[ p. 280 ]
DEUXIÈME ADHYÂYA.
1. Prânâ (souffle) [^722] est Brahman, ainsi dit Kaushîtaki. De ce prânâ, qui est Brahman, le mental (manas) est le messager, la parole le gardien, l’œil le gardien, l’oreille l’informateur. Celui qui connaît le mental comme le messager du prânâ, qui est Brahman, devient possédé par le messager. Celui qui connaît la parole comme le gardien, devient possédé par le gardien. Celui qui connaît l’œil comme le gardien, devient possédé par le gardien. Celui qui connaît l’oreille comme l’informateur, devient possédé par l’informateur.
Or, à ce prânâ, qu’est Brahman, toutes ces divinités (esprit, parole, œil, oreille) apportent une offrande, bien qu’il ne la demande pas, et ainsi, à celui qui sait cela, toutes les créatures apportent une offrande, bien qu’il ne la demande pas. Pour celui qui sait cela, il y a cette Upanishad (vœu secret) : « Ne mendie pas ! » Comme un homme qui a mendié dans un village sans rien obtenir s’assoit et dit : « Je ne mangerai jamais rien de ce que ces gens lui donnent », et comme alors ceux qui l’ont refusé auparavant le pressent (d’accepter leurs aumônes), telle est la règle pour celui qui ne mendie pas, mais les charitables le presseront et diront : « Donnons-nous. »
2. Prânâ (souffle) est Brahman, ainsi dit Paiṅgya. Et dans ce prânâ, qui est Brahman, l’œil [ p. 281 ] se tient fermement derrière la parole, l’oreille se tient fermement derrière l’œil, le mental se tient fermement derrière le char, et l’esprit se tient fermement derrière le mental [^723]. À ce prânâ, qui est Brahman, toutes ces divinités apportent une offrande, bien qu’il ne la demande pas, et ainsi à celui qui sait cela, toutes les créatures apportent une offrande, bien qu’il ne la demande pas. Pour celui qui sait cela, il y a cette Upanishad (vœu secret) : « Ne mendie pas ! » Comme un homme qui a mendié dans un village et n’a rien obtenu, s’assied et dit : « Je ne mangerai jamais rien de ce que ces gens-là donnent », et comme alors ceux qui l’ont refusé auparavant le pressent (d’accepter leur aumône), ainsi est la règle pour celui qui ne mendie pas, mais les charitables le presseront et diront : « Donnons-nous. »
3. Vient ensuite l’atteinte du trésor suprême (scil. prânâ, esprit [1]). Si un homme médite sur ce trésor suprême, qu’il fasse, lors d’une pleine lune ou d’une nouvelle lune, ou pendant une quinzaine lumineuse, sous un Nakshatra propice, à l’un de ces moments appropriés, en pliant le genou droit, des offrandes de ghee avec une louche (sruva), après avoir placé le feu, balayé le sol [2], répandu l’herbe sacrée et aspergé d’eau. Qu’il dise : « La divinité appelée Parole est [ p. 282 ] celle qui l’atteint, puisse-t-elle m’atteindre de lui (qui possède et peut accorder ce que je souhaite). Svâhâ à elle ! »
« La divinité appelée prânâ (souffle) est celui qui atteint, puisse-t-elle m’atteindre cela de lui. Svâhâ à elle ! »
« La divinité appelée l’œil est celui qui atteint, puisse-t-elle atteindre cela pour moi de lui. Svâhâ à lui ! »
« La divinité appelée le char est celui qui atteint, puisse-t-elle m’atteindre cela de lui. Svâhâ à elle ! »
« La divinité appelée esprit (manas) est celle qui l’atteint, puisse-t-elle l’obtenir pour moi de lui. Svâhâ à lui. »
« La divinité appelée pragñâ (connaissance) est celle qui l’obtient, puisse-t-elle l’obtenir pour moi de lui. Svâhâ à elle ! »
Après avoir inhalé l’odeur de la fumée et s’être frotté les membres avec l’onguent de ghee, il marchera en silence, puis il déclarera son souhait ou enverra un messager. Il l’obtiendra certainement.
