7:4:1
7:4:1:11. S’apprêtant à construire Agni (l’autel du feu), il le prend en lui-même ; car de lui-même il le fait naître, et de là où l’on naît, tel on devient. Or, s’il construisait Agni sans le prendre en lui-même, il engendrerait l’homme de l’homme, le mortel de mortel, l’inaffranchi du péché de l’inaffranchi du péché ; mais lorsqu’il construit Agni après l’avoir pris en lui-même, il fait naître Agni d’Agni, l’immortel de l’immortel, l’impeccable de l’impeccable.
7:4:1:22. Il le prend (en murmurant, Vâg. S. X III, 1), « En moi je prends d’abord Agni », il prend ainsi d’abord Agni en lui-même ; — « pour l’augmentation de la richesse, pour une progéniture saine, pour une virilité vigoureuse ! » et par là il prend toutes les bénédictions pour lui-même ; — « et que les divinités me soutiennent ! » et par là il prend tous les dieux pour lui-même ; et ainsi il prend en lui-même tout ce qu’il est sur le point d’engendrer de lui-même. Ayant pris Agni [ p. 363 ] en lui-même tout en étant debout, il le construit assis ; — Agni est un animal : donc l’animal, ayant reçu le fœtus debout, donne naissance après s’être couché.
7:4:1:33. Il chante alors le Satya Sâman [^678] (hymne véritable). Car les dieux dirent alors : « Faisons de la vérité (satya) sa bouche (ou son commencement) : ainsi nous deviendrons la vérité, la vérité se tournera vers nous, et vrai deviendra ce souhait pour lequel nous sommes sur le point d’accomplir ce rite ! »
7:4:1:44. Ils chantèrent ce « véritable hymne » au début, et firent ainsi de la vérité sa bouche (celle d’Agni) ; et ils devinrent la vérité ; la vérité se tourna vers eux, et véritable devint leur souhait pour lequel ils accomplissaient ce rite.
7:4:1:55. Et de la même manière, lorsque le Sacrificateur chante maintenant, au début, le « véritable hymne », il fait ainsi de la vérité sa bouche (celle d’Agni) ; et il (lui-même) devient la vérité ; et la vérité se tourne vers lui ; et vrai devient ce souhait pour lequel il accomplit ce rite.
7:4:1:66. Or, cette vérité est la même que les eaux, car les eaux sont la vérité. C’est pourquoi ils disent : « Par quoi [^679] les eaux coulent, c’est une forme de la vérité. » Ce sont en effet les eaux qui ont été créées les premières de cet univers : donc lorsque les eaux (les pluies) coulent, alors tout ce qui existe est produit ici.
7:4:1:77. Il dépose ensuite une feuille de lotus (au centre de [ p. 364 ] l’emplacement de l’autel) ; la feuille de lotus est un utérus : il lui donne ainsi un utérus (pour qu’Agni naisse de là).
7:4:1:88. Et, de nouveau, pourquoi il dépose une feuille de lotus ? Le lotus signifie les eaux, et cette terre en est une feuille. De même que la feuille de lotus est ici étendue sur l’eau, ainsi cette terre est étendue sur les eaux. Or, cette même terre est le sein d’Agni, car Agni (l’autel du feu) est cette terre, puisque c’est de là que tout Agni est édifié : c’est cette terre qu’il dépose ainsi. Il la dépose de manière à ne pas être séparé de la vérité : il établit ainsi cette terre sur la vérité ; de là cette terre est établie sur la vérité ; et de là la vérité est cette terre, car cette terre est le plus certain de ces mondes.
7:4:1:99. [Il le pose, avec Vâg. S. XIII, 2] ‘Les eaux’ tu es derrière, le ventre d’Agni’, car cette terre est en effet le dos des eaux, et le ventre d’Agni ; — ‘autour de l’océan enflé’, car l’océan enfle en effet autour de cette terre ; — ‘grandissant sur le lotus’, c’est-à-dire ‘grandissant, fleuris sur le lotus’ ; — ‘étalé avec l’étendue, avec la largeur du ciel !’ avec cela il caresse (la feuille), — car cet Agni est ce soleil là-bas, et aucune autre étendue que celle du ciel n’est capable de le contenir : il dit ainsi (à la feuille), Étant devenu le ciel, contient-le ! Il le pose avec un verset Svarâg, car l’autonomie (svârâgya) appartient aux eaux. L’ayant « fixé », il prononce sur lui le Sûdadohas [1] : la signification de ceci a été expliquée.
7:4:1:1010. Il pose ensuite la plaque d’or [2] dessus. Or, [ p. 365 ] cette plaque d’or est le soleil là-bas, car il brille sur toutes les créatures ici sur terre ; et ‘rokas’ (éclat) ils l’appellent mystiquement ‘rukma’ (plaque d’or), car les dieux aiment le mystique : il dépose ainsi le soleil là-bas (sur l’autel). Il est doré et rond, avec vingt et un boutons, - la signification de ceci a été expliquée. Il le pose avec les boutons pointés vers le bas ; car les boutons sont ses rayons (du soleil), et ses rayons (brillent) vers le bas.
7:4:1:1111. Il le pose sur la feuille de lotus ; la feuille de lotus est un utérus : dans l’utérus il le place ainsi (Agni).
7:4:1:1212. Et, de nouveau, pourquoi il le place sur la feuille de lotus ? La feuille de lotus est un fondement, car la feuille de lotus est cette terre, et cette terre est le fondement : celui qui n’est pas établi sur cette terre est instable, tout comme celui qui est au loin. Or, c’est par ses rayons que (le soleil) est établi sur cette terre : il l’établit ainsi (Agni) sur cette terre, comme son fondement.
7:4:1:1313. Et, encore, pourquoi le met-il sur la feuille de lotus ? Quand Indra eut frappé Vritra, celui-ci, pensant ne pas l’avoir abattu, entra dans les eaux. Il leur dit : « J’ai peur : construisez-moi une forteresse ! » Or, quelle essence des eaux y avait-il qu’elles rassemblèrent vers le haut (à la surface), et en firent une forteresse pour lui ; et parce qu’elles lui en firent (kar) une forteresse (pûh), c’est donc « pûshkara » ; « pûshkara » étant ce qu’on appelle mystiquement « push-kara » (feuille de lotus), car les dieux aiment le mystique. Or, lorsqu’il la pose (la plaque d’or) sur la feuille de lotus, il l’établit (Agni) dans cette essence que les eaux ont rassemblée pour lui (Indra), et dans cette forteresse qu’elles ont construite pour lui.
