SEPTIÈME CONFÉRENCE, DITE NÂLANDÂ.
À cette époque, à cette époque, il y avait une ville du nom de Râgagriha : elle était riche, heureuse, prospère, etc. [^1222] En dehors de Râgagriha, dans une direction nord-est [ p. 420 ], il y avait le faubourg Nâlandâ ; il contenait plusieurs centaines de bâtiments, etc. [^1223] (1)
Dans ce faubourg de Nâlandâ, il y avait un maître de maison appelé Lêpa ; il était prospère, célèbre ; riche en maisons hautes et spacieuses, en lits, en sièges, en véhicules et en chars ; abondant en richesses, en or et en argent ; possédant des choses utiles et nécessaires ; gaspillant beaucoup de nourriture et de boisson ; possédant de nombreux esclaves, hommes et femmes, des vaches, des buffles et des moutons ; et inférieur à personne. (2)
Ce chef de famille, Lêpa, adepte des Sramanas, comprenait (la doctrine des) êtres vivants et des choses sans vie, (&c., tout comme dans II, 2, 76, p. 382, jusqu’à la fin du paragraphe). (3)
Ce chef de famille, Lêpa, possédait, au nord-est du faubourg de Nâlandâ, une salle de bains appelée Sêshadravyâ [^1224] ; elle contenait des centaines de piliers, était magnifique, etc. Au nord-est de cette salle de bains, Sêshadravyâ, se trouvait un parc appelé Hastiyâma. (Description du parc [^1225].) (4)
Et là, dans une maison, séjournait le Vénérable Gautama. Le vénérable (homme) était dans le jardin, ainsi qu’Udaka, le fils de Pêdhâla, un Nirgrantha et disciple de Pârsva [^1226], du Mêdârya Gôtra. Il se rendit là où se trouvait le Vénérable Gautama et dit : « Ô Gautama à la longue vie, je voudrais t’interroger sur un point (de foi) ; Ô toi qui as la longue vie, [ p. 421 ], explique-le-moi tel qu’il a été enseigné (par le Tîrthakara). » Et le Vénérable Gautama parla ainsi à Udaka, le fils de Pêdhâla : « Eh bien, toi qui vis longtemps, je verrai cela, quand j’aurai entendu et compris (ta question). » Et Udaka, le fils de Pêdhâla, parla ainsi au Vénérable Gautama : (5)
« Ô Gautama à la longue vie, il y a des Nirgrantha Sraman, appelés Kumâraputras, qui professent ta croyance ; ils font en sorte qu’un maître de maison zélé [^1227], un adepte des Sraman, renonce à nuire aux êtres mobiles, sauf sur ordre (d’une autorité établie), comme le maître de maison a fait libérer l’un des voleurs capturés [^1228]. Ceux qui font cette renonciation font une mauvaise renonciation ; ceux qui provoquent cette renonciation provoquent une mauvaise renonciation ; en poussant un autre à faire cette renonciation, ils annulent leur propre allégation [^1229]. Pourquoi dis-je cela ? Les êtres appartiennent au Cercle des Naissances ; Bien qu’ils soient actuellement immobiles, ils deviendront, un jour, mobiles, ou, bien qu’ils soient actuellement mobiles, ils deviendront immobiles ; lorsqu’ils quitteront le corps d’êtres immobiles, ils renaîtront dans le corps d’êtres mobiles, et lorsqu’ils quitteront le corps d’êtres mobiles, ils renaîtront dans le corps d’êtres immobiles. Lorsqu’ils naissent dans le corps d’êtres immobiles, ce n’est pas un péché de les tuer. (6)
« (Mais s’ils le font renoncer) à nuire aux créatures qui sont, pour le moment, des êtres mobiles, sauf sur ordre (d’une autorité établie) – comme le maître de maison a fait libérer l’un des voleurs capturés – (s’ils font ce vœu), ceux qui font cette renonciation font une bonne renonciation ; ceux qui provoquent cette renonciation provoquent une bonne renonciation ; en poussant autrui à faire cette renonciation, ils n’annulent pas leur propre allégation. Bien que de cette manière [^1230] une expression correcte soit trouvée, certains (moines), par colère ou par cupidité, poussent le maître de maison à faire la renonciation (sans la restriction nécessaire). Notre interprétation n’est-elle pas juste ? Ô Gautama à la longue vie, l’approuves-tu ? » (7)
