§ 1. Quel est l’ordre des [sept derniers] jeûnes ? L’arche contenant les rouleaux de la loi sera apportée dans un lieu public de la ville ; des cendres de [substances] brûlées seront répandues sur la tête du [נשיא] prince et du chef du tribunal de justice, et d’autres personnes mettront aussi des cendres sur leurs têtes ; le plus âgé d’entre eux s’adressera alors à eux en des termes touchants : « Mes frères, considérez qu’il n’est pas écrit, à propos de la repentance des Ninivites, que Dieu considéra qu’ils s’étaient enveloppés de sacs et considéra leurs jours de jeûne, mais que « Dieu vit leurs actes et qu’ils s’étaient détournés de leurs mauvaises voies » (Jonas iii. 10), et la tradition des prophètes dit aussi : « Déchirez vos cœurs et non vos vêtements » (Joël ii. 13). »
§ 2. Lorsqu’ils se seront levés pour prier, ils placeront au pupitre pour servir un homme âgé et expérimenté, qui a des enfants et dont la maison ou la famille est exempte de toute transgression, afin que son esprit soit entièrement consacré à sa prière : il dira vingt-quatre bénédictions, à savoir les dix-huit bénédictions de la prière quotidienne, auxquelles il en ajoutera six autres.
§ 3. Qui sont les suivants : textes de זכרונות et שופרות [^526] [les Psaumes cxx., cxxi., cxxx., et cii.), « Dans ma détresse, j’ai crié vers l’Éternel, et il m’a répondu », etc., « J’ai levé les yeux vers les montagnes », etc., « Du fond des abîmes, j’ai crié vers toi, ô Éternel », etc., « Une prière pour l’affligé lorsqu’il est accablé », etc. R. Jehudah dit qu’il n’était pas nécessaire de mentionner les זכרונות et שופרות, mais les passages suivants doivent plutôt être lus : « Quand il y a famine dans le pays, quand il y a peste dans le pays », etc. (1 Rois viii. 37), et « La parole de l’Éternel qui vint à Jérémie concernant la disette », etc. (Jér. xiv.), la bénédiction finale est ensuite ajoutée à chacun.
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§ 4 : À la première bénédiction [^527], il dira : « Que celui qui a répondu à Abraham sur le mont Morija te réponde et écoute ta supplication en ce jour. Béni sois-tu, Seigneur, Rédempteur d’Israël ! » À la deuxième, il dira : « Que celui qui a répondu à nos ancêtres sur la mer Rouge te réponde et écoute aujourd’hui ton cri. Béni sois-tu, Seigneur, qui te souviens de toutes les choses oubliées par les hommes ! » À la troisième, il dira : « Que celui qui a répondu à Josué à Guilgal te réponde et écoute aujourd’hui ton cri. Béni sois-tu, Seigneur, qui daigne écouter le son du shophar ! » Au quatrième, il dira : « Que celui qui a répondu à Samuel à Mitspa te réponde et qu’il écoute ton cri en ce jour. Béni sois-tu, ô Éternel, qui entends notre cri ! » Au cinquième, il dira : « Que celui qui a répondu à Élie sur le mont Carmel te réponde et qu’il écoute ton cri en ce jour. Béni sois-tu, ô Éternel, qui écoutes la prière ! » Au sixième, il dira : « Que celui qui a répondu à Jonas dans les entrailles du poisson te réponde et qu’il écoute ton cri en ce jour. Béni sois-tu, ô Éternel, qui réponds au temps de la détresse ! » Au septième, il dira : « Que celui qui a répondu à David et à son fils Salomon à Jérusalem te réponde et qu’il écoute ton cri en ce jour. Béni sois-tu, ô Éternel, qui as compassion de la terre ! »
§ 5. Il arriva, au temps de R. Halaphta et de R. Hanina, fils de Teradion, qu’un ministre s’avança vers le pupitre et termina toute la bénédiction sans qu’aucun membre de l’assemblée ne réponde : « Amen » [1] « Sonnez, ô prêtres ! Sonnez ! » « Que celui qui a répondu à notre père Abraham sur le mont Moriah vous réponde et écoute votre prière en ce jour. » « Sonnez l’alarme, fils d’Aaron ! Sonnez l’alarme ! » « Que celui qui a répondu à nos ancêtres sur la mer Rouge vous réponde et écoute votre cri en ce jour. » Lorsque les sages furent informés de cela, ils dirent : « Ce n’était pas notre coutume, sauf à la porte orientale [du Temple] et sur la montagne du Temple [Mont Moriah]. »
§ 6. Lors des trois premiers jeûnes, les prêtres chargés de la garde hebdomadaire du Temple [2] jeûnèrent, mais pas toute la journée ; et les prêtres officiants ne jeûnèrent pas du tout. Lors des trois jeûnes suivants, les prêtres de service hebdomadaire jeûnèrent toute la journée ; et les prêtres officiants jeûnèrent, mais pas toute la journée. Mais lors des sept derniers, les deux classes de prêtres jeûnèrent toute la journée. Telle est l’opinion de R. Joshua ; mais les sages disent : « Les trois premiers jeûnes n’ont été observés par aucun desdits prêtres ; lors des trois suivants, les prêtres chargés de la garde hebdomadaire jeûnaient, mais pas toute la journée ; et les prêtres officiants ne jeûnaient pas du tout. Lors des sept derniers, les prêtres de service hebdomadaire jeûnèrent toute la journée ; et les prêtres officiants jeûnèrent, mais pas toute la journée. »
§ 7. Les prêtres de service hebdomadaire peuvent boire du vin la nuit, mais pas le jour ; [3] les prêtres officiants ne peuvent en boire ni le jour ni la nuit. Il est interdit aux prêtres de la garde hebdomadaire et aux hommes de service [4] de se raser la barbe et de laver leurs vêtements ; mais le jeudi [5], il leur est permis de le faire, en l’honneur du sabbat qui approche.
