3:2:1
3:2:1:11. Au sud de l’Âhavanîya, il étend deux peaux d’antilope noires sur le sol, les parties du cou tournées vers l’est : il le consacre là-dessus. S’il y a deux (peaux), elles sont une image de ces deux mondes (le ciel et la terre), et ainsi il le consacre sur ces deux mondes. [ p. 26 ] 3:2:1:22. Elles sont jointes (ajustées) ensemble le long de leur bord [1], car ces deux mondes sont aussi, pour ainsi dire, joints ensemble à leur bord. À l’arrière, ils sont attachés ensemble par des trous : ainsi, après avoir uni (mithunîkritya) ces deux mondes, il s’y consacre.
3:2:1:33. Mais s’il n’y a qu’une seule (peau), alors c’est une image de ces (trois) mondes ; alors il la consacre sur ces (trois) mondes. Ceux (cheveux) qui sont blancs sont une image du ciel ; ceux qui sont noirs sont (une image) de cette (terre) ; — ou, s’il le veut, inversement : ceux qui sont noirs sont une image du ciel, et ceux qui sont blancs sont (une image) de cette (terre). Ceux qui sont d’une couleur jaune brunâtre [2], sont une image de l’atmosphère. Ainsi il le consacre sur ces (trois) mondes.
3:2:1:44. Et qu’il retourne alors l’extrémité arrière (de la peau) [3] : ainsi, après avoir uni ces mondes entre eux, il le consacre là-dessus.
3:2:1:55. Il s’accroupit alors derrière les deux peaux, le visage tourné vers l’est et le genou (droit) plié ; et tout en les touchant ainsi [4] à un endroit [ p. 27 ] où les cheveux blancs et noirs se rejoignent, il murmure (Vâg. S. IV, 9) : « Vous êtes les images des Rik et des Sâman ; » — une image est sans doute ce qui est conforme [^81] : « Vous êtes conformes aux rik et aux sâmans » veut-il dire par là.
3:2:1:66. ‘Je te touche.’ Or, celui qui est consacré devient un embryon, et entre dans les mètres : c’est pourquoi il a les mains fermées, puisque les embryons ont les mains fermées.
3:2:1:77. Et quand il dit : « Je te touche », il veut dire : « J’entre en toi. » « Protégez-moi jusqu’au terme de ce sacrifice ! » Par là, il dit : « Protégez-moi jusqu’à l’accomplissement de ce sacrifice ! »
3:2:1:88. Il s’agenouille alors, le genou droit sur la peau, avec le texte : « Tu es un refuge, accorde-moi un refuge ! » car la peau (karma) du cerf noir est certes un bien pour les hommes, mais parmi les dieux, c’est un refuge (sarma) : c’est pourquoi il dit : « Tu es un refuge, accorde-moi un refuge. » « Hommage à toi, ne me fais pas de mal ! » Or, celui qui s’élève sur le sacrifice [^81] s’élève sans aucun doute vers un qui est meilleur pour lui ; car la peau de cerf noir est un (moyen de) sacrifice. Par là, il se concilie ce sacrifice, et ainsi ce sacrifice ne lui fait pas de mal : c’est pourquoi il dit : « Hommage à toi, ne me fais pas de mal ! »
3:2:1:99. Il doit d’abord s’asseoir sur la partie postérieure (de la peau). S’il s’asseyait au milieu (de la peau), et que quelqu’un le maudisse en disant : « Il deviendra fou ou tombera la tête la première ! », cela arriverait. Qu’il s’assoie donc d’abord sur la partie postérieure (de la peau).
3:2:1:1010. Il se ceint alors de la zone. Car autrefois, lorsque les Aṅgiras furent consacrés, ils furent saisis de faiblesse, car ils n’avaient préparé d’autre nourriture que du lait rapide. Ils perçurent alors cette (source de) force (à savoir la zone), et cette (source de) force ils la mirent au milieu de leur corps comme un (moyen d’atteindre) la complétude : et ainsi ils atteignirent la complétude. Et ainsi il met maintenant cette (source de) force au milieu de son corps et atteint ainsi la complétude.
3:2:1:1111. Il est fait de chanvre. C’est du chanvre pour être doux. Or, lorsque Pragâpati, devenu embryon, jaillit de ce sacrifice, ce qui était le plus proche de lui, l’amnios, devint des fils de chanvre : c’est pourquoi ils sentent mauvais. Et ce qui était la membrane externe (et le placenta) devint le vêtement du consacré. Or, l’amnios se trouve sous la membrane externe, et c’est pourquoi cette (zone) est portée sous le vêtement. Et de la même manière que Pragâpati, devenu embryon, jaillit de ce sacrifice, ainsi devient-il embryon et jaillit de ce sacrifice.
3:2:1:1212. Il (le cordon) est triple, car la nourriture est triple, la nourriture étant le bétail. (De plus) le père et la mère (sont deux), et ce qui est né est un troisième : c’est donc un triple (cordon).
3:2:1:1313. Il est entrelacé avec une pousse de roseau (muñga), afin de chasser les mauvais esprits, le roseau étant un foudre. Il est tressé à la manière d’une tresse de cheveux. Car s’il était torsadé [5] dans le sens du soleil (de gauche à droite) comme n’importe quel autre cordon, il serait humain ; et s’il était torsadé à l’opposé de la course du soleil, il serait sacré pour les Pères : c’est pourquoi il est tressé à la manière d’une tresse de cheveux.
3:2:1:1414. Il s’en ceint, avec le texte (Vâg. S. IV, 10), ‘Tu es la force des Aṅgiras’, car les Aṅgiras percevaient cette (source de) force ; ‘douce comme la laine, accorde-moi la force !’ il n’y a rien d’obscur là-dedans.
3:2:1:1515. Il relève ensuite le bas de son vêtement (inférieur), avec le texte : « Tu es le pli de Soma. » Car jusqu’alors c’était le pli de lui, le non consacré ; mais maintenant qu’il est consacré, c’est celui de Soma [6] : c’est pourquoi il dit : « Tu es le pli de Soma. »
3:2:1:1616. Il enveloppe ensuite (sa tête) [7]. Car celui qui est consacré devient un embryon ; et les embryons sont enveloppés à la fois par l’amnios et la membrane externe : c’est pourquoi il couvre (sa tête).
3:2:1:1717. Il se couvre du texte : « Tu es le refuge de Vishnu, le refuge du sacrificateur. » Celui qui est consacré devient en effet à la fois Vishnu et sacrificateur ; car lorsqu’il est consacré, il est Vishnu ; et lorsqu’il sacrifie, il est le sacrificateur : c’est pourquoi il dit : « Tu es le refuge de Vishnu, le refuge du sacrificateur. »
3:2:1:1818. Là-dessus, il attache une corne de cerf noir à l’extrémité [ p. 30 ] (de son vêtement [8]). Alors les dieux et les Asuras, tous deux issus de Pragâpati, entrèrent dans l’héritage de leur père Pragâpati : les dieux entrèrent pour l’Esprit et les Asuras pour la Parole. Ainsi, les dieux entrèrent pour le sacrifice et les Asuras pour la parole ; les dieux pour là-bas (le ciel) et les Asuras pour cette (terre).
3:2:1:1919. Les dieux dirent à Yagña (m., le sacrifice) : « Cette Vâk (f., parole) est une femme : fais-lui signe, et elle t’appellera certainement à elle. » Ou peut-être, pensa-t-il lui-même, « Cette Vâk est une femme : je lui ferai signe et elle m’appellera certainement à elle. » Il lui fit signe en conséquence. Elle, cependant, le dédaigna d’abord de loin : et c’est pourquoi une femme, lorsqu’un homme lui fait signe, le dédaigne d’abord de loin. Il dit : « Elle m’a dédaigné de loin. »
3:2:1:2020. Ils dirent : « Fais-lui signe, révérend, et elle t’appellera certainement. » Il lui fit signe ; mais elle ne lui répondit qu’en secouant la tête, pour ainsi dire. C’est pourquoi une femme, lorsqu’un homme lui fait signe, ne lui répond qu’en secouant la tête, pour ainsi dire. Il dit : « Elle ne m’a répondu qu’en secouant la tête. »
3:2:1:2121. Ils dirent : « Fais-lui signe, révérend, et elle t’appellera certainement. » Il lui fit signe, et elle l’appela ; et c’est ainsi qu’une femme appela enfin l’homme. Il dit : « Elle m’a en effet appelé. » [ p. 31 ] 3:2:1:2222. Les dieux pensèrent : « Ce Vâk étant une femme, nous devons prendre garde qu’elle ne le séduise [9]. — Dis-lui : « Viens ici, à l’endroit où je me tiens ! » et annonce-nous son arrivée. » Elle s’approcha alors de l’endroit où il se tenait. C’est pourquoi une femme se rend chez un homme qui habite dans une maison bien tenue. Il leur annonce son arrivée, en disant : « Elle est bien arrivée. »
3:2:1:2323. Les dieux la séparèrent alors des Asuras ; et après s’être emparés d’elle et l’avoir entièrement enveloppée de feu, ils l’offrirent en holocauste, c’était une offrande des dieux [10]. Et en l’offrant avec un vers anushtubh, ils la firent ainsi leur ; et les Asuras, privés de la parole, furent défaits, criant : « He 'lavah ! he 'lavah [11] ! » [ p. 32 ] 3:2:1:2424. Tel était le discours inintelligible qu’ils prononçaient alors, et celui qui parle ainsi est un Mlekkha (barbare). Qu’aucun Brahmane ne parle donc un langage barbare, car tel est le langage des Asuras. C’est ainsi seulement qu’il prive ses ennemis malveillants de la parole ; et quiconque sait cela, ses ennemis, privés de la parole, sont anéantis.
