CONFÉRENCE VI. LA RELIGION À L'ÉPOQUE PRÉHISTORIQUE | Page de titre | CONFÉRENCE VIII. JÉSUS-CHRIST, PERSONNE DIVINE ET HUMAINE |
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Lorsque nous passons de la reconstruction plus ou moins conjecturale des religions primitives aux grandes doctrines historiques, nous nous trouvons d’emblée sur un terrain plus accessible et plus familier. Dès leur apparition, les nations historiques du monde possèdent des religions bien définies qui, bien que distinguées par de nombreuses particularités locales et raciales, contiennent de nombreux éléments communs, tant dans les modes de pensée que dans les pratiques de culte. Ces religions ont dû faire face à diverses forces désintégratrices : clientélisme, persécution, dégradation et déformation populaires, dislocations schismatiques, attaques infidèles. Pourtant, malgré leurs modifications, elles ont persisté avec une vitalité tenace, qui prouve abondamment combien la religion est naturelle à l’homme. Il ne peut s’en débarrasser, quoi qu’il fasse.
Nous avons déjà vu la valeur apologétique de cette universalité de la religion, comme créant une présomption de sa vérité. Mais cette valeur apologétique [ p. 167 ] serait sérieusement compromise si nous ne croyions pas que toute religion a sa contrepartie divine ou son élément d’inspiration d’en haut. Par conséquent, il n’y a pas de plus grande erreur – d’un point de vue apologétique – que de déprécier les religions ethniques dans l’intérêt supposé d’une révélation exclusive. Car s’il était admis que la majorité des religions du monde ont existé sans aucune forme d’inspiration, cela constituerait une forte présomption que les autres étaient dans un cas similaire. La religion du monde est trop complexe pour être déchirée de cette façon. Il y a une solidarité trop évidente en elle. Ses étapes supérieures sont indissociables des étapes inférieures qui y ont conduit ; et si nous soutenions que la masse de l’humanité s’était trompée en se supposant capable d’entrer en relation avec le monde spirituel, nous n’aurions aucun droit logique à faire une exception particulière. Bien sûr, cela implique l’existence de degrés d’inspiration ou de révélation ; mais ce n’est ni une idée nouvelle, ni une idée susceptible d’être niée à une époque dont la catégorie caractéristique est le développement. C’est l’absence de la notion de développement, et donc de degrés d’inspiration, qui a entraîné les gnostiques dans toutes leurs difficultés concernant l’Ancien Testament. Car, concevant que la moralité de tous ses personnages et l’anthropomorphisme évident de son langage devaient être jugés selon les plus hautes [ p. 168 ] normes chrétiennes, ils n’avaient d’autre choix que de rejeter l’Ancien Testament dans son ensemble. Origène a vu dans quelle direction devait se trouver la véritable réponse à cette question, bien qu’il ne s’y soit pas attardé. Mais pour nous, l’idée d’une révélation relative et progressive à la race hébraïque est devenue un lieu commun. Et il est naturel que le même principe s’étende à toutes les autres religions. Nous avons déjà vu, dans les limites de la vie individuelle, combien le processus de révélation de Dieu est graduel et combien il dépend du caractère et de la conduite, même lorsque ce que l’on pourrait appeler ses instruments extérieurs sont à portée de main, sous la forme d’une théologie et d’une éthique raffinées par la plus haute tradition religieuse. Par conséquent, nous devrions d’autant plus nous attendre à ce qu’il en soit ainsi, dans les circonstances moins favorables d’une époque où la personnalité divine ne pouvait être conçue qu’en termes de polythéisme, ni l’omniprésence divine qu’en termes de panthéisme, ni la sainteté divine qu’en termes de dualisme, ou encore aux époques antérieures pour lesquelles même de tels termes étaient trop avancés. Et ce qui est vrai de l’individu doit l’être également de l’individu « au sens large » au sein de la famille, de la classe, de la tribu, de la nation, de la race.
Nous nous attendons donc, a priori, à ce que partout où il y a de la religion, on y trouve des notes d’inspiration ou de révélation ; mais nous sommes bien loin de nous attendre à ce que ces notes soient toujours claires. [ p. 169 ] Et si l’on se tourne vers l’histoire religieuse, c’est ce qui semble être le cas. Le tableau est confus et sujet à diverses interprétations, tandis que chaque accroissement de notre connaissance de ses détails rend la généralisation moins sûre ; chaque chemin s’arrête à mesure que nous le suivons, chaque indice s’effondre à mesure que nous le suivons. Il existe suffisamment de preuves de tous côtés que l’homme cherche Dieu, s’il peut par hasard le trouver, mais beaucoup moins que Dieu trouve ou soit trouvé par l’homme. Pourtant, les visions superficielles de l’histoire sont rarement exactes, surtout lorsqu’il s’agit des choses de l’esprit. On ne devrait pas plus s’attendre à ce que des événements isolés révèlent Dieu que des atomes isolés, ni à ce que l’histoire abstraite révèle la matière abstraite. Et dans le cas présent, on trouvera beaucoup de choses qui, à la réflexion, tendent à nuancer notre déception initiale.