7:4:1:1414. [Il le pose, avec Vâg. S. XIII, 3] [ p. 366 ] ‘Le Brahman né le premier devant;’ le Brahman est sans doute ce soleil-là, et il naît jour après jour devant (à l’est); — ‘du sommet [3] lui, le désir, a répandu la brillance’, le sommet est sans doute le milieu, les brillants sont ces mondes, et celui qui désire est ce soleil-là, — il est celui qui désire dans la mesure où il a désiré naître; et en s’élevant il étend [4] ces (mondes) du sommet, du milieu ; — « il (étend) les étendues les plus proches de l’abîme », ses étendues les plus proches de l’abîme sont sans doute les régions, car il (le soleil) s’étend tout près d’elles ; — « le ventre de l’existant et du non-existant a-t-il étendu ! » le ventre de l’existant et du non-existant sont sans doute ces mondes ; car ce qui existe et ce qui n’existe pas sont tous deux nés de ces mondes. Il le revêt d’un vers trishtubh, car là-bas (le soleil) est lié au Trishtubh [5]. L’ayant « posé », il prononce le vers Sûdadohas [6] sur lui : la signification de ceci a été expliquée.
7:4:1:1515. Il y dépose ensuite l’homme (en or) : il est Pragâpati, il est Agni, il est le Sacrificateur. Il est fait d’or, car l’or est lumière, et le feu est lumière ; l’or est l’immortalité, et le feu est l’immortalité. C’est un homme (purusha), car Pragâpati est l’Homme. [ p. 367 ] 7:4:1:1616. Et, de nouveau, pourquoi il dépose l’homme ? Lorsque Pragâpati fut détendu, sa forme agréable sortit de l’intérieur ; lorsqu’elle fut sortie de lui, les dieux le quittèrent. Lorsque les dieux le restaurent, ils lui donnèrent cette forme agréable, et les dieux en furent satisfaits. Et comme les dieux furent satisfaits (ram) de cette forme agréable (ramya), on l’appelle « hiramya » ; « hiramya » étant ce que l’on appelle mystiquement « hiranya » (or), car les dieux aiment le mystique. Et de la même manière, celui-ci (le Sacrificateur) lui donne maintenant cette forme agréable, et les dieux en sont satisfaits. Mais cette forme agréable est l’air vital : c’est cet air vital qu’il met ainsi en lui.
7:4:1:1717. Il le pose sur le plateau d’or, car le plateau d’or est ce soleil-là : ce même homme qui est dans ce disque (du soleil), c’est lui qu’il pose maintenant (sur l’autel).
7:4:1:1818. Il le couche sur le dos [7] ; car les dieux disaient alors : « Si nous couchons ces deux [8] tous deux regardant vers ici, ils brûleront tout ici ; et si (nous les couchons) tous deux de manière à être tournés vers l’extérieur, ils ne donneront de la chaleur que dans la direction opposée ; et s’ils se font face, alors il n’y aura de lumière qu’entre ces deux-là, et ils se blesseront l’un l’autre. » Ils couchèrent l’un de manière à regarder vers ici, et l’autre de manière à regarder vers l’extérieur : celui-ci (le soleil), le disque d’or, regardant vers le bas, donne de la chaleur par ses rayons, et [ p. 368 ] cet homme (tend) vers le haut par ses airs vitaux [9]. Il le couche (avec la tête) vers l’est, car (avec la tête) vers l’est cet Agni (l’autel du feu) est construit.
7:4:1:1919. [Il le couche, avec Vâg. S. XIII, 4; Rik S. X, 121, 1] ‘Hiranyagarbha est venu le premier à l’existence’, car cet enfant d’or est effectivement venu le premier à l’existence ; — ‘né, il était le seul seigneur de l’être’ ; car il est en effet né comme le seul seigneur de tout cet être ; — ‘il soutient cette terre et le ciel’, car il (le soleil) soutient à la fois le ciel et la terre ; — ‘au dieu Ka, rendons hommage par une offrande !’ Ka (Qui ?) est Pragâpati : ainsi, ‘rendons-Lui hommage par une offrande !’
7:4:1:2020. [Vâg. S. XIII, 5; Rik S. X, 17, 11] ‘La goutte a bondi le long de la terre et du ciel;’ la goutte est ce soleil là-bas, et il saute à la fois vers le ciel et vers la terre — ainsi (en se levant) vers ce (ciel), et ainsi (en se couchant) vers cette (terre); — ‘le long de ce siège, et de ce qui était avant’; c’est-à-dire, vers ce monde, et vers celui-là; ou cet (autel d’Âhavanîya) qui est en train d’être construit, et cet (autel de Gârhapatya) qui là-bas a été construit avant; — ‘(la goutte) se déplaçant le long du siège commun;’ car il (le soleil) se déplace le long de ce siège commun ; « la goutte, je l’offre le long des sept hotrâs » ; la goutte est ce soleil-là ; et les sept hotrâs sont les régions : il établit ainsi ce soleil-là dans les régions.
7:4:1:2121. Avec deux (versets) il le couche ; — le Sacrificateur a deux pieds, et le Sacrificateur est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, avec autant il le couche ainsi ; — avec deux trishtubh [ p. 369 ] versets, car il (le soleil) est lié au Trishtubh. L’ayant « installé », il prononce sur lui le Sûdadohas : la signification de ceci a été expliquée.
7:4:1:2222. Il chante alors un Sâman. Car les dieux, ayant couché cet homme, le virent alors (ressemblant) à cette planche sèche.
7:4:1:2323. Ils dirent : « Pensez à ceci, comment nous pouvons donner de la vigueur à cet homme ! » Ils dirent : « Méditez (ketay) ! » Par là, ils voulaient sans doute dire : « Cherchez à édifier (kitim ish) ! Cherchez comment nous donnerons de la vigueur à cet homme ! »
7:4:1:2424. En méditant, ils virent ce Sâman, le chantèrent et lui donnèrent ainsi de la vigueur ; et de la même manière, celui-ci (le Sacrificateur) la lui donne ainsi : il chante sur l’homme, il lui donne de la vigueur ; il chante sur le brillant [10], car Agni est tout ce qui brille. Après l’avoir couché, qu’il ne marche pas devant lui, de peur qu’Agni ne lui fasse du mal.
7:4:1:2525. Il (le Sacrificateur) se tient alors près (de l’homme d’or) et l’adore avec les formules Sarpanâma (nommées serpent). Les serpents sont sans aucun doute ces mondes, car ils glissent (sarp) avec tout ce qui est ici ; et Agni n’est autre que le soi (corps) de tous les dieux. Eux, les dieux, ayant déposé (sur l’autel) leur soi, craignaient que ces mondes ne s’envolent avec leur soi.
7:4:1:2626. Ils virent ces Sarpanâma et adorèrent avec eux ; par ces (versets) ils arrêtèrent ces mondes pour lui, et les firent se courber ; et parce qu’ils les firent se courber (nam), [ p. 370 ] c’est pourquoi (les formules sont appelées) Sarpanâma. Et de la même manière le Sacrificateur, lorsqu’il se tient là pour adorer avec les formules Sarpanâma, arrête ces mondes pour lui, et les fait se courber ; et ainsi ils ne glissent pas avec son soi.
