8:3:1
8:3:1:11. Il pose la troisième couche. Car les dieux, ayant posé la seconde couche, l’ont maintenant escaladée ; mais, en réalité, ils ont ainsi achevé et sont montés vers ce qui est au-dessus de la terre et au-dessous de l’atmosphère.
8:3:1:22. Ils dirent : « Méditez ! » Ce qui, en effet, voulait dire : « Cherchez une couche ! Cherchez (à construire) vers le haut à partir d’ici ! » En méditant, ils virent la grande troisième couche, l’air : ce monde leur plut.
8:3:1:33. Ils dirent à Indra et Agni : « Donnez-nous cette troisième couche ! » — « Qu’en reviendra-t-il pour nous ? Vous deux serez les meilleurs d’entre nous ! » — « Qu’il en soit ainsi ! » En conséquence, Indra et Agni leur donnèrent cette troisième couche ; et c’est pourquoi les gens disent : « Indra et Agni sont les meilleurs des dieux. »
8:3:1:44. Il l’établit donc par le moyen d’Indra et d’Agni, et l’établit par le moyen de Visvakarman [^97], [ p. 42 ] car en effet Indra et Agni, ainsi que Visvakarman, ont vu cette troisième couche : c’est pourquoi il l’établit par le moyen d’Indra et d’Agni, et l’établit par le moyen de Visvakarman.
8:3:1:55. Et, encore une fois, pourquoi il le pose par l’intermédiaire d’Indra et d’Agni, et le règle par l’intermédiaire de Visvakarman. Lorsque Pragâpati se fut détendu (disjoint), les divinités le prirent et s’en allèrent dans des directions différentes. Indra, Agni et Visvakarman prirent sa partie médiane et s’éloignèrent de lui.
8:3:1:66. Il leur dit : « Venez à moi et restituez-moi ce que vous avez laissé de moi ! » — « Qu’en reviendra-t-il pour nous ? » — « Cette partie de mon corps vous sera sacrée ! » — « Qu’il en soit ainsi ! » Alors Indra, Agni et Visvakarman lui rendirent cette partie.
8:3:1:77. Or, cette Svayam-âtrinnâ centrale (brique naturellement perforée) [1] est cette même (partie) de son corps ; — lorsqu’il pose maintenant cette (brique), il lui restitue par là même cette (partie) de son corps (de Pragâpati) que cette (brique) représente : c’est pourquoi il pose maintenant cette (brique).
8:3:1:88. [Vâg. S. XIV, 11], ‘Ô Indra et Agni, fixez la brique de manière à ce qu’elle ne tremble pas !’ tel est le texte ainsi le sens ; — ‘avec ton dos tu forces la terre, le ciel et l’air’ ; car avec son dos cette (brique) force en effet la terre, le ciel et l’air.
8:3:1:99. [Vâg. S. XIV, 12], ‘Que Visvakarman t’installe [ p. 43 ]’, car Visvakarman a vu cette troisième couche ; — ‘sur le dos de l’air, toi le large, le vaste !’ car cette (brique) est en effet le dos large et large de l’air ; — ‘soutiens l’air, affermis l’air, ne blesse pas l’air !’ c’est-à-dire ‘soutiens-toi toi-même (corps), affermis-toi toi-même, ne te blesse pas toi-même !’
8:3:1:1010. ‘Pour toute inspiration, toute respiration à l’aube, toute respiration à travers et toute expiration !’ car la brique naturellement perforée est l’air vital, et l’air vital sert à tout ici ; — ‘pour un lieu de repos et un lieu de mouvement !’ car la brique naturellement perforée est ces mondes, et ces mondes sont en effet un lieu de repos et un lieu de mouvement ; — ‘Que Vâyu t’abrite !’ c’est-à-dire, ‘Que Vâyu te protège !’ — ‘avec une grande prospérité !’ c’est-à-dire, ‘avec une grande prospérité ;’ — ‘avec la protection la plus propice !’ — c’est-à-dire, avec la protection la plus propice.’ Après l’avoir réglé [2], il prononce dessus le Sûdadohas [3] ; la signification de ceci a été expliquée. Il chante ensuite un sâman : la signification de ceci (sera expliquée) plus loin [4].