3:2:1:2525. Ce Yagña (sacrifice) désirait Vâk (discours [12]), pensant : « Puis-je m’accoupler avec elle ! » Il s’unit à elle.
3:2:1:2626. Indra pensa alors en lui-même : « Un grand monstre naîtra sûrement de cette union de Yagña et de Vâk : [je dois prendre garde] de peur qu’il ne prenne le dessus sur moi. » Indra lui-même devint alors un embryon et entra dans cette union.
3:2:1:2727. Or, lorsqu’il naquit au bout d’un an, il pensa en lui-même : « Vraiment, ce ventre qui m’a contenu est d’une grande vigueur : [je dois prendre garde] qu’aucun grand monstre n’en naisse après moi, de peur qu’il ne prenne le dessus sur moi ! »
3:2:1:2828. L’ayant saisi et pressé fermement, il l’arracha et le posa sur la tête de Yagña (sacrifice [13]) ; car l’antilope noire est le sacrifice : la peau de cerf noir est la même que ce sacrifice, et la corne de cerf noir est la même que cet utérus. Et parce que c’est en la pressant fermement qu’Indra a arraché (l’utérus), elle (la corne) est donc étroitement liée (au bout du vêtement) ; et comme Indra, [ p. 33 ] étant devenu un embryon, est né de cette union, ainsi est-il (le sacrificateur), après être devenu un embryon, né de cette union (de la peau et de la corne).
3:2:1:2929. Il l’attache (au bout du vêtement) avec la partie ouverte vers le haut, car c’est ainsi que l’utérus porte l’embryon. Il touche ensuite son front avec, près du sourcil droit, avec le texte : « Tu es l’utérus d’Indra », car c’est bien l’utérus d’Indra, puisqu’en y entrant il y entre par là [14], et en naissant il en naît : c’est pourquoi il dit : « Tu es l’utérus d’Indra. »
3:2:1:3030. Là-dessus, il trace (avec la corne) la ligne (‘orientale’), avec le texte : « Faites en sorte que les récoltes soient pleines d’épis ! » Par là, il produit le sacrifice ; car lorsqu’il y a une bonne année, il y a alors abondance (de matière) pour le sacrifice ; mais lorsqu’il y a une mauvaise année, il n’y en a même pas assez pour lui-même : c’est ainsi qu’il produit le sacrifice.
3:2:1:3131. Et que le consacré ne se gratte plus désormais ni avec un morceau de bois ni avec son ongle. Car celui qui est consacré devient un embryon ; et si quelqu’un grattait un embryon soit avec un morceau de bois soit avec son ongle, l’expulsant ainsi, il mourrait [15]. Par la suite, le consacré serait susceptible d’être affecté par la gale ; et — la progéniture (retas) venant après le consacré — cette progéniture serait alors également susceptible de naître avec la gale. Or, son propre ventre [16] ne nuit pas à sa progéniture, et cette corne de cerf noir étant bien son propre ventre, cette (corne) ne le nuit pas ; et c’est pourquoi le consacré doit se gratter avec la corne du cerf noir et rien qu’avec la corne du cerf noir.
3:2:1:3232. Il (l’Adhvaryu) lui tend alors un bâton pour chasser les mauvais esprits, le bâton étant un coup de foudre.
3:2:1:3333. C’est du bois d’Udumbara (Ficus Glomerata), pour qu’il obtienne nourriture et force, - l’Udumbara signifie nourriture et force : c’est donc du bois d’Udumbara.
3:2:1:3434. Il s’étend jusqu’à sa bouche, car jusqu’où s’étend sa force : aussi grande est sa force, aussi grande est-il (le bâton) lorsqu’il s’étend jusqu’à sa bouche.
3:2:1:3535. Il le fait se tenir debout, avec le texte : « Lève-toi, ô arbre, tiens-toi droit ; protège-moi de tout mal jusqu’au but de ce sacrifice ! » par lequel il veut dire : « Debout, protège-moi jusqu’à l’accomplissement de ce sacrifice ! »
3:2:1:3636. C’est seulement maintenant que certains replient leurs doigts vers l’intérieur [17] et retiennent leur parole, car, disent-ils, ce n’est qu’à partir de maintenant qu’il n’aura plus à murmurer quoi que ce soit. Mais qu’il ne le fasse pas ; car de même que si l’on essayait de rattraper un fuyard, mais qu’on ne pouvait le rattraper, de même on ne rattraperait pas le sacrifice. Qu’il replie donc ses doigts vers l’intérieur et retienne sa parole à cette occasion (précédente).
3:2:1:3737. Et lorsque le consacré (après avoir retenu sa parole) prononce soit un rik, soit un sâman, soit un yagus [18], [ p. 35 ] il saisit ainsi le sacrifice d’une manière de plus en plus ferme : qu’il retourne donc ses doigts et retienne sa parole à cette (première) occasion.
3:2:1:3838. Et lorsqu’il retient sa parole – la parole étant un sacrifice – il s’approprie ainsi le sacrifice [19]. Mais lorsque, de sa parole retenue, il émet un son (étranger au sacrifice), alors ce sacrifice, étant libéré, s’envole. Dans ce cas, alors, qu’il murmure soit un rik, soit un yagus adressé à Vishnu, car Vishnu est le sacrifice : par là il s’empare à nouveau du sacrifice ; et c’est l’expiation de cette (transgression).
3:2:1:3939. Alors quelqu’un [20] s’écrie : « Consacré est ce Brahman, consacré est ce Brahman ! » Lui, étant ainsi annoncé, il annonce par là aux dieux : « D’une grande vigueur est celui qui a obtenu le sacrifice ; il est devenu l’un des vôtres : protégez-le ! » Voilà ce qu’il veut dire. Il le dit trois fois, car le sacrifice est triple.
3:2:1:4040. Quant à sa parole « Brâhman », son origine jusqu’ici est incertaine, pour ainsi dire [21] ; car les Rakshas, disent-ils, poursuivent les femmes ici-bas sur terre, et ainsi les Rakshas y implantent leur semence. Mais celui, en vérité, est véritablement né, celui qui est né du Brahman (neutre), du sacrifice : c’est pourquoi il doit appeler même un Râganya, ou un Vaisya, Brâhman, puisque celui qui est né du sacrifice est né du Brahman (et donc un Brâhmana). C’est pourquoi ils disent : « Que personne ne tue un sacrificateur de Soma ; car en (tuant) un sacrificateur de Soma, il devient coupable d’un péché odieux [22] !
3:2:2
[ p. 36 ]
3:2:2:11. Il garde le silence ; et il reste assis en silence jusqu’au coucher du soleil. La raison pour laquelle il garde le silence est la suivante :
3:2:2:22. Par le sacrifice, les dieux ont acquis l’autorité suprême qu’ils exercent désormais. Ils dirent : « Comment notre monde peut-il être rendu inaccessible aux hommes ? » Ils but la sève du sacrifice, comme des abeilles suceraient le miel ; et après avoir vidé le sacrifice et l’avoir dispersé au moyen du poteau sacrificiel, ils disparurent. Et parce qu’ils ont dispersé (yopaya, c’est-à-dire le sacrifice) avec cela, on l’appelle yûpa (poteau) [23].
3:2:2:33. Or, cela fut entendu par les Rishis. Ils rassemblèrent le sacrifice. Comme ce sacrifice fut rassemblè (préparé) [24], ainsi celui qui est consacré rassemblè le sacrifice (en gardant sa parole en lui), car le sacrifice est parole. [ p. 37 ] 3:2:2:44. Quand le soleil s’est couché, il rompt le silence. Or Pragâpati est l’année, puisque le sacrifice est Pragâpati ; et l’année est le jour et la nuit, puisque ces deux révolutions la produisent. Il a été consacré pendant le jour, et il a gagné la nuit : aussi grand que soit le sacrifice, aussi grande soit son étendue, dans cette mesure il l’a gagné avant de rompre le silence.
3:2:2:55. Certains, cependant, le font rompre le silence à la vue du (premier) départ [25], arguant qu’alors le soleil s’est effectivement couché. Mais qu’il ne le fasse pas, car que deviendraient-ils si le ciel était nuageux ? Qu’il rompe donc le silence dès qu’il pense que le soleil s’est couché.
