6:5:1
6:5:1:11. Cette eau (utilisée pour travailler l’argile) a été bouillie au moyen de résine de l’arbre palâsa (butea frondosa), juste pour des raisons de fermeté. Et quant à la raison pour laquelle (cela est fait) au moyen de résine de palâsa ; l’arbre palâsa est sans aucun doute Soma [^459], et Soma est la lune, et cette (lune) est en effet l’une des formes d’Agni [ p. 230 ] : c’est pour l’obtention de cette forme d’Agni (que la résine de palâsa est utilisée).
6:5:1:22. Il le verse sur (l’argile), avec (Vâg. S. XI, 50-52 ; Rik S. X, 9, 1-3), ‘Vous êtes rafraîchissantes, ô eaux [^460] !’ À quelque divinité qu’un Rik-verset, et à quelque divinité qu’une formule de Yagus s’applique, ce Rik-verset est cette divinité même, et cette formule de Yagus est cette divinité même : d’où ce triplet (XI, 50-52) sont ces eaux, et ce sont ces mêmes eaux qui sont apparues comme une seule forme [1] : cette forme, il la crée maintenant.
6:5:1:33. Il produit alors de la mousse et l’y applique : la seconde forme qui a été créée (sous la forme de) mousse [2], cette forme il la crée ainsi. Et l’argile qu’il mélange maintenant est cette même argile qui a été créée comme troisième forme. C’est de ces formes qu’il (Agni) a été créé au commencement, et d’elles il le produit maintenant.
6:5:1:44. Il le mélange ensuite avec du poil de chèvre, juste pour plus de fermeté. Et quant à la raison pour laquelle avec du poil de chèvre, les dieux l’ont alors recueilli (Agni) parmi les bovins, et de la même manière celui-ci le recueille maintenant parmi les bovins. Et quant à la raison pour laquelle avec du poil de chèvre, c’est parce que dans le bouc (est contenue) la forme de tout le bétail ; et quant à sa nature de poil, la forme est poil [3].
6:5:1:55. [Vâg. S. XI, 53] ‘Mitra ayant mêlé la terre et le sol à la lumière’, — Mitra est sans doute [ p. 231 ] le souffle, et le souffle a d’abord accompli cette œuvre sacrée ; — ‘Je te mélange (te façonne), toi le connaisseur bien-né des êtres, pour la santé des créatures’, — tel est le texte, tel est son sens.
6:5:1:66. Il y a ensuite ces trois sortes de poudre (poussière) – le sable, la pierre et la rouille – avec lesquelles il mélange (l’argile), juste pour la solidifier. Et quant à la raison pour laquelle (ce mélange) avec cela, c’est à cause de cela que cette (terre) était constituée lorsqu’elle fut créée au commencement : ainsi ce que (la terre) a été créée au commencement, il la rend maintenant (la terre, ou le brasier).
6:5:1:77. [Vâg. S. XI, 54] ‘Les Rudras, ayant mêlé la terre, ont allumé la grande lumière ;’ — car cet Agni est ce soleil-là : ainsi c’est cette grande lumière que les Rudras, ayant mêlé la terre, ont allumée ; — ‘oui, infaillible et brillante, leur lumière brille parmi les dieux ;’ — car cette lumière infaillible et brillante qui est la leur brille en effet parmi les dieux.
6:5:1:88. Avec deux (vers) il mélange (l’argile), — le Sacrificateur a deux pieds, et le Sacrificateur est Agni aussi grand qu’Agni, aussi grand que sa mesure, si grand qu’il le mélange (façonne) ainsi.
6:5:1:99. Il la pétrit ensuite, avec (Vâg. S. XI, 55), « Mélangée par les Vasus, les Rudras », — car cette (argile) a en effet été mélangée à la fois par les Vasus et les Rudras : par les Vasus, parce que par Mitra et par les Rudras, parce que par les Rudras ; — « par les sages, l’argile appropriée à l’œuvre » ; — car ces (dieux) sont sages, et appropriée à l’œuvre (sacrée) est cette argile ; — « la rendant douce de ses mains, puisse Sinîvalî la façonner ! » — Sinîvalî est sans doute la parole : ainsi, « Puisse-t-elle, l’ayant rendue douce de ses mains, la façonner ! » [ p. 232 ] 6:5:1:1010. [Vâg. S. XI, 56] ‘Sinîvalî, la belle nouée, la belle tressée, la belle chevelure’ — car Sinîvalî est une femme, et c’est en effet la forme parfaite de la femme, à savoir, la belle nouée, la belle tressée, la belle chevelure : il la rend ainsi parfaite ; — ‘qu’elle place le brasier dans tes mains, ô grande Aditi !’ — la grande Aditi est sans aucun doute cette terre : c’est à cette terre qu’il dit cela.