8:3:1:1111. Il pose ensuite (cinq) Disyâ (briques régionales) [5]. Or, les régionales, sans aucun doute, sont [ p. 44 ] les régions : ce sont les régions qu’il accorde ainsi (au monde aérien). Et ce sont ces mêmes régions non séparées (de l’air) dont Vâyu s’est approché à cette occasion [6] : ce sont elles qu’il accorde ainsi. Mais avant ces mêmes (briques), il pose [7] à la fois le bouquet d’herbe Darbha et les briques en mottes ; et ces (disyâs) étant là-bas soleil [8], il place ainsi là-bas soleil sur les régions, et se construit sur (ou, dans) les régions. Mais si ceux-ci (étaient déposés) en même temps (que la touffe d’herbe et les briques), ils seraient à l’extérieur (de l’autel) ; et à l’extérieur du ventre (fondation), en effet, se trouve ce travail sacrificiel concernant l’autel du feu qui est fait avant la feuille de lotus [9]. Lorsqu’il [ p. 45 ] apporte et dépose maintenant ces (briques), il les établit par là même dans le ventre, sur la feuille de lotus, et ainsi ces (briques) ne sont pas à l’extérieur (de l’autel du feu). Il les dépose de manière à ne pas être séparées [10] de celui naturellement perforé ; car le milieu [11] naturellement perforé est l’air : il place ainsi les régions de manière à ne pas être séparées de l’air. Ensuite [12] (à la brique centrale il les pose) : ensuite à l’air il établit ainsi les régions. Dans toutes les (quatre) directions il les place : il place ainsi les régions (quartiers) dans toutes les directions, d’où les régions sont dans toutes les (quatre) directions. [Il les place] de tous les côtés de manière à se faire face : il fait ainsi que les régions de tous les côtés se font face, et donc les régions de tous les côtés se font face [13].
8:3:1:1212. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il établit les régionales. Les régions, sans aucun doute, sont les mètres — la région orientale étant la Gâyatrî, la région méridionale le Trishtubh, la région occidentale le Gagatî, la région septentrionale l’Anushtubh, et la région supérieure le Paṅkti ; — et les mètres sont les animaux [14], et la couche la plus intermédiaire est l’air : il place ainsi les animaux dans l’air, [ p. 46 ] et par conséquent il y a des animaux qui ont leur demeure dans l’air [15].
8:3:1:1313. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il établit les régionales. Les régions, sans aucun doute, sont les mètres, et les mètres sont les animaux, et les animaux sont la nourriture, et la couche la plus intermédiaire est le milieu : il place ainsi la nourriture au milieu (du corps). Il les place de manière à ne pas être séparée (par des briques spéciales) de celle naturellement perforée ; car celle naturellement perforée est l’air vital : il place ainsi la nourriture de manière à ne pas être séparée de l’air vital. Subséquemment (à la brique centrale il les pose) : subséquemment à (ou sur) l’air vital il place ainsi la nourriture. Sur la portée du Retahsik (il les place) : le Retahsik étant les côtes, et les côtes étant le milieu (du corps), il place ainsi la nourriture au milieu de celui-ci (le corps d’Agni). De tous côtés il les place : de partout il lui fournit ainsi de la nourriture.
8:3:1:1414. [Il les pose, avec, Vâg. S. XIV, 13], ‘Tu es la reine, la région de l’Est ! Tu es la souveraine lointaine, la région du Sud ! Tu es la souveraine universelle, la région de l’Ouest ! Tu es la souveraine autonome, la région du Nord ! Tu es le souverain suprême, la Grande région !’ tels sont leurs noms : il les pose ainsi tout en les nommant. Séparément il les pose, séparément il les installe, et séparément il prononce les Sûdadohas sur elles, car séparées sont les régions.
8:3:2
[ p. 47 ]
8:3:2:11. Il pose ensuite une Visvagyotis (brique toute lumière). Or, la Visvagyotis du milieu est Vâyu [16], car Vâyu (le vent) est toute la lumière dans le monde aérien : c’est Vâyu qu’il y place ainsi. Il le place de manière à ne pas être séparé des (briques) régionales : il place ainsi Vâyu dans les régions, et donc il y a du vent dans toutes les régions.
8:3:2:22. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il établit le Visvagyotis, — le Visvagyotis, sans aucun doute, est la progéniture (ou les créatures), car la progéniture est en effet toute la lumière : il place ainsi la puissance génératrice (dans ce monde). Il le place de manière à ne pas être séparé des régionaux [17] : il place ainsi les créatures dans les régions, et donc il y a des créatures dans toutes les régions.