4. Vient ensuite le Daiva Smara, le désir d’être comblé par les dieux. Si un homme désire devenir cher [3] à un homme ou à une femme, ou à n’importe quel homme ou femme, alors à l’un des moments appropriés (mentionnés ci-dessus), il offre, exactement de la même manière (que précédemment), des oblations de ghee, en disant : « J’offre ta parole en moi-même, moi (celui-ci ici [4]), Svâhâ. » « J’offre ton oreille en moi-même, moi (celui-ci ici), Svâhâ. » « J’offre ton esprit en moi-même, moi (celui-ci ici), Svâhâ. » « J’offre ta pragñâ (connaissance) en moi-même, moi (celui-ci ici), Svâhâ. » Puis, après avoir respiré l’odeur de la fumée et s’être frotté les membres avec l’onguent de ghee, marchant en silence, qu’il essaie d’entrer en contact avec lui ou qu’il reste là à parler au vent (afin que le vent puisse porter ses paroles à la personne dont il désire être aimé). Il devient sûrement cher, et on pense à lui.
5. Vient ensuite la retenue (samyamana) instituée par Pratardana (le fils de Divodâsa) : ils l’appellent l’Agni-hotra intérieur. Tant qu’un homme parle, il ne peut respirer, il offre constamment son prâna (souffle) dans sa parole. Et tant qu’un homme respire, il ne peut parler, il offre constamment sa parole dans son souffle. Ces deux oblations infinies et immortelles, il les offre toujours, qu’il soit éveillé ou endormi. Quelles que soient les autres oblations (celles, par exemple, de l’Agnihotra ordinaire, constituées de lait et d’autres choses), elles ont une fin, car elles consistent en des œuvres (qui, comme toutes les œuvres, ont une fin). Les anciens, connaissant cela (le meilleur Agnihotra), n’offraient pas l’Agnihotra (ordinaire).
6. Uktha [5] est Brahman, ainsi dit Sushkabhriṅgâra. Qu’il médite sur lui (l’uktha) comme le Rik, et tous les êtres le loueront comme le meilleur. Qu’il médite sur lui comme le Yag, et tous les êtres se joindront à lui [ p. 284 ] comme le meilleur. Qu’il médite sur lui comme le Sâman, et tous les êtres s’inclineront devant lui comme le meilleur [6]. Qu’il médite sur lui comme le Sâman avec puissance, qu’il médite sur lui comme le Sâman avec gloire, qu’il médite sur lui comme le Sâman avec splendeur. Car, de même que l’arc est parmi les armes la plus puissante, la plus glorieuse, la plus splendide, ainsi celui qui connaît cela est parmi tous les êtres le plus puissant, le plus glorieux, le plus splendide. L’Adhvaryu conçoit le feu de l’autel, utilisé pour le sacrifice, comme étant lui-même. En lui, il (l’Adhvaryu) tisse la partie Yagus du sacrifice. Et dans la partie Yagus, le Hotri tisse la partie Rik du sacrifice. Et dans la partie Rik, l’Udgâtri tisse la partie Sâman du sacrifice. Il (l’Adhvaryu ou prâna) est le soi de la triple connaissance ; il en est en effet le soi (du prâna). Celui qui sait cela en est le soi (devient prânâ [7]). [ p. 285 ] 7. Viennent ensuite les trois sortes de méditation du Kaushîtaki tout-conquérant (sarvagit). Le Kaushîtaki tout-conquérant adore le soleil à son lever, après avoir mis le cordon sacrificiel [8], apporté de l’eau et aspergé trois fois la coupe d’eau, en disant : « Tu es le libérateur, délivre-moi du péché. » De la même manière, il adore le soleil au zénith, en disant : « Tu es le plus grand libérateur, délivre-moi hautement du péché. » De la même manière, il adore le soleil au coucher, en disant : « Tu es le libérateur complet, délivre-moi pleinement du péché. » Ainsi, il efface complètement tout péché commis jour et nuit. Et de même, celui qui sait cela adore le soleil et efface complètement tout péché commis jour et nuit.
8. Ensuite (deuxièmement) qu’il adore chaque mois (de l’année) au moment de la nouvelle lune, la lune telle qu’elle est vue à l’ouest de la même manière (comme décrit précédemment à propos du soleil), ou qu’il envoie son discours vers la lune avec deux brins d’herbe verte, en disant : « Ô toi qui es la maîtresse de la joie immortelle, par ce doux cœur qui demeure dans la lune, puissé-je ne jamais pleurer le malheur concernant mes enfants. »
Les enfants de celui qui adore ainsi la lune ne meurent pas avant lui. Il en est de même pour un homme à qui un fils est déjà né.
Quant à celui qui n’a pas encore eu de fils, il murmure les trois versets du Rik. « Crois, ô Soma ! Que la vigueur vienne à toi » (Ap. I, 91, 16 ; IX, 31, 4).
