11:5:1
11:5:1:11. La nymphe Urvasî aimait Purûravas [1], le fils d’Idâ. Lorsqu’elle l’épousa, elle dit : [ p. 69 ] « Trois fois par jour tu m’embrasseras [2] ; mais ne couche pas avec moi contre ma volonté [3], et ne me laisse pas te voir nue, car telle est la manière de se comporter envers nous, les femmes. »
11:5:1:22. Elle demeura alors longtemps avec lui, et fut même enceinte de lui, tant elle demeura longtemps avec lui. Alors les Gandharvas [4] se dirent l’un à l’autre : « Depuis longtemps, en effet, cette Urvasî vit parmi les hommes : trouvez un moyen pour qu’elle revienne vers nous. » Or, une brebis avec deux agneaux était attachée à sa couche ; les Gandharvas emportèrent alors l’un des agneaux.
11:5:1:33. « Hélas ! » s’écria-t-elle, « ils m’enlèvent mon chéri [5], comme si j’étais là où il n’y a ni héros ni homme ! » Ils emportèrent le second, et elle parla de la même manière.
11:5:1:44. Il pensa alors en lui-même : « Comment est-il possible que ce soit (un endroit) sans héros et sans homme là où je suis ? » Et nu, comme il l’était, il bondit [ p. 70 ] après eux : trop longtemps il crut devoir mettre son vêtement. Alors les Gandharvas produisirent un éclair, et elle le vit nu comme en plein jour. Puis, en effet, elle disparut : « Me voici de retour », dit-il, et voilà ! elle avait disparu [6]. Gémissant de chagrin, il erra dans tout Kurukshetra. Or, il y a là un lac aux lotus, appelé Anyatahplakshâ : il marcha le long de sa rive ; et là, des nymphes nageaient sous la forme de cygnes [7].
11:5:1:55. Et elle (Urvasî), le reconnaissant, dit : « C’est l’homme avec qui j’ai demeuré. » Ils dirent alors : « Apparaissons-lui ! » — « Qu’il en soit ainsi ! » répondit-elle ; et ils lui apparurent [8].
11:5:1:66. Il la reconnut alors et la supplia (Rig-veda X, 95, I) : « Oh, ma femme, reste là, toi qui es cruelle d’esprit [9] : échangeons maintenant quelques mots ! Ces secrets, que nous ne dirons pas, ne nous apporteront pas de joie dans les jours à venir ; » — « Arrête, je t’en prie, parlons ensemble ! » voilà ce qu’il voulait lui dire.
11:5:1:77. Elle répondit (X, 95, 2) : « Qu’est-ce qui m’importe de te parler ? Je suis partie comme la première aube. Purûravas, rentre chez toi : je suis comme le vent, difficile à attraper ; » — « Tu n’as pas fait ce que je t’avais dit ; difficile à attraper, je suis pour toi, rentre chez toi ! » voilà ce qu’elle voulait dire.
11:5:1:88. Il dit alors, attristé (X, 95, 14), « Alors ton ami [10] s’enfuira [11] aujourd’hui pour ne jamais revenir, pour aller au plus loin : alors il se couchera dans le giron de Nirriti [12], ou les loups féroces le dévoreront ; ton ami se pendra ou s’enfuira ; ou les loups, ou les chiens, le dévoreront ! » c’est ce qu’il voulait dire.
11:5:1:99. Elle répondit (X, 95, 15) : « Purûravas, ne mourez pas ! Ne vous enfuyez pas ! Ne laissez pas les loups cruels vous dévorer ! En vérité, il n’y a pas d’amitié avec les femmes, et leurs cœurs sont des hyènes [13] ; » — [ p. 72 ] « Ne prenez pas cela à cœur ! Il n’y a pas d’amitié avec les femmes : rentrez chez vous ! » voilà ce qu’elle voulait dire.
11:5:1:1010. (Rig-veda X, 95, 16), « Lorsque j’ai changé de forme, j’ai marché parmi les mortels et j’y ai passé les nuits pendant quatre automnes [14], j’ai mangé un peu de ghee, une fois par jour, et même maintenant j’en suis satisfait [15]. » — Ce discours en quinze versets a été transmis par les Bahvrikas [16]. Alors son cœur eut pitié de lui [17].
11:5:1:1111. Elle dit : « Viens ici la dernière nuit de l’année [18] ; alors tu coucheras avec moi une nuit, et alors ton fils sera né. » Il arriva là la dernière nuit de l’année, et voici, il y avait un palais d’or [19] ! Ils lui dirent alors seulement ceci (mot) [20] : « Entre ! » et ils lui dirent d’aller vers lui.
11:5:1:1212. Elle dit alors : « Demain matin, les Gandharvas t’accorderont une faveur, et tu devras faire ton choix. » Il dit : « Choisis pour moi ! » — Elle répondit : « Dis, laisse-moi être l’un d’entre vous ! » Le matin, les Gandharvas lui accordèrent une faveur ; et il dit : « Laisse-moi être l’un d’entre vous ! »
11:5:1:1313. Ils dirent : « Certainement, il n’existe pas parmi les hommes cette forme sacrée du feu par laquelle on deviendrait des nôtres en sacrifiant. » Ils mirent du feu dans une poêle et la lui donnèrent en disant : « En sacrifiant avec elle, tu deviendras des nôtres. » Il la prit (le feu) et son garçon, et repartit chez lui. Il déposa ensuite le feu dans la forêt et se rendit au village avec le garçon seul. [Il revint et pensa] « Me voici de retour » ; et voilà ! il avait disparu [21] : ce qui avait été le feu était un arbre Asvattha (ficus religiosa), et ce qui avait été la poêle était un arbre Samî (mimosa suma). Il retourna alors auprès des Gandharvas.
11:5:1:1414. Ils dirent : « Faites cuire pendant une année entière un plat de riz suffisant pour quatre personnes ; et prenez à chaque fois trois bûches de cet arbre Asvattha, oignez-les de ghee et mettez-les sur le feu avec [ p. 74 ] des versets contenant les mots « bûche » et « ghee » : le feu qui en résultera sera ce même feu (qui est requis). »
11:5:1:1515. Ils dirent : « Mais cela est pour ainsi dire ésotérique. Fais-toi plutôt un arani supérieur [22] de bois d’Asvattha, et un arani inférieur de bois de Sami : le feu qui en résultera sera ce même feu. »
11:5:1:1616. Ils dirent : « Mais cela aussi est, pour ainsi dire, obscur. Fais-toi plutôt un arani supérieur en bois d’Asvattha, et un arani inférieur en bois d’Asvattha : le feu qui en résultera sera ce même feu. »
11:5:1:1717. Il se fit alors un arani supérieur de bois d’Asvattha, et un arani inférieur de bois d’Asvattha ; et le feu qui en résulta fut ce même feu : en l’offrant, il devint l’un des Gandharvas. Qu’il se fasse donc un arani supérieur et un arani inférieur de bois d’Asvattha, et le feu qui en résulta sera ce même feu : en l’offrant, il devint l’un des Gandharvas.
11:5:2
11:5:2:11. Au moyen des sacrifices saisonniers, Pragâpati se façonna un corps. La nourriture sacrificielle pour le Vaisvadeva [23] qu’il fit être ce [ p. 75 ] bras droit ; l’oblation à Agni ce pouce ; celle à Soma cet (index) ; et celle à Saviri ce (majeur).
11:5:2:22. Ce gâteau (à Saviri), sans aucun doute, est le plus grand, et donc ce (doigt du milieu) est le plus grand de ces (doigts). Cette (oblation) à Sarasvatî est ce (troisième) doigt ; et celle à Pûshan ce (petit doigt). Et cette (oblation) aux Maruts est cette articulation au-dessus de la main (le poignet) ; et celle au Visve Devâh est ce (coude [24]) ; et celle au Ciel et à la Terre est ce bras : cette (oblation) est indistincte [25], d’où ce membre aussi est indistincte [26].
11:5:2:33. Les offrandes de Varunapraghâsa [27] sont cette jambe droite, les cinq oblations qu’elle a en commun (avec les autres offrandes saisonnières) sont ces cinq orteils ; et l’oblation à Indra et Agni sont les articulations : cette (oblation) appartient à deux divinités [ p. 76 ] d’où viennent ces deux articulations. Cette (oblation) à Varuna est ceci (le jarret) ; celle aux Maruts cette (cuisse) ; et ce (gâteau) à Ka est cette colonne vertébrale : cette (oblation) est indistincte, d’où cette (colonne vertébrale) est indistincte.
11:5:2:44. L’offrande à (Agni) Anîkavat (du Sâkamedhâh [28]), sans aucun doute, est sa bouche (celle de Pragâpati), car la bouche est l’extrémité (anîka) des airs vitaux ; le Sâmtapanîyâ (pap) est la poitrine, car par la poitrine on est, pour ainsi dire, confiné [29] (sam-tap) ; le Grihamedhîyâ (pap) est le ventre — pour servir de fondation, car le ventre est une fondation ; l’oblation de Kraidina est l’organe mâle, car c’est avec lui que (l’homme) s’amuse (krîd), pour ainsi dire ; et l’offrande à Aditi [30] est cette respiration descendante.
11:5:2:55. La Grande Oblation, en effet, est cette jambe gauche, les cinq oblations qu’elle a en commun (avec les autres offrandes saisonnières) sont ces cinq orteils ; et l’oblation à Indra et Agni sont les phalanges : cette (oblation) appartient à deux divinités d’où proviennent [ p. 77 ] ces deux phalanges. (L’oblation) à Mahendra est ceci (le jarret) ; celle à Visvakarman cette (cuisse) : cette (oblation) est indistincte, d’où cette (cuisse) est également indistincte.
11:5:2:66. Le Sunâsîrîya [31], sans aucun doute, est ce bras gauche, — les cinq oblations qu’il a en commun (avec les autres offrandes saisonnières) sont ces cinq doigts ; le Sunâsîrîya est cette articulation de la sienne au-dessus de la main ; cette (oblation) à Vâyu est ce (coude) ; celle à Sûrya ce bras : cette (oblation) est indistincte, d’où ce (membre) est également indistincte.
11:5:2:77. Or, ces offrandes saisonnières sont tripartites et munies de deux articulations [32], d’où ces membres de l’homme sont tripartites et munis de deux articulations. Deux de ces quatre (sacrifices) ont chacun trois oblations indistinctes (à voix basse) ; et deux d’entre eux en ont deux chacun [33].
11:5:2:88. À tous les quatre, ils font sortir le feu, [ p. 78 ] d’où (l’animal de trait) tire avec ses quatre membres. À deux d’entre eux, ils conduisent (le feu) en avant [34], d’où il (l’animal) marche sur deux (pieds à la fois) [35]. Ainsi, Pragâpati s’est façonné un corps au moyen des sacrifices saisonniers ; et de la même manière, le Sacrificateur qui sait cela se façonne un corps (divin) au moyen des sacrifices saisonniers.
