10:3:1
10:3:1:11. Le Gâyatrî est le souffle (de Pragâpati, l’autel), l’Ushnih l’œil, l’Anushtubh la voix, le Brihatî l’esprit, le Paṅkti l’oreille ; le Trishtubh est ce souffle générateur ; et le Gagatî [ p. 328 ] cette respiration descendante ; ce sont les sept mètres augmentant de quatre (syllabes) chacun [^631], qui sont produits dans Agni (l’autel du feu).
10:3:1:22. ‘Le Gâyatrî est le souffle’ — ainsi, quelle que soit la puissance, quelle que soit la vigueur qu’il y a dans le souffle, c’est ce mille ; et au souffle, en effet, appartient cette vigueur ; car si le souffle de celui qui le construit venait à disparaître, cet autel du feu, assurément, ne serait pas construit : par cette forme, cet (autel) devient construit (de manière à contenir) mille Gâyatrîs.
10:3:1:33. ‘L’Ushnih est l’œil’ — ainsi, quelle que soit la puissance, quelle que soit la vigueur qu’il y a dans l’œil, c’est ce mille ; et à l’œil, en effet, appartient cette vigueur, car si la vue de celui qui le construit venait à disparaître, cet autel du feu, assurément, ne serait pas construit : par cette forme, cet (autel) devient construit (de manière à contenir) mille Ushnih.
10:3:1:44. ‘L’Anushtubh est la voix’ — ainsi, quelle que soit la puissance, quelle que soit la vigueur qu’il y a dans la voix, c’est ce mille ; et à la voix, en effet, appartient cette vigueur, car si la voix de celui qui la construit venait à disparaître, cet autel du feu, assurément, ne serait pas construit : par cette forme, cet (autel) devient construit (de manière à contenir) mille Anushtubhs.
10:3:1:55. ‘Le Brihatî est l’esprit’ — ainsi, quelle que soit la puissance, quelle que soit la vigueur qu’il y a dans l’esprit, c’est ce mille ; et à l’esprit, en effet, appartient cette vigueur, car si l’esprit de celui qui le construit venait à disparaître, cet autel de feu, assurément, [ p. 329 ] ne serait pas construit : par cette forme, cet (autel) devient construit (de manière à contenir) mille Brihatîs.
10:3:1:66. ‘La Paṅkti est l’oreille’ — ainsi, quel que soit le pouvoir, quelle que soit la vigueur qu’il y a dans l’oreille, c’est ce mille ; et à l’oreille, en effet, appartient cette vigueur, car si le pouvoir d’entendre de celui qui la construit venait à disparaître, cet autel du feu, assurément, ne serait pas construit : par cette forme, cet (autel) devient construit (de manière à contenir) mille Paṅktis.
10:3:1:77. ‘Le Trishtubh est ce souffle générateur (qui donne la vie)’ — ainsi, quelle que soit la puissance, quelle que soit la vigueur qu’il y a dans ce souffle, c’est ce mille ; et à ce souffle, en effet, appartient cette vigueur, car si le souffle de celui qui le construit devenait désordonné, cet autel du feu, assurément, ne serait pas construit : par cette forme, cet (autel) est construit (de manière à contenir) mille Trishtubhs.
10:3:1:88. ‘Et le Gagatî est cette respiration descendante’ — ainsi, quelle que soit la puissance, quelle que soit la vigueur qu’il y a dans cette respiration, c’est ce mille ; et à cette respiration, en effet, appartient cette vigueur, car si la respiration de celui qui la construit devenait désordonnée, cet autel du feu, assurément, ne serait pas construit : par cette forme cet (autel) est construit (de manière à inclure) mille Gagatîs.
10:3:1:99. Or, ces sept mètres qui augmentent successivement de quatre (syllabes), et sont fermement établis l’un dans l’autre, sont ces sept airs vitaux [^632] dans l’homme, fermement établis l’un dans l’autre : ainsi, par [ p. 330 ] autant le nombre de mètres qu’il prononce a cet (autel) de celui qui sait cela, des prières prononcées dessus mètre après mètre, ou des hymnes chantées, ou des sastres récités, ou des (briques) posées dessus.
