Sur le récit des enfers [ p. 786 ] 1-9. Nârâyana dit : — Ô Devarsi ! Sanâtana, le fils de Brahmâ, récite ainsi dans l’assemblée des Devas, les gloires du Bhagavân Ananta Deva, et L’adore, ainsi : — Comment quelqu’un de vue et de compréhension ordinaires peut-il saisir la vraie nature de Brahmâ, dont le simple Regard permet à la Prakriti d’œuvrer Ses Gunas dans la Création, la Préservation et la Destruction de cet Univers ! Lui dont la nature n’a ni commencement ni fin ; qui bien qu’Unique, a créé tout ce Prapañcha (l’univers des cinq éléments) comme une couverture pour l’Âtman (le Vrai Soi). Par son infinie compassion, Il a créé le Sat et l’Asat, cet univers empli de causes et d’effets, visible dans sa nature unique de S’uddha Sattva, où même le lion le plus puissant imite son Leelâ (passe-temps), exempt de tout défaut, pour contrôler l’esprit de ses proches. (Note : Cet Ananta Deva est le Principe Régnant dans l’Espace de la Quatrième Dimension.) Vers qui d’autre donc les personnes désireuses de Moksa se réfugieront-elles ? La simple écoute ou la récitation de Son Nom, dans un état de chute ou de détresse, ou simplement par plaisanterie, efface instantanément tous les péchés ! Il soutient la terre avec les montagnes, les océans, les rivières et tous les êtres comme un atome sur ses mille têtes. Il est infini. Son pouvoir ne connaît aucune diminution. Nul ne pourrait décrire ses actions, même s’il avait mille langues à parler. Il est d’une force infinie, d’une infinité de qualités et d’une compréhension illimitée. Ainsi, demeurant au plus profond de la terre, le Bhagavân Ananta Deva soutient avec aisance cette terre pour sa protection, seul et indépendant. Ô Muni ! Les hommes obtiennent les fruits de leurs actions et de leurs désirs comme ils le souhaitent et selon qu’ils ont suivi les voies tracées dans les S’âstras et deviennent ainsi rois, hommes, cerfs, oiseaux ou autres créatures dans d’autres états. Ô Nârada ! J’ai décrit, comme tu me l’as déjà demandé, les fruits divers et dissemblables de diverses actions, accomplies selon les préceptes du Dharma et des S’âstras.
11-28. Nârayana dit : — Ô Nârada ! Tant d’états différents apparaissent parce que les S’raddhâs des agissants sont si différents. Les fruits diffèrent parce que les S’raddhâs varient, certains étant Sâttvik, d’autres Râjasik et d’autres Tâmasik. Si le S’raddhâ est Sâttvik, le bonheur est toujours présent ; s’il est Râjasik, il en résulte une douleur et une souffrance incessantes ; s’il est Tâmasik, la souffrance survient et la perte de la connaissance du bien et du mal en est le résultat. Ainsi, les fruits diffèrent selon la variation du S’raddhâ. Ô Meilleur des Dvîjas ! Des milliers et des milliers d’états surviennent à l’homme en conséquence de ses Karmas, accomplis sous l’influence de l’Avidyâ (Nescience) sans commencement. Ô Dvîjottama ! Je vais maintenant traiter en détail de leurs variétés ; écoute. Derrière ce Triloki, sous cette terre et au-dessus de l’Atala, vivent les Pitris, appelés Agnisvâttas, et d’autres ancêtres. Ces Pitris y séjournent et, pratiquant un profond Samâdhis, ils offrent toujours leurs meilleures bénédictions à leurs propres Gotra (familles). Là, Yama, le Dieu des Pitris, punit les morts amenés par ses messagers selon leurs karmas et leurs fautes. Sur ordre du Bhagavân, Yama, entouré de ses propres Ganas (personnes), juge et rend justice en toute justice selon les karmas et les péchés commis. Il envoie toujours ceux de ses messagers qui obéissent à ses ordres et connaissent le Tattva du Dharma, et qui sont affectés à leurs fonctions respectives pour exécuter ses ordres. Les auteurs des S’âstras décrivent vingt et un Narakas ou enfers ; d’autres disent qu’il y en a vingt-huit. Écoutez maintenant leurs noms :— Tâmisra, Andha Tâmisra, Raurava, Mahâraurava, Kumbhîpâka, Kâlasûtra, Asipatrakânana, S’ûkaramukha, Andhakûpa, Krimibhojana, Taptamûrti, Samdams’a, Vajrakantaka, S’âlmalî, Vaitaranî, Pûyoda, Prânarodha, Vis’asana, Lâlâbhaksa, Sârameyâdana, Avîchi, Apahpâna, Ksârakardama, Raksogana, Sambhoja, S’ûlaprota, Dandas’ûka, Avatârodha, Paryâvartanaka et Sûchimukha. Ce sont les vingt-huit Narakas ou enfers. (NB : ils sont 29).