[ p. 286 ]
« Que le lait, que la nourriture t’arrivent » (Ap. I, 91, 18) ; « Ce rayon que réjouissent les Âdityas. »
Après avoir murmuré ces trois versets Rik, il dit : « N’augmente pas par notre souffle (prâna), par notre progéniture, par notre bétail ; celui qui nous hait et que nous haïssons, augmente par son souffle, par sa progéniture, par son bétail. Ainsi je tourne le tour du dieu, je rends le tour d’Âditya [9]. » Après ces mots, ayant levé le bras droit (vers Soma), il le relâche [10]. [ p. 287 ] 9. Puis (troisièmement) qu’il adore le jour de la pleine lune la lune telle qu’elle est vue à l’est de la même manière, en disant : « Tu es Soma, le roi, le sage, le cinq-bouche, le seigneur des créatures. Le Brâhmane est une de tes bouches ; avec cette bouche tu manges les rois (Kshatriyas) ; fais de moi un mangeur de nourriture par cette bouche ! Le roi est une de tes bouches ; avec cette bouche tu manges le peuple (Vaisyas) ; fais de moi un mangeur de nourriture par cette bouche ! Le faucon est une de tes bouches ; avec cette bouche tu manges les oiseaux ; fais de moi un mangeur de nourriture par cette bouche ! Le feu est une de tes bouches ; avec cette bouche tu manges ce monde ; fais de moi un mangeur de nourriture par cette bouche ! En toi il y a la cinquième bouche ; avec cette bouche tu manges tous les êtres ; fais de moi un mangeur de nourriture par cette bouche ! Ne diminue pas notre vie, notre progéniture, notre bétail ; celui qui nous hait et que nous haïssons, diminue de sa vie, de sa progéniture, de son bétail. Ainsi je tourne le tour du dieu, je retourne le tour d’Âditya. Après ces mots, ayant levé le bras droit, il le relâche à nouveau.
10. Ensuite (après avoir adressé ces prières à Soma) lorsqu’il est avec sa femme, qu’il lui caresse le cœur en disant : « Ô belle, qui as obtenu la joie immortelle par ce qui est entré dans ton cœur par Pragâpati, puisses-tu ne jamais tomber dans le chagrin au sujet de tes enfants [11]. » Ses enfants ne meurent alors pas avant elle.
11. Ensuite, si un homme est absent et revient chez lui, qu’il hume (embrasse) la tête de son fils, en disant : « Tu sors de chaque membre, tu es né du cœur, toi, mon fils, tu es vraiment moi-même, vis cent moissons. » Il lui donne son nom, en disant : « Sois une pierre, sois une hache, sois de l’or massif [12] ; toi, mon fils, tu es vraiment léger, vis cent moissons. » Il prononce son nom. Puis il l’embrasse, en disant : « Comme Pragâpati (le seigneur des créatures) embrassait ses créatures pour leur bien-être, ainsi je t’embrasse », (en prononçant son nom.) Puis il murmure à son oreille droite, en disant : « Ô toi, rapide Maghavan, donne-lui » (Ap. III, 36, 10 [13]). « Ô Indra, accorde-moi tes meilleurs vœux » (Ap. II, 21, 6), murmure-t-il à son oreille gauche. Qu’il hume alors sa tête trois fois, en disant : « Ne coupe pas (la lignée de notre race), ne souffre pas. Vis cent récoltes de vie ; j’embrasse ta tête, ô fils, avec ton nom. » Il pousse alors trois mugissements au-dessus de sa tête, en disant : « Je mugis sur toi avec le mugissement des vaches. »
12. Vient ensuite le Daiva Parimara [14], l’extinction des dieux (l’absorption des deux classes de dieux mentionnées précédemment dans le prânâ ou Brahman). Ce Brahman brille en effet lorsque le feu brûle, et il meurt lorsqu’il ne brûle pas. Sa splendeur revient au soleil seul, la vie (prânâ, le principe moteur) à l’air.
Ce Brahman brille en effet quand le soleil est vu, et il meurt quand il n’est pas vu. Sa splendeur va à la lune seule, la vie (prânâ) à l’air.
Ce Brahman brille en effet quand la lune est vue, et il meurt quand elle n’est pas vue. Sa splendeur va à l’éclair seul, sa vie (prânâ) à l’air.
Ce Brahman brille en effet lorsque l’éclair jaillit, et il meurt lorsqu’il ne jaillit pas. Sa splendeur s’en va à l’air, et la vie (prânâ) à l’air.
