[ p. 216 ]
1:8:1
1:8:1:11. Le matin, ils apportèrent à Manu [^503] de l’eau pour se laver, comme maintenant aussi ils (ont coutume) d’apporter (de l’eau) pour se laver les mains. Comme il se lavait, un poisson lui vint dans les mains.
1:8:1:22. Il lui dit la parole : « Élève-moi, je te sauverai ! » « De quoi me sauveras-tu ? » « Un déluge emportera toutes ces créatures [^504] : de là je te sauverai ! » « Comment vais-je t’élever ? »
1:8:1:33. Il dit : « Tant que nous serons petits, la destruction sera grande : les poissons dévorent les poissons. Tu me garderas d’abord dans un bocal. Quand je serai trop grand, tu creuseras un trou et tu m’y garderas. Quand je serai trop grand, tu me mèneras à la mer, car alors je serai au-delà de la destruction. »
1:8:1:44. Il devint bientôt un ghasha (un gros poisson) ; car c’est lui qui devient le plus grand (de tous les poissons) [^505]. Alors il dit : « En telle et telle année, le déluge viendra. Tu [ p. 217 ] prêteras alors attention à moi (c’est-à-dire à mes conseils) en préparant un navire [1] ; et lorsque le déluge sera monté, tu entreras dans le navire, et je t’en sauverai. »
1:8:1:55. Après l’avoir élevé de cette manière, il le conduisit à la mer. Et dans la même année que le poisson lui avait indiquée, il suivit (le conseil du poisson) en préparant un navire ; et lorsque le fleuve fut monté, il monta dans le navire. Le poisson nagea alors jusqu’à lui, et à sa corne il attacha la corde du navire, et par ce moyen il [2] passa rapidement jusqu’à la montagne du nord.
1:8:1:66. Il dit alors : « Je t’ai sauvé. Attache le navire à un arbre ; mais ne laisse pas l’eau te couper [3], tant que tu es sur la montagne. À mesure que l’eau [ p. 218 ] diminue, tu peux descendre graduellement ! » En conséquence, il descendit graduellement, et c’est pourquoi ce versant de la montagne du nord est appelé « la descente de l’Alarme [4]. » Le déluge emporta alors toutes ces créatures, et Manu seul resta ici.
1:8:1:77. Désireux d’avoir une descendance, il se livra à des adorations et à des austérités. Durant cette période, il accomplit également un sacrifice pâka : il offrit dans les eaux du beurre clarifié, du lait caillé, du petit-lait et du lait caillé. De là naquit une femme en un an : devenue tout à fait solide [5], elle se leva ; du beurre clarifié s’accumula sous ses pas. Mitra et Varuna la rencontrèrent.
1:8:1:88. Ils lui dirent : « Qui es-tu ? » « La fille de Manu », répondit-elle. « Dis que tu es à nous », dirent-ils. « Non », dit-elle, « je suis la fille de celui qui m’a engendrée. » Ils désiraient avoir une part d’elle. Elle accepta ou refusa [6], mais passa outre. Elle arriva à Manu.
1:8:1:99. Manu lui dit : « Qui es-tu ? » « Ta fille », répondit-elle. « Comment, illustre, es-tu ma fille ? » demanda-t-il. Elle répondit : [ p. 219 ] « Ces offrandes de beurre clarifié, de lait caillé, de petit-lait et de caillé que tu as faites dans les eaux, c’est avec elles que tu m’as engendré. Je suis la bénédiction : utilise-moi au sacrifice ! Si tu veux utiliser moi au sacrifice, tu deviendras riche en descendance et en bétail. Quelle que soit la bénédiction que tu invoqueras par moi, elle te sera accordée ! » Il l’a donc utilisée (comme bénédiction) au milieu du sacrifice ; car ce qui est intermédiaire entre les offrandes préalables et les offrandes postérieures, est le milieu du sacrifice.
1:8:1:1010. Avec elle, il continua à adorer et à pratiquer des austérités, souhaitant une descendance. Par elle, il engendra cette race, qui est cette race de Manu ; et toutes les bénédictions qu’il invoquait par elle, tout cela lui était accordé.
1:8:1:1111. Or, celle-ci (la fille de Manu) est essentiellement la même que l’Idâ ; et quiconque, sachant cela, agit avec (l’) Idâ [7], il propage cette race que Manu a engendrée ; et quelle que soit la bénédiction qu’il invoque à travers elle (ou elle), tout cela lui est accordé.
1:8:1:1212. Il (l’idâ) consiste en une quintuple coupe ; car l’idâ, sans aucun doute, signifie bétail, et le bétail est constitué de cinq parties [8] : pour cette raison il (l’idâ) consiste en une quintuple coupe.
1:8:1:1313. Lorsqu’il (l’Adhvaryu) a coupé l’idâ morceau par morceau [9], et cassé la partie avant du [ p. 220 ] gâteau (pour la part du sacrificateur), il le (ce dernier) pose (sur les barhis) devant la cuillère à dhruvâ. Ayant ensuite remis le premier (l’idâ) au Hotri [10], il passe devant lui en direction du sud.
1:8:1:1414. Il oint le Hotri ici [11] (avec du beurre clarifié pris de l’idâ) ; et avec cela le Hotri oint ses lèvres, avec le texte, « De toi, offert par le seigneur de l’esprit, je mange pour la sève, pour l’expiration ! »
1:8:1:1515. Il oint ensuite le Hotri ici [11:1] ; et avec cela le Hotri oint ses lèvres, avec le texte : « De toi, offert par le seigneur de la parole, je mange pour la force, pour l’inspiration ! »
1:8:1:1616. À ce moment-là, Manu devint inquiet (pensant) : « Cette (partie) de mon sacrifice, c’est-à-dire cet idâ représentant l’offrande domestique, est certainement la plus faible : les Rakshas ne doivent pas [ p. 221 ] blesser mon sacrifice à cet endroit. » En conséquence, par ce (beurre, pris de l’idâ, et étalé sur ses lèvres), il le promut (l’idâ vers un endroit sûr, pensant) : « Devant les Rakshas (venez) ! devant les Rakshas (venez) ! » Et de la même manière, celui-ci promeut également (l’idâ) vers un endroit sûr, en pensant : « Avant que les Rakshas (viennent) ! Avant que les Rakshas (viennent) ! » Et bien qu’il ne mange pas (à présent) (l’idâ) visiblement, de peur de le manger avant qu’il ne soit invoqué, il le promeut néanmoins (vers un endroit sûr), lorsqu’il enduit ses lèvres de (beurre).
1:8:1:1717. Il coupe maintenant morceau par morceau (l’avântaredâ) dans (ou, dans) la main du Hotri. Ce qui est coupé morceau par morceau, il le fait ainsi entrer visiblement [12] dans le Hotri ; et par ce qui est entré (ou cuit en) lui-même, le Hotri invoque une bénédiction sur le sacrificateur : pour cette raison, il le coupe morceau par morceau dans la main du Hotri [13].
1:8:1:1818. Il appelle alors [^519] (l’idâ) à voix basse. À ce moment-là, Manu devint inquiet (pensant) : « Cette (partie) de mon sacrifice, c’est-à-dire cet idâ [ p. 222 ] représentant les offrandes domestiques, est certainement la plus faible : les Rakshas ne doivent pas nuire à mon sacrifice à cet endroit. » Il l’appela donc à voix basse (pensant) : « Devant les Rakshas (venez) ! devant les Rakshas (venez) ! » Et de la même manière, celui-ci (le Hotri) l’appelle ainsi (en pensant) : « Devant les Rakshas (venez) ! devant les Rakshas (venez) ! »
1:8:1:1919. Il appelle ainsi (à voix basse) [14] : « Ici s’appelle le Rathantara (chant), avec la terre : puisse le Rathantara, avec la terre, m’appeler [15] ! Ici s’appelle le Vâmadevya (chant), avec l’atmosphère : puisse le Vâmadevya, avec l’atmosphère, m’appeler ! Ici s’appelle le Brihat (chant), avec le ciel : puisse le Brihat, avec le ciel, m’appeler ! » En l’appelant ainsi (l’Idâ) à lui, il appelle à lui à la fois ces (trois) mondes et ces chants [16].
1:8:1:2020. ‘C’est ici qu’on appelle les vaches [17], avec le [ p. 223 ] taureau !’ — l’idâ, assurément, signifie bétail : c’est donc elle qu’il appelle ainsi d’une manière indirecte (mystique) ; (et en disant), ‘avec le taureau’, il l’appelle avec son compagnon.
1:8:1:2121. ‘Ici est appelée (Idâ) par ce (sacrifice) qui est accompli par les sept Hotris !’ — il l’appelle ainsi par le sacrifice du Soma accompli par les sept Hotris [18].
1:8:1:2222. « Ici est appelée Idâ, la conquérante ! » — il l’appelle ainsi directement. « Conquérante », dit-il, parce qu’elle surmonte le mal, et c’est pour cette raison qu’il l’appelle « la conquérante ».