Ces enfers sont très pénibles. Ô Fils de Brahmâ ! Les êtres incarnés (jîvas) les subissent selon leurs propres karmas respectifs.
[ p. 788 ]
Ici se termine le vingt et unième chapitre du huitième livre sur le récit des enfers dans le Mahâ Purânam, S’rî Mad Devî Bhâgavatam, de 18 000 vers, de Maharsi Veda Vyâsa.
Sur le récit des péchés menant aux enfers [ p. 788 ] 1. Nârada dit :— « Ô Éternel ! Ô Muni ! Décris maintenant les diverses actions qui mènent à ces enfers tourmentants. J’aime les entendre en détail. »
2-52. Nârâyana dit : Ô Devarsi ! Celui qui vole les fils, les femmes et les richesses d’autrui, le méchant, est emmené à Yama par Ses messagers. Ligoté fermement par les terribles messagers de Yama, par la corde Kâla (corde du temps), il est conduit à l’enfer Tâmisra, lieu de nombreux tourments. Là, les serviteurs de Yama le punissent, le battent et le menacent ; il devient stupéfait, se sent très faible, angoissé et finit par s’évanouir. Celui qui trompe le mari d’autrui et profite de ses femmes, les serviteurs de Yama le traînent dans l’enfer Andha Tâmisra. Là, il subit toutes sortes de souffrances. Il perd instantanément la vue et son cerveau est perturbé. Son état ressemble à celui d’un arbre dont le tronc est brisé. C’est pourquoi les anciens sages appelaient cet enfer Andha Tâmisra. Celui qui, soumis au « Mon » et au « Mien », se dispute avec les autres et y est très attaché, entretient sa famille, la quitte ici-bas et, avec ses mauvaises tendances, se rend dans l’enfer Raurava, horrible pour tous. Les animaux qu’il a blessés et tués auparavant en ce monde prennent la forme de Ruru et le tourmentent dans l’autre. C’est pourquoi les connaisseurs intelligents des Purânas appellent cet animal Raurava. Les anciens disent que Ruru est plus cruel et féroce que les serpents. Ces animaux vivent dans cet enfer ; c’est pourquoi on le nomme Mahâraurava. Celui qui tourmente les autres y va et ces Rurus, les carnivores, se jettent sur lui, le mordent et le dévorent. Celui qui cuit d’autres animaux et oiseaux, ce cruel et féroce, ainsi égaré, est cuit en retour dans l’huile bouillante de l’enfer Kumbhîpâka par les Yama Dûtas pendant mille ans. Celui qui se dispute avec ses Pitris et les Brâhmanas est emmené par les Yama Dûtas à l’enfer Kâlasûtra et y est brûlé par le feu et le soleil. Là, cet être infernal, profondément tourmenté, intérieurement et extérieurement, par la faim et la soif, s’assoit parfois, dort parfois, marche parfois, et court parfois çà et là. Ô Devarsi ! Celui qui transgresse la voie des Védas en dehors des périodes de calamité et de danger et suit d’autres voies, même sur une distance infime, ce pécheur est emmené par les Yamadûtas à Asipatra Kânana et y est sévèrement fouetté. Incapable de supporter cela, il court frénétiquement de tous côtés et est transpercé des deux côtés par les feuilles d’Asi aux arêtes vives. Son corps entier étant déchiré, il s’écrie : « Oh ! Je suis tué ! » et s’évanouit. Alors, se sentant profondément peiné, il dégringole à chaque pas. Ainsi souffre le pécheur pour avoir transgressé la voie des Védas. Le roi ou le personnage royal qui ordonne un châtiment non approuvé par le Dharma et blesse ou punit le corps d’un Brâhmane, les serviteurs du Yama le précipitent dans l’Enfer S’ûkaramukha et le broient avec une force redoutable, comme on broie une canne à sucre. Il pousse alors de grands