LE MAQÁMÁT DE BADÍ‘ AL-ZAMÁN AL-HAMADHÁNÍ
TRADUIT DE L'ARABE
AVEC UNE INTRODUCTION
ET
REMARQUES
HISTORIQUE ET GRAMMATICAL
PAR
W. J. PRENDERGAST, BḶITT. (OXON.)
DIPLÔME D'HONNEUR EN ARABE ET EN PERSAN ; MṚ.AṢ. ; FELLOW DE L'UNIVERSITÉ DE MADRAS ; DIRECTEUR DES LANGUES ORIENTALES, NIZAM COLLEGE, HYDERABAD, DECCAN
LONDRES : LUZAC & Co.
MADRAS : DÉPÔT S.P.C.K.
[1915]
Numérisé sur sacred-texts.com, juin 2006. Vérifié et mis en forme par John Bruno Hare. Ce texte est dans le domaine public aux États-Unis car il a été publié avant le 1er janvier 1923. Ces fichiers peuvent être utilisés à des fins non commerciales à condition que cette mention d'attribution soit laissée intacte dans toutes les copies.
Un Maqama (au pluriel, Maqamat) est une forme littéraire en prose arabe rimée, avec de courts passages poétiques. Maqama vient d’une racine qui signifie « il se tenait debout », et dans ce cas, cela signifie se tenir debout dans une discussion littéraire afin de prononcer un discours.
Les deux représentants classiques de la Maqamat sont Hamadhani (967-1007), le compositeur de cette œuvre, et Hariri (1054-1122), plus tardif et plus connu. Hamadhani est né à Hamadhan, l’ancienne Ecbatane, dans ce qui est aujourd’hui l’Iran (au sud-ouest de Téhéran) et a passé sa vie comme érudit itinérant. Les Maqamat de Hamadhani et de Hariri ont une structure similaire. Elles consistent toutes deux en une série d’épisodes sans rapport entre eux impliquant un narrateur errant et un protagoniste filou. Dans la Maqamat de Hamadhani, le narrateur est un alter ego de Hamadhani, un érudit errant nommé Isa ibn Hisham. Dans chaque récit, il rencontre un mystérieux voyou nommé Abul-Fath al-Iskanderi.
Iskanderi erre sur la terre, survivant grâce à son intelligence et à sa langue bien pendue, montant des arnaques, toujours en avance sur une foule en colère. Chaque histoire est une petite description d’une situation parfois absurde dans laquelle se trouvent les personnages. Néanmoins, les histoires sont souvent utilisées comme cadre pour des discours sur des sujets sérieux tels que la prédestination, la vanité de la vie humaine et l’inévitabilité de la mort et du jugement. L’œuvre rappelle Sur la route de Jack Kerouac, avec ses récits de clochards du Dharma errant dans un pays riche et moralement ambigu, et l’interaction entre les personnages de Sal Paradise/Dean Moriarty.
Le Maqamat présente une vue vivante au niveau de la rue des pays islamiques médiévaux à l’apogée de leur puissance et de leur culture. Nous rencontrons des marchands, des clercs, des paysans, des sultans, des érudits et, littéralement, tout un catalogue d’escrocs. Nous visitons des villes légendaires d’Irak, d’Iran, d’Arabie, du Yémen et d’autres lieux du Moyen-Orient. Certaines d’entre elles vous seront familières grâce aux gros titres : Mossoul, Bassora, Samara et Bagdad (que Hamadhani appelle « la ville de la paix »).
Notes de production : Cette traduction est très rare et, à ma connaissance, n’a jamais été réimprimée. Comme le texte est riche en allusions qui seraient difficiles à saisir sans les notes de bas de page, j’ai inclus tous les artifices. En raison des limites de la technologie actuelle de numérisation, j’ai dû omettre le texte en alphabet arabe, à quelques exceptions près. Les passages et mots omis en alphabet arabe sont indiqués par le caractère de points de suspension en vert (…). Ce texte utilise beaucoup Unicode, donc si vous avez des difficultés à le visualiser, veuillez vous référer à la page Unicode.