XXVI. Le secret breuvage du vin et l'amour refoulé | Page de titre | XXVIII. As-tu oublié quand ton regard volé |
Mon ami s’est enfui ! Hélas, mon ami s’est enfui,
Et ne m’a laissé que des larmes et de la douleur derrière moi !
Comme de la fumée au-dessus d’une flamme emportée par le vent,
Ainsi elle s’est levée de mon sein et s’est précipitée en avant.
Ivre de désir, j’ai saisi la coupe divine de l’Amour,
Mais celle qui le tenait versa le vin amer
De la séparation, il s’enfuit.
Elle est chasseuse, et moi la proie sans défense ;
Blessée et malade, elle rassemblait autour de moi ses efforts,
Mon cœur est jeté dans une mer de chagrin,
Elle attacha sa charge de chameaux et s’enfuit.
J’aurais volontiers tendu une embuscade à son âme,
Elle vit et disparut, ainsi que le poulain timide,
La Bonne Fortune a lâché les rênes et n’a pas voulu rester.
Mon cœur était trop étroit pour mon malheur,
Et des larmes de sang ont coulé de mes yeux en pleurs,
Un ruisseau cramoisi traversait le désert,
S’élevant du débordement de mon cœur triste.
Elle ne savait pas ce que le plus vil esclave de l’amour pouvait dire :
« C’est doux de servir ! » mais m’a lancé un adieu,
En embrassant mon seuil, je me suis retourné et j’ai crié : « J’y vais ! »
Dans l’aube claire, avant que l’est ne soit rouge,
Avant que la rose n’ait déchiré son voile en deux,
Un rossignol a traversé le jardin de Hafiz,
Il ne resta que pour remplir sa chanson de larmes, et s’enfuit.
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