cris, s’évanouit et tombe dans la stupeur.Il est écrasé par eux et souffre toutes sortes de souffrances et de malheurs. De même, celui qui connaît les sentiments d’autrui lorsqu’il est tourmenté, qui souffre de ces insectes qui se nourrissent du sang d’autrui, tels que les punaises, etc., et qui ne se rend pas compte de la souffrance d’autrui, va, en punition de sa faute, dans l’Enfer d’Andhakûpa. Là, il est tourmenté par les bêtes, les oiseaux, les cerfs, les reptiles, les moustiques, les punaises, les poux, les mouches, les Dandas’ûkas et divers autres animaux cruels. Là, il vit dans son corps hideux et erre comme une bête. L’homme qui, même avec un peu de richesse et de nourriture, n’accomplit pas les cinq Mahâ Yajñâs, n’en donne pas une part aux Devas et s’en nourrit comme un corbeau, est conduit par les féroces Yamadûtas au pire Krimibhojana Naraka pour ses péchés. Cet enfer, large de cent mille yoyanas, est un réservoir de vers. Cela terrifie les habitants de l’enfer. Ce pécheur prend la forme d’un insecte et, à son retour, est dévoré par les insectes, passant ainsi son temps là-bas. Lorsqu’un homme ne donne aucune part aux Atithis ou aux invités, n’offre pas d’oblations au Feu et ne mange pas sa nourriture, il va lui aussi dans l’enfer supérieur. Lorsqu’un homme, en dehors d’une période de grand danger et de détresse, suit le mode de vie d’un voleur et dérobe de force l’or et les bijoux d’un brahmane ou de toute autre personne, il est emmené dans cet enfer et les serviteurs de Yama lui transpercent et lui arrachent la peau avec un fer ardent. Lorsqu’un homme se lie d’amitié avec une personne inabordable, et lorsqu’une femme se lie d’amitié avec un homme inaccessible, tous deux sont emmenés, fouettés, dans cet enfer par les serviteurs de Yama ! L’homme est alors contraint d’embrasser une femme en fer ardent, et vice versa. Lorsqu’un homme est envoyé dans toutes sortes d’utérus pour des crimes contre nature, il est emmené à Vajra Kantaka Naraka et placé au sommet d’un bois de fer S’almalî. Lorsqu’un roi ou tout autre personnage royal, soumis au Pâsanda Dharma (c’est-à-dire à la voie injuste) transgresse les limites d’une loi, il est envoyé pour ce péché à Vaitaranî, le fossé qui entoure cet enfer. Là, les animaux aquatiques dévorent son corps tout autour. Ô Nârada ! Pourtant, ni sa vie ni son corps ne le quittent. Il est jeté, pour son karma, dans les rivières remplies d’excréments, d’urine, de pus, de sang, de cheveux, d’os, d’ongles, de chair, de moelle, de graisse, etc., et il devient très troublé. Ceux qui sont les époux de Vrisalîs (filles de moins de douze ans ayant atteint leurs règles, ou les femmes stériles), dépourvus de toute S’aucha (pureté) ou honte, et sans aucun Âchâra Vyavahâra (respect des coutumes et rites naturels), et ceux qui suivent Pas’vâchâra (comme des bêtes), connaissent un sort très dur et sont jetés dans cet enfer rempli d’excréments, d’urine, de toux, de sang et d’autres impuretés. Lorsqu’ils ont faim, ils sont contraints de manger ces choses. Lorsque les personnes nées deux fois entretiennent des chiens et des ânes,Français etc., et lorsqu’ils s’adonnent à la chasse et tuent quotidiennement, pour rien, bêtes, oiseaux et cerfs, ces malfaiteurs sont particulièrement surveillés par les serviteurs de Yama et, lorsqu’ils se retirent, ils les déchiquettent à coups d’arc. Celui qui tue des animaux, se livre vainement à