1. A l’aube ils débarquèrent à Wádí ’l-‘Aqíq après avoir traversé de nombreux ravins profonds,
2. Et à l’aube, ils aperçurent un cairn brillant au sommet d’une montagne.
3. Lorsque le vautour désire l’atteindre, il en est incapable, et les œufs de l’anúq sont au-dessous de lui.
4. Des ornements y sont placés : ses fondations sont élevées, comme al-‘Aqúq.
5. Et ils avaient écrit quelques lignes qui leur furent communiquées : « Oh, qui aidera un amant désespéré et nostalgique,
6. Qui, bien que sa pensée s’élève au-dessus de cet Arcturus, est foulé aux pieds comme des cendres brûlantes, [1]
7. Et quelle maison est à côté de cet Aquila, pourtant il est mort en larmes de la mort du noyé ?
8. Son amour l’a livré aux calamités dans ce lieu sans un frère pour lui être favorable.
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9. Alors, ô vous qui venez aux eaux du puits, et ô vous qui habitez Wádí ’l-‘Aqíq,
10. Et ô toi qui cherches Médine pour la visiter, et ô vous qui voyagez sur cette route,
11 Regarde-nous encore avec pitié, car nous avons été dépouillés, peu après l’aube, peu avant le lever du soleil,
12. D’une demoiselle svelte au visage brillant, au souffle doux, diffusant un parfum comme du musc déchiqueté,
13. Se balançant ivrement d’avant en arrière comme les branches, fraîches comme la soie brute, [2] que les vents ont courbées,
14. Tremblant, comme la bosse d’un étalon-chameau, des hanches redoutables, énormes comme des dunes de sable.
15. Aucun censeur ne m’a reproché de l’aimer, et mon ami ne m’a pas reproché de l’aimer.
16. Si un censeur m’avait reproché de l’aimer, mes sanglots auraient été ma réponse.
17. Mon désir est ma troupe de chameaux, et ma douleur est mon vêtement, et ma passion est ma boisson du matin, et mes larmes sont ma boisson du soir.
1. Il décrit les pèlerins en chemin vers la Vérité, voyageant en eux-mêmes à travers la nuit de leur existence corporelle et s’arrêtant pour se reposer à l’aube, c’est-à-dire la frontière qui sépare la sagesse appartenant aux réalités divines déposées dans le monde phénoménal des réalités des Esprits de Lumière, qui sont appelés allégoriquement l’Armée Céleste (###). Les voyageurs font arrêter leurs chameaux, c’est-à-dire leurs aspirations, dans le Wádí ’l-‘Aqíq, où les pèlerins revêtent l’habit de pèlerinage (###). C’est la station de la sainteté musulmane (###).
2. « Un cairn », c’est-à-dire un guide, à savoir, l’esprit.
« Un sommet de montagne », c’est-à-dire le corps.
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3. « Le vautour », c’est-à-dire l’esprit du monde intermédiaire (###), qui est plus proche que tout autre esprit dirigeant (###) de l’Armée Céleste.
« L’anúq », qui pond ses œufs dans les endroits les plus élevés et les plus inaccessibles.
4. « Ornements », c’est-à-dire la manifestation des qualités divines. Dans Bodl. (Uri) 1276, le commentaire déclare qu’al-‘Aqúq est considéré comme un grand château au sommet d’une haute montagne.
7. « Et dont la demeure », etc., c’est-à-dire cette station, malgré sa sublimité, est voilée par diverses sortes de connaissances révélées, appartenant à la classe de l’amour, de cette personne qui y demeure, de sorte qu’elle est amenée à s’éloigner de la contemplation d’elle-même dans ce centre de manifestation.
9. « Les eaux du puits », c’est-à-dire la vie acquise par les bonnes œuvres, à savoir la vie de la connaissance (###), en référence à Cor. vi, 122 : « Celui qui était mort et que nous avons ramené à la vie … ? »
10. « Sur cette route », c’est-à-dire la bonne voie (###), en référence à Cor. vi, 154.
11. « Un peu avant le lever du soleil », c’est-à-dire l’heure de l’ascension qui succède à la descente divine dans le ciel terrestre, laquelle descente se produit dans le dernier tiers de la nuit.
12. « Une jeune fille svelte au visage brillant », c’est-à-dire l’attribut essentiel qui est son objet de désir. Elle est appelée « svelte » à cause de sa descendance vers nous, mais rien n’en découle qui puisse être saisi par la connaissance, la compréhension ou l’imagination.
«Diffuser un parfum», etc., c’est-à-dire laisser des impressions divines dans le cœur de ses adorateurs.
13. « Se balançant comme en état d’ivresse », en référence à la station de perplexité (###).
« Que les vents ont courbée », c’est-à-dire les aspirations (###) en la recherchant la font s’incliner, comme Dieu dit : « Si quelqu’un s’approche d’un empan de Moi, Je m’approcherai d’une coudée de lui. »
14. Ce verset fait référence aux bienfaits infinis, spirituels et autres, que Dieu a accordés à Ses serviteurs.
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15. Dans la mesure où elle est semblable au soleil, qui est commun à tous, elle n’excite pas la jalousie.
16. « Mes sanglots », c’est-à-dire mon extase, me rendraient sourd à ses reproches.
17. « Mon désir, c’est ma troupe de chameaux », qui me portent vers mon Bien-Aimé.