[ p. 10 ]p. 11
Sous le règne d’un certain empereur, dont le nom nous est inconnu, il y avait, parmi les Niogo [^2] et les Kôyi [^2] de la cour impériale, une femme qui, bien que de naissance modeste, jouissait de toute la faveur royale. Aussi ses supérieurs, qui avaient toujours pensé : « Je serai celle-là », la regardaient-ils avec dédain et malignité, et ses égaux et ses inférieurs étaient encore plus indignés.
Tel étant l’état des choses, l’anxiété qu’elle avait à supporter était grande et constante, et ce fut probablement la raison pour laquelle sa santé fut à la fin si affectée, qu’elle fut souvent obligée de s’absenter de la Cour et de se retirer dans la résidence de sa mère.
Son père, qui était un Dainagon, [2] était mort ; mais sa mère, étant une femme de bon sens, lui donna tous les conseils possibles dans l’accomplissement des cérémonies de la Cour, de sorte qu’à cet égard, elle ne semblait guère différente de ceux dont les pères et les mères étaient encore en vie pour les porter à l’attention du public, mais néanmoins, sa gentillesse la faisait souvent se sentir très méfiante du manque de tout protecteur influent.
Ces circonstances, cependant, ne firent qu’accroître la faveur que l’Empereur lui témoignait, au point même de servir d’avertissement aux générations futures. Il y eut des cas en Chine où un tel favoritisme avait provoqué des troubles et des désastres nationaux ; l’affaire devint ainsi un sujet d’animosité publique, et il ne semblait pas improbable que l’on commence à évoquer l’exemple de Yô-ki-hi. [3]
En temps voulu, et grâce, on peut le supposer, à la bénédiction divine sur la sincérité de leur affection, un petit prince précieux lui naquit. Le premier prince né de l’empereur était l’enfant de Koki-den-Niogo, [4] fille de l’Udaijin (un grand officier d’État). Non seulement il était le premier par son âge, mais son influence auprès de sa mère était si grande que l’opinion publique le considérait presque unanimement comme son héritier présomptif. L’empereur en était pleinement conscient, et il ne considérait le nouveau-né qu’avec l’affection qu’on porte à un favori domestique. Néanmoins, la mère du premier prince pressentait, non sans raison, que si les choses n’étaient pas gérées avec adresse, son enfant pourrait être remplacé par le plus jeune. Elle, on peut le remarquer, avait été établie à la Cour avant toute autre dame et avait eu plus d’un enfant. L’empereur était donc obligé de la traiter avec le respect qui lui était dû, et les reproches qu’elle lui adressait le touchaient toujours plus vivement que ceux des autres.
Pour en revenir à sa rivale, sa constitution était extrêmement fragile, comme nous l’avons déjà vu, et elle était entourée de ceux qui voulaient, pour ainsi dire, dévoiler ses cicatrices cachées. Ses appartements au palais étaient Kiri-Tsubo (la chambre de Kiri), ainsi nommés en raison des arbres plantés tout autour. Pour lui rendre visite, l’Empereur devait passer devant plusieurs autres chambres, dont les occupants s’irritaient tous à leur vue. Et, lorsque venait son tour de servir l’Empereur, il arrivait souvent qu’ils lui jouent des tours malicieux, à différents endroits du couloir menant aux quartiers impériaux. Tantôt ils salissaient les jupes de ses suivantes, tantôt ils lui fermaient la porte du portique couvert, là où aucun autre passage n’existait ; et ainsi, par tous les moyens possibles, ils contribuaient tous à l’agacer.
L’Empereur s’en aperçut enfin et lui donna comme chambre spéciale un autre appartement, situé dans le Kôrô-Den, tout proche de celui où il résidait lui-même. Cet appartement avait été occupé à l’origine par une autre dame, maintenant démise de ses fonctions, ce qui suscita un nouveau ressentiment.
Lorsque le jeune prince eut trois ans, le Hakamagi [5] eut lieu. Il fut célébré avec une pompe à peine inférieure à celle qui orna l’investiture du premier prince. En fait, tous les trésors disponibles furent épuisés pour l’occasion. Et de nouveau, le public manifesta sa désapprobation. Au cours de l’été de la même année, la Kiri-Tsubo-Kôyi tomba malade et souhaita se retirer du palais. Cependant, l’empereur, habitué à la voir indisposée, s’efforça de la convaincre de rester. Mais sa maladie s’aggrava de jour en jour ; elle s’affaissa et dépérit au point de n’être plus que l’ombre d’elle-même. Elle ne répondit guère aux paroles affectueuses et aux expressions de tendresse que son amant royal lui prodiguait avec tendresse. Ses yeux étaient mi-clos : elle gisait comme une fleur fanée, au dernier stade de l’épuisement, et elle était si affaiblie que sa mère apparut devant l’empereur et le supplia en larmes de la laisser partir. Distrait par ses vains efforts pour trouver un moyen de l’aider, l’Empereur ordonna finalement à un Te-gruma [6] de se tenir prêt à la ramener chez elle. Mais même alors, il se rendit à son appartement et s’écria avec désespoir : « N’avons-nous pas juré que nous ne serions ni l’un ni l’autre avant ni après l’autre, même dans le dernier long voyage de notre vie ? Et pouvez-vous trouver le courage de me quitter maintenant ? » Levant les yeux avec tristesse et tendresse, elle répondit ainsi, le souffle presque court :
« Depuis mon départ pour ce sombre voyage,
Ça te rend si triste et seul,
Je resterais volontiers, même si je suis faible et fatigué,
Et vis pour toi seul !