6:5:1:1111. [Vâg. S. XI, 57] ‘Qu’Aditi façonne le brasier, par son habileté, ses bras, sa sagesse !’ — car par son habileté, par ses bras et par sa sagesse, elle le façonne en effet ; — ‘puisse-t-elle porter Agni dans son ventre, tout comme une mère (porte) son fils sur ses genoux !’ — c’est-à-dire, ‘comme une mère porterait son fils sur ses genoux, ainsi puisse-t-elle (Aditi) porter Agni dans son ventre !’
6:5:1:1212. Avec trois (formules) il pétrit (l’argile), — triple est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, avec autant il le pétrit ainsi. Avec deux (verset) il mélange, — cela fait cinq ; — de cinq couches se compose l’autel du feu (Agni) ; cinq saisons sont une année, et l’année est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, aussi grand devient-il. Avec trois (formules) il y verse de l’eau, — cela fait huit ; — de huit syllabes se compose le mètre Gâyatrî, et Agni est Gâyatra : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, aussi grand devient-il. Et, de plus, comme l’une des huit syllabes [4], celle-ci (la terre) fut créée au commencement : ainsi, aussi grande que celle-ci (la terre) fut créée au commencement, ainsi grande il rend ainsi celle-ci (le poêle à feu représentant la terre).
[ p. 233 ]
6:5:2
6:5:2:11. Il prend ensuite un morceau d’argile, autant qu’il le juge suffisant pour la partie inférieure, avec : « Tu es la tête de Makha ! » — Makha, sans aucun doute, est le sacrifice, et c’est sa tête ; car le feu Âhavanîya est la tête du sacrifice, et c’est cet Âhavanîya (autel du feu) qu’il est sur le point de construire : c’est pourquoi il dit : « Tu es la tête de Makha ! »
6:5:2:22. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il dit : « Tu es la tête de Makha ! » — quand il (Agni) est construit, alors il naît, et c’est par la tête (sortant en premier), par le sommet, que celui qui naît naît : « quand il naît, puisse-t-il naître par la tête, par le sommet ! » ainsi pense-t-il.
6:5:2:33. Il l’étale, avec (Vâg. S. XI, 58), ‘Que les Vasus, semblables à Aṅgiras, te façonnent par le mètre Gâyatrî !’ — car la partie inférieure est ce monde (terrestre), et c’est le Vasus façonné au moyen du mètre Gâyatrî ; et de la même manière celui-ci le façonne maintenant au moyen du mètre Gâyatrî ; — ‘Semblable à Aṅgiras’, dit-il, car Aṅgiras est le souffle. « Tu es inébranlable ! » — c’est-à-dire « tu es ferme » ou « tu es fixé » ; « Tu es la terre ! » — car cette partie inférieure est bien la terre ; « Établis en moi une descendance, une augmentation de richesse, la domination du bétail, la virilité, des membres de clan pour le Sacrificateur ! » Car les Vasus, ayant façonné ce monde (terrestre), ont invoqué cette bénédiction sur lui ; et de même le Sacrificateur, ayant façonné ce monde, invoque maintenant cette bénédiction sur lui. L’ayant fait de la mesure d’un empan (dans chaque direction), il en relève ensuite le bord de chaque côté.
