1:5:1
1:5:1:11. Il (l’Adhvaryu) prononce maintenant son appel pour le Pravara (le choix du Hotri) [^329]. La raison pour laquelle il prononce son appel, est que l’appel (de l’Adhvaryu) est [ p. 132 ] le sacrifice : « ayant conçu le sacrifice, je choisirai le Hotri », ainsi (pense-t-il, et) pour cette raison il prononce son appel pour le Pravara.
1:5:1:22. Il lance son appel après avoir pris la bande de combustible ; car si l’Adhvaryu devait lancer son appel sans saisir le sacrifice, il serait soit instable, soit atteint d’une autre maladie.
1:5:1:33. Ici maintenant, certains lancent l’appel après avoir pris de l’herbe sacrificielle (barhis) sur l’autel couvert, ou ils lancent l’appel après avoir coupé et pris un morceau de bois de chauffage, en argumentant : « Ceci, certainement, appartient au sacrifice ; après avoir saisi cela, le sacrifice, nous lancerons l’appel. » Qu’il ne fasse pas cela, cependant ; car ce avec quoi le bois de chauffage a été attaché et avec lequel ils balayent le feu [^330] est, sans aucun doute, quelque chose appartenant au sacrifice ; et c’est ainsi qu’il lance son appel après avoir saisi le sacrifice : pour cette raison, qu’il lance l’appel après avoir pris la ceinture de combustible.
1:5:1:44. Ayant lancé l’appel, il choisit en premier lieu celui qui est le Hotri des dieux, c’est-à-dire Agni. Par là, il apaise à la fois Agni et les dieux : car en choisissant d’abord Agni, il apaise Agni ; [ p. 133 ] et en choisissant d’abord celui qui est le Hotri des dieux, il apaise les dieux.
1:5:1:55. Il dit : « Agni, le dieu, le divin Hotri\— », car Agni est en effet le Hotri des dieux, c’est pourquoi il dit « Agni, le dieu, le divin Hotri » : par là il apaise à la fois Agni et les dieux ; car en mentionnant Agni pour la première fois, il apaise Agni ; et en mentionnant pour la première fois celui qui est le Hotri des dieux, il apaise les dieux.
1:5:1:66. ‘Que celui qui connaît les dieux [1], celui qui réfléchit,’ — car lui, Agni, connaît bien les dieux : c’est pourquoi il dit par là 'que celui qui les connaît bien, les adore en bonne et due forme !
1:5:1:77. ‘Comme Manu (l’a fait), comme Bharata;’ — Manu, en effet, adorait avec sacrifice dans les temps anciens, et faisant comme il le faisait ces descendants de son sacrifice actuel : c’est pourquoi il dit ‘comme Manu’. Ou, disent-ils, (cela signifie) ‘au sacrifice de Manu’, et c’est pourquoi il dit ‘comme (il l’a fait) avec Manu’.
1:5:1:88. ‘Comme (avec) Bharata’ — car, disent-ils, il porte (bhar) l’oblation aux dieux, donc Bharata (le porteur) est Agni ; ou, disent-ils, lui, devenu le souffle, soutient (bhar) ces créatures, et c’est pourquoi il dit ‘comme Bharata’.
1:5:1:99. Il choisit alors (Agni comme) l’ancêtre (Hotri). Il le présente ainsi à la fois aux rishis (ancestraux) et aux dieux (comme s’il disait), « celui qui a obtenu le sacrifice est d’une force puissante ! » c’est pourquoi il le choisit comme l’ancêtre.
1:5:1:1010. Il choisit de l’extrémité la plus éloignée (de la lignée ancestrale du sacrificateur) [2] vers le bas ; car c’est de l’[ p. 134 ] extrémité la plus éloignée vers le bas qu’une race se propage. Par là même, il apaise le seigneur de l’aînesse ; car ici parmi les hommes, le père vient en premier, puis le fils, puis le petit-fils : c’est la raison pour laquelle il choisit de l’extrémité la plus éloignée vers le bas.
1:5:1:1111. Ayant nommé l’ancêtre, il dit : « Comme Brahman » ; car Agni est le Brahman (le Veda, ou le sacerdotium), et c’est pourquoi il dit « comme Brahman » ; « puisse-t-il amener (les dieux) ici ! » Quelles divinités il lui ordonne d’amener ici, celles auxquelles il fait référence en disant « puisse-t-il (les) amener ici ».
1:5:1:1212. ‘Les Brâhmanas (prêtres) sont les gardiens de ce sacrifice’ ; car les gardiens du sacrifice, en effet, sont ces Brâhmanas qui sont versés dans l’écriture sacrée, parce qu’ils la propagent, ils la créent : ceux-là il les apaise par là ; et pour cette raison il dit : ‘les Brâhmanas sont les gardiens du sacrifice’.
1:5:1:1313. ‘NN est l’homme’, par là il choisit cet homme pour son Hotri ; jusqu’à présent il n’était pas un Hotri, mais maintenant il est un Hotri.
1:5:1:1414. Le Hotri choisi murmure, — a recours aux divinités : afin qu’il puisse donner le vashat-appel aux dieux dans son ordre approprié, afin qu’il puisse transmettre l’oblation aux dieux dans son ordre approprié, afin qu’il ne trébuche pas, il a ainsi recours aux divinités.
1:5:1:1515. Il murmure à cette occasion [3] : « Toi, ô divin Saviri, ils te choisissent maintenant », — par là il a recours à Saviri pour son impulsion (prasava), car Saviri est l’impulseur (prasavitri) des dieux ; — « (toi qui es) Agni, pour l’Hotrité », par là il [ p. 135 ] apaise à la fois Agni et les dieux ; car en nommant d’abord Agni, il apaise Agni ; et en nommant d’abord celui qui est le Hotri des dieux, il apaise les dieux.
1:5:1:1616. ‘Avec le père Vaisvânara’ — car le père Vaisvânara (‘commun à tous les hommes’), est sans aucun doute l’année, est Pragâpati (seigneur des créatures) ; par conséquent, il apaise ainsi l’année et ainsi Pragâpati. — ‘Ô Agni ! Ô Pûshan ! Ô Brihaspati ! Parle et offre un sacrifice (pra-yag) !’ — il (le Hotri), à savoir, devra réciter les anuvâkyâs et les yâgyâs [4] ; il apaise donc maintenant ces dieux : récitez, offrez ! ainsi (dit-il ainsi).