un sacrifice et s’adonne à des humeurs et habitudes hautaines, est jeté dans cet enfer par les serviteurs de Yama et fouetté très sévèrement. Le deux fois né qui copule aveuglément avec une épouse savarnâ est emmené par les messagers de Yama dans l’enfer rempli de sperme et forcé à le boire. Ceux qui s’adonnent au vol, qui incendient les maisons d’autrui, qui font boire du poison, ceux qui sont traîtres et qui détruisent les intérêts des villageois et d’autres personnes, ces rois ou personnages royaux sont emmenés après leur mort par les Yamadûtas dans l’enfer Sârameyâdana. Là, sept cent vingt chiens, d’une beauté extraordinaire, s’abattent sur eux avec fureur et une énergie débordante et se nourrissent d’eux. Ô Nârada ! Cet enfer est appelé Sârameyâdana Naraka et il est terriblement horrible. Je vais maintenant te décrire les autres enfers, Avîchi et autres.
Ici se termine le vingt-deuxième chapitre du huitième livre sur le récit des péchés conduisant aux enfers dans le Mahâ Purânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam, de 18 000 versets, de Maharsi Veda Vyâsa.
Sur la description des enfers restants [ p. 790 ] 1-31. Nârâyana dit : — Ô Nârada ! Lorsque des personnes, poussées par des motifs pécheurs, mentent constamment au moment de témoigner ou de prendre ou de donner de l’argent, elles vont, après leur mort, au terrible enfer, appelé Avîchi. Là, du sommet d’une montagne, haute de cent [ p. 791 ] Yojanas, elles sont immédiatement jetées en bas, la tête renversée. Ici, le sol solide ressemble à de l’eau et apparaît comme des vagues. C’est pourquoi on l’appelle Avîchi, ressemblant aux vagues Avîchi. Ici, si le corps du pécheur est découpé en petits morceaux, il ne meurt pas pour autant ; au contraire, il obtient un nouveau corps lorsque son corps est entièrement découpé en morceaux. Ô Fils de Brahmâ ! Lorsqu’un homme, qu’il soit Brahmane, Ksattriya ou Vais’ya, boit du Soma (vin) ou en boit par inadvertance, il est jeté dans cet enfer. Ô Muni ! Les serviteurs du Yama lui font boire le fer en fusion. Lorsqu’un être vil, rendu fou par l’orgueil de son apprentissage, de sa naissance, de ses austérités, de Vârna et d’Âs’rama, ne rend pas hommage à ses supérieurs, il est jeté dans l’enfer de Ksârakardama, la tête en bas. Il y souffre d’une douleur atroce. Lorsqu’un homme ou une femme, par illusion, accomplit des sacrifices humains (où des hommes sont immolés comme victimes), il ou elle doit manger de la chair humaine ici. Ceux qui ont tué toutes sortes d’animaux, reviennent après leur mort dans cette demeure de Yama, tous unis et tels des bouchers, se coupent la chair à la pioche, etc., boivent leur sang et dansent et chantent sans cesse. Ils font, en fait, ce que font les terribles Râksasas. Lorsque des personnes rencontrent des innocents désireux de vivre dans des villages ou des forêts, et qu’elles inspirent confiance par divers moyens, les attachent, puis les transpercent de S’ûlas (tridents) pointus ou d’épées pointues, les tuent comme de vulgaires jouets, ils sont capturés après leur mort par les Yama dûtas et jetés dans le S’ûlâdi Naraka (transpercés par les S’ûlas). Là, transpercés par les S’ûlas, ils sont accablés par la faim et la soif. Hérons et grues, au bec acéré, les traquent çà et là. Ainsi tourmentés, ils se souviennent de tous les péchés commis dans leurs vies antérieures. Ceux qui s’égarent et troublent les