10:3:2
10:3:2:11. Ils disent à ce propos : « Quel mètre et quelle divinité sont la tête de l’autel du feu ? » Le mètre Gâyatrî et la divinité Agni en sont la tête.
10:3:2:22. « Quel mètre et quelle divinité sont son cou ? » Le mètre Ushnih et la divinité Saviri sont son cou.
10:3:2:33. ‘Quel mètre et quelle divinité sont son épine dorsale ?’ Le mètre Brihatî et la divinité Brihaspati sont son épine dorsale.
10:3:2:44. « Quel mètre et quelle divinité sont ses ailes ? » Les mètres Brihat et Rathantara et les divinités Ciel et Terre sont ses ailes.
10:3:2:55. ‘Quel mètre et quelle divinité sont sa taille ?’ Le mètre Trishtubh et la divinité Indra sont sa taille.
10:3:2:66. ‘Quel mètre et quelle divinité sont ses hanches ?’ Le mètre Gagatî et la divinité Âditya (le soleil) sont ses hanches.
10:3:2:77. ‘Quel mètre et quelle divinité sont l’air vital d’où coule la semence ?’ Le mètre Atikhandas et la divinité Pragâpati.
10:3:2:88. ‘Quel mètre et quelle divinité sont cet air vital descendant ?’ Le mètre Yagñâyagñiya et la divinité Vaisvânara.
10:3:2:99. ‘Quel mètre et quelle divinité sont les cuisses ?’ Le mètre Anushtubh et cette divinité, le Visvedevâh, sont les cuisses. [ p. 331 ] 10:3:2:1010. ‘Quel mètre et quelle divinité sont les genoux ?’ Le mètre Paṅkti et cette divinité, les Maruts, sont les genoux.
10:3:2:1111. ‘Quel mètre et quelle divinité sont les pieds ?’ Le mètre Dvipadâ et la divinité Vishnu sont les pieds.
10:3:2:1212. ‘Quel mètre et quelle divinité sont les airs vitaux ?’ Le mètre Vikhandas et la divinité Vâyu (le vent) sont les airs vitaux.
10:3:2:1313. « Quel mètre et quelle divinité sont les parties défectueuses et redondantes ? » Le mètre (du verset) manquant d’une syllabe (ou de syllabes) et cette divinité, les eaux, sont les parties défectueuses et redondantes. Telle est donc la connaissance du corps (de l’autel), et telle est la divinité qui entre dans ce corps ; et, en vérité, il n’y a dans cette (performance sacrificielle) aucune autre prière pour l’obtention de la félicité céleste [^633].
10:3:3
10:3:3:11. Dhîra Sâtaparneya se rendit un jour auprès de Mahâsâla [^634] Gâbâla. Il lui dit : « Sachant ce [^635], es-tu venu à moi ? » — « Agni (le feu) je le sais. » — « Que sais-tu d’Agni ? » — « La parole. » — « Que devient celui qui connaît cet Agni ? » — « Il devient éloquent [^636] », dit-il, « la parole ne lui fait pas défaut. » [ p. 332 ] 10:3:3:22. « Tu connais Agni », dit-il ; « sachant quoi d’autre es-tu venu à moi ? » — « Agni, je sais. » — « Que sais-tu d’Agni ? » — « L’Œil. » — « Que devient celui qui connaît cet Agni ? » — « Il devient voyant », dit-il ; son œil ne le trompe pas. »
10:3:3:33. ‘Tu connais Agni’, dit-il ; ‘sachant qu’est-ce que tu es venu à moi ?’ — ‘Agni, je sais.’ — ‘Qu’est-ce qu’Agni connais-tu ?’ — ‘Le mental.’ — ‘Que devient celui qui connaît cet Agni ?’ — ‘Il devient pensif’, dit-il ; ‘son mental ne le trahit pas.’
10:3:3:44. ‘Tu connais Agni’, dit-il ; ‘sachant qu’est-ce que tu es venu à moi ?’ — ‘Agni, je sais.’ — ‘Qu’est-ce qu’Agni connais-tu ?’ — ‘L’Oreille.’ — ‘Que devient celui qui connaît cet Agni ?’ — ‘Il devient entendant’, dit-il ; ‘son oreille ne lui fait pas défaut.’
