[ p. 81 ]
Ce Divin Maître du Grand Pays avait donc quatre-vingts Divinités comme frères ; mais elles abandonnèrent toutes le pays au Divin Maître du Grand Pays. La raison de leur départ était la suivante : chacune de ces quatre-vingts Divinités souhaitait épouser la Princesse de Yakami [^472] à Inaba, [^473] et elles se rendirent ensemble à Inaba, posant leur sac sur le dos de la Divinité Possesseur du Grand Nom, qu’elles emmenèrent avec elles comme servante. Arrivés au Cap Keta, [^474] elles trouvèrent un lièvre nu couché. Les quatre-vingts Divinités s’adressèrent alors au lièvre et lui dirent : « Tu devrais te baigner dans l’eau de mer et t’allonger sur le flanc d’une haute montagne, exposée au vent. » Le lièvre suivit les instructions des quatre-vingts Divinités et se coucha. Puis, tandis que l’eau de mer séchait, la peau de son corps se fendit sous le souffle du vent, si bien qu’il pleura de douleur. Mais la Déité du Grand-Nom, arrivée la dernière, vit le lièvre et dit : « Pourquoi pleures-tu ainsi ? » Le lièvre répondit : « J’étais sur l’île d’Oki [^475] et je voulais traverser jusqu’à cette terre, mais je n’avais aucun moyen de le faire. C’est pourquoi [69] j’ai trompé les crocodiles [1] de la mer en leur disant : « Laissez-nous, vous [ p. 82 ] et moi, rivaliser et calculer le nombre de nos tribus [respectives]. Va donc chercher chaque membre de ta tribu et fais-les tous s’aligner en face de cette île jusqu’au cap Keta. Ensuite, je les piétinerai et les compterai au fur et à mesure de ma traversée. Ainsi, nous saurons si c’est elle ou ma tribu qui est la plus nombreuse. » Sur ces mots, ils furent trompés et s’alignèrent, et je les piétinai et les comptai au fur et à mesure que je traversais, et j’étais sur le point d’atteindre la terre ferme, lorsque je dis : « Je vous ai trompés. » Dès que j’eus fini de parler, le crocodile, le dernier à pondre, me saisit et me dépouilla de tous mes vêtements. Alors que je pleurais et me lamentais pour cette raison, les quatre-vingts Déités qui passaient devant toi m’ordonnèrent et m’exhortèrent en disant : « Baigne-toi dans l’eau salée et étends-toi exposé au vent. » Alors, en faisant ce qu’elles m’avaient dit, tout mon corps fut blessé. » Sur ce, la Déité Détentrice du Grand Nom donna au lièvre : « Va vite à l’embouchure de la rivière, lave ton corps à l’eau douce, puis prends le pollen des laîches qui poussent à l’embouchure, répands-le et roule-toi dessus, après quoi ton corps retrouvera certainement son état originel. » [2] Le lièvre fit donc ce qu’on lui avait dit, et son corps redevint tel qu’il était à l’origine. C’était le Lièvre Blanc d’Inaba. [3] On l’appelle désormais la Déité du Lièvre. Le Lièvre dit alors à la Déité Possesseur du Grand Nom : « Ces quatre-vingts Déités ne pourront certainement pas s’emparer de la Princesse de Yakami. Même si tu portes le sac, ta Majesté l’obtiendra. »
[ p. 83 ]
La princesse de Yakami répondit alors aux quatre-vingts divinités : « Je n’écouterai pas vos paroles. J’ai l’intention d’épouser la divinité au Grand Nom. » Les quatre-vingts divinités, furieuses et désireuses de tuer la divinité au Grand Nom, tinrent conseil, en arrivant au pied de Tema, au pays de Hahaki, et lui dirent : « Sur cette montagne se trouve un sanglier roux. Quand nous le chasserons, attends-le et attrape-le. Si tu ne l’attends pas, nous te tuerons certainement. » Ayant ainsi parlé, elles prirent du feu, brûlèrent une grosse pierre semblable à un sanglier et la firent rouler. Alors, tandis qu’elles la chassaient et qu’il l’attrapait, il resta coincé et brûlé par la pierre, et mourut. Alors Son Auguste, son auguste parent [4], pleura et se lamenta, et monta au Ciel, et supplia Sa Divine-Productrice-Merveilleuse-Auguste, [5] qui envoya aussitôt la Princesse Coquillage [6] et le Prince Palourde [7] pour le ramener à la vie. Alors la Princesse Coquillage tritura et brûla [8] [sa coquille], et la Princesse Palourde porta de l’eau et [ p. 84 ] l’enduit [de] comme de lait maternel [^487], après quoi il devint un beau jeune homme, et s’éloigna. Là-dessus, les quatre-vingts Déités, voyant cela, le trompèrent de nouveau, l’emmenant avec elles dans les montagnes, où elles abattirent un grand arbre, y insérèrent un coin, [^488] et le firent se tenir au milieu, après quoi elles retirèrent le coin et le torturèrent à mort. [^489] Alors, sur Son Auguste, son auguste parent le cherchant de nouveau en criant, elle le vit, et aussitôt, fendant l’arbre, le sortit et le ramena à la vie, et lui dit : [9] « Si tu restes ici, tu seras finalement détruit par les quatre-vingts Déités. » Puis elle l’envoya rapidement à l’auguste lieu du Déité Prince-de-la-Grande-Maison [10] dans le pays de Ki. [11] Alors, lorsque les quatre-vingts Déités le cherchèrent et le poursuivirent jusqu’à ce qu’ils arrivent à lui et fixent leurs flèches [dans leurs arcs], il s’échappa en se faufilant sous la fourche d’un arbre et disparut.
