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‘ÍSÁ IBN HISHÁM nous a raconté et dit : Said Muḥammad ibn Isḥáq, populairement connu sous le nom d’Abú’l-‘Anbas de Ṣaimara : [1] « Parmi les choses qui me sont parvenues de mes frères que j’ai choisis, sélectionnés et mis en réserve pour les calamités, il y avait en elles un sujet qui contient un avertissement, un avertissement et une éducation pour ceux qui les accepteront, c’est-à-dire que je venais de Ṣaimara à la Cité de la Paix et j’avais des sacs de dinars, des meubles, des équipements, etc., à cause desquels je n’avais besoin de personne. Donc je me suis associé à des gens de grandes familles, des secrétaires d’État, des marchands, des hommes de renom, parmi les hommes riches, fortunés et opulents, et des propriétaires de domaines ; une compagnie que j’ai choisie pour les relations sociales et que j’ai chérie pour l’adversité. »
Et nous ne cessions pas de boire le matin et le soir, de nous nourrir de chevreaux, d’omelettes persanes, de viande hachée à la mode d’Ibrahim, de viandes frites piquantes, de brochettes à la mode de Rashid et d’agneau. Notre boisson était l’hydromel et nos chants étaient interprétés par de belles et habiles dames de renommée mondiale. Notre dessert était des amandes pelées, du sucre et du sucre candi. Notre fleur odorante était la rose et notre parfum était le nad. Et à cause de ma libéralité, de ma générosité et du gaspillage de mes provisions, j’étais, à leurs yeux, plus sage que 'Abd-Alláh ibn [p. 157] 'Abbás, [2] plus spirituel qu’Abú Núwás, plus généreux que Haṭim, [3] plus courageux que 'Amr, [4] plus éloquent que Saḥbán Wá’il, [5] plus astucieux que Qáṣír, [6] un plus grand poète que Jarír, plus doux que l’eau de l’Euphrate, et plus délicieux que la santé. [7] Mais, lorsque la cargaison devint légère, les voiles s’effondrèrent et le sac fut vide, la compagnie se hâta vers la porte, quand ils s’aperçurent du fait.
Le dégoût [8] entra dans leurs cœurs et ils m’appelèrent Burṣeh, [9]
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et ils se levèrent avec empressement pour fuir, comme des étincelles qui jaillissent. Le dépit s’empara d’eux et ils s’enfuirent goutte à goutte, [10] et ils se dispersèrent à droite et à gauche et je restai par terre. [11] Ils me léguèrent des regrets et, à cause d’eux, des larmes m’accablèrent. Je ne valais pas un fumier, seul, solitaire, comme le hibou marqué par le malheur, assis et debout comme si l’état où j’étais n’avait jamais existé.
Et je me repentis, car le repentir ne me servit à rien. Aussi ma beauté se changea-t-elle en sauvagerie. Une surdité plus grande que celle de Rahta le crieur m’envahit. Comme si j’étais un moine du peuple d’al-Hira. [12] Les biens avaient disparu et la dérision était restée, et il ne me restait dans la main que la queue d’une chèvre. [13] Je me retrouvai seul dans ma maison, le foie écrasé par la chute de ma fortune. Mes larmes avaient sillonné mes joues. J’habitais une demeure dont les ruines avaient été effacées et dont les torrents avaient effacé les traces, et où les bêtes sauvages erraient et erraient matin et soir. Ma position avait disparu, mes biens étaient épuisés et mon confort [14] diminué. Mes compagnons de bienfaisance et mes anciens amis m’avaient abandonné. Aucune tête ne s’était levée pour moi et je n’étais pas compté parmi les gens. Plus méprisable que Baz’í le faiseur de lentilles et Warzín [159] le cordier. J’errais çà et là sur la rive du fleuve comme si j’étais un gardien de canards. [15] Je marchais pieds nus, parcourant les déserts. [16] Mon œil était enflammé et ma vie était en gage, comme si j’étais un fou échappé d’une cellule, ou un âne faisant le tour de l’enclos.