8:3:2:33. [Il le pose, avec, Vâg. S. XIV, 14], ‘Que Visvakarman t’installe !’ car Visvakarman a vu cette troisième couche [18] ; — ‘sur le dos de l’air, toi le brillant !’ car sur le dos de l’air se trouve en effet ce brillant Vâyu.
8:3:2:44. ‘Pour toute inspiration ascendante, descendante, traversante’ — car le Visvagyotis est souffle, [ p. 48 ] et le souffle est en effet (nécessaire) pour cet univers entier ; — ‘donne toute la lumière !’ — c’est-à-dire, ‘donne toute la lumière’ ; — ‘Vâyu est ton suzerain’ — c’est Vâyu qu’il fait ainsi le suzerain de cette (couche et du monde aérien). L’ayant réglé, il prononce le Sûdadohas sur lui : la signification de ceci a été expliquée.
8:3:2:55. Il pose ensuite deux Ritavyâ (briques saisonnières [19]) ; les deux saisonnières étant les mêmes que les saisons, ce sont les saisons qu’il y place ainsi.[Vâg. S. XIV, 15], ‘Nabha et Nabhasya, les deux saisons des pluies’, tels sont les noms de ces deux (briques) : c’est par leurs noms qu’il les pose ainsi. Il y a deux (telles) briques, car une saison se compose de deux mois. Il les pose une seule fois : il fait ainsi (des deux mois) une seule saison. Il les place sur des plantes avakâ et les recouvre [ p. 49 ] avec les plantes avakâ [20] ; car les plantes avakâ signifient eau, il accorde ainsi de l’eau à la saison où il pleut le plus abondamment à cette saison.
8:3:2:66. Puis les deux supérieures, avec (Vâg. S. XIV, I6), ‘Isha et Ûrga, les deux saisons d’automne’, — tels sont les noms de ces deux (briques) : c’est par leurs noms qu’il les pose ainsi. Il y a deux (telles) briques, car une saison se compose de deux mois. Il ne les pose qu’une seule fois : il fait ainsi (des deux mois) une seule saison. Il les place sur des plantes avakâ, car les plantes avakâ signifient eau : il donne ainsi de l’eau avant cette saison, d’où il pleut avant cette saison. Il ne les recouvre pas ensuite, d’où il ne pleut pas également après (cette saison).
8:3:2:77. Et quant à la raison pour laquelle il place ces (quatre briques) dans cette (couche), — cet autel du feu est l’année, et l’année est la même que ces mondes, et la couche la plus intermédiaire est son (-monde) aérien ; et la saison des pluies et l’automne sont son (-monde) aérien : donc quand il les place dans cette (couche), il lui restitue ainsi (Agni) quelle (partie) de son corps celles-ci (ont formée), — c’est pourquoi il les place dans cette (couche).
8:3:2:88. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il les place dans cette (couche), — cet Agni (l’autel du feu) est Pragâpati, et Pragâpati est l’année. Or, la couche la plus intermédiaire est le milieu de cet (autel), et la saison des pluies et l’automne sont le milieu de cette (année) : donc quand il les place dans cette (couche), il lui restitue par là (Agni-Pragâpati) la partie de son [ p. 50 ] corps qu’ils (ont formé), — c’est pourquoi il les place dans cette (couche).
8:3:2:99. Il y a ici quatre (briques) saisonnières qu’il pose dans la couche la plus intermédiaire ; et deux dans chacune des autres couches, — les animaux (le bétail) sont à quatre pattes, et la couche la plus intermédiaire est l’air : il place ainsi les animaux dans l’air, et par conséquent il y a des animaux qui ont leur demeure dans l’air.
8:3:2:1010. Et, encore une fois, pourquoi il y en a quatre ? Les animaux ont quatre pattes, et les animaux sont de la nourriture ; et la couche la plus intermédiaire est le milieu (du corps d’Agni) : il met ainsi la nourriture au milieu.
8:3:2:1111. Et, encore une fois, pourquoi il y en a quatre, — ‘antariksha’ (air) est constitué de quatre syllabes, et les autres couches (kiti) sont constituées de deux syllabes ; par conséquent, autant l’air est constitué, autant il le fait en le déposant.
8:3:2:1212. Et, encore une fois, pourquoi il y en a quatre, — cet Agni (autel), sans aucun doute, est un animal : il rend ainsi l’animal plus grand vers le milieu ; d’où un animal est plus grand vers le milieu.
