1. « Les jugements en matière d’argent (requièrent) trois juges. Cette partie en choisit un, et l’autre partie en choisit un. Et les deux parties en choisissent un autre. » Paroles de R. Meier. Mais les Sages disent : « Les deux juges choisissent l’autre. » « Celui-ci peut déclarer illégal le juge de celui-là. Et celui-là peut déclarer illégal le juge de celui-ci. » Paroles de R. Meier. Mais les Sages disent : « Ce n’est que lorsqu’un témoin peut être amené contre eux qu’ils sont apparentés ou illégaux. » « Mais s’ils sont justes ou expérimentés, ils ne doivent pas être déclarés illégaux. » « Celui-ci peut déclarer illégal le témoignage de celui-là. Et celui-là peut déclarer illégal le témoignage de celui-ci. » Paroles de R. Meier. Mais les Sages disent : « Ce n’est que lorsqu’on peut apporter des témoins contre eux qu’ils sont apparentés ou illégaux, mais s’ils sont justes, ils ne doivent pas être déclarés illégaux. »
2. L’un dit à l’autre : « J’ai confiance en mon père », « J’ai confiance en ton père », « J’ai confiance en trois bouviers. » R. Meier dit : « Il peut changer d’avis. » Mais les Sages disent : « Il ne doit pas changer d’avis. » S’il doit prêter serment à son compagnon et que celui-ci lui dit : « Fais-moi un serment sur ta vie ? » R. Meier dit : « Il peut changer d’avis. » Mais les Sages disent : « Il ne doit pas changer d’avis. »
3. Sont illégaux (comme juges ou témoins) ceux qui jouent aux cartes, prêtent à usure, parient sur le vol des colombes ou font du commerce pendant l’année sabbatique. Rabbi Simon dit : « Au début, on les appelait cueilleurs pendant l’année sabbatique ; quand les Gentils les forcèrent à cultiver la terre, on les appela commerçants pendant l’année sabbatique. » Rabbi Judah dit : « C’est seulement lorsqu’ils n’ont pas d’autre occupation que celle-ci ; mais s’ils ont une autre occupation, ils sont autorisés. »
4. Et ceux-ci sont apparentés : son père et son frère, et les frères de son père, et les frères de sa mère, et le mari de sa sœur, et le mari de la sœur de son père, et le mari de la sœur de sa mère. Et le mari de sa mère, et son beau-père, et son beau-frère, eux, leurs enfants, et leurs gendres, et son beau-fils seul. Rabbi José dit : « Tel était l’enseignement de Rabbi Akiba ; mais le premier enseignement était : son oncle et le fils de son oncle, et tous aptes à l’héritage, et tous ses parents actuels. » « L’un était apparenté et s’est brouillé ? » « Il est légitime. » Rabbi Judah dit : « Même si sa fille est morte et qu’il lui reste des enfants, ils sont apparentés. »
5. « Qui est ami ? et qui est ennemi ? » « Un ami est le témoin du marié, un ennemi est quiconque ne lui a pas parlé avec malice pendant trois jours. » Les Sages lui répondirent : « Les Israélites ne sont pas si méfiants. »
6. « Comment interroge-t-on les témoins ? » « On les fait venir et on les intimide ; et tous les autres sont chassés. On laisse le principal des témoins, et on lui demande : « Dites-nous comment savez-vous que cet homme est redevable à cet autre ? » Si le témoin dit : « Il m’a dit que je lui suis redevable » — « Tel homme m’a dit qu’il lui est redevable » —, il n’a rien dit jusqu’à ce qu’il dise : « Il a reconnu devant nous qu’il lui devait deux cents zuz. » Ensuite, le deuxième témoin est amené et interrogé. Si leurs déclarations concordent, les juges s’entretiennent. Deux d’entre eux disent : « Il est innocent », et un autre : « Il est redevable ? » — « Il est innocenté. » « Deux disent : il est débiteur, et un dit : il est quitte ? » « Il est débiteur. » « L’un dit : il est quitte, et un dit : il est débiteur ? Et même si deux le déclarent quitte ou débiteur, et qu’un dit : « Je ne sais pas ? » « Il faut augmenter le nombre des juges. »
7. L’affaire est close. On fait comparaître le demandeur et le défendeur. Le juge principal dit : « Toi, tel, tu es innocent ; toi, tel, tu es débiteur. » « Et d’où savons-nous qu’un des juges, en sortant, ne dise pas : « J’étais pour le disculper, mais mes collègues l’ont déclaré débiteur, mais que ferai-je quand mes collègues seront trop nombreux pour moi ? » » « De cet homme, il est dit : « Tu ne vas pas comme un rapporteur parmi ton peuple » ; [^381] et il est dit : « Le rapporteur révèle les secrets. » » [^382]
8. À tout moment, le condamné peut apporter des preuves et annuler le jugement. Les juges lui dirent : « Apportez toutes vos preuves dans les trente jours à compter de cette date. » S’il les apporte dans les trente jours, le jugement est annulé ; si après trente jours, il n’est pas annulé. Rabban Simon, fils de Gamaliel, dit : « Que fera-t-il s’il ne les a pas trouvées dans les trente jours, mais les a trouvées après trente jours ? » « Les juges lui dirent : « Apportez des témoins. » » Et il répondit : « Je n’ai pas de témoins. » Ils dirent : « Apportez des preuves. » » Et il répondit : « Je n’ai pas de preuves. » Mais ensuite il a trouvé des preuves et a trouvé des témoins ? » « Elles ne sont rien. » Rabban Simon, fils de Gamaliel, dit : « Que fera-t-il s’il ne savait pas [ p. 183 ] qu’il avait des témoins et qu’il en a trouvé ; s’il ne savait pas qu’il avait des preuves et qu’il en a trouvées ? » Ils lui dirent : « Apportez des témoins. » Il répondit : « Je n’ai pas de témoins. » « Apportez des preuves. » Il répondit : « Je n’ai pas de preuves. » « Il a vu qu’il serait jugé coupable », et il dit : « Approchez-vous de tel et de tel, et témoignez pour moi », ou bien : « Il a tiré des preuves de sa poche ? » « Ce n’est rien. »