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1. Quand ils sont partis, l’endurance et la patience sont parties, bien qu’elles demeuraient au plus profond de mon cœur.
2. Je leur ai demandé où les voyageurs se reposaient à midi, et on m’a répondu : « Leur lieu de repos de midi est là où les arbres shíḥ et bán diffusent un doux parfum. »
3. Alors je dis au vent : « Va et rattrape-les, car ils se tiennent à l’ombre du bocage,
4. Et porte-leur une salutation de la part d’un homme affligé dont le cœur est dans la tristesse parce qu’il est séparé de son peuple.
1. « Ils s’en allèrent », c’est-à-dire les Idées Divines (###).
« Elles habitaient au fond de mon cœur » : les Idées Divines n’ont de rapport qu’avec leur objet (###), qui est Dieu ; et Dieu habite dans le cœur, selon la Tradition « Ni ma terre ni mon ciel ne me contiennent, mais je suis contenu dans le cœur de mon serviteur qui croit ». Mais comme aucune manifestation ne lui fut accordée à ce moment, les Idées, étant objets de vision, disparurent, bien que Dieu fût dans son cœur.
2. « Je leur ai demandé », c’est-à-dire les gnostiques et les existences réelles (###) des Cheikhs passés qui furent mes guides sur la Voie mystique.
« Leur lieu de repos de midi », etc., c’est-à-dire qu’ils reposaient dans chaque cœur où les soupirs (###) du désir apparaissaient, car shíḥ dénote l’inclination (mayl) et bán l’absence (bu‘d).
3. « J’ai dit au vent », c’est-à-dire que j’ai envoyé un soupir de désir après eux dans l’espoir de les faire revenir vers moi.
« A l’ombre du bosquet », c’est-à-dire parmi les arbres arák, dont le bois est utilisé comme un bâtonnet à dent (###). Il se réfère à la Tradition « L’utilisation du bâtonnet à dent purifie la bouche et plaît au Seigneur », c’est-à-dire que les Idées Divines habitent dans la demeure de la pureté.