais assez fantaisistes, de vashat sont données Sat. Br. I, 5, 2, 18 ; Ait. Br. 3, 6. Quant à la terrible solennité de cette formule, et au danger découlant d’un usage imprudent de celle-ci, voir Ait. Br. 3, 8, à propos duquel Haug remarque : « Jusqu’à présent, les Shrotriyas, ou prêtres sacrificiels, n’osent jamais prononcer cette formule, sauf au moment du sacrifice. Ils disent que s’ils le faisaient à tout autre moment, ils seraient maudits par les dieux. » ↩︎
90:1 Le Brahman, ou esprit suprême (? ou, écriture sacrée), est plus d’une fois identifié à l’arbre Palâsa dans le Br. Satapatha, comme dans V, 2, 4, 18 ; VI, 6, 3, 7 ; XII, 7, 2, 15 ; et à la feuille de cet arbre (palâsasya palâsam) dans II, 6, 2, 8. [? Cf. Rig-veda X, 31, 7, ‘Quel était le bois, quel était l’arbre, à partir duquel ils ont façonné le ciel et la terre ?’ et Taitt. Br. II, 8, 9, 6, ‘Brahma était le bois, Brahma était cet arbre à partir duquel ils ont façonné le ciel et la terre ;’ également Ath.-veda X, 7, 38, ‘Les dieux font partie de l’essence divine (Skambha-Brahma) comme les branches d’un arbre.’] ↩︎
90:2 Le génie Visvâvasu est déjà mentionné dans le Rig-veda X, 85, 21 seq., et X, 139, 4, où Grassmann l’identifie à l’arc-en-ciel (cf. Roth, notes sur Nirukta, p. 245). Voir aussi Sat. Br. III, 2, 4, 2 ; XIV, 9, 4, 18. ↩︎
91:1 Selon Sâyana, les deux bâtons ou morceaux de bois sont mis sur le feu d’une manière semblable à celle dont sont faites les deux âghâras ou aspersures de beurre clarifié (voir I, 4, 4-5) ; à savoir le premier dans la direction nord-ouest vers sud-est, et le second du sud-ouest vers nord-est. ↩︎
91:2 Le gâyatrî est le premier des trois mètres principaux, cf. p. 80, note 3. Il se compose de trois pâdas octo-syllabiques, dont le Rig-veda I, 164, 25 dit : « Le gâyatra, dit-on, a trois flammes (ou tisons, samidh) : c’est pourquoi il excellait en grandeur et en puissance. » ↩︎
92:1 Voir I, 8, 2, 3. ↩︎
92:2 Bâhû, « les deux bras », est apparemment pris ici par notre auteur à la fois dans son sens naturel et comme les bras de l’arc ou de l’arche, formés par les sourcils. Le barhis, ou couverture d’herbe de l’autel, était, comme nous l’avons vu (I, 3, 3, 7), identifié à la barbe et aux autres poils du corps. ↩︎
93:1 C’est-à-dire le beurre, qui est le cher refuge, ou la demeure, des dieux ; voir I, 3, 2, 17. Il est possible, cependant, que dhâman signifie ici « délicat ». ↩︎
95:1 L’Adhvaryu, en premier lieu, prépare un siège pour le Hotri, soit à l’ouest de l’autel, soit au nord de sa hanche gauche ; et le recouvre d’herbe sèche Kusa. [Il appelle alors : « Ô Hotri, viens ! »] Le Hotri, après s’être rincé la bouche au nord-est de l’Âhavanîya, le visage tourné vers l’est, se retourne de gauche à droite et se dirige vers le lieu du sacrifice, gardant toujours son pied droit devant le gauche. Il prend finalement position de manière à avoir le talon du pied droit aligné avec la hanche nord de l’autel, et les orteils sur les barhis ; tandis qu’il garde les mains au niveau du cœur, ouvertes et jointes, et regarde vers la jonction de la terre et du ciel. L’Adhvaryu prend alors un samidh (brûleur d’allumage) et l’invoque comme ci-dessus. Le Hotri murmure alors les formules « Adoration au maître ! Adoration à l’observateur ! Adoration au promulgateur ! » etc. (Âsv. Srautas I, 2, 1). Le sacrificateur prend alors l’épée de bois et dit : « Récite pour moi, pour ainsi dire, en l’étirant (c’est-à-dire sans interruption) ! » Sur quoi le Hotri, ayant demandé et reçu la permission du Brahman, récite les versets d’allumage. Kâty. III, 1, 1 ss. ; Âsv. I, 1, 4 ss. ↩︎
95:2 Cela n’a lieu qu’au moment du pravara ou invitation adressée à Agni, le Hotri des dieux, pour aider à appeler les dieux au sacrifice, cf. Sâyana et Sat. Br. I, 5, 1, 1 seq. Selon certaines autorités, cependant, le choix du Hotri semble avoir lieu à ce moment précis, ou même avant, au moment de l’agnyanvâdhâna ; cf. Hillebrandt, p. 73. ↩︎