Tout d’abord, il y a l’emprise réelle de la religion sur l’homme, son emprise sur lui. Nous l’avons déjà examiné à propos des races non civilisées, mais cela n’en est pas moins évident ailleurs. Les règles rituelles de l’Inde, de la Perse, de Babylone, de l’Égypte, parlent d’elles-mêmes. Elles sont manifestement assez humaines ; minutieuses, excessives, souvent puériles. Pourtant, il y a quelque chose derrière elles ; elles s’efforcent de formuler autre chose qu’elles-mêmes, un pouvoir, un ordre, une autorité, dont l’homme a vaguement mais réellement conscience, et qu’il désire ardemment voir traduits en des mots qu’il puisse comprendre. Nous nous détournons avec impatience des pages interminables [ p. 170 ] des livres de lois religieuses du monde ; mais leur masse même est une indication de la surveillance divine qu’elles symbolisent ; un effort pour exprimer le sens d’une obligation infinie, par l’accumulation de règles infinitésimales.
Il y a encore ce que l’on pourrait appeler la preuve intrinsèque de la littérature religieuse mondiale, l’illumination intellectuelle, les préceptes moraux élevés, les éclairs de perspicacité spirituelle qu’elle contient. La proportion de ces choses a souvent été exagérée en les détachant de leur contexte, un contexte banal, ennuyeux, voire offensant. Ce sont des joyaux rares dans une matrice terrestre, de la poussière d’or dans un alliage vil. Mais ils sont là. Leur existence demeure et doit être prise en compte. À elles seules, en effet, elles ne transmettraient guère l’inspiration de leurs auteurs à un esprit autrement indisposé à y croire, et pourraient facilement être attribuées à ce que l’on appelle communément la raison naturelle ou non assistée. Mais elles font partie d’un tout et contribuent à relier les croyances inférieures et d’apparence plus humaine à celles dont l’origine divine est prouvée par d’autres preuves plus solides ; soulignant ainsi l’unité ultime de la religion, ainsi que son universalité, et suggérant la présence, dans ses premières phases, du même Esprit qui a guidé ses résultats matures.
Ensuite, il y a la croyance répandue en une forme ou une [ p. 171 ] autre de communication divine avec l’homme. Du sauvage, qui n’est pas encore consciemment séparé de ses divinités grossièrement conçues, au saint, en réunion consciente avec un Dieu saint, l’homme a considéré ses relations religieuses comme des faits. Autrement dit, il s’est non seulement considéré comme lié à Dieu, mais Dieu, d’une manière ou d’une autre, comme lié à lui-même, ce qui l’a naturellement conduit à reconnaître l’inspiration ou la révélation. Ses organes ont été variés. Tantôt le roi, tantôt le sage, tantôt le barde, l’ascète, le prophète ou le prêtre, ont été considérés comme les destinataires privilégiés des communications d’en haut ; mais la réalité de ces communications est restée incontestable et a puissamment influencé la vie. Bien sûr, il est assez facile de mettre de côté des choses telles que les hallucinations, la vieille théorie de l’imposture étant quelque peu dépassée. Mais à mesure que notre connaissance de leur pouvoir et de leur prévalence s’accroît, cela peut difficilement se faire sans impliquer toute notre « structure rationnelle » dans la même suspicion – une réduction à l’absurde –, ce qui fera réfléchir la plupart des hommes. Pour tous ceux qui ne nient pas sa possibilité de manière aussi arbitraire, l’existence de la croyance en question est un fait de poids ; car elle n’aurait guère pu maintenir son emprise sur notre race à travers les âges, si elle n’avait pas été vérifiée selon des modalités et des degrés que nous pouvons mieux deviner qu’évaluer. Car ce sont les anciens, rappelons-le, et non les jeunes, qui transmettent [ p. 172 ] les traditions religieuses ; ceux-là, c’est-à-dire ceux qui ont acquis une assurance par l’expérience intérieure de toute une vie et peuvent ajouter au texte le commentaire de leur propre conviction. Et la valeur de cette conviction ne peut être évaluée par la simple quantité de preuves dont nous disposons actuellement ; la base fragile sur laquelle, vue dans une perspective historique à long terme, elle nous semble reposer. Car c’est dans la couleur et la consistance de cette preuve aux yeux des contemporains, dans son complément spirituel dans le cœur et la conscience de ceux à qui elle a d’abord fait appel, que réside toute sa force réelle. Et dans cette optique, nous pouvons affirmer à juste titre que l’ancienneté, la persistance et la transmission continue de la croyance humaine en une forme de révélation, d’inspiration ou de tout autre échange avec Dieu constituent une puissante corroboration de sa véracité[1].
