Les beaux vers élégiaques avec lesquels s’ouvre ce chef-d’œuvre de la poésie arabe ancienne ont été comparés par le Dr Carlyle au Village abandonné de Goldsmith. [p. 383] « Mais l’Arabe, remarque Burton, a avec une simplicité et un pathétique équivalents un feu, une force de langage et une profondeur de sentiment que l’Irlandais, si admirable que soit sa poésie, ne pourrait jamais égaler. » (Pilgrimage, vol. iii., p. 54.) La traduction de Carlyle, comme suit, de ces vers, si inadéquate qu’elle puisse représenter les beautés de l’original, ne peut manquer de plaire au lecteur anglais, par la grâce et la douceur du rythme :
CES chères demeures qui abritaient autrefois la belle
Au milieu des étendues sauvages de Mitata, je cherche en vain ;
Il n’y a ni tours, ni tentes, ni chaumières,
Mais des ruines éparses et une plaine silencieuse !
Les fiers canaux que Rayana honorait autrefois,
Leur cours négligé et leurs eaux disparues,
Parmi les sables nivelés sont tracés vaguement,
Comme des lettres couvertes de mousse sur une pierre en décomposition.
Rayana, dis, combien d’années fastidieuses
Son cercle sacré a roulé sur nos têtes,
Puisque tes tendres servantes ont prêté l’oreille à mes vœux,
Et tu as écouté avec tendresse l’histoire que je t’ai racontée ?
Combien de fois, depuis lors, l’étoile du printemps, qui verse
Un ruisseau qui ne tarit jamais a trempé ta tête ?
Combien de fois, le nuage d’été, en averses copieuses,
Ou de douces gouttes, répandant son influence bienfaisante ?
Combien de fois, depuis lors, la brume planante du matin
A-t-il fait briller tes cheveux avec des pierres précieuses étincelantes ?
Combien de fois ses trésors humides de rosée ont-ils été portés
De tomber sensible à la brise ci-dessous ?
Les chardons emmêlés, courbés sous le vent,
Habillez maintenant ces prairies autrefois d’une verdure gaie ;
Au milieu des méandres de cette vallée solitaire
L’antilope grouillante et l’autruche errantes :
[p. 384]
La mère du troupeau aux grands yeux, qui vole
Les repaires bruyants de l’homme, trouvent ici une retraite sûre,
Ici veille sur ses petits, jusqu’à ce que l’âge fournisse
Force dans leurs membres et rapidité dans leurs pieds.
Sauf là où le courant grossissant a balayé ces murs
Et ont donné leurs fondements profonds à la lumière
(Comme le crayon de retouche qui rappelle
Une image perdue depuis longtemps pour la vue ravie) ;—
Sauf là où les pluies ont lavé le sable accumulé,
Et dévoila les rares fragments à notre vue
(Comme la poussière saupoudrée sur une main perforée
Ordonne aux teintes pâles de reprendre leur teinte azur) ;—
Aucune trace de mousse de ces sièges autrefois aimés
Montre le manoir aux yeux curieux :
Aucun mur chancelant, dans les sons résonnants, ne se répète
Nos questions lugubres et nos soupirs éclatants.
Pourtant, au milieu de ces tas de ruines, de cette plaine nue,
La mémoire fidèle des scènes passées peut-elle restaurer ?
Rappelez-vous la foule animée, le train joyeux,
Et imaginez tout ce qui nous a charmé là-bas auparavant.
Mon cœur n’oubliera jamais le matin fatal
Qui ennuyait les belles de ces sièges si chers—
Je vois, je vois encore les portées qui s’entassent,
Et pourtant les mâts de la tente résonnent à mon oreille.
Je vois les servantes monter à pas timides,
Les banderoles ondulent dans toute leur fierté peinte,
Les rideaux flottants s’étendent à chaque pli,
Et s’efforcer en vain de cacher les charmes à l’intérieur.
Quelles formes gracieuses renferment ces plis envieux !
