[214]
Lorsqu’il traversa immédiatement cette terre pour se rendre à Kahi, [^1617] il habita dans le palais de Sakawori, [^1618] il chanta en disant :
« Combien de nuits ai-je dormi depuis que j’ai dépassé Nihibari et Tsukuha ? » [^1619]
[ p. 266 ]
Alors le vieillard, qui était l’allumeur du feu auguste, [^1620] termina l’auguste chanson et chanta en disant :
« Oh ! en mettant les jours en rang, il y a neuf nuits de nuits et dix jours de jours ! » [1]
C’est pourquoi Yamato-take fit l’éloge du vieil homme et lui accorda aussitôt le règne des terres de l’Est. [2]
[ p. 267 ]
Après avoir traversé ce pays pour celui de Shinanu [3] et soumis la divinité du col de Shinanu, [4] il revint au pays de Wohari et alla habiter la demeure de la princesse Miyazu, à qui il avait auparavant juré fidélité. Là-dessus, en lui présentant le mets auguste, la princesse Miyazu leva une grande coupe à liqueur et la lui présenta. Tunc Heræ Miyazu veli oræ adhæserunt menstrua. Quare [Augustus Yamato-take] ilia menstrua vidit, et auguste cecinit, dicens :
“Ego volui reclinare [caput] in fragili, molli brachiolo [tuo, quod est simile] vallo impingenti acutæ falci in Monte Kagu in cœlo formato quasi cucurbita;—ego desideravi dormire [tecum]. Sed in orâ veli quod induis luna surrexit.” [5]
Tunc Heræ Miyazu augusto cantui répond, dit: [216]
“Altè resplendentis solis auguste puer ! Placidè administrationem faciens mi magne domination ! Renovatis annis venientibus et effluentibus, renovatæ lunæ eunt veniendo patienter expecto, luna suàpte surgit in orâ veli quod ego induo !” [6]
Quare tune [ille] coivit [cum illâ], après quoi, plaçant dans la maison de la princesse Miyazu son auguste épée « le sabre étouffant l’herbe », il partit [7] pour prendre la divinité du [mont] Ibuki. [8]
[ p. 268 ]
[ p. 269 ]
Il dit alors : « Quant à la Divinité de cette montagne, je la prendrai simplement les mains vides. » [9] — et il gravissait la montagne, lorsqu’il rencontra sur le flanc un sanglier blanc dont la taille était semblable à celle d’un taureau. [10] Alors il prit la parole, [11] et dit : « Cette créature transformée en sanglier blanc doit être un messager de la Divinité. [12] Bien que je ne la tue pas maintenant, je la tuerai à mon retour », — et [ce disant.] il monta. Alors la Divinité fit tomber une forte pluie de glace [13], frappant et déconcertant Son Auguste Yamato-take. (Cette créature transformée en sanglier blanc n’était pas un messager de la Déité, [14] mais la Déité elle-même en personne. Grâce à l’élévation des paroles, il apparut et égara [^1634]]) Ainsi, lorsqu’en redescendant, il atteignit la source fraîche de Tama-kuro-be [15] et s’y reposa, son cœur auguste s’éveilla quelque peu. [16] C’est pourquoi cette source fraîche est appelée du nom de source fraîche de Wi-same.
[ p. 270 ]
Le titre a été omis de la version imprimée sur laquelle je travaillais. J’ai interpolé ce qui me semble être un titre plausible : JBH.