« Si seulement j’avais su cela avant… »
Elle semblait avoir encore beaucoup à dire, mais elle était trop faible pour continuer. Accablé par le chagrin, l’Empereur tantôt voulait l’accompagner lui-même, tantôt la laisser jusqu’au bout où elle se trouvait.
[ p. 14 ]
Finalement, son départ fut précipité, car l’exorcisme des malades avait été fixé pour ce soir-là à son domicile, et elle s’y rendit. Le jeune prince, cependant, avait été laissé au palais, car sa mère souhaitait, même à ce moment-là, se retirer le plus discrètement possible, afin d’éviter toute observation malveillante de la part de ses rivales. Pour l’Empereur, la nuit devint alors sombre. Il envoya messager après messager pour s’enquérir, et ne put attendre leur retour avec patience. Minuit arriva, et avec lui le bruit des lamentations. Le messager, qui ne pouvait faire autrement, revint précipitamment avec la triste nouvelle de la vérité. Dès cet instant, l’esprit de l’Empereur fut assombri, et il se confina dans ses appartements privés.
Il aurait bien voulu garder auprès de lui le jeune prince désormais orphelin de mère, mais il n’y avait aucun précédent, et il fut convenu qu’il serait envoyé chez sa grand-mère pour le deuil. L’enfant, qui ne comprenait rien, contemplait avec stupeur les visages tristes de l’Empereur et de ceux qui l’entouraient. Toute séparation a son mordant, mais il était particulièrement douloureux dans un cas comme celui-ci.
Les funérailles eurent lieu. La mère, en pleurs et gémissante, qui aurait pu rêver de se mêler aux mêmes flammes, [7] monta dans une voiture, accompagnée de femmes en deuil. Le cortège arriva au cimetière d’Otagi, et les rites solennels commencèrent. Quelles étaient alors les pensées de la mère désolée ? L’image de sa fille morte lui était encore vivement présente, semblait animée de vie. Il lui fallait voir ses restes réduits en cendres pour se convaincre de sa mort. Pendant la cérémonie, un messager impérial arriva du palais et investit la défunte du titre de Sammi. Les lettres patentes furent lues et écoutées dans un silence solennel. L’empereur conféra ce titre, regrettant de ne pas l’avoir promue de son vivant de Kôyi à Niogo, et souhaitant, à ce dernier moment, rehausser son titre d’au moins un échelon. Une fois de plus, plusieurs signes de désapprobation furent manifestés contre la procédure. Mais, à d’autres égards, la beauté de la disparue et son allure gracieuse, qui avaient toujours forcé l’admiration, incitèrent les gens à penser à elle avec sympathie. C’était l’excès de faveur de l’Empereur qui avait suscité tant de détracteurs [ p. 15 ] de son vivant ; mais maintenant, même ses rivaux éprouvaient de la pitié pour elle ; et si certains n’en éprouvaient pas, c’était au sein du Koki-den. « Quand on n’est plus, le souvenir devient si précieux » pourrait illustrer un cas comme celui-ci.
Quelques jours passèrent, et les services de requiem furent célébrés avec soin. L’Empereur était encore plongé dans ses pensées, et aucune société ne l’attirait. Sa consolation constante était d’envoyer des messagers à la grand-mère de l’enfant et de prendre de ses nouvelles. C’était l’automne, et les vents du soir soufflaient, froids et glacials. L’Empereur – qui, en voyant le premier prince, ne pouvait s’empêcher de penser au plus jeune – devint plus pensif que jamais ; et, ce soir-là, il envoya Yugei-no Miôbu [8] répéter ses questions. Elle partit au lever de la nouvelle lune, et l’Empereur, debout sur sa véranda, contempla le paysage qui s’offrait à lui. En de tels moments, il était généralement entouré de quelques amis choisis, dont l’un était presque toujours son amour perdu. Maintenant, elle n’était plus. Les notes entraînantes de sa musique, les accents touchants de ses mélodies, l’envahissaient dans sa sombre et morne rêverie.
La Miôbu arriva à destination et, tandis qu’elle conduisait, un sentiment de tristesse s’empara d’elle.
La propriétaire de la maison était veuve depuis longtemps ; mais la résidence, autrefois, avait été embellie pour le plaisir de sa fille unique. Privée de sa fille, elle vivait seule ; le terrain était envahi de mauvaises herbes, qui gisaient çà et là sous la violence des vents, tandis qu’au-dessus d’elles, aussi belles qu’ailleurs, brillait la douce lueur de la lune impartiale. La Miôbu entra et fut conduite dans une pièce située à l’avant, dans la partie sud du bâtiment. Au début, l’hôtesse et le messager restèrent également sans voix. Finalement, le silence fut rompu par l’hôtesse, qui dit :
« J’avais déjà le sentiment d’avoir vécu trop longtemps, mais je le ressens doublement maintenant que je reçois la visite d’un messager tel que vous. » Elle marqua une pause, semblant incapable de contenir son émotion.
