‘ÍSÁ IBN HISHÁM nous a raconté : J’étais à Basra et avec moi se trouvait Abú’l-Fatḥ al-Iskanderí, l’homme d’éloquence qui l’appelle et elle lui répond, l’homme de rhétorique qui l’ordonne et elle lui obéit. Nous étions présents avec lui à un banquet chez un marchand et on plaça devant nous une maḍirah [1] qui faisait honneur aux citadins, [2] oscillait dans un grand plat, annonçait la santé [3] et témoignait du Calife de [p. 89] Mu‘awiya, [4](./que Dieu lui fasse miséricorde !) dans un plat qui éblouissait l’œil [5] et où la beauté s’agitait. [6] Quand il prit place sur la table et sa demeure dans les cœurs, Abú’l-Fatḥ al-Iskanderí se leva [7], le maudissant ainsi que son propriétaire, manifestant de la répugnance pour lui et pour celui qui le mangeait, et l’injuriant ainsi que son cuisinier. Nous pensions qu’il plaisantait, mais voilà que c’était le contraire, et la plaisanterie était l’essence de la sincérité. Il se retira de la table et abandonna la coopération avec ses frères. Nous avons donc ordonné qu’il soit enlevé et il fut emporté, et avec lui les cœurs ; les yeux se promenèrent derrière lui, les bouches s’en salivent, les lèvres se léchèrent pour lui, les foies s’enflammèrent [8] après lui et les cœurs le suivirent. Mais nous nous associâmes à lui en nous séparant d’eux et nous lui demandâmes ce qu’il en était. Il répondit : « Mon histoire à ce sujet est plus longue que mon malheur et, si je devais vous la raconter, je ne serais pas à l’abri de la haine et d’une perte de temps. » Nous avons dit : « Produisez-la. » Il dit : « Alors que j’étais à Bagdad, [90] un marchand m’a invité à manger de la maḍirah et il s’est attaché à moi comme un créancier pressant, et le chien aux compagnons d’ar-Raqím, [9] jusqu’à ce que j’accepte son invitation, alors nous sommes partis. Or, tout le long du chemin, il louait sa femme, et il était prêt à lui sacrifier le sang de son cœur, vantant son habileté dans son art et son excellent goût en cuisine, disant : « Seigneur, si tu la voyais avec le tablier noué autour de la taille, allant de chambre en chambre, du four aux marmites, et des marmites au four, soufflant le feu avec sa bouche, pilant les épices avec ses mains ; et si tu voyais la fumée décolorer ce beau visage et affecter cette joue lisse, tu verrais un spectacle dont les yeux seraient ébahis. Je l’aime parce qu’elle m’aime, et c’est une marque de bonheur pour un homme qu’il lui soit donné une aide légitime et qu’il soit aidé par son épouse, surtout quand elle est de son argile. Elle est la fille de mon oncle paternel, son argile est mon argile, sa ville est ma ville, ses oncles paternels sont mes oncles paternels et son origine est la mienne. Mais elle est plus généreuse que moi dans son caractère et plus belle dans sa forme. Il m’ennuya [10] avec les vertus de sa femme jusqu’à ce que nous atteignions son quartier, sur quoi il dit : « Seigneur, vois-tu ce quartier ? C’est le meilleur quartier de Bagdad. Les hommes de valeur rivalisent entre eux pour s’y installer, et les grands rivalisent jalousement entre eux pour y trouver un logement ; mais il n’y a que les marchands qui y vivent. En vérité, un homme est connu de son voisin. [11] Ma maison est au milieu de sa ceinture [12] de bâtiments et est le point au centre de son cercle. Combien penses-tu, Seigneur, qu’on ait dépensé pour chaque maison qui s’y trouve ? Dis-moi approximativement, si tu ne sais pas avec certitude. » Je répondis : « Beaucoup. » Il dit : « Mon Dieu, quelle terrible erreur ! » Tu ne dis que « beaucoup » ! Et il poussa un profond soupir et s’écria : « Loué soit Celui qui sait toutes choses ! » Et nous arrivâmes à la porte de sa maison et il dit : « C’est ma maison, combien estimes-tu que j’ai dépensé pour cette fenêtre ? Par le ciel ! J’ai dépensé pour elle au-delà de mes moyens [91] et au-delà des limites de la pauvreté. Comment trouves-tu sa finition et sa forme ? Je t’en conjure par Dieu, as-tu jamais vu quelque chose de pareil ? Observe sa belle finition. Médite sur ses courbes qui semblent avoir été dessinées au compas. [13] Regarde l’habileté du charpentier dans la fabrication de cette porte. De combien de planches [14] l’a-t-il faite ? Dis, comment le sais-je ? Il est fait de bois de teck, d’une seule pièce qui n’a pas été vermoulue ni pourrie. Quand on le déplace, il grince et, quand on le frappe du doigt, il sonne. Qui l’a fabriqué, Seigneur ? C’est Abi Isḥáq ibn Muḥammad le Baṣaríen, et c’est, par le ciel ! un homme de bonne réputation, très versé dans l’art de fabriquer des portes, habile dans ce travail. Quel homme splendide ! De ma vie je n’emploierai personne d’autre que lui pour un travail comme celui-ci. Maintenant, ce heurtoir, le remarques-tu ? Je l’ai acheté au bazar de fantaisie à ‘Imrán, le marchand de curiosités, pour trois dinars mu’izzi. Combien de laiton contient-il, Seigneur ? Il y en a six livres. Il tourne sur une goupille dans la porte. Je t’en conjure par Dieu, tourne-la, puis fais-la sonner et observe-la. Par la valeur de ma vie pour toi, n’achète pas de heurtoirs si ce n’est chez lui, car il ne vend que les meilleurs. » [15] Alors il frappa à la porte, nous entrâmes dans le vestibule [16] et il dit : « Que Dieu te prospère, ô maison ! et ne te détruise pas, ô mur ! Que tes murs sont solides, que ta superstructure est solide et que tes fondations sont solides ! Par le ciel ! observe son escalier, l’entrée et la sortie, et demande-moi : « Comment l’as-tu obtenu ? [p. 92] Combien de stratagèmes as-tu imaginés avant de te l’approprier ? » J’avais un voisin du nom d’Abú Suleyman, qui vivait dans ce quartier. Il avait du bétail [17] plus que ce que l’enclos pouvait contenir, et du bétail mort plus que ce qu’on pouvait peser. Il mourut, que Dieu lui fasse miséricorde, et laissa un fils qui le dissipa en vin et en musique, et le dispersa entre le trictrac et les dés. Je craignais qu’un besoin excessif ne l’obligeât à se défaire de la maison, qu’il ne la vendît dans un état de chagrin, ou qu’il ne la livrât à la ruine, auquel cas je verrais perdue l’occasion de l’acheter, et je m’épuiserais en vains regrets jusqu’à ma mort. Je pris donc des étoffes qui n’étaient pas demandées, les lui apportai et les lui offris, et je fis un marché avec lui pour les acheter à crédit ; et le malheureux considère le crédit comme un don, et celui qui ne fait pas de promesses le considère comme un présent. Et je lui demandai une caution pour les marchandises, il me l’accorda et la signa en ma faveur. Alors je feignis d’être indifférent à exiger le paiement jusqu’à ce que les extrémités du vêtement de son état se soient effilochées, et alors je vins le trouver et lui demandai de payer la dette. Il me demanda du temps et je lui accordai un sursis. [18] Il me demanda ensuite d’autres choses, je les lui apportai et lui demandai d’hypothéquer sa maison en ma faveur, comme garantie entre mes mains, ce qu’il fit. Puis je l’impliquai peu à peu dans