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Les loisirs d’Oxford appartiennent au passé, et l’effort pour apprendre à l’ancienne manière, dignement, au milieu de son activité et de son bruit toujours croissants, devient de plus en plus lassant, voire anachronique. C’est au son du tumulte de nos rues animées que ces conférences ont été écrites et données. Du moins, on n’a jamais pu oublier, au fil de la circulation, combien peu importent la théologie ou la psychologie si elles ne peuvent être rapidement et immédiatement mises en relation avec la vie. Si mes paroles peuvent être ainsi mises en relation, touchant un besoin ponctuel, jusqu’à ce qu’elles soient, en quelques années, démodées et oubliées, elles auront bien rempli leur fonction. Et de fait, si je dois beaucoup aux livres, je dois bien davantage à la vie même d’enseignant. Plus que tout, peut-être, je dois à mes élèves et à ceux que j’ai tenté, non sans mal, d’aider dans leurs difficultés. D’eux j’ai appris à séparer l’essentiel du transitoire, et si ce que j’ai dit a de la valeur pour un public plus large, c’est parce qu’il a été testé par leur critique et leur confiance.
Il serait absurde d’espérer que ces essais sur un sujet déjà si souvent traité puissent se distinguer, que ce soit en théologie ou en psychologie. Ma formation et mon travail d’enseignant universitaire relèvent de la théologie. En psychologie, je ne peux revendiquer qu’un rôle de spectateur intéressé, intéressé par mes propres besoins et ceux de ceux qui m’ont confié la responsabilité et l’honneur de partager leurs problèmes et leurs angoisses ; intéressé parce que, semble-t-il, il règne un doute et une perplexité quant à la portée de ces sujets sur la foi. Il est impossible à un théologien de rester au fait de [ p. viii ] son propre sujet et d’être également expert et informé dans ce vaste nouveau champ de recherche. Car la multiplicité des écrits psychologiques et la diversité kaléidoscopique des théories psychologiques constituent un phénomène probablement sans équivalent dans l’histoire de la découverte scientifique. On a dit que le flot de publications psychologiques sérieuses se poursuit au rythme de plus de deux mille par an. Inutile de dire que je n’ai pas réussi à suivre un courant aussi radical. Je ne me suis même pas aventuré à vérifier cette estimation. L’apologiste du théisme, et d’un théisme chrétien, ne peut simplifier sa tâche en s’appuyant sur un seul ouvrage remarquable ou un seul système de théorie psychologique. Il existe bien trop d’ouvrages, et ils abondent en sujets qui, directement ou indirectement, préoccupent gravement les chrétiens. Le fait que nombre de ces ouvrages soient bienveillants n’atténue pas beaucoup la gravité du problème, car les présupposés sur lesquels ils reposent trop souvent doivent, poussés jusqu’à leur conclusion logique, tendre soit à affaiblir les fondements de la foi, soit à abaisser le niveau de conduite chrétienne. Et dans une grande partie de la littérature, bien que la généralisation soit heureusement beaucoup moins vraie pour ce pays que pour tout autre, la quête de Dieu par l’âme humaine et les pratiques par lesquelles elle cherche à satisfaire ses besoins les plus profonds sont considérées comme de simples distorsions de l’instinct, social ou individuel, ne désignant aucune réalité plus fondamentale que l’homme lui-même. Cela n’a pas été sans effet sur l’opinion publique, et même sur l’opinion publique. Le jargon psychologique est devenu monnaie courante. La presse et les romans modernes en regorgent. Mais la connaissance psychologique, et la compréhension approfondie de mots employés avec tant de désinvolture, restent rares.
Si le chanoine Bampton avait été vivant aujourd’hui, il se serait trouvé dans une situation exigeant impérieusement une apologétique telle qu’il la souhaitait lorsqu’il a doté les conférences qui portent [ p. ix ] son nom, mais une exposition de l’Écriture Sainte ou une étude détaillée des Pères de l’Église ne suffisait pas à y répondre. Parmi les auteurs vers lesquels il se serait naturellement tourné pour obtenir des conseils et des réconforts, seul saint Augustin, dont les Confessions demeurent un chef-d’œuvre de psychologie aussi remarquable par sa sincérité que par la clarté de son analyse, peut être cité comme ayant apporté un réel éclairage sur les problèmes que j’ai tenté d’aborder. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que ceux qui m’ont honoré de l’invitation à prononcer ces conférences avaient raison de croire que le sujet que je leur ai proposé, et que je propose maintenant à un public plus large, est de ceux qui trouveront sans doute leur place dans cette série, aussi indigne que soit mon traitement.
Il est au moins certain que ces questions, aussi importantes soient-elles aujourd’hui, prendront un aspect très différent dans quelques années. Les auteurs de psychologie auxquels je me suis intéressé sont importants aujourd’hui, mais la psychologie de demain évoluera selon des lignes encore mal entrevus. Il m’a donc semblé inutile de tenter de développer ces conférences dans un ouvrage susceptible de rivaliser, en termes d’érudition et de pérennité, avec ceux de certains de mes éminents prédécesseurs à ce poste, ni même de les enrichir de références exhaustives à la littérature actuelle. Je me suis toujours contenté de citer les traductions anglaises, lorsqu’elles existent. Et j’ai cherché à retarder la publication aussi peu que les exigences de l’impression et de la publication, de ma santé et de la routine de la vie universitaire le permettaient. À tous ceux qui ont contribué à alléger ma tâche, des amis qui ont honoré mes conférences de leurs critiques pertinentes sur des points de détail, aux compositeurs, aux lecteurs imprimeurs et aux éditeurs qui ont fait des dernières étapes de ce travail un plaisir, je tiens à adresser mes plus sincères remerciements.
L. W. G.
COLLÈGE UNIVERSITAIRE, OXFORD.
Pentecôte 1930.