10:3:3:55. « Tu connais Agni », dit-il ; « sachant ce que tu es venu à moi ? » — « Agni, je le connais. » — « Que sais-tu Agni ? » — « L’Agni qui est tout ici, je le connais. » — En entendant cela, il descendit vers lui et dit : « Apprends-moi cet Agni, monsieur ! »
10:3:3:66. Il dit : « En vérité, Agni est le souffle ; car lorsque l’homme dort, la parole passe dans le souffle, ainsi que l’œil, le mental et l’oreille ; et lorsqu’il se réveille, ils sortent à nouveau du souffle. » Il en est de même pour le corps.
10:3:3:77. Quant à la divinité, cette parole est en vérité Agni lui-même ; et cet œil est ce soleil là-bas ; et cet [ p. 333 ] esprit est cette lune ; et cette oreille est les quartiers ; et ce souffle est le vent qui souffle ici.
10:3:3:88. Or, lorsque ce feu s’éteint, il est emporté par le vent (l’air), d’où l’on dit de lui : « Il a expiré [^637] », car il est emporté par le vent. Et lorsque le soleil se couche, il entre dans le vent, et la lune aussi ; et les quartiers sont établis dans le vent, et du vent ils ressortent à nouveau. Et lorsque celui qui sait cela quitte ce monde, il passe dans le feu par sa parole, dans le soleil par son œil, dans la lune par son esprit, dans les quartiers par son oreille, et dans le vent par son souffle ; et étant composé de cela, il devient celle de ces divinités qu’il choisit, et est en repos.
10:3:4
10:3:4:11. Svetaketu Âruneya [^638], un jour, s’apprêtait à offrir un sacrifice. Son père lui dit : « Quels prêtres as-tu choisis pour officier ? » Il répondit : « Ce Vaisvâvasavya ici présent est mon Hotri. » Il lui demanda : « Sais-tu, Brâhmana Vaisvâvasavya,
10:3:4:22. Les quatre grandes (choses) ? — « Je les connais, monsieur », dit-il. — « Connais-tu les quatre grandes des grandes ? » — « Je les connais, monsieur », dit-il. — « Connais-tu les quatre rites (vrata) ? » — « Je les connais, monsieur », dit-il. — « Connais-tu les quatre rites des rites ? » — « Je les connais, monsieur », dit-il. — « Connais-tu les [ p. 334 ] quatre relatifs à Ka [^639] ? — « Je les connais, monsieur », dit-il. — « Connais-tu les quatre plus profondes de celles relatives à Ka [^640] ? » — « Je les connais, monsieur », dit-il. — « Connais-tu les quatre flammes [1] ? » — « Je les connais, monsieur », dit-il. — « Connais-tu les quatre flammes des flammes ? » — « Je les connais, monsieur », dit-il.
10:3:4:33. ‘Connais-tu l’Arka [2] ?’ — ‘Non, mais tu nous l’apprendras [3], monsieur !’ — ‘Connais-tu les deux feuilles d’Arka ?’ — ‘Non, mais tu nous l’apprendras, monsieur !’ — ‘Connais-tu les deux fleurs d’Arka ?’ — ‘Non, mais tu nous l’apprendras, monsieur !’ — ‘Connais-tu les deux feuilles en gousse [4] de l’Arka ?’ — ‘Non, mais tu nous l’apprendras, monsieur !’ — ‘Connais-tu les deux cages [5] de l’Arka ?’ — ‘Non, mais tu nous l’apprendras, monsieur !’ — 'Connais-tu le « Des grains d’Arka ? » — « Non, mais tu nous l’apprendras, monsieur ! » — « Connais-tu le renflement [6] de [ p. 335 ] l’Arka ? » — « Non, mais tu nous l’apprendras, monsieur ! » — « Connais-tu la racine de l’Arka ? » — « Non, mais tu nous l’apprendras, monsieur ! »
10:3:4:44. Or, lorsqu’il dit : « Connais-tu les quatre grandes (choses) ? Connais-tu les quatre grandes des grandes ? » — la grande est Agni (le feu), et la grande (chose) de ce grand sont les plantes et les arbres, car ils sont sa nourriture ; et la grande est Vâyu (le vent), et la grande (chose) de ce grand sont les eaux, car elles sont sa nourriture (du vent) ; et la grande est Âditya (le soleil), et la grande (chose) de ce grand est la lune, car c’est sa nourriture ; et le grand est l’Homme, et la grande (chose) de ce grand est le bétail, car ils sont sa nourriture : — ce sont les quatre grandes choses, ce sont les quatre grandes des grandes ; — ce sont les quatre rites, ce sont les quatre rites des rites ; — ce sont les quatre relatifs à Ka, ce sont les quatre plus profonds relatifs à Ka ; — ce sont les quatre flammes, ce sont les quatre flammes des flammes.
