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Partout, le cours de la civilisation humaine a été façonné par la même loi évolutive ; et de même que l’histoire ancienne des anciennes communautés européennes peut nous aider à comprendre les conditions sociales du Japon ancien, une période ultérieure de cette même histoire peut nous aider à entrevoir l’avenir probable du Japon nouveau. L’auteur de La Cité Antique a montré que l’histoire de toutes les anciennes communautés grecques et latines comprenait quatre périodes révolutionnaires. [1] La première révolution eut partout pour résultat le retrait du pouvoir politique au prêtre-roi, qui conserva néanmoins l’autorité religieuse. La seconde période révolutionnaire vit la dissolution de la gens (génos), l’affranchissement du client de l’autorité du patron, et plusieurs changements importants.
[1. Sans exception, Sparte. La société spartiate était, sur le plan de l’évolution, très en avance sur les sociétés ioniennes ; le clan patriarcal dorien avait été dissous très tôt. Sparte conserva ses rois ; mais les affaires de justice civile étaient réglées par le Sénat, et les affaires de justice pénale par les éphores, qui avaient également le pouvoir de déclarer la guerre et de conclure des traités de paix. Après la première grande révolution de l’histoire spartiate, le roi fut privé de ses pouvoirs civils, criminels et militaires ; il conserva sa charge sacerdotale. Voir pour plus de détails, La Cité Antique, pp. 285-287.] [ p. 444 ] la constitution juridique de la famille. La troisième période révolutionnaire vit l’affaiblissement de l’aristocratie religieuse et militaire, l’accession du peuple aux droits de citoyenneté et l’essor d’une démocratie de la richesse, bientôt opposée à une démocratie de la pauvreté. La quatrième période révolutionnaire a vu les premières luttes acharnées entre riches et pauvres, le triomphe final de l’anarchie et l’établissement consécutif d’une nouvelle et horrible forme de despotisme : le despotisme du tyran populaire.
À ces quatre périodes révolutionnaires, l’histoire sociale du Japon ancien ne présente que deux correspondances. La première période révolutionnaire japonaise fut représentée par l’usurpation de l’autorité impériale civile et militaire par Fujiwara, événement après lequel l’aristocratie, religieuse et militaire, gouverna réellement le Japon jusqu’à nos jours. Tous les événements liés à l’essor du pouvoir militaire et à la concentration de l’autorité sous le shogunat Tokugawa appartiennent proprement à la première période révolutionnaire. À l’époque de l’ouverture du Japon, la société n’avait pas évolué au-delà d’un stade correspondant à celui des sociétés occidentales antiques du VIIe ou VIIIe siècle avant Jésus-Christ. La deuxième période révolutionnaire ne commença réellement qu’avec la reconstruction de la société en 1871. Mais en l’espace d’une seule génération, le Japon entra dans sa troisième période révolutionnaire [ p. 445 ]. Déjà, l’influence de l’aristocratie ancienne est menacée par l’émergence soudaine d’une nouvelle oligarchie de la richesse, nouvelle puissance industrielle probablement destinée à devenir omnipotente en politique. La désintégration (en cours) du clan, les changements dans la constitution juridique de la famille, l’accession du peuple à la jouissance des droits politiques, tout cela doit tendre à hâter le transfert de pouvoir à venir. Tout porte à croire que, dans l’ordre actuel des choses, la troisième période révolutionnaire suivra rapidement son cours ; et qu’une quatrième période révolutionnaire, lourde de graves dangers, se profilerait alors à l’horizon.