Et Gautama parla ainsi à Udaka, le fils de Pêdhâla : « Ô Udaka à la longue vie, nous ne l’approuvons certainement pas. Les Sramanas ou Brâhmanas qui disent ainsi, parlent ainsi, déclarent ainsi et expliquent ainsi, ne parlent pas comme des Sramanas ou des Nirgranthas, ils tiennent des propos nocifs. Ils induisent les laïcs en erreur. Ils annulent tous les vœux faits pour épargner des êtres vivants particuliers [^1231]. Pourquoi dis-je cela ? Les êtres appartiennent [ p. 423 ] au Cercle des Naissances ; bien qu’ils soient (maintenant) des êtres immobiles, ils deviendront (un jour) des êtres mobiles, (etc., tout comme au § 6, jusqu’à) lorsque « Ils quittent le corps d’êtres mobiles, ils renaîtront dans le corps d’êtres immobiles. Lorsqu’ils naissent dans le corps d’êtres mobiles, c’est un péché de les tuer. » (8)
Et Udaka, le fils de Pêdhâla, parla ainsi : « Quels êtres appelez-vous êtres mobiles ? Les mobiles ou les autres ? »
Et Gautama parla ainsi à Udaka, le fils de Pêdhâla : « Ô Udaka à la longue vie, ce que tu appelles êtres momentanément mobiles, nous l’appelons êtres mobiles ; et ce que nous appelons êtres mobiles, tu l’appelles êtres momentanément mobiles. Les deux expressions se valent et signifient la même chose. Ô toi à la longue vie, pourquoi penses-tu qu’il soit plus juste de dire : êtres momentanément mobiles ? Et pourquoi penses-tu qu’il soit incorrect de dire : êtres mobiles, pour que tu censures l’une des expressions et applaudisse l’autre ? Cette interprétation n’est pas juste. » (9)
Et le Vénérable a parlé ainsi : Certains hommes disent : nous ne pouvons, en nous soumettant à la tonsure, renoncer à la vie de maître de maison et entrer dans l’état monastique, mais nous nous conformerons progressivement à la Gôtra (c’est-à-dire à la communauté des moines). En conséquence, ils font connaître les limites [1], fixent les limites, déterminent les limites (au-delà desquelles ils ne dépasseront pas la jouissance des biens terrestres) ; et [ p. 424 ] renoncent à nuire aux êtres meubles, sauf sur ordre [2] (d’une autorité établie) – comme le maître de maison a fait libérer l’un des voleurs capturés. Et cela tourne à leur avantage. (10)
« Les êtres mobiles sont appelés ainsi lorsqu’ils acquièrent ce caractère [3] par l’effet du Karman relatif aux êtres mobiles. Mais lorsque leur durée de vie en tant qu’êtres mobiles arrive à son terme, l’âme, incarnée dans un être mobile, quitte sa vie en tant que tel et s’incarne dans un être immobile. Les êtres immobiles sont appelés ainsi lorsqu’ils acquièrent ce caractère par l’effet du Karman relatif aux êtres immobiles. Mais lorsque leur durée de vie en tant qu’être immobile arrive à son terme, l’âme, incarnée dans un être immobile, quitte sa vie en tant que tel et reprend une nouvelle forme d’existence ; ils sont alors appelés [4] êtres animés, (animaux) de grands corps ou de longue vie. » (11)
Et Udaka, fils de Pêdhâla, parla ainsi au Vénérable Gautama : « N’y a-t-il pas une chance qu’un disciple des Sramanas, bien qu’il ait renoncé au massacre d’une seule classe d’êtres vivants, cesse complètement de nuire à qui que ce soit [5] ? Pourquoi dis-je cela ? Les êtres appartiennent au Cercle des Naissances, bien qu’ils soient (maintenant) des êtres immobiles, ils deviendront (un jour) des êtres mobiles, et bien qu’ils soient des êtres mobiles, ils deviendront des êtres immobiles. Lorsqu’ils quittent le corps d’êtres immobiles, tous naissent dans le corps d’êtres mobiles, et lorsqu’ils quittent le corps d’êtres mobiles, tous naissent dans le corps d’êtres immobiles. » Lorsqu’ils naissent dans des corps d’êtres immobiles, ils peuvent être tués [6].’ (12)
