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Relations avec les idolâtres — Fêtes idolâtres — Choses à ne pas vendre aux idolâtres — Travail avec les idolâtres — Location de maisons et de champs — Précautions — Choses interdites et choses permises — Idoles et fragments d’idoles — Collines et bosquets — Maisons jointes à un temple d’idoles — Arbres idolâtres — Image de Mercure — Annulation de l’idolâtrie — Argument païen en faveur de l’idolâtrie — Réponse — Foulage — Pressage — Cuisson — Vin de libation — Ustensiles de cuisine.
1. Trois jours avant les fêtes des idolâtres, il est interdit de traiter avec eux, de leur prêter des objets ou de leur en emprunter, de leur prêter de l’argent ou de leur en emprunter, de les rembourser ou de se les faire payer. Rabbi Judah dit : « Il est permis de se les faire payer, car cela ne satisfait pas l’idolâtre. » Les Sages lui répondirent : « Bien que cela lui soit désagréable maintenant, il s’en réjouit ensuite. »
2. R. Ismaël a dit : « Trois jours avant et trois jours après leurs fêtes, c’est interdit. » Mais les Sages disent : « Avant leurs fêtes, c’est interdit, après leurs fêtes, c’est permis. »
3. « Et voici les fêtes des idolâtres : les Calendes, les Saturnales, la Quartesima, le jour du couronnement de leurs rois, le jour de leur naissance et le jour de leur mort. » Paroles de R. Meier. Mais les Sages disent : « Tout anniversaire de décès où l’on brûle de l’encens [p. 205], [^433], comporte un culte des idoles. Mais sans encens, il n’y a pas de culte des idoles. » « Le jour où l’on se rase la barbe et se coupe les cheveux, le jour où l’on débarque de la mer, le jour où l’on est libéré de prison, et le jour où le païen organise un festin pour son fils ? » « Il n’est pas interdit de traiter avec eux, sauf ce jour de fête, et avec cet homme qui célèbre la fête seul. »
4. « La ville où règne l’idolâtrie est hors de la ville ? » « Il est permis de traiter avec les idolâtres. » « Si l’idolâtrie est à l’extérieur ? » « À l’intérieur, c’est permis. » « Comment s’y rendre ? » « Si la route mène directement au lieu même, c’est interdit ; mais s’il est possible de passer par elle pour aller ailleurs, c’est permis. »
5. « Si, dans une ville où règne l’idolâtrie, il y a des boutiques, certaines ornées de couronnes idolâtres, d’autres sans ornements ? » Tel était le cas à Bethsân ; et les Sages disent : « Il est interdit à ceux qui sont ornés de faire du commerce, et à ceux qui ne le sont pas. »
6. Il est interdit de vendre aux idolâtres les pommes de pin, les meilleures figues avec leurs grappes, l’encens et le coq blanc. Rabbi Judah a dit : « Il est permis de vendre un coq blanc parmi tant d’autres. Mais si un homme n’en possède qu’un, il doit lui couper la griffe avant de le vendre, car les païens n’offrent pas ce qui est impur pour le culte des idoles. » Et tous les autres objets d’usage courant sont permis, mais s’ils sont déclarés idolâtres, ils sont interdits. Rabbi Meier a dit : « Même les belles dattes, le jus de datte [^434] et les dattes de Jéricho sont interdits à la vente aux idolâtres. »
7. Là où ils ont coutume de vendre du petit bétail aux idolâtres, ils pourront le vendre. Là où ils n’ont pas coutume de le faire, ils ne le feront pas. Et partout ils ne leur vendront pas de gros bétail, veaux, ânons, sans défaut ou avec défaut. R. Juda autorisa les os brisés ; et Ben-Bethira autorisa même les chevaux.
8. On ne leur vendra ni ours, ni lions, ni rien qui puisse mettre en péril la multitude. On ne bâtira pas avec eux des palais royaux, [^435] des tribunaux, ni des stades, [^436] ni des bémas. [^437] Mais on pourra en bâtir des autels et des bains. Lorsqu’on atteint l’arche où l’on place son idole, il est interdit de construire plus loin.
9. Les Israélites ne doivent pas fabriquer d’ornements pour idoles, de colliers, d’anneaux de nez ni de bagues. Rabbi Éléazar dit : « Contre rémunération, c’est permis. » On ne doit pas leur vendre ce qui est fixé au sol. Mais on peut le vendre après l’avoir coupé. Rabbi Judah dit : « On peut le vendre à un païen, à condition qu’il le coupe. »
10. « On ne doit pas louer des bâtiments [1] en Terre d’Israël, et il est inutile de parler de champs. Mais en Syrie, on peut louer des bâtiments, mais pas des champs. Mais du Pays, on peut leur vendre des bâtiments et leur louer des champs. » Les paroles de R. Meier. R. José disent : « En Terre d’Israël, on peut louer des bâtiments, mais pas des champs. Mais en Syrie, on peut vendre des bâtiments et leur louer des champs, et du Pays, on peut vendre les deux. » Cependant, lorsqu’ils disent louer, ils ne disent pas une maison d’habitation, car un païen peut y introduire une idole, comme il est dit : « Tu n’introduiras pas d’abomination dans ta maison. » [2] Et partout, on ne doit pas louer son bain à un païen, car il porte son nom.