11:5:2:99. À ce propos, ils disent : « L’oblation du Vaisvadeva (devrait avoir) toutes (ses formules) dans la Gâyatrî, le Varunapraghâsâh tout dans le Trishtubh, la Grande Oblation tout dans la Gagatî, et le Sunâsîrîya tout dans le mètre Anushtubh, de manière à produire un Katushtoma [36]. » Mais qu’il ne fasse pas cela, car dans la mesure où (ses formules) équivalent à ces (mètres), même par là, ce souhait est obtenu.
11:5:2:1010. Or, en effet, (les formules de) ces offrandes saisonnières. s’élèvent à trois cent soixante-deux versets Brihatî [37] : il obtient ainsi à la fois l’année [38] [ p. 79 ] et le Mahâvrata [39] ; et ainsi, en effet, ce Sacrificateur a aussi un double [40] fondement, et il fait ainsi atteindre le Sacrificateur au monde céleste, et l’y établit.
11:5:3
11:5:3:11. Saukeya Prâkînayogya vint à Uddâlaka Âruni pour une dispute sur des questions spirituelles [41], pensant : « Je désire connaître l’Agnihotra. »
11:5:3:22. Il dit : « Gautama, à quoi ressemble ta vache Agnihotra ? à quoi ressemble le veau ? à quoi ressemble la vache rejointe par le veau ? à quoi ressemble leur rencontre ? à quoi ressemble (le lait) lorsqu’il est trait ? à quoi ressemble-t-il lorsqu’il a été trait ? à quoi ressemble-t-il lorsqu’il est apporté (de l’étable) ? à quoi ressemble-t-il lorsqu’il est mis sur le feu ? à quoi ressemble-t-il lorsqu’on projette la lumière dessus [42] ; à quoi ressemble-t-il lorsqu’on y verse de l’eau ? à quoi ressemble-t-il lorsqu’on le retire (du feu) ? à quoi ressemble-t-il lorsqu’on le retire ? à quoi ressemble-t-il lorsqu’on le verse à la louche [43] ? à quoi ressemble-t-il lorsqu’on le verse à la louche ? à quoi ressemble-t-il lorsqu’on le soulève (pour être porté à l’Âhavanîya) ? à quoi ça ressemble quand on est emmené là-bas ? à quoi ça ressemble quand on est maintenu enfoncé [44] ?
11:5:3:33. « À quoi ressemble la bûche sur laquelle tu as posé ? À quoi ressemble la première libation ? Pourquoi l’as-tu déposée (sur le Vedi [45]) ? Pourquoi as-tu détourné le regard (vers le Gârhapatya [46]) ? À quoi ressemble la seconde libation ?
11:5:3:44. 'Pourquoi, après avoir offert, l’as-tu secouée (la cuillère) ? Pourquoi, après avoir nettoyé la cuillère tout autour (le bec), l’as-tu essuyée sur l’herbe ? Pourquoi, après l’avoir nettoyée une seconde fois de partout, as-tu posé ta main sur la partie sud (du Vedi) ? Pourquoi as-tu mangé (du lait) la première fois, et pourquoi la seconde fois ? Pourquoi, en t’éloignant (du Vedi), as-tu bu (de l’eau) ? Pourquoi, après avoir versé de l’eau dans la cuillère, en as-tu aspergé ? Pourquoi l’aspergé une seconde fois, et pourquoi une troisième fois dans cette direction (nord) ? Pourquoi as-tu versé de l’eau derrière l’Âhavanîya ? Pourquoi as-tu mis fin (à l’offrande) ? Si tu as offert l’Agnihotra en sachant cela, alors tu l’as effectivement offert ; [ p. 81 ] mais si (tu l’as offert) sans le savoir, alors tu ne l’as pas offert.
11:5:3:55. Il (Uddâlaka) dit : « Ma vache Agnihotra est Idâ, la fille de Manu [47] ; mon veau est de la nature de Vâyu ; la (vache) rejointe par le veau est en conjonction avec lui [48] ; leur rencontre est le Virâg ; (le lait) lorsqu’il est trait appartient aux Asvins, et lorsqu’il a été trait, au Visve Devâh ; lorsqu’il est apporté (de l’étable), il appartient à Vâyu ; lorsqu’il est mis sur (le feu), à Agni ; lorsque la lumière est projetée dessus, il appartient à Indra et à Agni ; quand on y verse de l’eau, elle appartient à Varuna ; quand on la retire (du feu), à Vâyu ; quand elle a été retirée, au Ciel et à la Terre ; quand on la verse à la louche, aux Asvins ; quand elle a été versée à la louche, au Visve Devâh ; quand on l’élève, à Mahâdeva ; quand on la porte (à l’Âhavanîya), à Vâyu ; quand on la maintient, à Vishnu.
11:5:3:66. 'Et la bûche que j’ai mise sur (le feu) est le lieu de repos des libations ; et quant à la première libation, j’ai ainsi satisfait les dieux ; et quand j’ai posé (la cuillère avec le lait), cela appartient à Brihaspati ; et quand j’ai détourné le regard, alors j’ai joint ce monde et celui-ci ; et quant à la seconde libation, je me suis ainsi installé dans le monde céleste.
11:5:3:77. 'Et quand, après avoir offert, j’ai secoué (la cuillère), qui appartient à Vâyu; et quand, après avoir nettoyé la cuillère tout autour (le bec), je l’ai essuyée sur le bouquet d’herbe, alors j’ai satisfait les herbes et les arbres; [ p. 82 ] et quand, après l’avoir nettoyée une seconde fois de partout, j’ai placé ma main sur la partie sud (du sol de l’autel), alors j’ai satisfait les Pères [49]; et quand j’ai mangé (du lait) la première fois, alors je me suis satisfait moi-même; et quand (j’ai mangé) une seconde fois, alors j’ai satisfait ma progéniture; et quand, m’étant éloigné (du sol de l’autel), j’ai bu (de l’eau), alors j’ai satisfait le bétail ; et quand, ayant versé de l’eau dans la cuillère, j’en ai aspergé, alors j’ai satisfait les divinités serpents ; et quand (j’ai aspergé) une seconde fois, alors (j’ai satisfait) les Gandharvas et les Apsaras ; et quand, une troisième fois, j’ai aspergé dans cette direction (nord), alors j’ai ouvert la porte du ciel ; et quand j’ai versé de l’eau derrière l’autel, alors j’ai accordé la pluie à ce monde ; et quand j’ai mis fin (au sacrifice), alors j’ai comblé ce qui manque dans la terre. - « Ceci, alors, révérend monsieur, nous deux (savons) en commun [50] », dit (Saukeya).
11:5:3:88. Saukeya, ainsi instruit, dit : « Je voudrais encore te poser une question, révérend. » — « Demande donc, Prâkînayogya ! » répondit-il. Il (Saukeya) dit : « Si, au moment où tes feux sont éteints et les vases sacrificiels descendus, tu allais offrir, et que le feu de l’offrande s’éteignait alors, sais-tu quel danger il y a dans ce cas pour celui qui offre ? » « Je sais », répondit-il ; « avant longtemps le fils aîné mourrait dans le cas de celui qui [ p. 83 ] Je ne sais pas cela ; mais grâce à la connaissance, j’ai moi-même prévalu. — « Qu’est-ce que cette connaissance, et quelle est l’expiation ? » demanda-t-il. — « Le souffle de la bouche est entré dans le souffle ascendant — telle (est la connaissance) ; et je devrais faire l’offrande dans le feu de Gârhapatya — ce serait l’expiation, et je ne devrais pas commettre ce péché. » — « Ceci, alors, révérend monsieur, nous deux (savons) en commun », dit (Saukeya).
11:5:3:99. Saukeya, ainsi instruit, dit : « Je voudrais encore te poser une question, révérend. » — « Demande donc, Prâkînayogya ! » répondit-il. Il dit : « Si, à ce moment précis, le feu de Gârhapatya s’éteignait, sais-tu quel danger il y a dans ce cas pour celui qui offre ? Je le sais, répondit-il ; avant longtemps le maître de maison [51] mourrait dans le cas de celui qui ne saurait pas cela ; mais à force de savoir, j’ai moi-même prévalu. » — « Quelle est cette connaissance, et quelle est l’expiation ? » demanda-t-il. — « Le souffle ascendant est entré dans le souffle de la bouche — ceci (est la connaissance) ; et je ferais l’offrande sur l’Âhavanîya - ce serait l’expiation, et je ne commettrais pas ce péché. - « Ceci, alors, révérend monsieur, nous deux (savons) en commun », dit (Saukeya).
11:5:3:1010. Saukeya, ainsi instruit, dit : « Je voudrais encore te poser une question, révérend. » — « Demande donc, Prâkînayogya ! » répondit-il. Il dit : « Si, à ce moment précis, le feu d’Anvâhâryapakana devait s’éteindre, sais-tu quel danger il y a dans ce cas pour celui qui s’offre ? » — « Je le sais », répondit-il ; « avant longtemps, tout le bétail mourrait dans le cas de celui qui ne le saurait pas ; mais à force de connaissance, j’ai moi-même prévalu. — « Quelle est cette connaissance, et quelle est l’expiation ? » demanda-t-il. — « La respiration profonde est entrée dans la respiration ascendante — ceci (est la connaissance) ; et je voudrais faire l’offrande sur le feu de Gârhapatya — ceci est l’expiation ; et je ne devrais pas commettre ce péché. » — « Ceci, alors, révérend monsieur, nous deux (savons) en commun », dit (Saukeya).
11:5:3:1111. Saukeya, ainsi instruit, dit : « Je voudrais encore te poser une question, révérend. » — « Pose donc, Prâkînayogya ! » répondit-il. Il dit : « Si, à ce moment précis, tous les feux s’éteignaient, sais-tu quel danger il y a dans ce cas pour celui qui offre ? » — « Je le sais », répondit-il ; « avant longtemps la famille serait sans héritiers dans le cas de celui qui ne le saurait pas ; mais à force de savoir, j’ai moi-même prévalu. » — « Qu’est-ce que cette connaissance, et quelle est l’expiation ? » « Ayant, sans délai, produit du feu et sorti un feu d’offrande dans la direction où souffle le vent, je voudrais faire une offrande à Vâyu (le vent) : je saurais alors que mon Agnihotra serait couronné de succès, appartenant comme il le serait à toutes les divinités ; car tous les êtres, en effet, passent dans le vent, et du vent ils sont à nouveau produits [52]. Ce serait l’expiation, et je ne commettrais pas ce péché. » « Ceci, alors, révérend monsieur, nous deux (savons) en commun », dit (Saukeya).