J’étais plus triste qu’al-Khansa [17] à cause de Ṣakhr, et Hind [18] à cause de ‘Amr. J’avais perdu la raison, ma santé ne valait plus rien, ma bourse était vide et mon esclave s’était enfui. Mes mauvais rêves se multipliaient et, dans les suggestions mauvaises, je dépassais les limites. Je devenais comme les djinns qui habitent les maisons et l’esprit maléfique de la demeure. J’apparaissais la nuit et me cachais le jour. J’étais plus malchanceux que le fossoyeur, plus pesant que le loyer de la maison, plus stupide que Ṭíṭí le blanchisseur et plus fou que Dáúd le pressoir à huile. La disette était devenue mon alliée et l’abjection m’avait encerclé. Et j’étais hors de la communauté et haï pour l’amour de Dieu. J’avais été Abú’l-‘Anbas [19] et je suis devenu Abú ‘‘Aflas [20] et Abú Faq‘as. J’avais perdu la route, et l’argument était contre moi.
Je ne trouvai personne pour m’aider et je vis la misère devant moi. Alors, quand je vis que la situation était devenue difficile et que le Temps avait la rage, je demandai de l’argent et voici qu’il était chez les deux vautours [21] et à la [160] séparation des deux mers, [22] et plus loin que les deux pointeurs. Alors je me mis à errer, comme si j’étais le Messie, [23] et je voyageai à travers le Khurasan, ses parties désertes et peuplées, vers Kirman, Sijistan, Jílan, Tabaristan, 'Oman, vers le Sind et l’Inde, vers la Nubie et l’Égypte, le Yémen, le Hijaz, la Mecque et al-Ta‘if. J’errai à travers les déserts et les terres désolées, cherchant la chaleur près du feu et m’abritant auprès de l’âne, jusqu’à ce que mes deux joues soient noircies. Et ainsi j’ai recueilli des anecdotes et des fables, [24] des bons mots et des traditions, des poèmes d’humoristes, des divertissements de frivoles, des fabrications d’amoureux malades, des scies de pseudo-philosophes, des ruses de prestidigitateurs, [25] des artifices d’astucieux, des paroles rares de compagnons de convivialité, la fraude des astrologues, la finesse des charlatans, la tromperie des efféminés, la ruse des tricheurs, [26] la diablerie des démons, tels que les décisions légales d’al-Sh’abí, [27] la mémoire d’al-Ḍabbí [28] et la science d’al-Kalbí [29] auraient été insuffisantes.
Et j’ai sollicité des présents et demandé des présents, j’ai eu recours à l’influence et j’ai demandé, j’ai fait l’éloge et la satire, jusqu’à ce que j’aie acquis beaucoup de biens, pris possession d’épées indiennes et de lames yéménites, de belles cottes de mailles de Sábur [30] et de boucliers de cuir [161] du Tibet, de lances d’al-Khaṭṭ [31] et de javelots de Barbarie, d’excellents chevaux rapides à poil court, de mules arméniennes et d’ânes Mirris [32], de brocarts de soie de Rúm et d’étoffes de laine [33] de Sús. [34] Diverses sortes de curiosités, de présents, d’offrandes et de présents, avec prospérité et opulence.
Or, quand je suis arrivé à Bagdad et que les gens ont eu de mes nouvelles et de la façon dont j’avais prospéré dans mes voyages, ils se sont réjouis de mon arrivée et ils sont tous venus me voir en se plaignant de la solitude qu’ils avaient éprouvée à cause de mon absence et de ce qui leur était arrivé à cause de mon absence et ils se sont plaints de l’intensité de leur désir et de la douleur de ce désir. Et chacun d’eux a commencé à s’excuser de ce qu’il avait fait et à manifester du regret pour ce qu’il avait commis. Alors je leur ai fait croire que je leur avais pardonné et que je ne leur avais pas montré de signe de vengeance à cause de leur conduite. Ils étaient donc satisfaits, leurs membres ont cessé de trembler et ils sont partis dans cette croyance.
Le lendemain, ils revinrent vers moi et je les retins avec moi. J’envoyai alors mon agent au marché et il ne manqua rien de tout ce que je lui avais demandé d’acheter. Nous avions une cuisinière habile et je fis préparer vingt sortes de viandes frites piquantes, diverses sortes d’omelettes et des préparations rares. Nous mangâmes et nous nous rendîmes ensuite au bar où l’on présenta devant eux du vieux vin clair et brillant [35] et des chanteurs beaux et experts.