Ainsi, l’image de la religion mondiale dans son ensemble nous impressionne par une conviction difficile à analyser, mais difficile aussi à résister. On a déployé une ingéniosité infinie pour la démystifier, mais avec des résultats infinitésimaux. Elle est si universelle, ses principes fondamentaux si similaires, son emprise sur la vie humaine si forte, son influence sur l’histoire humaine si incalculablement grande, que nous ne pouvons croire qu’il n’y a rien de réel derrière elle, et que l’alternative au néant est Dieu ; Dieu agissant bien plus délibérément, [ p. 173 ] bien plus obscurément, que nous aurions pu l’espérer, indiquant pourtant peut-être par là même qu’il est Dieu.
On pourrait au moins dire cela si les religions ethniques étaient isolées ; mais elles ne le sont pas. Il y a la religion hébraïque. Les Écritures hébraïques font partie de la littérature religieuse mondiale et sont liées au reste de cette littérature par d’innombrables analogies de pensée et de forme. Par conséquent, tout éclairage supplémentaire que l’Ancien Testament apporte à la religion doit être utilisé pour interpréter toutes les formes de croyance inférieures ; tandis qu’à leur tour, à mesure que, sous cette lumière, leur orientation et leur signification se précisent, elles illustrent le développement du credo qui les couronne et, ce faisant, étayent l’argument – l’argument cumulatif – en faveur de la part commune de vérité qu’elles contiennent. En affirmant cela, on tient pour acquis ce qu’aucun étudiant compétent ne niera probablement jamais : notre connaissance accrue de la littérature religieuse du monde antique a souligné la suprématie des Écritures de l’Ancien Testament. Elles occupent toujours une place éminente et solitaire, comme elles l’ont toujours été, infiniment supérieures à toutes les autres de leur genre.
Or, des deux éléments que l’on peut distinguer largement dans l’Ancien Testament, le prophétique et le sacerdotal, c’est le premier qui confère au livre son caractère particulier et unique. L’élément sacerdotal ressemble beaucoup à ce que nous [ p. 174 ] rencontrons ailleurs ; mais le prophétique différencie d’emblée la religion et l’histoire hébraïques de celles du reste du monde, et a toujours constitué l’un des arguments les plus convaincants en faveur de la croyance en un Dieu personnel.
La prophétie hébraïque présente deux aspects : son aspect ultime et son aspect contemporain. Son aspect ultime, considéré dans son ensemble, est celui d’une préparation à l’Incarnation. À ce titre, elle a eu un poids immense aux premiers temps du christianisme, et il l’est encore aujourd’hui. Car, bien que la tendance moderne soit de limiter la vision des prophètes individuellement, chaque pas dans cette direction renforce nécessairement notre conviction de leur surveillance providentielle. Mais cet aspect de la prophétie hébraïque n’affecte notre sujet actuel qu’indirectement, par son lien avec la foi chrétienne. Il en va autrement de son aspect contemporain. Celui-ci a une incidence immédiate sur la personnalité divine, car il nous apporte une preuve directe de son inspiration. Là encore, à l’époque moderne, nous avons quelque peu modifié notre point de vue, mais dans un sens constructif et non destructeur. Ce changement ressemble en fait, et fait strictement partie, de notre nouvelle attitude envers l’argument des causes finales ou du dessein de la nature, dont le dessein de l’histoire est à la fois le corollaire et le couronnement.
La nature de ce changement a déjà été soulignée. Lorsque la conception [ p. 175 ] fut observée pour la première fois dans la nature, il existait une tendance à considérer chaque objet du monde comme ayant une cause finale définie ; un but ou une fonction particulière qu’il était destiné à servir ; une fin extérieure à lui-même. C’était ce qu’on appelle une téléologie mécanique, ou une téléologie qui considérait le monde comme une machine. C’était inadéquat et, comme toutes les conceptions inadéquates, partiellement faux ; mais c’était en même temps une étape inévitable dans le développement de notre téléologie organique moderne.
Nous reconnaissons maintenant qu’une vision plus complète et plus complète de la nature peut être obtenue en considérant les choses en premier lieu comme des fins en elles-mêmes, des organismes destinés à exister et à préserver et perpétuer leur propre existence ; et, accessoirement, en quelque sorte, à accomplir ainsi d’autres « buts ultérieurs » dans ce cercle éternel que poursuit la vie.
L’argument prophétique a été présenté à une époque comme un argument fondé sur le dessein, plus restreint. Les prophètes étaient considérés comme spécialement inspirés pour prédire les événements futurs. La prédiction de l’avenir était en réalité leur cause finale, et son accomplissement, la preuve de leur inspiration. Mais les progrès de la critique ont modifié ce point de vue en montrant que de nombreuses prédictions politiques et sociales des prophètes ne se sont jamais réalisées au sens littéral du terme ; et ont en outre attiré l’attention sur le fait que la valeur de l’accomplissement d’une prédiction dans [ p. 176 ] le passé dépend de la date de son enregistrement, et tant que cette question reste ouverte ou douteuse, elle ne peut raisonnablement être utilisée dans une argumentation controversée.