8:3:2:1313. Il y a ici quatre Ritavyâs, le Visvagyotis étant le cinquième, et cinq Disyâs, — ce qui fait dix : le Virâg se compose de dix syllabes, et le Virâg est la nourriture, et la couche la plus intermédiaire est le milieu ; — il met ainsi la nourriture au milieu (du corps). Il les dépose de manière à ne pas être séparé de celui naturellement perforé [21], car celui naturellement perforé est l’air vital : il place ainsi la nourriture de manière à ne pas être séparé de l’air vital. Ensuite (sur la brique centrale) il les pose : ensuite [ p. 51 ] sur (ou sur) l’air vital il place ainsi la nourriture.
8:3:2:1414. Il pose ensuite les Prânabhrit [22] (briques) ; les Prânabhrits (porte-souffle), sans aucun doute, sont les airs vitaux : ce sont les airs vitaux qu’il place ainsi (dans le corps d’Agni). Il y en a dix, car il y a dix airs vitaux. Il les place à l’avant (de l’autel), car il y a ces airs vitaux devant, avec (Vâg. S. XIV, 17), « Protège ma force vitale ! Protège mon expiration ascendante ! Protège mon expiration descendante ! Protège mon expiration traversante ! Protège mon œil ! Protège mon oreille ! Augmente ma parole ! anime mon esprit ! protège mon âme (ou mon corps) ! donne-moi de la lumière ! » — Il les pose de manière à ne pas être séparés des saisons, car l’air vital est vent : il établit ainsi le vent dans les saisons.
8:3:3
8:3:3:11. Il pose ensuite les Khandasyâ [23] (briques de mètres). Or, les mètres sont le bétail, et la couche intermédiaire est l’air : il place ainsi le bétail dans l’air, d’où le bétail a sa demeure dans l’air. [ p. 52 ] 8:3:3:22. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il pose les Khandasyâs, les mètres sont le bétail, et le bétail est la nourriture, et la couche intermédiaire est le milieu (d’Agni, l’autel) : il place ainsi la nourriture au milieu (du corps d’Agni).
8:3:3:33. Il les dispose par douze, car le Gagatî se compose de douze syllabes, et le Gagatî est le bétail, et la couche la plus intermédiaire est l’air : il place ainsi le bétail dans l’air, d’où le bétail a sa demeure dans l’air.
8:3:3:44. Et, de nouveau, pourquoi (il les dispose) par douze, - le Gagatî est constitué de douze syllabes, et le Gagatî est le bétail, et le bétail est la nourriture, et la couche la plus intermédiaire est le milieu : il place ainsi la nourriture au milieu. Il les place de manière à ne pas être séparés des Prânabhrits : il place ainsi la nourriture de manière à ne pas être séparée des airs vitaux ultérieurement (à eux il les place) : il accorde ainsi la nourriture après (avoir accordé) les airs vitaux.
8:3:3:55. [Il pose le bon ensemble, avec, Vâg. S. XIV, 18], ‘Le mètre Mesure’ — la mesure (mâ), sans aucun doute, est ce monde (terrestre), car ce monde est, pour ainsi dire, mesuré (mita) ; — ‘le mètre Pré-mesure !’ — la pré-mesure (pramâ), sans aucun doute, est le monde aérien, car le monde aérien est, pour ainsi dire, mesuré en avant de ce monde ; — ‘Le mètre Contre-mesure’ — la contre-mesure (pratimâ), sans aucun doute, est le monde là-bas (céleste), car ce monde là-bas est, pour ainsi dire, contre-mesuré [24] dans l’air ; — ‘Le mètre Asrîvayas’ — ‘asrîvayas’, sans aucun doute, est la nourriture : toute nourriture qu’il y a dans ces mondes qui est ‘asrîvayas’. Ou, quelle que soit la nourriture (anna) qui coule (sravati) de ces [ p. 53 ] mondes, c’est ce qu’on appelle « asrîvayas ». Désormais, il ne pose plus que des mètres définis.