6:5:2:44. Il pose ensuite dessus la première partie latérale (inférieure), [ p. 234 ] avec : « Que les Rudras, semblables aux Aṅgiras, te façonnent par le mètre Trishtubh ! » — car cette partie latérale est l’air, et c’est le Rudras façonné au moyen du mètre Trishtubh ; et de la même manière celui-ci le façonne maintenant au moyen du mètre Trishtubh : « Semblable à Aṅgiras », dit-il, car Aṅgiras est le souffle ; « Tu es constant ! » — c’est-à-dire « tu es ferme », ou « tu es fixe » ; « Tu es l’air ! » car cette partie latérale est en effet l’air ; « Établis en moi une descendance, un accroissement de richesse, la domination du bétail, la virilité, des membres de clan pour le Sacrificateur ! » Car les Rudras, ayant façonné l’air, ont invoqué cette bénédiction sur lui ; et de la même manière ce Sacrificateur, ayant façonné l’air, invoque maintenant cette bénédiction sur lui. L’ayant caressé et lissé partout…
6:5:2:55. Il s’étend sur la partie latérale supérieure, avec : « Que les Âdityas, semblables à Aṅgiras, te façonnent par le mètre Gagatî ! » car cette partie latérale est le ciel là-bas, et celle-ci est l’Âdityas façonnée au moyen du mètre Gagatî ; et de la même manière celle-ci le façonne maintenant au moyen du mètre Gagatî ; — « Semblable à Aṅgiras », dit-il, car Aṅgiras est le souffle ; — « Tu es inébranlable ! » — c’est-à-dire, « tu es ferme » ou « tu es fixe » ; — « Tu es le ciel ! » car cette partie latérale est en effet le ciel : « Établis en moi une descendance, un accroissement de richesse, la domination du bétail, la virilité, des membres de clan pour le Sacrificateur ! » Car les Âdityas, ayant façonné le ciel, ont invoqué cette bénédiction sur lui ; et de la même manière le Sacrificateur, ayant façonné le ciel, invoque maintenant cette bénédiction sur lui.
6:5:2:66. Il le rend ensuite (complet), avec cette quatrième prière, ‘Que les Tous-Dieux, les amis de tous les [ p. 235 ] hommes, te façonnent, semblable à Aṅgiras, par le mètre Anushtubh !’ — cette prière, sans aucun doute, est les (quatre) quartiers, et les Tous-Dieux, les amis de tous les hommes, ont alors, au moyen de cette prière, mis les quartiers dans ces mondes, (c’est-à-dire) dans le brasier ; Français et de la même manière le Sacrificateur, au moyen de cette prière, met maintenant les quartiers dans ces mondes, dans le brasier ; — « Semblable à Aṅgiras », dit-il, car Aṅgiras est le souffle ; — « Tu es constant ! » — c’est-à-dire, « tu es ferme », ou « tu es fixe » ; — « Tu es les quartiers ! » car cette prière est en effet les quartiers : — « Établis en moi une descendance, un accroissement de richesse, la seigneurie du bétail, la virilité, des hommes de clan pour le Sacrificateur ! » Car les Tous-Dieux, les amis de tous les hommes, ayant façonné les quartiers, ont invoqué cette bénédiction sur eux ; et de la même manière le Sacrificateur, ayant façonné les quartiers, invoque maintenant cette bénédiction sur eux.
6:5:2:77. Avec cette même formule, il le façonne à la fois à l’intérieur et à l’extérieur, d’où les quartiers sont à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de ces mondes. Il le façonne ainsi sans restriction (à aucune partie du pan), car sans restriction sont les quartiers.
6:5:2:88. Il le fait juste un span de haut et un span de côté ; car Vishnu, lorsqu’il était un embryon, était long d’un span, et ceci (le pan de feu) est l’utérus : il fait ainsi l’utérus de taille égale à l’embryon [5].
6:5:2:99. Si elle était plus grande qu’un empan, il la rendrait plus petite par cette prière ; et si elle était plus petite, (il la rendrait) plus grande par là [6]. [ p. 236 ] 6:5:2:1010. S’il y a une victime, qu’il la fasse (la pan) large d’un empan ; et s’il y a cinq victimes, qu’il la fasse large de cinq empans, ou de la largeur d’une flèche ; car la flèche signifie la force : il la fait ainsi composée de force. Mais, en effet, une flèche avait autrefois cinq empans de long [7].
6:5:2:1111. Il étend ensuite autour de la ceinture horizontale (ou du bord) ; c’est-à-dire les quartiers ; car les dieux, ayant créé ces mondes, le poêle à feu, les ont renforcés et entourés par les quartiers ; et de la même manière le Sacrificateur, ayant créé ces mondes, le poêle à feu, les renforce et les entoure ainsi par les quartiers.
6:5:2:1212. Il pose ce (bord) sur le tiers supérieur (du côté), car c’est là que les extrémités de ces mondes se rencontrent, et il les rend ainsi fermes par là.