autres êtres comme le font les serpents, tombent dans l’enfer Dandas’ûka. Là, des vers à cinq et sept faces surgissent de toutes parts et les dévorent comme un serpent féroce dévore une souris. Ceux qui enferment des personnes dans des trous obscurs, des pièces obscures ou des cavernes obscures sont emmenés par les serviteurs de la Mort, les bras levés, et enfermés dans des cavernes obscures similaires, remplies de poison, de feu et de fumée. Lorsqu’un chef de famille brahmane, voyant un invité arriver chez lui à une heure raisonnable, lui jette un regard furieux et coupable comme pour le brûler, les serviteurs de la Mort…Les hérons au bec foudroyant, les corbeaux, les Vatas, d’autres oiseaux et des vautours féroces, tous viennent arracher de force les yeux de la personne qui a commis les péchés susmentionnés. Lorsque des personnes, exaltées par la vanité de leurs richesses, deviennent trop hautaines et doutent de leurs gourous, et que leur cœur et leur visage se fanent en pensant à leurs revenus et à leurs dépenses, et qu’étant toujours malheureuses, elles amassent toujours de l’argent comme les Brahmâ Pis’âchas, les [ p. 792 ] agents de la Mort les emmènent pour ces Karmas à Sûchimukha Narakas et lui percent le corps d’épingles, comme un tailleur avec son tissu. Ô Devarsi ! Certes, les pécheurs souffrent ainsi de cent mille enfers. Tous sont très douloureux et tourmentants. Parmi ceux-ci, les vingt enfers mentionnés ci-dessus infligent les plus grandes souffrances. Ô Devarsi ! Les pécheurs souffrent de diverses souffrances dans les enfers, tandis que les personnes vertueuses accèdent aux diverses sphères où règnent toutes sortes de bonheurs et de plaisirs. Ô Maharsi ! Je t’ai décrit de nombreuses formes de pratique du Sva Dharma ; mais sache en vérité que l’adoration de la Forme Globale de la Devî et de sa Forme Virât est le Dharma Majeur de tous les êtres. En adorant la Devî, on évite les enfers. En réalité, lorsque l’on adore la Devî Bhagavatî, c’est Elle-même qui organise le passage de l’être humain vers l’autre rive de cet océan de transmigration de l’existence.
Ici se termine le vingt-troisième chapitre du huitième livre sur la description des enfers restants dans le Mahâ Purânam S’rî Mad Devî Bhâgavatam, de 18 000 versets, par Maharsi Veda Vyâsa.
Sur l’adoration de la Devî [ p. 792 ] 1-2. Nârada dit :— « Ô Bhagavân ! De quelle sorte est le Dharma, c’est-à-dire l’adoration de la Devî ? De quelle manière devons-nous l’adorer, afin qu’elle nous accorde la Place la plus élevée ? Quelles sont les méthodes et les formes de son adoration ? Où et quand devons-nous l’adorer ! Afin que la Durgâ Devî nous sauve des enfers mentionnés ci-dessus. »
3-20. Nârâyana dit : — Ô Devarsi ! Tu es le plus grand des Connaisseurs de la Vérité. Je vais donc te dire comment la Devî est satisfaite et comment Son culte est conduit selon le Dharma. Écoute attentivement. Ô Nârada ! Je vais aussi te décrire la nature du Sva Dharma. Écoute aussi cela. Lorsqu’on vénère la Devî, avec les rites et les cérémonies appropriés, en ce monde sans commencement, Elle-même écarte tous les terribles dangers et difficultés. Écoute les règles selon lesquelles les gens vénèrent la Devî. Lorsque vient le Pratîpat Tithi (le premier jour après la Pleine ou la Nouvelle Lune), on doit vénérer la Devî avec un présent de riz, etc., avec du ghee (beurre clarifié) et le donner aux Brahmanes. On