des affaires jusqu’à ce qu’il en vienne à vendre la maison, que je fis l’acquisition grâce à la fortune croissante, à l’aide du destin et à la force de mon bras. « Il y a bien des travailleurs pour un oisif », [19] et, grâce à Dieu, je suis extrêmement chanceux et dans de telles affaires digne [94] d’éloges, [93] et cela te suffira, Seigneur. Pendant de nombreuses nuits, j’avais dormi dans ma maison avec ceux qui y étaient, quand, voilà qu’on frappa à la porte, je dis : « Qui est ce visiteur nocturne errant ? » Et voilà que c’était une femme avec un collier de perles à la surface aussi claire que l’eau et d’une finesse semblable au mirage, qu’elle proposait à la vente ! Je l’ai donc arrachée à la femme par un pillage et je l’ai achetée à bas prix. Bientôt, avec l’aide de Dieu, le Très-Haut, et de ta bonne fortune, tu en tireras un profit manifeste et abondant. Je ne t’ai raconté cette histoire que pour que tu saches que ma fortune commerciale est propice. « La chance fait jaillir l’eau des pierres. » [20] Grand Dieu ! Personne ne peut te renseigner plus fidèlement que toi-même et rien n’est plus proche de toi que ton hier. J’ai acheté cette natte aux enchères. Elle a été prise dans la maison de la famille Furát [21] au moment de la séquestration et du pillage. Depuis longtemps, je cherchais une natte semblable, mais je n’en avais pas trouvée. Mais le temps est fécond et on ne sait pas ce qu’elle produira. [22] Il se trouve alors que j’étais à la porte de Táq et qu’on la mettait en vente dans les rues. Je pesai donc pour elle telle somme de dinars. Je t’en conjure par Dieu, observe sa finesse, sa douceur, sa finition et sa couleur, car elle est d’une grande valeur. On n’en trouve que rarement de pareille. Si tu as entendu parler d’Abú ‘Imrán, le tisserand de nattes, c’est son œuvre. Et il a un fils qui lui succédera et qui est maintenant dans sa boutique. On ne peut se procurer de belles nattes que chez lui. Par ma vie ! n’achète pas de nattes sauf [95] dans sa boutique. Or, l’homme juste est le conseiller de ses frères, surtout de celui dont la personne est rendue inviolable en mangeant à sa table. Revenons à l’histoire de la Madirah car midi s’est approché. « Garçon ! le bassin et l’eau ! » dis-je. « Grand Dieu ! peut-être la délivrance est-elle proche, et la fuite est-elle devenue facile. » L’esclave s’avança. Il demanda : « Vois-tu cet esclave ? Il est d’origine grecque, élevé en Irak. Avance, mon garçon, découvre ta tête, découvre ton mollet, retrousse tes manches, expose tes dents, avance, recule ! » L’esclave fit ainsi. Le marchand dit : « Qui l’a acheté ? » « Par le ciel ! Abú’l-‘Abbás l’a acheté au marchand d’esclaves. Pose la bassine [23] et apporte l’aiguière. » [24] L’esclave la posa et le marchand la ramassa, la retourna, l’examina, la sonda et dit : « Regarde ce laiton, [25] on dirait un tison brûlant ou une pièce d’or. Son laiton est syrien et il est de fabrication irakienne. Ce n’est pas un objet de curiosité usé. Il a connu et fait le tour des palais des rois ; considère sa beauté et demande-moi : « Quand l’as-tu acheté [96] ? » « Je l’ai acheté, par le ciel ! pendant l’année de famine et je l’ai conservée pour cette heure. Mon garçon, l’aiguière ! » Et il l’apporta. Et le marchand la prit, la retourna et dit : « Le bec est d’une seule pièce avec elle. Cette aiguière ne convient qu’à ce bassin, et ce bassin ne convient qu’à cette compagnie [26] et cette compagnie ne convient qu’à cette maison