Lorsqu’il partit de là et atteignit la lande de Tagi [17], il dit : « Alors que mon cœur avait toujours l’impression de voler dans le ciel, mes jambes sont maintenant incapables de marcher. Elles ont pris la forme d’un gouvernail. » [^1638] Cet endroit fut donc appelé Tagi. Très fatigué de progresser un peu plus loin, il s’appuya sur un bâton majestueux pour marcher un peu. C’est pourquoi cet endroit est appelé le col de Tsuwetsuki. [18] Arrivé au pin solitaire du cap Wotsu, [19] une épée majestueuse, qu’il avait oubliée à cet endroit auparavant lors d’un repas majestueux, [20] n’y était toujours pas perdue. Puis il chanta majestueusement, disant :
[ p. 271 ]
« Ô mon frère aîné, le pin solitaire qui es au cap Wotsu, face à Mohari ! Si toi, pin solitaire ! étais une personne, je te ceindrais de mon épée, je te revêtirais de mes vêtements, ô mon frère aîné, le pin solitaire ! » [21]
Lorsqu’il partit de là et atteignit le village de Mihe, [22] il répéta : « Mes jambes sont comme des crosses triples, [23] et très fatiguées. » Cet endroit fut donc appelé du nom de Mihe. Lorsqu’il partit de là et atteignit la lande de Nobe, [24], regrettant [25] sa terre natale, [26] il chanta :
« Quant à Yamato, la terre la plus isolée, Yamato, retirée derrière le mont Awogaki, l’entourant de ses plis est délicieuse ! » [27]
Il chanta de nouveau en disant :
« Que ceux dont la vie peut être complète collent dans leurs cheveux comme coiffe les feuilles du chêne-ours du mont Heguri, ces enfants ! »
Cette chanson est une chanson de regret de la terre. [28] Il chanta de nouveau, en disant :
« Comme c’est doux ! Ah ! Du côté de la maison, les nuages s’élèvent et arrivent ! »
Ceci est une chanson incomplète. [29] À cette époque, son auguste maladie était très pressante. Alors, il chanta avec audace, disant :
« L’épée-sabre que j’ai placée au chevet de la jeune fille, hélas ! cette épée ! » [30]
Dès qu’il eut fini de chanter, il mourut, puis un courrier fut envoyé au Souverain Céleste.
[ p. 272 ]
[ p. 273 ]
[ p. 274 ]
Là-dessus, ses impératrices [31] et ses augustes enfants [221], qui habitaient à Yamato, descendirent tous [32] et construisirent un auguste mausolée, et, rampant aussitôt çà et là dans les rizières entourant le mausolée, sanglotèrent un chant, disant :
« Le Dioscorea quinqueloba rampant çà et là parmi les chaumes de riz, parmi les chaumes de riz dans les rizières entourant [le mausolée] . . . » [33]
Alors, le prince mort, transformé en un pluvier blanc de huit brasses de long, s’élevant vers le ciel, s’envola vers le rivage. Alors, l’impératrice et les augustes enfants, bien qu’ils se soient déchiré les pieds en marchant sur les chaumes de bambou, oublièrent la douleur et le poursuivirent de leurs lamentations. Ils chantèrent alors :
« Nos reins sont entravés dans la plaine envahie par les bambous courts. Nous ne traversons pas le ciel, mais oh ! nous sommes à pied. » [34]
[222] De nouveau, lorsqu’ils entrèrent dans la mer salée, [35] et souffrirent en marchant, ils chantèrent, disant.
« Tandis que nous traversons la mer, nos reins sont entravés, chancelant dans la mer comme des herbes poussant dans le lit d’un grand fleuve. » [36]
[ p. 275 ]
De nouveau, lorsque [l’oiseau] s’envola et se percha sur le bord de la mer, ils chantèrent en disant :
« Le pluvier de la plage ne va pas sur la plage, mais suit le bord de mer. » [37]
Ces quatre Chants furent tous chantés lors de l’auguste inhumation de Yamato-take. De nos jours encore, ces Chants sont chantés lors de la grande inhumation d’un Souverain Céleste. Alors l’oiseau s’envola de ce pays, et s’arrêta à Shiki, dans le pays de Kafuchi. On y construisit un mausolée auguste et on y enterra Yamato-take. Aussitôt, cet auguste mausolée fut baptisé du nom d’« Auguste Mausolée de l’Oiseau Blanc ». Néanmoins, l’oiseau s’éleva de nouveau vers le ciel et s’envola.