Et le Vénérable Gautama parla ainsi à Udaka, le fils de Pêdhâla : « Ô toi qui vis longtemps, nous [7] n’admettons pas ce que tu dis ; à savoir qu’il existe une possibilité pour un adepte des Sramanas de cesser de nuire à toute sorte d’êtres vivants. Pourquoi disons-nous cela ? Les êtres appartiennent au Cercle des Naissances, (etc., tout comme ci-dessus, jusqu’à) quand ils naissent dans des corps d’êtres mobiles, c’est un péché de les tuer. On les appelle êtres animés, (animaux) de grand corps, ou de longue vie. Il y a toujours un grand nombre d’êtres animés, (au massacre desquels) un adepte des Sramanas doit renoncer, il n’en est aucun, (au massacre duquel) il ne doive renoncer. S’il cesse, ou en a fini avec, ou a renoncé (à nuire) aux « Pour une grande classe d’êtres mobiles, son renoncement est bon. Ce que vous ou quelqu’un d’autre dites, selon lequel il existe un risque pour un profane de cesser complètement de nuire en renonçant à tuer une certaine catégorie d’êtres ; votre interprétation n’est pas correcte. » (13)
Le Vénérable [8] donna une illustration : « J’ai posé une question aux Nirgranthas : Ô vous qui vivez longtemps, (supposez) qu’il y ait des hommes qui aient fait la déclaration suivante : « Je n’infligerai pas de châtiment à ceux qui, se soumettant à la tonsure, renoncent à la vie de chef de famille et entrent dans l’état monastique ; mais j’infligerai un châtiment à ceux qui mènent une vie domestique. » Un Sramana, qui pendant quatre ou cinq ans, ou pendant six ou dix ans – la période peut être plus ou moins longue – a erré sur la terre, retourne à la vie domestique. Maintenant, répondez-moi : l’homme manque-t-il à sa parole lorsqu’il met à mort ce chef de famille (renégat) ? » « Certainement pas ! » Il en est de même pour un adepte des Sramanas, qui a renoncé à nuire aux êtres mobiles, mais pas aux êtres immobiles. S’il tue des êtres immobiles, il ne transgresse pas son vœu. Tu reconnais cela, ô Nirgranthas, tu dois le reconnaître ! (14)
Le Vénérable donna une autre illustration : « J’ai posé une question aux Nirgranthas. Ô Nirgranthas à la longue vie, (supposez) qu’il y ait des chefs de famille ou des fils de chefs de famille, nés dans des familles respectables, qui viennent à vous pour être instruits dans la Loi. Devraient-ils être instruits dans la Loi ? » « Oui, ils le devraient. » « Lorsqu’ils auront appris et compris cette Loi, diront-ils : ce credo du [ p. 427 ] Nirgranthas est vrai, suprême, excellent, plein de vertus, juste, pur, il dissipe les doutes, c’est la voie de la perfection, de la libération, du Nirvânâ ; il est exempt d’erreur et de doutes, c’est la voie de ceux qui sont libérés de toute misère ; ceux qui l’adoptent atteindront la perfection, (etc., jusqu’à) mettre fin à toute misère ; en nous efforçant, nous nous maîtriserons à l’égard de toutes sortes d’êtres vivants. — Parleront-ils ainsi ? » « Oui. » « De tels hommes devraient-ils être admis dans l’ordre ? » « Oui, ils devraient. » « De tels hommes devraient-ils être instruits dans la discipline et tenus de suivre l’instruction religieuse ? » « Oui, ils devraient. » « Renoncent-ils à nuire à tout être vivant ? » « Oui, c’est vrai. » « Supposons maintenant qu’un de ces hommes qui mène une telle vie, après avoir erré dans le pays pendant quatre ou cinq ans, ou six ou dix ans – la période peut être plus ou moins longue – retourne à la vie domestique. Cet homme s’abstiendra-t-il (encore) de nuire à tout être vivant ? » « Non. » « Le même homme [9] qui, au début (en tant que chef de famille), n’avait pas renoncé à nuire à tout être vivant, qui y a renoncé par la suite, et qui ne renonce pas maintenant à nuire à tout être vivant, ne s’est pas maîtrisé au début, l’a fait par la suite, et ne le fait pas maintenant. Tant qu’il ne se maîtrise pas, il ne renonce pas à nuire à tout être vivant [10]. Tu reconnais cela, ô Nirgranthas, tu dois le reconnaître ! » (15)