11:5:3:1212. Saukeya, ainsi instruit, dit : « Je voudrais encore te poser une question, révérend monsieur. » — « Pose donc, Prâkînayogya ! » [ p. 85 ] répondit-il. Il dit : « Si à ce moment précis tous les feux s’éteignaient, alors qu’il n’y aurait pas de vent, sais-tu quel danger il y aurait pour celui qui offre ? » — « Je le sais », répondit-il ; « des choses désagréables, en effet, il verrait dans ce monde, et des choses désagréables dans l’autre monde, s’il ne savait pas cela ; mais à force de connaissance, j’ai moi-même prévalu. — « Quelle est cette connaissance, et quelle est l’expiation ? » demanda-t-il. — « Ayant, sans délai, fait du feu, sorti un feu d’offrande vers l’est et m’étant assis derrière, je boirais moi-même (le lait de l’Agnihotra) : je saurais alors que mon Agnihotra serait couronné de succès, appartenant comme il le serait à toutes les déités, car tous les êtres, en effet, passent dans le Brâhmana [53], et du Brâhmana ils sont à nouveau produits. Ce serait l’expiation ; et je ne commettrais pas ce péché. » — « Et, en vérité, je ne le savais pas », dit (Saukeya).
11:5:3:1313. Saukeya, ainsi instruit, dit : « Voici des bûches pour le combustible : je deviendrai ton élève, révérend monsieur. » Il répondit : « Si tu n’avais pas parlé ainsi, ta tête se serait envolée [54] : viens, entre comme mon élève ! » — « Qu’il en soit ainsi », dit-il. Il l’initia alors et lui enseigna cette parole qui triomphe de la douleur, la Vérité : que l’homme ne dise donc que la vérité [55].
[ p. 86 ]
11:5:4
11:5:4:11. Il dit : « Je suis venu pour Brahmakarya [57] » : il se présente ainsi au Brahman. Il dit : « Que je sois un Brahmakârin (étudiant) » : il se présente ainsi au Brahman. Il (le maître) dit alors : « Quel est ton nom (ka) ? » — maintenant Ka est Pragâpati : il l’initie ainsi après l’avoir fait appartenir à Pragâpati.
11:5:4:22. Il prend alors sa main (droite) et dit : « Tu es le disciple d’Indra ; Agni est ton maître, je suis ton maître, Ô NN ! » — or ce sont les deux divinités les plus hautes et les plus puissantes : c’est à ces deux divinités les plus hautes et les plus puissantes qu’il le confie ; et ainsi son disciple ne subit aucun mal d’aucune sorte, pas plus que celui qui sait cela [58].
11:5:4:33. Il le confie ensuite aux êtres : « À Pragâpati je te confie, au dieu Saviri je te confie » ; or ce sont deux divinités très hautes et très importantes : c’est à ces deux divinités très hautes et très importantes qu’il le confie ; et ainsi son disciple ne subit aucun mal d’aucune sorte, pas plus que celui qui sait cela. [ p. 87 ] 11:5:4:44. « Aux eaux, aux plantes, je te confie », — il le confie ainsi aux eaux et aux plantes. — « Au ciel et à la terre, je te confie », — il le confie ainsi à ces deux, le ciel et la terre, dans lesquels tout cet univers est contenu. — « À tous les êtres, je te confie pour être à l’abri des blessures », — il le confie ainsi à tous les êtres pour être à l’abri des blessures ; et ainsi son disciple ne subit aucun mal d’aucune sorte, pas plus que celui qui sait cela.
11:5:4:55. « Tu es un Brahmakârin », dit-il, et ainsi le confie au Brahman ; — « bois de l’eau ! » — l’eau signifie sans doute l’ambroisie : « bois de l’ambroisie » est ainsi ce qu’il lui dit ; — « fais ton travail ! » — le travail signifie sans doute la vigueur : « exerce la vigueur » est ainsi ce qu’il lui dit ; — « mets du combustible ! » — « allume ton esprit avec le feu, avec un saint éclat ! » est ce qu’il lui dit par là ; — « ne dors pas [59] ! » — « ne meurs pas » est ce qu’il lui dit par là ; — « bois de l’eau ! » — l’eau signifie l’ambroisie : « bois de l’ambroisie » est ainsi ce qu’il lui dit par là. Il l’entoure ainsi des deux côtés d’ambroisie (la boisson de l’immortalité), et ainsi le Brahmakârin ne subit aucun mal d’aucune sorte, ni celui qui sait cela.
11:5:4:66. Il lui récite alors (lui enseigne) le Sâvitrî [60] ; — autrefois, en effet, on enseignait ce (verset) au bout d’une année [61], pensant : « Les enfants, en effet, naissent [ p. 88 ] après avoir été façonnés pendant une année [62] : ainsi nous mettons la parole (la voix) en celui-ci dès qu’il est né. »
11:5:4:77. Ou après six mois, en pensant : « Il y a six saisons dans l’année, et les enfants naissent après avoir été façonnés pendant un an : nous mettons ainsi la parole sur celui-ci dès qu’il est né. »
11:5:4:88. Ou après vingt-quatre jours, en pensant : « Il y a vingt-quatre demi-mois dans l’année, et les enfants naissent lorsqu’ils sont faits pour un an : nous mettons ainsi la parole dans celui-ci dès qu’il est né. »
11:5:4:99. Ou après douze jours, en pensant : « Il y a douze mois dans l’année, et les enfants naissent lorsqu’ils sont faits pour un an : nous mettons ainsi la parole dans celui-ci dès qu’il est né. »
11:5:4:1010. Ou après six jours, en pensant : « Il y a six saisons dans l’année, et les enfants naissent lorsqu’ils sont faits pour une année : nous mettons ainsi la parole dans celui-ci dès qu’il est né. »
11:5:4:1111. Ou après trois jours, en pensant : « Il y a trois saisons dans l’année, et les enfants naissent lorsqu’ils sont faits pour une année : nous mettons ainsi la parole dans celui-ci dès qu’il est né. »
11:5:4:1212. À ce propos, ils chantent aussi le verset : « En posant sa main droite sur (l’élève), le maître devient enceinte (de lui) : dans la troisième (nuit) il naît comme un Brâhmana avec la Sâvitrî [63]. » Qu’il, [ p. 89 ] cependant, enseigne un Brâhmana (la Sâvitrî) immédiatement, car le Brâhmana appartient à Agni, et Agni naît immédiatement [64] : par conséquent, il devrait enseigner le Brâhmana immédiatement.
11:5:4:1313. Or, certains enseignent un Anushtubh Sâvitrî, en disant : « L’Anushtubh est la parole : nous lui imposons ainsi la parole. » Mais qu’il ne le fasse pas ; car si, dans ce cas, quelqu’un disait de lui : « Certainement, cet (étudiant) a retiré sa (à l’enseignant) parole : il deviendra muet » ; alors cela arriverait certainement : qu’il lui enseigne donc ce Gâyatrî Sâvitrî.
11:5:4:1414. Et certains le lui récitent pendant qu’il (l’étudiant) est debout ou assis à sa droite ; mais qu’il ne le fasse pas ; car si, dans ce cas, quelqu’un disait de lui : « Certainement, ce (maître) a né cet (étudiant) de travers, il lui en deviendrait hostile » ; alors cela se produirait certainement : qu’il le récite donc en direction de l’est, (l’étudiant) le regardant vers l’ouest.
11:5:4:1515. Il le récite d’abord par pâdas [65] : étant donné les trois respirations, l’expiration, l’inspiration et l’inspiration ; ce sont celles-ci qu’il lui insuffle ainsi ; — puis par demi-vers : étant donné les deux respirations (principales), l’expiration et l’inspiration [66], ce sont l’expiration et l’inspiration qu’il lui insuffle ainsi ; — puis le vers entier : étant donné l’unique air vital (dans l’homme), il insuffle ainsi tout l’air vital dans la totalité de lui.
11:5:4:1616. À ce propos, ils disent : « Lorsqu’on a admis un Brâhmana à un stage d’études, on ne doit pas avoir de relations sexuelles, de peur de générer ce Brâhmana à partir d’une semence répandue ; car, en vérité, celui qui entre en stage d’études devient un embryon. »
11:5:4:1717. Et à ce propos, ils disent aussi : « Il peut néanmoins le faire, s’il le souhaite ; car ces créatures sont de deux sortes, divines et humaines : les créatures humaines naissent du ventre maternel, et les créatures divines, étant les mètres (versets de l’Écriture), naissent du mois : c’est de là qu’il (le maître) le produit, et par conséquent il peut le faire (avoir des rapports) s’il le souhaite. »
11:5:4:1818. Et ils disent aussi : « Celui qui est un Brahmakârin ne devrait pas manger de miel, de peur d’atteindre la fin de la nourriture, car le miel, sans aucun doute, est l’essence suprême des plantes. » Mais Svetaketu Âruneya, en mangeant du miel, alors qu’il était étudiant, a dit : « Ce miel, en vérité, est le reste (la partie essentielle) de la triple science (les Védas), et celui, en effet, qui a un tel reste, est une essence. » Et, en effet, si un Brahmakârin, sachant cela, mange du miel, c’est exactement comme s’il prononçait soit un verset de Rik, soit une formule de Yagus, soit un air de Sâman : qu’il en mange donc librement.
[ p. 91 ]
11:5:5
11:5:5:11. Alors que les dieux montaient vers le monde céleste, les Asuras les enveloppèrent de ténèbres. Ils dirent : « En vérité, rien d’autre qu’un sacrifice ne peut dissiper ces ténèbres. Alors, accomplissons un sacrifice ! »
11:5:5:22. Ils entrèrent dans une session sacrificielle de cent Agnishtoma (jours), et dissipèrent l’obscurité aussi loin que l’on peut voir en étant assis ; et de la même manière, par (une session de) cent Ukthya (jours), ils dissipèrent l’obscurité aussi loin que l’on peut voir en étant debout.
11:5:5:33. Ils dirent : « Nous dissipons certes les ténèbres, mais pas la totalité : venez, recourons au Père Pragâpati. » Arrivés auprès du Père Pragâpati, ils dirent : « Révérend monsieur, lorsque nous montions vers le monde céleste, les Asuras nous ont enveloppés de ténèbres. »
11:5:5:44. ‘Nous sommes entrés dans une session sacrificielle de cent Agnishtomas, et avons dissipé les ténèbres aussi loin que l’on peut voir en étant assis ; et de la même manière, nous avons dissipé les ténèbres aussi loin que l’on peut voir en étant debout : enseigne-nous, révérend monsieur, comment, en dissipant les Asuras et les ténèbres, et tout mal, nous trouverons (le chemin vers) le monde du ciel !’
11:5:5:55. Il dit : « Vous avez certainement procédé au moyen de deux sacrifices, l’Agnishtoma et l’Ukthya, qui ne contiennent pas tous les rites Soma [67] ; entrez dans [ p. 92 ] une session sacrificielle de cent Atirâtras : lorsque vous aurez ainsi repoussé les Asuras, les ténèbres et tout mal, vous trouverez le monde des cieux. »
11:5:5:66. Ils entrèrent dans une session sacrificielle de cent Atirâtras ; et, ayant ainsi repoussé les Asuras, les ténèbres et tout mal, ils trouvèrent le chemin du monde céleste. Au cours de leurs cinquante premiers jours [68], les hymnes nocturnes se répandirent dans le jour, et les hymnes diurnes dans la nuit.
