6:8:1
6:8:1:11. « Qu’il conduise Agni tout en le soutenant », disent-ils. Les dieux et les Asuras, tous deux issus de Pragâpati, se disputaient. Les dieux se déplaçaient sur des roues (voitures), et les Asuras restaient chez eux. Les dieux, en se déplaçant sur des roues, virent [^543] ce rite (performance sacrificielle), car c’est bien en se déplaçant sur des roues qu’ils virent ce rite : c’est donc au chariot que les formules se rapportent lors de la (performance avec) les gâteaux sacrificiels [^544], et au chariot lors de la construction de l’autel du feu [1].
6:8:1:22. Or, celui qui pousse Agni va aux dieux par l’accomplissement sacré, car divin est le rite qu’il accomplit ; mais celui qui ne le pousse pas va aux Asuras par l’accomplissement sacré, car démoniaque est le rite qu’il accomplit.
6:8:1:33. Ici maintenant, certains disent : « C’est par lui-même qu’il (Agni) est poussé ; car par les foulées vishneutiques il pousse en avant, et par le Vâtsapra il délie. » Qu’il ne pense pas que ce soit le cas ; car divin (pour les dieux) est son progrès, à savoir les foulées vishneutiques ; et divin le déliement, à savoir le Vâtsapra. Mais humain serait son progrès, qu’il fait de cette manière, et humain le déliement qu’il fait. [ p. 290 ] 6:8:1:44. Cet Agni est Pragâpati ; et Pragâpati est à la fois les dieux et les hommes. Or, lorsque les foulées vishneutiques et le Vâtsapra sont accomplis, il constitue par là sa forme divine ; et lorsqu’il le conduit, il constitue par là sa forme humaine. En vérité, celui qui, sachant cela, le conduit, constitue donc tout entier Pragâpati : qu’il le conduise donc (Agni) par tous les moyens.
6:8:1:55. Maintenant, n’importe quel jour où il a l’intention de conduire, il fait placer le char au nord du feu (avec la perche) à l’est ; et met un petit bois dessus (le feu) ; car à ce moment-là les dieux l’ont d’abord régalé (Agni) avec de la nourriture, avec ce petit bois, quand il était sur le point de partir : et de la même manière celui-ci le régale maintenant d’abord avec de la nourriture, avec ce petit bois, quand il est sur le point de partir.
6:8:1:66. [Vâg. S. XII, 30; Rik S. VIII, 44, 1] ‘Avec du combustible, servez Agni!’ — c’est-à-dire, ‘avec du combustible, adorez Agni!’ — ‘avec des gorgées de ghee, réveillez l’invité, offrez-lui des libations!’ — c’est-à-dire, ‘avec (des gorgées de) ghee, réveillez l’invité, et offrez-lui des libations!’ — avec un (verset) contenant (le verbe) ‘réveiller’, il le réveille pour le départ.
6:8:1:77. Il l’élève alors (le feu), avec (Vâg. S. XII, 31), ‘Que les Tous-Dieux te portent vers le haut, ô Agni, par leurs pensées !’ — au commencement tous les dieux le portaient en effet vers le haut par leurs pensées, car cela (ou, il) était alors leur pensée : de la même manière ce (Sacrificateur) le porte maintenant vers le haut par ses pensées, car cela est maintenant sa pensée ; — ‘sois gracieux envers nous, de belle apparence et de riche splendeur !’ — tel le texte, tel son sens. Du sud, il le place (Agni) vers le nord [ p. 291 ] sur (le char) – la signification de ceci a été expliquée. Après avoir placé le Gârhapatya dans un pot, il le place sur (le char) derrière (l’Âhavanîya, ou Ukhya Agni). S’il le souhaite, il peut monter à côté de lui (Agni), ou marcher à côté (du char).
6:8:1:88. Il attelle ensuite deux bœufs, d’abord le droit, puis le gauche : ainsi (on fait) avec les dieux, autrement chez les humains. Et quelle que soit la direction qu’il ait l’intention de prendre, qu’il se dirige d’abord vers l’est, car l’est est la région d’Agni : il (Agni) se dirige ainsi vers sa propre région.