Le Vénérable donna (une autre) illustration : « J’ai posé une question aux Nirgranthas. Ô Nirgranthas à la longue vie, (supposez) qu’il y ait des moines ou des nonnes d’autres sectes qui viennent à vous pour s’instruire dans la Loi, (tous comme avant, jusqu’à) suivre une instruction religieuse. » « Oui, ils devraient. » « Est-il licite de manger avec de tels hommes ? » « Oui, c’est vrai. » « Maintenant (supposons) que certaines de ces personnes qui mènent une telle vie, (etc., tous comme avant, jusqu’à) retournent à la vie domestique. Est-il alors licite de manger avec eux ? » « Non, ce n’est pas vrai [11]. » « Le même homme avec qui il n’était pas permis de manger au début, fut permis par la suite, et ne l’est plus maintenant, n’était pas un Sramana au début, fut un Sramana par la suite, et ne l’est plus maintenant. Il n’est pas permis à Nirgrantha Sramana de manger avec lui. Reconnaissez-le, ô Nirgrantha ; reconnaissez-le ! » (16)
Et le Vénérable parla ainsi : « Il y a des adeptes des Sramanas, qui ont fait cette déclaration : nous ne pouvons, en nous soumettant à la tonsure, renoncer à la vie de chef de famille et entrer dans l’état monastique, mais nous observerons strictement la Pôsaha les quatorzième et huitième jours de chaque quinzaine, (à la nouvelle lune, et) les jours de pleine lune, nous renonçons aux mauvais traitements grossiers envers les êtres vivants, aux paroles grossièrement mensongères, à la prise grossière de choses non données, aux rapports sexuels (illicites), à l’appropriation (illimitée) de biens ; nous fixerons des limites à nos désirs sous les deux formes et de trois manières [12]. Ils feront également la renonciation suivante : « ne faites ni ne faites rien (de péché) pour moi. » [ p. 429 ] S’étant abstenus (les jours de Pôsaha) de manger, de boire, de se laver et d’utiliser un lit ou une chaise, peut-on dire qu’à leur décès, ils ont mis fin à leur vie (justement) ? » « Certainement, ils mettent fin à leur vie de cette façon. » « On les appelle des êtres animés, (etc., comme au § 13, jusqu’à) ; votre interprétation n’est pas correcte. » (17)
Le Vénérable parla ainsi : « Certains adeptes des Sramanas ont fait cette déclaration : nous ne pouvons, en nous soumettant à la tonsure, renoncer à la vie de chef de famille et entrer dans l’état monastique ; nous ne pouvons pas non plus observer strictement la Pôsaha les quatorzième et huitième jours de chaque quinzaine (les jours de nouvelle lune) et de pleine lune ; mais tandis que nous nous préparons à la mort par le jeûne [13], nous nous abstiendrons de nourriture et de boisson sans désirer la fin ; nous renoncerons à tout mauvais traitement des êtres vivants, à toute parole mensongère, à toute prise de choses non données, à tout rapport sexuel, à toute propriété, (en disant) : « Ne faites ni ne faites rien (de péché) pour moi. » (Tout le reste est comme dans le paragraphe précédent) » (18)
Et le Vénérable parla ainsi : « Il y a des hommes aux grands désirs, aux grandes entreprises, etc. [14], qui ne s’abstiennent pas de tout mauvais traitement envers les êtres vivants, (etc., jusqu’à) de tout bien. Pendant toute la durée de leur vœu de disciple des Sramanas jusqu’à leur mort, ils s’abstiennent de tout mal envers les êtres vivants. Puis ils meurent ; dans leur existence suivante, ils font l’expérience de leur Karman et reçoivent un sort funeste. (Le reste est comme avant) » (19)