6:5:2:1313. [Il le fait, avec Vâg. S. XI, 59] ‘Tu es la ceinture d’Aditi !’ — dans le sacrifice, la corde se rapporte à Varuna : il pose ainsi cette ceinture autour après l’avoir (expressément) faite sans rapport avec Varuna.
6:5:2:1414. Il fait alors silencieusement quatre (bandes) verticales, car ce sont les quartiers ; car les dieux, ayant fait ces mondes, le poêle à feu, les ont rendus fermes de tous côtés au moyen des quartiers [8] ; et de la même manière le Sacrificateur, ayant fait ces mondes, le poêle à feu, les rend maintenant fermes de tous côtés au moyen des quartiers.
6:5:2:1515. Ces (bandes verticales) montent jusqu’à (son bord), car elles le soutenaient alors, et elles le soutiennent maintenant : ainsi sa partie supérieure devient ferme [ p. 237 ] au moyen de la ceinture horizontale, et sa partie inférieure au moyen de ces (bandes verticales).
6:5:2:1616. À leurs sommets, ils forment des mamelons ; car les dieux, ayant créé ces mondes, le brasier, ont tiré pour eux-mêmes de ces mamelons tous (les objets de) leurs désirs ; et de même le Sacrificateur, ayant créé ces mondes, le brasier, tire de ces mamelons tous ses désirs.
6:5:2:1717. Ce (poêle à feu) est en effet une vache, car le poêlon à feu est ces mondes, et ces mondes sont une vache : cette ceinture horizontale est son pis ; il est dans le tiers (supérieur) de celui-ci, car le pis est dans un tiers de la vache.
6:5:2:1818. Il lui forme des mamelons, par lesquels il forme les mamelons du pis : il a quatre mamelons, car la vache a quatre mamelons.
6:5:2:1919. Certains, en effet, le font avec deux mamelles, ou même avec huit mamelles ; mais qu’il ne le fasse pas, car les bestiaux qui ont moins de mamelles qu’une vache, et ceux qui en ont plus, sont moins aptes à lui fournir un moyen de subsistance : c’est pourquoi ils rendent ce (fire-pan) moins apte à lui fournir un moyen de subsistance ; et, en effet, ils ne le font pas (comme) une vache, mais (comme) une chienne, ou une brebis, ou une jument ; c’est pourquoi il ne le fait pas.
6:5:2:2020. Il saisit alors son bol en disant : « Qu’Aditi saisisse ton bol ! » Aditi est sans aucun doute la Parole ; et les dieux, l’ayant alors façonnée, la perfectionnèrent au moyen d’Aditi, la parole ; et de la même manière, celui-ci, l’ayant façonnée, la perfectionne maintenant au moyen d’Aditi, la parole.
6:5:2:2121. L’ayant saisi à deux mains, il le pose en disant : « Elle, ayant façonné le grand (mahîm) poêle à feu », c’est-à-dire « elle, ayant façonné le grand (mahatîm) poêle à feu » ; « le ventre de terre pour Agni » ; car c’est bien le ventre de terre d’Agni ; « Aditi l’offrit à ses fils, pensant : Ils le feront cuire ! » — car Aditi, en effet, l’ayant façonné, l’offrit aux dieux, ses fils, pour le faire cuire ; et de la même manière, celle-ci maintenant, après l’avoir façonné, l’offre aux dieux pour le faire cuire.
6:5:2:2222. Or, certains font trois (braseros), en disant : « Trois (en nombre) sont ces mondes, et les braseros sont ces mondes ; » et aussi pour une expiation mutuelle, en pensant : « Si l’un se brise, nous porterons (Agni) dans l’autre, et si l’autre (se brise), alors dans l’autre (ou le troisième). » Qu’il ne le fasse pas ; car cette première partie inférieure est ce monde ; et cette première partie latérale (inférieure) est l’air ; et la partie supérieure est le ciel ; et cette quatrième, la prière, est sans aucun doute les quartiers ; et tout autant que sont ces mondes et les quartiers, autant est cet ensemble (univers). Mais s’il y ajoutait quoi que ce soit, il le rendrait superflu, et tout acte superflu accompli lors du sacrifice serait laissé pour le rival malveillant du Sacrificateur. Quant à l’expiation en cas de bris du brasier, elle sera décrite dans un chapitre ultérieur [9].