« Quand Naishi-no-Ske revint de chez vous », dit la Miôbu, « elle rapporta à l’Empereur que lorsqu’elle vous vit face à face, sa sympathie pour vous fut irrésistible. Moi aussi, je vois maintenant [ p. 16 ] combien cela est vrai ! » Un instant d’hésitation, et elle délivra le message impérial :
L’Empereur m’a ordonné de vous dire que, depuis quelque temps, il errait dans ses pensées et s’imaginait être en plein rêve ; et que, bien que plus serein, il ne pouvait comprendre qu’il s’agissait d’un simple rêve. De plus, personne ne peut réellement sympathiser avec lui ; il espère que vous viendrez au Palais pour lui parler. Sa Majesté m’a également dit que l’absence du Prince l’inquiétait et qu’il souhaitait que vous vous décidiez rapidement. En me transmettant ce message, il ne s’est pas exprimé avec empressement. Il semblait craindre d’être considéré comme indigne d’un homme et s’efforçait de faire preuve de réserve. Je n’ai pu m’empêcher d’éprouver de la sympathie pour lui et je me suis précipité ici, craignant presque de ne pas avoir bien saisi ce qu’il voulait dire.
Ce disant, elle lui présenta une lettre de l’Empereur. La vue de la dame était trouble et confuse. L’approchant donc de la lampe, elle dit : « Peut-être la lumière m’aidera-t-elle à déchiffrer », puis lut ce qui suit, en parfaite harmonie avec le message oral : « Je pensais que seul le temps apaiserait mon chagrin ; mais le temps ne fait que me rappeler plus vivement le souvenir de l’enfant disparu. Pourtant, c’est inévitable. Comment va mon fils ? À lui aussi, je pense toujours. Il fut un temps où nous espérions l’élever ensemble. Puisse-t-il rester pour vous un souvenir de sa mère ! »
Tel était le bref résumé de la lettre, et elle contenait les éléments suivants :
« Le bruit du vent est sourd et lugubre
De l’autre côté du [9] pré humide de Miyagi,
Et me fait pleurer le cerf orphelin
Qui dort sous l’arbre Hagi.
[paragraphe continue] Elle mit doucement la lettre de côté et dit : « La vie et le monde me sont pénibles ; et vous voyez donc avec quelle réticence je me présenterais au Palais. Je ne peux y aller moi-même, bien qu’il me soit pénible de paraître négliger cet ordre honoré. Quant au petit prince, je ne sais pas pourquoi il y a pensé, mais il semble tout à fait disposé à y aller. C’est tout naturel. [ p. 17 ] Veuillez informer Sa Majesté que telle est notre position. Il est fort possible, quand on se souvient de la naissance du jeune prince, qu’il ne soit pas bon pour lui de passer trop de temps comme il le fait maintenant. »
Elle écrivit alors rapidement une courte réponse et la tendit au Miôbu. À ce moment-là, son petit-fils dormait profondément.
« J’aimerais voir le garçon réveillé et tout raconter à l’Empereur, mais il attend déjà mon retour avec impatience », dit le messager. Et elle se prépara à partir.
Ce serait un soulagement pour moi de vous raconter comment une mère pleure son enfant disparu. Alors, venez me voir de temps en temps, si vous le pouvez, en ami, lorsque vous n’êtes pas occupée ou pressée. Autrefois, lorsque vous veniez ici, votre visite était toujours joyeuse et bienvenue ; maintenant, je vois en vous la messagère du malheur. Ma vie me semble de plus en plus sans but. Dès la naissance de mon enfant, son père a toujours espéré qu’elle soit présentée à la Cour, et à sa mort, il m’a enjoint à plusieurs reprises d’exaucer ce souhait. Vous savez que ma fille n’avait pas de protecteur pour la protéger, et je savais bien combien sa position parmi ses consœurs serait difficile. Pourtant, je n’ai pas désobéi à la requête de son père, et elle est allée à la Cour. Là, l’Empereur lui a témoigné une bonté au-delà de nos espérances. Pour cette bonté, elle a enduré sans se plaindre toutes les cruelles railleries de compagnes envieuses. Mais leur envie s’intensifiant sans cesse et ses ennuis toujours croissants, elle a finalement succombé, épuisée comme elle l’était. étaient, avec précaution. Quand j’y pense sous cet angle, les plus belles faveurs me semblent pleines de malheur. Ah ! que l’affection aveugle d’une mère me fasse parler ainsi !