3:2:2:66. Or, certains le font rompre le silence par la formule : « Terre ! Éther ! Ciel ! », arguant qu’ainsi ils fortifient le sacrifice, ils le guérissent. Mais qu’il ne le fasse pas ; car celui qui rompt le silence par cette formule ne fortifie pas le sacrifice, ne le guérit pas.
3:2:2:77. Qu’il rompe plutôt le silence avec celui-ci (Vâg. S. IV, 11), ‘Préparez le fast-food ! préparez le fast-food ! [préparez le fast-food !] Agni est le Brahman, Agni est le sacrifice ; l’arbre est digne du sacrifice.’ Car c’est bien là son sacrifice, c’est là son offrande de havis lors de ce (rite de consécration), tout comme l’Agnihotra l’était auparavant [26]. En préparant ainsi le sacrifice (Soma) au moyen du sacrifice, il établit le sacrifice [ p. 38 ] dans le sacrifice, et poursuit le sacrifice au moyen du sacrifice ; car (la participation à) ce fast-food est en effet poursuivie par lui jusqu’à la pression du Soma. Trois fois il prononce (les premiers mots [27]), car triple est le sacrifice.
3:2:2:88. De plus, il rompt le silence après s’être retourné vers le feu. Celui, en revanche, qui rompt le silence par une autre formule que celle-ci [28], ne fortifie pas le sacrifice, ne le guérit pas. En prononçant la première partie de la formule [29], il énonce la vérité du discours [30].
3:2:2:99. ‘Agni est le Brahman’ (neut.), dit-il, car Agni est en effet le Brahman (sacerdotium) ; — ‘Agni est le sacrifice’, car Agni est en effet le sacrifice ; — ‘l’arbre est propre au sacrifice’, car les arbres [31] sont en effet propres au sacrifice, puisque les hommes ne pourraient pas sacrifier s’il n’y avait pas d’arbres : c’est pourquoi il dit : ‘l’arbre est propre au sacrifice’.
3:2:2:1010. Là-dessus, ils lui préparent le fast-food. Car celui qui est consacré se rapproche des dieux et devient une divinité. Mais la nourriture sacrificielle des dieux doit être cuite, et non crue ; c’est pourquoi ils la font cuire, et il mange ce fast-food [ p. 39 ] (vrata) et ne l’offre pas au feu. La raison pour laquelle il mange le fast-food et ne l’offre pas au feu est la suivante :
3:2:2:1111. Par le sacrifice, les dieux obtinrent l’autorité suprême qu’ils exercent désormais. Ils dirent : « Comment notre monde peut-il être rendu inaccessible aux hommes ? » Ils but la sève du sacrifice, comme des abeilles suceraient le miel ; et, après avoir vidé le sacrifice et l’avoir dispersé au moyen du poteau sacrificiel, ils disparurent. Et parce qu’ils l’ont dispersé (yopaya), c’est pourquoi on l’appelle yûpa (poteau).
3:2:2:1212. Or, cela fut entendu par les Rishis. Ils rassemblèrent le sacrifice. De même que ce sacrifice fut rassemblè, ainsi celui qui est consacré devient maintenant le sacrifice, car c’est lui qui le porte, qui le produit. Et quelle que soit la sève du sacrifice qui a été aspirée et vidée, il la restitue maintenant en buvant à petites gorgées le lait de jeûne et en ne l’offrant pas au feu ; car, assurément, s’il l’offrait au feu, il ne reconstituerait pas (le sacrifice). Mais qu’il pense néanmoins (qu’il fait cela) en sacrifiant et non l’inverse.
3:2:2:1313. Car, en vérité, ces airs vitaux naissent de l’esprit, doté d’esprit [32], de pouvoir intelligent [33] : Agni est la parole ; Mitra et Varuna sont l’expiration et l’inspiration ; Âditya (le soleil) est l’œil ; et les Tous-Dieux sont l’oreille, — c’est à ces divinités qu’il fait ainsi offrande.
3:2:2:1414. Certains ajoutent du riz et de l’orge au lait de jeûne du premier jour, en arguant : « Au moyen de ces deux substances (rasa), nous rétablissons la partie du sacrifice qui a été aspirée et drainée ; et, si [ p. 40 ] la vache vrata ne produit pas de lait, elle peut préparer son jeûne avec celle de ces (céréales) qu’elle souhaite ; et ainsi le riz et l’orge sont « saisis » par elle. » Mais qu’il ne fasse pas cela ; car celui qui ajoute du riz et de l’orge (au lait) ne reconstitue pas le sacrifice ni ne le guérit. Qu’il n’ajoute donc que l’une ou l’autre (céréale). Le riz et l’orge constituent sans aucun doute la matière première de son offrande (au sacrifice de la nouvelle lune et de la pleine lune), et lorsqu’ils deviennent sa matière première, il les « saisit » également. Si la vache vrata ne donne pas de lait, qu’il prépare le repas de celle qu’il désire.
3:2:2:1515. Certains, encore, ajoutent au jeûne (vrata) du premier jour toutes sortes de légumes et d’assaisonnements parfumés, arguant : « Si une maladie lui arrivait, il pourrait la guérir par ce qu’il veut, comme s’il la guérissait par le lait de jeûne [34]. » Mais qu’il ne fasse pas cela, de peur de faire ce qui est néfaste au sacrifice ; car ces gens-là font, lors du sacrifice, ce qui est un acte humain, et ce qui est néfaste au sacrifice est assurément ce qui est humain. Si une maladie devait arriver à celui qui est consacré, qu’il la guérisse par ce qu’il veut ; car l’achèvement est convenable [35].
3:2:2:1616. Il (l’Adhvaryu) lui tend le fast-food, après avoir laissé passer le temps ordinaire (du repas), à savoir le lait du soir dans la dernière partie de la nuit, et le lait du matin dans l’après-midi, par souci de distinction : il distingue ainsi le divin de l’humain.
3:2:2:1717. Et lorsqu’il s’apprête à lui remettre le fast-food, il lui fait toucher de l’eau [36], avec le texte : « Pour la protection, nous tournons nos pensées vers la dévotion divine, la source de la miséricorde suprême [37], la dispensatrice de gloire et la porteuse de sacrifices [38] : qu’elle fasse prospérer nos voies, selon notre désir ! » Auparavant, en effet, c’était pour un repas humain qu’il se purifiait, mais maintenant c’est pour l’amour de la dévotion divine : c’est pourquoi il dit : « Pour l’amour de l’assistance, nous tournons nos pensées vers la dévotion divine, la source de la miséricorde suprême, la dispensatrice de gloire, la porteuse de sacrifices : qu’elle [ p. 42 ] fais prospérer nos voies, selon notre désir !’ Chaque fois que, étant sur le point de prendre un fast-food, il touche de l’eau, qu’il la touche avec cette même (formule).
3:2:2:1818. Là-dessus, il boit le fast-food, avec le texte : « Que les dieux nous favorisent, nous qui sommes nés de l’esprit, et dotés d’esprit [39], et de pouvoir intelligent ! Qu’ils nous protègent ! Salut à eux ! » Ainsi, ce (fast-food) devient pour lui (par le biais du Svâhâ) comme une oblation consacrée par le Vashat.
3:2:2:1919. Après avoir bu le fast-food, il touche son nombril [40], avec le texte (Vâg. S. IV, 12), ‘Vous, eaux qui avez été bues, puissiez-vous devenir savoureuses et propices en nous ! puissent-elles nous être agréables, nous libérant de la maladie, de la faiblesse et du péché, elles sont le divin, l’immortel, le saint !’ Or, celui qui est consacré se rapproche des dieux et devient l’une des divinités ; mais la nourriture sacrificielle des dieux n’est pas augmentée (avec d’autres matières) : donc, si en remettant le fast-food (au consacré) il l’augmente (avec d’autres laits), il commet une faute et rompt le jeûne. Or, cette (formule) est l’expiation de cette (transgression), et ainsi cette faute n’est pas commise par lui, et il ne rompt pas le jeûne (ou le vœu) : c’est pourquoi il dit : « Vous, eaux… ! » Chaque fois qu’après avoir bu le fast-food, il touche son nombril, qu’il le touche avec cette (formule) ; car qui sait si (ou non) celui qui donne le fast-food (au consacré) l’augmente (avec un autre lait) [41] !