[ p. 85 ]
[ p. 86 ]
[^493]] disant : « Tu dois partir pour le Pays Lointain et Inférieur où [72] réside Son Impétueuse-Mâle-Auguste. Cette Grande Déité te conseillera certainement. » Ainsi, lorsqu’il obéit à son ordre et arriva au lieu auguste [12] de Son Impétueuse-Mâle-Auguste, la fille de ce dernier, la Princesse-Avant [13], sortit et le vit, et ils échangèrent un regard et se marièrent, et [elle] rentra et annonça à son père, en disant : « Une très belle Déité est arrivée. » Alors la Grande Déité sortit, regarda et dit : « Voici le Divin Mâle Laid de la Plaine des Roseaux » [14]. L’appelant aussitôt, il le fit dormir dans la maison aux serpents. Sur ce, son épouse, Son Auguste la Princesse Avant-gardiste, donna à son mari une écharpe aux serpents, [15] en lui disant : « Quand les serpents sont sur le point de te mordre, chasse-les en agitant cette écharpe trois fois. » Ainsi, après qu’il eut obéi à ses ordres, les serpents se turent, si bien qu’il sortit après un sommeil paisible. La nuit suivante, la Déité Mâle Impétueux le plaça de nouveau dans la maison des mille-pattes et des guêpes ; [16] mais, comme elle lui donnait à nouveau une écharpe de mille-pattes et de guêpes, et lui donnait les mêmes instructions, il sortit calmement. La Déité Mâle Impétueux lança de nouveau une pointe sifflante [17] au milieu d’une vaste lande, l’envoya chercher la flèche et, une fois entré dans la lande, mit aussitôt le feu à la lande tout autour. Alors, alors qu’il se tenait là, ne sachant où sortir, une souris [18] survint et dit : « L’intérieur est creux, creux ; l’extérieur est étroit, étroit. » [19] En parlant ainsi, il marcha sur l’endroit où il tomba et se cacha, pendant que le feu brûlait. La souris sortit alors dans sa gueule et lui présenta la pointe sifflante. Les plumes de la flèche furent apportées dans leurs gueules par tous les enfants de la souris. Sur ce, son épouse, la Princesse Avant-Garde, arriva portant des instruments de deuil, [20] et pleurant. Son père, la Grande Déité, pensant que [la Déité Grand-Nom-Possesseur] était déjà morte et condamnée, sortit et se tint sur la lande. Sur ce, [la Déité Grand-Nom-Possesseur] apporta la flèche et la lui présenta. La Grande Déité, le faisant entrer dans la maison et le faisant entrer dans une grande pièce de deux mètres cinquante, [21] lui fit enlever les poux de sa tête. Ainsi, en regardant la tête, [il vit que] il y avait beaucoup de mille-pattes [là]. Alors, tandis que sa femme donnait à son mari des baies de l’arbre muku [22] et de la terre rouge, il mâcha les baies en morceaux et les recracha avec la terre rouge qu’il tenait dans sa bouche, de sorte que la Grande Déité crut qu’il mâchait et recrachait les mille-pattes, et, se sentant [attaché à lui] dans son cœur, s’endormit. Alors [la Déité-Possesseur-du-Grand-Nom], saisissant les cheveux de la Grande Déité, les attacha fermement aux chevrons de la maison, et,Il bloqua le sol de la maison avec une pierre de cinq cents tonnes, [23] et prit son épouse, la Princesse Avant, sur son dos. Il emporta ensuite [74] la grande épée de vie de la Grande Déité [24], son arc et ses flèches de vie, [25] ainsi que son luth céleste parlant, [^508] et s’enfuit. Mais le luth céleste parlant frôla un arbre, et la terre résonna. Alors, la Grande Déité, qui dormait, sursauta au bruit et démolit la maison. Mais tandis qu’il démêlait ses cheveux attachés aux chevrons, [la Déité au Grand Nom] s’enfuit au loin. Alors, le poursuivant jusqu’au Col du Soir [ p. 88 ] d’Hadès, [26] et le regardant de loin, il appela la Déité Possesseur du Grand-Nom, en disant : « Avec la grande épée de vie et l’arc et les flèches de vie que tu as gagnés, poursuis tes demi-frères [27] jusqu’à ce qu’ils s’accroupissent sur les pentes augustes des cols, [^511] et poursuis-les jusqu’à ce qu’ils soient emportés dans les étendues des rivières, et toi, misérable ! [28] deviens la Déité Maître-du-Grand-Pays ; [29] et de plus, devenant la Déité