Au lever du jour, le héros ordonna de charger les chameaux et de faire les préparatifs pour continuer leur voyage de retour. Décorant Abla de magnifiques robes parsemées de joyaux et plaçant sur sa tête le diadème de Chosroé, il la souleva dans la litière d’argent, avec sa mère, et ordonna aux esclaves de les accompagner en avant et de les surveiller pendant le voyage. [p. 242] « Quand Abla fut assise dans la litière, son visage devint radieux et illuminé ; elle sourit de la plus belle manière : chaque charme était rehaussé, et de ses cils elle lançait des flèches qui transperçaient le meurtrier d’hommes et de héros. » Il n’était donc pas étonnant que le fat Amarah ait été torturé d’envie et de rage en voyant ainsi la fiancée d’Antar !
Lorsque le groupe fut à une journée de marche de la tribu d’Abs, Malik, son fils Amru et la mère d’Abla, allèrent en avant pour prévenir le roi Zoheir du retour d’Antar. Tous les guerriers d’Abs, le roi à leur tête, sortirent à la rencontre du héros, et jamais il n’y eut une telle rencontre, un jour aussi glorieux ! « Les nobles Absiens l’entourèrent tous, tandis qu’en réponse au roi Zoheir, il racontait ses aventures. Sa mère et ses frères pleuraient et criaient à l’extase de leur rencontre, et dans l’excès de leur bonheur après toutes les alarmes et les afflictions passées. » Antar distribua alors de riches présents à Zoheir et à ses fils, et à tous les nobles cavaliers d’Abs ; à son père Shedad, il donna beaucoup d’or et d’argent, et de nombreux esclaves robustes ; et le reste, avec les chameaux d’Asafeer, il le remit à son oncle Malik. Après cela, chacun se rendit dans sa propre tente. « Mais Amru, le frère d’Abla, fit s’agenouiller les chameaux qui transportaient sa sœur ; il souleva le rideau de la litière, mais Abla n’était pas là ! »