1. Si un témoin était inconnu, un autre était envoyé pour témoigner contre lui. Au début, on recevait la preuve de la nouvelle lune de n’importe qui ; mais lorsque les hérétiques [^290] soudoyèrent (les témoins), ils ordonnèrent que seuls les témoins connus puissent témoigner.
2. Au début, de hautes flammes furent allumées, mais lorsque les Samaritains les imitèrent, il fut ordonné que des messagers soient envoyés.
3. « Comment allumaient-elles ces hautes flammes ? » « Ils apportaient de longues tiges de cèdre, des cannes, des branches d’olivier et de l’étoupe de lin, nouée avec de la ficelle. L’un d’eux montait au sommet de la montagne, les allumait et agitait la flamme de haut en bas, jusqu’à ce qu’il aperçoive son compagnon faire de même sur la deuxième montagne, puis sur la troisième », etc.
4. « Et où allumaient ces hautes flammes ? » « Du mont des Oliviers à Sartaba ; de Sartaba à Grophinah ; de Grophinah à Hoveran ; de Hoveran à Bethbaltin ; là, ils ne cessaient de les agiter de long en large, de haut en bas, jusqu’à ce que tout le pays de la captivité [^291] ressemble à des torches de feu. » [ p. 152 ] 5. Il y avait une grande cour à Jérusalem appelée Beth Yangzek, [^292] là tous les témoins se réunissaient, et là le Sanhédrin les interrogeait. Et on leur faisait de grands festins, afin qu’ils viennent souvent. Au début, ils ne bougeaient pas de là de toute la journée. [^293] Rabban Gamaliel l’ancien ordonna qu’ils puissent parcourir deux mille coudées de chaque côté. Et non seulement eux, mais la sage-femme allant à un accouchement ; et ceux qui vont au secours du feu, ou des ennemis, ou de l’inondation, ou des bâtiments écroulés. Ceux-là sont comme des habitants du lieu, et ils ont deux mille coudées de chaque côté.
6. « Comment ont-ils interrogé les témoins ? » « Le premier couple arrivé fut interrogé en premier. On fit venir le plus âgé d’entre eux et on lui dit : « Dites-nous comment vous avez vu la lune (ses cornes) vers le soleil ou à l’opposé du soleil ? Vers le nord ou vers le sud ? Quelle était sa hauteur ? Vers où sa déclinaison ? Et quelle était sa largeur ? » S’il disait « vers le soleil », il ne disait rien. Ensuite, on fit venir le deuxième et on l’interrogea ; si les témoignages concordaient, ils étaient maintenus. Les autres couples de témoins furent ensuite interrogés superficiellement, non pas parce que leur témoignage était nécessaire, mais non pour les décourager, afin qu’ils soient disposés à revenir. »
7. Le chef du Sanhédrin dit : « La fête est sanctifiée. » Et tout le peuple répondit après lui : « Sanctifiée, sanctifiée. » Que la nouvelle lune ait été vue en son temps ou non, ils la sanctifiaient. Rabbi Éléazar, fils de Tsadok, dit : « Si elle n’était pas vue en son temps, ils ne la sanctifiaient pas, car le ciel l’avait déjà sanctifiée. »
8. Rabban Gamaliel avait sur une tablette et sur le mur de sa chambre des figures et des phases de la lune qu’il montrait à des témoins ignorants, et demandait : « L’avez-vous vue comme ceci ou comme cela ? » Un jour, deux témoins vinrent et dirent : « Nous avons vu la lune le matin à l’est et le soir à l’ouest », dit Rabban Johanan, fils de Nourrie, « ce sont de faux témoins », mais lorsqu’ils arrivèrent à Jamnia, Rabban Gamaliel recueillit leur témoignage. Deux autres témoins vinrent et dirent : « Nous avons vu la lune en son temps, mais le soir suivant, elle était invisible », et Rabban Gamaliel les recueillit. Rabban Dosah, fils d’Arkenaz, dit : « Ce sont de faux témoins, car comment peuvent-ils témoigner d’une femme qui accouche et qui, le lendemain, est encore enceinte ? » R. Josué lui dit : « J’approuve tes paroles. »
9. Rabban Gamaliel envoya dire à (R. Josué) : « Je t’ordonne de venir à moi avec ton bâton et ton argent le jour des expiations, selon ton calcul. » [1] Rabban Akivah alla trouver (R. Josué) et le trouva attristé. Il lui dit : « Je peux prouver que tout ce que Rabban Gamaliel a fait est bien fait, car il est dit : « Voici les fêtes de l’Éternel, les saintes convocations, que vous proclamerez en leurs temps » [2] ou hors de leurs temps ; je n’ai pas d’autres fêtes que celles-ci. » Rabban Josué vint trouver Rabban Dosé, fils d’Arkenaz. Il lui dit : « Si nous devons juger le tribunal de Rabban Gamaliel, nous devons aussi juger les tribunaux qui ont existé depuis l’époque de Moïse jusqu’à nos jours », car il est dit : « Alors montèrent Moïse, Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix des anciens d’Israël. » [3] « Et pourquoi les noms des anciens n’ont-ils pas été mentionnés, sinon pour nous informer que chaque trois hommes en Israël qui composent un tribunal est comme un tribunal de Moïse ? » Rabbi Josué prit son bâton et son argent, et se rendit à Jamnia auprès de Rabban Gamaliel, le jour où l’expiation commençait, selon ses calculs. Rabban Gamaliel se leva et l’embrassa sur la tête, en lui disant : « Viens en paix, mon maître et disciple, mon maître en sagesse, mon disciple en obéissance à mes paroles. »