6:8:1:99. [Alors qu’il conduit là-bas, il marmonne : Vâg. S. XII, 32] ‘Va, ô Agni, brillant de flammes propices !’ — c’est-à-dire : ‘Brillant, ô Agni, va avec des flammes propices et brillantes !’ — ‘Rayonnant de grands rayons, ne blesse pas mon peuple avec ton corps !’ — c’est-à-dire : ‘Avec de grandes flammes brillantes, ne blesse pas mon peuple tout seul !’
6:8:1:1010. Chaque fois que l’essieu craque, qu’il murmure cette prière (Vâg. S. XII, 33) ; car démoniaque est cette voix qui est dans l’essieu : il apaise ainsi cette (voix) et la fait comme venant des dieux.
6:8:1:1111. Et, de nouveau, pourquoi il murmure cette prière ? — chez quiconque, monté (sur un char), l’essieu craque, c’est sa propre voix : donc, lorsque l’essieu craque alors qu’Agni est monté, c’est la voix d’Agni lui-même. C’est en effet Agni que les dieux ont ainsi loué et magnifié ; et de la même manière, celui-ci (le Sacrificateur) le loue et le magnifie par là : « Agni rugit comme le ciel tonitruant », — la signification de cela a été expliquée [2]. [ p. 292 ] 6:8:1:1212. S’il détele avant (d’atteindre) sa demeure, que le feu reste sur le char lui-même ; Mais lorsqu’il détele son char pour rester dans sa demeure, il arrête le char à l’est, et au nord, il élève et asperge un endroit où il le fait descendre. Il le fait descendre du sud au nord : le sens de ceci a été expliqué.
6:8:1:1313. Il y place ensuite un petit bois ; car à cette occasion les dieux l’ont régalé (Agni) de nourriture, avec ce petit bois, après qu’il ait voyagé : de la même manière celui-ci (le Sacrificateur) le régale maintenant, après qu’il ait voyagé, de nourriture, avec ce petit bois.
6:8:1:1414. [Il le met, avec Vâg. S. XII, 34; Rik S. VII, 8, 4] ‘Loin, très célèbre est cet Agni du Bharata (tribu),’ — le Bharata [3], sans aucun doute, est Pragâpati, car il soutient (bhar) cet (univers) entier ; — ‘que sa grande lumière brille avec éclat, comme le soleil’ — c’est-à-dire, ‘que, comme le soleil, sa grande lumière brille avec éclat ;’ — ‘celui qui renversa Pûru dans les batailles’ — Pûru, de son nom, était un Âsura-Rakshas : Agni le renversa (abhi-sthâ) dans les batailles ; — ‘l’hôte divin s’est enflammé, gracieux envers nous’ — c’est-à-dire, ‘étant allumé, l’hôte divin nous est gracieux.’ Avec un (verset) contenant (le verbe) ‘qch’ (il accomplit), car il le fait ainsi arrêter (qch) pour (rester à) sa maison.
6:8:1:1515. Maintenant, la correspondance (symbolique), - avec la première (formule) il met un bâton d’allumage, avec une il le soulève, avec une il démarre, avec une il s’adresse à l’essieu, avec la cinquième il met un [ p. 293 ] bâton d’allumage, ce qui fait cinq, - de cinq couches se compose l’autel du feu, cinq saisons sont une année, et l’année est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, aussi grand devient cela.
6:8:2
6:8:2:11. Maintenant, quant à la descente des cendres (dans l’eau [4]). Or, les dieux à ce moment-là jetèrent les cendres (de la casserole). Ils dirent : « Si nous faisons de cela, tel qu’il est, une partie de nous-mêmes, nous deviendrons des carcasses mortelles, non libérées du péché ; et si nous le rejetons, nous mettrons hors d’Agni ce qui y est de la nature d’Agni : trouvez de quelle manière nous allons faire cela ! » — Ils dirent : « Méditez (kit) ! » par quoi, en effet, ils dirent : « Cherchez une couche (ou un autel, kiti). Cherchez de quelle manière nous allons faire cela ! »
6:8:2:22. En méditant, ils virent ceci : « Apportons-le à l’eau ; car l’eau est le fondement de cet univers : l’ayant posé sur ce qui est le fondement de cet univers, nous reproduirons de l’eau ce qu’il y a de la nature d’Agni dans ce (tas de cendres). » Ils le descendirent alors (et le jetèrent dans) l’eau ; et de la même manière, ce (Sacrificateur) le fait maintenant descendre à l’eau.
