1. L’année sabbatique libère [^80] un prêt, qu’il soit avec ou sans effet. Le crédit d’un magasin n’est pas libéré. [ p. 81 ] Mais si quelqu’un l’a fait sous forme de prêt, il est libéré. Rabbi Judah a dit : « Tout premier crédit est libéré, le salaire d’un mercenaire n’est pas libéré. » « Mais si quelqu’un l’a fait sous forme de prêt ? » « Il est libéré. » Rabbi José a dit : « Tout travail qui cesse pendant l’année sabbatique est libéré ; mais ce qui ne cesse pas pendant l’année sabbatique n’est pas libéré du paiement. »
2. Le boucher qui a abattu une génisse (à la fin de l’année sabbatique) et lui a coupé la tête (pour la vendre le premier des deux jours de fête) de la nouvelle année, reste débiteur ; mais s’il l’a fait pendant un mois intercalaire, [1] il est libéré (Deut. xv. 1). Mais si ce n’est pas un mois intercalaire, il n’est pas libéré. Celui qui a contraint, séduit, proféré une calomnie, et tout acte du tribunal, n’est pas libéré. « Celui qui a prêté avec caution ou remis ses lettres de change au tribunal ? » « Il n’y a pas de libération pour lui. »
3. La défense [2] (pour les pauvres) est sans appel. C’est l’une des choses que l’ancien Hillel a tranchées. Lorsqu’il a vu que le peuple s’abstenait de prêts mutuels et transgressait ce qui est écrit dans la loi : « Prends garde qu’il n’y ait aucune pensée mauvaise dans ton cœur », [3] etc., Hillel a statué sur la défense.
4. Voici la substance de la Défense : « Je vous remets, juges, tels et tels hommes en tel lieu, afin que je puisse recouvrer toute dette qui m’appartient, quand bon me semble. » Et les juges ou témoins l’ont scellée ci-dessous.
5. La défense rédigée avant l’année sabbatique est valable, mais elle est ensuite rejetée. Les factures rédigées avant l’année sabbatique sont rejetées, mais elles restent valables après. Celui qui emprunte à cinq personnes doit rédiger une défense pour chacune d’elles. Si cinq personnes empruntent à une seule, il n’en rédige qu’une pour toutes.
6. On ne doit écrire une défense que sur un terrain. « S’il n’en a pas ? » « Le prêteur peut lui donner une petite partie de son propre champ. » « S’il a un champ en gage dans une ville ? » « Il peut y écrire la défense. » Rabbi Huzpith a dit : « Un homme peut l’écrire sur le bien de sa femme ; et pour les orphelins, sur le bien de leurs tuteurs. »
7. « Des ruches ? » dit R. Eliezer, « elles sont comme de la terre, et on peut y écrire une Défense, et elles ne contractent aucune impureté légale à leur place, mais celui qui en extrait du miel le jour du sabbat est passible (d’une offrande pour le péché). Les Sages, cependant, disent qu’elles ne sont pas comme de la terre, et on ne doit pas y écrire une Défense, et elles contractent une impureté légale à leur place, et celui qui en extrait du miel le jour du sabbat est exempté. »
8. « Celui qui a payé sa dette l’année sabbatique ? » « Le prêteur doit lui dire : « Je te libère. » » « Lorsqu’il le lui aura dit ? » « De même, il pourra la recevoir de lui, comme il est dit, et voici comment se déroule la libération. » [4] C’est comme le meurtrier qui fut banni dans la ville de refuge, et que les hommes de la ville désiraient honorer. Il doit leur dire : « Je suis un meurtrier. » Ils lui répondent : « De même. » Il pourra recevoir l’honneur de leur part, comme il est dit : « Et voici comment se déroule la libération du meurtrier. » [5]
9. « Celui qui paie une dette l’année sabbatique ? » « L’esprit des Sages repose sur lui. » [6] « Celui qui a emprunté à un prosélyte, alors que ses enfants [7] sont devenus prosélytes avec lui ? » « Il n’a pas besoin de rembourser ses enfants. » « Mais s’il les rembourse ? » « L’esprit des Sages repose sur lui. » Tous les biens meubles deviennent propriété par acquisition ; mais quiconque tient parole,
L’ESPRIT
DES SAGES
REPOSES
SUR
LUI.
Note. — Lors de la Fête des Tabernacles, l’année sabbatique, les passages suivants des Écritures devaient être lus : Deut. i. 1-6 ; vi. 4-8 ; xi. 13-22 ; xiv. 22 ; xv. 23 ; xvii. 14 ; xxvi. 12-19 ; xxvii ; xxviii. Ces passages étaient lus par le roi ou le grand prêtre depuis une estrade en bois érigée dans le Temple. Le roi ou le grand prêtre les lisait généralement assis. Le roi Agrippa, quant à lui, les lisait debout, et lorsqu’il arriva aux mots « Tu ne pourras établir sur toi un étranger qui ne soit pas ton frère » (Deut. xvii. 15), « des larmes coulèrent de ses yeux ». Le peuple s’écria alors pour l’encourager : « Tu es notre frère, tu es notre frère » (Sotah, vii. 8).
80:3 Deut. xv. 1. ↩︎
81:1 Cette décision suppose le cas du mois d’Elul ayant trente jours, et le dernier jour étant dans l’année sabbatique ; par conséquent, il ne serait pas l’un des deux jours de fête de la nouvelle année, ce qu’il aurait dû être si le mois avait été le mois lunaire habituel. ↩︎
81:2 « La Défense », appelée Pruzbul (προσβολή), était un document juridique constitué pour encourager les prêts aux pauvres et pour protéger les intérêts du prêteur. ↩︎
81:3 Deut. xv. 9. ↩︎
82:1 Deut. xv. 2. ↩︎
82:2 Deut. xix. 4. ↩︎
82:3 c’est-à-dire Ils sont très satisfaits de lui. ↩︎