Et le Vénérable parla ainsi : « Il y a des hommes sans désirs ni entreprises, qui s’abstiennent de tout mauvais traitement envers les êtres vivants, (etc., jusqu’à) de toute propriété. Pendant toute la durée de leur vœu de disciple des Sramanas jusqu’à leur mort, ils s’abstiennent de nuire aux êtres vivants. Puis ils meurent ; dans leur existence suivante, ils font l’expérience de leur Karman et reçoivent un sort heureux. (Le reste est comme avant) » (20)
Et le Vénérable parla ainsi : « Il y a des hommes aux désirs et aux entreprises limités, qui s’abstiennent de maltraiter une certaine catégorie d’êtres vivants, (etc., jusqu’à) une certaine catégorie de biens. Pendant tout ce temps, (etc., le reste est comme au dernier paragraphe). » (21)
Et le Vénérable parla ainsi : « Il y a des hommes qui vivent dans les bois, dans des huttes, près des villages, ou qui pratiquent des rites secrets, qui ne se contrôlent pas bien, ne s’abstiennent pas de tuer toutes sortes d’êtres vivants. Ils emploient un langage à la fois vrai et faux : « Ne me frappez pas, frappez les autres », etc., comme dans II, 2, 21, jusqu’à… » Morts à leur heure, ils renaissent dans des lieux habités par des Asuras [15] et des malfaiteurs. Et lorsqu’ils en sont libérés, ils naissent sourds et muets ou aveugles. On les appelle des êtres animés, etc., comme dans le reste du § 13. » (22)
Et le Vénérable parla ainsi : « Il existe des êtres à longue vie, auxquels un adepte du Sramana s’abstient de nuire durant toute sa vie. Ils meurent après lui. On les appelle êtres animés (etc., les autres comme au § 13). » (23)
[ p. 431 ]
(Les deux paragraphes suivants traitent exactement de la même manière des êtres d’une vie également longue, qui meurent simultanément avec lui, et des êtres d’une vie courte, qui meurent avant lui.) (24, 25)
Et le Vénérable parla ainsi : « Il y a des adeptes des Sramanas, qui ont fait cette déclaration : nous ne sommes pas capables d’observer strictement les jours de Pôsaha, mais nous sommes capables, lorsque nous nous préparons à la mort par le jeûne, de nous abstenir de nourriture et de boisson sans aspirer à la fin. Le vœu d’un tel homme est le Sâmâyika Dêsâvakâsika [16] : (il déclare) au matin : (Je voyagerai) seulement jusqu’ici ou jusqu’ici dans une direction est, ouest, sud, nord. Il renonce à nuire à tous les êtres : J’apporterai la paix et la sécurité à toutes sortes d’êtres vivants.
« Dans ces limites, les êtres vivants mobiles, auxquels le disciple du Sraman s’abstient de nuire jusqu’à sa mort, quitteront la vie, et renaîtront alors, dans les mêmes limites, comme êtres vivants mobiles, auxquels le disciple du Sraman s’abstient de nuire jusqu’à sa mort. À leur égard, le disciple du Sraman a fait une renonciation vertueuse. Ils sont appelés êtres animés, (etc., le reste comme précédemment). » (26)
« Les êtres mobiles dans ces limites, etc., [17], [ p. 432 ] après leur mort, naîtront dans les mêmes limites que les êtres immobiles, de quoi le disciple du Sramanas s’abstient sans but jusqu’à la mort, mais sans but [18], (&c., le reste comme avant). (27)
« Les êtres mobiles à l’intérieur de ces limites, etc., naîtront, après leur mort, au-delà de ces limites, comme êtres mobiles ou immobiles, (etc., le reste comme auparavant). (28)
« Les êtres immobiles dans ces limites, etc., naîtront, après leur mort, dans les mêmes limites, que les êtres mobiles, (etc., le reste comme auparavant). (29)
« Les êtres immobiles dans ces limites, etc., naîtront, après leur mort, dans les mêmes limites, comme êtres immobiles, (etc., le reste comme auparavant). (30)