6:8:2:33. [Vâg. S. XII, 35] ‘Ô eaux divines, recevez ces cendres, et mettez-les dans un endroit doux et parfumé !’ — qui, étant consumée (matière), a suivi son cours (est inutile) : à ce propos il dit : ‘Mettez-les dans l’endroit le plus parfumé !’ — ‘Que [ p. 294 ] les épouses, mariées à un bon seigneur, se prosternent devant lui’ — les épouses, sans aucun doute, sont les eaux, car des eaux cet univers est produit ; et en Agni les eaux ont en effet un bon seigneur : « portez-le sur les eaux, comme une mère porte son fils ! » — c’est-à-dire, « comme une mère porterait son fils sur ses genoux, ainsi portez-le ! »
6:8:2:44. [Vâg. S. XII, 36; Rik S. VIII, 43, 9] ‘Dans les eaux, ô Agni, est ton siège’, c’est-à-dire ‘dans les eaux, ô Agni, est ton ventre; ainsi tu t’accroches aux plantes’, car il s’accroche (aime) en effet les plantes, — ‘étant dans (leur) ventre tu es né de nouveau’, — quand il est dans le ventre il est en effet né de nouveau, — [Vâg. S. XII, 37] « Tu es l’enfant des herbes, l’enfant des arbres, l’enfant de tout ce qui est, ô Agni, tu es l’enfant des eaux » — il fait ainsi de lui (Agni) l’enfant de cet (univers) tout entier.
6:8:2:55. Avec trois (versets) il jette (les cendres dans l’eau), — Agni est triple : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, d’autant il les jette ainsi. D’abord avec une (prière), puis avec deux ; ou d’abord avec deux, puis avec une, — mais à deux moments distincts il les jette : il les jette ainsi au moyen des animaux à deux pieds.
6:8:2:66. Il en prend alors un peu (des cendres) : il reproduit ainsi à partir des eaux ce qu’il y a de la nature d’Agni dans ce (tas de cendres). [Il le prend] avec ce (sans nom ou petit doigt), car avec ce (doigt) on prépare la médecine : c’est avec celui-là qu’il le (Agni) rassemble ainsi. [Vâg. S. XII, 38-41] ‘S’étant installé [5] dans l’utérus, comme [ p. 295 ] cendres, dans les eaux et la terre, ô Agni,’ — par ses cendres, il est, en effet, établi dans le ventre, c’est-à-dire à la fois dans les eaux et dans la terre ; — ‘ayant uni aux mères, tu t’es de nouveau, brillamment resplendissant, assis ;’ — c’est-à-dire, ‘ayant rejoint tes mères, toi, l’éclatant, tu t’es de nouveau assis (dans ta demeure).’ — ‘T’étant de nouveau assis sur ton siège, les eaux et la terre, ô Agni, tu reposes en elle (la terre, ou pan) très heureuse, comme dans le giron d’une mère.’ — ‘Reviens de nouveau avec la subsistance, de nouveau, ô Agni, avec la nourriture et la vie ; garde-nous de nouveau du trouble ! — Avec la richesse reviens, ô Agni, déborde du ruisseau qui nourrit tout de tous côtés !’ — c’est-à-dire, ‘Avec tout cela reviens à moi !’
6:8:2:77. Avec quatre (versets) il prend (une partie des cendres) ; il lui fournit ainsi (à Agni) des animaux à quatre pattes ; et les animaux étant de la nourriture, c’est de la nourriture qu’il le lui fournit ainsi. Avec trois (versets) il fait descendre (les cendres) (jusqu’à l’eau), - ce qui fait sept, car de sept couches se compose l’autel du feu [6], sept saisons sont une année, et l’année est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, aussi grande devient celle-ci.