Esprit-du-Pays-Vivant, et faisant de ma fille la Princesse-Avant ton épouse [75], [30] fais que les piliers du temple au pied du Mont Uka [31] dans les profondeurs soient solides « Au fond du rocher, et élève les traverses de la Plaine du Haut-Ciel, et demeure là, scélérat ! » [32] Ainsi, portant la grande épée et l’arc, il poursuivit et dispersa les quatre-vingts Déités, il les poursuivit jusqu’à ce qu’elles s’accroupissent sur la pente auguste de chaque col, [33] il les poursuivit jusqu’à ce qu’elles soient emportées par chaque rivière, et alors il commença à créer le pays. [34] Quamobrem Hera Yamaki, secundum anterius pactum, [cum eo] in thalamo coivit. Il l’emmena donc avec lui ; mais, craignant sa compagne, la Princesse Avant, elle planta dans la fourche d’un arbre l’enfant qu’elle avait porté et s’en retourna. [35] Ainsi, l’enfant fut appelé du nom de Déité de la Fourche de l’Arbre, [36] et un autre nom était la Déité des Puits-Augustes. [37]poursuis tes demi-frères [27:1] jusqu’à ce qu’ils s’accroupissent sur les pentes augustes des cols, [^511] et poursuis-les jusqu’à ce qu’ils soient entraînés dans les étendues des rivières, et toi, misérable ! [28:1] deviens le Divin Maître-du-Grand-Pays ; [29:1] et de plus, devenant l’Esprit-Déité-de-la-Terre-Vivante, et faisant de ma fille la Princesse-Avant ton épouse, [30:1] fais ériger les piliers du temple au pied du Mont Uka [31:1] dans le plus profond fond rocheux, et fais élever les traverses de la Plaine-du-Haut-Ciel, et demeures-y, scélérat ! [32:1] Ainsi, lorsque, portant la grande épée et l’arc, il poursuivit et dispersa les quatre-vingts Déités, il les poursuivit jusqu’à ce qu’elles s’accroupissent sur la pente auguste de chaque col, [33:1] il les poursuivit jusqu’à ce qu’elles soient emportées dans chaque rivière, et alors il commença à créer la terre. [34:1] Quamobrem Hera Yamaki, secundum anterius pactum, [cum eo] in thalamo coivit. Alors il l’amena avec lui ; mais, craignant sa compagne, la Princesse Avant, elle planta dans la fourche d’un arbre l’enfant qu’elle avait porté et s’en retourna. [35:1] Ainsi l’enfant fut appelé du nom de la Déité de la Fourche de l’Arbre, [36:1] et un autre nom était la Déité des Puits-d’Auguste. [37:1]poursuis tes demi-frères [27:2] jusqu’à ce qu’ils s’accroupissent sur les pentes augustes des cols, [^511] et poursuis-les jusqu’à ce qu’ils soient entraînés dans les étendues des rivières, et toi, misérable ! [28:2] deviens le Divin Maître-du-Grand-Pays ; [29:2] et de plus, devenant l’Esprit-Déité-de-la-Terre-Vivante, et faisant de ma fille la Princesse-Avant ton épouse, [30:2] fais ériger les piliers du temple au pied du Mont Uka [31:2] dans le plus profond fond rocheux, et fais élever les traverses de la Plaine-du-Haut-Ciel, et demeures-y, scélérat ! [32:2] Ainsi, lorsque, portant la grande épée et l’arc, il poursuivit et dispersa les quatre-vingts Déités, il les poursuivit jusqu’à ce qu’elles s’accroupissent sur la pente auguste de chaque col, [33:2] il les poursuivit jusqu’à ce qu’elles soient emportées dans chaque rivière, et alors il commença à créer la terre. [34:2] Quamobrem Hera Yamaki, secundum anterius pactum, [cum eo] in thalamo coivit. Alors il l’amena avec lui ; mais, craignant sa compagne, la Princesse Avant, elle planta dans la fourche d’un arbre l’enfant qu’elle avait porté et s’en retourna. [35:2] Ainsi l’enfant fut appelé du nom de la Déité de la Fourche de l’Arbre, [36:2] et un autre nom était la Déité des Puits-d’Auguste. [37:2]
[ p. 89 ]
[ p. 90 ]
[ p. 91 ]
Cette Déité aux Huit Mille Lances, [38] lorsqu’il partit [39] pour courtiser la Princesse de Nuna-kaha, [^524] dans le pays de Koshi, en arrivant à la maison de la Princesse de Nuna-kaha chanta en disant :