1:5:1:1717. « Puissions-nous participer à la générosité des Vasus, au large pouvoir des Rudras ! Puissions-nous être aimés des Âdityas pour la sécurité (aditi) contre les blessures, libres de toute obstruction ! » — ceux-ci, à savoir les Vasus, les Rudras et les Âdityas, sont trois (classes de) dieux : « Puissions-nous jouir de leur protection », dit-il ainsi.
1:5:1:1818. « Puis-je aujourd’hui prononcer des paroles qui soient agréables aux dieux » ; par là il veut dire « Puis-je aujourd’hui réciter ce qui est agréable aux dieux », car il est de bon augure de réciter ce qui est agréable aux dieux.
1:5:1:1919. ‘Agréable aux Brahmanes’ — par là il veut dire ‘puis-je réciter aujourd’hui ce qui est agréable aux Brâhmanas (prêtres) ;’ car il est de bon augure de réciter ce qui est agréable aux Brâhmanas. [ p. 136 ] 1:5:1:2020. 'Agréable à Narâsamsa [5]’ — l’homme (nara), à savoir, est une créature : c’est pourquoi il dit cela pour toutes les créatures ; Français par là c’est de bon augure, et qu’il connaisse ou non (les formes de discours qui sont agréables), elles sont prononcées (et reçues avec applaudissements), « bien il a récité ! bien il a récité ! » — « Ce qui, lors du choix Hotri, peut échapper à l’œil tordu ce jour, puisse Agni le ramener ici, lui, le connaisseur des êtres (gâtavedas), l’agile (vikarshani) ! » — par là il veut dire, « de même que ces (trois) Agnis, qu’ils ont d’abord choisis pour l’Hotriship, sont décédés [6], (mais toi, le quatrième Agni, tu as été alors obtenu), ainsi répare-moi toute erreur qui a pu être commise lors de mon élection ! » et cela lui est en conséquence réparable.
1:5:1:2121. Il touche maintenant l’Adhvaryu et l’Âgnîdhra : car l’Adhvaryu est l’esprit, et le Hotri est la parole : ainsi il réunit l’esprit et la parole.
1:5:1:2222. En même temps, il murmure [7] : « Que les six espaces me protègent de l’angoisse, le feu, la terre, l’eau, le vent, le jour et la nuit [8] ! » — « Que ces divinités me protègent [ p. 137 ] de la maladie ! » ainsi dit-il ; car celui que ces divinités protègent de la maladie ne trébuchera pas (ou ne faillira pas).
1:5:1:2323. Il s’approche du siège du Hotri, prend une tige d’herbe (de roseau) du siège du Hotri et la jette à l’extérieur (du sol sacrificiel), avec la formule : « Expulsé est l’accapareur de richesses (parâvasu, lit. « hors richesses ») ! » Autrefois, en effet, le Hotri des Asuras était un certain Parâvasu de nom : c’est ainsi qu’il l’expulse du siège du Hotri.
1:5:1:2424. Il s’assied ensuite sur le siège du Hotri, avec la formule : « Je m’assieds ici sur le siège du dispensateur de richesses (arvâvasu, lit. « ici-richesse ») ! » car un certain Arvâvasu du nom était le Hotri des dieux [9], et sur son siège il s’assied en conséquence.
1:5:1:2525. En même temps, il murmure : « Ô Créateur de tout, tu es le protecteur des vies ! Ne me brûlez pas, vous deux (feux), loin de ceci [10], ne me faites pas de mal ! ceci [ p. 138 ] est votre sphère ; » avec cela, il se déplace légèrement vers le nord : par ce (mantra, il indique que) il se trouve à mi-chemin entre l’Âhavanîya et le Gârhapatya, et ainsi il les apaise ; et conformément à ce qu’il dit, « ne me brûlez pas, loin de ceci ! Ne me faites pas de mal ! » ils ne le font pas de mal.
1:5:1:2626. Il murmure alors en regardant le feu (Âhavanîya) : « Vous tous, dieux, instruisez-moi, comment et ce que je dois penser pendant que je suis assis ici en tant que Hotri choisi ! Déclarez ma part (des devoirs sacrificiels), comment et par quel chemin je dois vous transmettre l’oblation ! » — car comme on dit à ceux pour qui la nourriture a été préparée, « ordonnez-moi comment je dois vous l’apporter, comment je dois vous la servir ! » De même, il désire des instructions concernant les dieux, et pour cette raison il murmure ainsi : « Instruisez-moi comment je peux prononcer l’appel Vashat\ pour vous dans son ordre approprié, comment je peux vous apporter l’oblation dans son ordre approprié ! »
1:5:2
1:5:2:11. [Le Hotri continue], ‘Que Agni, le prêtre (hotri), connaisse (entreprenne) le devoir sacerdotal d’Agni (hautram),’ — par là il dit ‘Que Agni, en tant que Hotri, sache cela !’ ‘Le devoir sacerdotal d’Agni’, dit-il, parce que c’est son devoir qu’il doit connaître ; — 'ce moyen de salut [11]', — le moyen de salut, assurément, est le sacrifice : ‘Qu’il connaisse le sacrifice’, c’est ce qu’il dit par là. — ‘Favorable à toi, ô Sacrificateur, est [ p. 139 ] la divinité !’ Par là, il dit : « La divinité t’est favorable, ô Sacrificateur, dont le Hotri est Agni [12] ! » — « Prends [13] la cuillère, ô Adhvaryu, pleine de beurre ! » Il exhorte ainsi l’Adhvaryu. La raison pour laquelle il ne mentionne qu’une seule (cuillère) est la suivante.
1:5:2:22. Le Sacrificateur, sans aucun doute, se tient derrière le guhû, et celui qui lui veut du mal se tient derrière l’upabhrit ; et s’il parlait de deux (cuillères), il ferait en sorte que l’ennemi malveillant contrebalance le Sacrificateur. Derrière le guhû se tient le mangeur, et derrière l’upabhrit celui qui doit être mangé ; et s’il parlait de deux (cuillères), il ferait en sorte que celui qui doit être mangé contrebalance le mangeur. Pour ces raisons, il ne parle que d’une (cuillère).
1:5:2:33. [Il continue], ‘—(la cuillère qui est) consacrée aux dieux, possédant tous les bienfaits’, il la loue, il la magnifie quand il dit ‘consacrée aux dieux, possédant tous les bienfaits’ — ‘Louons les dieux, les dignes de louanges ! Adorons les adorables ! Adorons les adorables !’ c’est-à-dire, ‘louons les dieux qui sont dignes de louanges ! Adorons ceux qui sont adorables ! Adorons ceux qui sont dignes d’adoration !’ les dignes de louanges, à savoir, sont les hommes, les adorables les pères, et les adorables les dieux.
