Aitareya-Âranyaka — Premier Aranyaka — Troisième Adhyaya. | Page de titre | Aitareya-Âranyaka — Premier Âranyaka — Cinquième Adhyâya. |
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QUATRIÈME ADHYÂYA.
1. Vient ensuite le verset Sûdadohas [^460]. Sûdadohas est le souffle, et par là il joint toutes les articulations avec le souffle.
2. Viennent ensuite les vers du cou. Ils les récitent comme Ushinih, selon leur mètre [^461].
3. Vient ensuite (à nouveau) le verset Sûdadohas. Sûdadohas est le souffle, et par là il joint toutes les articulations avec le souffle.
4. Vient ensuite la tête. C’est dans les versets de la Gâyatrî. La Gâyatrî est le début de toutes les mesures [1] ; la tête est le premier de tous les membres. Elle est dans les versets d’Arkavat (Ap. I, 7, 1-9) [2]. Arka est Agni. Il y a neuf versets. La tête est composée de neuf parties. Il récite le dixième verset, et c’est la peau et les cheveux de la tête. Il sert à réciter un verset de plus que (les neuf versets contenus dans) le Stoma [3]. [ p. 188 ] Ceux-ci forment le Stoma de Trivrit et le mètre de la Gâyatrî, et tout ce qui existe, tout cela est produit après la production de ce Stoma et de ce mètre. Par conséquent, la récitation de ces hymnes de tête sert à la production.
5. Celui qui sait cela, aura une descendance et du bétail.
6. Vient ensuite le verset de Sûdadohas. En vérité, Sûdadohas est souffle, et par là il unit toutes les articulations au souffle.
7. Viennent ensuite les vertèbres [4] (de l’oiseau). Ces versets sont Virâg (brillant). C’est pourquoi l’homme dit à l’homme : « Tu brilles au-dessus de nous » ; ou à un homme raide et fier : « Tu portes ton cou raide. » Ou encore, parce que les (vertèbres du cou) sont rapprochées, elles sont considérées comme la meilleure nourriture. Car Virâg est nourriture, et la nourriture est force.
8. Vient ensuite le verset Sûdadohas. Sûdadohas est le souffle, et ainsi il joint toutes les articulations avec le souffle.
[ p. 189 ]
1. Vient ensuite l’aile droite. C’est ce monde (la terre), c’est cet Agni, c’est la parole, c’est le Rathantara [5], c’est Vasishtha, c’est le cent [6]. Ce sont les six pouvoirs (de l’aile droite) [7]. L’hymne Sampâta (Rv. IV, 20) sert en effet à satisfaire les désirs et à la fermeté. Le verset Paṅkti (Rv. I, 80, 1) sert à une nourriture appropriée.
2. Vient ensuite le verset Sûdadohas. Sûdadohas est le souffle, il unit ainsi toutes les articulations avec le souffle.
3. Vient ensuite l’aile gauche. C’est ce monde (le ciel), c’est ce soleil, c’est l’esprit, c’est le Brihat, c’est [ p. 190 ] a, c’est cent [8]. Ce sont les six pouvoirs (de l’aile gauche). L’hymne Sampâta (Ap. IV, 23) sert en effet à obtenir les désirs et à la fermeté. Le verset Paṅkti (Ap. I, 81, 1) sert à la bonne nourriture.
4. Ces deux ailes (droite et gauche) sont déficientes et excessives [9]. Le Brihat (l’aile gauche) est l’homme, le Rathantara (l’aile droite) est la femme. L’excès appartient à l’homme, le manque à la femme. Par conséquent, elles sont déficientes et excessives.
5. Or, l’aile gauche d’un oiseau est en vérité meilleure d’une plume, c’est pourquoi l’aile gauche est plus grande d’un vers. [ p. 191 ] 6. Vient ensuite le verset Sûdadohas. Sûdadohas est le souffle, et par là il joint toutes les articulations au souffle.
7. Vient ensuite la queue. Ce sont vingt et un versets Dvipadâ [10]. Car il y a vingt et une plumes arrière chez un oiseau.
8. Alors l’Ekavimsa est le support de tous les stomas, et la queue le support de tous les oiseaux [11].
9. Il récite un vingt-deuxième verset. Celui-ci est formé de deux supports. C’est pourquoi tous les oiseaux s’appuient sur leur queue, et s’appuyant sur elle, ils s’envolent. Car la queue est un support.