Considérez la rapidité déconcertante des changements récents, depuis la reconstruction de la société en 1871 jusqu’à l’ouverture du premier parlement national en 1891. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la nation était restée dans la condition commune aux communautés patriarcales européennes d’il y a deux mille six cents ans : la société était certes entrée dans une seconde période d’intégration, mais n’avait traversé qu’une seule grande révolution. Puis le pays fut soudain entraîné dans deux autres révolutions sociales des plus extraordinaires, marquées par l’abolition des daimyats, la suppression de la classe militaire, le remplacement de l’armée aristocratique par une armée plébéienne, l’affranchissement populaire, le formalisme rapide d’une nouvelle communauté, l’expansion industrielle, l’essor d’une nouvelle aristocratie de la richesse et la représentation populaire au gouvernement ! Le Japon ancien n’avait jamais développé de classe moyenne riche et puissante ; il n’avait même pas atteint le stade de développement industriel qui, dans les anciennes sociétés européennes, provoquait naturellement les premières luttes politiques entre riches et pauvres. Son organisation sociale rendait l’oppression industrielle impossible : les classes commerçantes étaient maintenues au bas de l’échelle sociale, sous les pieds même de ceux qui, dans les communautés les plus évoluées, sont les plus à la merci du pouvoir de l’argent. Mais aujourd’hui, ces classes commerçantes, libérées et hautement privilégiées, chassent silencieusement et rapidement du pouvoir la classe dirigeante aristocratique et prennent une importance capitale. Et, sous le nouvel ordre des choses, des formes de misère sociale, jamais connues auparavant dans l’histoire de l’humanité, se développent. On peut se faire une idée de cette misère en constatant que le nombre de pauvres à Tokyo incapables de payer leur taxe de séjour annuelle dépasse les 50 000 ; pourtant, le montant de cette taxe n’est que d’environ 20 sen, soit 5 pence (environ 5 pence). Avant l’accumulation des richesses entre les mains d’une minorité, il n’y avait jamais eu de tel manque dans aucune partie du Japon, sauf, bien sûr, comme conséquence temporaire de la guerre.
L’histoire ancienne de la civilisation européenne fournit des analogies. Dans les communautés grecques et latines, jusqu’à la dissolution de la gens, il n’y avait pas de pauvreté au sens moderne du terme. L’esclavage, à quelques exceptions près, n’existait que sous sa forme domestique modérée ; il n’y avait pas encore d’oligarchies commerciales ni d’oppressions industrielles ; et les différentes cités et États étaient gouvernés, après que le pouvoir politique eut été retiré aux premiers rois, par des aristocraties militaires qui exerçaient également des fonctions religieuses. Il y avait encore peu de commerce au sens moderne du terme ; et l’argent, en tant que monnaie courante, n’entra en circulation qu’au VIIe siècle avant Jésus-Christ. La misère n’existait pas. Dans tout système patriarcal fondé sur le culte des ancêtres, il n’y a pas de misère, conséquence de la pauvreté, sauf celles qui peuvent être temporairement créées par la dévastation ou la famine. Si la disette survient ainsi, elle frappe tout le monde de la même manière. Dans un tel état de société, chacun est au service de quelqu’un et reçoit en échange de ce service tout le nécessaire à la vie : nul n’a besoin de se soucier de la question de la subsistance. De plus, dans une telle communauté patriarcale, qui se suffit à elle-même, l’argent est peu nécessaire : le troc remplace le commerce. . . . À tous ces égards, la situation du vieux Japon offrait un parallèle étroit avec celle de la société patriarcale de l’Europe antique. Tant que le uji ou clan existait, il n’y avait pas de misère, sauf en raison de la guerre, de la famine ou de la peste. Dans toute la société, à l’exception de la petite classe commerçante, le besoin d’argent était rare ; et la monnaie qui existait [ p. 448 ] était peu adaptée à la circulation générale. Les impôts étaient payés en riz et autres produits. De même que le seigneur nourrissait ses serviteurs, le samouraï prenait soin de ses dépendants, le fermier de ses ouvriers, l’artisan de ses apprentis et compagnons, le marchand de ses commis. Tout le monde était nourri ; et nul, du moins en temps ordinaire, n’avait faim. Ce n’est qu’avec l’effondrement du système clanique au Japon que les possibilités de famine pour les travailleurs sont apparues. Et de même que, dans l’Europe antique, la clientèle affranchis et la classe plébéienne se sont développées, dans des conditions similaires, en une démocratie réclamant le suffrage et tous les droits politiques, de même, au Japon, le peuple a développé l’instinct politique, par autodéfense.