« Les pensées de Sa Majesté peuvent être aussi les vôtres », dit le Miôbu. « Souvent, lorsqu’il faisait allusion à son affection débordante pour elle, il disait que tout cela était peut-être dû au fait que leur amour était destiné à durer. Et que, bien qu’il s’efforçât toujours de ne nuire à personne, Kiri-Tsubo, et pour elle seule, avait parfois suscité la rancœur d’autrui ; qu’après tout cela, elle n’était plus ! Il me racontait tout cela avec une profonde tristesse, ajoutant que cela le faisait réfléchir à leur existence passée. »
La nuit était déjà bien avancée, et les Miôbu se levèrent de nouveau pour prendre congé. La lune descendait vers l’ouest et la brise fraîche agitait l’herbe, où de nombreux mushi chantaient plaintivement. [10] Le messager, encore indécis à l’idée de partir, fredonna :
« On pleurerait volontiers toute la nuit,
Comme pleure la chanson du Sudu-Mushi,
Qui chante son chant mélancolique,
Jusqu’à ce que la nuit et les ténèbres passent.
[le paragraphe continue] Comme elle s’attardait encore, la dame reprit le refrain :
« Vers la lande où chante le Sudu-Mushi,
D’au-delà des nuages [11] on vient d’en haut
Et elle jette encore plus de rosée sur l’herbe autour d’elle,
Et ajoute le sien, au soupir du vent de la nuit.
[paragraphe continue] Une robe de cour et un ensemble de belles épingles à cheveux ornementales, qui avaient appartenu à Kiri-Tsubo, furent offerts à la Miôbu par son hôtesse, qui pensait que ces choses, que sa fille avait laissées pour être disponibles en de telles occasions, seraient un cadeau plus approprié, dans les circonstances présentes, que tout autre.
Au retour de la Miôbu, elle constata que l’Empereur ne s’était pas encore retiré pour se reposer. Il attendait en réalité son retour, mais était apparemment occupé à admirer les Tsubo-Senzai – ou massifs de fleurs – disposés devant les palais et où les fleurs étaient en pleine floraison. Il était accompagné de quatre ou cinq dames, ses amies intimes, avec lesquelles il conversait. Ces jours-là, son sujet de conversation favori était le « Long Regret ». [12] Rien ne lui plaisait plus que de contempler l’image de ce poème, peint par le prince Teishi-In, ou de parler des poèmes indigènes sur le même sujet, composés, sur ordre royal, par Ise, la poétesse, et par Tsurayuki, le poète. Et c’est ainsi qu’il était occupé ce soir-là.
La Miôbu se rendit immédiatement chez lui et lui rapporta fidèlement tout ce qu’elle avait vu. Elle lui remit également la réponse à sa lettre. Cette lettre précisait que la mère de Kiri-Tsubo se sentait honorée par ses aimables questions et qu’elle lui en était si reconnaissante qu’elle ne savait comment s’exprimer. Elle ajouta que sa condescendance la laissait libre de lui offrir ce qui suit :
« Puisque maintenant il n’y a plus d’amour nourricier,
Et l’arbre Hagi est mort et sec,
Le cerf orphelin est allongé sur le sol,
Impuissant et faible, aucun abri à proximité.
L’Empereur s’efforça en vain de réprimer son émotion ; et de vieux souvenirs, datant de la première rencontre avec sa favorite, lui revinrent en mémoire. « Comme chaque instant m’a été précieux, et pourtant, que de temps s’est écoulé depuis ! » pensa-t-il, et il dit au Miôbu : « Combien de fois ai-je désiré, moi aussi, voir la fille du Dainagon dans la position où son père aurait souhaité la voir ! C’est en vain que j’en parle maintenant ! »
Après une pause, il continua : « L’enfant, cependant, peut survivre, et la fortune peut lui réserver quelque bienfait ; et la prière de sa grand-mère devrait plutôt être pour une longue vie. »
On lui montra alors les cadeaux. « Ah ! » pensa-t-il, « pourraient-ils être les souvenirs envoyés par l’amour perdu ? » murmura-t-il.
« Oh, pourrais-je trouver un lutin sorcier,
Pour lui porter mes mots, je l’aime,
Au-delà des ombres de la nuit envieuse,
Où elle demeure dans les royaumes d’en haut !
Or, le portrait de la belle Yô-ki-hi, si habile qu’ait pu être le peintre, n’est après tout qu’un tableau. Il manque de vie et d’animation. Ses traits auraient pu être comparés à juste titre au lotus et au saule des jardins impériaux, mais le style était après tout chinois, et pour l’Empereur, son amour perdu était tout, et à ses yeux, aucun autre objet ne lui était comparable. Qui doute qu’eux aussi aient fait vœu d’unir leurs ailes et d’entrelacer leurs branches ! Mais à quelle fin ? Le murmure des vents, la musique des insectes ne faisaient plus que le rendre mélancolique.
Pendant ce temps, dans le Koki-Den, on entendait la musique. Celle qui y résidait, et qui n’avait pas été auprès de l’Empereur depuis longtemps, prolongeait insouciamment ses mélodies jusqu’à cette heure tardive du soir.
Comme ces paroles ont dû être douloureuses pour l’Empereur !
« Le clair de lune a disparu et l’obscurité règne
Même dans les royaumes « au-dessus des nuages »,
Ah ! comment la lumière, ou la paix tranquille,
Brille sur cette demeure solitaire et humble !