Quels regards fondants jouent à travers ces rideaux !
Bien sûr, les antilopes de Weira ou les chevreuils de Tudah
À travers ces voiles là-bas, leur jeune enquête sportive !
[p. 385]
Le groupe a continué sa route, je me suis efforcé de suivre leurs traces ;
Je les ai vus pousser les chameaux à fuir plus vite,
Jusqu’à ce que la vapeur blanche, comme un bosquet qui s’élève,
Je les ai arrachés pour toujours à ma vue douloureuse !
Depuis ce matin-là, je n’ai plus revu Nawara.
Les bandes qui nous retenaient autrefois si vite ont éclaté :
La mémoire me dit que de telles choses ont eu lieu,
Et la triste Réflexion ajoute, qu’ils sont passés !
Voici la traduction par M. Lyall du même passage, tiré de sa traduction du Mo‘allaqah de Lebīd, mentionné précédemment :
1. Effacés sont ses lieux de repos, où elle n’est restée qu’un moment et où elle a habité longtemps
à Mina : désolés sont ses camps à Ghaul et er-Rijâm,
2. Et par les torrents d’er-Rayyân : les traces en sont mises à nu
et vieux et usés, comme les rochers gardent encore leur gravure :
3. Traces de tentes sur lesquelles sont passées, depuis le temps où l’on y habitait,
de longues années, avec leurs mois successifs de guerre et de paix.
4. Les pluies des signes du printemps sont tombées sur eux, et ont balayé
sur eux les pluies des nuages tonitruants, les torrents et la bruine à la fois—
5. Les nuages qui venaient la nuit, ceux du matin qui cachaient le ciel,
et les nuages du soir, avec leurs antiennes de tonnerre ;
6. Il y a eu sur eux des pousses de roquette, et sur les côtés
de la vallée les cerfs et les autruches élèvent leurs petits ;
7. Les vaches sauvages aux grands yeux se couchent là, à côté de leurs petits
viennent de naître et leurs veaux errent en troupeaux dans la plaine.
[p. 386]
8. Les torrents ont de nouveau marqué les traces des tentes, comme si
c’étaient des lignes d’écriture dans un livre que les plumes renouvellent,
9. Ou le tracé qu’une femme dessine à nouveau en aspergeant le bleu
sur les anneaux, et les lignes brillent à nouveau dessus.
10. Et je me tenais là, leur demandant des nouvelles - et pourquoi ai-je demandé
des pierres sourdes qui n’ont pas de voix pour répondre ?
11. Le lieu où toute la tribu s’était reposée était nu : ils passèrent
de là à l’aube, laissant derrière eux les tranchées des tentes et le chaume.
12. Les litières de chameaux de la tribu ont éveillé ton désir, à quelle heure ils s’éloignaient
et se glissa dans les litières tendues de coton, tandis que la structure en bois craquait—
13. Les litières étaient suspendues tout autour, sur leur cadre de bois,
avec des tentures, des voiles fins et des rideaux peints en laine.
14. Ils commencèrent leur voyage en bandes, les yeux écarquillés comme les vaches sauvages de Tûdih,
ou les cerfs de Wejrah alors qu’ils regardent leurs faons couchés autour.
15. Ils se mirent en route, et la brume du soleil tomba sur eux, comme si
c’étaient les crêtes rocheuses basses de Bîsheh, ses tamaris et ses rochers.
16. Non, pourquoi t’attardes-tu sur la pensée de Nawâr ? Car elle est partie,
et tout ce qui la liait à toi, qu’il soit fort ou faible, est rompu.
*** Les notes ci-jointes sur le poème de Lebīd sont, pour la plupart, adaptées de celles annexées à la traduction de M. Lyall.