et cette maison n’est décorée que par cet invité. Garçon ! verse l’eau, car l’heure du repas est proche. Je t’en conjure par Dieu, vois-tu cette eau ? Comme elle est pure ! Bleue comme l’œil du chat, claire comme une baguette de cristal, tirée de l’Euphrate, et on s’en sert après avoir passé la nuit debout lorsqu’elle est devenue comme la flamme d’une torche et translucide comme une larme. Et l’importance n’est pas dans le porteur d’eau, mais dans le récipient. Rien ne te prouve mieux la pureté du récipient que la pureté du liquide. Maintenant, demande-moi quelle est l’histoire de cette serviette. C’est un tissu de Jurján et une production d’Arraján. Elle m’est tombée en partage et je l’ai achetée. Ma femme en prit une partie pour les caleçons [27] et j’en fis une serviette. [28] Ses caleçons prirent vingt coudées [29] et je lui arrachai de force cette partie de la main, la donnai à la brodeuse [30] pour qu’elle la fasse et la brode comme tu la vois. Puis je la rapportai du marché et la rangeai dans une boîte et la conservai pour les invités raffinés. Les Arabes ordinaires ne l’ont pas souillée de leurs mains, ni les femmes du coin [97] de leurs yeux, car chaque chose précieuse a son jour [31] et chaque instrument son peuple. Mon Dieu ! la table ! car le retard est grand, et les bols ! car la discussion a été longue, et la nourriture ! car les paroles ont été multipliées. » L’esclave apporta la table. Le marchand la retourna alors, la sonda avec ses doigts, la mordit [32] avec ses dents et dit : « Que Dieu fasse prospérer Bagdad, comme ses marchandises sont excellentes et ses artisans habiles ! Par le ciel ! observe cette table, regarde la largeur de sa surface, la légèreté de son poids, la solidité de son bois et la beauté de sa fabrication. » Je dis : « C’est la fabrication, mais quand est-ce que le repas est servi ? » Il répondit : « Immédiatement. Mon garçon ! Vite, la nourriture ! Mais la table, ses pieds en font partie. » Abú’l-Fatḥ dit : « Mon esprit bouillonna [33], et je dis : « Reste la boulangerie et ses ustensiles, le pain et ses propriétés, le blé et où le grain a été acheté pour la première fois, et comment le transport a été loué pour lui, dans quel moulin il a été moulu et le récipient dans lequel il a été pétri, quel four a été chauffé et quel boulanger a été engagé ; Il reste le bois, d’où il a été ramassé, quand il a été apporté, comment il a été empilé jusqu’à ce qu’il soit sec et comment il a été stocké jusqu’à ce qu’il soit sec. Il reste ensuite le boulanger et sa description, l’apprenti [34] et sa qualification, la farine et ses éloges, le levain et son récit, le sel et sa saveur ; il reste ensuite les plats [35] et qui les avait, comment il les a obtenus, qui les a utilisés et qui les a préparés. Puis le vinaigre, comment ses raisins ont été cueillis ou ses dattes mûres achetées, comment son pressoir a été enduit, comment son essence a été extraite, comment son pot a été enduit de poix et combien vaut sa cuve. Il reste ensuite les légumes et les instruments par lesquels ils ont été cueillis, dans quel potager ils ont été disposés et l’habileté déployée pour les produire exempts d’impuretés. Il reste la Madirah [36] et comment sa viande a été achetée et sa graisse supplémentaire obtenue, comment sa marmite a été préparée, comment son feu a été allumé, comment ses épices ont été pilées jusqu’à ce qu’enfin elle soit bien cuite et que sa sauce soit consistante. Mais c’est une affaire énorme