« [Moi], Son Auguste Déité aux Huit Mille Lances, [76] n’ayant pu trouver d’époux au Pays des Huit Îles, et ayant entendu dire qu’au lointain Pays de Koshi se trouve une jeune fille sage, ayant entendu dire qu’il existe une jeune fille magnifique, je me tiens ici pour la courtiser sincèrement, je vais et viens pour la courtiser. Sans même avoir encore dénoué la corde de mon épée, sans même avoir encore dénoué mon voile, je repousse la porte en planches fermée par la jeune fille ; tandis que je me tiens ici, je la tire en avant. Tandis que je me tiens ici, le nuye chante sur la montagne verte, et la voix du véritable oiseau de la lande, le faisan, résonne ; l’oiseau de la basse-cour, le coq, chante. Oh ! quel dommage que les oiseaux chantent ! Oh ! ces oiseaux ! Si seulement je pouvais les battre jusqu’à en être malades ! Oh ! messager au vol rapide et aux courses célestes, la tradition de la chose aussi, ceci ! [40]
Alors la princesse de Nuna-kaha, sans encore ouvrir la porte, chanta de l’intérieur en disant :
[ p. 92 ]
« Ton auguste divinité aux huit mille lances ! Jeune fille comme une plante retombante, mon cœur n’est qu’un oiseau sur un banc de sable près du rivage ; il sera désormais un pluvier. Plus tard, il sera un doux oiseau ; quant à ta vie, ne daigne pas mourir. Ô messagère au vol rapide et aux courses célestes ! La tradition de la chose, aussi, ceci ! » [41]
[78] [^527]]
Quand le soleil se cachera derrière les montagnes verdoyantes, dans la nuit, aussi noire que les véritables joyaux de la lande, j’apparaîtrai. Arrivant radieux et souriant comme le soleil matinal, tes bras blancs comme une corde d’écorce de mûrier à papier caresseront doucement ma poitrine, douce comme la neige fondante ; et nous caressant mutuellement, entrelacés, nous étirant et nous reposant sur nos bras précieux, véritables bras précieux, et les jambes étendues, nous dormirons. Alors, ne parle pas avec trop d’amour, ô Auguste Déité aux Huit Mille Lances ! La tradition de la chose, aussi, ceci ! [42]
Quamobrem eâ nocte non coierunt, sed sequentis diei nuit auguste coierunt.
[ p. 93 ] p. 94
[ p. 95 ]
[79] De nouveau, l’Impératrice en Chef de cette Déité, [43] Son Auguste la Princesse Avant-Garde, était très jalouse. Alors, la Déité, son époux, affligé, s’apprêtait à quitter Idzumo pour le Pays de Yamato ; et, debout, vêtu de ses plus beaux atours, une main majestueuse sur la selle de son auguste cheval et un pied majestueuse dans l’auguste étrier, il chanta :
Quand je prends et m’habille avec tant de soin de mes augustes vêtements noirs comme les véritables joyaux de la lande, et que, tels les oiseaux du large, je regarde ma poitrine, même si je lève mes nageoires, je dis qu’elles ne sont pas bonnes et que je les jette sur les vagues de la plage. Quand je prends et m’habille avec tant de soin de mes augustes vêtements verts comme le martin-pêcheur, et que, tels les oiseaux de l’huile, je regarde ma poitrine, même si je lève mes nageoires, je dis qu’elles ne sont pas bonnes non plus et que je les jette sur les vagues de la plage. Quand je prends et m’habille avec tant de soin de mes vêtements teints à la sève de l’arbre à teinture, la garance pilée recherchée dans les champs de montagne, et que, tels les oiseaux du large, je regarde ma poitrine, même si je lève mes nageoires, je dis qu’elles sont bonnes. Ma chère jeune sœur. Ton augusteté ! Même si tu dis que tu ne pleureras pas, si, comme les oiseaux qui volent, je vole et pars, si, comme les oiseaux menés, je suis emmené et pars, tu baisseras la tête comme une seule eulalie sur la montagne et tes pleurs s’élèveront comme la brume de l’averse matinale. Ton auguste épouse, comme les jeunes herbes ! La tradition de la chose aussi, ceci ! [44]
Alors son impératrice, prenant une grande coupe auguste, s’approchant et la lui offrant, chanta en disant :