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Ils se mirent à leur travail et nous burent, et ce fut pour nous la journée la plus agréable. Or, j’avais préparé, selon leur nombre, quinze paniers d’aubergines, chaque panier ayant quatre anses. Mon esclave avait loué pour chacun d’eux un porteur, chaque porteur à deux dirhems, et il avait informé les porteurs des maisons de la compagnie, et leur avait ordonné de se présenter le lendemain soir. Et j’ordonnai à mon esclave, qui était un rusé, de donner à boire à la compagnie par pinte et par quart, et de les servir pendant que je fumigeais devant eux avec du nad, de l’aloès et de l’ambre gris. Au bout d’une heure, ils étaient tous ivres morts et sans connaissance. Leurs esclaves vinrent vers nous au coucher du soleil, chacun avec un cheval, un âne ou un mulet, mais je leur dis que leurs maîtres passaient la nuit avec moi et ils s’en allèrent. Alors j’envoyai chercher Bilal, le barbier, et je le fis entrer. Je plaçai de la nourriture devant lui et il mangea. Je lui donnai du vin de Qutrubbul et il but jusqu’à en être ivre. Puis je mis dans sa bouche deux dinars jaunes [36] et dis : « Faites votre devoir envers la compagnie. » Et en une heure, il rasa quinze barbes, et la compagnie devint aussi lisse que les habitants du Paradis. [37]
Je mis la barbe de chacun d’eux dans ses vêtements et avec elle une lettre sur laquelle était écrit : « Quiconque entretient une perfidie contre son ami et délaisse la fidélité, telle sera sa récompense et sa récompense », et je la mis dans sa poche. Puis nous les attachâmes dans des paniers. Les porteurs revinrent le soir suivant et les emportèrent avec un retour malheureux et ils regagnèrent leurs maisons. Mais, lorsqu’ils se levèrent le matin, ils ressentirent en eux-mêmes une grande tristesse. Pas un marchand d’entre eux ne sortit à sa boutique, pas un employé à son bureau, [163] ni ne put se présenter devant ses frères. Et chaque jour, une grande foule de leurs dépendants, femmes, garçons et hommes, venaient m’insulter et me reprocher, et invoquaient sur moi le jugement divin, mais je restai silencieux et ne leur répondis pas, ni n’écoutai leurs paroles. La nouvelle de mon traitement à leur égard se répandit dans la Cité de la Paix, et l’affaire ne cessa de s’amplifier jusqu’à ce qu’elle parvienne au vizir al-Qasim ibn ‘Ubeid-Alláh, [38] de cette façon. Il chercha son secrétaire mais ne le trouva pas et on rapporta : « Il est chez lui et ne peut sortir. » Il demanda : « Pourquoi ? » Et on répondit : « À cause de ce que lui a fait Abú’l-‘Anbas, car il a eu le malheur d’être associé à lui et jugé par lui. » Il rit de bon cœur et dit : « Par le ciel, il a parfaitement raison d’avoir fait ce qu’il a fait, [39] laissez-le tranquille, car c’est lui qui les comprend le mieux. » Alors il m’envoya une magnifique robe d’honneur, fit amener chez moi un cheval avec une calèche et me fit parvenir cinquante mille dirhems en signe d’admiration pour mon action. Je restai chez moi deux mois, dépensant, mangeant et buvant, puis je me présentai en public, après m’être caché, et certains d’entre eux se réconcilièrent avec moi à cause de ce que le vizir avait fait ; et un autre jura par le triple divorce [164] [40] et par l’affranchissement de ses esclaves, mâles et femelles, qu’il ne me parlerait plus jamais directement. Par Dieu, dont la dignité est grande et dont la preuve est exaltée ! Je n’en fis pas grand cas, et je n’en fis pas grand cas, et je ne me fis pas écorcher le lobe de l’oreille, et je n’eus pas mal au ventre. Cela ne m’a pas fait de mal, mais plutôt m’a plu, et « c’était un besoin dans l’âme de Jacob qu’il a comblé ». [41] Et en vérité, j’ai seulement attiré l’attention sur cela afin que les gens se méfient des fils du temps et cessent de dépendre de frères sordides et vils, et de tel ou tel, le copiste, le calomniateur, le grand trompeur qui répudie les prétentions des gens cultivés, les méprise et leur emprunte leurs livres sans les rendre. Et nous implorons l’aide de Dieu et nous comptons sur Lui.
La première est une étoile brillante de la constellation de la Lyre, et la seconde est composée de trois étoiles bien connues de la constellation de l’Aigle.