1:8:1:2323. ‘Ici est appelé l’ami, la nourriture [19] !’ — l’ami, la nourriture, signifie sans doute le souffle : c’est pourquoi il appelle par là ici le souffle. ‘Ici est appelé le Hek [20] !’ — il appelle par là ici le (corps de idâ), il appelle par là ici l’(idâ) tout entier.
1:8:1:2424. Il entonne alors (à voix haute) : « Idâ s’appelle ici ! Ici (là) s’appelle Idâ ! Puisse Idâ aussi nous appeler à elle ! » En disant : « Idâ s’appelle [ p. 224 ] ici », il l’appelle directement, elle qui est ainsi appelée ici, comme étant ce qu’elle était réellement : une vache, assurément, elle l’était, et une vache a quatre pattes ; et c’est pourquoi il l’appelle quatre fois [21].
1:8:1:2525. Mais en l’appelant quatre fois, il l’appelle de différentes manières, afin d’éviter la répétition (de la performance sacrificielle) ; car, s’il devait appeler, ‘Idâ s’appelle ici ! Idâ s’appelle ici !’ ou ‘Ici s’appelle Ida ! ici s’appelle Idâ !’ il commettrait en effet la (faute de) répétition. En disant, ‘Idâ s’appelle ici !’ il l’appelle vers ici ; et par ‘Ici (ou là, littéralement appelé à quelqu’un) s’appelle Idâ !’ il l’appelle vers là. En disant : « Puisse-je aussi nous appeler à elle », il ne s’oublie pas, et, de plus, la formule est changée. Par (le second), « Je suis appelé ici ! » il l’appelle de nouveau ici ; de sorte qu’il l’appelle par là (et par le second, « Ici est appelé Je suis appelé », de nouveau) ici et là.
1:8:1:2626. ‘La fille de Manu, la chaussée de beurre (ghritapadî)’ — Manu, en effet, l’a engendrée de longue date : c’est pourquoi il dit : ‘La fille de Manu’. ‘La chaussée de beurre’ dit-il, parce que le beurre s’accumulait dans ses pas : c’est pourquoi il l’appelle ‘la chaussée de beurre’.
1:8:1:2727. Et de plus, « Celle qui appartient à Mitra et Varuna ; » — cette « nature de Maitrâvaruna » (est la sienne), parce qu’elle a rencontré Mitra et Varuna [22]. — « Elle, celle qui est façonnée par Dieu, est appelée ici le Brahman [23] ; [ p. 225 ] car elle, celle qui est façonnée par Dieu, est en effet appelée ici comme leur Brahman. — « Ici sont appelés les Adhvaryus divins, ici sont appelés les humains ! » — il appelle ainsi à la fois les Adhvaryus divins et ceux qui sont humains : les Adhvaryus divins sont en effet les veaux [24] (vatsâh), et les autres qui sont là sont les humains.
1:8:1:2828. ‘— Ceux qui doivent faire prospérer ce sacrifice, ceux qui doivent faire prospérer le Seigneur du sacrifice.’ Ces Brâhmanes qui ont étudié et enseignent le Véda, font assurément prospérer le sacrifice, puisqu’ils le répandent (l’accomplissent) et le produisent : il les apaise ainsi. Et les veaux aussi font assurément prospérer le Seigneur du sacrifice ; car le Seigneur du sacrifice qui en possède en abondance, prospère effectivement ; c’est pourquoi il dit : « Ceux qui doivent faire prospérer le Seigneur du sacrifice. »
1:8:1:2929. « Ici sont appelés le ciel et la terre primitifs, respectueux des lois, divins (fém.), dont les fils sont des dieux. » Il appelle ainsi à lui ces deux, le ciel et la terre, dans lesquels tout cela (l’univers) est embrassé. — « Ici est appelé ce sacrificateur » : par là il appelle le sacrificateur à lui. Pourquoi il ne mentionne pas son nom à cette occasion, c’est qu’il s’agit d’une bénédiction mystérieuse sur l’idâ. S’il, au contraire, mentionnait ce nom, il ferait ce qui est humain, et l’humain est certainement de mauvais augure au sacrifice : c’est pourquoi il ne mentionne pas [ p. 226 ] le nom, de peur qu’il ne fasse quelque chose de malsain lors du sacrifice [25].
1:8:1:3030. « Ici (il est) appelé pour le culte futur des dieux » ; il invoque ainsi d’une manière mystérieuse la bénédiction de la vie sur ce (sacrificateur) ; car comme il a sacrifié jusqu’à présent, ainsi, de son vivant, il sacrifiera désormais.
1:8:1:3131. De plus, il invoque ainsi d’une manière mystérieuse la bénédiction d’une descendance pour lui ; car quiconque a une descendance, tandis que lui, de son côté, va dans l’au-delà, sa descendance sacrifie dans ce monde : d’où le culte futur des dieux qui signifie descendance.
1:8:1:3232. De plus, il invoque ainsi d’une manière mystérieuse la bénédiction du bétail pour lui ; car quiconque a du bétail, sacrifiera désormais, comme il a sacrifié jusqu’à présent.
1:8:1:3333. « Ici (il est) appelé pour une offrande de havis plus abondante » ; il invoque ainsi d’une manière mystérieuse la bénédiction de la vie sur lui ; car comme il a sacrifié jusqu’à présent, de même, de son vivant, il fera désormais encore et encore des offrandes.
1:8:1:3434. De plus, il invoque ainsi d’une manière mystérieuse la bénédiction de la descendance pour ce (sacrificateur) ; car quiconque possède une descendance, bien qu’il soit lui-même un seul, cette offrande est décuplée par sa descendance : d’où descendance signifie offrande plus abondante.
1:8:1:3535. De plus, il invoque ainsi d’une manière mystérieuse la bénédiction du bétail pour lui ; car quiconque possède du bétail, fera des offrandes encore et encore, comme il a sacrifié jusqu’à présent.
1:8:1:3636. Voici donc la bénédiction (impliquée dans ces formules) : « Puis-je vivre, puis-je avoir une descendance, puis-je [ p. 227 ] obtenir la prospérité ! » Or, en priant pour la bénédiction du bétail, il prie pour la prospérité ; car le bétail signifie prospérité : par conséquent, par ces deux bénédictions, tout est obtenu ; et c’est pourquoi ces deux bénédictions sont prononcées ici.
1:8:1:3737. [Il continue à appeler], ‘Ici (il est) appelé à ce (sacrifice, pour la prière [26]), "Que les dieux acceptent gracieusement cette offrande (havis) que j’ai offerte !’‘’ il invoque ainsi le succès complet du sacrifice ; car quelle offrande les dieux acceptent gracieusement, par là on obtient de grandes choses : c’est pourquoi il dit, 'qu’ils acceptent gracieusement [27]'.
1:8:1:3838. Ils (les prêtres et le sacrificateur) le mangent (l’idâ), et ne l’offrent pas au feu ; car assurément l’idâ signifie bétail : c’est pourquoi ils ne l’offrent pas au feu, de peur de jeter le bétail au feu.
39. Dans les airs vitaux, on l’offre plutôt, en partie dans le Hotri, en partie dans le Sacrificateur, en partie dans l’Adhvaryu. Maintenant, après avoir rompu la partie avant du gâteau (Agni), il le place devant la cuillère dhruvâ. Mais le dhruvâ représente le sacrificateur : c’est donc lui qui le mangera. Et s’il ne le mange pas maintenant visiblement, de peur de le manger avant la fin du sacrifice, il le mange néanmoins maintenant (symboliquement). Tous [ p. 228 ] mangent (de l’idâ) : « Qu’il soit offert pour moi en tous ! » ainsi (pense-t-il). Cinq en mangent — l’idâ signifie en effet bétail, et le bétail est quintuple : c’est pourquoi cinq en mangent.
1:8:1:4040. Maintenant, lorsqu’il (le Hotri) entonne (à voix haute) [28], il (l’Adhvaryu) divise le gâteau (Agni) en quatre parts et le dépose sur le barhis (l’herbe sacrificielle recouvrant l’autel). Il y repose à la place des pères ; car il y a quatre quartiers intermédiaires, et les quartiers intermédiaires représentent les pères : c’est pourquoi il divise le gâteau en quatre parts et le dépose sur le barhis [29]. [ p. 229 ] 1:8:1:4141. Et lorsqu’il récite : « Ici sont appelés ciel et terre », il le tend (le shadavatta [30]) à l’Âgnîdhra. L’Âgnîdhra mange (les deux morceaux), avec les textes respectifs (Vâg. S. II, 10-11) : « Ici est appelée mère Terre ; puisse mère Terre m’appeler à elle ! Agni (suis-je) en vertu de mon état d’Âgnîdhra. Salut ! » « Ici est appelé père Ciel ; puisse père Ciel m’appeler à lui ! Agni (suis-je) en vertu de mon état d’Âgnîdhra. Salut ! » Lui, l’Âgnîdhra, est vraiment le représentant du ciel et de la terre, et c’est pourquoi il mange (le shadavatta) de cette manière.