est alors complètement libéré de toute maladie. Le deuxième jour (Dvîtiyâ Tithi), on doit servir la Mère de l’Univers avec du sucre et le donner aux Brahmanes ; on acquiert alors une longue vie. Le troisième (tithi) au début de la Poojâ, le fidèle doit donner du lait à la Devî et le donner à un meilleur brahmane ; il est alors libéré de tous ses problèmes et de toutes ses maladies. Le quatrième (tithi) le fidèle doit offrir un gâteau de farine à la Devî et le donner ensuite à un brahmane ; aucun obstacle ne se présente à cet homme. Le cinquième tithi, le fidèle doit offrir des plantains à la Devî et les donner ensuite aux brahmanes ; il devient ainsi intelligent. Le sixième tithi, le fidèle donne du miel à la Devî et ensuite à un brahmane ; il obtient ainsi la beauté de son corps. Français Le septième tithi, le brahmane donne à la Devî le Naivedya (une offrande de riz, etc.) avec du Gur (candi), puis cela aux brahmanes ; il est alors libéré de ses chagrins mentaux. Le huitième jour, si l’on donne de la noix de coco, on est libéré de ses remords, etc. ; le neuvième, si quelqu’un donne du riz frit (Lâj), son bonheur sera accru, tant en ce monde que dans l’autre. Ô Muni ! Si, le dixième tithi, on offre à la Devî du Til noir (sésame) puis au brahmane, on est libéré de la peur de la mort. Si, le onzième tithi (ekâdas’î), on donne du lait caillé à la Devî puis au brahmane, on devient un grand favori de la Devî. Si, le douzième jour, on offre à la Devî et au brahmane du riz ou des grains Chipitaka (bien grillés et aplatis), on devient le favori de la Devî. Si, le treizième jour, on donne des grains à la Bhagavatî, puis ceux-ci à un brahmane, on obtient une descendance. Si, le quatorzième jour, on donne à la Devî de la farine d’orge frite ou d’autres grains (S’aktu), puis ceux-ci à un brahmane, on devient le favori de S’iva. Si, le jour de la pleine lune, on offre à la Devî Pâyasa, puis ceux-ci à un brahmane, alors ses Pitris sont élevés aux régions supérieures.
21-42. Ô Muni ! Sur les dîmes mentionnées ci-dessus, si l’on pratique des homas quotidiens, comme indiqué dans le chapitre de la Pûjâ, la Devî est très satisfaite. Les articles correspondant aux dîmes mentionnés ci-dessus détruisent tous les maux et présages néfastes.
Le dimanche, il est de règle de faire une offrande de Pâyasam (un aliment préparé à base de riz, de lait et de sucre). Le lundi, le lait ; le mardi, les belles bananes plantains ; le mercredi, le beurre frais ; le jeudi, le gud ou sucre candi ; le vendredi, le sucre blanc ; et le samedi, il est de règle de donner du beurre de lait de vache clarifié. Voyons maintenant ce qu’il faut offrir lors du Naksattras. Français Voici les Naivedyas donnés à chacun des Naksattras, dans l’ordre, d’après As’vinî : Beurre clarifié (ghee), sésame (Til), sucre, caillé, lait, Kilâtak (Mâlâi, lait), Dadhikûrchi (caillé Mâlâi), Modaka (une sorte de friandise, une confiserie), Phenikâ, Ghrita Mandaka, une sorte de friandise de farine de froment et de gur, Vatapattra, Ghritapura (Ghior), Vataka, jus de Kharjura (du palmier dattier), une sorte de friandise de Gur et de gram, miel, S’ûrana, Gur [ p. 794 ] Prithuka, raisins, palmiers dattiers, Chârakâs, Apûpa, Navanîta (beurre frais), mudga, modaka et Mâtulinga. Écoutez maintenant ce qui est donné dans le Viskambha et les autres Yogas. La Mère du Monde est très heureuse lorsqu’on lui offre les