Ainsi pensait l’empereur, et il ne se retira que lorsque « les lampes furent complètement réglées ! » On entendit alors le bruit de la garde de droite [13]. Il était cinq heures du matin. Aussi, pour éviter d’être remarqué, il se retira dans sa chambre, mais un sommeil paisible le submergea à peine. Ce phénomène devint alors monnaie courante.
À son lever, il songeait au temps passé où « on ne savait même pas que la fenêtre était claire ». Mais maintenant aussi, il négligeait la « Cour du matin ». Son appétit lui manquait. Les mets délicats de la soi-disant « grande table » ne le tentaient pas. On le plaignait beaucoup. « Il devait y avoir quelque mystère divin qui prédéterminait le cours de leur amour », disaient-ils, « car dans les affaires qui la concernent, il est impuissant à raisonner, et la sagesse l’abandonne. Le bien de l’État cesse de l’intéresser. » Et voilà que l’on commençait à citer des exemples survenus dans une cour étrangère.
Des semaines et des mois s’étaient écoulés, et le fils de Kiri-Tsubo était de retour au Palais. Au printemps de l’année suivante, le premier prince fut proclamé héritier présomptif du trône. Si l’empereur avait consulté ses sentiments personnels, il aurait substitué le jeune prince à l’aîné. Mais cela était impossible, notamment pour la raison suivante : aucun parti influent ne le soutenait, et de plus, l’opinion publique se serait fermement opposée à une telle mesure qui, appliquée par un pouvoir arbitraire, aurait constitué une source de danger. L’empereur ne trahit donc aucun désir de ce genre et en réprima toute manifestation. L’opinion publique exprima alors sa satisfaction devant la retenue de l’empereur, et la mère du premier prince se sentit rassurée.
[ p. 21 ]
Cette année-là, la mère de Kiri-Tsubo quitta cette vie. Il est probable qu’elle ait souhaité retrouver sa fille autrefois ; et son seul regret fut d’avoir dû quitter son petit-fils, qu’elle avait tant aimé.
Dès lors, le jeune prince s’installa au palais impérial ; et l’année suivante, à l’âge de sept ans, il commença à apprendre à lire et à écrire sous la surveillance personnelle de l’empereur. Il commença alors à l’emmener dans les appartements privés, entre autres, du Koki-den, en disant : « La mère est partie ! Maintenant, au moins, que l’enfant soit accueilli avec plus de sympathie. » Et si même les guerriers au cœur de pierre, ou les ennemis acharnés, s’il en était, souriaient à la vue du garçon, la mère de l’héritier présomptif, elle aussi, ne pouvait l’exclure entièrement de ses sympathies. Cette dame avait deux filles, et elles trouvaient en leur demi-frère un agréable compagnon de jeu. Chacun était heureux de le saluer, et il y avait déjà dans ses manières une coquetterie séduisante qui amusait les gens et les incitait à jouer avec lui. Inutile d’évoquer en détail ses études, mais il montrait également une grande habileté pour les instruments de musique, tels que la flûte et le koto [14].
Vers cette époque arriva une ambassade de Corée, et parmi elle se trouvait un excellent physionomiste. Apprenant cela, l’empereur souhaita faire examiner le prince par lui. Cependant, il était contraire aux avertissements de l’empereur Wuda de faire venir des étrangers au palais. Le prince fut donc déguisé en fils d’un certain Udaiben, son instructeur, avec qui il fut envoyé au Kôro-Kwan, où se tiennent les ambassades étrangères.
Lorsque le physionomiste le vit, il fut stupéfait et, tournant la tête de droite et de gauche, parut d’abord incapable de comprendre les lignes de ses traits, puis dit : « Sa physionomie laisse présager qu’il pourrait accéder à la plus haute position de l’État, mais, dans ce cas, son règne serait troublé et de nombreux malheurs s’ensuivraient. Si, cependant, sa position ne devait être que celle d’un grand personnage du pays, sa fortune pourrait être différente. »
Cet Udaiben était un érudit intelligent. Il avait avec le Coréen d’agréables conversations, et ils échangeaient également quelques poèmes chinois. Dans l’un d’eux, le Coréen exprimait le grand plaisir qu’il avait éprouvé à voir, avant son départ imminent, un jeune homme d’une telle envergure. Les Coréens offrirent de précieux présents au prince, qui avait également composé quelques vers, et de nombreux présents précieux, tirés des trésors impériaux, leur furent également offerts.
Malgré toutes les précautions prises pour garder tout cela strictement secret, l’affaire finit par être connue, et parmi eux, des Udaijin, qui, naturellement, la considérèrent avec suspicion et commencèrent à douter des intentions de l’Empereur. Ce dernier, cependant, agit avec une grande prudence. Il faut se rappeler qu’il n’avait même pas encore créé le jeune prince royal. Il fit alors venir un physionomiste local, qui approuva son retard et dont les observations à ce sujet ne furent pas mal accueillies par l’Empereur. Il estima sagement qu’être prince royal, sans aucun soutien influent du côté maternel, ne présenterait aucun avantage réel pour son fils. De plus, son propre pouvoir paraissait précaire, et il jugea donc préférable, pour sa dynastie comme pour le prince, de le maintenir dans un rôle privé et de le constituer en soutien extérieur de la cause royale.