156:1 Ṣaimara: Une ville près de Baṣra. Muḥammad ibn Isḥáq ibn Ibráhím ibn ‘Alí al-‘Absí, généralement connu sous le nom d’Abú’l-‘Anbas de Ṣaimara (mort en 275 A.H.) était un poète cultivé, un esprit célèbre, un conteur célèbre et l’auteur d’environ trente-quatre œuvres sur une variété de sujets, plusieurs d’entre eux à caractère humoristique. Il occupait la fonction de Qáḍí de Ṣaimara et était le compagnon de faveur du calife Mutawakkil (assassiné en 247 A.H.). (Yaqút, vi, 401; iii, 443.) ↩︎
157:1 Ibn ‘Abbás: Abd Alláh ibn ‘Abbás, cousin de Muḥammad, est né à La Mecque en 619 après J.C., trois ans avant l’Hégire. Il était le plus capable des exégètes du Coran de son temps et le plus libéral des premiers musulmans. Il était remarquable par sa grande connaissance, sa perspicacité et sa mémoire prodigieuse. C’est grâce à ses efforts que l’étude de la poésie préislamique est devenue d’une telle importance pour les musulmans, car il citait fréquemment des vers des poètes anciens pour prouver les explications qu’il donnait des passages difficiles du Coran. Il avait l’habitude de dire : « Chaque fois que vous rencontrez une difficulté dans le Coran, cherchez sa solution dans les poèmes des Arabes, car ce sont les registres de la nation arabe. » Il fut pendant quelque temps gouverneur de Basra sous le calife ‘Alí ; mort à al-Ṭaif 68 A.H… Ibn Khallikan, i, 89. ↩︎
157:2 Plus généreux que Haṭim : De la tribu de Ṭai. Le prototype de la générosité dans tout le monde musulman. ↩︎
157 : 3 'Amr : 'Amr ibn Ma’dí Karaba. Ce chef et guerrier était un contemporain de Mahomet et des quatre premiers califes. Pour ses aventures, voir Caussin de Percival, Essaie sur l’histoire des Arabes. ↩︎
157:4 Plus éloquent que Saḥbán Wá’il: Prédicateur brillant des premiers jours de l’Islam, dont le nom devint proverbial pour son éloquence comme celui de Qoss, évêque de Najran. Il naquit à l’époque de Muḥammad et mourut en l’an 54 de l’Hégire (673 après J.-C.). L’un des premiers spécimens existants d’une Khutba arabe, ou sermon en prose rimée, est celui de Saḥbán. Ce sermon contient les incitations habituelles à la moralité fondées sur la brièveté de la vie et la certitude de la récompense et de la punition futures. Freytag, Proverbes arabes, i, 450. Voir De Sacy, Ḥarírí, i, 49 et Chenery’s Translation of Ḥarírí, p. 309. ↩︎
157:5 Plus rusé que Qáṣír: Qáṣír était un affranchi de Júdhíma al-Abrash, le roi d’Iraq. Sa maîtresse ayant été assassinée par trahison par la reine Zebba (Zénobie), il décida de se venger de sa mort sur elle. Il se coupa le nez de sa propre main et se plaignit à la reine que Amr, le neveu de Jadhíma assassinée, avait fait cela, car il le soupçonnait de complicité dans la trahison de son maître. Une histoire aussi plausible trouva facilement preneur auprès de la reine. De cette façon, il gagna sa confiance et fut fréquemment envoyé en Irak pour lui apporter certains des produits rares de cette province jusqu’à ce qu’il parvienne finalement à introduire dans des caisses, censées contenir des marchandises, un certain nombre d’hommes armés qui se jetèrent sur la reine et la tuèrent. Cet acte d’automutilation a donné naissance au proverbe : « Pour une raison quelconque, Qáṣír s’est coupé le nez. » Ḥarírí, i, 327. ↩︎
157:6 … Plus agréable que la santé : Cf. le proverbe … Plus agréable que la vie. Meidaní, i, 388. Édition Bulak. ↩︎
157:7 … Dégoût : littéralement, étouffement. ↩︎