1:5:2:44. Car, en effet, les créatures qui ne sont pas autorisées à prendre part au sacrifice sont abandonnées ; et c’est pourquoi [ p. 140 ] il fait participer au sacrifice les créatures ici sur terre qui ne sont pas abandonnées : derrière les hommes se trouvent les bêtes, et derrière les dieux se trouvent les oiseaux, les plantes et les arbres ; et ainsi tout ce qui existe ici est amené à prendre part au sacrifice.
1:5:2:55. Ces mêmes (formules précédentes) sont neuf paroles ; car neuf, au nombre, sont ces souffles (ou airs vitaux) dans l’homme [14], et il les met ainsi en lui (le sacrificateur) : pour cette raison il y a neuf paroles.
1:5:2:66. Le sacrifice s’enfuit loin des dieux. Les dieux l’appelèrent : « Écoutez-nous (a-sru) [15] ! Revenez à nous ! » Il répondit : « Qu’il en soit ainsi ! » et retourna vers les dieux ; et avec ce qui leur était ainsi revenu, les dieux l’adorèrent ; et en l’adorant avec lui, ils devinrent les dieux qu’ils sont maintenant.
1:5:2:77. Or, lorsqu’il (l’Adhvaryu) appelle (l’Âgnîdhra), il appelle par là après le sacrifice : « Écoutez-nous ! Revenez à nous ! » et lorsqu’il (l’Âgnîdhra) répond, alors le sacrifice revient en disant « qu’il en soit ainsi ! » et avec lui, passant ainsi à eux, comme avec la semence [16], les prêtres perpétuent la tradition, imperceptiblement au sacrificateur ; car de même que les gens se transmettent un vase plein [17] de l’un à l’autre, de la même manière, ils (les prêtres) transmettent ce (sacrifice) de l’un à l’autre. Ils le transmettent par la parole, car le sacrifice est parole (prière), et la parole est semence : c’est pourquoi ils maintiennent la tradition par son moyen.
1:5:2:88. Après avoir dit (au Hotri) : « Récite ! », l’Adhvaryu ne doit rien dire d’inapproprié (mondain) ; le Hotri ne doit rien dire d’inapproprié. L’Adhvaryu [18] lance son appel : ainsi le sacrifice passe à l’Âgnîdhra.
1:5:2:99. L’Âgnîdhra ne doit rien dire d’inapproprié jusqu’à sa réponse. L’Âgnîdhra répond : ainsi le sacrifice revient à l’Adhvaryu.
1:5:2:1010. L’Adhvaryu ne doit rien dire d’inapproprié jusqu’à ce qu’il prononce (le mot) 'yaga (réciter la prière d’offrande) : en disant ‘yaga’, l’Adhvaryu remet le sacrifice au Hotri.
1:5:2:1111. Le Hotri ne doit rien dire d’inconvenant avant son vashat-appel. Par ce vashat-appel, il le verse (le sacrifice) dans le feu, comme une semence dans la matrice ; car le feu est bien la matrice du sacrifice, de là il naît. Ainsi en est-il maintenant pour le sacrifice havis. Et pour le culte du Soma,
1:5:2:1212. Lorsqu’il a tiré (le Soma), l’Adhvaryu ne doit rien dire d’inapproprié jusqu’à son appel [ p. 142 ] (pour le chant du stotra [19]) : avec l’appel « approchez-vous ! », l’Adhvaryu remet le sacrifice aux Udgâtris (chanteurs).
1:5:2:1313. Les Udgâtris ne doivent rien dire d’inapproprié jusqu’au dernier (stotra-verse) : « ceci est le dernier », pensant ainsi, la main de l’Udgâtri sur le sacrifice au Hotri.
1:5:2:1414. Le Hotri ne doit rien dire d’inconvenant jusqu’à l’appel du vasha. Avec l’appel du vasha, il le verse (le sacrifice) dans le feu, comme une semence dans le sein maternel ; car le feu est bien le sein maternel du sacrifice, puisqu’il en est issu.
1:5:2:1515. Si celui auquel s’adresse le sacrifice profère une parole inconvenante, il gaspille le sacrifice, comme il gaspille l’eau d’un vase plein. Et lorsque les prêtres officiants pratiquent ainsi le sacrifice en parfaite entente, tout se déroule normalement et sans accroc : c’est donc ainsi que le sacrifice doit être entretenu.
1:5:2:1616. Il y a ici cinq énoncés, à savoir : (1) « Dis-lui, Agni ou eux d’entendre ! » (2) « Oui, puisse-t-il (ou quelqu’un) entendre ! » (3) « Prononcez la prière aux petits bois ! » (4) « Nous qui prononçons la prière… » (5) « Puisse-t-il porter (le sacrifice aux dieux) [20] ! » Le sacrifice est quintuple, la victime animale est quintuple, les saisons de l’année sont cinq : telle est la mesure du sacrifice, telle est sa consommation. [ p. 143 ] 1:5:2:1717. Ces (cinq formules) se composent de dix-sept syllabes ; — dix-sept fois, en effet, est Pragâpati, et Pragâpati est le sacrifice : c’est la seule mesure du sacrifice, c’est sa consommation.
1:5:2:1818. Avec ‘O srâvaya [21]!’ les dieux envoyèrent le vent d’est; avec ‘Astu sraushat [21:1]!’ ils firent fusionner les nuages; avec ‘Yaga (prononcer le yâgyâ)!’ (ils envoyèrent) la foudre; avec ‘Ye yagâmahe (nous qui prions)’ le tonnerre; avec le vashat-call ils firent pleuvoir [22].
1:5:2:1919. S’il (le sacrificateur) désire la pluie, ou s’il accomplit une offrande spéciale [^353], ou même lors du sacrifice de la nouvelle et de la pleine lune elle-même, il peut dire : « En vérité, je désire la pluie ! » — et il peut aussi dire à l’Adhvaryu : « Réfléchis dans ton esprit au vent d’est et à la foudre ! » — à l’Âgnîdhra : « Réfléchis dans ton esprit aux nuages ! » — au Hotri : « Réfléchis dans ton esprit au tonnerre et à la pluie ! » — au Brahman : « Réfléchis dans ton esprit à tout cela ! » — car là où les prêtres officiants pratiquent ainsi le sacrifice avec une parfaite compréhension mutuelle entre eux, là il pleuvra en effet.