7:4:1:2727. Et, encore une fois, pourquoi persiste-t-il à adorer avec les formules de Sarpanâma ? Les serpents sont ces mondes, car tout ce qui rampe (sarp) rampe dans ces mondes. Or, lorsqu’il adore avec les formules de Sarpanâma, tout démon qui se trouve dans ces mondes, tout dévoreur, toute ogresse, il apaise tout cela.
7:4:1:2828. [Vâg. S. XIII, 6-8] ‘Hommage soit rendu aux serpents, quels qu’ils soient sur la terre, et à ceux qui sont dans l’air, et à ceux qui sont dans le ciel, à ces serpents-là soit rendu hommage !’ quels que soient les serpents qui existent dans ces trois mondes, il leur rend ainsi hommage.
7:4:1:2929. ‘Ceux qui sont les dards des démons’, car certains (des serpents), envoyés par les démons, mordent ; - ‘et ceux qui sont sur les arbres, et ceux qui se trouvent dans les trous, à ces serpents-là soit rendu hommage !’ il rend ainsi hommage aux serpents qui se trouvent à la fois dans les arbres et dans les trous.
7:4:1:3030. « Ou ceux qui sont dans la sphère lumineuse du ciel ; ou ceux qui sont dans les rayons du soleil ; ceux par lesquels la demeure est faite dans les eaux, à ces serpents soit hommage ! » il leur rend ainsi hommage où qu’ils soient. Il le fait par « hommage, hommage », car l’hommage est un sacrifice (adoration) : par le sacrifice, par l’hommage, il les adore ainsi. Qu’il ne dise donc pas « hommage à toi » à quelqu’un qui n’est pas digne de sacrifice, car ce serait comme s’il disait « sacrifice (ou adoration) à toi ! »
7:4:1:3131. Avec trois (formules) il adore : trois sont ces mondes, et triple aussi est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande est sa mesure, d’autant il arrête ainsi ces mondes (de bouger) ; et d’autant il apaise tout ici. Debout il adore, car ces mondes sont debout, pour ainsi dire ; et de plus, tant qu’on est debout, on est plus fort.
7:4:1:3232. Là-dessus, après s’être assis, il offre (à l’homme d’or) du ghee pris au quintuple, – la signification de ceci a été expliquée. De chaque côté (du feu), il offre, se déplaçant autour : il le gratifie ainsi (Agni) de nourriture de toutes parts.
7:4:1:3333. Et, encore une fois, pourquoi il offre là-dessus. Les dieux, ayant déposé leur corps, craignirent maintenant que les Rakshas, les démons, ne le frappent. Ils virent ces contre-charmes tueurs de Rakshas [11], — (Vâg. S. XIII, 9-13 ; Rik S. IV, 4, I-5), [ p. 372 ] ‘Déploie ta puissance, comme une large armée !’ Les tueurs de Rakshas sont les contre-charmes : ayant, au moyen de ces contre-charmes, repoussé les Rakshas, les démons, dans tous les quartiers, ils (les dieux) ont restauré ce corps dans un endroit exempt de danger et de diablerie ; et de la même manière ce Sacrificateur, ayant, au moyen de ces contre-charmes, repoussé les Rakshas, les démons, dans tous les quartiers, restaure maintenant ce corps (d’Agni) dans un endroit exempt de danger et de diablerie.
7:4:1:3434. Il offre avec du ghee, car le ghee est un coup de foudre : par le coup de foudre, il repousse ainsi les Rakshas, les démons ; avec du ghee quintuplé, l’autel du feu est constitué de cinq couches ; Cinq saisons sont une année, et l’année est Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, avec autant il repousse ainsi les Rakshas, les démons ; — avec (cinq) vers adressés à Agni, car la lumière qui tue les Rakshas est Agni : par Agni il repousse ainsi les Rakshas, les démons ; — avec des vers trishtubh, — le Trishtubh est un coup de foudre : par le coup de foudre il repousse ainsi les Rakshas, les démons. De chaque côté (il offre) un mouvement circulaire : dans chaque quartier il repousse ainsi les Rakshas, les démons.
7:4:1:3535. Derrière l’autel, il offre, assis le visage tourné vers l’est ; puis sur le côté gauche (nord), regardant vers le sud ; puis devant, regardant vers l’ouest ; puis, faisant le tour par derrière, il offre, assis le visage tourné vers le nord, sur le côté droit (sud). Ainsi, il se déplace vers la droite, car [ p. 373 ] cela mène aux dieux. Ensuite, revenant en arrière, il offre, assis derrière, le visage tourné vers l’est ; et c’est ainsi que son accomplissement se déroule vers l’est [12].
7:4:1:3636. Il dépose ensuite deux cuillères à offrande, les cuillères à offrande sont des bras [13] : ce sont ses bras qu’il lui restitue ainsi (à Agni). Et quant à la raison pour laquelle les cuillères à offrande (sont déposées), c’est parce que les bras sont des cuillères à offrande, que le bol et le manche sont deux, car il y a deux de ces bras. Il les dépose sur les côtés (gauche et droit), car ces bras (des nôtres) sont sur les côtés.
7:4:1:3737. Sur le côté droit (sud), il dépose un objet en bois de kârshmarya (gmelina arborea). Car à cette époque, les dieux craignaient que les Rakshas, les démons, ne détruisent leur sacrifice du sud. Ils virent cet arbre tueur de Rakshas, le Kârshmarya : ayant repoussé par cet arbre les Rakshas, les démons, au sud, ils étendirent ce sacrifice dans un lieu à l’abri du danger et des démons. Et de même, le Sacrificateur, ayant repoussé par cet arbre les Rakshas, les démons, au sud, étend maintenant ce sacrifice dans un lieu à l’abri du danger et des démons. Elle (la cuillère) est remplie de ghee ; le ghee est un coup de foudre : c’est par la foudre qu’il repousse ainsi les Rakshas, les démons, au sud.
7:4:1:3838. Sur le côté gauche (nord), il pose ensuite un récipient en bois d’udumbara (ficus glomerata) ; car Udumbara signifie force, sève vitale : force, sève vitale, il y met ainsi en lui. Il est rempli de caillé aigre, [ p. 374 ] – le caillé aigre est la sève vitale : c’est la sève vitale qu’il y met ainsi en lui.
7:4:1:3939. Et, encore une fois, pourquoi dépose-t-il deux cuillères à offrande ? Lorsque Pragâpati fut détendu, Agni prit son esprit ardent (celui de Pragâpati) et l’emporta vers le sud, où il s’arrêta ; et parce qu’après l’avoir emporté (karsh), il s’arrêta (ud-ram), le Kârshmarya (s’éleva). Et Indra prit sa vigueur (celle de Pragâpati) et s’en alla vers le nord : il devint l’arbre Udumbara.