157:8 … Burṣeh:_ Endroit stérile: Endroits blancs dans le sable où rien ne pousse, p. 158également un lieu de repos des djinns. Le commentateur pense qu’il s’agit d’un lézard de l’espèce appelée gecko. … (Malais), une imitation du cri de l’animal, d’une teinte lépreuse comme son nom (…) l’indique, mais dans ce cas il faudrait le vocaliser …. Je l’ai donc rendu par « endroit stérile » car cela correspond mieux aux circonstances de ‘Abú’l-‘Anbas. ↩︎
158:1 Goutte à goutte : c’est-à-dire aussi rapidement que les gouttes tombent du nuage. ↩︎
158:2 … Le sol : Littéralement, les briques, arabisées du persan … argile cuite. Un mot emprunté à l’araméen. ↩︎
158:3 … Le peuple d’al-Ḥíra : Terme appliqué aux Arabes chrétiens de Ḥíra. La religion et la culture des 'Ibbád furent transmises par divers canaux jusqu’aux recoins les plus reculés de la péninsule. Voir Nicholson, Lit. History of the Arabs, pp. 38-9. ↩︎
158:4 La queue de chèvre : Figuratif pour quelque chose de méchant et sans valeur. ↩︎
158:5 … Mon réconfort : Donne un meilleur sens que … « mon lieu de repos nocturne » selon la vocalisation du texte. ↩︎
158:6 … Canards : arabisé du persan … ↩︎
159:2 Al-Khansa: La poétesse arabe la plus célèbre, particulièrement connue pour ses élégies sur son frère Sakhr. Elle était contemporaine de Muḥammad par qui elle était reçue avec beaucoup de respect et à qui elle récitait sa poésie. Ḥarírí, ii, 516 et la traduction de Chenery, pp. 387-91. ↩︎
159:3 Hind: La mère de 'Amr fils de Mundhir III, roi d’al-Ḥíra, communément appelé 'Amr fils de Hind d’après sa mère qui était la tante d’Imr al-Qais. 'Amr ibn Hind fut tué par le poète 'Amr ibn Kúlthúm, auteur d’un des Mu’allaqát, pour une insulte faite à sa mère, Layla, par Hind. Voir Aghání, ix, 175. ↩︎
159:4 … Abú’l-‘Anbas: Littéralement, père du lion qui fronce les sourcils. Il y a ici un jeu de mots entre le réel et les surnoms. Voir Ḥarírí, i, 380, où d’autres noms fantaisistes sont introduits. ↩︎
159:5 … Abú ‘Aflas: Je n’ai pas pu retracer, mais … père de la faillite, un failli, donnerait une signification appropriée. ↩︎
159:6 … Les deux vautours: C’est-à-dire (1) … Le vautour tombant. (2) … Le vautour volant. ↩︎
159:7 … La séparation des deux mers: C’est celle de l’eau salée et de l’eau douce. Cf. Coran, xxv, 55, ↩︎
160:1 Le Messie : C’est un jeu de mots sur … quelqu’un qui voyage beaucoup, en tant que dévot ou autrement, et le nom bien connu du Messie, l’Oint. ↩︎
160:2 … Fables : Littéralement, conversations nocturnes. ↩︎
160:3 … Les conjurateurs : De …, prestidigitation. D’après les lexiques ce n’est pas un mot de la langue des gens du désert. Cf. Gaubari, Endeckte Geheimnisse (de Goeje. Z.D.M.G.) xx, 500. ↩︎
160:4 … Cheats: Pluriel de … arabisé du persan … ou … ↩︎
160:5 Les décisions d’al-Sh‘abí: Abú ‘Amr (19-104 A.H.) était un éminent jurisconsulte distingué par sa profonde érudition. al-Zuhrí (51-124 A.H.) dit que les hommes vraiment érudits étaient au nombre de quatre. (1) Ibn al-Musaiyab à Médine, (2) al-Sh‘abí à Koufa, (3) Ḥasan al-Baṣrí à Baṣra, et (4) Makhul en Syrie. Voir Freytag, Proverbes arabes, i, 413 et la traduction d’Ibn Khallikan De Slane, ii, 4. ↩︎
160:6 La mémoire d’Al-Ḍabbí: Muḥammad ibn al-Mufaḍḍal (ob. A.H. 308) natif de Bagdad, était l’un des plus éminents docteurs de la secte Shafi’ite et un auteur de nombreux ouvrages. Ibn Khallikan, ii, 610. ↩︎
160:7 L’érudition d’al-Kalbí: Hishám ibn al-Kalbí était remarquable pour sa connaissance étendue de la science de la généalogie, des jours de bataille et de l’histoire des Arabes sur lesquels il a écrit plus de cent cinquante ouvrages. Il est mort en 204 ou 206 A.H. Ibn Khallikan, iii, 608. ↩︎