1:5:2:2020. Avec ‘O srâvaya!’ les dieux appelèrent la brillante (virâg, c’est-à-dire la vache), avec ‘Astu sraushat!’ ils détachèrent le veau et le laissèrent aller vers elle; avec ‘Yaga!’ ils élevèrent (sa tête vers le pis de la vache) [23]; avec [ p. 144 ] ‘Ye yagâmahe!’ ils s’assirent près d’elle (pour la traire) ; avec le vashat-call ils la traitèrent. La brillante, sans aucun doute, c’est celle-ci (la terre), et c’est d’elle qu’est tirée la traite : et pour celui qui sait que c’est la traite de la brillante, cette brillante (vache terrestre) tire ainsi tous ses désirs.
1:5:3
1:5:3:11. Les offrandes d’avance (prayâga), assurément, sont les saisons : il y en a donc cinq, car il y a cinq saisons.
1:5:3:22. Les dieux et les Asuras, tous deux issus de Pragâpati, se disputaient autrefois ce sacrifice, (qui est) leur père Pragâpati, l’année : « Il (elle) sera à nous ! » « Il (elle) sera à nous ! » dirent-ils.
1:5:3:33. Alors les dieux continuèrent à louer et à travailler. Ils virent ces offrandes d’avance et adorèrent avec elles. Par leur moyen, ils gagnèrent (pra-gi) les saisons, l’année ; ils privèrent leurs rivaux des saisons, de l’année : d’où (les offrandes d’avance) des victoires (pragaya), car, assurément, pragaya est le même terme que prayâga (offrande d’avance) [24]. Et de la même manière celui-ci (le sacrificateur) gagne par leur moyen les saisons, l’année ; prive ses rivaux des saisons, de l’année. C’est la raison pour laquelle il accomplit les offrandes d’avance.
1:5:3:44. La nourriture sacrificielle de ces offrandes est constituée de [ p. 145 ] beurre clarifié. Or, le beurre est en effet un coup de foudre, et avec ce coup de foudre, le beurre, les dieux ont gagné les saisons, l’année, et ont privé leurs rivaux des saisons, de l’année. Et avec ce coup de foudre, le beurre, il gagne maintenant, de la même manière, les saisons, l’année, et prive ses ennemis des saisons, de l’année. C’est pourquoi le beurre clarifié constitue la nourriture sacrificielle de ces (offrandes).
1:5:3:55. Or, ce beurre est la liqueur de l’année : c’est pourquoi les dieux l’ont obtenue (l’année) grâce à sa liqueur ; et de la même manière, il l’obtient maintenant grâce à sa liqueur. C’est pourquoi le beurre clarifié constitue l’aliment sacrificiel de ces (offrandes anticipées).
1:5:3:66. Qu’il (l’Adhvaryu) ne bouge pas de l’endroit où il se tient lorsqu’il demande les offrandes. Une bataille, il est vrai, est observée chaque fois que quelqu’un accomplit les offrandes, et que celui des deux combattants qui est vaincu, celui-là, sans aucun doute, recule ; et celui qui obtient la victoire, s’avance encore plus près : il (l’Adhvaryu) pourrait donc (se sentir enclin à) s’approcher de plus en plus (du feu), et offrir les oblations (tout en se déplaçant) de plus en plus près [25].
1:5:3:77. Il ne doit cependant pas faire cela ; il ne doit pas quitter l’endroit même où il se tient lorsqu’il demande les offrandes d’avance. Qu’il offre plutôt les (cinq) oblations à l’endroit (du feu) où il pense qu’il y a le plus de feu ; car c’est seulement en étant offertes dans un (feu ardent) que les oblations sont efficaces.
1:5:3:88. Il (l’Adhvaryu), ayant appelé l’Âgnîdhra et ayant reçu sa réponse, dit au Hotri : « Prononce la prière d’offrande (yâgyâ) aux Samidhs (brûleurs) ! » Ainsi, il allume la source ; la source, une fois allumée, allume les autres saisons ; les saisons, une fois allumées, engendrent les créatures et font mûrir les plantes. Dans la même (formule), il implique également les (quatre) saisons restantes, et afin d’éviter la similitude, il introduit les autres en disant simplement à chaque fois : « Prononce la prière d’offrande ! » Car s’il disait : « Prononce la prière d’offrande à Tanûnapât ! » « Prononcez la prière d’offrande aux Ids ! » et ainsi de suite, il commettrait (la faute de) répétition : c’est pourquoi il introduit les (saisons ou pré-offrandes) restantes en disant simplement à chaque fois : « Prononcez la prière d’offrande [26] ! »
1:5:3:99. Il (le Hotri) prononce maintenant la prière d’offrande (yâgyâ) aux Samidhs. Le samidh (allumeur), sans aucun doute, est la source. Les dieux, à cette époque, s’approprièrent la source et en privèrent leurs rivaux ; et maintenant celui-ci (le [ p. 147 ] sacrificateur) s’approprie également la source et en prive ses rivaux : c’est la raison pour laquelle il prononce la prière d’offrande aux Samidhs.
1:5:3:1010. Après cela, il prononce la prière d’offrande à Tanûnapât. Tanûnapât, sans aucun doute, est l’été ; car l’été brûle les corps (tanûn tapati) de ces créatures. Les dieux, à cette époque, s’approprièrent l’été et en privèrent leurs rivaux ; et maintenant celui-ci s’approprie également l’été et en prive ses rivaux : c’est la raison pour laquelle il prononce la prière d’offrande à Tanûnapât.
1:5:3:1111. Il prononce ensuite la prière d’offrande aux Ids. Les Ids (louanges), sans aucun doute, sont les pluies ; ce sont les pluies, dans la mesure où les viles vermines [27] rampantes qui se rétrécissent pendant l’été et l’hiver, puis (à la saison des pluies) se déplacent en quête de nourriture, pour ainsi dire, louant (îd) les pluies : donc les Ids sont les pluies. Les dieux, à cette époque, se sont appropriés les pluies et ont privé leurs rivaux des pluies ; et maintenant celui-ci s’approprie aussi les pluies, et prive ses rivaux des pluies : c’est la raison pour laquelle il prononce la prière d’offrande aux Ids.