« Les êtres immobiles à l’intérieur de ces limites, etc., naîtront, après leur mort, au-delà de ces limites, comme êtres immobiles, (etc., le reste comme avant). (31)
« Les êtres meubles et immeubles au-delà de ces limites, etc., naîtront, après leur mort, à l’intérieur de ces limites, comme êtres meubles, (etc., le reste comme auparavant). (32)
« Les êtres meubles et immeubles au-delà de ces limites, etc., naîtront, après leur mort, à l’intérieur de ces limites, comme êtres immeubles, (etc., le reste comme auparavant). (33)
« Les êtres meubles et immeubles au-delà de ces limites, etc., naîtront, après leur mort, au-delà de ces limites, comme êtres meubles et immeubles (etc. le reste comme auparavant). » (34)
Le Vénérable parla ainsi : « Il n’est jamais arrivé, il n’arrive pas et il n’arrivera jamais que tous les êtres mobiles disparaissent et deviennent immobiles, ni que tous les êtres immobiles disparaissent et deviennent mobiles. Puisque les êtres mobiles et immobiles ne disparaissent jamais, il est impossible, comme vous ou quelqu’un d’autre le dites, qu’un laïc cesse complètement de nuire en renonçant à tuer une sorte d’êtres ; votre interprétation est erronée. » (15)
Et le Vénérable parla ainsi : « Si (un homme) qui a été instruit dans la connaissance juste, la foi et la conduite pour éviter les péchés, blâme un Sraman ou un Brâhman (juste) bien qu’il soit bien disposé envers eux, il entraîne la perte de son mérite pour un autre monde ; mais s’il ne les blâme pas, il augmente la pureté de son mérite pour un autre monde. »
Sur ce, Udaka, le fils de Pêdhâla, ne prêta plus attention au Vénérable Gautama et s’apprêtait à retourner dans la direction d’où il était venu. (36)
Et le Vénérable parla ainsi : « Ô Udaka à la longue vie, celui qui a appris d’un Sramana ou d’un Brâhmana, quel qu’il soit, ne serait-ce qu’une noble vérité religieuse, et qui se considère ainsi avancé en ce qui concerne sa paix et son bonheur, le respectera, le reconnaîtra, le louera, le saluera, l’honorera, le révérera et l’adorera comme une divinité bénie et sainte ou un sanctuaire sacré. » (37)
Alors Udaka, fils de Pêdhâla, parla ainsi au Vénérable Gautama : « Comme je n’avais jamais connu, entendu, compris et saisi ces paroles auparavant, je ne croyais pas au sens (de vos paroles), que je n’avais jamais perçu, entendu, compris ni apprécié, et qui ne m’avait jamais été expliqué, défini, délivré, clarifié, ni médité. Mais maintenant, Révérend Monsieur, comme je sais, etc., ces paroles que j’ai perçues, entendues, etc., je crois, j’accepte et j’approuve leur sens. C’est exactement ce que vous dites ! » (38)
Alors le Vénérable Gautama parla ainsi à Udaka, le fils de Pêdhâla : « Croyez-le, monsieur ; acceptez-le, monsieur ; approuvez-le, monsieur ; c’est exactement comme nous l’avons dit. » Alors Udaka, le fils de Pêdhâla, parla ainsi au Vénérable Gautama : « Je désire, Révérend Monsieur, passer en votre présence du credo qui prescrit quatre vœux [19], au credo qui prescrit les cinq grands vœux et le Pratikramana [20]. » (39)
Alors le Vénérable Gautama se rendit avec Udaka, fils de Pêdhâla, auprès du Vénérable Ascète Mahâvîra. Udaka, fils de Pêdhâla, fit alors solennellement trois circumambulations autour du Vénérable Ascète Mahâvîra, de gauche à droite, et ce faisant, il le loua et l’adora, puis il dit : « Je désire, Révérend Seigneur, passer en votre présence du credo qui prescrit les quatre vœux à celui qui prescrit les cinq grands vœux et le Pratikrama. Puissiez-vous, bien-aimé des dieux, ne me reniez pas ! » Puis, en présence du Vénérable Ascète Mahâvîra, Udaka, fils de Pêdhâla, passa du credo qui prescrit quatre vœux, au credo qui prescrit les cinq grands vœux et le Pratikramana. (40)
Ainsi je dis.