3:2:2:2020. Lorsqu’il a l’intention d’uriner, il prend une motte de terre ou un autre objet au moyen d’une corne de cerf, avec le texte (Vâg. S. IV, 13) : « Ceci (ô Terre) est ta couverture digne du culte. » Car cette terre est vraiment divine et sert de lieu au culte des dieux : elle ne doit pas être souillée par celui qui est consacré. Ayant soulevé cette couverture sacrificiellement pure [42], il se soulage maintenant sur son corps impur, avec la formule : « Je ne rejette pas de progéniture, mais des eaux », car c’est bien ce qu’il fait [43] ; « Délivrant du trouble, et consacré par Svâhâ », car ils délivrent en effet du trouble ce qui est comprimé à l’intérieur : c’est pourquoi il dit : « Délivrant du trouble », « consacré par Svâhâ, entrez sur la terre ! » ce par quoi il veut dire : « Étant devenus des offrandes, entrez sur la terre, apaisés ! »
3:2:2:2121. Là-dessus, il jette à nouveau la motte de terre, avec le texte : « Unissez-vous à la terre ! » car vraiment cette terre est divine, et sert de lieu de culte aux dieux : elle ne doit pas être souillée par celui qui est consacré. Ayant soulevé cette [ p. 44 ] enveloppe sacrificiellement pure, il s’est soulagé sur son corps impur, et maintenant lui restitue cette enveloppe pure : c’est pourquoi il dit : « Unissez-vous à la terre ! »
3:2:2:2222. Il s’abandonne alors à Agni (le feu) pour protection et s’allonge pour dormir. Car celui qui est consacré se rapproche des dieux et devient une divinité ; mais les dieux ne dorment pas, tant qu’il n’est pas insomniaque ; et Agni étant le Seigneur des vœux aux dieux, c’est à lui qu’il s’en remet maintenant et s’allonge pour dormir, avec le texte (Vâg. S. IV, 14) : « Ô Agni, sois un bon éveilleur : puissions-nous nous ressourcer pleinement ! » par lequel il dit : « Ô Agni, réveille-toi : nous allons dormir ! » — « Protège-nous sans relâche ! » par lequel il veut dire : « Protège-nous avec soin ! » — « Fais-nous réveiller à nouveau ! » par quoi il veut dire : « Ordonnez qu’après nous être reposés ici, nous puissions nous réveiller en toute sécurité. »
3:2:2:2323. Et lorsqu’il s’est endormi et ne veut plus se rendormir, (l’Adhvaryu) lui fait murmurer le texte (Vâg. S. IV, 15) : « La pensée et la vie me sont revenues, le souffle et l’âme me sont revenus, l’œil et l’oreille me sont revenus » ; car tout cela le quitte quand il dort ; le souffle seul ne le fait pas ; et après qu’il s’est endormi, il s’unit à nouveau à eux : c’est pourquoi il dit : « La pensée et la vie me sont revenues… » — « Puisse Agni Vaisvânara, l’inattaquable conservateur des vies, nous préserver du malheur et de la honte ! » par quoi il veut dire : « Puisse Agni nous sauver de toute erreur (qui pourrait être commise) en cette occasion, que ce soit par le sommeil ou autrement » : c’est pourquoi il dit : « Puisse Agni Vaisvânara, le sauveur inattaquable des vies, nous préserver du malheur et de la honte ! »
3:2:2:2424. Car, lorsque celui qui est consacré prononce quelque chose [ p. 45 ] qui est étranger au vœu, ou lorsqu’il se met en colère, il commet une faute et rompt son vœu, car la répression de la colère convient à celui qui est consacré. Or, Agni est le Seigneur des vœux parmi les dieux, — c’est donc à lui qu’il recourt (Vâg. S. IV, 16 ; Rig-veda VIII, II, 7) : « Toi, ô Agni, tu es le divin gardien des vœux parmi les hommes, à qui la louange est due lors des sacrifices. » C’est donc son expiation pour cela (la transgression) ; et ainsi cette faute n’est pas commise par lui, et il ne rompt pas son vœu : c’est pourquoi il dit : « Toi, ô Agni, tu es le divin gardien des vœux parmi les hommes, à qui la louange est due lors des sacrifices. »
3:2:2:2525. Et quel que soit le cadeau que les gens lui offrent [44], il (l’Adhvaryu) lui fait prononcer le texte : « Donne ceci, ô Soma, apporte-en davantage ! » car c’est bien Soma qui s’approprie pour le consacré tout ce que les gens lui offrent : quand il dit : « Donne ceci, ô Soma », il veut dire : « Donne-nous cela, ô Soma » ; et par « Apporte-en davantage », il veut dire : « Va nous en chercher davantage ! » — « Le divin Savitri, le dispensateur de richesses, nous a accordé des richesses » ; par quoi ce don est poussé par Savitri en vue de dons supplémentaires.
3:2:2:2626. Avant le coucher du soleil, il (l’Adhvaryu) dit : « Consacré, retiens ta parole ! » et après le coucher du soleil, il libère la parole. Avant le lever du soleil, il dit : « Consacré, retiens ta parole ! » et après le lever du soleil, il libère [ p. 46 ] sa parole, par souci de continuité : avec la nuit, il continue le jour, et avec le jour la nuit.
3:2:2:2727. Que le soleil ne se couche pas sur lui lorsqu’il demeure ailleurs (que dans la salle) ; et que le soleil ne se lève pas sur lui lorsqu’il dort. Car si le soleil se couchait sur lui lorsqu’il demeure ailleurs, il (le soleil) le priverait de la nuit ; et si le soleil se levait sur lui lorsqu’il dort, il le priverait du jour : il n’y a pas d’expiation pour cela, c’est pourquoi il faut absolument l’éviter. Avant le bain purificatoire, il ne doit pas entrer dans l’eau, ni pleuvoir sur lui ; car il est inconvenant qu’il entre dans l’eau, ou qu’il pleuve sur lui, avant le bain purificatoire. De plus, il parle avec hésitation, et non avec effusion, comme on le fait habituellement [45]. La raison pour laquelle il parle avec hésitation, et non avec effusion, est la suivante :
3:2:2:2828. Par le sacrifice, les dieux obtinrent l’autorité suprême qu’ils exercent désormais. Ils dirent : « Comment notre monde peut-il être rendu inaccessible aux hommes ? » Ils but la sève du sacrifice, comme des abeilles suceraient le miel ; et, après avoir vidé le sacrifice et l’avoir dispersé au moyen du poteau sacrificiel, ils disparurent. Et parce qu’ils l’ont dispersé (yopaya), c’est pourquoi on l’appelle yûpa (poteau).
3:2:2:2929. Or, cela fut entendu par les Rishis. Ils ramassèrent le sacrifice ; et comme ce sacrifice fut ramassé, ainsi celui qui est consacré ramassât maintenant le sacrifice (en retenant sa parole), car le sacrifice est parole. Et quelle que soit la partie du sacrifice [ p. 47 ] qui fut alors aspirée et vidée, il la restitue maintenant en prononçant sa parole avec hésitation et non avec effusion à la manière d’un langage ordinaire. Car s’il parlait avec effusion à la manière d’un langage ordinaire, il ne restituerait pas (la sève du sacrifice) ; c’est pourquoi il prononce sa parole avec hésitation et non avec effusion à la manière d’un langage ordinaire.
3:2:2:3030. Il s’oint en vérité, c’est pour la parole qu’il s’oint [46], puisqu’il s’oint pour le sacrifice, et le sacrifice est la parole. Dhîkshita (l’oint) est sans doute le même que dîkshita (le consacré).
3:2:3
3:2:3:11. Il prépare la bouillie de riz de la Prâyanîya pour Aditi. Or, tandis que les dieux étalaient (accomplissaient) le sacrifice sur cette (terre), ils l’excluaient (la terre) du sacrifice. Elle pensa : « Comment se fait-il qu’en étalant le sacrifice sur moi, ils m’excluent du sacrifice ? » et confondirent leur sacrifice : ils ne connaissaient pas ce sacrifice. [ p. 48 ] 3:2:3:22. Ils dirent : « Comment se fait-il que notre sacrifice ait été confondu, alors que nous l’avons étendu sur cette (terre) ? Comment se fait-il que nous ne le connaissions pas ? »
3:2:3:33. Ils dirent : « En étendant le sacrifice sur elle, nous l’avons exclue du sacrifice ; c’est elle qui a confondu notre sacrifice, recourons à elle ! »
3:2:3:44. Ils dirent : « Quand nous étendions le sacrifice sur toi, comment se fait-il qu’il soit devenu confus, que nous ne le sachions pas ? »
3:2:3:55. Elle dit : « En étalant le sacrifice sur moi, vous m’avez exclue du sacrifice ; c’est pourquoi j’ai confondu votre sacrifice. Mettez-moi de côté une part ; alors vous verrez le sacrifice, alors vous le reconnaîtrez ! »
3:2:3:66. « Qu’il en soit ainsi ! » dirent les dieux : « À toi, en vérité, sera l’oblation d’ouverture (prâyanîya [47]), et à toi l’oblation de conclusion (udayanîya) ! » C’est pourquoi la Prâyanîya et l’Udayanîya (pap) appartiennent toutes deux [ p. 49 ] à Aditi ; car Aditi est vraiment cette (terre). Alors ils virent et étendirent le sacrifice.
3:2:3:77. Ainsi, lorsqu’il prépare la bouillie de riz de la Prâyanîya pour Aditi, il le fait dans le but de voir le sacrifice : « Après avoir vu le sacrifice, j’achèterai (le Soma) et je le répandrai » ; pensant ainsi préparer la bouillie de la Prâyanîya pour Aditi. La nourriture sacrificielle avait été préparée, mais l’offrande n’avait pas encore été faite à la divinité (Aditi),
3:2:3:88. Lorsque Pathyâ Svasti [48] leur apparut, ils lui offrirent une offrande, car Pathyâ Svasti (le souhait d’un « bon voyage ») est une parole, et le sacrifice est aussi une parole. Ainsi, ils perçurent le sacrifice et le répandirent.