10. Il (l’oiseau et l’hymne) est soutenu par deux dizaines qui sont Virâg. L’homme (le sacrificateur) est soutenu par les deux Dvipadâs, le vingt et unième et le vingt-deuxième. Ce qui forme l’oiseau sert à la réalisation de tous les désirs ; ce qui forme l’homme sert à son bonheur, à sa gloire, à sa nourriture et à son honneur.
11. Vient ensuite un verset Sûdadohas, puis un Dhayyâ, puis un autre verset Sûdadohas. Le Sûdadohas est un homme, la Dhayyâ une femme ; il récite donc le Dhayyâ tel qu’il est embrassé de part et d’autre par le Sûdadohas. C’est pourquoi la semence des deux, lorsqu’elle est répandue, atteint l’unité, et cela uniquement pour la femme. C’est pourquoi la naissance a lieu dans et à partir de la femme. C’est pourquoi il récite ce Dhayyâ à cet endroit 1.
1. Il récite les quatre-vingts tristichs de Gâyatrîs [12]. En vérité, les quatre-vingts tristichs de Gâyatrî sont ce monde (terre). Tout ce qu’il y a en ce monde de gloire, de grandeur, d’épouses, de nourriture et d’honneur, puissé-je l’obtenir, puissé-je le conquérir, puissé-je le gagner, puisse-t-il être mien.
2. Vient ensuite le verset Sûdadohas. Sûdadohas est en vérité souffle. Il rejoint ce monde par le souffle.
3. Il récite les quatre-vingts tristichs des Brihatîs. En vérité, les quatre-vingts tristichs des Brihatî sont le monde du ciel. Tout ce qu’il y a dans le monde du ciel, de gloire, de grandeur, d’épouses, de nourriture et d’honneur, puissé-je l’obtenir, puissé-je le gagner, puissé-je l’obtenir, puissé-je l’obtenir, puissé-je l’obtenir, puissé-je l’obtenir, puissé-je l’obtenir, puissé-je l’obtenir, puissé-je l’obtenir.
4. Vient ensuite le verset Sûdadohas. Sûdadohas est en vérité souffle. Il rejoint le monde du ciel par le souffle.
5. Il récite les quatre-vingts tristiches d’Ushinih. En vérité, les quatre-vingts tristiches d’Ushinih sont ce monde, le paradis. Tout ce qu’il y a dans ce monde de gloire, de grandeur, d’épouses, de nourriture et d’honneur, ainsi que l’être divin des Devas (Brahman), puissé-je l’obtenir, puissé-je le conquérir, puissé-je l’obtenir, puissé-je le gagner, puissé-je l’obtenir.
6. Vient ensuite le verset Sûdadohas. Sûdadohas est en vérité le souffle. Il joint ce monde par le souffle, oui, par le souffle.
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187:1 Le Nishkevalya-sastra est représenté sous la forme d’un oiseau, composé d’une trompe, d’un cou, d’une tête, de vertèbres, d’ailes, d’une queue et d’un ventre. Avant de décrire les hymnes qui forment le cou, il convient de mentionner un autre hymne, appelé Sûdadohas, qui doit être récité à la fin des hymnes décrits précédemment, qui forment le tronc. Sûdadohas est expliqué comme « donnant du lait », et parce que ce mot apparaît dans le verset, celui-ci est appelé Sûdadohas. Il fait suite au verset Nada, Rv. VIII, 69, 3. Cf. Ait. Âr. I, 5, 1, 7. ↩︎
187:2 Ils apparaissent dans un autre sâkhâ et doivent être récités tels quels, sans aucune insertion. Ils sont donnés par Saunaka, Ait. Âr. V, 2, 1. ↩︎
187:3 Il a été créé à partir de la bouche de Pragâpati. ↩︎
187:4 On les appelle ainsi parce que le mot arka y apparaît. ↩︎