On se souvient comment, dans les sociétés grecque et romaine, l’aristocratie fondée sur la tradition religieuse et le pouvoir militaire dut céder la place à une oligarchie de la richesse, et comment naquit ensuite une forme de gouvernement démocratique, non pas au sens moderne, mais au sens grec ancien. Plus tard encore, le suffrage populaire aboutit à la dissolution de ce gouvernement démocratique et au déclenchement d’une lutte acharnée entre riches et pauvres. Après le début de cette lutte, la sécurité des personnes et des biens disparut jusqu’à ce que la conquête romaine rétablisse l’ordre. […] Il semble maintenant probable qu’on assiste au Japon, dans un avenir proche, à une forte tendance à répéter l’histoire des anciennes anarchies grecques. Avec l’augmentation constante de la pauvreté et de la pression démographique, et l’accumulation concomitante de richesses entre les mains d’une nouvelle classe industrielle, le péril est évident. Jusqu’ici, la nation a patiemment supporté tous les changements, s’appuyant sur l’expérience de son passé et faisant entièrement confiance à ses dirigeants. Mais si la misère s’aggravait au point que la question de la survie de millions de personnes devienne impérative, la patience et la confiance pourraient s’effondrer. Et alors, pour reprendre une image bien employée par le professeur Huxley, l’Homme Primitif, constatant que l’Homme Moral l’a conduit dans la vallée de l’ombre de la mort, pourrait se lever pour prendre en main la gestion des affaires et lutter farouchement pour le droit à l’existence. L’instinct populaire n’étant pas assez faible pour deviner la cause première de cette misère dans l’introduction des méthodes industrielles occidentales, il est pénible de songer aux conséquences d’un tel bouleversement. Mais rien d’important n’a encore été fait pour améliorer la condition de la misérable classe des ouvriers, dont on estime aujourd’hui le nombre à plus d’un demi-million.
M. de Coulanges a fait remarquer[1] que l’absence de liberté individuelle était la véritable cause des désordres et de la ruine finale des sociétés grecques.
[1. La Cité Antique, pp. 400-401.]
[ p. 450 ]
Rome a moins souffert, survécu et dominé, car, à l’intérieur de ses frontières, les droits de l’individu étaient mieux respectés. […] Or, l’absence de liberté individuelle dans le Japon moderne apparaîtrait certainement comme un véritable danger national. Car ces mêmes habitudes d’obéissance aveugle, de loyauté et de respect de l’autorité, qui ont rendu possible la société féodale, risquent de rendre impossible un véritable régime démocratique et tendraient à instaurer un état d’anarchie. Seules les races habituées depuis longtemps à la liberté individuelle – liberté de réfléchir aux questions d’éthique indépendamment des questions de gouvernement, liberté d’envisager les questions de bien et de mal, de justice et d’injustice, indépendamment de l’autorité politique – sont capables d’affronter sans risque le péril qui menace aujourd’hui le Japon. Car si la désintégration sociale suivait au Japon le même cours que dans les anciennes sociétés européennes – sans aucune législation préventive – et provoquait ainsi une nouvelle révolution sociale, la conséquence ne pourrait guère être autre que la ruine totale. Dans l’Europe antique, la désintégration totale du système patriarcal a duré des siècles : elle a été lente et normale, n’ayant pas été provoquée par des forces extérieures. Au Japon, au contraire, cette désintégration s’opère sous une énorme pression extérieure, avec la rapidité de l’électricité et de la vapeur. Dans les sociétés grecques, les changements se sont produits en environ trois cents ans ; au Japon, cela fait à peine plus de trente ans que le système patriarcal a été légalement dissous et que le système industriel a été remodelé ; pourtant, le danger d’anarchie est déjà en vue, et la population, augmentée de façon étonnante de plus de dix millions d’habitants, commence déjà à subir toutes les formes de misère engendrées par le besoin dans les conditions industrielles.