3:2:3:99. Alors Agni leur apparut ; ils lui offrirent, ce qui leur permit de percevoir la part du sacrifice qui était de la nature d’Agni. Or, de la nature d’Agni est ce qui est sec dans le sacrifice : c’est ainsi qu’ils le percevirent et le répandirent.
3:2:3:1010. Alors Soma leur apparut ; ils lui offrirent ; et ils perçurent ainsi la partie du sacrifice qui était de la nature de Soma. Or, de la nature de Soma est ce qui est humide dans le sacrifice : c’est ainsi qu’ils perçurent et répandirent.
3:2:3:1111. Alors Savitri leur apparut ; ils lui offrirent une offrande. Or, Savitri représente le bétail, et le sacrifice signifie aussi le bétail : c’est ainsi qu’ils perçurent et étendirent le sacrifice. Ensuite, ils offrirent à la divinité (Aditi), pour qui la nourriture sacrificielle avait été préparée.
3:2:3:1212. C’est donc à ces cinq mêmes divinités qu’il offre. Car ce sacrifice, une fois jeté en désordre, [ p. 50 ] était en cinq parties ; et c’est grâce à ces cinq divinités qu’ils le reconnurent.
3:2:3:1313. Les saisons furent confondues, les cinq : c’est grâce à ces mêmes cinq divinités qu’elles les reconnurent.
3:2:3:1414. Les régions furent confondues, les cinq : c’est grâce à ces mêmes cinq divinités qu’elles les reconnurent.
3:2:3:1515. Par Pathyâ Svasti ils reconnurent la région du nord (supérieure) : c’est pourquoi la parole sonne plus haut ici [49] parmi les Kuru-Pañkâlas ; car elle (Pathyâ Svasti) est en réalité la parole, et par elle ils reconnurent la région du nord, et à elle appartient la région du nord.
3:2:3:1616. C’est par Agni qu’ils ont reconnu la région orientale : c’est pourquoi ils ont emmené Agni de derrière vers l’est [50], et lui ont rendu hommage ; car c’est par lui qu’ils ont reconnu la région orientale, et c’est à lui qu’appartient la région orientale.
3:2:3:1717. C’est par Soma qu’ils ont reconnu la région du sud : c’est pourquoi, après avoir acheté le Soma, ils le conduisent du côté sud ; et c’est pourquoi ils disent que Soma est sacré pour les Pères ; car c’est par lui qu’ils ont reconnu la région du sud, et c’est à lui qu’appartient la région du sud.
3:2:3:1818. Par Savitri, ils reconnurent la région occidentale, car Savitri est là-bas (le soleil brûlant) : c’est pourquoi il va vers l’ouest, car par lui ils reconnurent la région occidentale, et à lui appartient la région occidentale. [ p. 51 ] 3:2:3:1919. Par Aditi, ils reconnurent la région supérieure, car Aditi est ceci (la terre) : c’est pourquoi les plantes et les arbres poussent vers le haut sur elle ; car par elle ils reconnurent la région supérieure, et à elle appartient la région supérieure.
3:2:3:2020. L’accueil hospitalier [51] (du roi Soma) est en vérité la tête du sacrifice, et les oblations d’ouverture et de fermeture en sont les bras. Mais les bras sont de chaque côté de la tête, et donc ces deux oblations, la Prâyanîya et l’Udayanîya, sont faites de chaque côté (avant et après) de la réception.
3:2:3:2121. Or, ils disent que tout ce qui est fait à la Prâyanîya doit être fait à l’Udayanîya [52], et le barhis (couverture d’herbe de l’autel), qui est utilisé à la Prâyanîya, est également utilisé à l’Udayanîya : il le met de côté, après l’avoir retiré (de l’autel). Le pot (dans lequel la bouillie de riz a été cuite) il le met de côté avec les restes de pâte grillés, et (il fait de même) la louche du pot après l’avoir essuyée. Et les prêtres qui officient pendant la Prâyanîya, officient également à l’Udayanîya. Et à cause de cette performance identique au sacrifice, les deux bras sont semblables et de même forme.
3:2:3:2222. Mais qu’il ne le fasse pas de cette manière. Qu’il jette plutôt [53] (au moment opportun) les barhis et la louche après (le prastara, dans le feu [54]), et qu’il mette le pot de côté après l’avoir rincé. Les prêtres qui officient pendant la Prâyanîya, officient aussi à l’Udayanîya ; mais s’ils (entre-temps [ p. 52 ] ont quitté cette vie, d’autres peuvent officier à leur place. C’est parce qu’il offre aux mêmes divinités, et les mêmes oblations, que les deux bras sont semblables et de même forme.
3:2:3:2323. À cinq divinités il offre à la Prâyanîya, et à cinq à l’Udayanîya : il y a donc cinq doigts ici et cinq là. Cette (offrande de la Prâyanîya) se termine par le Samyu. Ils n’accomplissent pas de Patnîsamyâgas [55]. Car les bras sont sur la partie antérieure du corps, et la partie antérieure du sacrifice est parfaite par cela (cérémonie d’ouverture). C’est pourquoi il se termine par le Samyu, et pourquoi aucun Patnîsamyâgas n’est accompli.
3:2:4
3:2:4:11. Or, Soma était dans le ciel, et les dieux étaient ici, sur terre. Les dieux désirèrent : « Si seulement Soma venait à nous ; nous pourrions sacrifier avec lui, quand il viendra. » Ils créèrent ces deux illusions, Suparnî et Kadrû. Le chapitre sur les foyers (dhishnya [56]) explique comment cette affaire de Suparnî et Kadrû se produisit.
3:2:4:22. Gâyatrî s’envola vers Soma pour eux. Tandis qu’elle l’emportait, le Gandharva Visvâvasu le lui déroba. Les dieux le savaient : « Soma a certes été enlevé de là-haut (le ciel), mais il ne vient pas à nous, car les Gandharvas l’ont volé. » [ p. 53 ] 3:2:4:33. Ils dirent : « Les Gandharvas aiment les femmes : envoyons-leur Vâk (discours), et elle reviendra à nous avec Soma. » Ils leur envoyèrent Vâk, et elle revint à eux avec Soma.
3:2:4:44. Les Gandharvas la poursuivirent et dirent : « Soma sera à toi, et Vâk à nous [57] ! » « Qu’il en soit ainsi ! » dirent les dieux ; « mais si elle préfère venir ici, ne l’emmenez pas de force : faisons-lui la cour ! » Ils la courtisèrent en conséquence.
3:2:4:55. Les Gandharvas lui récitèrent les Védas en disant : « Voyez comme nous le savons, voyez comme nous le savons [58] ! »
3:2:4:66. Les dieux créèrent alors le luth et s’assirent, jouant et chantant, en disant : « Ainsi nous te chanterons, ainsi nous t’amuserons ! » Elle se tourna vers les dieux ; mais, en vérité, elle se tourna vers eux en vain, car elle se détourna d’eux, occupée à louer et à prier, pour danser et chanter. C’est pourquoi, même de nos jours, les femmes s’adonnent à des choses vaines : car c’est de cette façon que Vâk s’y tourna, et d’autres femmes firent comme elle. Et c’est donc vers celui qui danse et chante qu’elles se tournent le plus volontiers [59].
3:2:4:77. Soma et Vâk étaient ainsi tous deux avec les dieux. Or, lorsqu’il achète Soma, il le fait afin de pouvoir sacrifier avec lui, une fois obtenu, pour sa (propre) obtention (de la félicité céleste [60]) ; car celui qui [ p. 54 ] sacrifie avec un Soma qui n’a pas été acheté, sacrifie avec un Soma qui n’a pas été (correctement) obtenu [61].
3:2:4:88. En premier lieu, il verse le beurre, qui reste dans la cuillère dhruvâ, en quatre parties dans le guhû ; et après avoir attaché un morceau d’or avec un brin d’herbe d’autel [62], et l’avoir déposé (dans le guhû), il offre (le beurre), pensant : « Je vais offrir avec du lait pur » ; car le lait et l’or ont la même origine, puisque tous deux sont issus de la semence d’Agni [63].