7:4:1:4040. Il (Pragâpati) dit à ces deux-là : « Venez à moi, et remettez en moi ce qui est à moi et avec lequel vous êtes partis ! » — « Eh bien, donne toute la nourriture ici à nous deux ! » dirent-ils. — « Eh bien, rejoignez-moi, devenant ces deux bras à moi ! » — « Qu’il en soit ainsi ! » Il leur donna toute la nourriture, et ils le rejoignirent, devenant ses deux bras : c’est donc par les bras que la nourriture est faite, et au moyen des bras qu’elle est mangée, car il (Pragâpati) donna toute la nourriture aux deux bras.
7:4:1:4141. Le kârshmarya, il le couche sur le côté droit, avec (Vâg. S. XIII, 13), ‘Par l’esprit ardent d’Agni je t’établis !’ — cet esprit ardent qu’Agni (Pragâpati) a ensuite pris et emporté vers le sud, il le remet maintenant en lui. — ‘Agni, la tête, le sommet du ciel, lui, le seigneur de la terre, anime les graines des eaux’, car Agni est en effet cela (cuillère). Avec un vers de Gâyatrî (il exécute), — Agni est Gâyatra : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, avec autant il dépose ainsi cette (cuillère). Il est rempli de ghee, car le ghee appartient à Agni : avec sa propre part, avec sa propre sève de vie, il le gratifie ainsi.
7:4:1:4242. Il pose ensuite l’udumbara sur le côté gauche (nord) de [ p. 375 ], avec (Vâg. S. XIII, 14), ‘Par la vigueur d’Indra, je t’établis !’ cette vigueur de son (Pragâpati) qu’Indra prit alors et s’en alla vers le nord, il la remet maintenant en lui. — (Vâg. S. XIII, 15 ; Rik S. X, 8, 6), 'Tu es devenu le chef du sacrifice et de la sphère que tu tends avec des équipes propices ; Tu as élevé vers le ciel la tête lumineuse ; tu as fait de ta langue, ô Agni, la porteuse de l’offrande. Indra est bien cela (la cuillère). Et s’il s’agit d’un verset adressé à Agni, c’est parce qu’il est l’acte d’Agni (l’autel du feu) ; et un verset trishtubh, car Indra est lié au Trishtubh ; et Agni inclut Indra et Agni : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, autant il la fixe ainsi. De plus, tous les dieux sont Indra et Agni, et Agni appartient à toutes les divinités : aussi grand qu’Agni est, aussi grande que soit sa mesure, autant il la fixe ainsi. Il est rempli de lait caillé, car le lait caillé appartient à Indra : de sa propre part, de sa propre sève de vie, il le gratifie ainsi.
7:4:1:4343. Indra et Agni sont en effet ses deux bras (Pragâpati) : ils le rejoignent avec un esprit ardent et une vigueur ardente. Là où il (le Sacrificateur) touche (le sol avec ses bras), tout en regardant attentivement l’homme d’or avec sa poitrine près de lui [14], là il [ p. 376 ] (l’Adhvaryu) fait une marque et pose ces (cuillères) ; car c’est la place de ces deux (bras).
7:4:1:4444. Certains les déposent de côté (du sud au nord), en disant : « De côté courent ces deux bras (les nôtres). » Qu’il ne le fasse pas, mais qu’il les dépose avec le bol vers l’avant (l’est), car cet Agni (autel) est construit avec la tête vers l’avant ; et, de plus, de cette façon les bras sont plus forts. Séparément il les dépose, séparément il les « installe », et séparément il prononce le verset Sûdadohas sur eux ; car séparés sont ces deux bras.
7:4:1:4545. À ce propos, ils disent : « Qu’il ne fasse pas d’armes à cet homme (d’or) [15], de peur de le rendre superflu ; car ces deux cuillères sont (à la place de) ses bras. » Qu’il lui fasse néanmoins (des armes), car ces deux cuillères sont (simplement) à la manière des deux bras. De plus, ces deux (bras d’Agni) sont des ailes ; et quelles que soient les formes, quels que soient les stomas, quels que soient les prishthas, quels que soient les mètres qu’il appliquera à cet autel du feu, ce sera la perfection, ce sera la croissance de ces deux : qu’il fasse donc des armes à cet homme (d’or).
[ p. 377 ]
7:4:2
7:4:2:11. Il place une Svayam-âtrinnâ (brique naturellement perforée) sur (l’homme d’or) ; la (première) brique naturellement perforée étant cette terre, il place ainsi cette terre dessus. Il la place de manière à ne pas être séparé de l’homme ; car la brique naturellement perforée signifie nourriture, et la brique naturellement perforée signifie cette terre, et cette terre est nourriture, puisque c’est sur elle que mûrit toute nourriture : il place ainsi la nourriture près de lui (l’homme, Agni). Sur (l’homme il la place) : il place ainsi la nourriture sur lui [16].
7:4:2:22. Et, encore, pourquoi il revêt une brique naturellement perforée ? — la brique naturellement perforée est le souffle (ou l’air vital), car le souffle se perce ainsi (svayam âtrintte) à travers le corps : c’est le souffle qu’il lui confère ainsi. Il le place de manière à ce qu’il ne soit pas séparé de l’homme ; car la brique naturellement perforée est le souffle, et la brique naturellement perforée est cette terre, et cette terre est le souffle, puisque cette terre porte tout ce qui respire : il place ainsi le souffle de manière à ce qu’il ne soit pas séparé de lui. Sur (l’homme il place la brique) : il place ainsi le souffle sur lui [16:1].
7:4:2:33. Et, de nouveau, pourquoi il y met celui naturellement perforé. Les divinités, prenant le Pragâpati disjoint, se séparèrent ; et, ayant obtenu un lieu de repos en elles, ainsi séparées, il s’installa.
7:4:2:44. Or ce Pragâpati qui s’est désarticulé est cet Agni (autel du feu) qui est maintenant en train d’être construit ; et ce lieu de repos (ou fondation) est cette première [ p. 378 ] (brique) naturellement perforée ; — ainsi quand il la met maintenant, il met par là sur cet (emplacement de l’autel) cette (fondation [17]) qui était pour son corps : c’est pourquoi il la met maintenant.
7:4:2:55. Il le revêt au moyen de Pragâpati, car Pragâpati a ainsi repris à lui (ce fondement) de son corps. [Vâg. S. XIII, 16] ‘Tu es stable’, c’est-à-dire ‘Ferme tu es, ou tu es établi’ ; — ‘soutenir’, car ce qui soutient est un fondement ; — ‘posé par Visvakarman ;’ Visvakarman est Pragâpati, donc, ‘posé par celui-là’ ; — ‘Que l’océan, que l’oiseau ne te fasse pas de mal !’ L’océan est sans doute la plaque d’or, et l’oiseau est l’homme : ainsi, « Que ces deux-là ne te fassent pas de mal ! » — « Ne fais pas trembler, stabilise la terre ! » tel est le texte, tel est le sens.