[p. 387]
vv. 1, 2. Minia [Mina], un endroit de Dariyyeh, une province du Nejd, sur la route de La Mecque à el-Basrah. Il y a une vallée du même nom près de La Mecque. Ghaul, er-Rijâm et er-Rayyân, collines dans les environs. [Le capitaine Burton traduit ces couplets comme suit :
Le village est désert, l’aire de repos et la maison sont dévastées
À Mina, sur Rijam et Ghul, des bêtes sauvages errent sans qu’on les entende ;
Sur la colline de Rayyan, les lignes de canal ont laissé une trace nue,
Usé par le temps, comme une écriture primitive qui abîme le visage de silex de la montagne.
« Ce passage, remarque-t-il dans une note, m’a fait soupçonner que des inscriptions devaient être trouvées parmi les rochers, car le scholiaste nous informe que « les hommes avaient l’habitude d’écrire sur les rochers afin que leur écriture puisse rester » (Moallaka de Lebid de De Sacy, p. 289). Je n’en ai vu ni entendu parler. Mais quelques mois plus tard, j’ai été ravi d’apprendre par l’abbé Hamilton qu’il avait découvert dans l’un des monuments rupestres une « preuve lithographiée » de la présence de Sésostres (Rhameses II). » — Pilgrimage, vol. III, pp. 136, 137.
v. 3. « Bien des mois, saints et impies. » Quatre mois de l’année, le premier, Muharrem, le septième, Rejeb, le onzième, Dhulkaadé et le douzième, Dhulhajjé, étaient considérés comme sacrés en Arabie depuis les temps les plus reculés et, à l’exception d’une ou deux tribus, ils étaient si religieusement observés que si un homme rencontrait pendant ce temps le meurtrier de son père, il n’osait lui faire violence. L’histoire ou les traditions des anciens Arabes ne mentionnent pas plus de six transgressions de cette loi, et on les appelle « guerres impies ». — Richardson.
vv. 4, 5. « Les constellations pluvieuses du printemps » : marâbîu-n-nujūm. Mirbâ’ est la pluie qui vient au début de la saison appelée Rabî‘ ou Printemps ; en-Nujûm sont les constellations appelées anwâ’, c’est-à-dire les vingt-huit Demeures de la Lune, qui, par leur lever ou leur coucher à l’aube, étaient censées apporter la pluie ou le vent, la chaleur ou le froid. — Lane. Rabî‘ n’est pas strictement le printemps ; car il comprend toute la période de septembre à mars, pendant laquelle la pluie tombe en Arabie : c’est cette saison où les pâturages [388] sont frais et le pâturage abondant. Le commentateur du verset 5 divise l’année en trois saisons, à savoir, Shitâ’, Rabî‘ et Seyf, ou Hiver, Printemps et Été ; et il dit que dans les différents mots utilisés pour les nuages au verset 5, les pluies de toute l’année sont décrites : celles de l’hiver tombent généralement la nuit, celles du printemps le matin, et celles de l’été le soir.
v. 8. La comparaison des traces presque effacées d’un campement printanier, lavées par la pluie et usées par les vents, avec des lignes d’écriture qui ont pâli par un long usage est courante dans la poésie arabe ancienne. Zuheyr dit (les vers sont cités dans la notice qui le concerne dans l’Aghânî) :
Ils sont usés : tu croirais que leurs lignes
sur lesquels deux années se sont écoulées étaient un parchemin vieux et fané.
Il ressort de cela que l’écriture et les livres n’étaient pas aussi étrangers aux Arabes de l’époque immédiatement antérieure à l’Islam qu’on l’a parfois affirmé.
v. 9. Il s’agit ici du weshm ou tracé piqué dans la peau des mains et des bras d’une femme. Le motif est piqué avec une aiguille, puis on répand sur la peau et on y frotte une préparation appelée na’ûr, qui peut signifier soit de l’indigo en poudre, soit du noir de fumée en poudre. De même que les pluies qui approfondissaient et élargissaient les traces des tentes sont comparées au v. 8 à un écrivain qui repasse les lignes d’écriture avec une plume, de même au v. 9 elles sont comparées à une femme qui renouvelle le tatouage en saupoudrant de nouveaux pigments sur les anciennes lignes ; une fois frottés, les lignes apparaissent à nouveau. [Lane (« Modern Egyptians ») déclare que les femmes des ordres inférieurs du Caire tatouent sur le visage, le devant du menton, le dos de la main droite et les bras. L’opération est généralement effectuée à l’âge d’environ cinq ou six ans, par des femmes bohémiennes.]
