Préface, p. 307, l. 1-10. — Ka‘b, le poète, et Mahomet, le législateur, descendaient, respectivement par seize et dix-sept degrés (et non dix-sept et quinze, comme indiqué dans la préface), d’Ilyās, le fils de Mudhar, le fils de Nizār, le fils de ‘Adnān ; comme le montrent les généalogies ci-jointes, toutes deux tirées du « Dictionnaire biographique » d’An-Nawawī, édité par Wüstenfeld : Göttingen, 1842-47. Celle de Mahomet est identique à celle que l’on trouve dans la p. 1, texte, de « La vie de Mahomet » d’Ibn Hishām, par le même éditeur ; Londres, 1867. Les translittérations sont dues au traducteur. Sir W. Jones, dans sa « Généalogie des sept poètes arabes », place « Mozeinah » (lire Muzayna) à la place de « Amr », comme numéro 3, dans la descendance de Zuhayr, le père de Ka‘b. Muzayna était peut-être un nom de famille de « Amr », comme Abū Sulmà était celui de Rabī‘a.
[p. 460]
Sir W. Jones ajoute un nom, « 'Awàmer, » entre Qaratz et Riyāh — par lui écrit « Kerth » et « Reiáhh » — mais Nawawī ne l’a pas.
Ilyas.
1. Mudrika. | 1. Tabikha. |
2. Khuzayma. | 2. ’Udd. |
3. Kināna. | 3. 'Amr. |
4. an-Nadzr. | 4. 'Uthman. |
5. Malik. | 5. Latim. |
6. Fihr-Quraysh. | 6. Houdhma. |
7. Galib. | 7. Thawr. |
8. Lu’ayy. | 8. Tha’laba. |
9. Ka’b. | 9. Khalāwa. |
10. Murra. | 10. Māzin. |
11. Kilab | 11. al-Hārith. |
12. Qusayy. | 12. Qaratz. |
13. 'Abdu-Manaf. | 13. Riyah. |
14. Hashim. | 14. Abu Sulma, Rabī’a. |
15. 'Abdu-'l Muttalib. | 15. Zuhayr. |
16. 'Abdu-'llah. | 16. Ka’b. |
17. Mahomet.
l. 11. L’orthographe « Abu-Solma » est erronée, résultat des tendances hébraïsantes des premiers arabisants européens.
v. 1. Le nom Béatrice est un bon équivalent de l’original arabe Su‘ād (c’est-à-dire heureux), et transmet une impression plus précise au lecteur anglais.
v. 10. « Les promesses d’Urqūb » est un proverbe arabe, à peu près équivalent à notre « Fudge ».
v. 20. De la généalogie du chameau du Poète nous devons comprendre qu’il y avait deux frères et une sœur : l’un des [461] frères, lui-même issu de la sœur, en tire aussi la pouliche ; il est ainsi père et frère, l’autre frère est oncle paternel et maternel.
v. 25. Ce verset est très obscur dans l’original et comporte de nombreuses variantes. Il semble suggérer que la chamelle imaginaire du poète n’a jamais pouliné, n’a jamais eu de mamelle pleine, n’a jamais été tétée ou traite. Le meilleur commentaire consulté explique que le « fouettage » sert à chasser les mouches.
v. 29. Les rochers sont censés être si chauds qu’un « criquet pie » ne peut les supporter : il les touche avec ses pieds et se retire, mais il est fatigué aussi, alors il essaie à nouveau de se poser et est à plusieurs reprises repoussé par le rocher brûlant.
v. 31. La mère du poète est représentée se frappant la poitrine avec ses deux mains alternativement, déchirant sa chair et ses vêtements, en apprenant que le Prophète avait condamné son fils aîné, dont les ennemis prenaient plaisir à la tourmenter en lui assurant qu’il était déjà pour ainsi dire mort. Les autres « endeuillées » sont probablement des mères de guerriers tués dans les récentes guerres contre Mahomet.
v. 34. Le poète ici, par une amplification poétique, se dit fils de son grand-père, ou, par une contraction, omet le nom de son père. Tous les Israélites sont « fils d’Abraham ».
v. 35. Il raconte ici comment un vieil ami lui refusa sa protection et comment (v. 36) il résolut de faire appel au Prophète lui-même, en disant (v. 37) qu’« après tout, un homme ne peut mourir qu’une fois ».
v. 38. Ce verset est considéré comme « le verset du poème » – c’est-à-dire qu’il récite la raison fondamentale pour laquelle le poème a été composé : « on espère le pardon de l’Apôtre de Dieu ». À deux reprises, le poète, dans ce verset, utilise habilement l’expression « Apôtre de Dieu », rappelant ainsi au Prophète sa conversion à l’Islam.
v. 41. Mahomet naquit l’année où Abraha, vice-roi d’Arabie heureuse pour le roi d’Ethiopie, s’avança contre La Mecque avec un éléphant à sa suite, pour détruire le temple sacré de la ville païenne, lui et son souverain étant chrétiens. Arrivé devant la ville, l’éléphant refusa [462] d’obéir à son chef et de passer à l’attaque. Abraha fut obligé de se retirer, et son armée périt d’une manière très diversement expliquée. On dit que l’éléphant d’Abraha vit et entendit un ange le menacer s’il avançait ; mais Ka’b ne fut dissuadé par aucune dissuasion, car qui était plus terrible que l’Apôtre irrité, dont on espérait le pardon ?
v. 51. Le Coran qualifie Mahomet de « Lumière de Dieu ».
v. 52. Le « petit groupe de Quraysh » était composé de ceux qui avaient abandonné la Mecque et émigré à Médine pour la foi. Leur « porte-parole », qui leur ordonna de partir, était Mahomet lui-même.
v. 55. Par « chemises du tissu de David » on entend des cottes de mailles, car la tradition affirme que David a été divinement instruit et qu’il était très habile dans la fabrication d’armures à mailles.
Muhammad objecta ensuite à Ka’b que son poème ne contenait pas un seul mot d’éloge pour les « auxiliaires » de Médine, alors qu’ils méritaient à tous égards un éloge, et qu’ils s’étaient sentis blessés d’être exclus de son panégyrique des « émigrés ». Le poète écrivit alors en leur honneur spécial une série de vers et les loua pour la fidélité avec laquelle ils avaient tenu leur promesse d’aider le Prophète jusqu’à la mort, et la constance dont ils avaient fait preuve en sa faveur dans de nombreuses occasions difficiles.