1:8:1:4242. Et lorsque (le Hotri) prononce la bénédiction [31], alors (le sacrificateur) murmure (Vâg. S. II, 10 a) : « Qu’Indra m’accorde son pouvoir ! Que d’abondantes richesses nous reviennent ! Que des bénédictions soient pour nous ! Que de véritables bénédictions soient pour nous ! » Car c’est bien là une réception de bénédictions : c’est pourquoi les bénédictions que les prêtres invoquent sur lui à cette occasion, il les reçoit et les fait siennes.
1:8:1:4343. [^538]] ils se purifient (avec de l’eau versée) [ p. 230 ] à travers les deux passoires (pavitra, ‘purificateur’). Car ils ont maintenant accompli l’idâ, qui représente les offrandes domestiques ; et pensant : ‘Purifiés par les purificateurs, nous allons maintenant accomplir la partie du sacrifice qui reste encore à accomplir’, ils se purifient avec les passoires.
1:8:1:4444. Il (l’Adhvaryu) jette ensuite les deux passoires sur le prastara [32]. Le prastara, sans aucun doute, représente le sacrificateur, et les deux passoires l’expiration et l’inspiration : il invoque donc ainsi l’expiration et l’inspiration sur le sacrificateur ; et pour cette raison il jette les passoires sur le prastara.
1:8:2
1:8:2:11. Ils retirent alors deux samidhs brûlants (du feu d’Âhavanîya). Ce feu, en effet, est maintenant usé (et donc inutile) pour les offrandes ultérieures, puisqu’il a porté le sacrifice aux dieux : « Faisons les offrandes ultérieures dans un feu qui n’est pas usé ! » ainsi pensent-ils, et pour cette raison ils retirent ces deux samidhs brûlants (du feu).
1:8:2:22. Ils les rapprochent alors de nouveau (du feu). Ainsi, ils font que le feu s’accroît de nouveau et ne s’épuise plus : « Accomplissons ce qui reste du sacrifice dans un feu qui n’est pas épuisé ! » ainsi pensent-ils, et c’est pourquoi ils les rapprochent de nouveau (du feu).
1:8:2:33. Il (l’Âgnîdhra) met alors le bâton d’allumage [ p. 231 ] (qui était réservé au moment de l’allumage) [33]. Il allume ainsi ce (feu) : « Accomplissons dans le (feu) bien allumé la partie du sacrifice qui reste inaccomplie ! » ainsi pense-t-il, et pour cette raison il met le samidh.
1:8:2:44. Le Hotri le consacre (le bâton d’allumage) avec la formule (Vâg. S. II, 14 a) : « Ceci, ô Agni, est ton allume-feu ; puisses-tu croître et croître par lui ; et puissions-nous aussi croître et croître ! » car de même qu’avant il récitait sur le feu lorsqu’il était allumé, de même maintenant il récite. C’est le devoir du Hotri ; mais le sacrificateur lui-même peut prononcer la formule de consécration, s’il pense que le Hotri ne la connaît pas [34].
1:8:2:55. Il (l’Âgnîdhra) balaie alors (le feu). Il l’exploite ainsi : « Ainsi exploité, puisse-t-il transmettre (aux dieux) la partie du sacrifice qui reste encore à accomplir ! » ainsi pense-t-il, et pour cette raison il le balaie. Il balaie [ p. 232 ] une fois (avec la bande de bois de chauffage le long de chacun des trois bâtons qui l’entourent) ; car trois fois à chaque fois ils ont balayé pour les dieux la première fois [35] : « De peur que nous ne le fassions de la même manière que pour les dieux » ; ainsi pense-t-il, et en conséquence il balaie une fois à chaque fois afin d’éviter la répétition (de l’accomplissement sacrificiel). Répétition qu’il commettrait sans doute s’il balayait trois fois la première fois et trois fois la seconde : c’est pour cela qu’il balaie une fois (le long de chaque bâton).
1:8:2:66. Il balaie (à chaque fois), avec la formule (Vâg. S. II, 14 b), ‘Ô Agni, celui qui gagne de la nourriture, je te purifie, toi qui t’es hâté vers la nourriture !’ La première fois, il avait dit : ‘toi qui vas te hâter (vers la nourriture),’ car à cette occasion il était effectivement sur le point de s’y hâter ; maintenant, cependant, il dit : ‘toi qui t’es hâté (vers la nourriture),’ car maintenant il s’est effectivement hâté vers elle : c’est pourquoi il dit ‘toi qui t’es hâté.’
1:8:2:77. Il fait maintenant les offrandes postérieures. Quels que soient les dieux qu’il invoque au moyen de ce sacrifice, et pour lesquels ce sacrifice est accompli, l’offrande a maintenant été faite à tous ; et à tous ceux à qui l’offrande a été faite, il offre maintenant, après cela, une fois de plus : d’où le nom « offrandes postérieures ».
1:8:2:88. Or, c’est pourquoi il fait les offrandes postérieures. Les offrandes postérieures sont assurément les mètres [36], et les mètres sont le bétail des dieux : ainsi, comme le bétail, une fois attelé, transporte ici (des fardeaux) pour les hommes, de même les mètres, étant attelés, [ p. 233 ] transportent le sacrifice aux dieux. Or, l’occasion pour laquelle les mètres ont gratifié les dieux, et pour laquelle les dieux, à leur tour, ont alors gratifié les mètres, c’est quand auparavant les mètres, une fois attelés, ont transporté le sacrifice aux dieux et ainsi les ont gratifiés.
1:8:2:99. Et c’est encore pourquoi il fait les offrandes postérieures. Les offrandes postérieures sont les mètres : il satisfait ainsi les mètres, et c’est aussi pour cette raison qu’il fait les offrandes postérieures. Par quelque équipe qu’il ait tirée, il veut la dételer en disant : « Donnez-lui à boire, nourrissez-la bien ! » et ainsi son équipe est apaisée.
1:8:2:1010. En premier lieu, il fait une offrande au Barhis (couverture d’herbe sacrificielle). Bien qu’étant le plus petit mètre, le gâyatrî est attelé en premier des mètres [37] ; et cela en raison de sa force, car, devenu faucon, il a emporté le Soma du ciel [38]. Ils considèrent cependant inconvenant que le gâyatrî, étant le plus petit mètre, soit attelé en premier des mètres ; et les dieux ont donc disposé les mètres ici, lors des offrandes ultérieures, comme il se doit, « de peur qu’il n’y ait confusion ».
1:8:2:1111. En premier lieu, il offre aux Barhis. Les Barhis sont en effet ce monde ; les Barhis sont les plantes : c’est pourquoi il confère ainsi des plantes à ce monde, et ces plantes sont fermement enracinées dans ce monde. Or, cet univers entier (gagat) est contenu dans ce (mètre), et c’est pourquoi ce dernier est (appelé) gagatî : c’est pourquoi ils ont placé le mètre gagatî en premier.
1:8:2:1212. En second lieu, il fait une offrande à Narâsamsa. [ p. 234 ] Or, Narâsamsa est l’air. Homme (nara), à savoir, signifie être (humain) ; et ces mêmes êtres se déplacent dans l’air en parlant à haute voix. Et quand il (l’homme) parle, ils disent « il chante (sams) » ; et donc Narâsamsa est l’air [39]. Mais le trishtubh est aussi l’air [40], et pour cette raison ils ont placé le trishtubh en second.
1:8:2:1313. Alors Agni est le dernier (à qui l’offrande est faite). Agni est assurément le gâyatrî ; et c’est pourquoi ils ont placé le gâyatrî en dernier. De cette façon, ils ont établi les mètres dans un ordre complet et approprié ; et par conséquent, aucune confusion n’a lieu ici.
1:8:2:1414. L’Adhvaryu [41] dit (au Hotri), « Prononce la prière d’offrande (yâgyâ) aux dieux ! » et le Hotri (commence sa prière) à toutes (les trois offrandes) par « Le divin… » Car les mètres sont assurément les dieux des dieux, puisqu’ils sont leur bétail, et le bétail signifie une maison, et une maison est un lieu de repos sûr. Les offrandes ultérieures, sans aucun doute, sont les mètres : c’est pourquoi l’Adhvaryu dit : « Prononce la prière d’offrande aux dieux ! » et à chacune d’elles, le Hotri commence par « Le divin… » [42].’ [ p. 235 ] 1:8:2:1515. [‘Le divin Barhis (ou Narâsamsa) peut accepter (l’offrande)] pour l’obtention abondante d’un don abondant ! [Vaushat!]’ Pour une divinité, seul l’appel vashat\ est prononcé, à une divinité seule une offrande est faite ; mais ici, lors des offrandes ultérieures, il n’y a pas de divinité (propre) [43]. Quand il dit ‘Le divin Barhis’, il n’y a là ni Agni, ni Indra, ni Soma ; quand il dit ‘Le divin Narâsamsa’, il n’y a là non plus rien (de la nature d’un dieu) ; et quel que soit Agni (dans la troisième prière d’offrande), il est en effet virtuellement le gâyatrî.
