[ p. 138 ]
§ 1. Le loolab et le saule, qui entouraient l’autel, étaient parfois utilisés six jours et parfois sept jours de la fête. Le hallel et les repas joyeux, ainsi que la consommation d’offrandes de paix, avaient lieu huit jours. Le séjour dans la soucca et l’effusion d’eau duraient sept jours, et on jouait de la flûte cinq jours et parfois six jours.
§ 2. Dans quel cas le loolab était-il utilisé sept jours ? Comment ? Lorsque le premier jour saint de la fête tombait un sabbat, le loolab était utilisé sept jours ; mais lorsque le premier jour de la fête tombait un autre jour de la semaine, le loolab n’est utilisé que six jours. [^393]
§ 3. Dans quel cas le saule était-il utilisé sept jours ? Comment ? Lorsque le septième jour du saule tombait un sabbat, le saule était utilisé sept jours ; mais lorsque le septième jour tombait un autre jour de la semaine, le saule n’était utilisé que six jours.
§ 4. Comment l’ordre de prendre le loolab était-il exécuté lorsque le premier jour saint de la fête tombait un sabbat ? C’était la coutume que chaque homme apporte son loolab au mont du Temple, où il était reçu par des inspecteurs qui le déposaient dans une galerie. Les anciens plaçaient le leur dans une chambre séparée ; et on enseignait au peuple à dire : « Quiconque s’empare de mon loolab ; qu’il soit à lui [je le lui offre] en cadeau. » Le lendemain matin, le peuple arriva de bonne heure ; les inspecteurs jetèrent tous les loolabs devant eux ; chacun s’en empara, et il arrivait souvent qu’ils se blessent mutuellement dans la bousculade. Voyant que les gens étaient ainsi exposés au danger, le Beth Din [1] décréta que chacun devait utiliser son loolab dans sa propre maison.
§ 5. Comment l’ordre de prendre le saule fut-il exécuté ? Il y avait un lieu en contrebas de Jérusalem appelé מוצא : [2] le peuple y descendit et ramassa des branches de saule pendantes ; ils les apportèrent et les déposèrent à côté de l’autel, les extrémités penchées vers lui. Pendant ce temps, on sonnait une sonnerie, une longue note, puis une autre sonnerie. [ p. 139 ] Chaque jour, ils faisaient un tour autour de l’autel et récitaient le verset : « אנא ה׳ הצליהח נא, אנא ה׳ הושיעה נא. » R. Jehudah prononça les paroles : אני והו הושיצה נא [ont également été prononcées]. Le jour de l’usage des saules [le septième de la fête], ils firent sept tours autour de l’autel. Lorsqu’ils se retirèrent, que dirent-ils ? « La beauté est à toi, ô autel ! La beauté est à toi, ô autel ! » R. Éléazar dit, [ils dirent également] « À Dieu et à toi, ô autel ! À Dieu et à toi, ô autel ! » [3]
§ 6. Ils faisaient de même le jour du sabbat, comme en semaine ; à la seule différence qu’ils ramassaient les branches de saule la veille du sabbat et les mettaient dans des tonneaux d’or remplis d’eau, afin qu’elles ne se fanent pas. Rabbi Josué ben Beroka dit : « Ils allaient chercher des branches de palmier et les battaient sur les côtés de l’autel. » [Selon une autre version, « sur l’autel ».] C’est pourquoi ce jour fut appelé « jour du battage des branches ».
§ 7. Aussitôt après, les enfants jetèrent leurs loolabs et mangèrent leurs citrons.
§ 8. Comment se fait-il que le hallel et les repas joyeux aient eu lieu huit jours ? Car on en déduit que l’homme est tenu de réciter le hallel et de savourer les repas de ses offrandes de paix en l’honneur du dernier jour de la fête, comme les jours précédents. Comment se fait-il que la souccah soit habitée sept jours ? Lorsqu’un homme y a pris son dernier repas, il ne doit pas immédiatement démonter sa souccah ; mais, après midi, il remet les meubles dans la maison, en l’honneur du dernier jour de la fête.
§ 9. Comment se faisait le déversement de l’eau ? Une cruche d’or, munie de trois anses, était remplie d’eau du ruisseau Siloé. Arrivés à la porte des eaux, ils soufflèrent une longue note, puis une autre. Le prêtre monta ensuite l’escalier de l’autel et se tourna vers la gauche. Deux bassins d’argent se trouvaient là. R. Jehudah dit : « Ils étaient en plâtre, mais le vin les avait rendus sombres. » Chacun était percé d’un petit trou, comme une narine. L’un pour le vin était un peu plus large, l’autre pour l’eau plus étroit, afin que tous deux puissent se vider en même temps. Celui, à l’ouest, servait à l’eau ; l’autre, à l’est, pour le vin : mais si l’eau était versée dans le bassin à vin, ou le vin dans le bassin à eau, c’était légal. Rabbi Jehudah [ p. 140 ] dit : « Ils versaient un loug chacun des huit jours. Le peuple criait à celui qui versait l’eau : « Lève la main » ; car il arriva un jour qu’un prêtre chargé de cette tâche versa l’eau sur ses pieds, [4] et tout le peuple le jeta à mort avec ses cédrats. »
§ 10. Ils faisaient de même le jour du sabbat, comme ils le faisaient les jours de semaine. Seulement, la veille du sabbat, ils allaient chercher l’eau à Siloé, dans un tonneau d’or non consacré, et ils la déposaient dans une chambre. Si elle était renversée ou découverte, ils la remplissaient de nouveau à la cuve. Car il n’était pas permis d’apporter sur l’autel de l’eau ou du vin qui n’avaient pas été découverts.
138:1 Il n’était pas permis d’utiliser le loolab pendant le sabbat intermédiaire. ↩︎
138:2 Le Sanhédrin, tribunal suprême de justice et d’observance rituelle. ↩︎
138:3 Censé signifier un lieu libre [ou exempt]. Comme il était exempté d’impôts, on l’appelait Colonin. ↩︎
139:4 Nos actions de grâces vont à Dieu et à l’autel sur lequel l’expiation a été faite pour nous. ↩︎