187:5 Les chantres du Sâma-veda font un Trivrit Stoma de cet hymne, sans aucune répétition, en omettant le dixième verset. Les récitants du Rig-veda les surpassent donc en récitant un dixième verset. C’est ce qu’on appelle atisamsanam (ou -nâ). ↩︎
188:1 Vigavas peut être un singulier, et le commentateur semble le prendre comme tel dans sa première explication. Le texte, tâ virâgo bhavanti, ne prouve rien, car il ne pourrait s’agir de sa virâgo bhavanti, ni même de sa virâd bhavati. Il est possible que le mot apparaisse sous les deux formes, vigu, pluriel vigavah, et vigavah. De manière assez similaire, nous trouvons grîvâ et grîvâh, folia et la feuille. À la p. 109, le commentateur parle de vigavabhâga, et de nouveau, p. 110, pakshamûlarûpâ vigavâ abhihitâh. Il explique cependant correctement sa signification, comme la racine des ailes, ou plutôt les os inférieurs du cou. Grîvâh, au pluriel, étaient à l’origine les vertèbres du cou. Le paragraphe, bien que très vide, contient au moins quelques formes de langage intéressantes. D’abord vigu, vertèbres, puis les participes duta et sambâlhatama, et enfin le verbe pratyak, ce dernier étant probablement utilisé dans le sens de rapprocher, représenter, avec l’adverbe superlatif annatamâm (Pân. V, 4, 11), c’est-à-dire qu’ils sont représentés comme s’ils apportaient la meilleure nourriture. ↩︎
189:1 Rathantara est le nom de l’ensemble des hymnes à réciter à cette étape du sacrifice. Il a été composé par Vasishtha et comprend cent vers. ↩︎
189:2
1. Stotriya, abhi tvâ sûra nonumah (Rv. VII, 32, 22) 2 (3)
2. Anurûpa, abhi tvâ pûrvapîtaye (Rv. VIII, 3, 7) 2 (3)
3. Indrasya nu (Rv. I, 32) 15
4. Tve ha (Rv. VII, 18, 1-15) 15
5. Yas tigma (Rv. VII. 19) 11
6. Ugro gagñe (Rv. VII, 20) 10
7. Ud u (Av. VII, 23) 6
8. Â te mahah (Rv. VII, 25) 6
9. Na somah (Rv. VII, 26) 5
10. Indram narah (Ap. VII, 27) 5
11. Brahmâ nah (Rv. VII, 28) 5
12. Ayam somah (Ap. VII, 29) 5
13. Â na indrah (Rv. IV, 20) 11 98 (100)
14. Itthâ hi (Rv. I, 80, 1) 1 99 (101)
Ces hymnes et versets sont donnés Ait. Âr. V, 2, 2, 1. Ici nous apprenons aussi que l’hymne Rv. IV, 20, est appelé Sampâta, et que le dernier verset est un Paṅkti. ↩︎
189:3 Les six pouvoirs sont la terre, Agni, la parole, Rathantara, Vasishtha et cent. ↩︎
190 : 1 Les cent versets reçoivent Ait. Ar. V, 2, 2, 5.
1. Stotriya, tvâm id dhi (Rv. VI, 46, 1) 2 (3)
2. Anurûpa, tvam hy ehi (Rv. VIII, 61, 7) 2 (3)
3. Tam u shtuhi (Rv. VI, 18) 15
4. Suta it tvam (Rv. VI, 23) 10
5. Vrishâ madah (Ap. VI, 24) 10
6. Yâ taûtih (Rv. VI, 25) 9
7. Abhûr ekah (Rv. VI, 31) 5
8. Apûrvyâ (Ap. VI, 32) 5
9. Ya ogish_thah_ (Ap. VI, 33) 5
10. Sam ka tve (Rv. VI, 34) 5
11. Kadâ bhuvan (Rv. VI, 35) 5
12. Satrâ madâsah (Ap. VI, 36) 5
13. Arvâg ratham (Rv. VI, 37) 5
14. Apâd (Ap. VI, 38) 5
15. Kathâ mahân (Ap. IV, 23) 1 99 (101)
16. Indro madâya (Rv. I, 81, 1) 1 100 (102)
Bien qu’il soit dit qu’il y a 100 versets avant le Paṅkti (n° 16), je ne peux en obtenir que 99 ou 101. Voir la note suivante. ↩︎
190:2 L’aile droite est déficiente d’un verset, l’aile gauche dépasse d’un verset. Je compte 99 ou 101 versets dans l’aile droite, et 100 ou 102 dans l’aile gauche. ↩︎
191:2 Les autres stomas de l’Agnishtoma sont le Trivrit, le Pañkadasa, le Saptadasa, l’Ekavimsa étant le plus élevé. Cf. I, 5, 1, 3. ↩︎