Le héros rencontre Roudha, un vaillant cavalier, qui courtise Abla | Page de titre | Histoire de Jaida et Khalid |
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Ainsi, une fois de plus, tous les obstacles au mariage d’Antar semblent avoir été levés ; mais en réalité, son oncle perfide est toujours aussi opposé à son union avec Abla, et il imagine bientôt un autre stratagème pour provoquer la mort du héros. Instruite astucieusement par son père, Abla exige d’Antar qu’à son mariage elle soit aussi élevée que l’était Jaida, la fille de Zahir : lorsqu’elle épousa son cousin Khalid, le fils de Moharib, la bride de son chameau était tenue par la fille de Moawiyah, fils de Nizal. Le héros promet hardiment qu’au mariage d’Abla, Jaida elle-même tiendra sa bride, avec la tête de Khalid autour de son cou. À cette proposition extravagante, le père d’Abla feint de s’opposer ; mais, comme il l’avait prévu, Antar est résolu ; et cette même nuit, le héros, désireux de satisfaire les désirs de sa chérie Abla, se lance dans sa périlleuse entreprise en s’écriant :
Je traverse les déserts, et la nuit est sombre : j’erre dans les étendues sauvages, et les sables sont brûlants ; je ne désire d’autre compagnon que l’épée, que, le jour des horreurs, l’ennemi soit peu nombreux ou peu nombreux.
Bêtes du désert, prenez garde au guerrier, car lorsqu’il brandit son cimeterre, la prudence ne sert à rien.
Accompagnez-moi : vous verrez des cadavres prosternés, et les oiseaux se précipitant sur eux tandis qu’ils planent et regardent.
Maintenant que je pars à sa recherche, il n’y a plus d’éternité pour Khalid.
Non, non, que Jaida ne se vante plus ; le bonheur de leur pays sera de courte durée, et bientôt le tigre viendra !
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Ô Abla, que les richesses qui viennent pour toi te réjouissent, lorsque la Fortune me jette parmi tes ennemis !
Ô toi qui, d’un seul regard, as exposé ma vie à des flèches mortelles, dont les blessures sont effrayantes, c’est bien, car ton étreinte est un paradis pur, et les flammes de la séparation d’avec toi ne peuvent être supportées.
Ô Mont Saadi, que les averses du nuage de pluie t’humidifient toujours, et que la rosée rafraîchisse toujours tes terres !
Combien de nuits ai-je voyagé en ta compagnie, et vécu dans le bonheur, sans mélange de douleur, avec la demoiselle qui encercle les coupes, et dont la forme brille parmi elles comme la flamme du vin !
La jeune fille qui les fait circuler est une des filles d’Arabie, élégamment formée, et le Paradis est dans ses yeux.
Si je vis, c’est d’elle dont je me souviendrai toujours : si je meurs, une nuit dans la mort avec elle sera l’existence !
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