1:8:2:1616. La raison pour laquelle il propose la formule « pour l’obtention abondante d’un don abondant [44] », [ p. 236 ] est qu’Agni est celui qui obtient la richesse, et Indra est celui qui la reçoit ; et Indra et Agni sont en effet la divinité (conjointe) des mètres : et de cette manière, c’est pour une divinité que le vashat est prononcé, et à une divinité que l’offrande est faite.
1:8:2:1717. Après avoir fait la dernière offrande postérieure, il verse ensemble (le beurre qui reste dans l’upabhrit avec celui qui adhère au guhû) et l’offre (en le versant du guhû en ligne d’ouest en est dans le feu). Car il ne fait aucun doute que ce sont les offrandes postérieures aux offrandes antérieures : de même que là, lors des offrandes antérieures [45], il fait payer tribut à l’ennemi malveillant le sacrificateur, et que celui qui doit être consommé paie tribut au consommateur ; de même maintenant il lui fait payer tribut lors des offrandes postérieures.
1:8:3
1:8:3:11. Il sépare maintenant les deux cuillères (guhû et upabhrit), avec le texte (Vâg. S. II, 15 a), « Puissé-je être victorieux après la victoire d’Agni et de Soma ! avec l’élan de la nourriture (sacrificielle) je me pousse à le faire. » De sa main droite, il déplace le guhû vers l’est (de sa place habituelle sur le bouquet de prastara sur l’autel), avec le texte (ib. b), « Puissent Agni et Soma chasser celui qui nous hait, et que [ p. 237 ] nous haïssons ! avec l’élan de la nourriture (sacrificielle), je le chasse.’ De sa main gauche, il déplace l’upabhrit vers l’ouest (de sa place sur le barhis vers l’extérieur de l’autel) : — Ainsi, si le sacrificateur lui-même (le fait) [47].
1:8:3:22. Et si l’Adhvaryu (le fait, il dit) : « Que ce sacrificateur soit victorieux après la victoire d’Agni et de Soma ! Avec l’impulsion de la nourriture, je le pousse ; » et « Qu’Agni et Soma chassent celui que ce sacrificateur hait, et qui le hait ! Avec l’impulsion de la nourriture, je le chasse. » Ainsi fait-il lors du sacrifice de la pleine lune, car l’offrande de la pleine lune appartient à Agni et à Soma.
1:8:3:33. Au sacrifice de la nouvelle lune, d’autre part, il utilise les textes (ib. c, d) : « Puissé-je être victorieux après la victoire d’Indra et d’Agni [48] ! Avec l’impulsion de la nourriture, je me pousse à aller de l’avant ; » et « Puissent Indra et Agni chasser celui qui nous hait, et que nous haïssons ! Avec l’impulsion de la nourriture, je le chasse » : — Ainsi, si le sacrificateur le fait lui-même.
1:8:3:44. Et si l’Adhvaryu (le fait, il dit) : « Que ce sacrificateur soit victorieux après la victoire d’Indra et d’Agni ! Avec l’impulsion de la nourriture, je le pousse en avant ; » et : « Que Indra et Agni chassent celui que ce sacrificateur hait, et qui le hait ! Avec l’impulsion de la nourriture, je le chasse. » Ainsi dit-il lors du sacrifice de la nouvelle lune, car l’offrande de la nouvelle lune [ p. 238 ] appartient à Indra et à Agni. Et de cette manière, il sépare (les cuillères) selon les divinités respectives. C’est pourquoi il les sépare ainsi :
1:8:3:55. Derrière le guhû se tient le sacrificateur, et derrière l’upabhrit se tient celui qui lui veut du mal : ainsi, il fait avancer le sacrificateur vers l’avant (ou vers l’est), et celui qui lui veut du mal, il le repousse vers l’arrière (ou vers l’ouest). Derrière le guhû se tient le mangeur (jouisseur), et derrière l’upabhrit celui qui doit être mangé (joui) : ainsi, il fait maintenant avancer le mangeur (jouisseur) vers l’avant, et celui qui doit être mangé (joui) il le repousse.
1:8:3:66. Ainsi la séparation (du mangeur et du mangé) s’effectue dans un seul et même acte ; et donc d’un seul et même homme naissent à la fois celui qui jouit (le mari) et celui qui doit être joui (la femme) : car désormais les parents (gâtyâh) vivent ensemble en s’amusant et en se réjouissant, disant : « Au quatrième (ou) troisième homme (c’est-à-dire la génération), nous nous unirons [49]. » Et il en est ainsi en accord avec cela (la séparation des cuillères). [ p. 239 ] 1:8:3:77. Ensuite, l’Adhvaryu oint les bâtons d’enceinte (paridhi) avec le beurre attaché au gūhū. Avec cette cuillère avec laquelle il a fait offrande aux dieux, avec laquelle il a conclu le sacrifice, il gratifie ainsi les bâtons d’enceinte : c’est pourquoi il les oint avec le gūhū.
1:8:3:88. Il les oint (successivement) [50], avec les textes (Vâg. S. II, 16 ac), ‘Pour les Vasus toi !’ ‘Pour les Rudras toi !’ ‘Pour les Âdityas toi !’ Car ceux-ci — à savoir, les Vasus, les Rudras et les Âdityas — sont trois (classes de) dieux : ‘pour eux (je t’oins)’, dit-il ainsi.
1:8:3:99. Là-dessus, saisissant le bâton d’enceinte (du milieu), il appelle (sur l’Âgnîdhra) pour leur demander d’écouter [51] : ainsi (c’est-à-dire en touchant le paridhi) c’est pour les bâtons d’enceinte qu’il appelle le sraushat. L’appel du sraushat est assurément le sacrifice : c’est pourquoi il réjouit ainsi expressément les bâtons d’enceinte par le moyen du sacrifice : pour cette raison il appelle le sraushat, tout en saisissant le bâton d’enceinte.
1:8:3:1010. Ayant invoqué les sraushat (et ayant reçu une réponse de l’Âgnîdhra), il s’adresse ainsi (aux Hotri), « Les Hotris divins [52] sont invoqués — », les Hotris divins, à savoir, sont (représentés par) ces [ p. 240 ] bâtons enfermants, puisque ce sont des Agnis (feux) [53]. Français Quand il dit : « les divins Hotris sont invoqués (ishita), » il veut dire : « les divins Hotris sont souhaités (ishta). » [Il continue], « — pour la proclamation du succès [54] », — car c’est là que les dieux eux-mêmes sont effectivement résolus, à savoir qu’ils doivent dire ce qui est favorable (conduisant au succès, sâdhu), qu’ils doivent faire ce qui est favorable : c’est pourquoi il dit « pour la proclamation du succès ». — « L’humain est invoqué pour le chant de louange (sûktavâka) [55] ! » Par ces mots, il pousse cet humain Hotri à chanter des louanges.
1:8:3:1111. Il prend maintenant le bouquet de prastara [56]. Le prastara est assurément le sacrificateur : où que soit allé son sacrifice, il lui souhaite par là bon voyage [57] ! C’est maintenant au monde des dieux qu’est allé son sacrifice ; et c’est donc au monde des dieux qu’il emmène par là le sacrificateur. [ p. 241 ] 1:8:3:1212. S’il désire la pluie, qu’il prenne (le prastara), avec ce texte (Vâg. S. II, 16 d) : « Soyez en harmonie les uns avec les autres, ô ciel et terre ! » car lorsque le ciel et la terre sont en harmonie l’un avec l’autre, alors en effet il pleut [58] : c’est pourquoi il dit : « Soyez en harmonie l’un avec l’autre, ô ciel et terre ! » — « Que Mitra et Varuna vous favorisent par la pluie ! » par quoi il dit : « Que celui qui règne sur la pluie vous favorise par la pluie ! » Or, celui qui règne sur la pluie est sans aucun doute celui qui souffle (Vâyu, le vent) ; et il est vrai qu’il souffle comme un seul ; mais, en entrant dans l’homme, il devient un être en mouvement vers l’avant et un être en mouvement vers l’arrière ; et ce sont ces deux-là, l’expiration et l’inspiration. Et Mitra et Varuna sont assurément l’expiration et l’inspiration ; et c’est pourquoi il dit par cela (la prière) : « Que celui qui règne sur la pluie vous favorise par la pluie ! » Qu’il le reprenne donc, avec ce texte, car alors la pluie sera toujours propice. Il l’oint (le prastara) : il fait ainsi de lui (le sacrificateur) une oblation, pensant : « Puisse-t-il, en tant qu’oblation, aller dans le monde des dieux ! »
1:8:3:1313. Il oint le sommet (du prastara avec le beurre) dans le guhû, la partie médiane (avec cela) dans l’upabhrit, et l’extrémité inférieure (avec cela) dans le dhruvâ ; car le guhû est, pour ainsi dire, le sommet, l’upabhrit le milieu, et le dhruvâ la racine. [ p. 242 ] 1:8:3:1414. Il oint (à chaque fois), avec le texte (Vâg. S. II, 16 e), « Que (les dieux) mangent, en léchant l’oiseau oint [59] ! » Il le fait ainsi (le prastara et donc symboliquement le sacrificateur) devenir un oiseau et s’envoler de ce monde des hommes vers le monde des dieux. Il l’attire ensuite deux fois (vers l’Âhavanîya) vers le bas (près du sol). La raison pour laquelle il doit l’attirer vers le bas (est la suivante) : le prastara est le sacrificateur ; et de cette façon, il ne le retire pas de son assise ferme ; et il assure, de plus, la pluie pour cette localité.