8:3:3:66. ‘Le mètre Paṅkti ! le mètre Ushnih ! le mètre Brihatî ! le mètre Anushtubh ! le mètre Virâg ! le mètre Gâyatrî ! le mètre Trishtubh ! le mètre Gagatî !’ il pose ces huit mètres définis, y compris le Virâg. — [Le dos est placé, avec, Vâg. S. XIV, 19], 'Le mètre Terre ! le mètre Air ! le mètre Ciel ! le mètre Années ! le mètre Étoiles ! le mètre Parole ! le mètre Esprit ! le mètre Agriculture ! le mètre Or ! le mètre Vache ! le mètre Chèvre ! le mètre Cheval ! » il pose ainsi les mètres qui sont sacrés pour ces divinités particulières. — [L’ensemble de gauche, avec Vâg. S. XIV, 20], « La divinité Feu ! la divinité Vent ! la divinité Soleil ! la divinité Lune ! la divinité Vasavah ! la divinité Rudrâh ! la divinité Âdityâh ! la divinité Marutah ! la divinité Visve Devâh ! la divinité Brihaspati ! la divinité Indra ! la divinité Varuna ! » — ces divinités, sans aucun doute, sont des mètres : ce sont celles-là qu’il pose ainsi.
8:3:3:77. Il établit à la fois des mesures définies et indéfinies. S’il établissait des mesures toutes définies, alors la nourriture aurait une fin, elle échouerait ; et (s’il établissait) des mesures toutes indéfinies, alors la nourriture serait invisible, et on ne la verrait pas du tout. Il établit à la fois des mesures définies et indéfinies : donc la nourriture définie (certaine) qui est mangée ne échoue pas.
8:3:3:88. Voici donc ces (ensembles de) douze qu’il pose, ce qui fait trente-six, et le Brihatî se compose de trente-six syllabes : c’est ce même Brihatî, l’air, que les dieux voyaient alors comme une troisième [ p. 54 ] couche. Dans cet (ensemble de briques brihatî) les dieux viennent en dernier (ou sont les plus élevés).
8:3:3:99. Et, encore une fois, pourquoi pose-t-il ces briques ? Lorsque Pragâpati se détendit, tous les êtres vivants s’éloignèrent de lui dans toutes les directions.
8:3:3:1010. Or ce même Pragâpati qui s’est détendu est cet Agni (autel du feu) qui est maintenant en train d’être construit ; et ces êtres vivants qui sont sortis de lui sont ces briques : donc quand il pose ces (briques), il remet ainsi en lui (Pragâpati-Agni) ces mêmes êtres vivants qui sont sortis de lui.
8:3:3:1111. Or, lorsqu’il établit d’abord dix (Prânabhrits), ils sont la lune. Il y en a dix : le Virâg ; se compose de dix syllabes, et le Virâg est la nourriture, et la lune est la nourriture. Et lorsqu’il en établit ensuite trente-six (Khandasyâs), ce sont les demi-mois et les mois : vingt-quatre demi-mois et douze mois : la lune, sans aucun doute, est l’année, et tous les êtres vivants.
8:3:3:1212. Et lorsque les dieux le restaurèrent (Pragâpati-Agni), ils mirent tous ces êtres vivants en lui, et de la même manière celui-ci les y met maintenant. Il les dépose de manière à ne pas être séparés des (briques) saisonnières : il établit ainsi tous les êtres vivants dans les saisons.
8:3:4
8:3:4:11. Il pose ensuite les Vâlakhilyâs ; les Vâlakhilyâs sont sans aucun doute les airs vitaux : ce sont les airs vitaux qu’il pose ainsi (dans Agni). Et quant à la raison pour laquelle on les appelle Vâlakhilyâs, ce (morceau de terre non labouré qui se trouve) entre deux champs cultivés est appelé [ p. 55 ] ‘khila’ ; et ces (canaux des) airs vitaux [25] sont séparés les uns des autres par la largeur d’un crin de cheval (vâla), et parce qu’ils sont séparés les uns des autres par la largeur d’un crin de cheval, ils (les briques) sont appelés Vâlakhilyâs.
8:3:4:22. Il place sept devant, et sept derrière. Lorsqu’il place sept devant, il lui restitue ainsi ces sept (organes des) airs vitaux ici devant.
8:3:4:33. Et ces sept qu’il place derrière, il en fait les contre-respirations à celles-ci (premières respirations) ; et donc, au moyen (des canaux de) ces respirations, il transmet la nourriture qu’il mange avec ces (autres) respirations.
8:3:4:44. Et, encore une fois, quant à la raison pour laquelle il place sept devant, il y a sept (canaux des) airs vitaux ici dans la partie avant (de l’animal) [26]\—les quatre parties supérieures et inférieures des pattes avant, la tête, le cou, et ce qui est au-dessus du nombril qui est le sixième, car dans chaque membre il y a un air vital : cela fait sept airs vitaux ici devant ; ce sont eux qu’il place ainsi en lui (Agni-Pragâpati).