Ainsi, toutes ces divinités (feu, soleil, lune, foudre), entrées dans l’air, bien que mortes, ne disparaissent pas ; et de l’air même, elles ressuscitent. Voilà pour les divinités (mythologiques). Maintenant, pour le corps (physiologique).
13. Ce Brahman brille en effet quand on parle, et il meurt quand on ne parle pas. Sa splendeur va à l’œil seul, la vie (prânâ) au souffle (prânâ).
Ce Brahman brille en effet quand on le voit avec l’œil, et il meurt quand on ne le voit pas. Sa splendeur va à l’oreille seule, la vie (prânâ) au souffle (prânâ).
Ce Brahman brille en effet lorsqu’on entend avec l’oreille, et il meurt lorsqu’on n’entend pas. Sa splendeur va à l’esprit seul, la vie (prânâ) au souffle (prânâ).
[ p. 290 ]
Ce Brahman brille en effet quand on pense avec l’esprit, et il meurt quand on ne pense pas. Sa splendeur va au souffle (prânâ) seul, et la vie (prânâ) au souffle (prânâ).
Ainsi toutes ces divinités (les sens, etc.), entrées seules dans le souffle ou la vie (prânâ), bien que mortes, ne disparaissent pas ; et hors du souffle même (prânâ), elles se lèvent à nouveau. Et si deux montagnes, la montagne du sud et la montagne du nord, s’avançaient pour essayer d’écraser celui qui sait cela, elles ne l’écraseraient pas. Mais ceux qui le haïssent et ceux qu’il hait, ceux-là meurent autour de lui.
14. Vient ensuite le Nihsreyasâdâna [15] (l’acceptation de la prééminence du prâna (souffle ou vie) par les autres dieux). Les divinités (parole, œil, oreille, esprit), se disputant chacune la meilleure, sortirent de ce corps, et le corps resta immobile, desséché, comme une bûche de bois. Alors la parole y entra, mais parlant par la parole, il resta immobile. Alors l’œil y entra, mais parlant par la parole, et voyant par l’œil, il resta immobile. Alors l’oreille y entra, mais parlant par la parole, voyant par l’œil, entendant par la voiture, elle resta immobile. Alors l’esprit y entra, mais parlant par la parole, voyant par l’œil, entendant par l’oreille, pensant par l’esprit, il resta immobile. Alors le souffle (prâna, la vie) y entra, et de là il s’éleva aussitôt. Toutes ces divinités, ayant reconnu la prééminence du prânâ, et ayant compris le prânâ seul comme le soi conscient (pragñâtman) [16], sortirent de ce corps avec tous ces (cinq différentes sortes de prânâ), et se reposant dans l’air (sachant que le prânâ était entré dans l’air), et se fondirent dans l’éther (âkâsa), elles allèrent au ciel. Et de la même manière, celui qui sait cela, ayant reconnu la prééminence du prânâ, et ayant compris le prânâ seul comme le soi conscient (pragñâtman), sort de ce corps avec tous ceux-ci (ne croit plus en ce corps), et, se reposant dans l’air, et immergé dans l’éther, il va au ciel, il va là où sont ces dieux (parole, etc.). Et ayant atteint cela, celui qui sait cela, devient immortel de cette immortalité dont jouissent ces dieux.