11:5:5:77. Ils dirent : « En vérité, nous sommes dans la confusion et ne savons que faire : venez, recourons au Père Pragâpati ! » Arrivés auprès du Père Pragâpati, ils dirent (les versets) : « Nos hymnes nocturnes sont (chantés) le jour, et ceux du jour la nuit : Ô sage, étant instruit et sage, enseigne-nous, nous qui sommes ignorants (comment accomplir) les sacrifices ! »
11:5:5:88. Il leur récita alors ce qui suit : « Un plus fort, qui les poursuivait, a, pour ainsi dire, chassé un grand serpent de son propre lieu, le lac : c’est pourquoi la session sacrificielle n’a pas lieu. »
11:5:5:99. ‘Car votre Âsvina (sastra), récitée, a en effet chassé la litanie du matin de sa place [69].’ — [ p. 93 ] ‘Ce que vous, étant sages, avez chassé de sa place par insensé, emportez-le doucement à travers le Prasâstri, en le récitant de manière à ne pas perturber [70] (le Hotri).’
11:5:5:1010. Ils dirent : « Comment donc, révérend monsieur, récite-t-on correctement (l’Âssvina-sastra) et comment la récitation n’est-elle pas perturbée ? » Il dit : « Lorsque le Hotri, en récitant l’Âsvina-sastra, atteint la fin du mètre Gâyatra de l’Âgneya-kratu [71], le Pratiprasthâtri [72] doit porter l’eau Vasatîvarî [73] et demander au Prâtar-anuvâka de placer le Maitrâvaruna (assis) entre les deux Havirdhâna (charrettes contenant le matériel d’offrande). » Le Hotri récite (l’Âsvina-sastra) à voix haute, et l’autre (le Maitrâvaruna) répète (la litanie du matin) à voix basse, en la marmonnant à peine : de cette manière, il ne contredit pas (le discours du Hotri) par (son propre discours), ni mètre par mètre.
11:5:5:1111. ‘Lorsque le Prâtar-anuvâka est terminé, il (le Pratiprasthâtri), après avoir offert, en leur temps [74], les coupes Upâmsu et Antaryâma [75], presse le tissu filtrant et le place dans le Dronakalasa [76]. Et lorsque vous avez accompli (l’offrande des coupes de) Soma fermenté [77], et êtes retournés (aux Sadas), vous devez boire le Soma fermenté (restant dans ces coupes).’ Après avoir ensuite, dans la forme appropriée, complété la « queue du sacrifice », et pris les coupes de Soma (tirées) après l’Antaryâma [78], et offert l’oblation des gouttes [79], ainsi que l’oblation du Santani [80], vous devez exécuter le chant Bahishpavamâna, et entrer dans le jour (-performance).
11:5:5:1212. À ce sujet, il y a ces versets : « Avec quatre Saindhava (coursiers) attelés, les sages laissèrent derrière eux l’obscurité, les dieux sages qui organisèrent la séance de cent sacrifices. »
11:5:5:1313. Dans cette (session sacrificielle) il y a, en effet, quatre (coursiers) attelés, à savoir, deux Hotris et deux Adhvaryus. — « Comme l’artisan inventant des pointes à la lance, les sages ont couplé les extrémités de [ p. 95 ] deux jours : maintenant les Dânavas, nous le savons [81], ne désorganiseront pas le fil sacrificiel que nous avons tendu. — Ils laissent inachevé le travail du jour précédent et le poursuivent le jour suivant, — difficile à comprendre. « C’est la sagesse des divinités : des flots de Soma coulent, entrelacés avec d’autres flots de Soma ! — De même qu’ils aspergent constamment les chevaux primés [82], ainsi (ils versent) les coupes pleines de liqueur ardente dans le palais de Ganamegaya. » Alors les Asura-Rakshas s’en allèrent.
11:5:6
11:5:6:11. Il y a cinq grands sacrifices, et ce sont en effet de grandes séances sacrificielles, à savoir le sacrifice aux êtres, le sacrifice aux hommes, le sacrifice aux Pères, le sacrifice aux dieux et le sacrifice au Brahman.
11:5:6:22. Jour après jour, on doit offrir une oblation aux êtres : c’est ainsi qu’on accomplit ce sacrifice aux êtres. Jour après jour, on doit offrir (des présents aux invités) jusqu’à la coupe d’eau [83] : c’est ainsi qu’on accomplit ce [ p. 96 ] sacrifice aux hommes. Jour après jour, on doit offrir avec Svadhâ jusqu’à la coupe d’eau [84] : c’est ainsi qu’on accomplit ce sacrifice aux Pères. Jour après jour, on doit accomplir avec Svâhâ jusqu’à la bûche de bois de chauffage [85] : c’est ainsi qu’on accomplit ce sacrifice aux dieux.
11:5:6:33. Quant au sacrifice au Brahman, le sacrifice au Brahman est sa propre étude (quotidienne) (du Véda). La cuillère-g uhû de ce même sacrifice au Brahman est la parole, son upabhrit l’esprit, son dhruvâ l’œil, son sruva le pouvoir mental, son bain purificateur la vérité, sa conclusion le ciel. Et, en vérité, aussi grand que soit le monde qu’il gagne en donnant (aux prêtres) cette terre pleine de richesses, trois fois plus et plus, un monde impérissable il gagne, quiconque, sachant cela, étudie jour après jour sa leçon (du Véda) : qu’il étudie donc sa leçon quotidienne.
11:5:6:44. En vérité, les textes Rik sont des offrandes de lait aux dieux ; et quiconque, sachant cela, étudie jour après jour les textes Rik pour sa leçon, satisfait ainsi les dieux avec des offrandes de lait ; et, étant satisfait, ils le satisfont en (lui accordant) la sécurité de [ p. 97 ] possession [86], par le souffle de vie, par la semence, par tout son être, et par toutes les bénédictions de bon augure ; et des rivières de ghee et des rivières de miel coulent pour ses pères (décédés), comme leurs breuvages habituels.
11:5:6:55. Et, en vérité, les textes de Yagus sont des offrandes de ghee aux dieux ; et quiconque, sachant cela, étudie jour après jour les textes de Yagus pour sa leçon satisfait ainsi les dieux avec des offrandes de ghee ; et, étant satisfait, ils le satisfont par la sécurité de la possession, par le souffle de vie, par la semence, par tout son être, et par toutes les bénédictions de bon augure ; et des rivières de ghee et des rivières de miel coulent pour ses Pères, comme leurs breuvages habituels.
11:5:6:66. Et, en vérité, les textes Sâman sont des offrandes de Soma aux dieux ; et quiconque, sachant cela, étudie jour après jour les textes Sâman pour sa leçon satisfait ainsi les dieux avec des offrandes de Soma ; et, étant satisfait, ils le satisfont par la sécurité de la possession, par le souffle de vie, par la semence, par son être tout entier, et par toutes les bénédictions de bon augure ; et des rivières de ghee et des rivières de miel coulent pour ses Pères, comme leurs breuvages habituels.
11:5:6:77. Et, en vérité, les (textes des) Atharvâṅgiras sont des offrandes grasses aux dieux ; et quiconque, sachant cela, étudie jour après jour les (textes des) Atharvâṅgiras pour sa leçon, satisfait les dieux d’offrandes grasses ; et, étant satisfait, ils le satisfont par la sécurité de la possession, par le souffle de vie, par la semence, par son être tout entier, et par toutes les bénédictions de bon augure ; et des rivières de ghee et des rivières de miel coulent pour ses Pères, comme leurs breuvages habituels. [ p. 98 ] 11:5:6:88. Et, en vérité, les préceptes [87], les sciences [88], le dialogue [89], les mythes et légendes traditionnels [90], et les Nârâsamsî Gâthâs [91] sont des offrandes de miel aux dieux ; et quiconque, sachant cela, étudie jour après jour les préceptes, les sciences, le dialogue, les mythes et légendes traditionnels, et les Nârâsamsî Gâthâs, pour sa leçon, satisfait les dieux d’offrandes de miel ; et, étant satisfait, ils le satisfont en (lui accordant) la sécurité de la possession, par le souffle de vie, par la semence, par son être tout entier, et par toutes les bénédictions de bon augure ; et des rivières de ghee et des rivières de miel coulent pour ses Pères, comme leurs breuvages habituels. [ p. 99 ] 11:5:6:99. Or, pour ce sacrifice au Brahman, il existe quatre Vashat-appels [92], à savoir, lorsque le vent souffle, lorsqu’il éclaire, lorsqu’il tonne et lorsqu’il gronde [93] ; celui qui sait cela devrait certainement étudier [94] quand le vent souffle, et lorsqu’il éclaire, ou tonne, ou gronde, afin de ne pas perdre ses Vashat-appels ; et en vérité, il est libéré de la mort récurrente et atteint la communauté de nature (ou d’être) avec le Brahman. Et s’il est totalement incapable (d’étudier), qu’il lise au moins une seule parole divine ; et ainsi il n’est pas exclu des êtres [95].
11:5:7
11:5:7:11. Maintenant, alors, l’éloge de l’étude (des écritures). L’étude et l’enseignement (du Véda) sont une source de plaisir pour lui, il devient prêt d’esprit [96], et indépendant des autres, et jour après jour il acquiert la richesse. Il dort paisiblement ; il est le meilleur médecin pour lui-même ; et (sont particuliers) pour lui sont la maîtrise des sens, le plaisir dans la seule chose [97], la croissance de l’intelligence, la renommée et (la tâche de) perfectionner les gens [98]. La croissance [ p. 100 ] l’intelligence donne naissance à quatre devoirs attachés au Brâhmana : la descendance brâhmantique, un comportement convenable, la renommée et le perfectionnement du peuple ; et le peuple qui est en cours de perfectionnement protège le Brâhmana par quatre devoirs : en lui montrant du respect et de la libéralité, (et en lui accordant) la sécurité contre l’oppression et la sécurité contre la peine capitale.
11:5:7:22. Et, en vérité, quelles que soient les peines ici-bas entre le ciel et la terre, l’étude (des Écritures) est leur dernière étape, leur but (limite) pour celui qui, sachant cela, étudie sa leçon : c’est pourquoi sa leçon (quotidienne) doit être étudiée.
11:5:7:33. Et, en vérité, quelle que soit la partie de la poésie sacrée (khandas) qu’il étudie pour sa leçon avec ce rite sacrificiel [99], l’offrande est faite par celui qui, sachant cela, étudie sa leçon : c’est pourquoi sa leçon (quotidienne) doit être étudiée.
11:5:7:44. Et, en vérité, s’il étudie sa leçon, même s’il est couché sur un lit moelleux, oint, orné et complètement satisfait, il est brûlé (par le feu sacré [100]) jusqu’au bout des ongles, quiconque, sachant cela, étudie sa leçon : c’est pourquoi sa leçon (quotidienne) doit être étudiée.
11:5:7:55. Les textes Rik, en vérité, sont du miel, les textes Sâman du ghee, et les textes Yagus de l’ambroisie ; et, en effet, lorsqu’il étudie le dialogue, ce (discours et réponse) est un mélange de lait et un mélange de viande. [ p. 101 ] 11:5:7:66. Et, en effet, celui qui, sachant cela, étudie jour après jour les textes Rik pour sa leçon, satisfait les dieux avec du miel, et, ainsi satisfaits, ils le satisfont par tout objet de désir, par toute sorte de jouissance.