choses suivantes : Gur, miel, ghee, lait, lait caillé, Takra, apûpa, beurre frais, Karkatî, Kusmânda, Modaka, Panasa, plantain, Jambu (pomme rose), mangue, sésame, oranges, Dâdima (grenade), Vadarî (jujube), le fruit Dhâtrî (Âmalaki), Pâyasa, Prithuka, gramme, noix de coco, Jambîra, Kaseru et S’ûrana. Les événements propices se produisent lorsque ces offrandes sont faites. Les personnes intelligentes ont donc décidé de les offrir lors du Viskambha et des autres Yogas. Français Maintenant écoute : Je vais décrire les choses qui sont offertes sur les Karanas respectifs : Kamsâra, Mandaka, Phenî, Modaka, Vatapattraka, Ladduka, Ghritapûra, Til (Sesamun), lait caillé, ghee et miel. Ceux-ci doivent être offerts avec dévotion à la Devî sur les Karanas respectifs. Maintenant, je vais te décrire les autres offrandes très agréables à la Devî. Écoute. Ô Nârada ! Écoute-le avec beaucoup d’attention et d’amour. Le troisième tithi de la quinzaine lumineuse, au mois de Chaitra, on doit adorer dûment l’arbre Madhûka et offrir Pañcha Khâdya (les cinq sortes de nourriture). Écoute donc quels articles doivent être offerts selon les règles qui sont établies le troisième jour de la quinzaine blanche des autres mois. Le Gur, au mois de Vais’âkh ; le miel, en Jyaistha ; le beurre frais, en Âsâdha ; le lait caillé, dans S’râvana ; le S’arkarâ, dans Bhâdra ; le Pâyas’a, dans Âs’vin ; le lait pur, dans Kârtik ; le Phenî, dans Agrahâyana ; le Dadhi Kûrchîkâ dans Pausa ; le beurre clarifié de lait de vache, dans Mâgha, et les offrandes de noix de coco, au mois de Phâlguna. Ainsi, avec ces douze sortes d’offrandes, on doit adorer la Devî au cours des douze mois respectifs.
43-69. On doit adorer la Devî dans l’arbre Madhûka sous ces noms : Mangalâ, Vaisnavî, Mâyâ, Kâla-râtri, Duratyayâ, Mahâmâyâ, Mâtangî, Kâlî, Kamalavâsinî, S’ivâ, Sahasracharanâ et Sarva mangalarûpinî (un nom pour chacun des 12 mois). Enfin, pour mener le vœu à bonne fin et voir ses désirs exaucés avec plus de succès, on doit chanter des stotras (hymnes) au Mâhes’varî, le Contrôleur de tous les dieux, dans cet arbre Madhûka, ainsi : Tu es aux yeux de lotus ; obéissance à Toi ! Tu es Jagaddhâtrî, le Soutien de l’Univers, je m’incline devant Toi ; Tu es Mahes’varî, Mahâ Devî et Mahâmangalarûpinî (Tu es la grande Devî, et Tu fais un grand bien à tous). Tu détruis les péchés, Tu donnes Moksa ou la libération finale. Tu es Parames’varî, Tu es la Mère du Monde et Tu es de la nature du Très Haut Brahmâ. Tu es Madadâtrî (la dispensatrice de Mada, la Félicité Suprême et le ravissement ou délice excessif), Tu es fou de Mada (la Joie Excessive) ; Tu peux être atteint lorsque Tu reçois la vénération appropriée ; Tu es le Très-Haut. Tu es Intelligent ; Tu es médité par les Munis ; et Tu résides dans le Soleil. Tu es le Seigneur des différents Lokas (mondes) ; Tu es doté de la plus haute connaissance ; et Tu es de la couleur de l’eau au moment de Pralaya (la dissolution universelle). Tu es vénéré par les dieux et les Asuras pour la destruction du Grand Moha. Alors grande victoire à Toi ! Tu es le Sauveteur de l’un de la demeure de la Mort ; Tu es vénéré par Yama, Tu es l’aîné de Yama, Tu es le Contrôleur de Yama et Tu es vénéré par tous. Obéissance à Toi ! Tu es impartial ; Tu contrôles tout ; Tu es parfaitement détaché ; Tu détruis les attachements mondains des gens ; Tu es Celui vers qui tous se tournent pour la