v. 11. [« Canaux » voir rite v. 5, Mo’all de Zuheyr.] « Thumâm », c’est-à-dire herbe de panique. Forskal (p. 20) dit que le nom est utilisé pour Panicum Dichotomum ;_ mais il est appliqué par les [p. 389] Arabes à de nombreuses espèces de panicum. L’herbe est utilisée pour couvrir les toits et pour boucher les trous dans les tentes afin de les protéger des intempéries.
v. 12. « Se cachèrent dans des carrosses » : le mot employé (takannus) convient à l’action d’un lièvre ou d’un renard se glissant dans son trou (kinâs).
v. 14. « Chevreuils de Wegera » (Wejrah) : voir note sur le v. 31, Amriolkais.
v. 15. Beisha (Bîsheh) est le nom d’une vallée du Yémen très peuplée, ainsi que d’un village du Tihâmeh : ainsi les Marâsides disent que c’est une vallée sur la route du Yémen. La longue file de chameaux avec leurs litières où montent les dames est comparée aux crêtes de rochers de cette vallée, dans la partie où ses crêtes sont basses et s’enfoncent dans la plaine. Celles-ci, à midi, se détachent du milieu du mirage, avec leurs rochers et leurs tamaris (athl, Tamarix Orientalis), de même que les hautes litières de chameaux se frayent un chemin à travers les brumes du matin qui les entourent comme une jupe.
[La vapeur à laquelle il est fait allusion ici, appelée par les Arabes Serab, n’est pas différente en apparence (et provient probablement d’une cause similaire) de ces brumes blanches que nous voyons souvent flotter sur la surface d’une rivière un soir d’été après une journée chaude. Elles sont très fréquentes dans les plaines étouffantes de l’Arabie, et, vues de loin, elles ressemblent à un lac élargi ; mais en s’approchant de plus près, le voyageur assoiffé perçoit la tromperie. C’est pourquoi le Serab dans la poésie arabe est un emblème courant d’attente déçue. — Carlyle.]
v. 23. « La courroie de sa chaussure est cassée » : les chameaux ont souvent leurs pieds souples protégés par une chaussure de cuir, qui est attachée par une sangle autour du paturon. [Voir la traduction de M. Redhouse du Poème du Manteau de Ka’b, v. 27.]
v. 43. M. Lyall traduit ce distique :
Et elle brillait au visage du Mirk avec une lumière blanche scintillante
comme une perle née dans un coquillage qui est tombée de son fil,
[p. 390]
L’errance agitée de la vache est comparée à celle de la perle qui roule sur le sol.
v. 50. « Javelots fabriqués par la main habile de Samhar. » D’après le commentaire et d’autres autorités citées par Lane, Semhar était le nom d’un célèbre fabricant de lances, qui habitait la ville d’el-Khatt, à el-Bahreyn, où les meilleurs bambous de l’Inde étaient débarqués et façonnés en lances, qui sont de ce fait souvent appelées khattiy. [Voir Amru, v. 40 : « nos javelots noirs, finement travaillés en roseaux khathaiens » ; également El-Būsīrī, v. 130 : « lances brunes de Khatt. »] Semhar aurait été le mari de Rudeyneh, qui avait également l’habitude de redresser les lances. [Les « lances de Khatt » et les « lances Rudeyhniennes » sont souvent mentionnées dans le roman d’Antar.] D’autres autorités disent que Semhar était le nom d’une ville d’Abyssinie, où de bonnes lances étaient fabriquées.
vv. 57-61. Sir W. Jones donne l’imitation suivante de ces vers dans son « Essai sur la poésie des nations orientales » :
Mais ah ! tu ne sais pas dans quelle pièce de jeunesse
Nos nuits, enchantées de plaisir, s’écoulaient à la nage :
Des chansons gaies et des contes joyeux ont trompé le temps,
Et les gobelets en cercle faisaient un carillon mélodieux.