Oh ! Ton Auguste, la Déité aux Huit Mille Lances ! Toi, mon cher Maître du Grand Pays, toi qui es un homme, tu as probablement, sur les divers promontoires insulaires que tu vois, et sur chaque promontoire que tu contemples, une épouse pareille aux jeunes pousses. Mais moi, hélas ! étant une femme, je n’ai d’autre homme que toi ; je n’ai d’autre épouse que toi. Sous le bruissement de la palissade ornée, sous la douceur du chaud couvre-lit, sous le bruissement du couvre-lit en tissu, tes bras blancs comme une corde d’écorce de mûrier à papier caressant doucement ma poitrine douce comme la neige fondante, et nous caressant l’un l’autre, entrelacés, nous étendant et nous appuyant sur les bras l’un de l’autre, véritables bras de joyaux, et les jambes tendues, nous serons « Dors. Soulève la luxueuse et auguste liqueur ! » [45]
Elle ayant ainsi chanté, ils se promirent aussitôt par la coupe, les mains au cou, [46] et restèrent en paix jusqu’à présent. Ces paroles sont appelées paroles divines. [47]
[ p. 97 ]
[^487] : 83:5 Kami-musu-bi-no-mikoto. Voir sect. I, note 6.
[^488] : 83:6 Kisa-gahi-hime. Le kiga-gahi mentionné ici est le moderne aka-gahi, une coque, l’Arca inflata.
[^489] : 83:7 Umugi-hime. L’umugi mentionné ici est le hamagari moderne, une palourde de la famille des Mactridæ, la Cytherea Mereirix.
[^508] : 87:12 Aphananthe Aspera, aussi parfois appelé Celtis Muku.
[^511] : 87:15 Iku-yumi-ya ( ).
[^524] : 88:28 Ki-no-mata-no-kami.
81:1 p. 82 Yakami-hime. L’étymologie est incertaine. ↩︎
81:2 Nom d’une province proche de celle d’Idzumo. Le mot pourrait, comme le suggère Motowori, dériver de ina-ba, « feuilles de riz ». ↩︎
81:3 p. 83 Kita-no-saki. L’étymologie du nom semble incertaine. Le mot keta signifie « les poutres d’un toit, les vergues d’une voile ». Mais peut-être Keta et keta ne sont-ils rien d’autre que des homonymes d’origine indépendante. ↩︎
82:7 Motowori et Moribe s’accordent à considérer que le mot « blanc » signifie « nu » à cet endroit, et ce dernier dans sa Critique du Commentaire du premier cite des exemples qui montrent que leur point de vue est probablement correct. ↩︎
83:1 p. 84 Il faut comprendre qu’entre-temps ils étaient arrivés à sa demeure et avaient commencé à la courtiser. ↩︎
83:2 Étymologie inconnue. ↩︎
83:3 Le texte est ici concis jusqu’à l’obscurité, mais il ne devrait pas y avoir beaucoup de doute quant à l’intention de l’auteur. ↩︎
83:4 Le texte contient le caractère signifiant proprement « grand-parent », mais fréquemment utilisé dans les écrits japonais archaïques dans le sens de « mère ». Il est alors lu oya, ce que le mot anglais « parent » représente exactement. ↩︎
83:8 Le caractère utilisé est , « collecté », « rassemblé ». Mais l’autorité combinée de Mabuchi, Motowori et Hirata nous oblige soit à considérer qu’il s’agit d’une erreur de copiste pour
, « brûlé », soit à croire qu’au début du Japon, les deux caractères étaient utilisés de manière interchangeable. ↩︎
84:9 p. 85 Ou « nourrice ». Le sens est qu’une pâte semblable à du lait était faite de la coquille triturée et calcinée mêlée à de l’eau. Il y a dans ce passage un jeu de mots impossible à reproduire en anglais, le terme japonais pour « trituration », kisage (que l’auteur a pris soin d’écrire phonétiquement) ressemblant au nom de la princesse Kisa-gahi (Coquillage), tandis que omo, « mère » ou « nourrice », rappelle également celui de la princesse Umugi (Palourde). Motowori fait remonter les noms des coquillages en question à cet exploit des deux déesses. On sera fondé à appliquer à la légende une interprétation inverse. ↩︎
84:10 L’original de cette clause, ou selon une autre lecture
, etc. est un point crucial pour les commentateurs natifs, qui ne peuvent s’assurer ni du sens exact ni de la lecture japonaise des deux premiers caractères, qui semblent être idéographiques pour trois autres apparaissant immédiatement en dessous,
, qui sont eux-mêmes d’une importance douteuse. Une discussion détaillée de la question se trouve dans « Exposition of the Ancient Histories » de Hirata, vol. XVII, pp. 25-27. Le sens général en tout cas est celui donné ici. ↩︎
84:12 Littéralement « à son enfant ». ↩︎