1:8:3:1515. Il l’entraîne avec le texte (Vâg. S. II, 16 f) : « Allez vers les (juments) tachetées des Maruts ! » Il veut dire : « Allez vers le monde des dieux », lorsqu’il dit : « Allez vers les (juments) tachetées des Maruts [60] ! » — « Devenue une vache tachetée, va au ciel et de là apporte-nous la pluie ici ! » La vache tachetée, sans aucun doute, est cette (terre) : quelle que soit la nourriture enracinée et sans racines qui se trouve ici sur cette (terre), par là cette (terre) est une vache tachetée. « Devenue [ p. 243 ] cette (terre), va au ciel ! » c’est ce qu’il dit par là. « De là, apporte-nous la pluie ici ! » De la pluie jaillissent certainement la vigueur, la sève, le bien-être : c’est pourquoi il dit : « De là, apporte-nous la pluie ici !
1:8:3:1616. Il en prélève ensuite une seule tige. Le bouquet de prastara est le sacrificateur ; et donc, s’il jetait tout le prastara (d’un seul coup) au feu, le sacrificateur irait rapidement dans l’au-delà. De cette façon, cependant, le sacrificateur vivra longtemps ; et quelle est la pleine mesure de la vie humaine ici-bas, car il en prélève cette (seule tige).
1:8:3:1717. Ayant tenu (le prastara) un instant, il le jette au feu : là où son (partie de) soi (ou corps) [61] est allée, il la fait ainsi aller [62]. Mais s’il ne le jetait pas au feu, il retrancherait le sacrificateur du monde (là-bas). De cette façon, cependant, il ne retranche pas le sacrificateur du monde (là-bas).
1:8:3:1818. Il le jette (par sa partie supérieure) vers l’est, car l’est est la région des dieux ; ou vers le nord, car le nord est la région de l’homme. Ils doivent le lisser avec les doigts seulement, et non avec des morceaux de bois ; car c’est avec des bâtons qu’ils percent tout autre cadavre. Craignant de le traiter comme tout autre cadavre, ils doivent le lisser avec les doigts seulement, et non avec des morceaux de bois. Lorsque le Hotri récite le chant de louange,
Français : 1:8:3:1919. L’Âgnîdhra dit (à l’Adhvaryu) : « Jette [ p. 244 ] (la tige unique) après (le prastara) ! » — « là où son autre soi (le sacrificateur) est allé, fais-le maintenant aller », voilà ce qu’il dit par là. [L’Adhvaryu] l’ayant jetée silencieusement après, se touche [63], avec le texte (Vâg. S. II, 16 f) : « Tu es le gardien de l’œil, ô Agni ; garde mon œil ! » De cette façon aussi il ne se jette pas dans le feu après (le prastara ou le sacrificateur).
1:8:3:2020. Il (l’Âgnîdhra) dit alors [64] (à l’Adhvaryu) : « Discutez ensemble ! » — il dit par là : « Faites-le (le sacrificateur) discuter avec les dieux. » [L’Adhvaryu demande] : « Est-il allé (aux dieux), Agnîdh ? » par quoi il dit : « Est-il vraiment parti ? » — « Il est parti ! » répond l’autre. — « Demandez (aux dieux) d’entendre ! » par ces mots, il (l’Adhvaryu) veut dire : « Faites-le (le sacrificateur) être entendu, faites-le être remarqué par les dieux ! » — « Que (l’un ou qu’ils) entendent (sraushat) ! » par là il (l’Âgnîdhra) veut dire : « Ils le connaissent, ils l’ont reconnu. » Ainsi l’Adhvaryu et l’Âgnîdhra conduisent le sacrificateur au monde des dieux.
1:8:3:2121. Il (l’Adhvaryu) dit alors : « Bon voyage aux divins Hotris [65] ! » Les divins Hotris sont assurément ces bâtons enveloppants, puisque ce sont des Agnis (feux) : c’est à eux qu’il souhaite ainsi bon voyage, et c’est pourquoi il dit : « Bon voyage aux [ p. 245 ] divins Hotris ! » — « Succès (svasti) à l’humain ! » Il désire ainsi que cet humain Hotri ne puisse échouer.
1:8:3:2222. Il jette alors les bâtons d’enceinte dans le feu. Il jette d’abord le bâton d’enceinte du milieu, avec le texte (Vâg. S. II, 17 a) : « Le bâton que tu as placé autour de toi, ô divin Agni, lorsque tu étais caché par les Panis, je t’apporte pour ton plaisir ; puisse-t-il ne pas te trahir ! » — Avec (ib. b) : « Approchez-vous du lieu aimé d’Agni ! » il jette les deux autres après lui.
1:8:3:2323. Il saisit alors [66] le guha et l’upabhrit en même temps. Car la première fois [67], lorsqu’il oint (le sacrificateur prastara), il lui fait une oblation, pensant : « Puisse-t-il, en oblation, aller dans le monde des dieux ! » c’est pourquoi il saisit le guhû et l’upabhrit en même temps.
1:8:3:2424. Il les saisit pour le Visve Devâh (les Tous-Dieux). Car, assurément, lorsqu’une nourriture sacrificielle est prise sans être annoncée à aucune divinité, alors tous les dieux pensent y avoir part. Or, lorsqu’il prend cette nourriture sacrificielle, le (résidu de) beurre, il ne l’annonce à aucune divinité ; et donc il prend (les deux cuillères) pour le Visve Devâh, et fait ainsi de ce (résidu de beurre) le vaisvadeva [68] au haviryagña.
1:8:3:2525. Il les saisit, avec le texte (Vâg. S. II, 18), [ p. 246 ] ‘Le résidu (du beurre) vous l’avez en partage, vous, puissants par (cette) nourriture !’ le résidu, bien sûr, est ce qui reste ; - ‘Ô vous les dieux, demeurant sur le prastara, et représentant les bâtons qui enferment [69] ;’ car le prastara et les bâtons qui l’entourent ont été jetés dans le feu ; — « Vous tous, applaudissant à ce discours », il en fait ainsi le vaisvadeva (appartenant au Visve Devâh) ; — « Asseyez-vous sur ce lit d’herbe (barhis) et réjouissez-vous ! Svâhâ ! Vât [70] ! » comme on offre ce qui a été consacré par « vashat », ce (résidu) devient ainsi tel pour lui (le sacrificateur).
1:8:3:2626. Car quiconque prend la viande du sacrifice sur un chariot, pour lui ils dételent (les cuillères, en les plaçant) du joug de ce chariot, pensant : « Là où nous attelons, là aussi nous dételons [71] » ; car du même endroit où ils attelons, ils dételent aussi. Pour celui, au contraire, pour qui ils la prennent d’une jarre, (ils dételent les cuillères, en les plaçant) sur l’épée de bois, pensant : « Là où nous attelons, là aussi nous dételons » ; car du même endroit où ils attelons, ils dételent aussi.