6:5:3
6:5:3:11. De cette même (argile) elle (la reine) forme la première (brique) « invincible » ; car l’invincible (Ashâdhâ) est cette terre, et cette terre a été créée la première de ces mondes. Elle la forme de cette même argile, car cette terre est (l’un) de ces mondes. L’épouse consacrée (mahishî) (du Sacrificateur) la forme : car cette terre est une « mahishî » (buffle femelle, une vache). Celle qui est prise en premier pour épouse est l’épouse consacrée. [ p. 239 ] 6:5:3:22. Elle mesure un pied (de longueur et de largeur), car le pied est un fondement, et cette terre aussi est un fondement. Elle est marquée de trois lignes, car cette terre est triple [10].
6:5:3:33. Maintenant, il (le Sacrificateur) fabrique le brasier : il crée ainsi ces mondes. Il fabrique ensuite les (trois) (briques) « toute lumière », c’est-à-dire ces déités, Agni, Vâyu, Âditya, car ces déités sont en effet toute lumière. Il les fabrique de la même argile (que le brasier) : il produit ainsi ces dieux de ces mondes. Le Sacrificateur les fabrique. Ils sont marqués de trois lignes, car ces dieux sont triples [11]. Ainsi en est-il des déités.
6:5:3:44. Or, en ce qui concerne le soi (ou le corps) : le brasier, en effet, est le soi (d’Agni). La « brique » « invincible » est la parole : elle (l’épouse) la fait en premier, car cette parole est primordiale dans le corps. Elle la fait de cette même argile, car cette parole est du corps. L’épouse consacrée (du Sacrificateur) la fait, car la parole est un « mahishî ». Elle est marquée de trois lignes, car la parole est divisée en trois sortes, les versets Rik, les formules Yagus et les mélodies Sâman ; et à cause de cette triple forme de parole, à voix basse, à mi-voix et à voix haute.
6:5:3:55. Il fait le poêle à feu : par là il fait le soi (d’Agni). Il fait ensuite la « toute-lumière » (les briques), — la « toute-lumière » (la brique) est la progéniture, car la progéniture est en effet toute la lumière : il fait ainsi que la génération ait lieu. Il les fait de la même argile (que le poêle à feu) : il produit ainsi une progéniture à partir du soi. Le Sacrificateur les fait : le Sacrificateur produit ainsi [ p. 240 ] une progéniture à partir de son propre soi. Il les fait sans interruption : il produit ainsi une progéniture ininterrompue à partir de son propre soi. Il les fait subséquemment (au poêle à feu) : il produit ainsi la progéniture subséquemment à son propre soi. Ils sont marqués de trois lignes, car la génération est triple, le père, la mère et le fils ; ou l’embryon et la membrane interne et externe.
6:5:3:66. Il fait ceux-ci avec (l’argile) préparé avec prière, les autres avec (l’argile) préparé sans prière; car ceux-ci sont définis, les autres indéfinis; ceux-ci sont limités (en nombre), les autres illimités.
6:5:3:77. Cet Agni est Pragâpati ; mais Pragâpati est à la fois cela, défini et indéfini, limité et illimité : ainsi, lorsqu’il fabrique des briques à partir d’argile préparée avec prière, il constitue ainsi sa forme définie et limitée ; et lorsqu’il les fabrique à partir d’argile préparée sans prière, il constitue ainsi sa forme indéfinie et illimitée. En vérité, quiconque sait cela et le fait de cette manière constitue l’Agni entier et complet. De l’argile déjà préparée, il laisse une masse pour les expiations [12].
6:5:3:88. Il (l’Adhvaryu) fumige alors le brasier, simplement pour renforcer son corps ou pour observer l’avancement du travail. Et, encore une fois, quant à la raison de cette fumigation, c’est que le brasier est la tête du sacrifice, et la fumée son souffle : il insuffle ainsi le souffle dans la tête.
6:5:3:99. Il le fumige avec du fumier de cheval, pour l’assurer contre tout dommage ; car le cheval est sacré pour Pragâpati, [ p. 241 ] et Pragâpati est Agni, et on ne se fait pas de mal à soi-même. Et avec du fumier (il le fait) parce que c’est ce qui a été mangé (par le cheval) et est inutile ; et ainsi il ne fait pas de mal au cheval lui-même, ni aux autres bovins.