15. Vient ensuite la tradition du père au fils, et ils l’expliquent ainsi [17]. Le père, au moment de partir, appelle son fils, après avoir jonché la maison d’herbe fraîche, installé le feu sacrificiel et placé près de lui un pot d’eau avec une cruche (pleine de riz), lui-même recouvert d’un tissu neuf et vêtu de blanc. Il se place au-dessus de son fils, touchant ses organes avec les siens, ou il peut lui transmettre la tradition pendant qu’il est assis devant lui. Puis il la lui transmet. Le père dit : « Laisse-moi placer ma parole en toi. » Le fils dit : « Je prends ta parole en moi. » Le père dit : « Laisse-moi placer mon parfum (prânâ) en toi. » Le fils dit : « Je prends ton parfum en moi. » Le père dit : « Laisse-moi placer mon œil en toi. » Le fils dit : « Je prends ton œil en moi. » Le père dit : « Laisse-moi placer mon oreille en toi. » Le fils dit : « Je prends ton oreille en moi. » Le père dit : « Laisse-moi placer mes goûts de nourriture en toi. » Le fils dit : « Je prends tes goûts de nourriture en moi. » Le père dit : « Laisse-moi placer mes actions [ p. 292 ] en toi ! » Le fils dit : « Je prends tes actions en moi. » Le père dit : « Laisse-moi placer mon plaisir et ma douleur en toi. » Le fils dit : « Je prends ton plaisir et ta douleur en moi. » Le père dit : « Laisse-moi placer le bonheur, la joie et la progéniture en toi. » Le fils dit : « Je prends ton bonheur, ta joie et ta progéniture en moi. » Le père dit : « Laisse-moi placer ma marche en toi. » Le fils dit : « Je prends ta marche en moi [18]. » Le père dit : « Laisse-moi placer mon esprit en toi. » Le fils dit : « Je prends ton esprit en moi. » Le père dit : « Laisse-moi placer ma connaissance (pragñâ) en toi. » Le fils dit : « Je prends ta connaissance en moi. » Mais si le père est très malade, il peut dire brièvement : « Laisse-moi placer mon esprit (prânas) en toi », et le fils : « Je prends ton esprit en moi. »
Alors le fils contourne son père, tenant sa droite tournée vers lui, et s’en va. Le père l’appelle : « Que la renommée, la gloire et l’honneur te suivent toujours. » Puis l’autre regarde par-dessus son épaule gauche, se couvrant de sa main ou du bord de son vêtement, et dit : « Obtiens les mondes célestes (svarga) et tous les désirs. »
Si le père guérit, qu’il soit sous l’autorité de son fils, ou qu’il erre (comme un ascète). Mais s’il s’en va, qu’on le chasse comme il se doit, oui, comme il se doit [19].
280:1 Dans le premier chapitre, il est dit : « Il s’approche du divan Amitaugas, c’est-à-dire prâna, souffle, esprit, vie. Par conséquent, après avoir expliqué dans le premier adhyâya la connaissance du divan (de Brahman), le sujet suivant à expliquer est la connaissance du prâna, l’esprit vivant, pris pour un temps comme Brahman, ou cause dernière de toute chose. » ↩︎
281:1 Je traduis vâkparastât, kakshuhparastât, manahparastât par composés, et je lis srotraparastât. Le commentateur l’exige. Il dit que la parole est incertaine et doit être vérifiée par l’œil. L’œil est incertain, prenant la nacre pour de l’argent, et doit être vérifié par l’oreille. L’oreille est incertaine et doit être vérifiée par l’esprit, car si l’esprit n’est pas attentif, l’oreille n’entend pas. L’esprit, enfin, dépend de l’esprit, car sans esprit, il n’y a pas d’esprit. Le commentateur a raison de lire rundhe ou runddhe au lieu de rundhate. ↩︎
281:2 Les esprits vitaux sont appelés le plus grand trésor, parce qu’un homme abandonne tout pour préserver ses esprits vitaux ou sa vie. ↩︎
281:3 Cf. Bonjour. À plus tard. VI, 3, 1. ↩︎
282:1 Aussi cher que le prân ou la vie. ↩︎
282:2 Le commentateur explique ces paroles mystérieuses par : J’offre, je jette, dans le feu, qui est allumé par le combustible de ton indifférence ou de ton aversion, en moi-même, étant l’objet de ton amour, la parole, l’organe de la parole, de toi, qui vas m’aimer. Celui-ci, c’est-à-dire moi-même, ou mon amour, peut prospérer. Svâhâ, ma parole, peut accorder l’approbation à l’oblation de moi, l’amant. ↩︎
283:1 Uktha, un hymne védique, a été identifié à prânâ, le souffle, dans le Kânva et d’autres Sâkhâs (Brih. Âr. V, 13, 1 ; Ait. Âr. II, 1, 2). Ici, uktha, c’est-à-dire le prânâ de l’uktha, est en outre identifié à Brahman. Comme uktha (l’hymne) est prânâ, et comme le sacrifice est accompli avec des hymnes, le sacrifice est également uktha, et donc prânâ, et donc Brahman. Comm. ↩︎