3:2:4:99. Il pose la pièce d’or, avec le texte (Vâg. S. IV, 17) : « Ceci (le beurre) est ton corps, ô brillant (Agni) ! ceci (l’or) est ta lumière », car cet or est en effet lumière : « unis-toi à elle et obtiens la splendeur ! » Quand il dit : « Unis-toi à elle », il veut dire : « Mêle-toi à elle » ; et quand il dit : « Obtiens la splendeur », — splendeur signifiant Soma, — il veut dire : « Obtiens Soma. »
3:2:4:1010. Et comme les dieux l’envoyèrent alors (Vâk) à Soma, il l’envoie maintenant à Soma ; et la vache pour laquelle le Soma est acheté étant en réalité Vâk, c’est elle qu’il gratifie par cette offrande, pensant : « Avec elle, une fois satisfait, j’achèterai le Soma. »
3:2:4:1111. Il offre, avec le texte, « Tu es le chanteur de louanges [64] », — car ce (mot ‘gûh’), le « chanteur de louanges », est l’un de ses noms (de Vâk) ; — « soutenu par l’Esprit », — notre parole [ p. 55 ] est en effet soutenue par l’esprit, parce que l’Esprit précède [65] la Parole (et l’incite), « Parle ainsi ! Ne dis pas cela ! » car, sans l’Esprit, la Parole parlerait en effet de manière incohérente : c’est pourquoi il dit : « Soutenue par l’Esprit. »
3:2:4:1212. ‘Agréable à Vishnu’, ce par quoi il veut dire, ‘Agréable à Soma que nous approchons [66].’ [Il poursuit, Vâg. S. IV, 18], ‘Inspiré par toi d’une véritable inspiration’, ce par quoi il veut dire, ‘Sois d’une véritable inspiration ! Va à Soma pour nous !’ — ‘Puisse-je obtenir un soutien pour mon corps, Svâhâ !’ car celui qui atteint la fin du sacrifice, obtient en effet un soutien pour son corps : il veut donc dire par là, ‘Puisse-je atteindre la fin du sacrifice !’
3:2:4:1313. Là-dessus, il sort la pièce d’or (de la cuillère), par laquelle il donne de l’or aux hommes ; mais s’il offrait (le beurre) avec l’or, il jetterait sans doute l’or loin des hommes, et aucun or ne serait alors gagné parmi les hommes.
3:2:4:1414. Il le sort, avec le texte : « Tu es pur, tu resplendis, tu es immortel, tu es sacré pour tous les dieux. » Lorsque, après avoir offert le lait entier, il dit maintenant : « Tu es pur… », il est en effet pur, et resplendissant, et immortel, et sacré pour tous les dieux. Après avoir détaché le brin d’herbe, il le jette sur les barhis et attache une ficelle autour de l’or [67].
3:2:4:1515. Ayant alors pris du beurre une seconde fois en [ p. 56 ] quatre parts, il dit : « Sacrificateur, tiens-toi derrière [68] ! » Ils ouvrent les portes (sud et est) [69] de la salle (et sortent). Du côté droit (de la porte d’entrée) s’approche la vache Soma [70] : (en la faisant) ainsi avancer [71], il l’a envoyée (à Soma) ; car la vache Soma est en réalité Vâk : c’est elle qu’il a gratifiée par cette offrande, pensant : « Avec elle, une fois satisfaite, j’achèterai Soma. »
3:2:4:1616. S’étant approché d’elle, il (l’Adhvaryu) la salue avec le texte (Vâg. S. IV, 19) : « Tu es la pensée, tu es l’esprit », car la parole, sans aucun doute, parle en accord avec la pensée, avec l’esprit [72] ; « Tu es l’intelligence, tu es le Dakshinâ [73] », car c’est au moyen de leur intelligence respective [74] que les gens cherchent à gagner leur vie, soit en récitant (le Véda), soit en parlant facilement [75], soit en chantant : c’est pourquoi il dit : « Tu es l’intelligence » ; et il l’appelle « Dakshinâ » (don aux prêtres), car elle est en effet la Dakshinâ ; — [ p. 57 ] « Tu es suprême, tu es digne d’adoration », — car elle est en effet suprême et digne d’adoration ; — « Tu es Aditi, la double tête », — dans la mesure où, par son intermédiaire (Vâk, la parole), il dit la bonne chose de manière incorrecte, et met en dernier ce qui vient en premier, et en premier ce qui vient en dernier, c’est pourquoi elle est à deux têtes : c’est pourquoi il dit : « Tu es Aditi, la double tête [76]. »
3:2:4:1717. « Sois pour nous un succès (en allant) en avant et un succès (en revenant) ! » Quand il dit « Sois pour nous un succès (en allant) en avant », il veut dire « Va (chercher) du Soma pour nous ! » Et quand il dit « Sois un succès (en revenant) en arrière », il veut dire « Reviens vers nous avec du Soma ! » C’est pourquoi il dit « Sois pour nous un succès (en allant) en avant et un succès (en revenant) ! »
3:2:4:1818. « Que Mitra te lie par le pied ! » Car cette corde, sans aucun doute, est de Varuna ; et si elle (la vache) était attachée avec une corde, elle serait (sous le pouvoir) de Varuna. Et, d’un autre côté, si elle n’était pas attachée du tout, elle serait incontrôlable. Or, ce qui est de Mitra n’est pas de Varuna ; et comme (une vache), si elle est attachée avec une corde, est sous contrôle, ainsi en est-il de celui-ci lorsqu’il dit : « Que Mitra te lie par le pied ! »
3:2:4:1919. ‘Que Pûshan garde tes chemins !’ Or Pûshan est cette Terre, et quiconque est la gardienne de ses chemins [77], il ne trébuche à aucun moment : c’est pourquoi il dit : ‘Que Pûshan garde tes chemins !’
3:2:4:2020. ‘Pour Indra comme guide suprême’ ; - par quoi il dit, ‘Que sa mère soit bien gardée !’ [Il [ p. 58 ] poursuit, Vâg. S. IV, 20], ‘Que ta mère t’accorde la permission, ton père, ton propre frère, ton compagnon de troupeau !’ où il dit : « Va chercher Soma pour nous, avec la permission de toute ta famille. » — « Ô déesse, va vers le dieu », — car c’est en effet en tant que déesse, comme Vâk, qu’elle va vers un dieu, vers Soma : c’est pourquoi il dit : « Ô déesse, va vers le dieu » ; — « Vers Soma pour l’amour d’Indra ! » Indra est vraiment la divinité du sacrifice : c’est pourquoi il dit : « Vers Soma pour l’amour d’Indra. » « Que Rudra te guide ! » il dit cela pour sa sécurité, car le bétail ne peut pas passer au-delà de Rudra [78]. « Salut à toi ! reviens, avec Soma pour compagnon ! » où il dit : « Salut à toi, reviens vers nous avec Soma ! »
3:2:4:2121. De même qu’à cette époque les dieux l’envoyèrent à Soma, et qu’elle revint vers eux avec Soma, de même il l’envoie maintenant à Soma, et elle revient vers lui avec Soma.
3:2:4:2222. Et comme les dieux la courtisèrent alors avec les Gandharvas, et qu’elle se tourna vers les dieux, de même le sacrificateur la courtise maintenant, et elle se tourne vers le sacrificateur. Ils la conduisent (la vache Soma) vers le nord (jusqu’à l’endroit où le Soma doit être vendu) ; car le nord est le quartier des hommes, et donc celui du sacrificateur, c’est pourquoi ils la conduisent vers le nord.