Cette critique nous a conduits à examiner de plus près les prophètes et à mieux comprendre leur caractère et leur œuvre. Nous reconnaissons désormais que la mission première d’un prophète s’adresse à son époque. Il est un prédicateur de la justice auprès des hommes de son temps. Sa raison d’être est immédiate et immédiate. Mais la justice peut être prêchée de multiples façons. Les prophètes hébreux se distinguent par leur conviction que la justice est la volonté d’une Personne toute-puissante, Créatrice de l’univers matériel comme moral ; par conséquent, tôt ou tard, elle doit s’accomplir dans le monde matériel, s’approprier le monde matériel et triompher visiblement.
Ainsi, leur compréhension de la loi morale leur a permis de prédire, comme la compréhension de la loi physique permet à un homme de science de prédire. Une telle prophétie doit être distinguée de la prédiction minutieuse et détaillée des temps, des saisons, des personnes et des événements historiques. Cette dernière, et les innombrables controverses qui l’entourent, ne concernent pas notre présente enquête. Si elles sont universellement vraies, de telles prédictions ne peuvent être logiquement vérifiées et ne serviraient donc pas notre argumentation. Si elles sont fréquemment fausses, elles ne feraient qu’illustrer la faillibilité humaine des prophètes, que nous ne nions pas un instant, et ce faisant, elles souligneraient [ p. 177 ] l’origine surhumaine de leur pensée centrale : le triomphe inévitable de la justice divine dans le monde. Telle est leur prophétie éternelle ; et si lointaine que soit sa réalisation complète, chaque époque l’a vue partiellement accomplie. Ainsi, en s’adressant aux leurs, les prophètes s’adressaient aux autres époques. Ils prêchaient principalement ; Incidemment, ils prophétisaient, car ils proclamaient une loi dont l’étendue s’étend sans cesse. Et bien que l’accomplissement d’une prédiction, ainsi compris, puisse paraître à beaucoup moins évident que la présence d’un nom ou d’une date, il s’accompagne d’une conviction plus profonde : nous avons atteint le cœur spirituel des choses et sommes en présence de la Puissance qui anime le monde. Cette vision de la prophétie n’est pas aussi nouvelle qu’on le suppose parfois. Car, aussi paradoxale que puisse paraître cette affirmation, elle repose sur le même principe que l’interprétation mystique qui a toujours eu sa place dans l’Église chrétienne. L’interprétation mystique, telle qu’appliquée par ses véritables maîtres, n’était pas un simple jeu d’imagination poétique, ni une interprétation arbitraire de l’histoire ou de la prophétie, dont le sens était absent. Elle reposait sur le principe que toute véritable expression spirituelle, ou tout événement spirituellement circonstancié, est la manifestation d’une loi éternelle et peut donc être considérée comme symbolique ou descriptive de toute application ultérieure de cette loi. tandis que l’histoire s’approfondit à mesure qu’elle se développe, [ p. 178 ] s’approfondit en complexité et en portée, ses phases ultérieures expriment plus pleinement ce que les précédentes n’ont fait qu’indiquer, et sont en ce sens les réalités dont ces dernières étaient les types.