et une affaire sans fin ? » Je me levai donc. Il demanda : « Où as-tu l’intention d’aller ? » Je répondis : « J’ai l’intention d’aller pour répondre à un besoin. » Il demanda : « Seigneur, as-tu besoin d’une latrine qui rende méprisables les quartiers d’été du prince et la résidence d’automne du vizir ? Son sommet a été enduit [37] de gypse et son fond de mortier, son toit a été rendu plat et son sol pavé de marbre. La fourmi glisse de son mur et ne peut s’accrocher, et la mouche essaie de marcher sur son sol mais glisse. « Il y a une porte dont les vénitiens sont en alternance de teck et d’ivoire, et qui sont reliés entre eux par un excellent joint, de sorte que l’invité désire manger dedans. » Je dis : « Mange toi de ce sac, les latrines n’étaient pas dans le calcul. » Et je sortis vers la porte, j’accélérai le pas et me mis à courir, tandis qu’il me suivait en criant : « Abú’l-Fatḥ ! la Madirah ! » Et les garçons pensèrent que Madirah était un titre à moi, et reprirent son cri. Alors, par excès de vexation, je jetai une pierre à l’un d’eux, mais un homme la reçut sur son turban et elle s’enfonça dans son crâne. C’est pourquoi je fus attaqué par des sandales, [38] anciennes et nouvelles, et par des menottes bonnes et mauvaises ; puis je fus mis en prison et restai dans cette malheureuse situation pendant deux ans. Alors je fis vœu de ne pas manger de Madirah tant que je vivrais. Maintenant, vous, hommes de Hamadhán [39], suis-je injuste en cela ? » Dit 'Ísá ibn Hishám « Nous avons donc accepté son excuse, nous avons fait le même vœu et avons dit : « Il y a longtemps que Madirah a péché contre le noble et préféré le vil [40] au bien. » »
88:2 Maḍirah: De … il (le lait) est devenu aigre ou acide en mordant la langue, ou, comme le font les Arabes, de la viande cuite avec du lait pur qui mord la langue, jusqu’à ce que la viande soit bien cuite, et que le lait soit devenu épais, et parfois ils mélangent du lait frais avec du lait qui a été recueilli dans une outre, et dans ce cas c’est le meilleur qui puisse être. (Lane, Lexicon art. … p. 2720). On dit que c’était le plat préféré d’Abú Hurayrah, le traditionaliste et contemporain du Prophète. Pour un éloge de Maḍirah, voir Mas’údí, viii. 403. Pour une liste des principaux plats des Arabes, voir le Maqámát de Náṣíf al-Yázajì, p. 98. (…) ↩︎
88:3 Fait honneur aux gens de la ville: Dont le goût était plus raffiné que celui des Bedawín. ↩︎
88:4 Santé annoncée : Être facilement digéré. ↩︎
89:1 Mu’awiya ibn Abi Sufyán, premier calife de la maison d’Umayya. (41-60 A.H.) (661-680 A.D.). Une allusion à la gloutonnerie réputée de Mu’awiya (Histoire d’al-Fakhri, édition d’Ahlwardt, p. 131) et à la volupté qui aurait caractérisé sa cour. Voir aussi Proverbes arabes, i, 135. ↩︎
89:2 … qui éblouit les yeux : Littéralement, l’œil lui glissa, ↩︎
89:3 … Où la beauté s’agitait elle-même : Une autre lecture est … La main s’y dirigea vivement. ↩︎
89:4 Abú’l-Fatḥ surgit : Cf. De Sacy, Ḥarírí, xviii, 199, qui est une imitation très proche et, en partie, presque une copie littérale de ce maqáma. ↩︎
89:5 Les foies étaient enflammés: les écrivains arabes supposent que le foie est le siège de l’affection et le cœur celui de la raison. Cf. l’article de Merx sur le foie dans le volume consacré à de Vogue. ↩︎