Doux était le breuvage, et douce la jeune fille en fleurs,
Qui touchait sa lyre sous l’ombre parfumée.
Nous avons siroté jusqu’au matin, chaque plaine étant pourpre,
Les demoiselles sommeillaient, mais nous buvions encore.
Les oiseaux éveillés, qui chantaient sur chaque arbre,
Leurs premières notes n’étaient pas aussi joyeuses que les nôtres.
v. 58. « Le drapeau du marchand de vin. » Les boutiques de vin étaient distinguées par des drapeaux accrochés à l’extérieur : quand le vin était tout vendu, ou que la boutique était fermée, le drapeau était retiré. [Voir le Mo’all. d’Antara, v. 54.] Dans ce verset et le suivant, Lebîd vante sa générosité en achetant du vin pour ses confrères quand il était à son plus haut prix.
vv, 60, 61. Potage du matin : chanteuses — voir Amriolkais, v. 74, Tarafa, vv. 46, 48-51, Amru, v. 1, et Notes.
[p. 391]
v. 63. « Un cheval rapide, dont les sangles ressemblent à ma ceinture ornée de pierres précieuses. » M. Lyall traduit cet hémistiche : « une jument rapide, ma ceinture ses rênes alors que je sortais à l’aube » ; et explique que le poète « jeta la bride sur ses épaules pour qu’elle devienne une ceinture pour lui, afin qu’il puisse avoir les mains libres pour ses armes. »
v. 70-72. Dans ces vers, le poète fait allusion à la controverse qui eut lieu entre lui et er-Rabî‘ fils de Ziyâd à la cour d’en-No‘man fils d’el-Munzir, roi d’el-Hîreh. (Voir l’Argument préfixé à la traduction du poème de Lebîd dans ce volume.)
v. 73. La coutume des Arabes dans les jeux de flèches était d’exiger de ceux qui perdaient qu’ils payent le chameau qui était le prix de ceux qui gagnaient : la libéralité de Lebīd consistait à fournir lui-même le prix de ses troupeaux, et ainsi ceux qui perdaient n’avaient pas à payer.
v. 74. Un chameau stérile, dit le commentaire, est le plus gras, tandis que celui qui a des petits est le plus délicat de la chair.
v. 76. « Une chamelle condamnée à mourir au tombeau de son maître. » Il était de coutume chez les Arabes païens lorsqu’un guerrier mourait, d’attacher sa chamelle près de sa tombe, où elle était laissée périr de faim et de soif afin qu’elle l’accompagne dans l’autre monde, et qu’il la monte à la Résurrection : aller à pied en cette occasion était considéré comme très honteux.
v. 88. « Un printemps vivifiant. » Comme la saison du printemps était la plus agréable de l’année, riche en pluies fertilisantes et en pâturages verts, les hommes de nature généreuse et bienveillante étaient également appelés par ce nom. Le propre père de Lebīd, Rabî‘ah, comme nous l’apprend l’Aghânî, était connu sous le nom de Rabî‘at-el-Mo‘tarrîn – « une source pour ceux qui venaient chercher sa générosité. » [Voir v. 77, Mo‘all. de Hareth, où un certain chef est appelé « une saison printanière de bienfaisance. »]
« L’année du veuvage. » Un commentateur dit qu’à l’époque de l’ignorance, il était de coutume pour les veuves, à la mort [392] de leur mari, de subir une période de séparation ('iddeh) s’étendant sur un an. Pendant cette période, elles ne pouvaient pas se remarier, ni sortir de leurs maisons, et étaient donc « inconsolables ».