1:5:3:1212. Il prononce ensuite la prière d’offrande aux Barhis (couverture d’herbe sacrificielle sur l’autel). Les barhis, sans aucun doute, sont l’automne ; les barhis sont l’automne, dans la mesure où ces plantes qui se flétrissent pendant l’été et l’hiver poussent par les pluies, et en automne restent étalées à la manière des barhis : pour cette raison, les barhis sont l’automne. Les dieux, à cette époque, s’approprièrent l’automne et en privèrent leurs rivaux ; [ p. 148 ] et maintenant celui-ci s’approprie aussi l’automne et en prive ses rivaux : c’est pourquoi il prononce la prière aux barhis.
1:5:3:1313. Il prononce ensuite la prière d’offrande avec « Svâhâ ! Svâhâ [28] ! » L’appel à Svâhâ, en effet, marque la fin du sacrifice, et la fin de l’année est l’hiver, puisque l’hiver est de l’autre côté (plus éloigné) du printemps. À la fin (du sacrifice), les dieux, à ce moment-là, se sont appropriés la fin (de l’année) ; à la fin, ils ont privé leurs rivaux de la fin ; et à la fin, celui-ci s’approprie maintenant aussi la fin ; à la fin, il prive ses rivaux de la fin : c’est pourquoi il prononce les prières d’offrande avec « Svâhâ ! Svâhâ ! »
1:5:3:1414. Or, le printemps, assurément, renaît de l’hiver, car de l’un l’autre naît de nouveau. C’est pourquoi celui qui connaît cela, est véritablement né de nouveau dans ce monde.
1:5:3:1515. Afin d’éviter la répétition, il prie (alternativement) avec « qu’ils acceptent ! » et « qu’il (ou elle) accepte [29] ! » car il commettrait (la faute) de répétition, [ p. 149 ] s’il priait avec « qu’ils acceptent ! » à chaque fois, ou avec « qu’il accepte ! » à chaque fois. Par « qu’ils acceptent ! », il y a sans doute des femmes ; et par « qu’il accepte ! », un homme : ainsi une union productive est réalisée, et pour cette raison il prie (alternativement) avec « qu’ils acceptent ! » et « qu’il (ou elle) accepte ! »
1:5:3:1616. Or, lors de la quatrième pré-offrande, aux barhis, il verse (du beurre) ensemble (dans le guhû [30]). Les barhis, en effet, représentent les descendants, et le beurre la semence : par conséquent, la semence est ainsi infusée dans les descendants, et par cette semence infusée, des descendants sont générés encore et encore. C’est pour cette raison qu’il verse (du beurre) lors de la quatrième pré-offrande, celle aux barhis.
1:5:3:1717. Or, une bataille, pour ainsi dire, se déroule ici lorsque quelqu’un accomplit les offrandes d’avance ; et celui des deux combattants qu’un ami (un allié) rejoint, il obtient la victoire : de ce fait, un ami rejoint le guhû de l’upabhrit, et par lui, il (ou elle) obtient la victoire. C’est pourquoi il verse ensemble (du beurre) lors de la quatrième offrande d’avance, celle des barhis.
1:5:3:1818. Le sacrificateur, sans aucun doute, (se tient) derrière le guhû, et celui qui lui veut du mal, (se tient) [ p. 150 ] derrière l’upabhrit : il oblige ainsi l’ennemi malveillant à payer tribut au sacrificateur. Le consommateur, sans aucun doute, (se tient) derrière le guhû, et celui qui doit être consommé derrière l’upabhrit ; il oblige ainsi celui qui doit être consommé à payer tribut au consommateur. C’est la raison pour laquelle il verse (du beurre) ensemble lors de la quatrième pré-offrande, celle aux barhis.
1:5:3:1919. Il verse (le beurre) ensemble sans que (les deux cuillères) se touchent. S’il touchait (une cuillère avec l’autre), il toucherait le sacrifiant avec son ennemi malveillant, il toucherait le consommateur avec celui qu’il doit consommer : c’est pourquoi il verse (le beurre) ensemble sans se toucher.
1:5:3:2020. Il détient le guhû sur l’upabhrit). Ainsi, il maintient le sacrifiant au-dessus de son ennemi malveillant, il maintient le consommateur au-dessus de celui qui doit être consommé : pour cette raison, il détient le guhû sur (l’upabhrit).
1:5:3:2121. Les dieux ont dit un jour : « Eh bien, maintenant que la bataille a été gagnée, établissons le sacrifice entier sur une base solide ; et si les Asuras et les Rakshas (à nouveau) nous troublent, notre sacrifice sera alors fermement établi ! »
1:5:3:2222. Lors de la dernière offrande, ils établirent le sacrifice entier au moyen du Svâhâ (‘salut !’). Avec ‘Svâhâ Agni !’ ils établirent la portion de beurre pour Agni ; avec ‘Svâhâ Soma !’ ils établirent la portion de beurre pour Soma ; et avec (le second) ‘Svâhâ Agni !’ ils établirent ce gâteau sacrificiel indispensable qui existe aux deux occasions (c’est-à-dire aux sacrifices de nouvelle et de pleine lune).
1:5:3:2323. Et ainsi avec les (autres) divinités [ p. 151 ] respectivement [31]. Avec « Svâhâ les dieux buveurs de beurre ! », ils ont établi les offrandes préalables et les offrandes postérieures (anuyâgas), car les offrandes préalables et les offrandes postérieures, représentent sans aucun doute les dieux buveurs de beurre. Avec la formule « Puisse Agni accepter gracieusement le beurre ! », ils ont établi Agni comme Svishtakrit (« faiseur de bonnes offrandes »), car Agni est en effet le faiseur de bonnes offrandes. Et jusqu’à ce jour, ce sacrifice demeure aussi solide que les dieux l’ont établi. C’est pourquoi, lors de la dernière offrande, il prie avec « Svâhâ ! Svâhâ ! » selon le nombre d’oblations (présentes lors du sacrifice principal). Après avoir remporté la victoire, il établit le sacrifice entier sur une base solide, de sorte que, s’il venait à enfreindre l’ordre du sacrifice, il n’aurait pas à en tenir compte ; car il saurait que son sacrifice est solidement établi. Or, à force d’exclamations « Vashat », d’offrandes et d’invocations « Svâhâ », ce même sacrifice était presque épuisé.
1:5:3:2424. Les dieux étaient inquiets de la manière dont ils pourraient le reconstituer, comment ils pourraient le rendre à nouveau efficace et pratiquer (adorer) avec lui, lorsqu’il serait efficace.