1:8:3:2727. Ces deux cuillères sont en effet des compagnons de joug pour le sacrifice : il les attelle lorsqu’il commence [72] (ou, [ p. 247 ] les utilise pour la première fois). Or, s’il ne libérait (dételait) que l’une d’elles après l’avoir posée, elle tomberait comme une bête de trait [73] (si on la faisait s’allonger avant d’être dételée). Au Svishtakrit, ces deux cuillères subissent un dételage : il les couche ensuite et les détele ainsi. Il les attelle ensuite à nouveau, lors des offrandes suivantes. Après avoir accompli les offrandes suivantes, il effectue un autre dételage : il les dépose et les détele. Ensuite, il les détele à nouveau en les saisissant tous les deux en même temps ; et lorsqu’il a parcouru le chemin pour lequel il les a attelés, il les détele. Après le sacrifice, une descendance est produite. C’est pourquoi cet homme les unit, puis les détele, et les détele à nouveau ; et lorsqu’il a parcouru le chemin pour lequel il les a attelées, il les détele enfin. Il dépose (les cuillères) avec le texte (Vâg. S. II, 19 a) : « Vous êtes friands de beurre ; protégez les deux compagnons de joug ! Vous êtes gracieux : conduisez-moi à la grâce ! » par lequel il dit : « Vous êtes bons : conduisez-moi à la bonté ! »
216:1 Pour d’autres traductions de cette importante légende du déluge, voir A. Weber, Ind. Streifen, I, p. 9 (Ind. Stud. I, 161 seq.).; Max Müller, History of Ancient Sanskrit Literature, p. 425; J. Muir, Original Sanskrit Texts, I, p. 182. Pour les versions ultérieures de la même légende, en particulier celle du Mahâbhârata (Vanaparvan 22747-12802), voir Original Sanskrit Texts, I, p. 196 seq. ↩︎
216:2 Selon le scholiaste, « cela emportera toutes ces créatures qui vivent à Bharatavarsha vers un autre pays. » ↩︎
216:3 ? Sasvad dha ghasha âsa, sa hi gyesh_tham_ vardhate 'thetithîm samâm tad augha âgantâ. ‘Bald war er ein Grossfisch (ghasha), denn er wuchs gewaltig’, Weber. 'Il devint bientôt un gros poisson. Il dit à Manu : « Quand je serai adulte, la même année viendra le déluge », Max Müller. ‘Il devint immédiatement un gros poisson ; car il grandit à l’extrême’, Muir. Peut-être que ghasha est ici destiné au nom d’un fabuleux poisson cornu (cf. sriṅgi, sriṅgî). Dans le Black Yagur-veda (Taitt. S. I, 7, 1 ; II, 6, 7), l’idâ de la p. 217 est représenté par une vache, produite par Mitra et Varuna (voir ci-dessous, par. 24). C’est peut-être cette version et la représentation symbolique de l’idâ comme signifiant bétail, qui ont suggéré la notion de poisson cornu, en adaptant une légende plus ancienne. ↩︎
217:1 J’adopte ici, non sans hésitation, l’interprétation proposée dans le Dict. de Saint-Pierre (sv upa-âs), que favorise la séparation de mâm du verbe. Le professeur Max Müller traduit : « Construisez donc un navire et adorez-moi. » Le Dr Muir : « Tu construiras donc un navire et tu auras recours à moi. » Le Mahâbhârata dit : « Lorsque tu te tiendras sur le navire, tu veilleras sur moi : je serai reconnaissable (par le fait que je sois) muni d’une corne », ce qui, après tout, peut fournir l’explication correcte de notre passage. ↩︎
217:2 Ou, « il », c’est-à-dire soit le navire, soit le poisson. Que abhi-dudrâva, la lecture de l’école Kânva, soit la bonne, semble découler du paragraphe suivant. L’édition du professeur Weber donne ati-dudrâva, tel que lu dans son meilleur manuscrit, « il (ou elle) traversa la montagne ». La lecture de l’autre manuscrit, adhi-dudrâva, doit être une erreur administrative, très probablement pour abhi-dudrâva. Le professeur Müller traduit : « Le poisson l’emporta par lui au-delà de la montagne du nord. » Dr Muir : « C’est ainsi qu’il franchit (ou se hâta vers) cette montagne du nord. » ↩︎
217:3 Antaskhaitsît,? ‘te couper en deux’, Max Müller; ‘te laver’; ‘fortspült’, Weber; ‘abschneiden, intercludere’, St. Petersb. Dict. J’adopte ce dernier sens, = ‘te laisser échoué.’ ↩︎ ↩︎
218:1 Selon la version du Mahâbhârata, « le sommet de l’Himalaya auquel le navire était amarré fut appelé plus tard naubandhana, « l’amarrage du navire ». Le professeur Weber attire également l’attention sur l’Ath.-veda XIX, 39, 8, où le terme nâvaprabhramsana ou « descente du navire » est utilisé en rapport avec le sommet de l’Himavat. ↩︎
218:2 Pibdamânâ-iva, tel que pris par le St. Petersb. Dict. Le sens « dégoulinant de graisse, onctueux », proposé par le commentateur, lui a probablement été suggéré par ce qui suit dans le texte ; et par la version vache (p. 216, note 3), Taitt. Br. II, 6, 7, 1. ↩︎
218:3 Ou, comme le commentateur le prend, « elle a promis et ne l’a pas promis » ; c’est-à-dire qu’elle a promis, dans la mesure où elle (Idâ) est appelée maitrâvarunî (appartenant à, ou la fille de, Mitra ou Varuna ; voir XIV, 9, 4, 27), mais a refusé, dans la mesure où Mitra et Varuna n’ont aucune part dans les portions. ↩︎
219:1 Idayâ karati a le double sens de « vit avec Idâ (la femme) » et « pratique des rites sacrificiels avec la cérémonie idâ ». ↩︎
219:3 L’expression technique utilisée pour cette quintuple découpe de l’idâ est sam-ava-do, « couper complètement (ou ensemble) », ou, selon le Dict. de Saint-Pétersbourg, « diviser et rassembler les p. 220 morceaux ». Les cinq découpes de l’idâ consistent en l’upastarana, ou sous-couche de beurre dans l’idâpâtrî ; en deux découpes de chacun des havis (ou plats de nourriture sacrificielle) de leurs parties sud et centrale respectivement ; et de deux égouttures (ou arrosages, abhighârana) de beurre, comme dans le cas du svishtakrit (voir Kâty. III, 4, 6, et note sur I, 7, 3, 20). Selon certaines autorités, l’idâ ne comprend que quatre égouttures (cf. Hillebrandt, Neu- et Vollm. p. 122). ↩︎
220:1 Selon Kâty. III, 4, 8, 9, il le fait sans lâcher l’idâ; et il retire ce dernier du Hotri; lorsqu’il l’oint. ↩︎
220:2 Un geste indique ici les deux articulations médianes (ou, selon Harisvâmin, les maillons intermédiaires) de l’index droit du Hotri, à savoir d’abord l’articulation inférieure, puis (par. 15) l’articulation supérieure ; sur quoi le Hotri applique les articulations respectives sur ses lèvres et les enduit de beurre, cf. Âsv. S. I, 7, 1 ; Kâty. III, 4, 9 ; Hillebrandt, op. cit., p. 124. Dans Sat. Br. XII, 2, 4, 5, l’index est appelé annâditamâ, ou le doigt « qui mange la plupart des aliments » ; cf. Weber, Pratigñâsûtra, p. 97. ↩︎
221:1 Enâm hotari srayati, littéralement ‘il le fait entrer, demeurer dans le Hotri.’ L’auteur, cependant, ici, comme dans I, 6, 4, 7, confond le verbe sri avec srâ, ‘cuire’. La raison de cela, voir p. 177, note 4. ↩︎
221:2 Ceci, selon Âsv. Sr. I, 7, 3, et comm., s’effectue de la manière suivante : le Hotri prend l’idâ avec ses mains jointes (añgali) et le place dans sa main gauche ; sur quoi l’Adhvaryu coupe l’avantaredâ (coupe quintuple) de l’idâ dans la main droite du Hotri, dont les doigts pointent vers le nord ; les cinq coupes consistent apparemment en la « sous-couche » de beurre, deux morceaux coupés de l’idâ, et des coulures de beurre dessus. Cf. Hillebrandt, op. cit., p. 125. ↩︎
221:3 Pendant l’invocation de l’idâ, le Hotri tient le beurre (ainsi que l’avântaredâ), et les autres prêtres (sauf le Brahmane) et le sacrificateur touchent l’idâ (ou, selon Karka, le Hotri). Kâty. III, 4, 11, 12. ↩︎
222:1 Il existe des différences considérables entre le texte de l’appel du Hoti à l’iṣṇa tel qu’il est donné ici et celui donné dans Âsv. S. I, 7, 7. Le texte du Black Yaṇgur-veda (Taitt. Br. III, 5, 8 ; Taitt. S. II, 6, 7 ; I, 7, 1), en revanche, ne diffère du nôtre que sur un ou deux points. Selon Âsv. S. I, 5, 28, les appels doivent être prononcés dans la tonalité la plus aiguë (cf. Hillebrandt, Neu- et Vollmondsopfer, p. 126, note). ↩︎
222:2 À savoir le Hotri, en tant que représentant des prêtres officiants. Schol. ↩︎