89:6 Le chien des compagnons d’al-Raqim: Voir Coran, xviii, 8-18. Les commentateurs ne s’accordent pas sur ce que signifie ce mot. Certains veulent que ce soit le nom de la montagne ou de la vallée où se trouvait la caverne; certains disent que c’était le nom de leur chien et d’autres, qui semblent se rapprocher le plus de la vraie signification, disent que c’était une plaque de cuivre ou une tablette de pierre placée près de l’entrée de la caverne dans laquelle se trouvaient les jeunes gens, les compagnons de la caverne. Commentaire de Baiḍáwí (édité par Fleischer), p. 555. Sale, Traduction du Coran, xviii, 217. Hamadhání ne pensait certainement pas qu’al-Raqím était le nom de leur chien. ↩︎
90:4 … Il m’ennuyait : Littéralement, il me fendait les veines. Cf. … un mal de tête épouvantable. ↩︎
90:5 Un homme est connu de son voisin : Cf. Proverbes arabes, i, 303. ↩︎
90:6 Sa ceinture : Littéralement, son collier. ↩︎
91:1 … Une boussole : arabisée du persan … ou … ↩︎
91:2 … De combien de planches ?: Littéralement, de combien ? ↩︎
91:8 … le meilleur : pluriel de … une chose précieuse. ↩︎
91:9 … vestibule : arabisé du persan … et … une entrée ou un passage d’une maison, entre la porte ou le portail extérieur. ↩︎
92:1 … Bétail: Richesse, or ou argent, principalement chameaux ou bovins, ou moutons ou chèvres, car la plupart des richesses des Arabes du désert consistaient en ceux-ci. Il est ici utilisé dans le sens primitif comme il ressort du contexte … le muet, par opposition à … ayant la faculté de produire des sons. ↩︎
92:6 Je lui ai accordé un sursis: Une allusion au Coran, vii, 13 et 14. ↩︎
92:7 Il y a bien des travailleurs pour un oisif : Freytag, Proverbes arabes, i, 544, utilisé pour une personne dont la richesse passe à quelqu’un qui n’a rien fait pour elle. « Augmentation imméritée ». Voir l’édition de Constantinople, p. 5. ↩︎
93:1 La chance fait sortir l’eau des pierres: Expression apparemment proverbiale, qui se retrouve sous une forme légèrement modifiée à la page 205 du Texte. ↩︎
93:2 … La famille Furát: Une famille très distinguée au service du Califat au cours du quatrième siècle, remarquable pour ses capacités officielles et administratives pendant plusieurs générations. Il y avait quatre frères qui sont devenus éminents pendant le règne de Muqtadir b’illáh (295-320 A.H.) à savoir, Ahmad Abú’l-‘Abbás, ‘Abdulláh Ja‘far, Abú ‘Ísá Ibráhím, Abú’l-Ḥasan ‘Alí. Leur père était Muḥammad Ibn Músá, un agent du calife Muntaṣir (247 A.H.).
Abú’l-Hasan ‘Alí, le plus célèbre des quatre, fut trois fois vizir d’al-Muqtadir. C’était un homme aux dons naturels considérables, un excellent administrateur et un homme très prodigue. En 299 de l’hégire, le calife le démit de ses fonctions et saisit toutes ses richesses. C’est à cet incident que Hamadhání fait allusion. Depuis sa destitution jusqu’à sa réintégration en 304, les revenus de ses biens versés au trésor public ne s’élevèrent pas à moins de sept millions de dinars. Lors de sa réintégration en 304, le calife lui témoigna les plus grandes faveurs, lui envoyant sept manteaux d’honneur et 300 000 dirhems. Deux ans plus tard, il fut de nouveau arrêté et jeté en prison. En 311, il fut rétabli dans ses fonctions pour la troisième fois et marqua sa reprise de fonctions par des actes qui ont laissé une trace dans sa mémoire. Il exigea de nombreuses sommes d’argent et permit à son fils, Abú’l-Muḥásin, de mettre à mort Ḥamid ibn al-'Abbás, le vizir défunt. L’année suivante, il tomba pour la troisième fois, lorsqu’on découvrit qu’il possédait plus d’un million de dinars et que ses biens fonciers produisaient un revenu annuel d’un million de dinars. Quelques jours plus tard, lui et son fils Muḥássin furent mis à mort par Nazuk, le chef de la police. (Voir Ahmedroz, Wazírs of Hilál. Traduction de Chenery de Ḥarírí, p. 469 et al-Fakhrí (édition, Ahlwardt), p. 311.) ↩︎