7:4:2:66. [Vâg. S. XIII, 17] ‘Que Pragâpati t’établisse’ — car Pragâpati a vu cette première couche [^697] ; — ‘sur le dos des eaux, sur le chemin de l’océan’, le dos des eaux est sans doute cette terre, et le chemin de l’océan est cette terre ; — ‘toi, le vaste, le large !’ car cette terre est à la fois large et vaste ; — ‘élargis-toi : tu es le large !’ c’est-à-dire ‘élargis-toi, et tu es le large (terre, prithivî).’
7:4:2:77. [Vâg. S. XIII, 18] ‘Tu es la terre (bhû),’ car ceci est la terre ; — ‘tu es le sol (bhûmi),’ car ceci est le sol ; — ‘Tu es Aditi,’ — Aditi est cette terre, car cette terre donne (dad) [ p. 379 ] tout ici ; — ‘celui qui contient tout,’ car sur cette terre tout est contenu ; — ‘le soutien de tout le monde’, c’est-à-dire le soutien du monde entier ; — ‘soutiens la terre, affermis la terre, ne fais pas de mal à la terre !’ c’est-à-dire, soutiens-toi, affermis-toi, ne fais pas de mal à toi-même !
7:4:2:88. [Vâg. S. XIII, 19] ‘Pour toute respiration, expiration, respiration traversante et expiration ascendante ;’ car la (brique) naturellement perforée est le souffle, et le souffle sert à tout cela ; - ‘pour un lieu de repos, pour un lieu de mouvement’ ; les (briques) naturellement perforées sont ces mondes [18], et ces mondes sont le lieu de repos, le lieu de mouvement ; - ‘Que Agni te garde’ - c’est-à-dire, qu’Agni te protège ! - ‘avec un puissant bien-être !’ c’est-à-dire avec un grand bien-être ; - ‘avec le toit le plus sûr’, c’est-à-dire avec le toit (la demeure) le plus sûr. Après l’avoir « posé » [19], il prononce dessus le Sûdadohas [20] : le sens de ceci a été expliqué. Il chante ensuite un Sâman : le sens de ceci (sera expliqué) plus loin.
7:4:2:99. Ici maintenant ils disent : « Comment se fait-il que cet homme (d’or) ne soit pas retenu (alourdi) par la (brique) naturellement perforée [21] ? » Eh bien, la (brique) naturellement perforée est la nourriture et le souffle ; et l’homme n’est retenu ni par la nourriture ni par son souffle.
7:4:2:1010. Il pose ensuite la brique Darya [22] dessus ; la brique Dûrvâ étant du bétail ; c’est avec du bétail qu’il [ p. 380 ] la dote ainsi : ce sont les mêmes bétails avec lesquels Agni s’est approché la première fois [23] ; ce sont eux qu’il place maintenant dessus. Il la pose immédiatement sur la (brique) naturellement perforée ; la (brique) naturellement perforée étant cette terre, il place ainsi le bétail immédiatement sur cette terre. Sur (la brique il la place) : sur cette terre il place ainsi le bétail.
7:4:2:1111. Et, encore une fois, pourquoi pose-t-il la brique Dûrvâ ? Les cheveux de Pragâpati qui gisaient sur le sol lorsqu’il fut disloqué devinrent ces herbes. L’air vital sortit alors de lui, et, étant sorti, il tomba.
7:4:2:1212. Il dit : « En vérité, cet (air vital) m’a détruit ! » et parce qu’il dit : « il m’a détruit (dhûrv) », d’où le nom « dhûrvâ » ; « dhûrvâ » étant sans doute ce qu’on appelle mystiquement « dûrvâ », car les dieux aiment le mystique. Cette (herbe dûrvâ) est la puissance dirigeante (Kshatra), car c’est cette sève vitale, le souffle ; et les autres plantes sont les cheveux : en posant cette (plante dûrvâ), il pose toutes (sortes de) plantes.
7:4:2:1313. Lorsque les dieux le rétablirent, ils mirent en lui cette sève vitale, ce souffle ; et de la même manière, ce (Sacrificateur) le lui insuffle maintenant. Il la dépose immédiatement sur la (brique) naturellement perforée ; la terre naturellement perforée étant cette terre, il place donc les plantes immédiatement sur cette terre. Sur (la brique il la pose) : sur cette terre il place ainsi les plantes. Il faut que ce soit avec racine et sommet, par souci d’exhaustivité. Qu’il le pose de telle manière qu’en se reposant sur la brique naturellement perforée, il touche le sol (avec ses [ p. 381 ] sommets) [24], car sur cette terre ces (plantes) poussent et poussent le long d’elle.
7:4:2:1414. Il l’étend, avec (Vâg. S. XIII, 20-21), ‘Grandissant articulation par articulation, nœud par nœud;’ car articulation par articulation, nœud par nœud, (l’herbe) pousse; - ‘ainsi nous prolonges, ô Dûrvâ (plante), par mille, et par cent (descendants)!’ tel est le texte, tel est son sens.
7:4:2:1515. ‘Toi qui t’étends par cent, et te ramifies par mille (tiges)’ ; car par cent (tiges) il s’étend, et par mille il se ramifie ; — ‘à toi, ô brique divine, nous rendrons hommage par offrande’ ; tel le texte, tel le sens. Avec deux (verset) il le pose : le sens de ceci a été expliqué. L’ayant ‘fixé’, il prononce le Sûdadohas sur lui : le sens de ceci a été expliqué.
7:4:2:1616. Il pose alors un Dviyagus [25] (brique). Indra et Agni désirèrent : « Puissions-nous aller au monde céleste ! » Ils virent cette brique dviyagus, cette terre, et la déposèrent ; et l’ayant déposée, ils allèrent au monde céleste à partir de cette fondation. De la même manière, lorsque ce Sacrificateur pose un dviyagus (brique), il le fait en pensant : « Je veux aller au monde céleste par le même moyen (rûpa), en accomplissant le même rite par lequel Indra et Agni y sont allés ! » Et si on l’appelle « dviyagus », c’est parce que deux divinités l’ont vu. Et quant à la raison pour laquelle il établit un dviyagus : le dviyagus est sans aucun doute le Sacrificateur. [ p. 382 ] 7:4:2:1717. Ici maintenant ils disent : « Si (le dviyagus) est ce même Sacrificateur qui est cet homme d’or, quelle est alors sa forme (réelle) ? » Eh bien, cet (homme d’or) est son corps divin, et cette (brique) est son corps humain. Quant à cet homme d’or, c’est sa forme immortelle, sa forme divine ; l’or étant immortel. Et quant à cette (brique) étant faite d’argile, c’est parce que c’est sa forme humaine.
7:4:2:1818. Or, s’il ne déposait que cet homme d’or et ne laissait pas subsister cette brique, le Sacrificateur disparaîtrait sûrement rapidement de ce monde ; mais maintenant qu’il laisse subsister cette brique, il lui laisse par là même sa forme humaine ; et ainsi il atteint avec ce corps la pleine mesure de la vie.