Mais bien que cette méthode d’interprétation soit vraie en principe, sa prévalence a eu tendance à obscurcir les faits historiques dans de nombreux esprits. L’accomplissement littéral et mystique de la prophétie est devenu confus. Absorbés par la pensée de sa réalisation spirituelle, les hommes ont perdu de vue ses innombrables échecs historiques. Les prophètes ont été considérés comme des oracles infaillibles, et ainsi vidés de leur véritable humanité. Or, c’est précisément dans leur véritable humanité que réside leur signification. Ils étaient non seulement sujets à l’échec et à l’échec comme les autres hommes, mais aussi à l’erreur dans l’application pratique de la vérité spirituelle qu’ils possédaient. Ils étaient apparentés aux chefs religieux de toutes les autres races ; ils étaient des hommes et non des machines. Et c’est leur humanité commune qui met en valeur leur caractère exceptionnel. Ils constituent une série d’hommes, animés des mêmes passions que nous, chez qui la conviction d’être en communion avec Dieu a atteint son apogée et sa pleine expression. Grâce à ces échanges, ils proclament l’unité et la sainteté de Dieu, avec l’accent d’une certitude inébranlable : « Ainsi parle le Seigneur », tel est leur cri continuel. Autrement dit, ils se croient inspirés. De plus, ils reconnaissent leur propre inspiration, et sa nécessaire révélation à leur peuple, comme constituant une mission, une destinée, un appel ; d’abord à se distinguer [ p. 179 ] des autres nations, puis à proclamer, aux autres nations, la vérité qu’elles seules possèdent. Ils façonnent ainsi progressivement un peuple et composent une littérature, imprégnée de monothéisme et de la certitude de son triomphe final dans le monde ; ce dernier, comme nous l’avons vu, découle nécessairement du premier, comme sa conséquence inévitable lorsqu’il est réfléchi avec cohérence. Ainsi, les prophètes occupent une place à part dans l’histoire du monde. Leur existence et leur œuvre immédiate sont à l’abri des controverses critiques. Ils se distinguent parmi les plus grands de notre race. Nous avons vu que l’humanité tout entière a eu tendance à croire en des dieux personnels et à la possibilité d’échanger avec eux ; et que les degrés supérieurs de ces échanges, du consentement commun de chaque nation, n’ont été attribués qu’à quelques-uns ; tandis que quelques-uns, à des degrés divers, ont professé leur expérience et transmis leur tradition. C’est parmi ces quelques-uns, bien qu’éminents au-dessus d’eux, que se tiennent les prophètes hébreux. Et il faut garder cela à l’esprit lorsqu’on évalue leur témoignage à notre croyance en Dieu. Aussi anormale que fût leur expérience, elle était d’un genre que l’humanité attendait et qu’elle recherchait partout et toujours. Elle a l’instinct de toute [ p. 180 ] l’humanité derrière elle, et est renforcée par cet instinct, tout en la renforçant à son tour.Or, les prophètes se réclament de l’inspiration ; ils professent leur conviction que Dieu parle personnellement à travers eux. Ils manifestent les caractéristiques humaines naturelles d’une telle condition. Ils reculent, sont confus, découragés, fuient, agonisent devant la grandeur de leur destin. Et pourtant, lorsqu’ils parlent, ils le font avec l’autorité sereine de la certitude. Ils sont désintéressés ; ils n’ont rien à gagner et tout à perdre à leur vocation. Ils sont sains d’esprit ; il n’y a en eux ni frénésie morbide ni excitation fanatique. Ils proclament une vérité dont ils sont sûrs, par sa nature même, qu’elle doit prévaloir. Et de fait, elle a prévalu. C’est là leur grand accomplissement, mondial, indéniable. Et son importance ne peut, pour notre propos, être exprimée de manière plus décisive qu’en citant son critique le plus intransigeant. « Qu’ont accompli les prophètes israélites ? » demande le professeur Kuenen, « quel a été le résultat de leur œuvre, et quelle valeur devons-nous lui attribuer ? »
Le monothéisme éthique est leur création. Ils ont eux-mêmes adhéré à la croyance en un Dieu unique, saint et juste, qui réalise sa volonté, ou bien moral, dans le monde, et ils ont, par leurs prédications et leurs écrits, fait de cette croyance la propriété inaliénable de notre race[2].
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Que penser alors du phénomène psychologique présenté par ces hommes ? Un adversaire qui, malgré tous les autres éléments de preuve, refuse de croire en un Dieu personnel, n’éprouvera peut-être pas beaucoup de difficulté supplémentaire à considérer les prophètes comme égarés ; mais ce faisant, il se retrouverait dans la position délicate, déjà évoquée, d’attribuer à une illusion un facteur prédominant du progrès humain, et par conséquent le progrès humain lui-même. Mais, d’un autre côté, si nous abordons les prophètes avec la présomption inverse, nous ne pouvons que penser qu’ils confirment notre croyance. Ils prétendent être inspirés ; une affirmation que, comme nous l’avons vu, la majorité de l’humanité n’a jamais considérée comme contre nature. Ils revendiquent une expérience qui, si elle est vraie, dépasse de ce fait même la capacité d’analyse de quiconque. Et en vertu de cette affirmation, ils ont accompli dans le monde précisément ce qu’ils prétendaient avoir été chargés d’accomplir. L’hypothèse la plus simple à leur sujet est qu’ils ont dit la vérité et qu’ils constituent une preuve suprême de la relation personnelle de Dieu avec les hommes.