1:5:3:2525. Or, ce qui restait dans le guhû du beurre avec lequel ils avaient établi le sacrifice, ils en aspergèrent les havis (plats ou sortes de nourriture sacrificielle) l’un après l’autre, les remplissant ainsi et les rendant à nouveau efficaces, car le beurre est effectivement efficace. C’est pourquoi, après avoir offert la dernière offrande, il asperge les havis l’un après l’autre, les remplissant ainsi et les rendant à nouveau efficaces, car le beurre est effectivement efficace [32]. C’est pourquoi aussi de tout sacrifice [ p. 152 ] il coupe (ensuite, lors des oblations principales) de la nourriture (pour une divinité), qu’il asperge à nouveau (de beurre), qu’il reconstitue et rend efficace pour le (Svishtakrit) faiseur de bonnes offrandes. Mais lorsqu’il coupe la portion pour le faiseur de bonnes offrandes, il ne fait plus d’aspersion (de la nourriture sacrificielle dont la portion a été coupée), car après cela, il ne fera plus aucune autre oblation au feu de la nourriture sacrificielle [33].
1:5:4
1:5:4:11. Il prononce (en conséquence) la prière d’offrande aux Samidhs (bâtons d’allumage). Les Samidhs (allumeurs), sans aucun doute, sont les souffles (airs vitaux), et il allume ainsi les souffles ; car cet homme (le sacrificateur) est enflammé (animé) par ses souffles : donc s’il (le sacrificateur) brûle (de fièvre, etc.), il (l’Adhvaryu) dira : « Frappe-toi ! » S’il a chaud, alors on peut se sentir confiant, car alors il est enflammé ; et s’il a froid, alors on n’a plus besoin d’espérer. Ainsi, il met par là les souffles en lui : c’est la raison pour laquelle il prononce la prière aux Samidhs.
1:5:4:22. Il prononce ensuite la prière d’offrande à Tanûnapât. Tanûnapât, sans aucun doute, est la semence ; il jette donc ainsi la semence : c’est pourquoi il prononce la prière à Tanûnapât. [ p. 153 ] 1:5:4:33. Il prononce ensuite la prière d’offrande aux Ids. Les Ids, sans aucun doute, sont la progéniture ; lorsque la semence ainsi jetée prend vie, elle se déplace alors à la recherche de nourriture, pour ainsi dire, en louant (îd). C’est pourquoi il fait ainsi proliférer sa progéniture (celle du sacrificateur) : c’est pourquoi il prononce la prière aux Ids.
1:5:4:44. Il prononce ensuite la prière d’offrande aux Barhis. Le barhis signifie sans doute abondance, et il produit ainsi une abondance : c’est pourquoi il prononce la prière aux Barhis.
1:5:4:55. Il prononce ensuite la prière d’offrande avec « Svâhâ ! Svâhâ ! » L’appel à Svâhâ est en effet ce qu’est l’hiver parmi les saisons ; car l’hiver soumet ces créatures à sa volonté : c’est pourquoi en hiver les plantes se dessèchent et les feuilles tombent des arbres ; les oiseaux se retirent de plus en plus et volent de plus en plus bas ; et l’homme méchant a pour ainsi dire ses cheveux qui tombent [34] ; car l’hiver soumet ces créatures à sa volonté. Et, en vérité, celui qui sait cela, fait sienne la localité où il vit, pour son propre bonheur et sa propre source de nourriture.
1:5:4:66. Les dieux et les Asuras, tous deux issus de Pragâpati, se disputaient autrefois la supériorité. Avec des bâtons et des arcs, aucun des deux partis ne parvenait à vaincre l’autre. Aucun d’eux n’ayant remporté la victoire, ils (les Asuras) dirent : « Eh bien, essayons de nous vaincre l’un l’autre par la parole, par l’écriture sacrée (brahman) ! Celui qui ne peut suivre notre discours prononcé en formant un couple sera vaincu et perdra tout, et l’autre parti [ p. 154 ] gagnera tout ! » Les dieux répondirent : « Qu’il en soit ainsi ! » Les dieux dirent à Indra : « Parle ! »
1:5:4:77. Indra dit : « Un (eka, m., unus) pour moi ! » Les autres dirent alors : « Un (ekâ, f., una) pour nous ! » et trouvèrent ainsi cette paire (désirée), car eka (unus) et ekâ (una) forment une paire.
1:5:4:88. Indra dit : « Deux (dvau, m., duo) pour moi ! » Les autres dirent alors : « Deux (dve, f., duae) pour nous ! » et trouvèrent ainsi cette paire, car dvau (duo) et dve (duae) forment une paire.
1:5:4:99. Indra dit : « Trois (trayah, m.) pour moi ! » Les autres dirent alors : « Trois (tisrah, f.) pour nous ! » et trouvèrent ainsi cette paire, car trayah et tisrah forment une paire.
1:5:4:1010. Indra dit : « Quatre (katvârah, m.) pour moi ! » Les autres dirent alors : « Quatre (katasrah, f.) pour nous ! » et trouvèrent ainsi cette paire, car katvârah et katasrah forment une paire.
1:5:4:1111. Indra dit : « Cinq (pañka, mf, quinque) pour moi ! » Alors les autres ne trouvèrent plus de paire, car après ce chiffre (quatre), il n’y a plus de paire, car alors les deux (masculin et féminin) sont pañka. Sur ce, les Asuras furent vaincus et perdirent tout, et les dieux prirent tout des Asuras et dépouillèrent leurs rivaux, les Asuras, de tout.
1:5:4:1212. C’est pourquoi, lorsque la première offrande a été faite, il (le sacrifiant) dira [35] : « Un (eka) pour moi ! » et « Un (ekâ) pour celui que [ p. 155 ] nous haïssons ! » Et s’il ne hait personne, qu’il dise : « Qui nous hait et que nous haïssons ? »
1:5:4:1313. Avec la deuxième offrande, « Deux (dvau) pour moi ! » et « Deux (dve) pour celui qui nous hait et que nous haïssons ! »
1:5:4:1414. Avec la troisième offrande, « Trois (trayahh) pour moi ! » et « Trois (tisrahh) pour celui qui nous hait et que nous haïssons ! »
1:5:4:1515. Avec la quatrième offrande, « Quatre (katvârah) pour moi ! » et « Quatre (katasrah) pour celui qui nous hait et que nous haïssons ! »
1:5:4:1616. Avec la cinquième offrande, « Cinq (pañka) pour moi ! » et « Rien pour celui qui nous hait et que nous haïssons ! » Car, étant donné qu’il y a « cinq » contre « cinq », il (l’ennemi) est vaincu, et quiconque sait cela, s’approprie tout ce qui appartient à celui (à son ennemi), dépouille ses ennemis de tout.