10:3:4:55. Et quand il dit : « Connais-tu l’Arka ? » il entendait par là l’homme ; « Connais-tu les deux feuilles d’Arka ? » il entendait par là ses oreilles ; « Connais-tu les deux fleurs d’Arka ? » il entendait par là ses yeux ; « Connais-tu les feuilles de la gousse de l’Arka ? » il entendait par là ses narines ; « Connais-tu les deux nacelles de l’Arka ? » il entendait par là ses lèvres ; « Connais-tu les grains d’Arka ? » il entendait par là ses dents ; « Connais-tu le renflement de l’Arka ? » il entendait par là sa langue ; « Connais-tu la racine de l’Arka ? » [ p. 336 ] il entendait par là sa nourriture. Or, cet Arka, c’est-à-dire l’homme, est Agni ; et en vérité, quiconque considère Agni comme l’Arka et l’homme, dans son corps (d’autel), cet Agni, l’Arka, sera édifié par la connaissance même que « Je suis ici Agni, l’Arka ».
10:3:5
10:3:5:11. Or, le Yagus, en effet, est celui qui souffle ici, car même en passant, il (Vâyu, le vent) engendre (vivifie) tout ici, et après son passage, tout est engendré : c’est pourquoi le Yagus n’est autre que Vâyu.
10:3:5:22. Et le cours [7] (gûh) est cet espace, à savoir cet air [8], car le long de cet espace il (le vent) court ; et le Yagus est à la fois le vent et l’air — le ‘yat’ et le ‘gûh’ — d’où (le nom) Yagus. Et le « yat » (ce qui va) est ceci (Adhvaiyu) [9], car lorsqu’il « continue » (à accomplir), le Rik et le Saman portent ce Yagü établi sur le Rik et le Saman. Par conséquent, l’Adhvaryu accomplit son travail avec les mêmes Grahas (coupes de Soma), (tandis qu’) il y a à chaque fois [10] différents stotras (chants) et sastras (récitations) : c’est exactement comme si, après avoir conduit avec une première paire (de chevaux), on conduisait avec une seconde paire. [ p. 337 ] 10:3:5:33. Or Agni est devant [11] (puras), car en plaçant Agni devant (elles), ces créatures le servent ; et le soleil est mouvement (karana), car dès qu’il se lève, tout ici se meut. Tel est le Yagus avec la performance préparatoire (puraskarana [12]) en ce qui concerne les divinités.
10:3:5:44. Maintenant, en ce qui concerne le corps, le Yagus est le souffle, car en se déplaçant (yat), il engendre (vivifie) tout ici, et avec le souffle en mouvement, la naissance a lieu ici : donc le Yagus est le souffle.
10:3:5:55. Et ce cours (gûh) est l’espace — cet espace qui est à l’intérieur du corps — car le long de cet espace il (le souffle) court ; et le Yagus est à la fois le souffle et l’espace, le ‘yat’ et le ‘gûh’ : d’où 'yagus. Et le ‘yat’ (le mouvement) est le souffle, car le souffle se meut.
10:3:5:66. Le Yagus, en effet, est nourriture, car par la nourriture on est produit, et par la nourriture on se meut. Et la nourriture entraîne ce Yagus établi sur la nourriture, d’où même des aliments différents sont introduits dans le même (canal du) souffle.
10:3:5:77. Et l’Esprit est devant (puras), car l’esprit est le premier des airs vitaux ; et l’œil est mouvement (karana), car c’est en accord avec l’œil que ce corps [ p. 338 ] se meut. Tel est le Yagus avec la performance préparatoire, fermement établi tant en ce qui concerne la divinité que le corps ; et, en effet, quiconque sait ainsi que ce Yagus avec la performance préparatoire est fermement établi tant en ce qui concerne la divinité que le corps,
10:3:5:88. Il atteint en effet avec succès la fin du sacrifice, indemne et sans blessure : celui qui sait cela devient le premier, le chef (pura-etri) de son propre peuple, un mangeur de nourriture (c’est-à-dire prospère) et un dirigeant.