8:3:4:55. Et quant aux sept (briques) qu’il place derrière, il y a sept airs vitaux ici dans la partie arrière : les quatre cuisses et les os du genou, les deux pieds, et ce qui est au-dessous du nombril qui est le septième, car dans chaque membre il y a un air vital : cela fait sept airs vitaux ici à l’arrière ; ce sont eux qu’il place ainsi en lui.
8:3:4:66. [Il les pose, avec, Vâg. S. XIV, 21,22], ‘Tu es la tête, le dirigeant ! Tu es stable [ p. 56 ], inébranlable ! Tu es un détenteur, une prise !’ — ‘Un guide, un dirigeant ! Tu es un guide, un guide ! Tu es stable, plus stable !’ il lui confère véritablement des airs vitaux stables.
8:3:4:77. Et, de nouveau, quant à la raison pour laquelle il établit les Vâlakhilyâs, c’est par l’intermédiaire des Vâlakhilyâs que les dieux parcouraient alors ces mondes, à la fois d’ici vers le haut et de là-bas vers le bas ; et de la même manière le sacrifice s’étend maintenant, par l’intermédiaire des Vâlakhilyâs, sur ces mondes, à la fois d’ici vers le haut et de là-bas vers le bas.
8:3:4:88. Par « Tu es la tête, le souverain ! » ils ont marché sur ce monde (terrestre) ; par « Tu es stable, inébranlable ! » sur le monde aérien ; par « Tu es un détenteur, une prise ! » sur ce monde (céleste). — « Pour la force de vie (je te donne) ! pour la vigueur ! pour l’agriculture ! pour la prospérité ! » Il y a quatre (sortes d’) animaux (domestiques) à quatre pattes, et les animaux (domestiques) sont de la nourriture : au moyen de cette nourriture, ces quatre animaux à quatre pattes, ils (les dieux) se sont établis dans ce monde-là ; et de la même manière le Sacrificateur s’établit maintenant au moyen de cette nourriture, ces quatre animaux à quatre pattes, dans ce monde-là.
8:3:4:99. C’était comme une montée d’ici ; mais cette (terre) est un point d’appui : les dieux sont revenus à ce point d’appui ; et de la même manière le Sacrificateur revient maintenant à ce point d’appui.
8:3:4:1010. Par « Un guide, un souverain ! » ils ont marché sur ce monde (céleste) ; par « Un guide tu es, un guide ! » sur le monde aérien ; par « Stable tu es, un plus stable ! » sur ce monde (terrestre). — « Pour la sève (je te donne) ! pour la force ! pour la richesse ! pour l’épargne ! » — Il y a quatre animaux (domestiques) à quatre pattes, [ p. 57 ] et les animaux (domestiques) sont de la nourriture : au moyen de cette nourriture, ces quatre animaux à quatre pattes, ils (les dieux) se sont établis dans ce monde ; et de même le Sacrificateur, au moyen de cette nourriture, ces quatre animaux à quatre pattes, s’établit dans ce monde.
8:3:4:1111. Quant à la restauration (de Pragâpati-Agni), ces onze briques qu’il pose [27], qui (constituent) ce premier anuvâka [28], sont l’air et ce corps (d’Agni, l’autel). Et quant à la raison pour laquelle il y en a onze, c’est parce que le Trishtubh est constitué de onze syllabes, et l’air est de nature trishtubh. Et les soixante (briques) suivantes sont Vâyu, Pragâpati, Agni, le Sacrificateur.
8:3:4:1212. Ceux qu’il place devant sont sa tête : ils sont au nombre de dix [29], car il y a dix airs vitaux, et la tête est (le foyer de) ces airs vitaux. Il les place devant, car la tête (d’un animal) est ici devant.
8:3:4:1313. Et ceux qu’il place à droite (sud) sont la partie de lui qui est au-dessus de la taille et au-dessous de la tête. Et ceux à l’arrière sont la partie de lui qui est au-dessus des pieds et au-dessous de la taille. Ceux du côté gauche (nord) sont les pieds eux-mêmes.