84:13 Oha-ya-biko-no-kami. Cette divinité est identifiée à la divinité I-dakeru mentionnée dans la « Chronique » comme fils de Susa-no-wo (la « divinité mâle impétueuse »), et comme celle qui a introduit les graines de plantes et d’arbres dans l’île de Tsukushi en particulier et dans les « Huit Grandes Îles » du Japon. La note de Motowori sur ce nom dans le vol. X, pp. 28-29, mérite d’être consultée, bien que son idée de relier la renommée agricole et arboricole de la divinité qui le porte au nom de la province de Ki soit sans doute assez fantaisiste. ↩︎
84:14 Ie, « le pays des arbres » ( ). Plus tard, le caractère
a été remplacé par
, qui en sinico-japonais a le même son ki, tandis qu’un second,
, a été ajouté afin de se conformer à un édit de l’impératrice Gem-miyō (713 après J.-C.) selon lequel tous les noms de lieux devaient être écrits avec deux caractères chinois, comme c’était la coutume en Chine et en Corée. Le deuxième caractère dans ce cas a simplement repris le son i par lequel le premier se termine, de sorte que le nom est devenu Kii. ↩︎
86:1 p. 88 Littéralement, « à l’enfant ». Les mots placés entre parenthèses, et qui ne se trouvent dans aucune des premières éditions imprimées, sont fournis conformément à une suggestion de Moribe contenue dans sa Critique du Commentaire de Motowori. Motowori lui-même avait fourni les mots « Son auguste parent lui a parlé », qui semblent moins appropriés. Il est vrai qu’un manuscrit est cité par Motowori comme appuyant son point de vue ; mais une telle autorité est insuffisante, et l’erreur, de plus, est particulièrement facile à commettre pour un copiste (mi oya pour oho-ya). ↩︎
86:2 C’est-à-dire, le Palais. ↩︎
86:3 p. 89 C’est ainsi que Motowori voit l’importance du nom original Suseri-bime, qu’il relie à susumu, « avancer », « presser en avant », et qu’il explique en se référant à la conduite audacieuse et entreprenante de la jeune déesse. ↩︎
86:4 L’un des noms alternatifs de cette divinité, qui est principalement mentionnée par l’une de ses quatre autres désignations, pour une liste desquelles voir la sect. XX. (Notes 17 à 21). ↩︎
86:5 C’est-à-dire, « une écharpe en agitant qu’il pourrait éloigner les serpents. » De même, « l’écharpe contre les mille-pattes et les guêpes » mentionnée un peu plus loin doit être comprise comme signifiant « une écharpe pour éloigner les mille-pattes et les guêpes. » ↩︎
86:6 Le mot hachi, traduit par « guêpe », est un nom général incluant d’autres insectes de la famille des Vespidæ. ↩︎
86:7 I.e., « flèche ». L’expression originale est nari-kabura ( ), qui a survécu dans la langue moderne sous la forme modifiée de kabura-ya, définie dans le dictionnaire du Dr Hepburn comme « une flèche avec une tête en forme de navet, ayant un trou dedans, ce qui la fait bourdonner pendant qu’elle vole. » Elle était utilisée en Chine à l’époque de la dynastie Han. ↩︎
86:8 Ou « rat ». ↩︎
86:9 Le traducteur ne peut pas penser à de meilleurs équivalents anglais pour les onomatopées enfantines hora-hora et subu-subu de l’original japonais. ↩︎
87:10 L’édition de 1687 lit les deux caractères (traduit ici par « instruments de deuil ») mo-gari no sonahe, c’est-à-dire, « préparatifs pour les funérailles ». Ces préparatifs sont détaillés dans la dernière partie de la Sect. XXXI. ↩︎
87:11 Voici l’interprétation de Mabuchi, citée par Motowori, de l’expression ya-ta-ma no oho-muro-ya. Motowori estime que ya-ta signifie ya-tzu, ce qui donne en français « une grande pièce de huit ». Le caractère , « espace », a été utilisé plus tard pour mesurer la longueur (six pieds japonais). Le sens précis de l’expression n’est pas très clair, mais le sens général est « une grande pièce spacieuse ». ↩︎
87:13 C’est-à-dire, « un rocher qu’il faudrait cinq cents hommes pour soulever. » ↩︎
87:14 Iku-tachi ( ), supposé par Motowori être « une épée ayant la vertu de conférer une longue vie à son possesseur ». ↩︎ ↩︎ ↩︎
87:16 Ame no nori-goto ( ), ainsi appelé parce que, comme on le verra Sect. XCVI, les messages divins étaient transmis par une personne jouant du luth. Hirata, dans son « Exposition des histoires anciennes », invente la lecture ame no nu-goto (