11:5:7:77. Et celui qui, sachant cela, étudie jour après jour les textes Sâman pour sa leçon, satisfait les dieux avec du ghee ; et, étant satisfaits, ils le satisfont par chaque objet de désir, par chaque sorte de jouissance.
11:5:7:88. Et celui qui, sachant cela, étudie jour après jour les textes de Yagus pour sa leçon, satisfait les dieux avec de l’ambroisie ; et, étant satisfaits, ils le satisfont par tout objet de désir, par toute sorte de jouissance.
11:5:7:99. Et celui qui, sachant cela, étudie jour après jour le dialogue, les mythes et les légendes traditionnels, pour sa leçon, satisfait les dieux par des mets de lait et de viande ; et, étant satisfaits, ils le satisfont par tout objet de désir, par toute sorte de jouissance.
11:5:7:1010. Les eaux sont en mouvement, le soleil est en mouvement, la lune est en mouvement et les étoiles sont en mouvement ; et, en vérité, comme si ces divinités ne se déplaçaient ni n’agissaient, de même le Brâhmana sera le jour où il n’étudie pas sa leçon : c’est pourquoi sa leçon (quotidienne) doit être étudiée. Et donc, qu’il prononce au moins soit un verset de Rik, soit une formule de Yagus, soit un verset de Sâman, soit une Gâtha, soit une Kumbyâ [101], pour assurer la continuité du Vrata [102].
[ p. 102 ]
11:5:8
11:5:8:11. En vérité, au commencement, seul Pragâpati était ici. Il désirait : « Puissé-je exister, puissé-je être engendré. » Il s’épuisa et accomplit de ferventes dévotions : de lui, ainsi épuisé et échauffé, furent créés les trois mondes : la terre, l’air et le ciel.
11:5:8:22. Il chauffa ces trois mondes, et d’eux, ainsi chauffés, trois lumières (gyotis) furent produites : Agni (le feu), celui qui souffle ici (Vâyu), et Sûrya (le soleil).
11:5:8:33. Il chauffa ces trois lumières, et à partir d’elles, ainsi chauffées, furent produits les trois Védas : le Rig-veda d’Agni, le Yagur-veda de Vâyu, et le Sâma-veda de Sûrya.
11:5:8:44. Il chauffa ces trois Védas, et d’eux, ainsi chauffés, trois essences lumineuses [103] furent produites — [ p. 103 ] ‘bhûh’ du Rig-veda, ‘bhuvah’ du Yagur-veda, et ‘svar’ du Sâma-veda. Et avec le Rig-veda ils accomplirent alors le travail du prêtre Hotri, avec le Yagur-veda le travail de l’Adhvaryu, et avec le Sâma-veda le travail de l’Udgâtri ; et quelle essence lumineuse [104] il y avait dans la triple science, avec elle le travail du prêtre Brahmane se poursuivit alors.
11:5:8:55. Les dieux dirent à Pragâpati : « Si notre sacrifice échouait à l’égard du Rik, du Yagus ou du Sâman, par quoi le guéririons-nous ? »
11:5:8:66. Il dit : « Si (cela devait échouer) par rapport au Rik, vous devriez prendre du ghee par quatre louches et l’offrir dans le feu de Gârhapatya avec 'Bhûh ! » et si c’est par rapport au Yagus, vous devriez prendre du ghee par quatre louches et l’offrir dans l’Âgnîdhrîya — ou dans l’Anvâhâryapakana [105] dans le cas d’un Haviryagña — avec 'Bhuvah ! » et si, par respect pour le Sâman, vous prenez du ghee par quatre louches et l’offrez dans l’Âhavanîya avec « Svar ! » Mais si l’on ne sait pas (où l’erreur s’est produite), vous devez faire une offrande dans l’Âhavanîya après avoir prononcé [ p. 104 ] rapidement tout (les trois mots sacrés [106]) : ainsi on guérit le Rig-veda par le Rig-veda [107], le Yagur-veda par le Yagur-veda, et le Sâma-veda par le Sâma-veda ; — de même qu’on assemble joint avec joint [108], ainsi on assemble (la partie brisée du sacrifice) celui qui la guérit au moyen de ces (trois mots sacrés). Mais s’il la guérit d’une autre manière que celle-ci, ce serait comme si l’on essayait de rassembler quelque chose de brisé avec quelque chose d’autre qui est brisé, ou comme si l’on appliquait du poison comme lotion sur une partie brisée [109]. Qu’il désigne donc seulement quelqu’un qui sait cela (pour officier comme) son Brahman, et non quelqu’un qui ne le sait pas.
11:5:8:77. À ce propos, ils disent : « Puisque le travail du Hotri est accompli avec le Rig-veda, celui de l’Adhvaryu avec le Yagur-veda, et celui de l’Udgâtri avec le Sâma-veda, avec quoi alors le travail du Brahman est-il (accompli) ? » Qu’il réponde : « Avec cette triple science. »
[ p. 105 ]
11:5:9
11:5:9:11. Or, l’Amsu (coupe de Soma) [110], en effet, n’est autre que Pragâpati ; et c’est le corps de ce (sacrifice), car Pragâpati, en effet, est le corps. Et l’Adâbhya [111] (coupe de Soma) n’est autre que la parole. Lorsqu’il tire la coupe d’Amsu, puis la coupe d’Adâbhya, il construit ainsi le corps de ce (sacrifice) et y établit ensuite cette parole.
11:5:9:22. Et, en effet, l’Amsu est aussi l’esprit, et la parole Adâbhya ; et l’Amsu est l’expiration, et l’Adâbhya l’expiration ; et l’Amsu est l’œil, et l’Adâbhya l’oreille : ces deux coupes, ils les tirent pour l’amour de la plénitude et de la complétude.
11:5:9:33. Or, les dieux et les Asuras, tous deux issus de Pragâpati, se disputaient, c’était pour ce sacrifice même, pour Pragâpati, qu’ils se disputaient, en disant : « Il sera à nous ! Il sera à nous ! »
11:5:9:44. Les dieux continuèrent alors à chanter des louanges et à travailler dur. Ils virent cette coupe de Soma, cet Adâbhya, et la tirèrent ; ils s’emparèrent des (trois) services du Soma, et s’emparèrent de tout le sacrifice, excluant les Asuras du sacrifice.
11:5:9:55. Ils dirent : « Certes, nous les avons détruits (adabhâma) ; » d’où (la coupe est appelée) Adâbhya ; — « Ils ne nous ont pas détruits (dabh) ; » d’où aussi (elle est appelée) Adâbhya. Et l’Adâbhya [ p. 106 ] étant parole, cette parole est indestructible, d’où aussi (elle est appelée) Adâbhya ; et, en vérité, de la même manière, celui qui sait cela s’empare de tout le sacrifice de son ennemi malveillant, et exclut et exclut son ennemi malveillant de toute participation au sacrifice.
11:5:9:66. Dans le même récipient avec lequel il puise l’Amsu [112], il verse de l’eau du Nigrâbhyâh [113], et y met ces plantes Soma [114] avec (Vâg. S. VIII, 47),—
11:5:9:77. ‘Tu es pris avec un support [115] : pour Agni je te prends, possédé du mètre Gâyatrî !’ — l’office du matin est de nature Gâyatrî : il se possède ainsi lui-même de l’office du matin ; — ‘Pour Indra je te prends, possédé du mètre Trishtubh !’ — l’office de midi est de nature Trishtubh : il se possède ainsi lui-même de l’office de midi ; — ‘Pour le Vis Devâh je te prends, possédé du mètre Gagatî !’ — l’office du soir est de nature Gagatî : il se possède ainsi lui-même de l’office service du soir ; « L’Anushtubh est ton chant de louange » ; tout ce qui suit les (trois) services [116], c’est de nature Anushtubh : c’est de cela qu’il possède ainsi lui-même [ p. 107 ]. Il ne presse pas ce (lot de plantes Soma) de peur de nuire à la parole (ou à la voix du sacrifice), car la pierre à presser est un coup de foudre, et l’Adâbhya est la parole.
11:5:9:88. Il secoue simplement la coupe contenant les plantes avec (Vâg. S. VIII, 48) : « Dans le courant des eaux ruisselantes, je te fais flotter ! Dans le courant du gargouillement, je te fais flotter ! Dans le courant de la jubilation, je te fais flotter ! Dans le courant du plus délicieux, je te fais flotter ! Dans le courant du plus doux, je te fais flotter ! » Ce sont sans aucun doute les eaux divines : il lui accorde ainsi la sève (Pragâpati, le sacrifice) au moyen des eaux divines et humaines qui existent.
11:5:9:99. « Toi, le brillant, je flotte dans le brillant », — car il flotte en effet le brillant dans le brillant ; — « sous la forme du jour, dans les rayons du soleil » ; — il le flotte ainsi à la fois sous la forme du jour et dans les rayons du soleil.
11:5:9:1010. [Vâg. S. VIII, 41], ‘Puissante brille la forme imposante de la boule’ — car puissamment brille en effet cette forme imposante de la boule, à savoir, là-bas, brûlant (le soleil) ; — ‘le brillant, le chef du brillant, Soma, le chef du Soma’ — il fait ainsi de ce brillant (soleil) le chef du brillant (Soma), et de Soma le chef du Soma ; — ‘quel nom indestructible et vigilant il y a en toi, pour cela je te prends ;’ — car ceci, à savoir, la parole, est en effet son nom indestructible (adâbhya), vigilant : c’est ainsi la parole qu’il prend ainsi pour la parole.
11:5:9:1111. Puis, sortant (du hangar Havirdhâna [117]) vers (l’Âhavanîya), il offre avec : « Ô [ p. 108 ] Soma, à ce ton Soma, salut ! » — il offre ainsi Soma à Soma, et ainsi ne jette pas la parole au feu [118]. Il souffle sur l’or [119] : le sens de ceci est le même qu’à l’occasion de l’Amsu). Il donne autant de présents (aux prêtres) que pour l’Amsu-graha.
11:5:9:1212. Il remet ensuite les plantes Soma (sur le tas de plantes dans le Havirdhâna) avec (Vâg. S. VIII, 50), ‘Entre de bon gré dans le cher siège d’Agni, ô divin Soma ! Entre de bon gré dans le cher siège d’Indra, ô divin Soma ! Entre comme notre ami, ô divin Soma, dans le cher siège du Visve Devâh !’ À cette occasion précédente, il s’était emparé des (trois) services Soma ; il les restaure maintenant, et fait en sorte qu’ils ne soient plus utilisés ; et avec eux ainsi restaurés, ils accomplissent le sacrifice.