§ 8. Partout où il est mentionné dans le « Rôle des jeûnes », [6] qu’« il ne faut pas faire de lamentations ni de deuil » certains jours, il est également interdit de le faire le jour précédent, mais autorisé le jour suivant ; mais R. José dit : « Il est interdit de le faire le [ p. 173 ] jour précédent et le jour suivant ; lorsqu’il est dit qu’il ne faut pas jeûner ce jour-là, il est permis de jeûner le jour précédent et les jours suivants. » R. José dit : « C’est interdit le jour précédent, mais autorisé le jour suivant. »
§ 9. Les jeûnes publics ne doivent pas commencer le jeudi, afin de ne pas augmenter le prix des denrées sur les marchés ; [7] mais les premiers jeûnes doivent avoir lieu le lundi, le jeudi et le lundi suivant ; mais les trois jeûnes suivants peuvent suivre le jeudi, le lundi et le jeudi suivant. R. José dit : « De même que les premiers jeûnes ne doivent pas commencer le jeudi, de même les deuxièmes et derniers jeûnes ne doivent pas commencer ce jour-là. »
§ 10. Il ne faut pas ordonner de jeûne public à la nouvelle lune, ni à celle de la consécration et du tirage au sort ; mais si le jeûne a déjà été commencé ce jour-là, il n’est pas nécessaire de le rompre. Tel est l’avis de Rabbon Gamaliel. Rabbon Meir dit : « Bien que Rabbon Gamaliel ait déclaré que le jeûne n’était pas nécessaire, il convient que ces jours-là, il ne faut pas jeûner toute la journée ; il en est de même pour le jeûne du 9 Ab, lorsqu’il tombe un vendredi. » [8]
170:1 Les textes relatifs au doux souvenir de Dieu envers ses créatures, et ceux dans lesquels le son du shophar est mentionné ; les textes de ce genre qui sont lus dans le מוסף de ראש השנה, doivent également être utilisés à cette occasion. ↩︎
171:2 Commençant ראה נא בענינו, qui bien que n’étant pas le premier dans la Amidah, est le premier dans lequel les interpolations de la partie supplémentaire sont introduites. ↩︎
171:3 Bien que six bénédictions supplémentaires doivent être dites lors de ces jours de jeûne, celle-ci est appelée la septième, car c’est la septième bénédiction dans laquelle des éléments supplémentaires sont introduits ; car la première bénédiction se terminant par גואל ישראל, « Rédempteur d’Israël », est l’une des dix-huit bénédictions de la Amidah quotidienne. ↩︎
171 : 4 Ils répondirent à la place : ברוך שם כבוד מלכותו לעולם ועד, “Béni soit le nom de la gloire de son royaume pour les siècles des siècles”, ce qui fut la réponse faite dans le Temple, où seul le nom sacré était prononcé. ↩︎
172:5 Les prêtres étaient divisés en vingt-quatre משמרות, chacun d’eux officiant une semaine dans le Temple ; chaque משמרה était à son tour subdivisé en sept בתי אבות, chacun בית אב officiant un jour de la semaine, à leur tour régulier. Les בית אב, étant ainsi les prêtres actifs et officiants, ont la permission de jeûner seulement une partie de la journée, afin d’être aptes à leur saint ministère. ↩︎
172:6 Ceci ne concerne pas les jeûnes ; mais des règles générales sont ici énoncées. ↩︎
172:7 Un certain nombre d’Israélites assistaient à chaque sacrifice public, en tant que représentants du corps général de la nation, pour prier afin que le sacrifice offert pour la nation soit favorablement accepté ; ils sont appelés אנשי מעמד, hommes debout, parce qu’ils se tenaient près des prêtres pendant le sacrifice. ↩︎
172:8 Afin de les contraindre à venir au Temple purs. ↩︎