93:3 On ne sait pas ce qu’il (le Temps) produira : Cf. Anglais, nous ne savons pas ce qu’un jour peut produire. ↩︎
94:1 … Le bassin : arabisé du persan … ou … Zend tasta, un bassin, un support d’aiguière. ↩︎
94:2 … L’aiguière : arabisé du persan … un pot à eau avec un bec verseur Le mot apparaît au pluriel … dans le Coran, lvi, 18. ↩︎
94:3 … Cuivre : lire … ↩︎
94:4 … Compagnie : arabisé du persan, l’extrémité supérieure d’une chambre, d’où un lieu ou un siège d’honneur, puis la compagnie elle-même. Il signifie aussi un jeu. Cf. la remarque d’Imr al Qais, « Je ne voulais pas gâcher ton jeu. » (Aghání, viii, 65.) Pour d’autres utilisations de ce mot, voir Ḥarírí, i, 276. ↩︎
95:1 … pl. de … Tendeurs ou pantalons : arabisé du persan … probablement du radical … une cuisse et du suffixe … une culotte intérieure ou un caleçon descendant jusqu’aux pieds. Cf. grec σαραβαρα. Suidas le considère comme un vêtement persan. Cf. hébreu ברבליהון Daniel, iii, 27. Une tradition du Prophète enjoint le port du … par les deux sexes. (Ḥarírí, i, 78.), Ḥarírí, i, 78, utilise le mot … avec … dans l’expression … « Avec une chemise et un pantalon ». Bien que, vraisemblablement, … puisse être une corruption de …, les mots semblent avoir connoté différents articles vestimentaires. Voir Texte, p. 240 ; … « et ils l’enduisirent de poix ». ↩︎
95:2 … une serviette, un foulard ou une serviette : arabisation du latin mantele (manteau). Espagnol mantilla. Cf. Le mindil ou foulard de sainte Véronique remis en 331 A.H. par le calife Muttaqí (.A.H. 322-29) à l’empereur byzantin, Romain Ier, à la demande de ce dernier, en échange d’un grand nombre de prisonniers de guerre musulmans. Annales d’Abú’l-Fida, p. 424. ↩︎
95:3 … Cubits: L’espace depuis l’extrémité du coude jusqu’à l’extrémité du petit doigt. Il est divisé en six … (poings). la mesure appelée coudée, environ dix-huit pouces. ↩︎
95:4 … Broderie : arabisé du persan … de … broder, embellir. ↩︎
95:5 Chaque chose précieuse a son jour : Apparemment une expression proverbiale. ↩︎
96:1 … Bit it: Testé sa solidité. ↩︎
96:2 … Mon esprit bouillonnait : Autre traduction possible, mon âme (estomac) se soulevait. ↩︎
96:3 … Un apprenti : Emprunté à l’hébreu ou à l’araméen תַלִמְּיד ; araméen talmadá un élève ou un assistant. (Ḥarírí, i, 20.) ↩︎
96:4 … Les plats : On dit qu’ils sont arabisés à partir du persan … et … une soucoupe, un petit récipient en forme de bol dans lequel on mange (Lane, p. 1392). Cf. arménien, skavarák. ↩︎
96:5 Il reste la Madirah : Hamadhání donne ici la recette de ce plat, et, suivant le ton de l’ennuyeux, il tourne habilement en ridicule le bavardage incohérent de son bourreau. ↩︎
97:1 … Plâtre : arabisé du persan … plâtre, ou chaux vive. ↩︎
97:2 … J’ai été attaqué avec des sandales: Cf. La maqáma de Moṣul, Texte, p. 98. ↩︎
97:3 … Vous, hommes de Hamadhán : La scène de l’incident est Baṣra et celle du récit Hamadhán. A la page 340 des Lettres, il y a une allusion à quelqu’un qui a juré qu’il ne mangerait pas de Madirah et a ensuite mangé une queue de chien avec du lait de singe ! ↩︎
97:4 … La base : Autre lecture … le vil.
Ce maqáma est entièrement en prose et se distingue par le grand nombre de mots étrangers qu’il contient. Il n’en contient pas moins de treize. ↩︎