XXXVIII. Je ne cesse de désirer jusqu'à ce que mon désir | Page de titre | XL. La marge d'un ruisseau, l'ombre du saule |
CYPRÈS et Tulipe et douce Eglantine,
De ceux-ci, le récit se transmet de bouche à bouche ;
Lavé par trois coupes, ô Saki, de ton vin,
Ma chanson tournera autour de cet argument.
Le printemps, épouse de toutes les prairies, se lève,
Vêtue de sa beauté la plus mûre : remplis la coupe !
Cette chanson est celle des servantes du printemps.
Les oiseaux amateurs de sucre de l’Inde lointaine,
Sauf une friandise persane qui a été apportée
Pour le beau Bengale, ils n’ont rien trouvé à leur esprit.
Regarde comment ma chanson, qui en une nuit a été forgée,
Défie les limites fixées par l’espace et le temps !
Sur les plaines et les sommets des montagnes, ma rime intrépide,
Enfant d’une nuit, sa route d’un an trouvera.
Et toi dont le sens est obscurci par la piété,
Toi aussi tu apprendras la magie de ses yeux ;
La caravane de la sorcellerie arrive
Quand de ces portes se lèvent les rideaux veinés de bleu.
Et quand elle se promène dans les prairies fleuries,
Sur la joue honteuse du jasmin la rosée
Elle s’accumule comme la sueur, elle est si belle à voir !
Ah, ne vous écartez pas du chemin de la justice
Même si le monde t’attire, telle une vieille femme ridée,
Cachant sous sa robe la lascivité,
Elle pille ceux qui s’arrêtent et écoutent ses gémissements.
Du Sinaï, Moïse t’apporte des richesses incalculables ;
N’incline pas ta tête devant le veau d’or
Comme Samir, à la poursuite de la méchanceté.
Du jardin du Shah souffle le vent du printemps,
La tulipe dans son calice levé porte
Un vin rosé du ministère du Ciel
Jusqu’à ce que Ghiyasuddin, le Sultan, entende,
Chante, Hafiz, ton désir pour son visage.
Les brises chuchotent autour de ta demeure
Je porterai ta lamentation au roi.
XXXVIII. Je ne cesse de désirer jusqu'à ce que mon désir | Page de titre | XL. La marge d'un ruisseau, l'ombre du saule |