68:3 Le roi Purûravas, de la race lunaire des rois, est considéré comme le p. 69 fils de Budha (la planète Mercure, et fils de Soma). Sur ce mythe (basé sur l’hymne Rig-veda S. X, 95) voir le Prof. Max Müller, Oxford Essays (1856), p. 61 seq.; (réimprimé dans Chips from a German Workshop, II, p. 102 et suivantes) ; A. Kuhn, L’héritage du Feu et du Crépuscule, p. 81 ss. (2e éd. p. 73 et suiv.); Weber, Inde. Bandes I, p. 16 seq.; KF Geldner, dans Études védiques I de Pischel et Geldner, p. 244 seq.; cf. H. Oldenberg, Religion des Védas, p. 213. ↩︎
69:1 Vaitasena dandena hatâd,—vaitaso dandah pumvyañganasya nâma; uktam hi Yâskena, sepo vaitasa iti pumspragananasyeti (Nir. III, 22), Sây. ↩︎
69:2 Akâmâm kâmarahitâm suratâbhilâsharahitâm ka mâm mâ sma nipadyâsai nigrihya mâm prâpnuyâh, Sây. ↩︎
69:3 Les Gandharvas sont les compagnons naturels et les partenaires des Apsaras, ou nymphes. ↩︎
69:4 Littéralement, « mon fils », — madîyam putratvena svîkritam uranadvayam, Sây. ↩︎
70:1 Cf. C. Gaedicke, Der Accusativ im Veda (1880), p. 211. Les traducteurs précédents avaient attribué les mots « punar emi » (je reviens) à Urvasî ; et au vu du passage correspondant dans le paragraphe 13, la nouvelle interprétation est juste un peu douteuse. ↩︎
70:2 Le texte contient ‘âti’, une sorte d’oiseau aquatique —galakarapakshiviseshah, Sây.— (probablement gr. νῆσσα ; lat. anas, anat-is ; anglo-saxon æned, allemand Ente). ↩︎
70:3 C’est-à-dire qu’ils devinrent visibles, ou plutôt reconnaissables pour lui en se montrant sous leurs formes réelles, — pakshirûpam vihâya svakîyena rûpena prâdur babhûvuh, Sây. — Dans les pièces de Kâlidâsa, Urvasî et Sakuntalâ deviennent invisibles au moyen d’un voile magique (tiraskarinî, ‘rendre invisible’) auquel a été comparé le voile magique par lequel les jeunes filles-cygnes changent de forme. A. Weber, Ind. Stud. I, p. 197 ; A. Kuhn, Herabkunft, p. 91. ↩︎
70:4 Manasâ tishtha ghore, — peut-être cela peut-il signifier : « Ô cruel, sois constant dans (ton) esprit » ; ou, comme le prend Kuhn, « fais attention, ô cruel. » Sâyana, cependant, le prend comme ci-dessus. ↩︎
71:1 Il s’agit d’une traduction douteuse (Max Müller ; Gespiele, A. Weber) de « sudeva », — Göttergenoss (le compagnon des dieux), Kuhn ; « celui qui était autrefois favorisé par les dieux », Grassmann ; Sudeva, Ludwig. ↩︎
71:2 Ou, tombera (Max Müller, Weber) ; se précipitera vers sa destruction, Kuhn ; dépêche-toi, Grassmann ; perds-toi, Ludwig; se jeter dans l’abîme, Geldner ; — ‘mahâprasthânam kuryât’ (il entreprendra le grand voyage, c’est-à-dire mourra), Sâyana. Le Brâhmana semble proposer deux traductions différentes : se jeter à terre (se pendre) ou se lancer. ↩︎
71:3 Nirriti est la déesse de la décadence ou de la mort. ↩︎
71:4 La signification de ‘sâlâvrika’, également orthographié ‘sâlâvrika’ (? loups domestiques), est douteuse ; cf. H. Zimmer, Altindisches Leben, p. 8. Le professeur Weber, Ind. Stud. I, p. 413, suggère que l’on pourrait vouloir parler de ‘wehrwolves’. ↩︎
72:1 Les mots ‘râtrîh saradas katasrah’ peuvent aussi être pris dans le sens de ‘quatre nuits d’automne’ (Max Müller, A. Kuhn). Il est à peine nécessaire de remarquer que ‘nuits’ signifie jours et nuits, et ‘automnes’ années. — Sâyana prend le passage dans le sens de ‘quatre automnes ou années délicieux (râtrîh ramayitrîh).’ ↩︎
72:2 Littéralement, je marche (ou continue, continue) en étant satisfait de cela. Le professeur Geldner, cependant, le prend dans un sens ironique, « das Bischen liegt mir jetzt noch schwer im Magen » (« même maintenant, j’en ai bien assez de ce peu »). ↩︎
72:3 C’est-à-dire les théologiens du Rig-Veda. Comme le souligne le professeur Weber, l’hymne auquel il est fait référence, dans la version reçue, ne comporte pas quinze mais dix-huit versets, dont trois semblent donc d’origine ultérieure (bien qu’ils puissent, bien sûr, appartenir à une recension différente de celle mentionnée par le Brâhmana). ↩︎
72:4 Ou, selon le professeur Geldner, « Alors il toucha son cœur (excita sa pitié). » ↩︎
72:5 Littéralement, la nuit la plus annuelle, c’est-à-dire la 360e nuit, la dernière nuit d’une année à partir de maintenant, ou, cette nuit de l’année prochaine : c’est la nuit qui complète l’année, tout comme « la cinquième » complète le nombre « cinq » ; — samvatsaratamîm samvatsarapûranîm antimâm râtrim, Sây. Cf. Delbrück, Altind. Syntax, p. 195. ↩︎
72:6 Le premier des trois est le sixième des trois, Sây. ↩︎
73:1 Ainsi aussi A. Kuhn, et Sâyana, tato hainam ekam ûkur etat, prapadyasveti,—enam Purûravasam tatratyâ ganâ idam ekam ûkuh, Sây.—Le mot ‘ekam’ pourrait aussi être pris avec ‘enam’ (Max Müller, Weber, Geldner),—‘ils lui dirent cela à lui seul’ (? ils lui demandèrent d’entrer seul sans ses serviteurs). ↩︎
73:2 Voir ci-dessus, paragraphe 4 et note à la p. 70. Selon l’autre interprétation, nous devrions traduire : — Il déposa alors le feu dans la forêt et se rendit au village avec le garçon seul, pensant : « Je reviendrai. » [Il revint] et voilà ! il avait disparu. ↩︎
74:1 C’est-à-dire un bâton de barattage utilisé pour produire du feu ; voir partie i, p. 275 ; p. 294, note 3. ↩︎
74:2 Le Vaisvadeva, ou premier des quatre sacrifices saisonniers, exige les oblations suivantes : — 1. un gâteau sur huit tessons à Agni ; 2. un pap à Soma ; 3. un gâteau sur douze ou huit tessons à p. 75 Saviri ; 4. un pap à Sarasvatî ; 5. un pap à Pûshan — ces cinq premières oblations reviennent à toutes les offrandes saisonnières ; — 6. un gâteau sur sept tessons aux Maruts ; 7. un plat de lait caillé au Visve Devâh ; 8. un gâteau sur un tesson au Ciel et à la Terre. ↩︎
75:1 Il semblerait plutôt que ce qui est entendu ici par « samdhi » ne concerne pas les articulations elles-mêmes, mais les membres (au sens anatomique) entre les articulations. De même dans « trishandhi » au parag. 7. ↩︎
75:2 C’est-à-dire qu’il s’agit d’une offrande à voix basse, les deux formules, à l’exception du Om final et du Vaushat, étant prononcées à voix basse. Tous les gâteaux sur un tesson sont (sauf ceux à Varuna) de cette description ; Kâty. Sr. IV, 5, 3 ; Âsv. Sr. II, 15, 5 ; cf. Sat. Br. II, 4, 3, 8. ↩︎
75:3 C’est-à-dire, pas clairement défini ; le mot « dos », qui est plus généralement restreint à l’avant-bras, étant également utilisé pour le bras entier, et même le bras supérieur. ↩︎
75:4 Le Varunapraghâsâh, ou deuxième sacrifice saisonnier, comporte les oblations suivantes : 1-5. les oblations communes ; 6. un gâteau sur douze tessons de poterie à Indra et Agni ; 7. 8. deux plats de lait caillé pour Varuna et les Maruts respectivement ; 9. un gâteau sur un tesson de poterie pour Ka (Pragâpati). ↩︎
76:1 Le Sâkamedhâh, ou troisième sacrifice saisonnier, consiste en les oblations suivantes : 1. un gâteau sur huit tessons à Agni Anîkavat ; 2. 3. des paps au Marutah Sâmtapanâh et au Marutah Grihamedhinah ; 4. un gâteau sur sept tessons au Marutah Krîdinah ; 5. un pap à Aditi. Vient ensuite la Grande Oblation composée de 6 à 10, les cinq oblations communes : 11. un gâteau sur douze tessons à Indra et Agni ; 12. un pap à Mahendra ; et 13. un gâteau sur un tesson de poterie à Visvakarman. Suit ensuite le Pitriyagña. ↩︎
76:2 Ou, selon Sâyana, on est opprimé ou échauffé à cause de la proximité du cœur et du feu digestif, — urasâ hridaya-sambandhâg gatharasannivesâk ka samtâpana-vishayatvam. ↩︎
76:3 Cette offrande d’un gâteau à Aditi, mentionnée dans Kâty. Sr. V, 7, 2, n’est pas mentionnée dans le récit du Brâhmana sur le Sâkamedhâh, voir II, 5, 3, 20. ↩︎
77:1 La Sunâsîrîya, ou dernière offrande saisonnière, se compose de—1-5. les oblations communes ; 6. le gâteau Sunâsîrîya sur douze tessons ; 7. une oblation de lait à Vâyu ; 8. un gâteau sur un tesson à Sûrya. ↩︎
77:2 Les offrandes saisonnières sont effectuées de manière à laisser un intervalle de quatre mois entre elles ; la quatrième tombant exactement un an après la première ; par conséquent, l’ensemble de l’exécution consiste, pour ainsi dire, en trois périodes de quatre mois chacune, avec deux articulations entre elles ; correspondant à la formation des bras et des jambes. ↩︎
77:3 Des cinq oblations communes aux quatre sacrifices, l’une – à savoir le gâteau à Savitri – est une offrande à voix basse (Kâty. Sr. IV, 5, 5 ; Âsv. Sr. II, 15, 7), tout comme les gâteaux à un seul kapâla, dont il y en a un dans chaque sacrifice. Selon Sâyana, le premier et le dernier sacrifices saisonniers n’ont que ces deux Upâmsuyâgas, tandis que le deuxième et le troisième ont chacun une oblation à voix basse supplémentaire, mais il ne les précise pas. Il s’agit cependant d’une erreur, car Kâtyâyana, Sr. IV, 5, 6. 7, indique clairement que les deux oblations supplémentaires à voix basse sont le Vaisvadevî payasyâ dans la première, et l’oblation à Vâyu dans la dernière, Kâturmâsya. ↩︎