222:3 Sur les rathantara et brihat sâmans, voir p. 196, note 2. Le vâmadevya sâman est Sâma-veda II, 32-34 : kayâ nas kitra â bhuvad ûtî sadâvridhah sakhâ, « de quelle faveur nous assistera-t-il, l’ami merveilleux et toujours réjouissant », etc. Cf. Haug, Ait. Br. II, 246. ↩︎
222:4 Pour upahûtâ gâvah, le Taitt. lit upahûtâ dhenuh, ‘ici est appelée la vache.’ Âsval. Sr. a upahûtâ gâvah sahâsirah\—upahûtâ dhenuh saharishabhâ. Ici et après les appels suivants, nous devons apparemment fournir les formules inverses, ‘Que les vaches et le taureau nous appellent ensemble’, etc., comme dans Taitt. Br., elles étant également omises dans Taitt. S. II, 6, 7. ↩︎
223:1 Les sept Hotris comprennent le Hotri avec ses assistants, le Maitrâvaruna (ou Prasâstri) et l’Akkhâvâka ; et les principaux assistants du Brahman, à savoir le Brâhmanâk_kham_sin, l’Âgnîdhra, le Potri et le Neshtri. Le Grâvastut, un autre assistant du Hotri, est souvent ajouté comme huitième Hotri. Cf. Haug, Ait. Br. II, p. 147. Au lieu de upahûtâ saptahotrâ dans notre texte, le texte du Kânva et le Black Yagur-veda lisent upahûtâh saptahotrâh, « ici sont appelés les sept Hotriships » ; Âsval. Sr. upahûtâ divyâ sapta hotârah, « ici sont appelés les sept Hotri divins ». ↩︎
223:2 Bhaksha, ‘celui qui mange, qui jouit’ ; peut-être l’auteur le prend-il ici dans le sens de ‘celui qui nourrit’, dans celui de ‘celui qui mange, qui boit’ ; Sâyana, sur Taitt. S. II, 6, 7, 3, le prend comme boisson du Soma (somapîtha). ↩︎
223:3 Apparemment, comme hikkâ (verbe hikk), imitant le son interne du hoquet. Le manuscrit Kânva a harik à la place ; et le Yagüs Noir ho, qu’il identifie au soi (âtman). ↩︎
224:1 Après « Puisse Idâ nous appeler aussi à elle », il répète « Idâ s’appelle ici ! Appelée ici (là) est Ida ! » ↩︎
224:3 Brahma devakritopahûtâ; le Yagur-veda noir et Âsval. Sr. lire ‘brahma devakritam upahûtam.’ Cf. Taitt. S. I, 7, 1, 5, brahma vai devânâm brihaspatih. ↩︎
225:1 ? Le commentateur remarque : « Il dit : Les Adhvaryus divins sont assurément les veaux », car, selon lui, le sânnâyya constitue la nourriture sacrificielle qui contient les Adhvaryus (havis—adhvaryuvat). Dans I, 1, 2, 17, nous avons rencontré les Asvins comme les deux Adhvaryus divins. ↩︎
226:1 Avec ce paragraphe et les suivants, cf. I, 9, 1, 12 seq. ↩︎
227:1 Voir la comm. de Sâyana sur Taitt. S. II, 6, 7, 6. ↩︎
227:2 Avant cette formule, le Yagur-veda Noir insère : « Appelé (il est) à la demeure céleste ! » et après, comme formule finale : « Tout ce qui lui est cher (au sacrificateur) est appelé ! Appelé (il est) de (? par) tout ce qui est cher à celui qui est appelé ! » Taitt, Br. III, 5, 9, 3. Pour les modifications des mantras de conclusion dans le cas où l’idâ est invoqué pour la maîtresse de maison (Sat. Br. I, 9, 2, 5), voir Taitt. Br, III, 5, 13. ↩︎
228:2 Selon Kâty. III, 4, 14, l’Adhvaryu place les quatre parts sur les barhis et en attribue une à chaque prêtre. Mais selon le commentaire et d’autres Sûtras, c’est le sacrificateur qui répartit les portions en les disposant de manière à ce qu’elles correspondent aux quatre régions intermédiaires, en commençant par la région sud-est (ou celle d’Agni), et en disant : « Ceci pour le Brahman », « Ceci pour le Hotri », « Ceci pour l’Adhvaryu », « Ceci pour l’Agnîdh ». Le sacrificateur déplace alors son cordon brahmanique de l’épaule droite à l’épaule gauche, et tout en touchant les quatre parts, et en regardant vers le sud (la région des pères), murmure (Vâg. S. II, 31) : « Ici, ô pères, régalez-vous ! « Comme des taureaux, venez ici (âvrishâyadhvam) chacun à sa part ! » Il lâche alors les portions et murmure : « Les pères se sont régalés : comme des taureaux, ils sont venus chacun à sa part ! » Voir Sat. Br. II, 4, 2, 20 s. ; Vâg. S. p. 57. [Le texte Kânva du Brâhmana ne mentionne pas les formules ici plus que notre auteur.] Il remet ensuite la corde sur son épaule gauche, touche de l’eau et tend les portions aux prêtres pour qu’ils les mangent. Kâty. III, 4, 16-18. ↩︎
229:1 Kâty. Sr. III, 4, 19. Il y a une certaine incertitude quant au moment particulier où l’Adhvaryu coupe le shadavatta ; cf. Hillebrandt, p. 123. Mahîdhara sur Vâg. S. II, 10 remarque : Lorsque le Hotri prononce l’appel au ciel et à la terre, alors il (l’Adhvaryu), ayant mis un morceau de chacun des deux gâteaux dans (les deux bols du) Shadavatta (récipient), le donne à l’Agnîdh ; et ce dernier le mange avec les formules « Ici est appelée (la mère Terre), », etc. Les « six coupes » du Shadavatta se composent d’un morceau du gâteau Agni avec une « sous-couche » et un filet de beurre pour chacun des deux bols du plat Shadavatta. ↩︎
229:2 C’est-à-dire la formule « Ici est appelé le sacrificateur », voir par. 29. ↩︎
229:3 Les prêtres mangent d’abord leur quart du gâteau, puis, avec le sacrificateur, leur part de l’idâ. Le Hotri mange aussi l’avântaredâ, avec le texte (Âsv. S. I, 7, 8), ‘Ô Idâ, accepte gracieusement notre part !’ etc. ↩︎
230:1 Voir I, 3, 2, 5 seq. Le texte de Kânva omet ce paragraphe. ↩︎
231:1 Voir I, 4, 1, 38. L’Adhvaryu prend le bâton frais (samidh), demande au Brahman la permission de s’avancer pour les offrandes ultérieures ; et ordonne à l’Âgnîdhra de mettre le bâton sur le feu et d’entretenir le feu. Tandis que le Brahman murmure sa formule (Vâg. S. II, 12-13), « Ceci est ton sacrifice, ô divin Savitri », proclamèrent-ils à Birihaspati, le Brahman, etc. (voir I, 7, 4, 21), l’Âgnîdhra exécute les ordres de l’Adhvaryu. Kâty. III, 5, I ; II, 2, 21. ↩︎
231:2 C’est-à-dire (comme il semblerait), si le Hotri suit une école qui ne reconnaît pas cette cérémonie particulière comme appartenant au rituel du Hotri. Ainsi, l’Âsval. Sr. n’en fait pas mention, et donc un Hotri appartenant aux Sâkala ou aux Bâshkala sâkhâs n’entreprendrait pas la récitation de cette formule consécratoire. Le Sâṅkhây. Sr., d’autre part, la prescrit (cf. Hillebrandt, Neu- et Volim. p. 135, note 4), et un Hotri du Kaushîtaki-sâkhâ revendiquerait en conséquence comme son privilège ou son devoir de consacrer le samidh. Pour un point de vue quelque peu différent, cf. Weber, Ind. Stud. X, 155 ; V, 408. ↩︎
232:1 Voir I, 4, 4, 14. Tandis que, la première fois, l’Âgnîdhra en balayant se déplaçait autour du feu, la fois présente, il reste debout du côté nord. Katy. III, 5, 4. ↩︎
232:2 Voir I, 3, 2, 8, 9. ↩︎
233:1 Voir, par exemple, I, 3, 4, 6. ↩︎
233:2 Pour ce mythe, voir I, 7, 1, 1. ↩︎
234:1 C’est parce que l’homme (nara) parle, chante, (samsati) en elle. ↩︎
234:2 Soit parce que les deux sont au milieu (à savoir le trishtubh des trois mètres principaux et l’air entre le ciel et la terre), soit parce qu’ils sont constitués de onze parties (à savoir le trishtubh de onze syllabes et l’air ayant dix directions, Sat. Br. VI, 2, 2, 34 ; VIII, 4 ; 2, 13, avec lui-même comme onzième), soit parce qu’ils sont tous deux liés à Rudra. Comm. ↩︎
234:3 Comme lors des occasions précédentes, l’Adhvaryu appelle d’abord l’Âgnîdhra : « Ordonne à Agni d’entendre (o srâvaya) ! » et ce dernier répond : « Oui, puisse-t-il entendre (astu sraushat) ! » Ceci est répété avant chacune des deux autres offrandes postérieures. Voir I, 5, 2, 16. ↩︎
234:4 Le sens de l’argumentation de ce paragraphe ne m’apparaît pas tout à fait clair. Les offrandes postérieures ont pour divinités les mètres, et ces dernières sont donc apparemment appelées les divinités des divinités, c’est-à-dire des destinataires des offrandes. La différence entre les offrandes préalables et les offrandes postérieures en ce qui concerne la formule d’offrande réside dans le fait qu’à la première offrande préalable, l’Adhvaryu, en invoquant le Hotri, nomme l’objet particulier de l’offrande, à savoir : « Prononcez la prière d’offrande aux samidhs ! » tandis que pour les autres prières, il appelle simplement : « Prononcez la prière d’offrande ! » et le Hotri commence toutes ses prières (après la formule d’introduction de l’âgur) par le nom du destinataire respectif de l’oblation. Français Lors de l’offrande qui suit, en revanche, l’Adhvaryu appelle à chaque fois : « Prononcez la prière d’offrande aux dieux » (ou, selon Kâty. III, 5, 8, éventuellement sans « aux dieux », la deuxième et la troisième fois), et les prières du Hotri commencent par « Le divin (Barhis, ou Narâsa, ou Agni Svishtakri)… : Voir I, 5, 3, 8 seq. ↩︎ ↩︎