10:3:5:99. Et si quelqu’un s’efforce de devenir un rival [13] parmi les siens à celui qui sait cela, il ne satisfait pas ses dépendants ; mais, en réalité, seul satisfait ses dépendants celui qui est fidèle [14] à celui-là et qui, avec lui, s’efforce de soutenir ses dépendants.
10:3:5:1010. Et c’est le plus grand Brahman (n., science mystique), car il n’y a rien de plus grand que cela ; et celui qui sait cela, étant lui-même le plus grand, devient le plus élevé parmi son propre peuple.
10:3:5:1111. Ce Brahman n’a rien avant lui et rien après lui [15] ; et quiconque sait ainsi que ce Brahman n’a rien avant lui et rien après lui [ p. 339 ], il n’y a personne de plus élevé que lui parmi ses égaux en position ; et toujours plus élevés seront les descendants qui naissent de lui. C’est pourquoi, si quelqu’un veut être plus grand que lui, qu’il s’approche respectueusement des régions situées devant (à l’est) de celui-là de cette manière, et il ne lui fera aucun mal [16].
10:3:5:1212. Mais, en vérité, l’importance mystique (upanishad) est l’essence de ce Yagus ; et ainsi, si, avec une formule yagus aussi petite soit-elle, l’Adhvaryu tire une coupe de Soma, cette (essence) est égale à la fois au Stotra et au Sastra, et atteint à la fois le Stotra et le Sastra : donc, si petite que soit l’essence (la saveur) de la nourriture, elle profite (rend savoureux) à toute la nourriture, et imprègne toute la nourriture.
10:3:5:1313. La satiété (le contentement) en est sans aucun doute le résultat heureux (à savoir, la nourriture et le Yagus) : ainsi, lorsqu’on est rassasié par la nourriture, on se sent comme quelqu’un qui a réussi. Et la joie, la connaissance de celle-ci (c’est-à-dire de l’essence, de la portée mystique), est son âme (soi) ; et, assurément, tous les dieux ont une âme joyeuse ; et cela, la vraie connaissance, appartient aux dieux seuls — et, en effet, quiconque sait cela n’est pas un homme, mais un des dieux. [ p. 340 ] 10:3:5:1414. Et Priyavrata Rauhinâyana, sachant cela, dit un jour au vent qui soufflait : « Ton âme [17] est joie : souffle ici ou là ! » Et c’est ainsi qu’elle souffle maintenant. C’est pourquoi, si quelqu’un désire invoquer une bénédiction des dieux, qu’il s’approche d’eux en disant : « Ton âme est joie, mon souhait est tel et tel : qu’il me soit exaucé ! » Et quel que soit son souhait, il lui sera exaucé ; car, assurément, celui qui sait cela atteint ce contentement, cette issue heureuse, cette joie, cette âme.
10:3:5:1515. Ce Yagus est silencieux [18], indistinct ; car le Yagus est le souffle, et le souffle est d’une demeure silencieuse (secrète) ; et si quelqu’un disait de celui (Adhvaryu) qui prononce (le Yagus) distinctement : « Il a prononcé distinctement la divinité indistincte : son souffle lui manquera ! » alors cela arriverait, en effet.
10:3:5:1616. Et, assurément, celui qui connaît la manifestation indistincte (secrète) de ce (Yagus) devient manifeste en renommée et en gloire. Silencieusement, l’Adhvaryu puise la coupe de Soma avec le Yagus (murmuré), et, une fois puisée et déposée, elle devient manifeste ; — silencieusement, il construit l’autel du feu avec le Yagus, et, une fois construit et achevé, il devient manifeste ; — silencieusement, il sort (la matière pour) l’oblation avec le Yagus, et, une fois cuite et prête (à être offerte), elle devient manifeste : ainsi, tout ce qu’il accomplit silencieusement, une fois accompli et achevé, devient manifeste. Et, assurément, celui qui connaît ainsi cette manifestation secrète de ce [ p. 341 ] (Yagus) devient manifeste en renommée, en gloire et en sainteté ; et rapidement, en effet, il devient connu : il devient le Yagus lui-même, et par le Yagus les gens l’appellent [19].