7:4:2:1919. Et s’il ne le revêtait pas après (l’homme d’or), il ne découvrirait assurément pas ensuite ce corps divin [26] ; mais maintenant qu’il le revêt ensuite, il découvre ensuite ce corps divin. Il le dépose près de la brique dûrvâ, la brique dûrvâ étant du bétail, il établit ainsi le Sacrificateur en (possession de) bétail.
7:4:2:2020. Ici maintenant ils disent : « Comment ces deux corps sont-ils reliés ensemble par le souffle, et non séparés ? » Eh bien, la brique naturellement perforée est le souffle, et la brique dûrvâ est le souffle, et le dviyagus (-brique) est le Sacrificateur : [ p. 383 ] et dans la mesure où il pose la brique dûrvâ près de celle naturellement perforée, il relie et joint ainsi le souffle au souffle ; et dans la mesure où il dépose le dviyagus près de la dûrvâ-brique — la dûrvâ-brique étant le souffle, et le dviyagus le Sacrificateur — ces deux corps (l’humain et le divin) deviennent ainsi reliés ensemble par le souffle, et non séparés.
7:4:2:2121. [Il pose la brique dviyagus, avec Vâg. S. XIII, 22, 23] ‘Ô Agni, quelles lumières parmi vous dans le soleil couvrent le ciel de leurs rayons, avec toutes celles-ci nous aident à éclairer et à éclairer les gens ! — Ô vous dieux, quelles lumières parmi vous sont dans le soleil, et quelles lumières sont dans les vaches et les chevaux, ô Indra et Agni, avec toutes celles-ci, accordez-nous la lumière, ô Brihaspati !’ pour ‘lumière’ il prie à chaque fois : la lumière étant l’immortalité, c’est l’immortalité qu’il lui confère ainsi (à Agni et au Sacrificateur). Avec deux (verset) il la pose : la signification de ceci a été expliquée. Et, de plus, c’est parce que cette forme matérielle (de la brique) est double, constituée d’argile et d’eau. Après l’avoir « fixée », il prononce sur elle le Sûdadohas : la signification de ceci a été expliquée.
7:4:2:2222. Il pose ensuite deux Retahsik (briques qui répandent des graines) ; les répandeurs de graines sont sans aucun doute ces deux mondes, car ces deux mondes répandent des graines ; ce (monde terrestre) répand des graines vers le haut à partir d’ici (sous forme de) fumée ; elle devient pluie dans ce monde-là, et cette pluie, ce monde-là (la répand) d’en haut : par conséquent (les créatures) naissent dans ces deux mondes, et par conséquent ces deux mondes sont des répandeurs de graines.
7:4:2:2323. [Il les pose, avec Vâg. S. XIII, 24] [ p. 384 ] ‘Celui qui règne sur toute la terre contenait la lumière;’ les régnant sur toute la terre est sans doute ce monde (terrestre): il contient ce feu, la lumière. — ‘Celui qui règne sur lui-même contenait la lumière’, celui qui règne sur lui-même [27] est sans doute ce monde-là: il contient ce soleil-là, la lumière. Et le régnant sur toute la terre et le régnant sur lui-même étant ces deux mondes, il les pose séparément, car ces deux mondes sont séparés. Il les « fixe » une fois pour toutes : il les rend ainsi un et même (ou, réunis ensemble), d’où les extrémités de ces deux mondes se rencontrent.
7:4:2:2424. Et, de nouveau, pourquoi il établit deux semeurs ? Les semeurs sont les testicules, car seul celui qui a des testicules répand la semence. « Celui qui domine largement contenait la lumière ; celui qui se gouverne lui-même contenait la lumière », dit-il ; car ceux qui dominent largement et ceux qui se gouvernent eux-mêmes sont les testicules : ils contiennent cette lumière, la semence, Pragâpati. Il les établit séparément, car séparés sont ces testicules. Il les « installe » une fois pour toutes : il les rend ainsi un et le même, d’où ils ont une partie de connexion commune. Il les dépose près du dviyagus (brique) [28] : le dviyagus étant le Sacrificateur, il met ainsi les testicules avec le Sacrificateur.
7:4:2:2525. Il pose ensuite une Visvagyotis (brique toute-lumière) [29] ; la première (brique) « toute-lumière » [30] est Agni, car Agni [ p. 385 ] est toute la lumière de ce monde (terrestre) : c’est Agni qu’il pose ainsi. Il la pose près de ceux qui répandent les graines, — ceux qui répandent les graines étant ces deux mondes, il place ainsi Agni avec ces deux mondes. Il le pose entre (les deux Retahsik [31]), car Agni (le feu) est dans ces deux mondes.
7:4:2:2626. Et, encore une fois, pourquoi il pose une « brique de toute lumière » ? — la « brique de toute lumière » est la progéniture, car la progéniture est toute la lumière : il pose ainsi le pouvoir générateur (en Agni). Il le pose de manière à ne pas être séparé des (briques) qui répandent la semence, — les répandeurs de semence étant les testicules, il rend ainsi le pouvoir générateur inséparable des testicules. Il le pose entre (ces deux), car dans les testicules est produite la progéniture.
7:4:2:2727. [Il le pose, avec Vâg. S. XIII, 24] ‘Que Pragâpati t’installe’ — car Pragâpati a vu cette première couche [32] ; — ‘sur le dos de la terre, toi le brillant !’ car sur le dos de la terre se trouve en effet cet Agni brillant.
7:4:2:2828. ‘Pour toute respiration, expiration, respiration’ — la toute-lumière (brique) est le souffle, et le souffle est (nécessaire) pour cet univers entier ; — ‘donne toute la lumière !’ c’est-à-dire, ‘donne toute la lumière’ ; — ‘Agni est ton suzerain’, il fait ainsi d’Agni le suzerain de cette terre. L’ayant ‘installée’ [33], il [ p. 386 ] prononce sur elle le Sûdadohas : la signification de ceci a été expliquée.
7:4:2:2929. Il pose ensuite deux Ritavya (briques saisonnières) ; les deux (briques) saisonnières étant les mêmes que les saisons, ce sont les saisons qu’il pose ainsi. [Vâg. S. XIII, 25] ‘Madhu et Mâdhava, les deux saisons du printemps’, ce sont les noms de ces deux-là : c’est ainsi par leurs noms qu’il les pose. Il y a deux (telles) briques, car deux mois sont une saison. Il les ‘pose’ une fois [34] : il fait ainsi (des deux mois) une seule saison.
7:4:2:3030. Et quant à la raison pour laquelle il pose maintenant ces deux-là ; cet Agni (autel du feu) est l’année, et l’année est ces mondes ; la première couche est ce monde (terrestre) de celui-ci, et la saison du printemps est aussi ce monde de celui-ci ; et quand il pose maintenant ces deux (briques), il remet ainsi en lui (Agni-Pragâpati) ce que ces deux (la première couche et le printemps) sont à ce corps de son [35] : c’est pourquoi il pose maintenant ces deux (briques).