78:1 Selon Sâyana, cela se réfère au premier et au dernier sacrifice saisonnier, dans la mesure où il n’y a pas d’uttaravedi requis pour ceux-ci, et donc seulement la simple avance du feu vers le foyer Âhavanîya ; tandis que le commentaire sur Katy. V, 4, 6, au contraire, le réfère simplement aux deux autres, car une double avance a lieu là. ↩︎
78:2 Ou, comme le dit Sâyana, l’homme marche sur deux pieds. ↩︎
78:3 Le Katushtoma, à proprement parler, est le terme technique pour un tel arrangement des Stotras d’un sacrifice de Soma par lequel ils sont chantés sur des stomas, ou formes d’hymnes, augmentant successivement de quatre versets. Deux de ces arrangements (de quatre et six stomas différents respectivement) sont mentionnés, l’un pour un sacrifice d’Agnishtoma, et l’autre pour un Shodasin. Voir la note sur XIII, 3, 1, 4. ↩︎
78:4 Ces 362 versets Brihatî (de 36 syllabes chacun) équivaudraient à 13 032 syllabes ; et, les versets des quatre mètres mentionnés s’élevant ensemble à 148 syllabes, ce montant est contenu dans les 88 premiers temps, ne laissant que huit de plus ; une si légère différence n’étant pas prise en compte dans de tels calculs. ↩︎ ↩︎
78:5 C’est-à-dire une année de 360 jours ; et si, comme le fait Sâyana (à la p. 79 conformément aux calculs du Livre X), l’année est identifiée à l’autel du feu, un mahâvedi contenant 360 briques Yagushmatî. ↩︎
79:1 Sâyana nous rappelle que le Mahâvrata-sâman se compose de cinq parties dans cinq stomas différents (Trivrit, etc., voir partie iv, p. 282, note 4), dont les versets, additionnés (9, 15, 17, 25, 21), font 87, montant qui est apparemment, en gros, à prendre comme identique à celui de 88 obtenu dans la note [37:1] de la dernière page. ↩︎
79:2 C’est-à-dire que le montant total des Brihatîs (362) dépasse de deux le nombre de jours de l’année. ↩︎
79:3 Sâyana prend ‘brahmodyam agnihotram’ dans le sens de ‘la vérité sacrée’ concernant (ou, sous la forme de) l’Agnihotra, — agnihotravishayam brahmodyam brahmatattvasya rûpam pratipâdyate yena tad vividishâmi tadvishayam vedanekkhâm karishyâmîtyâdinâbhiprâyenâgatah. À moins que ‘brahmodyam’ puisse être pris comme un adjectif, je ne vois pas comment il est possible d’adopter l’interprétation de Sâyana. ↩︎
79:4 Pour laisser tomber la lumière d’une paille brûlante sur le lait pour voir si c’est fait, voir II, 3, 1, 16. ↩︎
80:1 C’est-à-dire par la cuillère à tremper (sruva) dans la louche (agnihotrahavanî), voir II, 3, 1, 17. ↩︎
80:2 En portant l’oblation à l’Âhavanîya, il tient la cuillère au niveau de sa bouche, sauf lorsqu’il est sur une ligne entre les deux feux, où il abaisse un instant la cuillère de manière à être au niveau de son nombril. ↩︎
80:3 Ceci se réfère au fait de déposer la cuillère contenant le lait sur la botte d’herbe avant la deuxième libation ; cf. II, 3, 1, 17. On pourrait aussi traduire : « Qu’est-ce que cela signifie (ou que cela signifie) que tu l’aies déposée ? » ↩︎
80:4 Ainsi Sâyana, —apaikshish_thâh_ gârhapatasyaikshanam kritavân asi. ↩︎
81:1 Voir la légende, I, 8, 1, 1 seqq. ↩︎
81:2 C’est-à-dire, selon Sâyana, « le ciel allié à Vâyu, le vent », — vâyunâ samsrishtâ dyauh. ↩︎
82:1 Les ancêtres disparus sont censés résider dans la région sud. ↩︎
82:2 Le bhagavann Uddâlaka bhavatoktam etat sava (? saha) nâv âvayoh saha sahitam samânam ekarûpam iti Saukeyo ha bhuktavân (? hy uktavân) anyaprasnam darsayitam prastauti, Saukeyo gñapta iti, Sây. ↩︎
83:1 C’est-à-dire le Sacrificateur lui-même. ↩︎
84:1 Au moment de la dissolution (layakâle) ils passent dans le vent; et au moment de la création (srishtikâle) ils sont à nouveau créés, Sây. ↩︎
85:1 À savoir comme le représentant du Brahman, ou esprit du monde. ↩︎
85:2 Yadaivam nâvakshyah yadaivam agñânam nâvishkaroshi to mûrdhâ vyapatishyat, mûrdhâ(va)patanam svagñânaprakatanenâtrabhavatah parihritam iti, Sây.—Prof. Delbrück, Altind. Syntax, p. 366, prend ‘vi-pat’ dans le sens de—(ta tête aurait) volé en morceaux, ou éclaté ; ce qui est en effet possible ; cf. XI, 4, I, 9. ↩︎
85:3 Cf. F. Max Müller, ‘L’Inde, que peut-elle nous apprendre ?’ p. 65 seqq. ↩︎
86:1 Avec ce chapitre, comparer Paraskara Grrihyasûtra II, 2, 17 seqq.; Âsvalâyana Grihyasûtra I, 20 seqq.; Sâṅkhâyana Grihyasûtra II, 1 seqq. ↩︎
86:2 C’est-à-dire, pour l’étude religieuse (théologique) : « Je suis venu pour être un étudiant. » — Sâyana prend l’aoriste « âgâm » dans un sens optatif « puis-je entrer (ou obtenir) » — brahmakârino bhâvo brahmakaryam tad âgâm prâpnuyâm. ↩︎
86:3 Il est évident que, dans ce cas, il est évident que le Seigneur est le seul à pouvoir accomplir sa volonté, Sây. ↩︎
87:1 ‘Ne dormez pas pendant la journée !’ Pâr., Âsv. ↩︎
87:2 Pour ce verset, également appelé le Gâyatrî (Rig-veda S. III, 62, 10), voir II, 3, 4, 39. ↩︎
87:3 Sâyana prend cela dans le sens de « certains n’enseignent cette (formule) qu’un an après (ou, après la première année) » — purâ pûrvasminn upanayanâd ûrdhvabhâvini samvatsarakâleऽtîte sati tam etâm gâyatrim anvâhuh, kekid âkâryâ upadisanti. ↩︎
88:1 Littéralement, rendu égal ou correspondant à une année, — Samvatsarâtmanâ kâlena samyakpari kkhinnâ halu garbhâ vyaktâvayavâ hsanta hpragâyante utpadyante ; C’est l’upanayananatanaram que j’attends depuis mes derniers jours, mes chers. ↩︎
88:2 Âkâryo mânavakam upanîya samîpavartinâ tena garbhî bhavati garbhavân bhavati, kim kritvâ, âtmîyam dakshinam hastam sishyamastaka p. 89 âdhâya nikshipya; sa garbharûpo mânavakas tritîyasyâm râtrau vyatîtâyâm gâyate âkâryâd utpadyate, gâtas ka âkâryenopadishtayâ sâvitryâ sahita san brâhmano bhavati sâvitrîrûpam ka brahmâdhîta iti brâhmana iti vyutpattih, brâhmanagâtitvam asya sampannam ity arthah, Dites. ↩︎
89:1 C’est-à-dire immédiatement après que les « bâtons de barattage » ont été mis en mouvement. ↩︎
89:2 Le Gâyatrî (Sâvitrî) se compose de trois pâdas octosyllabiques, formant deux demi-verset de deux et un pâda respectivement ; tandis qu’un Anushtubh (Sâvitrî) se composerait de quatre pâdas octosyllabiques, dont deux forment un demi-verset. ↩︎
90:1 C’est-à-dire le souffle de la bouche et celui des narines. ↩︎
91:1 À savoir, ni le Shodas, dans lequel, aux douze stotras et p. 92sastras de l’Agnishtoma et) aux quinze chants de l’Ukthya, s’ajoute un seizième ; ni l’Atirâtra qui comporte treize chants (et récitations) supplémentaires, à savoir trois rondes nocturnes de quatre chants chacune, et un chant crépusculaire, suivi de l’Âsvina-sastra, récité par le Hotri. Il n’est tenu compte ici ni de l’Atyagnishtoma de treize chants, ni de l’Aptoryâma, qui, à ceux de l’Atirâtra, ajoute quatre chants supplémentaires. Cf. partie ii, p. 397, note 2. ↩︎
92:1 Ou peut-être plutôt, à leur époque antérieure au cinquantième (arvâkpâñkâseshv ahahsu), St. Petersb. Dict. ↩︎
92:2 L’Âsvina-sastra, dont la récitation par le Hotri conclut l’Atirâtra, remplace, et n’est en fait, p. 93 qu’une modification, du Prâtar-anuvâka, ou litanie du matin (voir partie ii, p. 229, note 2), par lequel un sacrifice ordinaire du Soma est inauguré. Comme lui, sa partie principale consiste en trois sections, appelées kratu, d’hymnes et de vers détachés adressés aux divinités « à venir », Agni, Ushas et les deux Assvins. L’ensemble doit comprendre au moins mille Brihatîs, c’est-à-dire que l’ensemble doit compter au moins 36 000 syllabes. Pour un compte rendu complet de ce Sastra, voir Haug’s Trad. of Ait. Br., p. 268. ↩︎
93:1 Pendant que le Hotri récite l’Âsvina-sastra, son premier assistant, le Prasâstri (ou, comme on l’appelle plus communément, le Maitrâvaruna), doit répéter le Prâtar-anuvâka à voix basse. ↩︎
93:2 Les hymnes et les versets détachés de chacune des trois sections — l’Âgneya-, l’Ushasya- et l’Âsvina-kratu — de l’Âsvina-sastra (comme du Prâtar-anuvâka) sont disposés selon les sept mètres principaux — gâyatrî, anushtubh, trishtubh, brihatî, ushnih, gagatî et paṅkti — formant autant de subdivisions des trois sections. ↩︎
93:3 C’est-à-dire le premier assistant du prêtre Adhvaryu ; ce dernier devant répondre (pratigara) aux appels du Hotri (voir partie ii, p. 326, note 1) au début et à la fin du Sastra, et rester assis pendant les récitations (III, 9, 3, 11). ↩︎
93:4 Voir III, 9, 2, 13 et suiv. ↩︎
94:1 Yathayatanam eva prakritau yasmin kale hüyeta tathaiva hutvâ, Sây. ↩︎
94:2 Voir IV, 1, 1, 22 seq.; 1, 2, 21 et suiv. ↩︎
94:3 Voir II, 1, 2, 3, avec note à ce sujet. ↩︎
94:4 C’est-à-dire, après avoir terminé l’Âsvina-sastra, offert aux Asvins une partie du Soma qui était resté « au-dessus » la veille. ↩︎
94:5 À savoir. les Aindravyayava, Maitravaruna, etc., voir IV, I, 3, 1 seqq. ↩︎
94:6 Voir IV, 2, 5, 1 seqq. ↩︎