Il était peut-être inévitable que la plus grande liberté accordée par le nouvel ordre de choses ait été accordée à la direction du plus grand danger. Bien que l’on ne puisse pas dire que le gouvernement ait fait grand-chose pour toute forme de concurrence dans la sphère de son propre contrôle direct, il a fait même plus que ce que l’on aurait pu raisonnablement espérer en faveur de la concurrence industrielle nationale. Des prêts ont été généreusement accordés, des subventions généreusement accordées ; et, malgré diverses paniques et faillites, les résultats ont été prodigieux. En trente ans, la valeur des articles manufacturés destinés à l’exportation est passée d’un demi-million à cinq cents millions de yens. Mais cet immense développement s’est opéré au prix de lourds coûts dans d’autres domaines. Les anciennes méthodes de production familiale – et donc la plupart des belles industries et des beaux arts qui ont fait la renommée du Japon depuis si longtemps – semblent désormais condamnées à l’échec ; et au lieu des anciennes relations amicales entre maîtres et ouvriers, on a vu naître, sans aucune législation pour les restreindre, [ p. 452 ] l’inhumanité – toutes les horreurs de la vie en usine dans ce qu’elles ont de pire. Les nouvelles combinaisons du capital ont en fait rétabli la servitude, sous des formes plus dures que celles qu’on avait jamais imaginées à l’époque féodale ; la misère des femmes et des enfants soumis à cette servitude est un scandale public et démontre d’étranges possibilités de cruauté de la part d’un peuple autrefois réputé pour sa bonté, même envers les animaux.
On entend aujourd’hui un appel humanitaire à la réforme ; des efforts sérieux ont été déployés, et le seront encore, pour obtenir une législation protégeant les ouvriers. Mais, comme on pouvait s’y attendre, ces efforts ont jusqu’ici été vigoureusement combattus par les entreprises manufacturières et les syndicats, déclarant que toute ingérence du gouvernement dans la gestion des usines entraverait considérablement, voire paralyserait, l’entreprise et entraverait la concurrence avec l’industrie étrangère. Il y a moins de vingt ans, les mêmes arguments étaient utilisés en Angleterre pour s’opposer aux efforts déployés alors pour améliorer la condition des classes industrielles ; et cette opposition fut contestée par le professeur Huxley dans un noble discours, que tout législateur japonais ferait bien de lire aujourd’hui. Évoquant les réformes en cours en 1888, le professeur déclara :
« Si l’on dit que la mise en œuvre de dispositions telles que celles indiquées doit augmenter le coût de production et ainsi handicaper le producteur dans la course à la concurrence, j’ose, en premier lieu, douter de ce fait ; mais, s’il en est ainsi, il en résulte que la société industrielle doit faire face à un dilemme, dont l’une ou l’autre alternative menace de destruction.
D’un côté, une population dont le travail est suffisamment rémunéré peut être physiquement et moralement saine et socialement stable, mais peut échouer dans la concurrence industrielle en raison de la cherté de ses produits. De l’autre, une population dont le travail est insuffisamment rémunéré devient forcément physiquement et moralement malade et socialement instable ; et, même si elle réussit un temps dans la concurrence, en raison du bon marché de ses produits, elle finit par sombrer, dans une misère et une dégradation hideuses, dans la ruine totale.