8:3:4:1414. Et les sept (Vâlakhilyâs) qu’il place devant sont ces sept airs vitaux ici dans la partie antérieure (d’un animal) : ce sont ceux-là qu’il met ainsi en [ p. 58 ] lui (Agni). Il les place de manière à ne pas être séparés de ces dix (Prânabhrits) : il met ainsi en lui des airs vitaux qui ne sont pas séparés de la tête.
8:3:4:1515. Et les sept qu’il place au fond (de l’autel) sont ces sept airs vitaux derrière : ce sont eux qu’il met ainsi en lui. Il les place de manière à ne pas être séparés de ces douze (Khandasyâs) : il met ainsi en lui des airs vitaux qui ne sont pas séparés du corps. Ce même Vâyu-Pragâpati est tourné dans toutes les directions dans cet air semblable à un trishtubh ; et lorsqu’il dépose la troisième couche, ayant constitué à la fois Vâyu (le vent) et l’air, il les ajoute ainsi à lui-même. Il pose ensuite deux Lokamprinâ (briques de remplissage) dans ce coin [30] : leur signification (sera expliquée) plus loin [31]. Il jette de la terre meuble (sur la couche) : leur signification (sera expliquée) plus loin [32].
Ces deux Ritavyâs sont placées à côté (à l’est) des Visvagyotis, l’une au nord de l’autre, juste au-dessus de celles des première et deuxième couches, c’est-à-dire dans le cinquième espace à partir du centre. Dans le cas présent, cependant, ces briques n’ont que la moitié de l’épaisseur habituelle ; deux autres, de taille similaire, sont placées par-dessus.
41:4 Pour la connexion de ces divinités avec la troisième couche et l’air, voir aussi VI, 2, 3, 3. Visvakarman est également la divinité par laquelle la brique Visvagyotis, représentant Vâyu (le vent), le régent du monde aérien, est établie ; voir VIII, 3, 2, 3. ↩︎
42:1 Voir partie iii, p. 155, note 8. ↩︎
43:1 C’est-à-dire par la formule conclusive : « Avec l’aide de cette divinité, semblable à Aṅgiras, repose-toi solidement ! » voir partie iii, p. 302, note 3. ↩︎
43:2 Viz. Vâg. S. XII, 55 (Rig-veda S. VIII, 69, 3), ‘À sa naissance, les laitières tachetées comme des puits mélangent le Soma, les clans des dieux dans les trois sphères des cieux.’ Voir partie iii, p. 307, note 2. ↩︎
43:3 VIII, 7, 4, 1 seq. ↩︎
43:4 Les cinq Disyâs sont placés sur les épines dans les quatre directions à la rangée retahsik, juste au-dessus de l’endroit où les cinq briques Vaisvadevî ont été placées dans la deuxième couche (voir le croquis, p. 24). Entre elles et la brique centrale (naturellement perforée), il y a donc un espace vide d’un pied carré, et les deux Disyâs du sud sont des demi-briques situées au nord et au sud l’une de l’autre. ↩︎
44:1 Voir VI, 2, 3, 4. La deuxième brique naturellement perforée représente le monde aérien auquel Vâyu, le vent, est le plus étroitement associé. ↩︎
44:2 C’est-à-dire qu’il les déposa sur l’emplacement de l’autel, avant que la première couche ne soit commencée, à savoir le bouquet de darbha au centre du « corps » de l’autel, là où les deux épines (anûka) se croisent (VII, 2, 3, 1 seqq.) ; et les briques de terre (logeshtakâ) aux quatre extrémités des deux épines (VII, 3, 1, 23 seqq.), c’est-à-dire au milieu de chacun des quatre côtés du carré dont le « corps » est constitué. ↩︎
44:3 L’interprétation symbolique ici semble quelque peu confuse, dans la mesure où les Disyâs, qui sont maintenant apparemment identifiés au soleil, viennent d’être présentés comme représentant les régions. En VI, 7, 1, 17, le soleil était représenté comme le point central de l’univers auquel ces trois mondes sont reliés au moyen des quartiers (comme par les cordes d’une balance). Les briques, d’autre part, étaient en effet, en VII, 3, I, 13, identifiées aux régions (quartiers) ; et la touffe d’herbe, étant déposée au centre, pourrait être considérée comme marquant la cinquième région, celle qui s’étend vers le haut à partir d’ici. Cf. IX, 5, 1, 36. ↩︎