131:2 Le Hotri, après avoir terminé l’invitation des dieux, s’assoit, les genoux levés, au même endroit où il se tenait (voir p. 95, note 1), écarte l’herbe sacrificielle de l’autel et mesure un empan sur la terre, avec le texte (Âsv. I, 3, 22), « Aditi est sa mère, ne le coupez pas de l’air. Avec l’aide de p. 132 Agni, le dieu, la divinité ; avec le chant triple, avec le râthantara-sâman, avec le mètre gâyatrî, avec le sacrifice agnishtoma, avec l’appel vashat, la foudre, je tue ici celui qui nous hait, et que nous haïssons ! L’Adhvaryu ayant alors fait le tour du Hotri de gauche à droite, se place derrière l’utkara (tas de détritus) avec son visage tourné vers l’est et la bande de combustible à la main, et appelle (âsrâvayati) l’Âgnîdhra, avec Õ srâvaya (ou Õm srâvaya, c’est-à-dire â srâvaya ; ou simplement 'srâvaya ; cf. Sâyana sur Taitt. S. I, 6, 11). L’Âgnîdhra (se tenant au nord de l’Adhvaryu, le visage tourné vers le sud, et prenant l’épée en bois et la bande de combustible de l’Adhvaryu) répond (pratyâsrâvayati) par « astu sraushat ». ↩︎
133:1 Ainsi notre auteur. Il faudrait plutôt dire : « Qu’il adore les dieux, lui le sage, le prévenant. » ↩︎
134:1 Sauf le début, ces formules sont entièrement différentes de celles données par Âsv. S. I, 3, 23-24. ↩︎
135:1 Les yâgyâs (prières d’offrande) sont les prières que le Hotri prononce lorsque les offrandes sont versées dans le feu (ceci étant fait simultanément avec, ou immédiatement après, le van shat, « qu’il la porte », par lequel le yâgyâ se termine). Lors des oblations principales, la prière d’offrande est précédée d’un anuvâkyâ ou puro 'nuvâkyâ (prière d’invitation) par lequel les dieux sont invités à venir à l’offrande, et qui se termine par « om ». ↩︎
136:1 Narâsamsa [‘l’espoir ou le désir (âsamsâ) de l’homme (nara)’] est une forme mystique d’Agni, invoquée principalement dans les hymnes Âprî lors des sacrifices d’animaux. 'Yathâ sarve ‘pi narâ â sarvatah samsanti tathâvidhâya.’ Sâyana. ↩︎
136:2 Voir la légende I, 2, 3, 1 seq. ↩︎
136:3 Cette formule et les suivantes sont également entièrement différentes de celles données dans Âsv. S. I, 3, 27 seq. Le Sâṅkhây. S. I, 6 (Hillebrandt, Neu et Vollm. p. 91) semble coïncider, dans une certaine mesure, avec celles données par notre auteur. ↩︎
136:4 Les six espaces ou vastes étendues (urvî) sont mentionnés à plusieurs reprises dans les textes védiques, mais la conception semble avoir été très vague. On suppose généralement qu’ils incluent l’espace au-dessus, l’espace en dessous et les quatre quartiers. Dans le Rig-veda VI, 47, 3-5, il est indiqué qu’ils ont été mesurés p. 137 par Indra, et qu’en dehors d’eux il n’y a pas d’être (bhuvanam) ; et ils sont ensuite énumérés ainsi : l’étendue de la terre, la hauteur (varshman, ? point ou sphère le plus élevé) du ciel (div), la sève (pîyûsha) dans les trois élévations [? c’est-à-dire l’humidité qui coule, qui anime, comme la pluie, les rivières, la sève, etc.], l’atmosphère, l’océan (? arnas, ? de lumière, d’air), et le ciel (div). Français L’énumération de six objets dans l’Atharva-veda II, 12, 1 semble se référer à la même conception : le ciel et la terre (dyâvâprithivî), la vaste région atmosphérique, le génie (fém.) du champ (kshetrasya patnî), le grand marcheur (Soleil, Lumière), la vaste région atmosphérique (uru-antariksham comme précédemment ; cf. la double énumération de div dans le passage Rik) ; et ce qui a le Vent pour gardien (vâtagopa). Cf. Weber, Ind : Stud. XIII, p. 164. Sânkb. Grihya-sûtra I, 6, 4 donne le ciel et la terre, le jour et la nuit, l’eau et les plantes (Dictionnaire de Saint-Pétersbourg sv). ↩︎
137:1 Selon le Kaushît. Br. VI, 10, Arvâvasu était le Brahman des dieux. Weber, Ind. Stud. II, 306. ↩︎
137:2 Le siège du Hotri se trouve au nord du coin nord-ouest de l’autel, les feux Âhavanîya et Gârhapatya étant à peu près équidistants de lui vers le sud-est et le sud-ouest respectivement. ↩︎
138:1 Prâvitram, littéralement « ce qui favorise, protège » (« unser Hort »). Sâyana sur Taitt. S. II, 5, 9, 5 l’explique par « prakrishtam avitram phaladânarûpam asmadrakshanam yasmin homânushthâne tad idam prâvitram ». Pour cette formule et les suivantes, voir Âsv. I, 4, 10-11. ↩︎
139:1 Âsv. I, 4, 10, et Sâṅkh. I, 6 donnent comme appartenant au texte du mantra : yo agnim hotâram avrithâh, ‘toi qui as choisi Agni pour ton Hotri ;’ la même lecture est mentionnée dans Taitt. S. II, 5, 9, 5. ↩︎
139:2 Ainsi Sâyana (âsyasva = hâte-toi dhâraya) ; ‘schöpfe ein (verser à la louche),’ Dictionnaire de Saint-Pétersbourg ; ‘verser dans le feu’, Hillebrandt, p. 93. ↩︎
140:1 Voir p. 20, note 1. ↩︎
140:2 La légende est destinée à expliquer l’origine et la signification symbolique de l’appel (âsrâvana) de l’Adhvaryu (à savoir : O srâvaya ! fais écouter !') et la réponse (pratyâsravana) de l’Âgnîdhra (à savoir : astu sraushat!). ↩︎
140:3 Le sacrifice est la semence (vîga) qui produit le ciel comme fruit. Sâyana. ↩︎
140:4 C’est-à-dire « de même qu’ils se passent de main en main un seau (ghata) rempli d’eau alors qu’une cuve doit être remplie à l’intérieur de la maison. » Sâyana. ↩︎