235:1 Agni Svishtakrit, le destinataire de la troisième offrande postérieure, est, comme nous l’avons vu, considéré comme représentant le mètre gâyatrî. ↩︎
235:2 Vasuvane vasudheyasya.(vetu) ; peut-être mieux, comme le dit Sâyana, sur Taitt. S. II, 6, 9, « Puisse-t-il partager le don de richesse pour l’obtention de richesse (du sacrificateur). » « Pour le désireux de richesse du don de richesse » = « pour le désireux de la possession de richesse », St. Petersb. Dict. Notre auteur le prend apparemment dans le sens de « pour l’obtenant de la richesse et pour le receveur de la richesse » ; et Mahîdhara (Vâg. S. XXII, 48 ; XXVIII, 12) l’interprète « pour le don (ou l’obtention) de richesse et pour le dépôt d’un trésor (c’est-à-dire pour enterrer un trésor dans la maison du sacrificateur !) » Harisvâmin prend vasuvaue comme vocatif ; mais l’accent est contre sa vision. ↩︎
236:1 Voir I, 5, 3, 18. ↩︎
236:2 L’ensemble du troisième Brâhmana est consacré aux devoirs de l’Adhvaryu et de l’Âgnîdhra lors des trois cérémonies : les paragraphes 1 à 19 concernent ceux du sûktavâka ; les par. 20 à 22 ceux du samyuvâka ; et les par. 23 à 27 ceux de l’offrande des restes (samsrava) de beurre. Les devoirs du Hotri sont ensuite détaillés dans le quatrième Brâhmana. ↩︎
237:1 Dans Taitt. Br. III, 3, 9, une explication symbolique différente est donnée de la séparation des cuillères : il y est dit qu’en déplaçant le guhû vers l’est, il chasse les ennemis qui sont nés ; et en déplaçant l’upabhrit vers l’ouest, il chasse ceux qui naîtront plus tard ; et le sacrificateur se tient alors fermement établi dans ce monde. ↩︎
238:1 Ce passage est d’une importance considérable, car il montre que l’interdiction des mariages mixtes entre proches parents, — si rigoureusement appliquée plus tard, et déjà formulée dans des passages tels que Âpast. Dharm. II, 5, 15, 16, « On ne doit pas donner sa fille à un homme appartenant au même gotra. Ni à un parent (à six degrés près) du côté maternel (ou paternel). » Gobh. III, 4, 3-5, « On doit prendre pour épouse une personne qui n’est pas du même gotra, ou qui n’est pas sapind a à sa mère », — n’était pas encore fermement établie à l’époque de notre auteur. Harisvâmin remarque à propos de notre texte que les Kânvas autorisent les mariages mixtes dans de tels cas à partir de la troisième génération (le texte Kânvas du Sat. Br. dit : « Dans le troisième homme nous nous unissons, dans le quatrième homme nous nous unissons ») et les Saurâshâras à partir de la quatrième génération ; et que les Dâkshinâtyas autorisent le mariage avec les filles du frère de la mère, p. 239 et avec les fils de la sœur du père. Voir Weber, Ind. Stud. X, p. 75 ; Max Müller, History of Ancient Sanskrit Literature, p. 387 ; Bühler, Sacred Laws of the Âryas, I, p. 126. ↩︎
239:1 C’est-à-dire dans l’ordre dans lequel ils ont été disposés, c’est-à-dire d’abord celui du milieu, puis celui du sud, et enfin celui du nord. Kâty. III, 5, 24. ↩︎
239:2 L’Adhvaryu appelle l’Âgnîdhra avec « Fais écouter (o srâvaya) » ; et ce dernier répond par « Oui, puisse-t-on écouter ! (astu sraushat). » Voir I, 5, 2, 18 seq. ↩︎
239:3 Sâyana sur Taitt. S. I, 1, 13 explique cela par « Les Hotris divins sont poussés par le Seigneur suprême (paramesvara). » ↩︎
240:1 Sur l’Agnis officiant comme Hotri, I, 2, 3, 1. ↩︎
240:2 Ainsi Sâyana explique le bhadravâkyâya sur Taitt. S. I, 1, 13 (vol. ip 233). Pour la formule du Hotri lui-même, voir Sat. Br. I, 9, 1, 4. ↩︎ ↩︎
240:3 Selon Kâty. III, 6, 1, et les autres Sûtras, l’Adhvaryu ajoute ici sûktâ brûhi, ‘récitez les louanges (hymnes) !’ que Sâyana sur Taitt. Br. III, 6, 15 se combine avec le sûktavâkâya précédent, et explique ainsi : 'hotâ tvam sûktasya vâko vakanam yasya so ‘yam devah sûktavâkah (? c’est-à-dire Agni, cf. Sat. Br. I, 9, 1, 4) tasmai sûktavâkâya devâya sûktâ brûhi, idam dyâvâprithivîm anuvâkoktâni sobhanâni vakanâni kathaya (!);’ mais différemment sur Taitt. S. I, 1, 13, ‘idam dyâvâprithivî bhadram abhûd (Taitt. Br. III, 5, 10) ityâdyanuvâkah sûktam, tasya vâko vakanam, tadartham mânusho hotâ preshitah; ato hetoh, il hotas tat sûktam brûhi.’ ↩︎
240:4 Les deux tiges, appelées vidhriti (séparation), séparant le bouquet de prastara des barhis ou couverture d’herbe de l’autel (cf. I, 3, 4, in), il les remet à l’endroit d’où elles ont été prises. Kâty. III, 6, 4. ↩︎
240:5 Svagâ.? littéralement « aller de soi », c’est-à-dire « succès pour lui ! » ↩︎
241:1 Cf. Ait. Âr. III, I, 2, 2-4 (Max Müller, Up. I, p. 249) : « La première moitié (d’un samhitâ ou combinaison de lettres finales et initiales) est la terre, la seconde moitié le ciel, leur union étant la pluie, l’unificateur Parganya. Et il en est de même lorsqu’il (Parganya) pleut ainsi fort, sans cesse, jour et nuit ; alors ils disent aussi (en langage courant) : « Le ciel et la terre se sont réunis. » Voir aussi Sat. Br. I, 7, 2, 16. ↩︎
242:1 Vyantu vayo 'ktam rihânâh. Mahîdhara l’interprète ainsi : « Puissent les oiseaux (c’est-à-dire les mètres) aller (?) au ciel, en prenant et en léchant l’oint (prastara). » Les Kânvas lisent : « vyantu vayo ripto rihânâh. » Le Yagüs Noir (Taitt. S. I, 1, 13, 1) a ‘aktam rihânâ viyantu vayah, pragâm yonim mâ nirmriksham, âpyâyantâm âpa oshadhayah’, que Sâyana explique par ‘Puissent les oiseaux ayant léché le sommet oint aller chacun de leur côté’, etc. ; et le Taitt. Br. III, 3, 9, 3 remarque à propos de viyantu vayah : ‘Ayant fait de lui un oiseau, il le fait aller au monde céleste.’ Selon Sâyana, les trois formules ci-dessus sont, selon Âpastamba, associées aux trois actes d’onction, tandis que les autres, dit-il, divisent la première formule en deux et utilisent la seconde (pragâm, etc.) tandis que la partie inférieure du prastara est ointe. Voir cependant Hillebrandt, Neu- et Vollm. p. 142, note 3. ↩︎
242:2 Le Yagus Noir (Taitt. S. I, 1, 13) dit : « Vous êtes les (juments) tachetées des Maruts (ô plantes) ! » ↩︎
243:1 Les itara âtmâ des par. 27 et 19 doivent être pris corrélativement. ↩︎
243:2 C’est-à-dire qu’il s’assure que le sacrificateur a réellement obtenu le but pour lequel le sacrifice a été entrepris, à savoir le droit d’aller au monde céleste après sa mort. ↩︎
244:1 Il se touche près du cœur, ou, selon Vaidyanâtha, il touche ses yeux. Après cela, il doit, comme d’habitude, toucher l’eau lustrale. Voir p. 2, note 2. ↩︎
244:2 Ici commence le samyuvâka ; voir p. 241, note [58:1]. ↩︎
244:3 ‘Svagâ´ daívyâ hôtribhyah.’ La forme daivyâ semble s’être fixée avant hotri, en raison de son utilisation fréquente, en particulier dans les hymnes Âprî, comme nom. acc. duel daívyâ hótârâ ; et dans l’invocation de l’Idâ, comme nom. pluriel daívyâ hótârah. ↩︎
245:1 Ici commence l’offrande des restes (samsrava) de beurre ; voir p. 236, note [46:1]. ↩︎
245:2 Voir par. 14 ci-dessus. ↩︎
245:3 L’auteur relie de nouveau l’offrande havis au sacrifice plus solennel du Soma ; la troisième libation du Soma, ou libation du soir, étant supposée appartenir au Visve Devâh ; cf. Vâg. S. XIX, 26 ; Ait. Br. VI, 4. ↩︎
246:1 Paridheyâh, littéralement « vous qui devez être étendus » ; selon Mahîdhara = paridhibhavâh. Le texte du Kânva mentionne paridhayah, « bâtons d’enceinte ». Le Yagus Noir (Taitt. S. I, 1, 13, 2) mentionne plutôt « barhishadah (assis sur les Barhis) ». ↩︎