26:1 Les deux peaux sont assemblées à l’intérieur et tendues sur le sol au moyen de chevilles en bois enfoncées dans le sol et passées à travers des trous tout autour du bord des peaux ; les côtés poilus de ces dernières restent à l’extérieur (en haut et en bas). À leurs parties postérieures, elles sont attachées ensemble au moyen d’une lanière passée à travers les trous et attachée ensemble en boucle. ↩︎
26:2 Yâny eva babhrûniva harîni. Le texte de Kânva dit : Yâny eva madhye babhrûni vâ harîni vâ, « ceux du centre (ou entre le noir et le blanc) qui sont soit bruns, soit jaunes (gris). » ↩︎
26:3 D’après Kâty. VII, 3, 21, il semblerait que les deux pieds postérieurs, ou l’un d’eux, doivent être pliés en deux (à la jointure) et cousus en dessous. D’après les Sûtras du Yagus Noir, au contraire, le pied antérieur droit est retourné en dessous. ↩︎
26:4 Selon les Sûtras des Yagus Noirs, il doit toucher à la p. 27 fois le poil blanc avec son pouce et le noir avec son index. Sây. sur Taitt. S. I, 2, 2 (vol. i, p. 297). ↩︎
27 : 1 Sreyâmsam vâ esha upâdhirohati yo manushyah san yagñam upâdhirohati. Recension du Kânva. ↩︎
29:1 Tordu et tressé est ici exprimé par le même terme « srishta ». ↩︎
29:2 Littéralement, mais maintenant (étant celui) de (lui) le consacré, (c’est celui) de Soma. ↩︎
29:3 Avec son vêtement de dessus, ou, selon d’autres, avec un turban. Kay. VII, 3, 28 scholl. ↩︎
30:1 Les Mâdhyandinas attachaient la corne à l’extrémité non tissée (thrum, dasâ) du vêtement inférieur qui était passé à travers (par. 13) et ensuite laissé pendre devant. Les Kânvas, d’autre part, l’attachaient à l’ourlet du vêtement supérieur (uttarasike! texte Kânva) ; cf. Kâty. VII, 3, 29 scholl. ↩︎
31:1 Yoshâ vâ iyam vâg yad enam na yuvitâ. Le dicton de Saint-Pétersbourg (sv yu) l’interprète différemment : « Cette Vâk est en effet une femme, puisqu’elle ne souhaite pas l’attirer vers elle (c’est-à-dire puisqu’elle ne veut pas qu’il s’approche d’elle). » Sâyana, quant à elle, l’explique de manière elliptique : « Puisqu’elle ne l’a pas rejoint (on ne peut pas lui faire confiance). » Le texte de Kânva dit : Ta u ha devâ bibhayâm kakrur yoshâ vâ iyam iti yad vâ enam na yuvîteti. Français Peut-être devrions-nous aussi lire dans notre passage « yuvîta » (comme proposé par Delbrück, Syntact. Forschungen III, p. 79), et traduire : « En vérité, Vâk est une femme : (il est à craindre) qu’elle ne le séduise [ou, il est à espérer qu’elle ne le séduise pas[c’est-à-dire de telle sorte que Yagña tombe également dans le partage des Asuras] » ; « Dass sie ihn nur nicht an sich fesselt ! » Pour des constructions elliptiques similaires avec yad et l’optatif, voir les paragraphes 26 et 27 ; et II, 2, 4, 3 [‘Dass er mich nur nicht auffrisst!’]; IV, 3, 5, 3 (« Dass uns nur die Rakshas nichts zu Leide thun ! ») ; IV, 6, 9, 1. On s’attendrait ici à un « iti ». ↩︎
31:2 Et par conséquent, il n’est pas nécessaire que la part des prêtres, etc., en soit prélevée. ↩︎
31:3 Selon Sâyana, 'He ‘lavo’ signifie 'He ‘rayo (c’est-à-dire ho, les méchants (ennemis))!’ que les Asuras étaient incapables de prononcer correctement. Le texte Kânva, cependant, se lit, te hâttavâko 'surâ hailo haila ity etâm ha vâkam vadantah parâbabhûvuh; (? i, e. He p. 32 ilâ, ‘ho, parole.’) Une troisième version de ce passage semble être mentionnée dans le Mahâbhâshya (Kielh.), p. 2. ↩︎
32:1 Comparez la légende correspondante sur Yagña et Dakshinâ (honoraires des prêtres), Taitt. S. VI, 1, 3, 6. ↩︎
32:2 ‘Yagñasya sîrshan;’ on s’attendrait à ‘krishna(sâra)sya sîrshan.’ Le Taitt. S. lit ‘tâm mrigeshu ny adadhât.’ ↩︎
33:1 Dans le texte Kânva, ‘atah (avec)’ fait référence à la tête du sacrificateur, — sa yak khirasta upasprisaty ato vâ enâm etad agre pravisan pravisaty ato vâ agre gâyamâno gâyate tasmâk khirasta upasprisati. ↩︎
33:2 Apâsyan mrityet = apagakkhan mritim prâpnuyât, Sây.—? apâsyet, ‘il le forcerait à sortir et il mourrait.’ Le texte de Kânva dit simplement ‘ayam mrityet (!).’ ↩︎
34:1 C’est-à-dire le ventre d’où il (le sacrificateur) est né. ↩︎
34:2 II, 1, 3, 25. ↩︎
34:3 C’est-à-dire en murmurant les formules mentionnées ci-dessus, III, 2, 1, 5 seq. ↩︎
35:1 Ou bien, le met en lui-même, l’enferme en lui-même. ↩︎
35:2 C’est-à-dire quelqu’un d’autre que l’Adhvaryu, à savoir le Pratiprasthâtri ou une autre personne, Kâty. VII, 4, 11 scholl. ↩︎
35:3 C’est-à-dire, dans la mesure où il peut être d’origine Rakshas ↩︎
35:4 Viz. du crime de brahmanicide (brahmahatyâ). ↩︎
36:1 Le professeur Whitney (American Journal of Philology, III, p. 402) propose de prendre ici yopaya au sens de « dresser un obstacle, bloquer ou barrer la route ». Il remarque : « Il est difficile de faire apparaître comment l’installation d’un poteau devrait opérer pour « effacer les traces ». » Je ne sache pas que quiconque ait supposé que c’est par l’« installation » du poteau que les traces du sacrifice ont été effacées. D’après ce qui suit – « Ils ont recueilli le sacrifice » – il me semble assez clair que notre auteur associe en tout cas « yopaya » à la racine yu, mélanger, remuer, et donc effacer les traces en les mélangeant au sol ou en les éparpillant. Ce causatif n’était évidemment plus une forme vivante, mais était utilisé à des fins étymologiques. ↩︎
36:2 Ou peut-être : Ils ont recueilli le sacrifice de la même manière que ce sacrifice (présent) a été recueilli. Voir, cependant, le passage correspondant III, 2, 2, 29 ; 4, 3, 16. Le texte du Kânva est plus clair : Tam yathâ yatharshayo yagñam samabharams tathâyam yagñah sambhrito yatho vai tad rishayo yagñam samabharann evam u vâ esha etad yagñam sambharati yo dîkshate. ↩︎
37:1 ‘Après avoir montré (quelques) étoiles [nakshatrâni darsayitvâ],’ recension de Kânva. Cf. Taitt. S. VI, 1, 4, 4, ‘quand les étoiles se sont levées, il rompt le silence en disant « Préparez le fast-food ! »’ ↩︎
37:2 C’est-à-dire que la consommation de la nourriture rapide, composée principalement de lait, prend, pour ainsi dire, la place de l’Agnihotra, ou sacrifice du soir et du matin, qu’il ne lui est pas permis d’accomplir pendant le temps de sa consécration. ↩︎
38:1 A savoir l’injonction « Préparez le fast-food ! » qui est en effet lue trois fois dans le texte de Kânva, où la disposition de ces paragraphes est beaucoup plus claire. ↩︎
38:2 Ainsi Sây. 'ato ‘nyena, bhûr bhuvah suvar ityanena’ (MS. IO 657). Le Dr Lindner fait référence à Agni par atah. Le texte Kânva commence le passage, correspondant aux paragraphes 7 et 8 : « So 'gnim îkshamâno visrigate vratam krinuta (trois fois) etad vâ etasya havir esha yagño yad vratam. » ↩︎
38:3 C’est-à-dire les mots « Agni est le Brahman ». ↩︎
38:4 C’est-à-dire parce que « le Brahman (neutre) est la vérité (ou l’essence, satyam) », Sây. ↩︎
38:5 À savoir les arbres à partir desquels sont obtenus les instruments sacrificiels, le bois de chauffage, le pieu sacrificiel, etc. ↩︎
39:1 Manoyug (?), « esprit lié », c’est-à-dire ayant des pensées pour son équipe. ↩︎ ↩︎
40:1 Anvârabdha a ici le sens sacrificiel habituel de « saisi (par derrière) », avec peut-être quelque chose de celui de « pris (comme médicament = einnehmen). » Ainsi, à l’invocation de l’Idâ, le sacrificateur doit toucher (anv-ârabh) l’idâ par derrière, maintenant ainsi sa connexion et s’identifiant au sacrifice. Cf. partie i, p. 228, note 1 ; et III, 2, 4, 15. L’auteur, reprenant le terme suggéré par ses détracteurs, soutient que, les deux types de céréales ayant déjà été utilisés et donc touchés (anvârabdha) par lui lors du sacrifice de la nouvelle lune et de la pleine lune (Sâyana), il en a donc pris possession. Il est possible, quoique peu probable, que le verbe fasse ici référence à l’anvârambhanîyâ ishti, ou cérémonie préliminaire de la première exécution du sacrifice de la nouvelle lune et de la pleine lune, à laquelle l’usage actuel de ces céréales serait alors identifié, comme celui du lait vrata l’était à l’Agnihotra (cf. paragraphe 7 ci-dessus). Le texte de Kânva utilise à la place le verbe â-rabh, yathâ havishârabdhena bhishagyed ity evam etat. ↩︎
