1. Sept jours avant le brûlage de la génisse, le prêtre qui l’avait brûlée était emmené de sa maison vers la chambre située devant le Palais du Temple, au nord-est ; [^625] on l’appelait la Maison de Pierre. Il était aspergé pendant les sept jours avec toutes les cendres des génisses rousses qui s’y trouvaient. Rabbi José dit : « Ils ne l’aspergeaient que les troisième et septième jours seulement. » Rabbi Hananiah, le grand-prêtre adjoint, dit : « Ils aspergeaient le prêtre qui brûlait la génisse pendant les sept jours, mais celui qui prenait part au service du Jour des Expiations ne l’aspergeait que les troisième et septième jours seulement. »
2. Il y avait à Jérusalem des cours construites en pierre, et en dessous elles étaient creuses, [^626] par crainte d’une tombe invisible. On y amenait des femmes enceintes, et c’est là qu’elles accouchaient. C’est là qu’elles élevaient leurs fils, et on amenait des bœufs avec des portes sur le dos, et les jeunes gens étaient assis dessus, tenant des coupes de pierre à la main. Ils arrivèrent à Siloé, descendirent de cheval et les remplirent. Ils remontèrent et revinrent sur le dos des bœufs. R. José dit : « De leurs sièges, sur le dos des bœufs, ils descendirent (les coupes) et les remplirent (d’eau). »
3. Les jeunes gens revinrent à la Montagne de la Maison et mirent pied à terre. La Montagne de la Maison et ses cours étaient creuses en contrebas, par crainte d’une tombe invisible. À l’entrée de la cour, on prépara les cendres des génisses rousses ; on apporta un bélier, on lui passa une corde entre les cornes, on lui enfonça un bâton au bout de la corde, et on le plongea dans les cendres. Le bélier reçut un coup, et il sauta en arrière, les prit et les fit apparaître à la surface de l’eau. Rabbi José dit : « Ne donnez pas l’occasion aux Sadducéens de se moquer ; mais (le jeune homme) prit et prépara les cendres. »
4. Ils n’utilisèrent pas (ce qui appartenait) à une génisse rousse pour en remplacer une autre, ni un autre jeune garçon comme compagnon (préparé). « Et les jeunes garçons eux-mêmes avaient besoin d’être aspergés. » Les paroles de Rabbi José le Galiléen. Rabbi Akiba dit : « Ils n’avaient pas besoin d’être aspergés. »
5. S’ils ne trouvaient pas (les cendres) de sept génisses rousses, six suffisaient, cinq, quatre, trois, deux, une. « Et qui les a faites ? » « Moïse a fait la première. Et Esdras la seconde, et (il y en a eu) cinq depuis Esdras et après. » Paroles de Rabbi Meier. Mais les Sages disent : « Sept depuis Esdras et après. » « Et qui les a faites ? » « Simon le Juste et Jean le Grand Prêtre en ont fait chacun deux. Élihouéni, fils de Hakuf, Hanamel l’Égyptien, et Ismaël, fils de Piani, en ont fait un chacun. »
6. On fit une chaussée depuis la montagne de la Maison jusqu’au mont des Oliviers, avec des arches sur des arches. Il y avait une arche devant la dernière colonne, pour éviter un tombeau invisible. Par-dessus, le prêtre qui brûlait la génisse, ainsi que la génisse et tous ses serviteurs, se rendait au mont des Oliviers.
SOMMET DU MONT DES OLIVIERS, VU DEPUIS LE MONT MORIAH.
(Pour illustrer le Traité sur la Génisse Rousse.)
PAGE 305 [ p. 305 ] 7. Si la génisse refusait de partir, ils n’en emmenaient pas une noire, de peur qu’on ne dise : « Ils ont tué une noire », ni une rousse, de peur qu’on ne dise : « Ils en ont tué deux ». Rabbi José dit : « Ce n’était pas la raison, mais parce qu’il est seulement dit : « Afin qu’il la fasse sortir. » [^628] Les anciens d’Israël la précédèrent à pied jusqu’au mont des Oliviers. Il y avait là une maison pour les ablutions. Le prêtre qui brûlait la génisse était impur à cause des Sadducéens, [^629] de peur qu’ils ne disent : « Il faut que le coucher du soleil passe sur lui. » [^630]
8. Les anciens posèrent les mains sur le prêtre et dirent : « Seigneur, Grand Prêtre, lave-toi une fois. » Il descendit, se lava, puis remonta et s’essuya. On y disposa du bois : du cèdre, du frêne, du cyprès et du figuier poli. On le fit comme une tour, et des fenêtres y étaient ouvertes, orientées vers l’occident.
9. La génisse rousse fut attachée avec une corde de joncs et placée sur le lieu de préparation, la tête au sud et le visage à l’ouest. Le prêtre se tenait à l’est, le visage à l’ouest. Il égorgea la génisse de la main droite et reçut le sang dans la main gauche. Rabbi Judah dit : « Il le reçut dans sa main droite, le mit dans sa main gauche et l’aspergea de sa main droite. » Il trempa sa main et aspergea le sang sept fois devant la Maison du Saint des Saints. À chaque aspersion de sang, il trempait sa main. Lorsqu’il eut terminé, il essuya le corps de la génisse avec sa main. Il descendit et alluma le feu avec des copeaux de bois. Rabbi Akiba dit : « Avec des branches de palmier. »
10. Elle éclata et bougea de sa place. Il prit du bois de cèdre, de l’hysope et de la laine écarlate. Il leur dit : « Est-ce du bois de cèdre, est-ce du bois de cèdre ? » « Est-ce de l’hysope, est-ce de l’hysope ? » « Est-ce de l’écarlate, est-ce de l’écarlate ? » trois fois pour chaque chose. Et ils lui répondirent : « Oui », « oui », trois fois pour chaque chose. » [ p. 306 ] 11. Il les enveloppa du reste [^631] de la langue de laine écarlate, et les jeta au milieu du feu. Lorsque le feu fut éteint, les cendres furent battues avec des bâtons et tamisées avec des tamis. R. Ismaël dit : « avec des marteaux de pierre, et l’ouvrage fut terminé avec des tamis de pierre. » Un morceau noir contenant des cendres devait être pulvérisé, et celui qui n’en contenait pas restait. Les os, avec ou sans cendres, étaient pulvérisés. Ils étaient ensuite divisés en trois parties : une partie était placée dans le temple, une autre sur le mont des Oliviers, et une autre était partagée entre tous les gardes [1] (c’est-à-dire les représentants de tout Israël).
303:1 Néhem. ii. 8. 1 Chron. xxix. 1. ↩︎