), « luth aux joyaux célestes ». ↩︎ ↩︎ ↩︎
88:18 Ils ne sont pas nés de la même mère. Les caractères chinois du texte ( ) impliquent, à proprement parler, que les quatre-vingts frères du Possesseur du Grand-Nom étaient les fils de concubines. Mais Motowori nie que tel soit l’usage japonais concernant les caractères en question. ↩︎ ↩︎ ↩︎
88:20 Le mot dans le texte est ore, un deuxième pronom personnel équivalent et insultant. Si nous traduisions en allemand, nous pourrions peut-être représenter approximativement sa force par « er ». ↩︎ ↩︎ ↩︎
88:21 Ainsi, selon cette légende, « Maître-du-Grand-Pays » (Oho-kuni-nushi) n’était pas le nom originel de la Déité qu’il désignait communément, et sa souveraineté sur le Pays des Vivants (d’où la pertinence du second nom dans ce contexte) lui était conférée par l’investiture du dieu du Pays des Morts. ↩︎ ↩︎ ↩︎
88:22 Les caractères , qui sont utilisés ici, désignent spécifiquement l’épouse principale ou légitime, par opposition aux épouses mineures ou concubines. ↩︎ ↩︎ ↩︎
88:23 Uka-no-yama. Aucune étymologie satisfaisante de Uka n’est disponible. ↩︎ ↩︎ ↩︎
88:24 C’est-à-dire, « Plantant fermement dans le roc les piliers formant la fondation de ton palais, et élevant sa structure vers les cieux, gouverne de là la Terre des Vivants, toi puissant misérable, qui m’as bravé avec tant de succès ! » ↩︎ ↩︎ ↩︎
88:26 On en déduit qu’il a continué l’acte de création interrompu par la mort d’Izanami (« Femme-Qui-Invite »). Voir Sect. IX, p. 35, où son mari Izanagi lui dit : « Les terres que toi et moi avons créées ne sont pas encore finies. » Les mots « Kuni tsukuri » ( ), utilisés ici pour « créer la terre », sont devenus un titre pour « Souveraine-du-Pays » et finalement un « nom de gentil » (kabane). ↩︎
88:27 Q.d., à Inaba. ↩︎
88:29 Mi-wi-no-kami. Il aurait fait du bien au pays en creusant des puits à de nombreux endroits. ↩︎
91:1 p. 92 Dans cette section, la Déité Maître-du-Grand-Pays est mentionnée sous cet alias. Voir Sect. XX, Note 20). ↩︎
91:3 Kuna-kawa-hime. Nana-kaha ou Nu-na-kaha (« lagon-rivière »), est censé être le nom d’un lieu dans la province d’Echigo. ↩︎
91:4 p. 93 Le sens de ce poème n’a besoin que de peu d’explications : — Après avoir donné les raisons pour lesquelles il est venu courtiser la princesse de Nuna-kaha, le dieu déclare qu’il est si pressé de pénétrer dans sa chambre qu’il ne s’arrête même pas pour dégainer son épée ou retirer son voile, mais essaie de pousser ou de tirer la porte immédiatement. Pendant ces vains efforts, le flanc de la montagne commence à résonner des cris des oiseaux annonçant l’aube, lorsque les amoureux doivent s’éclipser. Si seulement il pouvait tuer ces indésirables annonciateurs du jour et ramener les ténèbres ! — Le Pays des Huit Îles (c’est-à-dire le Japon proprement dit, au-delà duquel s’étend la barbare contrée septentrionale de Koshi) est mentionné dans le Ya-shima-huni original (Conf. Sect. V, Note 27). — Le nuye est un oiseau qui doit être fabuleux si l’on en croit la plupart des récits qui en sont faits. Le « Commentaire sur les Drames Lyriques » nous apprend (avec des variantes) qu’il a « la tête d’un singe, le corps d’un chien à tête de raton laveur, la queue d’un serpent, les mains (sic) et les pieds d’un tigre », ajoutant, comme le lecteur l’admettra sans difficulté, que « c’est une créature étrange et particulière ». Le Wa-Kun Shiwori dit que c’est un oiseau beaucoup plus grand qu’un pigeon, et qu’il pousse un cri puissant et lugubre. » On dit aussi qu’il sort la nuit et se retire le jour, raison pour laquelle Mabuchi le compare sans doute à la chouette. Un très ancien et curieux livre chinois intitulé « Le Classique de la Montagne et de la Mer » ( ), dont les éditions modernes contiennent des illustrations extrêmement drôles de créatures fabuleuses, nous parle d’un oiseau appelé le « nuye blanc » (
