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DEUXIÈME CHAPITRE.
Un moine célibataire [^803] ne devrait pas tomber amoureux ; s’il aime les plaisirs, il devrait redevenir indifférent. Écoutez maintenant les plaisirs des Sramanas, dont certains moines jouissent. (1)
Lorsqu’un moine enfreint la loi, s’éprend (d’une femme) et est absorbé par cette passion, elle le gronde ensuite [^804], lève le pied et lui piétine la tête. (2)
« Ô moine, si tu ne veux pas vivre avec moi comme une femme qui a encore ses cheveux, je les arracherai ; mais ne vis pas séparé de moi. » (3)
Mais quand ils l’ont capturé, ils l’envoient faire toutes sortes de courses [^805] : « Chercher (le poinçon pour) sculpter la gourde [^806], chercher de beaux fruits. (4)
« (Apportez) du bois pour cuire les légumes, ou pour que nous puissions allumer un feu la nuit ; peignez-moi les pieds [^807], venez en attendant me frotter le dos ! » (5)
« Prends soin de mes vêtements, apporte-moi à manger et à boire, trouve-moi du parfum, un balai, un coiffeur [^808] (pour me raser la tête) ! » (6)
« Donnez-moi la boîte à collyre, mes ornements, le luth, la poudre de Lôdhra [1], une fleur de Lôdhra, le luth Vênupalâsika [^810], une pilule ! » (7)
'Un Utpalakushta [2], de la poudre de Tagara [^812] et de l’aloès pilé avec de l’Usîra [3], de l’huile pour oindre le visage, des paniers en osier de bambou pour y mettre mes affaires ! (8)
« Apportez-moi le baume à lèvres, apportez le parapluie et les pantoufles, le couteau pour couper le cordon, faites teindre ma robe en bleu ! » (9)
« Donne-moi la marmite pour cuire les légumes, Myrobalans [4], le pot pour puiser de l’eau, le bâton pour peindre la marque sur le front, l’épingle pour appliquer le collyre (sur les paupières), ou l’éventail quand il fait chaud ! (à)
« Apportez-moi les pinces [5], le peigne, le ruban pour attacher les cheveux, tendez-moi le miroir, mettez la brosse à dents près de moi ! » (11)
« Apportez-moi de la noix d’arec et du bétel, une aiguille et du fil, le pot de chambre, le van, le mortier, le pot pour liquéfier le natron [6] ! (12)
« Donne-moi le vase (utilisé pour adorer les dieux [^817]), le pot à eau. Ami, creuse des latrines. Va chercher l’arc pour notre fils, le bœuf pour le Srâmanêra ! » (13)
« Le petit pot, le tambour et la pelote de tissu pour le garçon (pour jouer). Sramana, la saison des pluies est proche, occupe-toi de la maison et des provisions ! » (14)
« (Apportez) la chaise avec le siège en ficelle tressée [^818], les sabots [^819] pour marcher ! » Les femmes enceintes ordonnent à leurs maris comme à des esclaves de satisfaire leurs désirs. (15)
Lorsqu’un fils, fruit de leur mariage, naît, la mère ordonne au père de le porter ou de le lui donner. Ainsi, certains soutiens de leurs fils doivent porter des fardeaux comme des chameaux. (16)
En se levant la nuit, elles bercent le bébé [7] comme des nourrices ; et bien qu’elles aient honte d’elles-mêmes, elles lavent le linge comme des blanchisseurs [8]. (17)
C’est ce qu’ont fait de nombreux hommes qui, pour le plaisir, se sont abaissés si bas qu’ils sont devenus les égaux des esclaves, des animaux, des serviteurs, des bêtes de somme, de simples moins que rien. (18)
Il ne faut pas prêter attention aux supplications des femmes, mais s’abstenir de leur amitié et de leur compagnie. Les plaisirs qui en découlent sont appelés causes d’actions blâmables. (19)
Se retenant par la pensée que ces plaisirs dangereux ne lui seront pas bénéfiques, un moine devrait s’abstenir de femmes et ne commettre aucun crime contre nature [9]. (20)
Un moine sage et instruit dont l’âme est dans un état pur (Lêsyâ), s’abstiendra de faire du travail pour les autres ; en pensées, en paroles et en actions, il supportera tous les ennuis. (21)
Le héros (de la foi) qui a vaincu le péché et l’illusion a dit tout cela. Un moine, donc, dont l’âme est pure (et exempte de péchés), devrait errer jusqu’à atteindre la libération finale. (22)
Ainsi je dis.
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[^810] : 276 : 1 Paribhindiyâna = paribhidya.
[^812] : 276:3 Alâbukkhegga = alâbukkhêdam pippalakâdi sastram.
[^817] : 276:8 probablement Costus Speciosus.
[^818] : 276 : 9 Coronaria de Tabernaemontana.
[^819] : 276 : 10 Andropogon Muricatus.
275:3 Oê = êkah, expliqué : libre de l’amour et de la haine. ↩︎
276:2 Les versets suivants sont intéressants car ils nous offrent un aperçu d’un foyer hindou il y a environ 2 000 ans. Nous y trouvons une curieuse liste de meubles domestiques et d’autres objets d’usage courant. ↩︎
276:4 Ou, récurez mes pots. ↩︎
276:5 Kâsavaga = kâsyapa, expliqué par nâpita. Le mot dérive probablement de la racine kash « gratter ». Selon Sîlâṅka, les versets 5 et 6 font référence aux objets utilisés par les moines et les nonnes. ↩︎
276:6 Symplocos Racemosa, dont l’écorce est utilisée en teinture. ↩︎
276:7 Il s’agit d’un mince morceau de bambou ou d’écorce tenu entre les dents et avec la main gauche, et joué par la main droite comme un Vînâ. (Sîlâṅka.) ↩︎
277:1 Ils sont utilisés pour se baigner. ↩︎
277:2 Arracher les poils qui poussent dans le nez. ↩︎
277:3 Utilisé en Inde à la place du savon pour nettoyer le linge. ↩︎