44:4 La feuille de lotus est placée au centre de l’autel lorsque la première couche est sur le point d’être posée. Voir VII, 4, 1, 7 seqq., où p. 45 elle est expliquée comme représentant la fondation de l’autel du feu, ou plutôt, le ventre d’où naît Agni. ↩︎
45:1 C’est-à-dire non séparé de celui-ci par d’autres briques spéciales ; bien que l’espace entier d’une brique soit laissé entre le Disyâs et la brique centrale. Peut-être, cependant, « anantarhita » signifie-t-il ici « immédiatement après ». ↩︎
45:2 C’est-à-dire le deuxième des trois svayam-âtrinnâs, celui de la troisième couche. ↩︎
45:3 Uttara semble ici et ailleurs avoir une double signification, à savoir celle de suivant, et supérieure, ou gauche, dans la mesure où en regardant vers ces briques depuis le centre de l’autel, elles sont placées à gauche de la section particulière des anûkas. ↩︎
45:5 Les mètres sont généralement représentés comme du bétail. ↩︎
46:1 Ce sont tous les animaux (à quatre pattes) qui habitent sur la terre, et non dans la terre. Le mètre Gâyatrî, en tout cas, est aussi représenté comme un oiseau qui va chercher le Soma du ciel, mais ce n’est pas l’air en tant que tel qui est visé ici, mais la surface de la terre. ↩︎
47:1 Les trois briques Visvagyotis, placées respectivement au quatrième endroit à l’est à partir du centre de la première, de la troisième et de la cinquième couche, sont censées représenter les régents des trois mondes – la terre, l’air et le ciel – que ces trois couches représentent, à savoir Agni, Vâyu et Âditya (Sûrya). Voir VI, 3, 3, 16. ↩︎
47:2 Bien que, à proprement parler, le Visvagyotis ne soit proche que d’un seul des Disyâs, à savoir celui de l’est, on peut en tout cas dire qu’il se trouve près de la chaîne des Disyâs. Ici aussi, le sens « immédiatement après, non séparé d’eux par le temps » conviendrait encore mieux. ↩︎
47:3 Voir VIII, 3, 1, 4 avec note. ↩︎
48:1
↩︎
49:1 Comme dans le cas de la tortue vivante, dans la première couche ; voir VII, 5, 1, 11 avec note — ‘Blyxa octandra, une plante herbeuse poussant dans les terres marécageuses (« fleur de lotus », Weber, Ind. Stud. XIII, p. 250).’ ↩︎
50:1 C’est-à-dire que les trois ensembles de briques ne sont séparés par aucun autre du Svayamâtrinnâ. ↩︎
51:1 Les dix Prânabhrits sont placés - cinq de chaque côté de la colonne vertébrale - soit le long du bord de l’autel, soit de manière à laisser un espace d’un pied entre eux et le bord, pour laisser de la place à un autre ensemble de briques, les Vâlakhilyâs. ↩︎
51:2 Les trente-six briques Khandasyâ sont disposées, en trois groupes de douze chacun, le long du bord du corps de l’autel, là où les deux ailes et la queue le rejoignent ; six briques étant placées de chaque côté de l’épine dorsale respective. À l’arrière, les briques ne sont cependant pas placées près du bord séparant le corps de la queue, mais un espace suffisant (30 cm de large) est laissé pour qu’un autre groupe de briques soit posé derrière les Khandasyâs. ↩︎
52:1 C’est-à-dire, fait une contrefaçon, ou une copie, de la terre. ↩︎
55:1 Ou, ces briques représentant les airs vitaux. ↩︎
55:2 Ou, dans la partie supérieure de l’homme. ↩︎
57:1 C’est-à-dire les onze premières briques de la troisième couche, à savoir une svayamâtrinnâ, quatre disyâs, une visvagyotis et quatre ritavyâs. ↩︎
57:2 Les formules utilisées avec ces briques, Vâg. S. XIV, 11-16, constituent le premier anuvâka des textes relatifs à la troisième couche (XIV, II-22). ↩︎
57:3 Soit dix Prânabhrits, voir VIII, 3, 2, 14. ↩︎
58:1 Alors que, pour poser les Lokamprinâs des première et deuxième couches, il a commencé respectivement par les coins sud-est et sud-ouest, dans la troisième couche, il commence par la hanche gauche (ou coin nord-ouest) de l’autel, remplissant les espaces disponibles en deux tours, dans le sens du soleil. Cf. p. 22, note 1 ; et p. 41, note 1. ↩︎
58:2 Voir VIII, 7, 2, 4 seq. ↩︎