328:1 Le verset Gâyatrî se compose de vingt-quatre syllabes ; et chacune des suivantes augmente de quatre syllabes, le Gagatî se composant de 4 × 12, soit quarante-huit syllabes. ↩︎
329:1 À savoir ceux énumérés dans les paragraphes précédents, y compris ceux passant par l’œil, l’oreille, etc. ↩︎
331:1 Atrâgnau lokyatâyai punyalokâvâptaye anyâ uktavyatiriktâ âsîh prârthanâ nâsti. Sâyana. ↩︎
331:2 Littéralement, celui qui garde une grande maison, un seigneur. Sâyana, cependant, le traite comme un nom propre. ↩︎
331:3 C’est-à-dire « avec quelle connaissance ». ↩︎
331:4 Ou, peut-être, possédant une bonne voix. Être « vâgmin » est énuméré p. 332 parmi les qualifications nécessaires du prêtre officiant par Lâty. I, 1, 6, où le commentateur, cependant, explique le terme soit comme « prêt à parler (vaktum samarthah) », soit comme « utilisant un discours correct ou élégant (samskritavâk) ». ↩︎
333:1 Littéralement, « il a explosé ou s’est élevé ». ↩︎
333:2 C’est-à-dire, petit-fils d’Aruna (Aupavesi), et fils de (Uddâlaka) Âruni (II, 3, I, 35. 34; IV, 5, 7, 9). ↩︎
334:1 Sâyana prend ‘kya’ pour signifier ‘ceux qui sont utiles ou agréables à (hita), Ka, c’est-à-dire Pragâpati.’ ↩︎
334:2 Littéralement, « les quatre Kya des Kya ». Pour plus de spéculations symboliques sur ces termes, voir X, 4, 1, 4. ↩︎
334:3 Ou, feux (arka), utilisé pour le soleil, le feu et la foudre, ainsi que pour la plante Arka. Sâyana, cependant, explique ici ‘arkâh’ par ‘arkanîyâh’, ‘digne d’être loué ou honoré’. ↩︎
334:4 Il s’agit de la plante Arka (Calotropis gigantea), apparemment appelée ainsi (= ‘arka’, foudre) en raison de la forme en coin de ses feuilles. Cf. IX, 1, 1, 4, où la feuille est utilisée pour offrir les oblations Satarudriya. Les autres significations d’‘arka’, en particulier celle de ‘flamme, feu’, sont cependant également impliquées dans ces spéculations mystiques. ↩︎
334:5 Ou, simplement, « Tu nous le diras alors (atha vai), monsieur. » ↩︎
334:6 ? Ou, les gousses, gaines ; arkakosyau kosyâkâre phale (ou putake). Sâyana. ↩︎
334:7 ? Ou, ‘mers’ (samudra). Sâyana l’explique comme deux ‘lèvres’ ouvertes au sommet de la nacelle Arka (arkakosâgre vidalitaushthabhâgau). ↩︎
334:8 C’est-à-dire, selon le Dict. de Saint-Pétersbourg, « la cicatrice globuleuse, en forme de gâteau, durcie du Calotropis gigantea ». Sâyana p. 335 l’explique par « arkakosamadhye vistarena (? vl gihvâstârana-) vartamânâ tûlî ». ↩︎
336:1 ‘Gûh’ semblerait plutôt signifier ‘celui qui presse ou celui qui accélère’. ↩︎
336:2 ‘Yad idam antariksham’, peut-être, avec le double sens — ‘cet air est le « yat (la chose qui va, qui bouge) »’ — utilisé dans la suite. La construction, cependant, n’est pas tout à fait claire. Sâyana explique : ayam evâkâso gûr iti; gu iti sautro dhâtur gatyarthah; yad idam pratîyamânam antariksham asti tad eva gûr iti; yad evokyate—etam âkâsam anulakshya gavate, vâyur gakkhati, vâyugavamâdakarana—tvâg gûr âkâsah. ↩︎
336:3 Ou, d’où vient (le nom) Yagus, à savoir, celui-ci (Adhvaryu). ↩︎