Mais l’importance des prophètes ne s’arrête pas là. L’Ancien Testament, le livre prophétique, demeure ; et lorsque nous parlons de son inspiration, nous ne voulons pas simplement dire qu’il fut inspiré autrefois, mais qu’il l’est toujours, un fait présent, [ p. 182 ] toujours présent, qui se prête à une vérification expérimentale aujourd’hui. Comme beaucoup appréhendent vaguement que la critique moderne, en remettant en question nos conceptions traditionnelles de la Bible, puisse invalider sa prétention à l’inspiration, il est nécessaire de distinguer clairement critique et interprétation spirituelle. La critique littéraire – au sens le plus large – est une science dont l’objet est de découvrir des faits, comme par exemple : quand, où et par qui un livre a été écrit ; quels mots précis son auteur a utilisés et quel sens précis il entendait transmettre. Ses problèmes sont complexes ; ses méthodes subtiles et quelque peu subjectives ; nombre de ses conclusions, pour l’instant, sont provisoires. Mais c’est une science parfaitement légitime, poursuivant un but profondément important ; et elle ne devrait pas plus être discréditée qu’aucune autre science, du fait que ses différents représentants ne sont pas tous également sages, ni toujours en accord mutuel. Cette science examine la Bible, comme elle examine l’Avesta ou les Védas, et est aussi suprême dans son domaine qu’impuissante au-delà. Mais l’inspiration est un phénomène qui dépasse entièrement son domaine ; une voix spirituelle qui ne peut être entendue que par l’oreille spirituelle. Les mots et les événements de la Bible sont son moyen d’expression matériel, son organe humain de parole ; mais lorsque personne n’écoute, ils ressemblent à un instrument de musique silencieux, qui peut être manipulé, [ p. 183 ] examiné, critiqué, classé, expliqué sans penser à son pouvoir latent de remuer l’âme. Ainsi, la critique et l’inspiration ne se situent pas sur le même plan et ne peuvent jamais se rencontrer ni interférer. L’idée qu’elles le fassent est due à une confusion de pensée, dont les partisans les plus polémiques ne sont absolument pas exempts. Dans un cas, en effet, cette erreur peut susciter notre sympathie, mais non notre approbation : celle de l’homme véritablement religieux, qui en est venu à associer la vérité spirituelle à la forme particulière de pensée, ou aux mots, dans lesquels elle s’est habituellement imposée à lui, et qui craint avec sensibilité toute séparation des deux, comme si elle risquait de bouleverser son âme. Pourtant, aussi naturelle soit-elle, c’est une faiblesse, et une faiblesse dans la conquête de laquelle réside souvent l’essence du progrès spirituel. En attendant, l’existence de tels hommes est un voile pour une classe bien plus nombreuse et moins fervente, dont la religion consiste à s’accrocher à la forme de mots solides sans leur substance ; les matérialistes religieux de tous les temps, qui,Ignorant tout de la vie intérieure de l’esprit, ils s’imaginent qu’en saisissant ses aspects extérieurs, ils saisissent tout ; et ils sont proportionnellement alarmés à l’idée même d’examiner ce qu’ils appellent, avec un instinct trop sûr, les fondements de leur croyance. Ces hommes, à leur tour, font le jeu des adversaires déclarés de toute inspiration, en fusionnant si intimement la lettre et l’esprit que toute [ p. 184 ] critique de l’un apparaît comme un dénigrement de l’autre, permettant ainsi aux résultats – les résultats légitimes de la science critique – d’être habilement et plausiblement détournés à des fins illégitimes.
Le résultat de cette mauvaise application de la critique, d’une part, et de l’inquiétude nerveuse qui la redoute et contribue pourtant à la provoquer, d’autre part, est d’obscurcir la force inattaquable de la preuve première de l’inspiration. Car la preuve la plus élevée est l’évidence en soi, indépendante de toute preuve ou démonstration extérieure. Pour ces vérités abstraites, comme les axiomes mathématiques, que nous reconnaissons intuitivement dès leur énonciation, cela est évident. Mais cela vaut également pour les vérités concrètes, ou « faits », de l’expérience immédiate. Notre croyance en la réalité d’un objet que nous voyons ne peut être ni diminuée ni augmentée par l’argumentation. Notre perception de la beauté ne peut être exaltée par l’analyse, ni nuancée par l’explication. Notre conviction de la bonté d’un ami intime est totalement indépendante de ce que d’autres hommes peuvent dire de lui, en louanges ou en blâmes. Et c’est sur de telles preuves que repose en définitive notre croyance en l’inspiration. La tradition peut l’enseigner, la critique la recommander, ou l’autorité l’ordonner ; mais l’expérience, l’expérience personnelle, peut seule nous assurer de sa véracité. Une telle expérience peut prendre diverses formes et passer par divers degrés. Nous pouvons [ p. 185 ] commencer par être frappés par la puissance spirituelle de l’Ancien Testament, en contraste avec les autres littératures du monde ; puis par son unité de ton, à travers toute la diversité de sa composition, sa transcendance admirable des éléments locaux et temporaires qui le composent ; enfin par son universalité, sa