7:4:2:3131. Et, encore une fois, pourquoi il pose maintenant ces deux-là ? — cet Agni est Pragâpati, et Pragâpati est l’année ; la première couche est sa fondation, et le printemps est aussi sa fondation ; — ainsi, lorsqu’il pose maintenant ces deux (briques), il remet en lui ce que ces deux sont à son corps : c’est pourquoi il pose maintenant ces deux (briques). Il les pose près de la brique « toute lumière » : la brique « toute lumière » étant la progéniture, il pose ainsi la progéniture près des saisons ; d’où la progéniture est produite en fonction des saisons, car c’est par les saisons que l’on calcule (l’âge de l’homme) [ p. 387 ] lorsqu’il est à l’état d’embryon, et par les saisons lorsqu’il naît.
7:4:2:3232. Il pose ensuite l’Ashâdhâ (brique invincible) [36], — l’« invincible » étant cette terre, c’est cette terre qu’il pose ainsi. Il la place sur la partie avant (de l’emplacement de l’autel), car cette terre a été créée en premier.
7:4:2:3333. Et quant à son nom Ashâdhâ. Les dieux et les Asuras, tous deux issus de Pragâpati, ont lutté ensemble. Les dieux ont vu cette brique invincible, cette terre ; ils l’ont posée sur (l’autel) ; et l’ayant posée, ils ont vaincu (et chassé) les Asuras, les ennemis, les rivaux, de cet univers ; et dans la mesure où (par là) ils ont vaincu (asahanta), elle est appelée Ashâdhâ. De la même manière, le Sacrificateur, après avoir posé cette (brique), conquiert (et chasse) son rival malveillant de cet univers (ou, de tout ce qui est ici).
7:4:2:3434. Et, encore une fois, pourquoi il pose l’Ashâdhâ. L’Ashâdhâ est la parole, et par la parole [37] les dieux ont alors en effet conquis (et chassé) les Asuras, les ennemis, les rivaux, de cet univers ; et de la même manière le Sacrificateur, au moyen de la parole, conquiert (et chasse) son rival malveillant de cet univers : c’était la parole que les dieux avaient alors posée (ou accordée à Agni), et de la même manière le Sacrificateur pose maintenant la parole.
7:4:2:3535. Cette terre est porteuse de ce qui est désirable ; car — le désirable étant les airs vitaux — cette terre porte tout ce qui respire, et pour cette raison cette terre est porteuse de ce qui est désirable. Mais [ p. 388 ] la parole (la bouche) est aussi en effet porteuse de ce qui est désirable ; car le désirable est les airs vitaux, et pour les (canaux des) airs vitaux la nourriture est mise dans la bouche : donc la parole est porteuse de ce qui est désirable.
7:4:2:3636. Or l’Ashâdhâ est le même que ces airs vitaux ; il le dépose dans la partie avant (de l’autel) : il confère ainsi (à Agni les organes des) airs vitaux en avant ; d’où se trouvent ici (les organes des) airs vitaux en avant (du corps). Qu’il ne l’enferme pas dans cette couche (Ashâdhâ) en avant par une autre brique qui a une prière spéciale qui lui est propre, de peur de fermer (les organes des) airs vitaux.
7:4:2:3737. Et quant à la raison pour laquelle il pose devant lui cinq Apasyâs [38], — l’eau (ap) est nourriture, et par la nourriture (les organes) les airs vitaux ne sont pas fermés. Il pose (l’Ashâdhâ) près des deux saisonniers : il établit ainsi la parole dans les saisons, et donc la parole (la bouche) parle ici, fermement établie dans les saisons.
7:4:2:3838. Ici maintenant ils disent : « Si la Visvagyotis (brique) est la progéniture, et la parole Ashâdhâ, pourquoi met-il les deux saisonnières entre elles ? » Eh bien, les saisonnières étant l’année, il sépare ainsi la parole de la progéniture par l’année, et donc les enfants prononcent la parole au moment (ou à l’âge) d’une année.
7:4:2:3939. [Il pose l’Ashâdhâ, avec Vâg. S. XIII, 26] ‘Tu es Ashâdhâ, le conquérant’, car les dieux ont ainsi conquis les Asuras, — ‘vainque les ennemis ! conquiers l’hostile !’ comme le texte, ainsi le sens ; — ‘tu as mille énergies : hâte-moi !’ mille signifie [ p. 389 ] tout : ainsi, ‘tu as toutes les énergies, hâte-moi !’ Lorsqu’il l’a ‘posé’, il prononce le Sûdadohas sur lui : la signification de ceci a été expliquée.
7:4:2:4040. Ils disent maintenant : « Pourquoi ces autres briques sont-elles placées devant celle qui est naturellement perforée ? » Qu’il dise : « Il y a deux ventres (lieux de naissance) — l’un étant le ventre des dieux, l’autre le ventre des hommes : les dieux ont leur lieu de naissance à l’est, et les hommes à l’ouest ; et quand il pose ces (briques) devant, il fait ainsi naître le Sacrificateur du ventre des dieux.
1. Déploie ta puissance comme une vaste armée (ou un filet) ; avance, tel un roi puissant suivi de sa suite, à la poursuite d’une armée rapide ! Tu es un archer : transperce les Rakshas de tes dards les plus ardents.
2. Fais voler rapidement tes flèches tourbillonnantes ; attaque avec ardeur et audace ! Sans entraves, ô Agni, répands de toutes parts, de ta langue, des flammes ailées et des tisons.
3. Toi, le plus prompt, envoie tes espions : sois un protecteur intrépide pour ce peuple (contre celui) qui complote le mal contre nous de loin ou de près ; Ô Agni, que personne n’ose nous attaquer sans ta connaissance.
4. Lève-toi, ô Agni, déploie-toi et brûle les ennemis, ô dard acéré : quiconque nous a fait du mal, brûle-le, ô flamboyant, comme des broussailles sèches. p. 372
5. Lève-toi, ô Agni ; frappe pour nous et manifeste tes pouvoirs divins ! Déchaîne les puissantes (flèches ou arcs) des gobelins : écrase les ennemis, qu’ils soient parents ou étrangers !