fructification de leurs désirs ; et Tu es la Compassion incarnée. Tu es vénéré sous les noms : Kankâla Krûra, Kâmâksî ; Mînaksî Marma bhedinî, Mâdhûryarûpas’âlinî ; Français et Tu es adoré avec le Pranava Om préfixé à tous les Stotras et les Mantras. Tu es de la nature de la Semence Mâyâ (mâyâvîja) ; Tu peux être réalisé en répétant le mantra et Tu peux être satisfait par la profonde concentration (Nididyâsana) sur Toi. Tu peux être atteint par tous les hommes à travers leur esprit et Tu fais des choses qui plaisent au Mahâ Deva. Tu résides dans les arbres As’vattha, Vata (arbre Peepul), Neem, Mangue, Kapittha (pommier à bois) et l’arbre Kul (jujubier). Tu es le Palmier (Jack), Tu es les arbres Arka, Karîra et Ksîra. Tu résides dans Dugdha vallî (le suc laiteux des plantes) ; Tu es la Compassion Incarnée ; et apte à faire miséricorde. Tu es la sincérité et la bonté, et Tu es l’Épouse de l’Omniscient. Alors, victoire à Toi ! Ô Nârada ! Après l’adoration, si l’on accomplit le stotra décrit ci-dessus, à la Devî,L’adorateur obtient toutes sortes de Punyams (mérites). Celui qui lit quotidiennement le Stotra, agréable à la Devî, se libère de toutes sortes de maladies et de souffrances, et se libère de la peur des passions, si difficile à vaincre ! Quoi de plus que cela ? Qui veut de l’argent, l’obtient ; qui veut le Dharma, l’obtient ; qui veut le Kâma, obtient son Kâma (objet de ses désirs) ; et qui veut le Moksa, l’obtient. La Devî est la Récompensatrice des quatre fruits du Chatur Varga.
Si ce Stotra est lu, le Brahmane devient Vedavit, le connaisseur des Védas ; le Ksattriya remporte la victoire ; le Vais’ya obtient la richesse et le S’ûdra le bonheur. Si ce Stotra est lu avec dévotion et attention, les Pitris obtiennent une satisfaction éternelle, qui dure jusqu’à Pralaya (le temps de la dissolution universelle). Ainsi vous ai-je décrit la méthode d’adoration de la Devî. Les Devas la considèrent avec une grande attention. Il obtient le Devî Loka, qui accomplit l’adoration de la Devî, comme décrit ci-dessus, avec dévotion. Ô Brâhmana ! Lorsque la Devî est ainsi adorée, tous les désirs sont comblés ; tous les péchés sont détruits ; et, à la fin, l’esprit devient pur et l’adorateur est respecté et adoré partout. Ô Fils de Brahmâ ! Sa peur d’aller en enfer est dissipée par la Grâce de la Devî ; même en rêve, il ne craint rien. Par la Grâce de Mahâ Mâyâ, ses fils et ses petits-fils, richesses et récoltes se multiplient sans cesse. Il devient un grand et fidèle dévot de la Devî ; cela ne fait aucun doute. Je t’ai maintenant décrit en détail les règles du culte de la Devî. En accomplissant cela, on est libéré des Narakas ; et toutes sortes de bienfaits lui parviennent. Ô Muni ! Le culte Madhûka et le culte mensuel ont également été décrits. Celui qui accomplit pleinement ce culte Madhûka ne rencontre ni maladie ni obstacle. Je vais maintenant te décrire les cinq autres aspects de la Grande Devî, la nature de la Prakriti. Son Nom, sa Forme et son Origine réjouissent tous les mondes. Ô Muni ! Écoute maintenant ce Prakriti Pañchaka, son récit et sa grandeur. Sache que c’est aussi curieux qu’il apporte la libération.
Ici se termine le vingt-quatrième chapitre du huitième livre sur le culte de la Devî dans le Mahâ Purânam, S’rî Mad Devî Bhâgavatam, de 18 000 versets, par Maharsi Veda Vyâsa.
[Le huitième livre terminé.]
Ici se termine le deuxième volume.