160:8 … De Sábur: Relatif au roi Shahpur, ou à la ville ou province de ce nom située à vingt-cinq parasanges de Shiráz. ↩︎
161:1 Al-Khaṭṭ: Un endroit sur la côte d’Oman où les lances et les épieux étaient exportés et où ils étaient redressés puis vendus aux Arabes. ↩︎
161:2 … Mirrisah: Le nom d’un village ou d’une province d’Egypte célèbre pour l’excellence de ses mules. Yaqút, iv, 515. ↩︎
161:3 … Khaz, Une étoffe de laine. Un tissu tissé de laine et de soie qui serait arabisé à partir du persan … Qaz, soie grège. ↩︎
161:4 … Sús: Un district d’Ahwaz. Il existe plusieurs endroits de ce nom cités dans Yaqút, iii, 189. ↩︎
161:5 … Vin vieux : Dozy l’appelle Vin Grec. Il peut donc être arabisé à partir du grec χὸνδρος, gruau de blé, une boisson mucilagineuse faite à partir de gruau de blé. Les expressions …, vieux blé et … vieilles dattes suggèrent de se référer, par extension de sens, au type de blé et de dattes adaptés à la fabrication du vin. Voir Gawálíkí, Almu‘arrab, p. 55. ↩︎
162:4 … Jaune : Littéralement, rouge. ↩︎
162:5 … Comme les habitants du Paradis : Une allusion à la tradition qui dit que les gens du Paradis sont … n’ayant pas de poils sur leur corps et imberbes (Lane. p. 407). ↩︎
163:1 Al-Qasim ibn 'Ubeid-Alláh: Si nous acceptons la déclaration de Yaqút (Dictionnaire géographique, iii, 443; Dictionnaire des savants, vi, 401) selon laquelle Abú’l-'Anbas est mort en 275 A.H., cela est chronologiquement impossible. Al-Qasim ibn 'Ubeid-Alláh ibn Suleiman ibn Wahb fut nommé Wazír en 288 A.H., de sorte que le Wazír mentionné dans le récit doit avoir été le père d’al-Qasim 'Ubeid-Alláh ibn Suleiman ibn Wahb le Wazír de Mu’tamid et Mu’taḍid.
C’est cet al-Qasim 'Ubeid-Alláh qui empoisonna Ibn al-Rúmí (voir note p. 116), car il redoutait les attaques satiriques du poète. Ici encore il y a confusion de dates. Ibn Khallikan, ii, 299, donne la date de la mort d’Ibn al-Rúmí comme 284 ou 276, alors qu’al-Qasim ibn 'Ubeid-Alláh ne fut nommé vizir qu’à la mort de son père qui eut lieu en 288 H. Voir al-Fakhrí (édité par Ahlwardt), pp. 301-3. ↩︎
163:2 … Il a parfaitement eu raison de faire ce qu’il a fait : Littéralement, il a frappé et n’a pas raté ce qu’il a fait. ↩︎
163:3 … Par le triple divorce : « Vous pouvez divorcer de vos femmes deux fois, mais si le mari divorce une troisième fois, elle ne lui sera plus licite jusqu’à ce qu’elle épouse un autre mari. » Coran, ii, 229, 230. ↩︎
164:1 C’était un besoin dans l’âme de Jacob qu’il accomplit: Coran, xii, 67, 68. Lorsque les fils de Jacob descendirent pour la deuxième fois en Egypte en emmenant Benjamin avec eux, leur père leur ordonna de ne pas entrer tous par la même porte mais par plusieurs. On explique cela comme signifiant que, en raison de leur beauté personnelle et de la faveur que leur avait accordée le gouverneur, s’ils entraient tous par la même porte, ils pourraient être frappés du mauvais œil. C’est ce qu’ils firent et, bien qu’ils n’aient pu changer la volonté de Dieu à leur égard, cela satisfit néanmoins un désir dans l’esprit de Jacob. Commentaire de Baiḍáwí (Fleischer), i, 466.
Abú’l-‘Anbas mourut quatre-vingt-trois ans avant la naissance d’Hamadhání. Il est donc évident que ce maqáma est fondé sur une histoire populaire, transmise par le premier, ou extraite d’une des nombreuses œuvres humoristiques qu’il aurait composées.
Ce long maqáma ne contient aucune poésie.
Cf. Shakespeare, Timon d’Athènes ; les thèmes sont identiques. ↩︎