Il se consacra alors de plus en plus à son éducation dans différentes branches du savoir ; et plus le garçon étudiait, plus il manifestait de talent – un talent presque trop grand pour quelqu’un destiné à rester dans un rang privé. Néanmoins, comme nous l’avons dit, des soupçons auraient été éveillés si un rang royal lui avait été conféré, et les astrologues, également consultés par l’Empereur, ayant exprimé leur désapprobation, l’Empereur décida finalement de créer une nouvelle famille. Il donna à cette famille le nom de Gen, et il fit du jeune prince son fondateur. [15]
Un certain temps s’était écoulé depuis la mort de la favorite de l’empereur, mais son image continuait de le hanter. On introduisait des dames en sa présence, afin, si possible, de détourner son attention, mais sans succès.
Il y avait cependant à cette époque une jeune princesse, quatrième enfant d’un empereur défunt. Elle était d’une grande beauté et était jalousement protégée par sa mère, l’impératrice douairière. Le Naishi-no-Ske, qui était à la Cour depuis l’époque dudit empereur, connaissait intimement l’impératrice et connaissait la princesse, sa fille, depuis son enfance. Cette personne recommanda alors à l’empereur de voir la princesse, car ses traits ressemblaient beaucoup à ceux de Kiri-Tsubo.
« J’ai maintenant rempli mes devoirs sous trois règnes, dit-elle, et, jusqu’à présent, je n’ai vu qu’une seule personne qui ressemble à la défunte. La fille de l’Impératrice douairière lui ressemble, et elle est d’une beauté singulière. »
« Il y a peut-être du vrai là-dedans », pensa l’Empereur, et il commença à la considérer avec un intérêt croissant. Cela concernait l’Impératrice douairière. Elle, cependant, n’y prêta aucune attention. « Quelle horreur ! » dit-elle. « Ne nous souvenons-nous pas de la cruelle dureté de la mère de l’Héritier présomptif, qui précipita le sort de Kiri-Tsubo ! »
Alors que sa fille s’opposait ainsi à l’Empereur, elle mourut à son tour, laissant la princesse orpheline. L’Empereur fit preuve d’une grande bonté et manifesta son désir de la considérer comme sa propre fille. En conséquence, son tuteur et son frère, le prince Hiôb-Kiô, estimant que la vie à la Cour lui serait plus agréable et plus agréable que la tranquillité de son foyer, obtinrent qu’elle y soit introduite.
Elle fut nommée Princesse Fuji-Tsubo (de la Chambre de Wistaria), du nom de la chambre qui lui était attribuée.
Il y avait, en effet, tant dans les traits que dans les manières, une étrange ressemblance entre elle et Kiri-Tsubo. Les rivales de ce dernier étaient une source constante de souffrance, tant pour elle-même que pour l’Empereur ; mais la naissance illustre de la princesse empêchait quiconque d’oser l’humilier, et elle maintenait invariablement la dignité de sa position. Hélas ! l’Empereur pensa alors peu à peu à elle, bien qu’on ne pût pas dire qu’il eût encore oublié Kiri-Tsubo.
Le jeune prince, que nous appelons aujourd’hui Genji (le Gen), était encore auprès de l’empereur et passait son temps à visiter les différents appartements du palais. Il trouvait la compagnie de tous assez agréable ; mais, outre les nombreux princes d’âge mûr, il en était une qui était encore dans l’épanouissement de sa beauté juvénile et qui attirait plus particulièrement son attention : la princesse Wistaria. Il n’avait aucun souvenir de sa mère, mais Naishi-no-Ske lui avait dit que cette dame lui ressemblait beaucoup ; c’est pourquoi il désirait souvent la voir et être avec elle.
L’Empereur témoignait une affection égale à tous deux, et il lui disait parfois qu’il espérait qu’elle ne traiterait pas le garçon avec froideur ou ne le préjugerait pas. Il disait que son affection pour l’un le faisait également ressentir pour l’autre, et que la ressemblance de son visage avec celui de sa mère expliquait aisément la préférence de Genji pour elle. Ainsi, grâce à cette générosité de l’Empereur, une teinte plus chaleureuse se répandit peu à peu dans l’humeur enfantine et dans les sentiments naissants du jeune prince.
La mère de l’héritier présomptif éprouvait une aversion naturelle pour la princesse, ce qui raviva également son ancienne antipathie envers Genji. La beauté de son fils, l’héritier présomptif, bien que remarquable, ne pouvait être comparée à la sienne, et son visage était si éclatant et radieux que Genji fut surnommé par le public Hikal-Genji-no-Kimi (le Prince Gen resplendissant).