[ p. 276 ]
Il convient de noter que les quatre premiers vers forment une « préface de calembours » au cinquième. De telles préfaces de calembours n’ont pas nécessairement de lien logique avec ce qui suit, comme l’explique l’auteur dans un article intitulé « Sur l’utilisation des mots-oreillers et des jeux de mots dans la poésie japonaise », paru dans le vol. V, partie I, p. 79 et suivantes de ces « Transactions ». Dans ce cas particulier, cependant, la continuité de sens est suffisante pour justifier la traduction continue donnée ci-dessus. Le mot « poteau », bien que son utilisation soit très curieuse, doit être compris comme désignant non pas un tronc mort, mais vivant, ou plutôt la tige d’une plante ou d’une herbe délicate qui tombe sous la faucille du faucheur sur le mont Kagu au Ciel, ou, pour mieux comprendre, sur le mont Kagu céleste [à Yamato]]. « En forme de courge » est la traduction de hisa-kata no ou hisa-gata no, le mot-oreiller pour « ciel ». Sa signification est controversée, mais Mabuchi dans son « Dictionnaire des mots-oreillers » et Motowori s’accordent à lui donner le sens adopté ici (voir l’article mentionné ci-dessus « Sur l’utilisation des mots-oreillers, etc. », p. 81).
265:1 p. 266 Ce nom est identifié par l’étymologie indigène avec un substantif homonyme signifiant « un lieu entre les montagnes ». ↩︎
265:2 L’étymologie de ce nom est incertaine. Mais l’opinion la plus probable est qu’il signifie « une route en zigzag descendant un col ». ↩︎
265:3 c’est-à-dire, depuis qu’il a quitté la province de Hitachi, dont Tsukuha (dans le langage moderne Tsukuba, avec la dernière syllabe nigori’ed) et Nihibari (moderne Nihiharu) sont deux districts. Dans la poésie tardive Nibari no est souvent utilisé comme mot-oreiller pour le nom du mont Tsukuba. L’étymologie des deux noms est incertaine, mais « nouvellement labouré » semble être l’étymologie la plus probable du premier des deux. ↩︎
266:4 Il ne s’agit pas nécessairement d’un feu allumé pour se réchauffer, mais du feu en général, y compris, comme le suggère Motowori, les torches et les feux allumés pour chasser les moustiques. La littérature classique fait fréquemment mention de ce dernier type de feu, que l’on rencontre encore dans certaines régions où les moustiquaires ne sont pas encore d’usage courant. ↩︎
266:5 Le sens est : « En comptant, je constate que nous avons passé dix jours et neuf nuits. » — Avant Motowori, l’expression ka-ga nabette, « avoir aligné (c’est-à-dire compté) les jours », était curieusement mal comprise et sujette à diverses interprétations farfelues. Il ne fait cependant aucun doute que Motowori a raison. — Si l’on dit que le vieil homme a « achevé » le chant du Prince, c’est parce que le premier, pris isolément, est d’un rythme incomplet. ↩︎
266:6 Ou, comme Motowori préférerait le considérer, « la souveraineté d’une terre orientale », c’est-à-dire l’une des douze provinces orientales. ↩︎
267:1 p. 267 Voir Sect. XXXIII, Note 26. ↩︎
267:2 Shinanu no saka, un col entre les provinces de Shinano et de Mino qui n’est plus utilisé. ↩︎
267:3 p. 268 Même détachée de son contexte immédiat, la portée de ce chant est claire, malgré les efforts de Moribe pour en justifier le manque de délicatesse. Les détails de la première partie, cependant, nécessitent quelques commentaires afin de les rendre compréhensibles pour le lecteur européen. Les mots en question sont ceux-ci, qui pourraient être traduits en anglais par « ton bras fragile, svelte et délicat [qui ressemble] à un poteau frappant la faucille acérée du mont Kagu, au ciel en forme de gourde. » En japonais, ils sont ainsi rédigés :
Hisa-kata non
Ame no Kagu-yamo
To-kama ni
Sa-wataru kuhi :—
Hiha-boso
Ta-waya-gahina wo etc. ↩︎