363:1 Probablement Sâma-v. S. I, 99 (Rik S. I, 69, 4), ‘Ô Agni, seigneur de la nourriture bovine, enfant de la force, accorde-nous, ô connaisseur des êtres, une grande gloire !’ Voir Weber, Ind. Stud. XII, p. 148, note 2. ↩︎
363:2 ? Ou, en ce que (ou parce que, yena) les eaux coulent, c’est-à-dire que l’écoulement des eaux (pluie, etc.) est une manifestation de la vérité éternelle. ↩︎
364:2 À savoir, celui que le Sacrificateur portait autour du cou pendant la période d’initiation. Voir VI, 7, 1, 1 seq. ↩︎
366:1 ‘Sîmatah’ semblerait plutôt signifier ‘à partir de la ligne de démarcation’, mais l’auteur prend ici ‘sîman’ dans le sens de (sîmanta) ‘ligne des cheveux, raie des cheveux, couronne de la tête (Scheitel).’ ↩︎
366:2 Dans la construction participiale (ou gérondive) sanskrite, la relation entre les notions primaires et secondaires est généralement l’inverse de la nôtre, ainsi « il s’élève en se répandant ». ↩︎
366:3 C’est généralement à Indra que le mètre du Trishtubh est rattaché — voir partie i, introduction, p. xviii ; Sat. Br. IX, 4, 3, 7 (cf. VIII, 5, 1, 10) — le Trishtubh étant aussi l’emblème de la noblesse (III, 4, 1, 10). ↩︎ ↩︎
367:1 Le professeur Weber, Ind. Stud. XIII, p. 249, prend « uttânam » dans le sens de « debout », avec son visage tourné vers l’est ; mais cela doit sûrement être une erreur. ↩︎
367:2 À savoir à la fois la plaque d’or (le soleil), qui a été posée avec le côté en relief ou le côté avant vers le bas, et l’homme en or. ↩︎
368:1 Cf. VI, 7, 1, 11, où il est dit que la partie immortelle de l’air vital de l’homme s’échappe par des respirations ascendantes. Cf. p. 359, n. 1. ↩︎
369:1 C’est-à-dire qu’il chante le Kitra-sâman, Sâma-v. I, 169 (Vâg. S. XXVII, 39), « Avec quelle faveur le brillant, l’ami toujours grandissant, sera-t-il avec nous ; avec quelle armée la plus puissante ? » ↩︎
371:1 Voir p. 53, note 2. Dans le cas présent, les formules sacrificielles elles-mêmes constituent ces charmes. Les cinq versets, dont seul le premier pâda est mentionné dans le texte, sont les suivants : ↩︎
373:1 L’ordre dans lequel il offre serait ainsi : ouest, nord, est, (puis en remontant le long des côtés nord et ouest) sud, ouest. ↩︎
373:2 Ils sont en effet de la longueur d’un bras, avec des bols de la forme et de la taille de la main, voir partie i, p. 67, note 2. ↩︎
375:1 Il semble y avoir une divergence d’opinion considérable entre Kâtyâyana et Sâyana concernant ce point du cérémonial. L’homme d’or est allongé sur le dos, la tête tournée vers l’est. Selon Kâtyâyana, XVII, 4, 10, il (le Sacrificateur) doit s’allonger de manière à couvrir l’homme d’or, mais sans le toucher réellement avec sa poitrine, et à l’extrémité où les bras touchent (le sol), il doit faire deux marques, où les cuillères doivent ensuite être posées avec le bol tourné vers l’est. Sâyana, p. 376, d’autre part, explique : « Que l’Adhvaryu pose les deux cuillères près de la poitrine de l’homme d’or allongé. » Ayant contemplé (c’est-à-dire reconnu) — ou, tout en contemplant (?) — cet homme, partout où la paire de cuillères posée atteint sa poitrine, après y avoir fait une marque, qu’il dépose les deux cuillères : cette partie de la poitrine est sans doute l’emplacement de ces deux (cuillères, ou dieux ?) louées comme les bras. Le texte de ce commentaire est peut-être quelque peu corrompu. La cérémonie est apparemment destinée à symboliser l’identification du Sacrificateur avec l’homme sacrificiel, ou le sacrifice lui-même : Le Sacrificateur s’allonge de manière à reposer sur ses avant-bras ; les cuillères étant ensuite posées sur les marques laissées par les avant-bras (et naturellement orientées vers l’est). — Pour le point de vue du professeur Weber, voir p. 367, note [7:1]. ↩︎ ↩︎
376:1 C’est-à-dire, Que ce soit une statuette d’or sans bras. ↩︎
377:1 ? C’est-à-dire que la nourriture est introduite dans le corps d’en haut. Cela pourrait aussi signifier qu’il rend la nourriture supérieure au corps, puisque le corps ne peut exister sans elle. De même pour le souffle, dans le paragraphe suivant. ↩︎
378:1 La base (pratishthâ’) de l’Agni en forme d’oiseau comprend les parties sur lesquelles l’oiseau se tient debout ou assis, à savoir les pieds et l’arrière du corps. Sâyana, d’autre part, l’interprète comme signifiant le « pumliṅga », ce qui semble très improbable. ↩︎
378:2 Voir VI, 2, 3, 1. ↩︎
379:2. C’est-à-dire, en ajoutant la formule : « Par cette divinité, semblable à Angiras, repose-toi fermement ! » ↩︎
379:4 C’est-à-dire, Comment pourra-t-il (le Sacrificateur) s’élever vers le ciel, alors que cette brique repose sur lui ? ↩︎
381:1 La racine doit reposer sur la brique d’où (comme représentant la terre) elle est censée avoir jailli ; les sommets s’étalant alors sur le sol. ↩︎
381:2 Cette brique est placée à côté de la svayamâtrinnâ (celle naturellement perforée) devant (à l’est) d’elle, sur l’« anûka » ou colonne vertébrale. ↩︎
382:1 Le verbe ‘apa-sish’ est pris de la même manière par Sâyana (avaseshayet) ; tandis que le dictionnaire de Saint-Pétersbourg lui attribue le sens de ‘omettre, laisser de côté’ (weglassen), ce qui peut difficilement être correct (? faute d’impression pour übriglassen). Il pourrait cependant être pris dans le sens de ‘vi-sish’, spécifier, isoler. ↩︎
382:2 C’est-à-dire qu’il ne voudrait pas, après avoir quitté son corps mortel, connaître ou découvrir quel corps divin il désire s’investir. ↩︎
384:1 Ou, celui qui brille largement… celui qui brille lui-même. ↩︎
384:2 Les deux briques Retahsik sont posées immédiatement devant (à l’est) celle de Dviyagus, une de chaque côté de la « colonne vertébrale », qui coïncide ainsi avec leur ligne de séparation. ↩︎
384:3 Voir VI, 5, 3, 3. ↩︎
384:4 Comme dans le cas des Svayamâtrinnâs (briques naturellement perforées, voir pp. 155, note 8 ; 187, note 2), il y a donc trois Visvagyotis ou briques « toute lumière », placées dans les première, troisième et cinquième couches p. 385 de l’autel, et représentant la lumière (ou la divinité dirigeante) du monde respectif représenté par les svayamâtrinnâ de la même couche. ↩︎
385:1 En réalité la brique Visvagyotis n’est pas placée entre les deux Retahsik, mais devant la ligne les séparant l’un de l’autre. ↩︎
385:2 Il « vit » la première brique naturellement perforée, qui, en tant que brique centrale de la première couche, représente ce dernier, ainsi que le plus bas des trois mondes, la terre. Voir VI, 2, 3, 1. ↩︎
385:3 C’est-à-dire en ajoutant : « Par cette divinité, semblable à Angiras, repose-toi fermement ! » ↩︎
386:1 C’est-à-dire qu’il prononce la formule sâdana une seule fois. ↩︎
386:2 C’est-à-dire son fondement. ↩︎