419:2 Ce « &c. » se réfère à la description typique des villes. Notre texte ne contient que les premiers mots de la description, mais l’Aupapâtika Sûtra, § 1, la donne longuement. ↩︎
420:1 Je ne peux pas dire où se trouve la description complète. ↩︎
420:2 Le nom désigne : le reste des matériaux, c’est-à-dire la salle qui a été construite avec les matériaux non utilisés (dans la construction de la maison), les fameuses « quelques briques restantes ». ↩︎
420:3 Le texte est donné dans l’Aupapâtika Sûtra, § 3. ↩︎
420:4 Comparez la vingt-deuxième leçon de l’Uttarâdhyayana. ↩︎
421:1 Uvasampanna. ↩︎
421:2 Ces mots semblent se référer à un apologue raconté par le commentateur : Le roi Ratnasêkhara de Ratnapura, effectuant un voyage d’agrément, donna l’ordre que personne ne reste dans la ville. Six frères désobéirent, furent amenés devant le roi et condamnés à mort. Leur père implora en vain le roi de les épargner, ou d’épargner cinq, quatre, trois, deux de ses fils. Finalement, le roi consentit à pardonner au fils aîné, ce qui réjouit le vieux père. — Les six fils sont comparés aux six classes d’êtres vivants. Comme un chef de famille ne peut s’abstenir complètement de leur faire du mal, comme le font les moines, il se contente de s’abstenir de faire du mal aux êtres mobiles ou aux animaux. ↩︎
421:3 C’est-à-dire qu’en s’abstenant de tuer des êtres vivants, ils ne tuent aucun être vivant. ↩︎
422:1 C’est-à-dire en spécifiant les êtres mobiles comme des êtres qui sont mobiles pour le moment. ↩︎
422:2 Par exemple, si un homme fait vœu de ne tuer aucun Brâhmana (et n’ajoute pas la restriction « pour le moment »), il ne peut tuer aucun homme ou animal quel qu’il soit ; car l’âme de cet homme ou de cet animal peut, dans le passé, avoir été incarnée dans un Brâhmana. ↩︎
423:1 Littéralement, le nombre. Un exemple de tels vœux est donné au début de l’Uvâsaga Dasâo, voir l’édition de Hoernle, § 16 et suivants. ↩︎
424:1 Abhiyôga. Silâṅka énumère quatre types d’abhiyôga : gana-, bala-, devatâ-abhiyôga et gurunigraha. ↩︎
424:2 Nâma, littéralement, nom. ↩︎
424:3 Ils sont appelés (vukkanti = ukyantê) est apparemment équivalent à : ils reçoivent le nom (nâma) ; ‘nom’, cependant, signifie dans la terminologie de Gaina et de Bauddha autant que ‘la nature de la chose’. Les mots du texte en viennent donc à signifier : ‘ils deviennent ou sont des êtres animés’, etc. ↩︎
424:4 La question discutée dans les paragraphes suivants est de savoir si, à un moment donné, tous les êtres mobiles du Samsâra pourraient ne pas disparaître, et qu’il ne resterait que des êtres immobiles. Cette idée est longuement combattue par Gautama. ↩︎
425:1 Cela signifie qu’à un moment donné, les êtres mobiles peuvent avoir cessé d’exister, puisqu’ils sont tous nés immobiles, et vice versa. Si tel est le cas, un laïc qui s’abstient de tuer des animaux ne fait pratiquement de mal à aucun être ; si tel est le cas, il ne peut transgresser son vœu, même s’il le voulait. ↩︎
425:2 Le texte contient le mot sanskrit asmâkam, dont le commentateur prétend qu’il était ainsi prononcé par tous les habitants du Magadha, comparer note 2, p. 358. ↩︎
426:1 Gautama. ↩︎
427:1 Trois g, littéralement, son âme. ↩︎
427:2 Il faudrait ici reprendre l’avant-dernière phrase du paragraphe précédent. Or, il n’en reste aucune trace dans mon manuscrit ni dans le commentaire. ↩︎