6:5:3:1010. [Vâg. S. XI, 60] « Que les Vasus te rendent parfumé selon la mesure Gâyatrî, comme Aṅgiras ! — Que les Rudras te rendent parfumé selon le mètre Trishtubh, comme Aṅgiras ! — Que les Âdityas te rendent parfumé selon le mètre Gagatî, comme Aṅgiras ! — Que les Tous-Dieux, les amis de tous les hommes, te rendent parfumé selon le mètre Anushtubh, comme Aṅgiras ! — Qu’Indra te rende parfumé ! — Que Varuna te rende parfumé ! — Que Vishnu te rende parfumé ! » — il le fumige ainsi au moyen des divinités.
6:5:3:1111. Sept boules de crottin de cheval sont (utilisées), et sept formules : ces divinités sont septuples [13], et sept airs vitaux sont dans la tête. Mais aussi ce qui est plusieurs fois, sept fois sept, est (exprimé par) sept [14] : il met ainsi les sept airs vitaux dans la tête.
6:5:4
6:5:4:11. Il creuse maintenant ce (trou) [15] dans la terre ; car les dieux étaient maintenant effrayés, pensant : « Nous espérons que les Rakshas, les démons, ne frapperont pas ici cet (Agni) qui est à nous ! » Ils ont fait de cette (terre) son soi (corps), pour sa protection, pensant : « Le soi se protégera lui-même. »
6:5:4:22. Il le déterre avec (l’aide d’) Aditi, afin de le protéger de tout dommage ; car Aditi est cette terre, et on ne se fait pas de mal à soi-même ; mais s’il creusait avec (l’aide d’) une autre divinité, il lui ferait sûrement du mal (à Agni).
6:5:4:33. [Vâ, . S. XI, 61] ‘Que le divin Aditi, clair pour tous les dieux, te creuse, semblable à Aṅgiras, ô trou, dans le giron de la terre !’ — car ce trou (est creusé) parmi les dieux. Cette bêche de bambou disparaît maintenant. Ce trou est à quatre coins, car il y a quatre quartiers : il le creuse ainsi de tous les quartiers [16]. Après y avoir ensuite déposé du combustible, il y pose silencieusement la (brique) « invincible », car c’est celle-là qui est faite en premier.
6:5:4:44. Il pose ensuite le brasier (partie inférieure vers le haut), avec : « Que les divines épouses des dieux, chères à tous les dieux, te placent, telle Aṅgiras, ô brasier, au sein de la terre ! » car autrefois les divines épouses des dieux, chères à tous les dieux, en effet, comme Aṅgiras, placèrent ce (brasier) au sein de la terre, et c’est par (l’aide d’)elles qu’il le place maintenant. Mais, assurément, ce sont les plantes, les épouses des dieux sont en effet les plantes ; car par les plantes tout ici est soutenu : au moyen des plantes il soutient ainsi ce (brasier). Il pose ensuite silencieusement les (briques) de toute lumière. Après avoir ensuite placé du combustible dessus, il l’allume.
6:5:4:55. ‘Que le divin Dhishanâs, cher à tous les dieux, t’allume, tel Aṅgiras, ô brasier, au sein de la terre !’ car autrefois le divin [ p. 243 ] Dhishanâs, cher à tous les dieux, l’a en effet allumé, comme Aṅgiras, au sein de la terre, et avec leur aide il l’allume maintenant. Mais, assurément, c’est du Vâk (parole) – les Dhishanâs sont bel et bien parole [17], car c’est par la parole que tout est allumé ici : c’est par la parole qu’il allume ainsi ce (bac à feu). Tout en le regardant, il murmure alors ces trois formules :
6:5:4:66. « Que les divines protectrices, chères à tous les dieux, te réchauffent, ô brasier, telle Angiras, au sein de la terre ! » Car autrefois les divines protectrices, chères à tous les dieux, comme Angiras, la réchauffent au sein de la terre ; et par elles il la réchauffe maintenant. Mais, assurément, ce sont les jours et les nuits, – les protectrices sont bien les jours et les nuits ; car par les jours et les nuits tout est couvert ici : par le moyen des jours et des nuits il la réchauffe ainsi.
6:5:4:77. « Que les dames divines, chères à tous les dieux, te cuisent, tel Aṅgiras, ô brasier, au sein de la terre ! » Car autrefois les dames divines, chères à tous les dieux, le cuisaient, comme Aṅgiras, au sein de la terre, et avec leur aide il le cuis maintenant. Mais, assurément, ce sont les mètres — les dames (gnâ) sont bien les mètres (textes des Écritures), car par leur moyen les hommes vont (gam) au monde céleste : par le moyen des mètres il le cuis ainsi.