94:7 Appelé ‘savanasantani’ (? c’est-à-dire continuité du pressage) par Kâty., XXIV, 4, 1. ↩︎
95:1 Sâyana interprète : nous connaissons le long fil sacrificiel de ces (jours) ; et les Dânavas (Asuras) ne nous confondent plus désormais. Dans ce cas, l’ordre des mots serait extrêmement irrégulier. ↩︎
95:2 Kâshthabhritah, âgyantâ (!) kâshthâni tâni bihhratîti kâshthabhritah svâdasam (? khândasam) pûrvapadasya hrasvatvam, âgidhâvanam kritavato hayân asvân, Sây. Selon cette autorité, le sens général du verset est que, de même que les chevaux (du roi), lorsqu’ils ont accompli leur tâche, reçoivent des boissons sucrées versées sur eux (?), et obtiennent ainsi le désir de leur cœur, ainsi les dieux, en effectuant une séance sacrificielle de cent Atirâtras, conformément aux directives de Pragâpati, dissipent les ténèbres et gagnent le monde du ciel. ↩︎
95:3 Ou peut-être, à partir d’une tasse d’eau, — aharahar dadyâd p. 96 L’homme doit être élevé au rang de maître, et l’homme doit être élevé au rang de maître, Sây. — Cf. J. Muir, Orig. Textes sanskrits, vol. iii, p. 18 séq. ↩︎
96:1 En faisant une offrande aux ancêtres défunts (les trois précédents immédiatement), on verse de l’eau pour eux (pour se laver) au début et à la fin de la cérémonie ; voir II, 4, 2, 16 ; 23 ; II, 6, 1, 34 ; 41, où il est dit à chaque fois que cela se fait « comme on verse de l’eau pour (un invité) qui doit prendre (ou a pris) de la nourriture avec lui » ; — pitrîn uddisya pratyaham svadhâkârena annâdikam udapâtraparyantam dadyât, Sây. ↩︎
96:2 Apparemment la bûche de bois placée sur le Gârhapatya après l’achèvement de l’offrande. ↩︎
97:1 Apâptasya phalasya prâptir yogah tasya paripâlanam kshemah, Sây. ↩︎
98:1 Les Anusâsanâni, selon Sâyana, sont les six Vedâṅgas, ou règles de grammaire, d’étymologie, etc. ↩︎
98:2 Par vidyâh, selon Sâyana, il faut entendre les systèmes philosophiques Nyâya, Mîmâmsa, etc. Il est plus vraisemblable, cependant, qu’il s’agisse de sciences particulières comme la « sarpavidyâ » (science des serpents) ; cf. XIII, 4, 3, 9 seqq. ↩︎
98:3 Vâkovâkyam, apparemment un ou plusieurs discours théologiques particuliers, semblables (sinon identiques) aux nombreux Brahmodya, ou disputes sur des questions spirituelles. À titre d’exemple d’un tel dialogue, Sâyana fait référence au dialogue entre Uddâlaka Âruni et Svaidâyana Gautama, XI, 4, 1, 4 seqq. ↩︎
98:4 Itihâsa-purâna : les Itihâsa, selon Sâyana, sont des mythes ou récits cosmologiques, tels que « Au commencement cet univers n’était rien d’autre que de l’eau », etc. ; tandis qu’à titre d’exemple des Purâna (histoires des temps anciens, purâtanapurushavrittânta), il se réfère à l’histoire de Purûravas et Urvasî. Cf. Max Müller, Histoire de la littérature sanskrite ancienne, p. 40. ↩︎
98:5 Ou, les Gâthas et les Nârâsamsîs. Sâyana, en premier lieu, prend les deux comme un seul, signifiant « strophes (ou versets) parlant des hommes » ; mais il se réfère ensuite à l’interprétation d’autres, selon laquelle les Gâthas sont des versets tels que celui sur « le grand serpent chassé du lac » (XI, 5, 5, 8) ; tandis que les Nârâsamsîs seraient (des versets ‘racontant des hommes’) tels que celui concernant Ganamegaya et ses chevaux (XI, 5, 5, 12). Sur Aitareyâr. II, 3, 6, 8, Sâyana cite ‘prâtah prâtar anritam to vadanti’ comme exemple de Gâthâ. ↩︎
99:1 C’est-à-dire l’appel « Vaushat! » avec lequel, à la fin de la formule d’offrande, l’oblation est versée dans le feu. ↩︎
99:2 C’est-à-dire, quand on entend le grondement d’un tonnerre lointain; ou, peut-être, quand il y a un bruit de cliquetis, comme celui de la grêle. ↩︎
99:3 Il est difficile d’étudier seulement, — adhîyîtaiva. ↩︎
99:4 Ou, du (monde des) esprits (?). ↩︎
99:5 Ou, comme Sâyana le prend pour signifier, d’intention, d’esprit non distrait, — yuktam avikshiptam ekâgram mano yasya sa yuktamanâh. ↩︎
99:6 Sâyana semble prendre ‘ekârâmatâ’ dans le sens de ‘rester toujours le même’ — eka eva sann â samantâd bhavatîty ekârâmas tasya bhâvah. ↩︎
99:7 Ou, perfectionnant le monde, — tadyukto yo lokas tasya paktih paripâko bhavati, Dis. ↩︎
100:1 L’étude du Véda étant « le sacrifice du Brahman », la lecture d’un passage est, pour ainsi dire, un rite spécial, ou une forme d’offrande, propre à ce sacrifice. Sâyana, en revanche, considère que l’étudiant accomplit, pour ainsi dire, le rite particulier, ou l’offrande, auquel le passage qu’il lit peut se référer. Cela peut, en effet, être implicite, bien que cela ne soit certainement pas exprimé dans le texte. ↩︎
100:2 Ainsi A. Weber, Ind. Goujon. X, p. 122;—sarîrapîdanena tapastapto bhavati, Sây. ↩︎
101:1 Un ‘Kumbyâ’, selon Sâyana, est un passage de Brâhmana explicatif d’un précepte ou rite sacrificiel (vidhyarthavâdâtmakam brâhmana-vâkyam) ; tandis que, sur Aitareyâr. II, 3, 6, 8, le même commentateur l’explique comme un verset (rig-visesha) transmettant un précepte de conduite (âkârasikshârûpa), tel que ‘brahmakâryasyâposânam karma kuru, divâ mâ svâpsîh,’ etc. Cf. la traduction du Prof. F. Max Müller, Upanishads I, p. 230, note 2. ↩︎
101:2 Ceci est en accord avec la représentation mystique de ce chapitre et des chapitres précédents, qui représentent l’étude quotidienne de la leçon scripturale comme un sacrifice continu jour après jour. L’étudiant, en tant que sacrificateur, doit donc, pendant le sacrifice (c’est-à-dire pendant la période de son étude des Védas, ou toute sa vie), pour ainsi dire, limiter sa nourriture quotidienne à la consommation du lait Vrata, règle à laquelle il obéit symboliquement en récitant un tel verset ou une telle formule. ↩︎
102:1 ? Sâyana prend ici ‘sukra’ dans le sens de ‘flamme, lumière’ (vyâhritirûpâni tegâmsi) ; tandis que le Dict. de Saint-Pétersbourg lui attribue le sens de ‘sève, jus’ (Saft, Seim, cf. note suivante). Ait. Br. V, 32, contient un passage très similaire dans lequel le même processus d’évolution est exposé : — Pragâpati crée d’abord les trois mondes, la terre, l’air et le ciel. De ceux-ci, étant chauffés par lui, trois lumières (gyotis) sont produites : Agni de la terre, Vâyu de l’air et Âditya du ciel (ou du ciel). De ces trois Védas, chauffés, naissent : le Rig-Veda d’Agni, le Yagur-Veda de Vâyu et le Sâma-Veda d’Âditya. De ces Védas, chauffés, naissent trois flammes (sukra, luminaires, Haug) : Bhûh du Rig-Veda, Bhuvah du Yagur-Veda (p. 103) et Svar du Sâma-Veda. De ces trois sons (ou lettres, varna), â, u et m, sont produits de la même manière, dont la combinaison donne la syllabe « Om ». Voir J. Muir, Textes sanskrits originaux, vol. III, p. 4. ↩︎
103:1 Ici, Sâyana semble également prendre « sukra » dans le sens de « partie pure et essentielle » — nirmalam rûpam sâratvatâmsah (!). ↩︎
103:2 C’est-à-dire le Dakshinâgni. Au Haviryagña (dont la pleine et la nouvelle lune servent de modèle dans la salle Prâkînavamsa), il n’y a pas d’Âgnîdhrîya, qui est cependant requis pour le sacrifice du Soma. Voir le plan dans la partie ii, p. 475. ↩︎
104:1 Selon Sâyana, l’offrande serait utilisée avec la formule « Bhûr bhuvah svah, svâhâ! » ↩︎
104:2 À savoir par le mot « bhûh », représentant ce Veda. ↩︎
104:3 Yathâ khalu loke bhagnam hastapâdâdiparva tatsannihitenânyena parvan purushâya samdadhyât samsleshayet, evam evânena vyâhritigñânena tat tad avedoktam prabhrishtam aṅgam punah sahitam bhavati, Sây. ↩︎
104:4 ? Ou, comme si l’on mettait du liquide dans un récipient brisé ou sur une partie brisée, — yathâ sîrnena bhagnena anyak khîrnam bhagnam vastu samdhitset samdhâtum ikkhet; yathâ vâ sîrne garam bhaktâvayave garam abhinidadhyât prahdattipeta (? prakshipet), Sây. ↩︎
105:1 Voir IV, 1, 1, 2; 6, 1, 1. ↩︎
105:2 Voir partie ii, p. 424, note 1. ↩︎
106:1 Voir IV, 6, 1, 3 seq. ↩︎
106:2 C’est-à-dire l’eau initialement prélevée dans l’eau de Pranîtâ, et versée dans la coupe (carrée) de Hotri (faite de bois d’Udumbara), pour être utilisée pour humidifier les plantes Soma. ↩︎
106:3 Pour l’Adâbhya, il met trois plantes Soma dans la coupe du Hotri. ↩︎
106:4 Selon Kâty. XII, 6, 15, cette partie de la formule — l’‘upayâma’, ou support — est répétée avant les formules de chacune des trois plantes, donc aussi avant ‘Pour Indra . . .’ et ‘Pour le Visve Devâh . . .’ ↩︎
106:5 À savoir les Ukthyas, Shodasin, etc., dans des formes de sacrifice de Soma autres que l’Agnishtoma. ↩︎
107:1 C’est là que sont conservées les plantes Soma. ↩︎
108:1 Bien que l’Adâbhya-graha, c’est-à-dire l’eau dans laquelle sont contenues les trois plantes Soma, et qui seule est offerte, ait été identifiée à la parole, la formulation de la formule est telle qu’elle protège (la faculté de) la parole d’être brûlée dans le feu. ↩︎
108:2 De même qu’après l’offrande de l’Amsu-graha, il sentit (ou souffla sur) un morceau d’or attaché à (? ou contenu dans) la cuillère, voir IV, 6, 1, 6 seqq. ↩︎