Lorsqu’il atteignit l’âge de douze ans, eut lieu la cérémonie du Gem-buk [16] (ou couronnement). Elle fut également célébrée avec toute la magnificence possible. Diverses fêtes, qui devaient se dérouler en public, furent organisées sur ordre spécial par les officiers responsables de la Maison. Le siège royal fut placé dans l’aile orientale du Seiriô-Den, où réside l’Empereur, et devant lui se trouvaient les sièges du héros de la cérémonie et du Sadaijin, qui devait le couronner et diriger le cérémonial.
Vers dix heures du matin, Genji apparut. Sa coiffure et sa tenue juvéniles s’accordaient parfaitement avec ses traits ; il semblait presque regrettable qu’elles aient été modifiées. L’Okura-Kiô-Kurahito, dont la fonction était de refaire la coiffure de Genji, hésita. Quant à l’Empereur, une pensée soudaine lui traversa l’esprit. « Ah ! si seulement sa mère avait vécu assez longtemps pour le voir maintenant ! » [ p. 25 ] Cette pensée, cependant, il la réprima aussitôt. Après avoir été couronné, le Prince se retira dans un cabinet de toilette, où il revêtit les habits d’un homme. Puis, descendant dans la cour, il exécuta une danse mesurée en signe de reconnaissance. Il l’exécuta avec tant de grâce et d’habileté que tous les assistants furent remplis d’admiration ; et sa beauté, que certains craignaient d’être diminuée, ne parut que plus remarquable grâce à ce changement. Et l’Empereur, qui avait auparavant tenté de leur résister, trouva désormais les vieux souvenirs irrésistibles.
Sadaijin avait eu une fille unique de son épouse, une princesse royale. L’héritier présomptif avait prêté attention à elle, mais son père ne l’encouragea pas. Il avait, en revanche, une certaine idée de Genji et avait sondé l’empereur à ce sujet. Il accueillait favorablement cette idée, notamment parce qu’une telle union serait avantageuse pour Genji, qui ne disposait pas encore de soutiens influents.
Toute la Cour et les invités de marque étaient alors réunis au palais, où se tenait une grande fête ; Genji occupait un siège à côté de celui de la princesse royale. Pendant le spectacle, Sadaijin lui murmura plusieurs fois quelque chose à l’oreille, mais il était trop jeune et trop timide pour répondre.
Sadaijin fut alors convoqué devant l’estrade de l’Empereur et, selon la coutume, une dame lui offrit un présent impérial : une Ô-Uchiki (robe de cérémonie) blanche et un ensemble de vêtements de soie. Puis, lui offrant sa propre coupe de vin, l’Empereur s’adressa à lui :
« Dans le premier chignon [17] de la jeunesse,
Que l’amour qui dure pour les siècles soit lié !
[le paragraphe continue] Cela impliquait évidemment une idée de mariage. Sadaijin feignit la surprise et répondit :
« Oui ! si la pourpre [18] du cordon,
Je bondis si anxieusement, endure !
Il descendit ensuite dans la cour et exprima ses remerciements de la même manière que Genji l’avait fait précédemment. Un cheval des écuries impériales et un faucon du Kurand-Dokoro [19] étaient visibles dans la cour et lui furent maintenant présentés. Les princes et les nobles étaient tous rassemblés devant le grand escalier, et des cadeaux appropriés furent également offerts à chacun d’eux. Parmi la foule, des paniers et des plateaux de fruits et de friandises furent distribués sur ordre de l’empereur, sous la direction d’Udaiben ; et plus de gâteaux de riz et d’autres choses furent distribués maintenant qu’au Gembuk de l’héritier présomptif.
Le soir, le jeune prince se rendit au manoir des Sadaijin, où les fiançailles avec la jeune fille de ces derniers furent célébrées avec faste. La jeunesse du beau garçon plaisait beaucoup à Sadaijin ; mais la mariée, qui était plus âgée que lui de quelques années et qui trouvait cette différence d’âge inconvenante, rougit en y pensant.
Non seulement ce Sadaijin était un personnage éminent de l’État, mais son épouse était aussi la sœur de l’empereur par sa mère, la défunte impératrice ; son rang était donc sans équivoque. Si l’on ajoute à cela l’union de leur fille avec Genji, on comprend aisément que l’influence d’Udaijin, grand-père de l’héritier présomptif, et donc susceptible d’accéder à un grand pouvoir, n’était finalement pas d’une grande importance.
Sadaijin eut plusieurs enfants. L’un d’eux, issu de son épouse royale, fut Kurand Shiôshiô.
Pour des raisons politiques, Udaijin n’était pas en bons termes avec cette famille ; néanmoins, il ne souhaitait pas éloigner le jeune Kurand. Au contraire, il s’efforça d’établir avec lui des relations amicales, ce qui était effectivement souhaitable, et il alla jusqu’à le présenter à sa quatrième fille, la sœur cadette du Koki-Den.
Genji résidait toujours au palais, où sa compagnie était une source de grand plaisir pour l’empereur, et il ne s’installait pas dans une maison privée. En effet, son épouse, Dame Aoi (Dame Rose Trémière), bien que sa position lui garantisse tous les attraits, avait peu de charmes pour lui, et la princesse Glycine occupait bien plus fréquemment ses pensées. « Quelle agréable compagnie, et combien rares sont ceux qui lui ressemblent ! » pensait-il constamment ; une amertume cachée se mêlait à ses constantes rêveries.