6:8:2:88. Ayant pris quelques cendres et étant revenu, il les jette dans le brasier et se tient près (du feu) pour l’adorer ; car lorsqu’il jette Agni dans l’eau, il fait ce qui est inconvenant ; il se rachète maintenant pour ne pas lui faire de mal. Avec deux (verset) relatifs à Agni (il adore), — car c’est à Agni qu’il se rachète, — et avec de tels [ p. 296 ] qui contiennent (le verbe) ‘budh’ (être attentif à, éveillé), afin qu’Agni puisse prêter attention à son discours.
6:8:2:99. [Vâg. S. XII, 42-3; Rik S. I, 147, 2; Français II, 6, 4] « Sois attentif à ma parole, ô le plus jeune ! » — c’est-à-dire, « sois attentif à ma parole, ô le plus jeune ! » — « profère très abondamment, ô fidèle ! » — c’est-à-dire, « profère très abondamment, ô fidèle ! » — « Celui-ci t’insulte, et celui-là chante tes louanges », — c’est-à-dire, « l’un (homme) t’insulte, et l’autre chante tes louanges » ; — « Je révère respectueusement ton corps, ô Agni ! » — c’est-à-dire, « moi, ton révérend, je révère ton corps, ô Agni ! » — « Sois un protecteur munificent des offrandes, ô seigneur des richesses, le dispensateur des richesses, éloigne de nous les ennemis ! » il dit cela afin d’éloigner de lui les ennemis. Avec deux (versets) il adore le feu, un verset Gâyatrî et un verset Trishtubh : la signification de ceci a été expliquée.
6:8:2:1010. Ceux-ci font neuf (versets), — il y a neuf régions [7], et Agni est les régions ; neuf airs vitaux, et Agni est les airs vitaux : aussi grand qu’est Agni, aussi grande est sa mesure, aussi grand devient cela.
6:8:2:1111. Il accomplit alors deux expiations ; car c’est pour (l’obtention de) tous ses désirs qu’il allume ce (feu) ; ainsi, quelle que soit la partie de ses désirs qui est ici coupée lorsque le feu est jeté dans l’eau, il la réunit et la restaure. Il accomplit les deux expiations qui (sont accomplies) lorsque le feu s’est éteint [8] : la signification de ceci a été expliquée. [ p. 297 ] 6:8:2:1212. Cela fait dix (exécutions), — le Virâg se compose de dix syllabes, et Agni est le Virâg [9] ; il y a dix régions, et Agni est les régions ; dix airs vitaux, et Agni est les airs vitaux : aussi grand qu’est Agni, aussi grande est sa mesure, aussi grand devient ceci.
289:1 Sâyana dit, ‘vîrasiddheh’, ‘par le succès des héros’. ↩︎
289:2 Voir I, 1, 2, 5. ↩︎
289:3 Sâyana fait référence à Vâg. S. XII, 31, ‘vers le haut, que les Tous-Dieux te portent…’ (paragraphe 9) ci-dessous, comme un passage pertinent. ↩︎
291:1 Voir ci-dessus, VI, 7, 3, 2. ↩︎
292:1 Mahîdhara, conformément à Nigh. III, 18 (prêtre), explique « bharata » comme celui qui apporte des offrandes (blear) ; et, avec Sâyana, identifie le Bharata avec le Sacrificateur. ↩︎
293:1 Les cendres retirées du ‘ukhâ’ ou brasero sont placées dans un sac fait de feuilles d’un arbre sacré, puis jetées dans l’eau en deux portions. Pendant qu’elles flottent sur l’eau, on en prélève une petite portion avec le petit doigt et on la met dans le brasier. ↩︎
294:1 ‘Pra-sad’ (= pra-âp, Mahîdhara) semble ici avoir réellement le sens de p. 295 ‘abhiprasad’ ou ‘anuprasad’, car l’accusatif peut difficilement être pris avec ‘âsadah.’ ↩︎
296:1 À savoir les quatre points cardinaux, les quatre points intermédiaires de la boussole et la région supérieure. À cela, le paragraphe 12 ajoute, comme dixième, la région inférieure. ↩︎