6:5:4:88. ‘Que les femmes divines, aux ailes non coupées, chères à tous les dieux, te cuisent, comme Aṅgiras, ô brasier, au sein de la terre !’ car [ p. 244 ] autrefois les femmes divines, aux ailes non coupées, chères à tous les dieux, le cuisaient, comme Aṅgiras, au sein de la terre ; et avec leur aide il le cuis maintenant. Mais, assurément, ce sont les étoiles, les femmes (gani) sont en effet les étoiles, car ce sont les lumières de ces hommes justes (gana) qui vont au monde céleste : c’est au moyen des étoiles qu’il le cuit ainsi.
6:5:4:99. Maintenant il creuse avec une (formule), il pose (le brasier) avec une, il allume avec une, il chauffe avec une, il cuit (pak) avec deux, d’où deux fois dans l’année la nourriture est mûre (pak) ; cela fait six, — six saisons sont une année, et Agni est l’année : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, ainsi cela devient grand.
6:5:4:1010. Et aussi souvent qu’il s’occupe (du feu en ajoutant du combustible frais) [18], il s’en occupe avec la prière relative à Mitra, ‘[La protection] de Mitra, le conservateur des hommes [19] . . .;’ car un ami (mitra) ne fait de mal à personne, et personne ne fait de mal à son ami; et de même, celui-ci ne fait pas de mal à celui-là (le brasier), et il ne lui fait pas de mal. Le jour, il doit y mettre (du combustible), le jour, il doit le débarrasser (des cendres).
6:5:4:1111. Il le nettoie (des cendres) par une prière relative à Savitri, car Savitri est l’impulseur : poussé [ p. 245 ] par Savitri, il le nettoie ainsi — [Vâg. S. XI, 63] ‘Que le divin Savitri, le bien-aimé, le bien-doigté et le bien-armé, te nettoie par sa puissance !’ — car Savitri est tout cela.
6:5:4:1212. Il le retourne ensuite (le brasier) en disant : « Ne chancelle pas sur la terre, remplis les régions, les quartiers ! » — c’est-à-dire : « Ne chancelle pas, remplis de sève les régions et les quartiers de la terre ! »
6:5:4:1313. Il le reprend ensuite, avec [Vâg. S. XI, 641 ‘Ayant ressuscité, deviens grand’ — car ces mondes, s’étant levés, sont grands ; — ‘et tiens-toi debout, ferme !’ c’est-à-dire ‘tiens-toi debout, ferme et fixé !’
6:5:4:1414. L’ayant pris à deux mains, il le pose en disant : « Ô Mitra, je te confie ce brasero pour ta sécurité : puisse-t-il ne pas se briser ! » car Mitra est ce vent qui souffle là-bas : c’est à lui qu’il le confie ainsi pour sa protection ; car ces mondes sont protégés par Mitra (ou par un ami), d’où rien n’est endommagé dans ces mondes.
6:5:4:1515. Il y verse ensuite du lait, simplement pour la force ou pour marquer l’avancement de l’œuvre. Et, de plus, pourquoi y verse-t-il du lait ? C’est que le brasier est la tête du sacrifice, et le lait est le souffle : il met ainsi le souffle dans la tête. De plus, le brasier (ukhâ, f.) est une femelle : il met ainsi du lait dans la femelle, d’où il y a du lait dans la femelle.