compréhension pénétrante de chaque phase et condition de la vie. De telles pensées seront, à leur tour, confirmées et intensifiées lorsque nous utiliserons la Bible dans la conduite de notre vie, par sa précision et sa merveilleuse applicabilité à nos besoins secrets ; tandis que, de temps à autre, nous sommes saisis, comme par un éclair, par des messages personnels soudains de consolation ou d’avertissement qui semblent presque s’élever jusqu’à un discours articulé. Ce que nous avons déjà eu l’occasion de dire de l’argumentation par l’expérience en général s’applique, bien sûr, également à cette expérience en particulier. Elle est incommunicable, et nous ne pouvons pas plus raisonner à partir d’elle avec ceux qui ne la possèdent pas, que raisonner à partir de la musique avec un sourd, ou à partir de la couleur avec un aveugle. Mais nous pouvons au moins clarifier notre propos et insister pour que l’argument en question ne soit pas privé de son poids, que ce soit par incompréhension ou par déformation. Croire en l’inspiration de la Bible peut se résumer à l’acceptation d’une tradition faisant autorité ; comme croire en une affirmation scientifique que nous ne pouvons personnellement vérifier. Mais nous entendons par [ p. 186 ] cette expression, lorsque nous l’utilisons comme l’une des raisons de notre foi en un Dieu personnel. Nous voulons alors dire que :Quelle que soit l’influence qui nous a conduits à la Bible, nous avons personnellement vérifié ses affirmations, au moins à l’un des degrés décrits ci-dessus ; de plus, nous avons été témoins de cette vérification chez d’autres ; et, de plus, avec cette double preuve devant nous, nous sommes certains qu’une telle vérification a perduré à toutes les époques et a donné vie à la tradition faisant autorité qui a transmis la Bible. C’est un fait de l’histoire humaine qu’on ne peut négliger avec complaisance ; et un fait qui, aussi fort soit-il en soi, le devient infiniment lorsqu’on le place dans le contexte cumulatif des autres sources de preuves, philosophiques, historiques et morales, qui convergent toutes vers le même point.
Toute critique de l’élément humain dans la Bible, qui le rend plus véritablement humain, plus proche du fonctionnement de l’esprit humain ailleurs, tend incontestablement à renforcer notre sentiment de sa réalité et de sa valeur. Mais même si l’inverse était vrai, et qu’une telle critique était véritablement destructrice, son seul effet serait de mettre en évidence cette puissance spirituelle.
Les vérités spirituelles sont toujours infiniment plus grandes que leurs vecteurs d’expression, et s’expriment souvent mieux là où cette disproportion est la plus clairement visible. Plus de la moitié de la force du langage réside dans ses associations : les allusions, les lumières parasites, [ p. 187 ] les suggestions que ses mots n’impliquent pas, mais qu’ils véhiculent habituellement. Et le langage lui-même est souvent un moyen d’expression bien moins adéquat que bien des choses inarticulées : soupirs, sourires, larmes, regards, gestes, sacrements, symboles, signes. Et
« La vérité dans les mots les plus proches échouera,
Quand la vérité s’incarne dans un conte
« Entreront par des portes humbles. »
Il en a toujours été notoirement ainsi avec la Bible. Son pouvoir sur le paysan n’est ni diminué par son ignorance, ni accru par son savoir sur le savant ; car elle est indépendante du domaine où ignorance et savoir divergent. Elle illumine l’âme, par des conceptions claires ou déformées, et dans les deux cas avec la même facilité. Sans doute, lorsqu’elle s’adressait à Jérôme et à Augustin, sa grammaire et son histoire étaient-elles moins connues qu’aujourd’hui. Mais elle parle à l’étudiant moderne de choses spirituelles, sans plus ni moins de force. Et ce pouvoir de la Bible, que ses fidèles attribuent à l’inspiration, est un phénomène difficilement explicable autrement.
De plus, cette réflexion jettera un éclairage nouveau sur les autres livres sacrés du monde. Malgré toute leur imperfection et leur infériorité manifeste, on peut raisonnablement croire qu’ils ont été un vecteur d’enseignement divin pour les nations auxquelles ils s’adressaient, et si tel est le cas, qu’ils ont été inspirés comme le croyaient leurs possesseurs. L’Ancien Testament, rappelons-le, avant de passer aux mains des chrétiens, était [ p. 188 ] exclusivement un livre national ; et notre croyance en lui ne nous engage pas nécessairement à une théorie particulière, pour ou contre l’inspiration relative des autres livres nationaux, même si nous les considérons comme voués à disparaître sous sa lumière plus large. Loin donc de discréditer l’inspiration de l’Ancien Testament par le fait que d’autres livres inférieurs affirmaient une affirmation similaire, nous inversons le raisonnement et soutenons que l’affirmation des livres en question est corroborée par l’inspiration de l’Ancien Testament, qui repose, à notre avis, sur des preuves aussi concluantes. Il n’y a d’ailleurs aucune nouveauté dans une telle idée ; car ce n’est qu’une application spéciale des principes de l’école alexandrine, auxquels nous avons déjà eu l’occasion de faire référence. « Peut-être, dit saint Clément d’Alexandrie, la philosophie fut-elle donnée aux Grecs, directement et principalement, jusqu’à ce que le Seigneur appelle les Grecs. » Et encore : « La philosophie barbare et grecque a arraché un fragment, non pas à la mythologie de Dionysos, mais à la théologie du Verbe éternel[3]. »