40:2 C’est-à-dire que, bien que la restauration puisse être due aux propriétés médicinales de certains de ces ingrédients, elle pourrait être attribuée au lait. ↩︎
41:1 Sâyana prend cela pour signifier que, comme la consommation du sacrifice est avant tout désirable, on devrait en cas de maladie la guérir par l’un de ces médicaments sans qu’ils soient pris (anvârabdha) de manière sacrificielle, ou dans le cadre de la performance sacrificielle. ↩︎
41:2 Selon le texte Kânva, le sacrificateur se lave d’abord (nenikte) puis boit de petites gorgées d’eau (âkâmati) ; et après avoir bu le lait de jeûne, il touche de l’eau (apa upasprisati). ↩︎
41:3 Ou peut-être méditons-nous sur l’intelligence divine, la plus miséricordieuse. ↩︎
41:4 Yagñavâhasam (« apporter, ou porter, l’adoration ») ; ainsi aussi Taitt. S. I, 2, 2. Le texte de Kânva se lit visvadhâyasam, « tout nourrissant, tout soutenant ». ↩︎
42:1 Voir p. 39, note [33:1]. Le texte de Kânva identifie ici encore les divinités mentionnées dans le texte avec les airs vitaux. ↩︎
42:2 Ayant mangé et touché de l’eau, il se caresse le ventre (udaram abhimrisate), Kânv. Le texte de Kânva rend le sens très clair : Uta vai tîvram vratam bhavati tat kshudrataram asad iti vopotsiñkaty, alpam vâ bhavati tad bhûyaskâmyopotsiñkati. ↩︎
43:1 Aucun autre lait frais ne doit être ajouté à celui obtenu par une traite de la vache vratadughâ (à lait rapide) (Kâty. VII, 4, 29) ; mais la formule précédente doit être murmurée afin d’éviter toute conséquence néfaste découlant d’une éventuelle violation secrète de cette règle, de la part de celui qui remet le lait au sacrificateur. Le Dr Lindner prend upotsik dans le sens de « renverser », mais je ne trouve aucune autorité pour cette traduction, que ni la préposition upa, ni abhi (dans l’équivalent abhyutsik) ne semblent admettre. ↩︎
43:3 ‘Ubhaya m vâ ata ety âpas ka retas ka; sa etad apa eva muñkati na pragâm.’ ↩︎
45:1 « Et s’ils lui apportent un vêtement ou une vache, qu’il s’adresse à eux avec le texte… » Texte kânva. Selon certaines autorités, le Dîkshita doit errer pendant douze jours pour mendier ses moyens de subsistance, et tout ce qu’il obtient, il doit le toucher et le consacrer selon le texte ci-dessus. Kâty. VII, 5, 3, comm. ↩︎
46:1 Littéralement, « Il parle en hésitant (c’est-à-dire avec hésitation, avec prudence), et non avec une effusion humaine (un discours). » ↩︎
47:1 Dhîkshate, apparemment le désidératif de dih (Weber, dans St. Petersb. Dict. sv) Cf. III, 1, 3, 7 seq. La construction (en particulier le premier hi) est assez particulière. Ce paragraphe semble fournir une preuve supplémentaire de la prudence dans son discours, et les mots « sa vai dhîkshate » doivent être pris entre parenthèses : « Il parle avec prudence… car (s’oignant comme il le fait) il s’oint pour la parole, etc. » Le texte Kânva offre moins de difficulté : Atha yad dhîkshito nâma vâke vâ esha etad dhîkshate, yagñâya hi dhîkshate, yagño hi vâk, tasmâd dhîkshito nâma, dhîkshito ha vai nâmaitad yad dîkshita itity âhuh. Le commentaire de Sâyana (MS.) n’est pas très satisfaisant : Vâkam yagñasâdhanatvena prasamsati; sa vai dhîkshita iti prasaṅgâd dhîkshitasabdam nirvakti dhîkshito ha vâ iti yasmâd dîkshita iti nâma tâdrisî dîkshâ vâk sâdhyeti vâk srutih. ↩︎ ↩︎
48:1 Dans IV, 5, 1, 2, le nom prâyanîya dérive de pra-i, sortir, car au moyen de cette offrande, ils vont, pour ainsi dire, acheter le Soma. De même, udayanîya est expliqué comme l’offrande qu’il accomplit après être sorti (ud-i) du bain. Dans Ait. Br. I, 7, d’autre part, le nom prâyanîya est expliqué comme ce par quoi les sacrificateurs avancent (pra-i) vers le monde céleste. Dans le sacrifice du Soma, on peut dire que la Prâyanîyâ et l’Udayanîyâ correspondent aux offrandes antérieures et postérieures (prayâga et anuyâga) du sacrifice de la nouvelle lune et de la pleine lune ; bien que, bien sûr, les offrandes antérieures et postérieures fassent partie de la prâyanîyâ et de l’udayanîyâ, en tant qu’ishtis. Mais elles sont particulières à cet égard, que l’offrande est faite aux deux divinités, et que les prières d’invitation (anuvâkyâ) de la prâyanîyeshti forment les prières d’offrande (yâgyâ) de l’udayanîyeshti, et vice versa. Pour ces formules, voir Âsval. Srautas. IV, 3 ; Haug, Ait. Br. Transl. p. 16. La formule d’offrande de l’oblation à Aditi à la Prâyanîyâ (et la formule invitatoire à l’Udayanîyâ), étrangement, n’est pas un verset de Rik, mais un verset de l’Atharvan (VII, 6, 2). ↩︎
49:1 C’est-à-dire « le bien-être sur la route, ou un voyage heureux », un génie du bien-être et de la prospérité. ↩︎
50:1 Atra,? ‘là.’ Dans le St. Petersb. Dict. uttarâhi est ici pris dans le sens de ‘au nord’, au lieu de ‘plus haut’. Voir aussi partie i, préf. p. xlii, note 1 ; Weber, Ind. Stud. I, p. 191. ↩︎
50:2 C’est-à-dire, du Gârhapatya au foyer d’Âhavanîya. ↩︎
51:2 Voir p. 48, note [47:1]. Pour l’Udayanîya, voir IV, 5, 1. ↩︎
51:3 Ou, peut-être, ‘qu’il le fasse, s’il le souhaite (kâmam) . . .’; voir Kâty. VII, 5, 16-19; cf. aussi note sur III, 2, 4, 14. ↩︎
51:4 Voir I, 8, 3, 19; 9, 2, 29. ↩︎
52:1 Pour le Samyuvâka, voir I, 9, 1, 24 ; pour les Patnîsamyâgas, I, 9, 2: 1 seq. ↩︎
52:2 Voir III, 6, 2, 2 seq. ↩︎
53:1 ‘À toi (sera) Soma, et à nous Vâk, avec lequel tu nous as acheté (Soma).’ Texte Kânva. ↩︎
53:2 Le Dieu lui proclama le sacrifice et le Véda, en disant : « Ainsi nous connaissons le sacrifice, ainsi nous connaissons (le Véda) ; nous sommes puissants. » Texte Kânva. ↩︎
53:3 ‘Et c’est donc à celui qui s’adonne aux choses vaines, qui danse et chante, que les femmes sont le plus attachées.’ Texte Kânva. ↩︎
53:4 Littéralement, « afin qu’il puisse sacrifier avec l’arrivée (invité) pour sa propre arrivée (? dans le monde des dieux). » ↩︎
54:1 Lit. ‘avec Soma qui n’est pas venu’ (à lui en tant qu’invité), de sorte que l’offrande d’invité (âtithya, III, 4, 1) ne pouvait pas avoir lieu. ↩︎
54:2 À cause de cette pièce d’or, l’offrande décrite ici est appelée Hiranyavatî-âhuti, ou « offrande avec de l’or ». ↩︎
54:3 Voir II, 1, 1, 5; 3, 1, 15. ↩︎
54:4 L’auteur semble prendre ici gûh comme nom. de gur = gur (gri, gir), cf. gûrni. Certains dictionnaires natifs donnent gû comme l’un des noms de Sarasvatî. Le St. Petersb. Dict. le prend ici au sens de « drängend, treibend (avancer). » ↩︎
55:1 Mano hîdam purastâd vâkas karati, texte Kânva. ↩︎
55:2 À qui nous t’envoyons, K. ↩︎
55:3 Les cérémonies de conclusion de la Prâyanîya (voir III, 2, 3, 23) sont maintenant accomplies ; l’offrande des Barhis étant facultative, car les barhis peuvent être réutilisés pour l’Udayanîya (ib. 22). Katy VII, 6, 11 comm. ↩︎
56:1 Selon les Kânvas, la formule de l’Adhvaryu est : Ihi, Yagamâna, « Va, Sacrificateur ! » Dans Kâty. VII, 6, 1 2, seule la formule ci-dessus est mentionnée. ↩︎
56:2 La porte orientale est destinée à l’Adhvaryu (et au Sacrificateur) et la porte méridionale au Pratiprasthâtri. ↩︎
56:3 Soma-krayanî, ‘la vache pour laquelle le Soma est acheté.’ ↩︎
56:4 Prahitam semble être pris ici dans le double sens de « mis en avant ou devant » (de pra-dhâ) et expédié (de pra-hi). ↩︎
56 : 5 « Conformément à la pensée de l’esprit », manaso vai kittam anu vâg vadati, K. ↩︎
56:6 L’omission de « asi » dans le Brâhmana est curieuse ; le texte du Kânva contient correctement « dakshinâsi ». ↩︎
56:7 Dhiyâ-dhiyâ, ou plutôt ‘par le biais de cela leur génie respectif (en ce qui concerne la parole).’ Dhî semble signifier ‘pensée exprimée par la parole’, d’où souvent ‘prière, hymne’ ; cf. III, 5, 3, 11. ↩︎
56:8 Prakâmodya, plutôt soit « penchant pour la conversation » soit « discours effusif ». Il semble se référer aux conteurs (? discours amusant). ↩︎
57:1 Dans Taitt. S. VI, 1, 7, 5, cette épithète s’explique par le fait que le prâyanîya et l’udayanîya appartiennent tous deux à Aditi. ↩︎
57:2 ‘Et il en fait ainsi la gardienne sur son chemin’, imâm evâsmâ etad adhvani goptâram karoti, K. ↩︎