141:1 Dès que le Hotri a prononcé la formule ‘Ô Adhvaryu, prends la cuillère pleine de beurre !’ (par. 2 ci-dessus), l’Adhvaryu prend les deux cuillères d’offrande (guhû et upabhrit) et recule (du côté ouest le long du côté nord de l’autel et du côté ouest du feu) jusqu’au côté sud de l’autel et du feu (le yagati-sthâna), et (avec son visage au nord-est) prononce son appel, et (ayant été répondu par l’Âgnîdhra) appelle le Hotri : ‘samidho yaga (prononce la prière d’offrande aux bois d’allumage) !’ Kâty. III, 2, 16. ↩︎
142:2 (1) O srâvaya (pour â srâvaya), l’appel de l’Adhvaryu ; (2) astu sraushat, la réponse de l’Âgnîdhra ; (3) (samidho) yaga, l’appel de l’Adhvaryu au Hotri ; (4) ye yagâmahe, le début du yâgyâ du Hotri, ou prière d’offrande (voir p. 135 note) ; (5) vaushat, formule conclusive du yâgyâ. ↩︎
143:1 Pour âsrâvaya (cf. p. 131, note 2), c’est-à-dire ‘ordonner (à lui, à Agni ou à eux) d’entendre !’ mais l’auteur fait ici de srâvaya le causatif de sru (sru), ‘couler’ ; d’où â srâvaya, ‘faire couler’ ; et astu sraushat [proprement ‘Oui, qu’il (ou quelqu’un) entende !’] il fait ‘Oui, que cela coule !’ ↩︎
143:2 Une étymologie fantaisiste de vashat de la racine vrish, ‘pleuvoir’ ; pour la véritable dérivation du mot, voir p. 88, note 2. ↩︎
143:3 C’est-à-dire une offrande faite en vue de l’obtention d’un souhait particulier (kâmyeshti). ↩︎
143:4 Ainsi (ou « ils l’ont amené jusqu’au pis de la vache ») Sâyana p. 144 explique udanayan. Dans son commentaire sur Taitt. S. I, 6, 11, il interprète l’analogue udanaishît par « il soulève (ou apporte) le seau à lait » ; là où le Dictionnaire de Saint-Pétersbourg le prend apparemment dans le sens de « il a éloigné le veau de la vache ». ↩︎
144:1 En réalité, prayâga (de yag, ‘sacrifier’) n’a, bien sûr, rien à voir avec pragaya (de gi, ‘conquérir’). ↩︎
145:1 Bien que l’auteur n’indique pas expressément que ce changement de position lors de l’accomplissement des cinq offrandes préalables soit préconisé par d’autres ritualistes, il semble argumenter dans ce passage contre une théorie et une pratique effectivement adoptées, que les Sûtras mentionnent également comme facultatives. Dans le cas où l’Adhvaryu change de position, il doit, à chaque offrande préalable successive, verser le beurre sur une partie du feu à l’est du précédent. Kâty. III, 2, 18-21. ↩︎
146:1 Sur la nécessité d’éviter l’uniformité des pratiques rituelles, cf. note sur I, 3, 2, 8. Les cinq offrandes préalables (prayâga, identifiées ici aux cinq saisons) s’adressent respectivement aux bois d’allumage (samidh), à Tanûnapât (ou Narâsamsa, toutes deux formes mystiques d’Agni), aux Ids (personnifications des formes du sentiment dévotionnel), à l’herbe sacrificielle recouvrant l’autel (barhis), et à Agni et Soma (ou autres divinités). Puisque, en introduisant la première offrande préalable, l’Adhvaryu a mentionné son destinataire, il ne doit pas le faire dans le cas des quatre autres. ↩︎ ↩︎
147:1 Tels que les lézards, les alligators. Sâyana. ↩︎
148:1 Voir plus loin, par. 22. Quant à Svâhâ! marquant la conclusion du sacrifice, voir le Samishtayagus I, 9, 2, 25-28. ↩︎
148:2 La première prière d’offrande (aux bûches) est ‘yê yagâmahe samidhah, samidho agna âgyasya vyantû vâushat!’ c’est-à-dire ‘nous qui prononçons la prière d’offrande aux Samidhs, les Samidhs, ô Agni, puissent accepter le beurre ! vâushat!’ De même pour les autres offrandes préalables ; mais aux deuxième et quatrième, où l’objet du culte est unique (à savoir respectivement Tanûnapât et les Barhis), ‘qu’il (ou elle) accepte (vetu) !’ doit être substitué à ‘qu’ils acceptent (vyantu) !’ Français La différence de nombre dans ces formes verbales est symboliquement expliquée comme impliquant une distinction de sexe, pour la raison qu’il peut y avoir plusieurs épouses pour un homme, mais un seul mari pour une femme. L’expression elliptique ye yagâmahe est ainsi expliquée par Sâyana sur Taitt. S. I, 6, 11 : « Nous tous, prêtres Hotri, qui sommes encouragés par l’Adhvaryu qui appelle « Récite (toi) ! », nous récitons, nous prononçons p. 149 le yâgyâ. » Cette partie introductive de la formule d’offrande est appelée âgur, « acclamation, assentiment » (Âsv. I, 5, 4) ; il y est fait allusion dans Mahâbhâr. Vanap. I2480 (cf. Muir, OST I, p. 135), et apparemment par Pân. VIII, 2, 88 (cf. Haug, Ait. Br. II, p. 133 n.). ↩︎
149:1 Pour faire l’oblation, l’Adhvaryu tient le guhû au-dessus de l’upabhrit et verse une partie du beurre du guhû par le bec de l’upabhrit dans le feu. À la troisième prière, il vide tout le beurre restant dans le guhû dans le feu, puis, pour la quatrième oblation, il remplit la cuillère vide avec la moitié du contenu de l’upabhrit, après quoi il procède comme précédemment. ↩︎
151:1 Cf. p. 118, note 3. Les mots « Svâhâ Agnim », etc., sont précédés de « ye yagâmahe », voir précédemment, p. 148, note [29:1]. ↩︎
151:2 Après que l’Adhvaryu a effectué la dernière offrande préalable, il p. 152 recule derrière l’autel et s’asseyant à côté des plats de nourriture sacrificielle, oint, avec le beurre restant dans le guhû, d’abord le (beurre dans le) dhruvâ, puis les différents plats sacrificiels ; et enfin le (beurre dans l’) upabhrit. Kâty. III, 3, 9. ↩︎