96:1 Le gâyatrî (bien qu’il ne soit pas le mètre le plus fréquent) est considéré comme le premier, car il est le plus court, des mètres védiques. Les hymnes adressés à Agni sont principalement dans le mètre gâyatrî. ↩︎
96:2 Les hymnes célébrant les actes héroïques d’Indra et de ses associés, les dieux du vent, sont presque entièrement composés dans le trishtubh, le mètre védique le plus fréquent. ↩︎
96:3 Le pañkadasa-stoma, ou forme de récitation en quinze versets lors du sacrifice du Soma, est sacré pour Indra (Nirukta 7, 10), le porteur de la foudre. ↩︎
97:1 Ou, avec ses pouces (aṅgushthâbhyâm). Le texte de Kânva dit ‘pâdyâbhyâm aṅgushthâbhyâm’ ; mais Kâty. III, 1, 7 dit ‘aṅgushthâbhyâm pâdyâbhyâm vâ’, ce qui semble laisser le choix entre les pouces et les gros orteils ; le commentateur, cependant, prend vâ dans un sens restrictif. Le sacrifiant doit appuyer sur la terre avec ses gros orteils (ou pouces) chaque fois qu’un verset d’allumage est récité. ↩︎
97:2 Le vers gâyatrî est composé de trois fois huit syllabes, et 24 × 15 = 360. Cependant, à la place du dernier sâmidhenî (appelé paridhânîyâ), les Vâsishthas ont une strophe trishtubh (4 × 11 syllabes), de sorte que le calcul des syllabes ci-dessus ne s’applique pas à leur cas. On pourrait être tenté d’en déduire que le trishtubh était le plus original, un gâyatrî ayant été substitué ultérieurement pour produire le nombre symbolique de syllabes ci-dessus. Cf. Taitt. S. II, 5, 7 seq. ; Taitt. Br. III, 5, 3. ↩︎
97:3 Les kâmyeshtis, et les ishtis en général, sont exécutés avec certaines modifications, sur le modèle du sacrifice de la nouvelle et de la pleine lune, dont ils sont donc dits être des vikritis ou modifications. ↩︎
98:1 Dans d’autres passages, et plus tard en général, six saisons, comprenant chacune deux mois, sont comptées, mais la saison de transition entre l’hiver et le printemps, sisira, est souvent, comme dans notre passage, combinée avec la saison d’hiver (hemanta), ou partiellement avec celle-ci et le printemps (vasanta). Sur l’identification de Pragâpati avec l’année, cf. note sur I, 2, 5, 12. ↩︎
98:2 La condition de celui qui est gatasrî ne peut être améliorée, mais seulement dégradée. La construction de ce paragraphe me paraît quelque peu douteuse. Il est ainsi conçu : Tâ haitâ gatasrer evânubrûyâd ya ikkhen na sreyânt syâm na pâpîyân iti yâdrisâya haiva sate 'nvâhus tâdrin vâ haiva bhavati pâpîyân vâ yasyaivam vidusha etâ p. 99 anvâhuh so eshâ mîmâmsaiva na tv evaitâ anûkyante. Sâyana semble le comprendre ainsi : « Il ne devrait les réciter que pour un gatasrî. Un chef de famille qui ne désire ni une amélioration ni un abaissement de sa position est exactement celui pour qui les Hotris récitent les sâmidhenîs de la manière prescrite (niyatena). De plus, quiconque connaît ainsi la manière irrégulière (? aniyata, non réglée) de réciter, ils récitent ces vingt et un sâmidhenîs, devient soit pire, soit meilleur. Ce qui est énoncé dans les mots de « Un chef de famille qui ne désire ni une amélioration », etc., n’est que pure spéculation ; la récitation ne doit pas être effectuée de cette manière. » Le paragraphe correspondant de la recension de Kânva est beaucoup plus bref et plus clair : « Tad etad gatasrîr eva kurvîta na ha sreyân na pâpîyân bhavati yasyaivam anvâhuh saishâ mîmâmsaiva na tv anûkyante », « Seul un gatasrî devrait faire cela ; car celui pour qui ils récitent ainsi ne devient ni meilleur ni pire. C’est en effet une spéculation, mais ils (les vingt et un sâmidhenîs) ne sont pas récités. » ↩︎
99:1 Dans le Taitt. S. II, 5, 10, le nombre de versets (effectué par la répétition) est donné comme variant, selon l’objet spécial visé, entre quinze et quarante-huit. ↩︎