284:1 Les verbes ark, yug et sannam ne sont pas utilisés de manière idiomatique, mais en référence aux mots rik, yagus et sâman. ↩︎
284:2 Le commentateur explique cela quelque peu différemment. Il considère que l’objet du dernier paragraphe est de montrer que le Prâna-vidyâ peut finalement produire la libération finale, et pas seulement des récompenses temporelles. Le prêtre Adhvaryu, dit-il, prend ce qu’on appelle uktha, et a été identifié aux hymnes Rik, Yagus et Sâman, tous contenus dans la bouche, comme étant extérieurement le feu sacrificiel de l’autel, car ce feu ne peut être allumé sans de tels hymnes. Ainsi, le soi du prêtre Adhvaryu s’identifie, non seulement à l’uktha, aux hymnes, mais aussi au feu sacrificiel, et il médite sur lui-même en tant que feu, comme hymne (uktha) et comme souffle (prâna). Je lis sa esha sarvasyai trayyai vidyâyâ âtmâ, esha u evâsyâtmâ. Etadâtmâ bhavati ya evam veda. Mais si nous lisons asyâtmâ, nous ne pouvons pas, avec le commentateur, l’expliquer par asya uktâyâs trayyâ âtmâ, mais devons rapporter asya au prâna, le souffle, la vie, qui est ici identifié à Brahman. ↩︎
285:1 Il s’agit de l’une des plus anciennes, sinon de la plus ancienne mention du yagñopavîta, le cordon sacré porté sur l’épaule gauche à des fins sacrificielles ; cf. Taitt. Brâhm. III, 10, 19, 12. ↩︎
286:1 Ceci fait référence aux mouvements du bras, suivant la lune et le soleil. ↩︎
286:2 Il est extrêmement difficile de traduire les versets védiques cités dans les Upanishads. Ils sont parfois légèrement modifiés volontairement (voir §11), fréquemment détournés de leur sens original par les auteurs des Upanishads eux-mêmes, puis soumis aux interprétations les plus fantaisistes par les divers commentateurs des Upanishads. Dans notre paragraphe (§ 8), le texte suivi par le commentateur diffère du texte imprimé. Le commentateur semble avoir lu : Yat te susîmam hridayam adhi kandramasi sritam, tenâmritatvasyesâne mâham pautram agham rudam. J’ai traduit selon le commentateur, du moins jusqu’à un certain point, car, comme le remarque le professeur Cowell, l’explication du commentateur sous-entend une comparaison entre le mari, soleil ou feu, et la femme, lune, qu’il serait difficile de rendre en anglais. Le même verset, ou un verset très similaire, apparaît au § 10, tandis que d’autres modifications apparaissent dans les Âsval. Grihya-sûtras I, 13, 7, et ailleurs. La traduction intégrale des versets, dont l’Upanishad ne donne que le début pour trois d’entre eux, serait, selon le commentateur, la suivante : « (Ô déesse de la lune) qui as obtenu la joie immortelle grâce à ce qui est une belle (portion du soleil) placée dans la lune, et qui emplit ton cœur (de plaisir), puissé-je ne jamais pleurer le malheur de mes enfants. »
Rv. I, 91, 16 ; IX, 31, 4. « Ô déesse de la lune, augmente ! Que la vigueur de partout (de chaque membre du feu ou du soleil) aille à toi ! Aide-nous à obtenir de la nourriture. » Rv. I, 91, 18. « Ô déesse de la lune, que les flots de ton lait aillent bien à nos fils, ces flots de lait qui sont vivifiants, et p. 287 aident à vaincre l’ennemi. Ô déesse Soma, augmentant pour le bonheur immortel (pour la naissance d’un fils), place la plus haute gloire (les flots de ton lait) dans le ciel. » « Ce rayon (sushumnâ) qui (en tant que femme) réjouit les Âdityas, ce Soma que boivent les Âdityas impérissables, que le gardien du monde (Pragâpati), Brihaspati et le roi Varuna nous en réjouissent. »
Les traductions sont faites par le commentateur sans tenir compte de la grammaire et du sens : elles ont pourtant une certaine autorité et doivent être prises en compte comme un éclairage sur le dernier développement du mysticisme indien. ↩︎
288:1 Cf. Âsvalâyana Grihya-sûtras I, 13, 7. ↩︎
288:2 Largement dispersé, partout désiré. Le professeur Cowell propose non dispersé, thésaurisé ou non dissimulé. ↩︎
288:3 L’original a asme, pour nous, et non asmai, pour lui. ↩︎
288:4 Cf. Taitt. Up. III, 10, 4; Ait. Brâhm. V, 28; Colebrooke, Miscellaneous Essays (1873), II, p. 39. ↩︎
290:1 Pour d’autres versions de cette histoire, voir Kh. Up. V, 1, note 2 ; Ait. Âr. II, 1, 4, 9 ; Brih. Âr. VI, 1, 1-14 ; et Kaush. Up. III, 3. ↩︎
290:2 Cf. Kh. Up. VII, 15, note. ↩︎
291:1 Cf. Brihad-âranyaka I, 5,17. ↩︎