« Eh bien, si ce sont les seules alternatives, choisissons la première, pour nous et nos enfants, et, si nécessaire, mourons de faim comme des hommes. Mais je ne crois pas qu’une société stable, composée de personnes saines, vigoureuses, instruites et autonomes, puisse jamais courir un tel risque. Il est peu probable qu’elles soient confrontées à de nombreux concurrents du même type pour l’instant ; et on peut leur faire confiance pour trouver les moyens de se maintenir. »
Si l’avenir du Japon pouvait dépendre de son armée et de sa marine, du courage inébranlable de son peuple et de sa disposition à mourir par centaines de milliers pour des idéaux d’honneur et de devoir, il y aurait peu de raisons de s’alarmer dans la situation actuelle. Malheureusement, son avenir dépendra d’autres qualités que le courage, d’autres capacités que celles du sacrifice ; et sa lutte future sera forcément une lutte où ses traditions sociales la placeront dans une situation extrêmement désavantageuse. La capacité de concurrence industrielle ne peut dépendre de la misère des femmes et des enfants ; elle doit dépendre de la liberté intelligente de l’individu ; et la société qui supprime cette liberté, ou la laisse supprimer, restera trop rigide pour concurrencer des sociétés où les libertés individuelles sont strictement préservées. Tant que le Japon continuera de penser et d’agir par groupes, voire par groupes d’entreprises industrielles, il restera toujours incapable de donner le meilleur de lui-même. Son expérience sociale ancestrale ne lui suffit pas pour la future lutte internationale ; elle doit plutôt parfois le gêner comme un poids mort. Mort, au sens le plus fantomatique du terme, sous la pression invisible d’innombrables générations disparues. Il n’aura pas seulement à lutter contre des obstacles colossaux dans sa rivalité avec des sociétés plus souples et plus puissantes ; il devra lutter bien plus encore contre la puissance de son passé fantôme.
Ce serait pourtant une grave erreur de croire qu’elle n’a plus rien à gagner de sa foi ancestrale. Tous ses succès modernes ont été favorisés par elle ; et tous ses échecs modernes ont été marqués par une rupture inutile avec ses coutumes éthiques. Elle n’a pu contraindre son peuple, par un simple bémol, à adopter la [ p. 455 ] civilisation occidentale, avec toutes ses souffrances et ses luttes, que parce que ce peuple avait été éduqué pendant des siècles à la soumission, à la loyauté et au sacrifice ; et le temps n’est pas encore venu où elle puisse se permettre de se débarrasser de tout son passé moral. Elle a certes besoin de plus de liberté, mais d’une liberté restreinte par la sagesse ; liberté de penser, d’agir et de lutter pour elle-même comme pour les autres, et non liberté d’opprimer les faibles ou d’exploiter les simples. Et les nouvelles cruautés de sa vie industrielle ne peuvent trouver aucune justification dans les traditions de son ancienne foi, qui exigeaient une obéissance absolue de la part des dépendants, mais exigeaient également un devoir de bonté de la part du maître. Dans la mesure où elle a permis à son peuple de s’écarter de la voie de la bonté, elle-même s’est certainement écartée de la voie des dieux. . . .
Et l’avenir intérieur paraît sombre. Né de cette obscurité, un rêve maléfique surgit souvent chez ceux qui aiment le Japon : la crainte que tous ses efforts ne soient dirigés, avec un héroïsme désespéré, que pour préparer le pays au séjour de peuples plus anciens de plusieurs siècles en matière d’expérience commerciale ; que ses milliers de kilomètres de voies ferrées et de télégraphes, ses mines et ses forges, ses arsenaux et ses usines, ses docks et ses flottes soient mis en état pour l’usage de capitaux étrangers ; que son admirable armée et son héroïque marine soient condamnées à faire leurs derniers sacrifices dans une lutte désespérée contre une combinaison d’États avides, provoqués ou encouragés à l’agression [ p. 456 ] par des circonstances indépendantes de la volonté du gouvernement… Mais l’esprit d’État qui a déjà guidé le Japon à travers de nombreuses tempêtes devrait se révéler capable de faire face à ce péril grandissant.