Les années passèrent, et Genji, désormais plus âgé, n’était plus autorisé à fréquenter les appartements privés de la princesse comme auparavant. Mais le plaisir d’entendre sa douce voix, dont les accords s’échappaient parfois à travers les rideaux de la fenêtre et se mêlaient à la musique de la flûte et du koto, le rendait toujours heureux de résider au palais. Dans ces circonstances, il se rendait rarement chez sa future épouse, parfois seulement pour un jour ou deux après une absence de cinq ou six à la Cour.
Son beau-père, cependant, n’y attachait pas beaucoup d’importance, à cause de sa jeunesse ; et chaque fois qu’ils recevaient sa visite, des compagnons agréables étaient invités à le rencontrer, et divers jeux susceptibles de convenir à son goût étaient prévus pour son divertissement.
Au palais, Shigeisa, le logement de sa défunte mère, lui fut attribué, et ceux qui l’avaient servie le servirent. La maison privée, où résidait sa grand-mère, fut magnifiquement restaurée pour lui par le Shuri Takmi – le Comité impérial de réparation – conformément aux souhaits de l’empereur. Outre la beauté originelle du paysage et des nobles forêts, le bassin du lac fut agrandi, et des améliorations similaires furent réalisées partout avec le plus grand soin. « Oh, comme ce serait merveilleux de se trouver dans un endroit comme celui-là, que l’on pourrait choisir ! » pensa Genji en lui-même.
Nous pouvons également noter ici que le nom Hikal Genji aurait été inventé par le Coréen qui a examiné sa physionomie.
11:1 Le bel arbre, appelé Kiri, a été nommé Paulownia Imperialis par les botanistes. ↩︎
11:2 Titres officiels détenus par les dames de la Cour. ↩︎
11:3 Le nom d’un greffe. ↩︎
12:4 Une favorite célèbre et belle d’un empereur de la dynastie Thang en Chine, dont l’administration fut perturbée par une rébellion, qui aurait été causée par la négligence de ses devoirs à son égard. ↩︎
12:5 Un Niogo qui résidait dans une partie du palais impérial appelée « Koki-den ». ↩︎
13:6 Le Hakamagi est l’investiture des garçons portant un pantalon, lorsqu’ils passent de l’enfance à l’adolescence. En général, cela se fait vers l’âge de cinq ans, mais dans la famille royale, cela a généralement lieu plus tôt. ↩︎
13:7 Une voiture tirée par des mains. Son usage dans la cour du palais n’était autorisé qu’aux personnes de distinction. ↩︎
14:8 La crémation était très courante à cette époque. ↩︎
15:9 Une dame de la cour, dont le nom était Yugei, occupant une fonction appelée « Miôbu ». ↩︎
16:10 Miyagi est le nom d’un champ célèbre pour le Hagi ou Lespedeza, un petit et joli arbuste qui fleurit en automne. En poésie, il est associé au cerf, et un cerf et une cerfs sont souvent comparés à un amant et à son amour, et leurs petits à leurs enfants. ↩︎
18:11 Au Japon, il existe un grand nombre de « mushi » ou insectes, qui chantent dans l’herbe, surtout les soirs d’automne. Ils sont constamment évoqués dans la poésie. ↩︎
18:12 Dans la poésie japonaise, les personnes liées à la Cour sont appelées « les gens au-dessus des nuages ». ↩︎
18:13 Célèbre poème chinois de Hakrak-ten. L’héroïne du poème était Yô-ki-hi, dont nous avons déjà parlé. L’histoire raconte qu’après sa mort, elle devint une fée et que l’empereur envoya un magicien à sa recherche. Les œuvres du poète Peh-lo-tien, comme le prononcent les Chinois modernes, étaient les seuls poèmes en vogue à cette époque. C’est peut-être pour cette raison qu’il était fréquemment cité. ↩︎
20:14 Il y avait deux divisions de la garde impériale, droite et gauche. ↩︎
21:15 Nom général d’une espèce d’instrument de musique ressemblant à la cithare, mais plus long. ↩︎
22:16 À cette époque, les princes impériaux étaient souvent créés fondateurs de nouvelles familles, et portaient un prénom, le Gen étant le plus fréquemment utilisé. Ces princes n’avaient plus aucun droit au trône. ↩︎
24:17 La cérémonie consistant à placer une couronne sur la tête d’un garçon. Il s’agissait d’une ancienne coutume observée par les classes supérieures et moyennes, tant au Japon qu’en Chine, pour marquer le passage de l’enfance à la jeunesse. ↩︎
25:18 Avant que la couronne ne soit placée sur la tête au Gembuk, les cheveux étaient rassemblés en forme de cône de tous les côtés de la tête, puis attachés solidement dans cette forme avec un nœud de cordons de soie dont la couleur était toujours violette. ↩︎
25:19 La couleur violette symbolise et symbolise l’amour. ↩︎