), qui ressemble à un faisan, avec des taches sur la tête, des ailes blanches et des pattes jaunes, et dont la chair est un remède efficace contre le hoquet. Français Les caractères
et
, avec lesquels, ainsi qu’avec
le mot nuye est diversement écrit, semblent être non autorisés. La ligne ici (suivant le point de vue de Motowori et Moribe) rendue par « Si seulement je pouvais les battre jusqu’à ce qu’ils soient malades ! » portera également l’interprétation proposée autrefois par Keichiyu, « Si seulement je pouvais les battre jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent ! » — Les cinq dernières lignes, rendues ici par « Oh ! messager volant rapidement et courant vers le ciel », etc., sont extrêmement obscures. Il est possible que ishi tafu ya (traduit par « Oh ! vol rapide », par déférence pour Motowori et Moribe) ne soit qu’un refrain dénué de sens. « Messager de la course céleste » est assez certain. Quant au reste, il est difficile de donner un sens. Motowori propose d’attribuer aux cinq vers en question le sens général suivant : « Puisse ce chant, tel un messager, « se propager dans les âges futurs, préservant pour eux la tradition de cet événement ! » Moribe, dans sa Critique du commentaire de Motowori,On suppose que les vers en question sont un ajout des chanteurs officiels, qui, plus tard, les ont chantés 94 fois en accompagnement de danses. Quelle que soit leur origine et leur signification, il est clair qu’ils étaient devenus un refrain, dont les deux premiers vers étaient parfois omis, comme on le voit dans certaines chansons plus loin. ↩︎
92:5 Le sens du poème est le suivant : « Étant une tendre jeune fille, mon cœur palpite comme les oiseaux sur les îlots sablonneux de la plage, et je ne peux pas encore être à toi. Pourtant, ne meurs pas de désespoir ; car je me conformerai bientôt à tes désirs. » — Le mot nuye-kusa (ici rendu par « plante tombante », conformément aux opinions des commentateurs) est un mot-oreiller d’origine quelque peu obscure. — Le mot chidori (rendu par « pluvier pluvier » dans cette traduction) désigne dans son acception moderne, selon MM. Blakiston et Pryer, « toute espèce de bécasseau, de pluvier ou de pluvier pluvier ». Sa signification propre et originale est cependant largement débattue par les commentateurs, et certains pensent qu’il ne s’agit pas du nom spécifique d’une espèce d’oiseau, mais simplement d’un apocope pour tachi-dori, « oiseau qui s’élève », désignant ainsi tout petit oiseau qui s’élève et vole près de la plage. — Le mot na-dori (ici, conformément à l’opinion de Moribe, rendu par « oiseau doux ») est interprété par Motowori comme signifiant simplement « doux », « docile ». Mais la construction et le contexte semblent nous imposer l’interprétation donnée ici. Keichiyu, dans son « Kōgan-Shō », interprète l’ensemble du passage différemment ; mais pour ce faire, il change, sans autorité suffisante, les lectures du texte en wa tori, « mon oiseau », et na tori, « ton oiseau ». — Le refrain est le même que dans la chanson précédente. ↩︎
92:6 Il n’y a pas de rupture dans le texte ; mais les commentateurs considèrent à juste titre ce qui suit comme un poème séparé. ↩︎
92:7 Le sens de ce poème, d’une grande simplicité, n’a pas besoin d’être explicité. — Nubatama (ici traduit par « véritables joyaux de la lande ») est le mot-oreiller pour les choses noires ou liées à l’obscurité. Les « véritables joyaux de la lande » sont censés être les baies noir de jais du hiafugi (pron. hiōgi, Ixia chinensis). L’étymologie n’est cependant pas absolument certaine. — On ne sait pas clairement de quel amant les mots « venant radieux » accompagnés de « sourires » sont prononcés ; mais ils font probablement référence à la divinité masculine, tout comme les bras blancs, aussi étrange que puisse paraître une telle expression appliquée à un homme. La déesse se représente elle-même et son amant utilisant leurs bras respectifs comme oreillers. Le mot « bras-bijoux » signifie simplement « belles bras ». ↩︎
95:1 p. 97 C’est-à-dire, épouse principale. ↩︎