En bref, pour résumer : en considérant les périodes préhistoriques et subhistoriques de l’existence humaine, nous sommes arrivés à la conclusion que le tableau qu’elles [ p. 189 ] présentaient n’était nullement incompatible avec la croyance selon laquelle, derrière les coulisses de la vie, Dieu s’était toujours révélé, même dans une mesure limitée, aux esprits, aux cœurs et aux consciences des hommes. L’étude de l’histoire préchrétienne confirme la probabilité d’une telle croyance. Car nous y trouvons, chez toutes les races, non seulement une tendance à rechercher Dieu, mais la conviction que Dieu ou les dieux se sont révélés et se révèlent aux hommes ; alors que dans l’histoire et la littérature d’une race, la preuve d’une telle révélation, la preuve spirituelle intrinsèque, est extrêmement forte. Il a bien sûr été impossible, dans un cadre aussi bref, de retracer les contours de ce processus autrement que de manière abstraite ; mais c’est un fait qu’une étude détaillée de l’histoire religieuse, avec les nombreux matériaux dont nous disposons aujourd’hui, ne peut manquer de confirmer dans un esprit impartial. L’aspect humain de la religion est, bien sûr, plus ouvert à l’observation que le divin, et son histoire est donc facilement susceptible d’être déformée et mal interprétée, comme le simple récit d’une découverte humaine progressive ; mais aux yeux de tout théiste sérieux, qui prendra la peine de réfléchir à sa foi, cela ne peut être considéré que comme un aspect subordonné et secondaire d’une révélation [ p. 190 ] divine progressive. La nature progressive du processus, comme nous l’avons vu, ne constitue pas non plus un argument contre sa nature divine. Les relations personnelles entre les hommes, pour revenir à notre analogie précédente, sont nécessairement conditionnées, qualifiées, limitées, restreintes par leurs capacités respectives à s’apprécier et à se comprendre mutuellement. « Nul homme n’est un héros pour son valet ? Non pas – comme Hegel l’explique bien – parce que le héros n’est pas un héros, mais parce que le valet n’est qu’un valet. Si nous étendons cette loi à nos relations avec Dieu et considérons les qualifications que ces relations exigent de la part de l’homme, les faits historiques, loin de nous surprendre, coïncideront avec ce à quoi nous devrions nous attendre. Parmi les races dont la moralité moyenne est basse et la perspicacité spirituelle faible, rares sont celles qui seront capables d’inspiration ; ces quelques-unes, proportionnellement à leur nombre, mettront longtemps à élever le ton des autres ; mais à mesure que le ton général s’élève et que les hommes s’élèvent, le nombre relatif d’esprits religieux augmentera imperceptiblement et réagira avec une force correspondante à leur époque. Tandis que les races diffèrent par leur rythme de développement, leurs opportunités et leur utilisation, leurs capacités et leur orientation, et leur fidélité à leur propre lumière…La race qui atteint la première les conceptions morales et spirituelles les plus claires dominera par ce fait même ; de même que l’homme de caractère domine immédiatement l’homme de force, d’intelligence ou d’art, et devient ainsi le récipiendaire qualifié d’un degré supérieur de révélation. Tel est, à notre avis, le cours qu’a [ p. 191 ] suivi l’histoire ; et, de plus, c’est le seul que nous pouvions concevoir antérieurement, que la révélation d’un Dieu personnel puisse prendre, puisqu’une personne ne peut être révélée, comme telle, à d’autres personnes, qu’en réponse graduelle à leur propre état personnel. Et peu importe que nous décrivions ce processus en termes de mérite humain ou d’élection divine ; puisque mérite et élection sont essentiellement corrélatifs, deux aspects, l’un et l’autre, d’une même chose.
Dans les remarques qui précèdent, nous avons soigneusement minimisé notre argumentation afin d’éviter toute question qui mènerait inévitablement à des questions secondaires et détournerait l’attention du point central. Pour autant, nous ne pouvons évidemment pas attendre d’un opposant antithéiste qu’il accepte d’emblée notre interprétation des faits. Tout ce que nous pouvons faire, c’est souligner ces faits, comme indéniables dans leur occurrence, incontestables dans leur importance historique, suggestifs, voire décisifs, de leur propre interprétation spirituelle, et exigeant en tout état de cause un examen très approfondi. En attendant, lorsque nous avançons nos autres arguments en faveur de la croyance en un Dieu personnel, nous ne pouvons admettre la réplique superficielle, mais néanmoins courante, selon laquelle l’histoire est contre nous ; car l’histoire, à notre avis, joue en notre faveur, sans équivoque, même si, comme les autres éléments d’un argument cumulatif, elle doit être lue dans son contexte complet pour être perçue sous son véritable jour.
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