6:5:4:1616. Il y verse du lait de chèvre pour éviter tout dommage [20] ; car la chèvre est née de la tête de Pragâpati, et Pragâpati est Agni ; et on ne se fait pas de mal à soi-même. Et quant à la raison pour laquelle c’est du lait de chèvre, — la chèvre mange toutes (sortes d’) herbes : il y verse ainsi (la casserole) la sève de toutes (sortes d’) herbes. [ p. 246 ] 6:5:4:1717. [Vâg. S. XI, 65] « Que les Vasus te remplissent du mètre Gâyatrî, semblable à celui d’Aṅgiras ! » — « Que les Rudras te remplissent du mètre Trishtubh, semblable à celui d’Aṅgiras ! » — « Que les Âdityas te remplissent du mètre Gagatî, semblable à celui d’Aṅgiras ! » — « Que les Tous-Dieux, chers à tous les hommes, te remplissent du mètre Anushtubh, semblable à celui d’Aṅgiras ! » — « Par ces divinités, il l’humidifie ainsi : par toutes les divinités par lesquelles il le façonne, par elles il le fumige, et par elles il l’humidifie. » Car celui qui accomplit une œuvre en connaît la pratique : par conséquent, par toutes les divinités par lesquelles il le façonne, par elles il le fumige et l’humidifie. »
229:1 Voir partie i, p. 183. ↩︎
230:1 Le triplet entier se déroule ainsi : « Vous êtes rafraîchissantes, ô eaux ; conduisez-nous à la force, pour voir une grande joie ! Quelle que soit votre sève la plus bénigne, partageons-la, comme des mères aimantes ! — Pour vous, nous irons volontiers à celui vers la demeure duquel vous nous poussez, ô eaux, et nous vivifiez. » ↩︎
230:2 Voir VI, 1, 1, 12. ↩︎
230 : 3 [VI, 1, 1, 13] (Book_3_6_1#v6_1_1_13). ↩︎
230:4 C’est-à-dire que les poils du bétail sont la caractéristique la plus évidente de leur apparence extérieure. ↩︎
232:1 Voir VI, 1, 2, 6-7. ↩︎
235:1 Vishnu est identique à Agni, dans la mesure où tous deux sont le sacrifice. ↩︎
235:2 C’est-à-dire que si la casserole ainsi façonnée n’est pas tout à fait de la mesure exacte, la formule est censée corriger cela. ↩︎
236:1 Yasmin kâle dhanurvedânusârena dharmatah kshatriyâ yudhyante tasmin kâle pañkaprâdeseshur âsît, adhunâ tv iyam aniyataparimânâ vartante, Sây. ↩︎
236:2 C’est-à-dire par les montagnes, selon Sâyana. ↩︎
238 : 1 [VI, 6, 4, 8] (Book_3_6_6#v6_6_4_8). ↩︎
239:1 Voir VI, 1, 1, 14. ↩︎
239:2 À savoir ceux du ciel, de l’air et de la terre. Voir VI, 1, 2, 10. ↩︎
240:1 C’est-à-dire, au cas où le brasier se briserait. Voir VI, 6, 4, 8 seq. ↩︎
241:1 ? Ou, divisé en groupes de sept chacun, comme, par exemple, la Mante, voir II, 5, 1, 13. ↩︎
241:2 Comp. le Germe. ‘seine sieben Sachen (ou Siebensachen) packen’, pour préparer ses pièges. ↩︎
241:3 On pourrait prendre ‘athainam asyâm khanati’ pour signifier, ‘il creuse maintenant pour lui (Agni) dans la terre’, ou ‘le creuse dans la terre’. Cf. VI, 4, 1, 1, ‘athainam atah khanati’. Sâyana, cependant (conformément à la formule du paragraphe 3), fournit ‘avatam’, ‘un trou’. ↩︎
242:1 Sarvâbhyo digbhya enam avatam khanati tam ka sarvâsu dikshu nâshtrâ na himsanti, Sây. ↩︎
243:1 Il serait difficile de décider si ‘Dhishanâ’ (le nom de certaines divinités féminines qui ont le pouvoir d’accorder la prospérité et d’exaucer les vœux) est ici relié à ‘dhishnya’, foyer de feu ; ou s’il est pris par l’auteur dans un sens primaire comme ‘intelligence’ ou ‘inspiration’. Sâyana le relie à ‘dhî’, — vâg vai dhishanâ, sâ hi dhiyam karma gñâvâsani (?) sambhagate. ↩︎
244:1 Le dictionnaire de Saint-Pétersbourg semble prendre ‘yâvat kiyak kopanyâkarati’ dans le sens de ‘autant (ou, aussi profondément) qu’il entre (dans la casserole).’ Mais voir III, 2, 2, 29, où ‘yâvat kiyakka . . . upaspriset’ a également le sens de ‘aussi souvent qu’il touche’. Cf. aussi Kâty. Sr. XVI, 4, 15, Il entretient (le feu en ajoutant du combustible), avec ‘Mitrasya . . .’; 16, [Il répète la formule] aussi souvent (ou aussi longtemps) qu’il l’entretient (ou ajoute du combustible). ↩︎