267:4 Le sens général de ce chant est très clair. Dès les premiers vers, le prince est interpellé comme s’il était le souverain régnant. Les mots placidè administrationem faciens représentent le japonais yasumishishi, le mot-clé pour wa ga oho-kimi, « mon grand seigneur ». Ailleurs, la traduction anglaise « qui gouverne tranquillement » a été adoptée. Le mot aratama no, rendu par l’adjectif renovatis, est le mot-clé pour « soleil », « lune » et « année », et sa signification est incertaine. L’interprétation adoptée ici a cependant le poids de la probabilité et de l’autorité locale, Mabuchi, dans son « Dictionnaire des mots-clés », le faisant dériver du verbe aratamaru, « être renouvelé ». ↩︎
267:5 p. 269 Les caractères du texte pourraient également être traduits par « il fit un progrès », car ils ne s’appliquent correctement qu’aux déplacements d’un souverain régnant. Ici et ailleurs, ils sont utilisés pour parler de Yamato-take. (Conf. Sect. LXXX, Note 5.) ↩︎
267:6 À la frontière d’Afumi (Omi) et de Mince, Ibuki semble signifier « souffler », en allusion, dit-on, au souffle pestilentiel ou à l’influence du dieu qui occupait le lieu. Le mot traduit par « mont » est fourni par l’éditeur de 1687. ↩︎
269:1 p. 269 C’est-à-dire, sans armes, et spécialement sans l’épée magique qu’il avait laissée dans la maison de la princesse Miyazu. ↩︎
269:2 Ou « bœuf », ou « vache », le mot original ne faisant pas de distinction entre les sexes. ↩︎
269:3 p. 270 L’expression japonaise kota-age shite, traduite ici par « paroles élevées », a très souvent le sens d’« élever une prière » vers un être surhumain. Dans ce passage, cependant, elle ne transmet que son sens étymologique propre. ↩︎
269:4 À savoir, le dieu du mont Ibuki. ↩︎
269:5 Peut-être cette expression signifie-t-elle « grêle », et c’est ce que Motowori décide. Mais cette interprétation du terme semble bien concorder avec le Chant de la Sect. CXLII. ↩︎
269:6 Les commentateurs ne s’accordent pas sur la question de savoir si cette note doit ou non être considérée comme faisant partie du texte original. Motowori le considère ainsi. Cependant, de l’avis du traducteur, il n’est pas satisfait de sa modification de la lecture kana donnée par l’éditeur de 1687, qui a donc été suivie dans la version anglaise. ↩︎
269:7 Le sens littéral de ce nom est « tribu de la bijouterie » ; mais une incertitude totale s’attache à la fois à l’étymologie du mot et à la position du lieu. La première édition imprimée porte Tama-kuhi-be. ↩︎
269:8 Il avait été égaré et étourdi, mais il revint à lui. De là, selon l’étymologie de notre auteur, le nom de Wi-same, qui signifie « demeure (repos) et éveil », donné à la source. ↩︎
270:1 p. 272 _Tagi-nu_. On pourrait, en suivant les caractères chinois, traduire ainsi : « et arriva sur la lande de Tagi ». Mais le caractère n’a guère de sens dans ce contexte. La véritable étymologie de Tagi (dans le langage classique et moderne taki sans le nigori) est « rapide » ou « cascade », la cascade formée par la rivière Vo-ro à Mino étant allusion. La dérivation dans la phrase suivante du texte de tagishi censé signifier « un gouvernail » n’est qu’une pure fantaisie. ↩︎
270:2 Le mot utilisé ici pour « gouvernail » est tagishi, qui s’écrit phonétiquement et n’apparaît nulle part ailleurs, sauf dans quelques noms propres dont la signification est douteuse. Il existe cependant une certaine probabilité en faveur du sens que lui attribuent les commentateurs autochtones. ↩︎
270:3 Tzuwe-tsuki-zaka, c’est-à-dire, « le col où l’on s’appuie sur un bâton ». Il se trouve dans la province d’Ise entre Yokaichi et Ishi-yakushi. ↩︎
270:4 Wotsu-no-saki, dans la province d’Ise. Le nom signifie probablement « port de la pente de la montagne ». ↩︎
270:5 La première partie du texte ne nous dit rien ni du repas ni de l’épée ici mentionnés. ↩︎
271:6 Ce poème étrangement simple et apparemment très ancien n’a pas besoin d’être éclairé. ↩︎
271:7 Dans Ise. Mihe signifie « triple ». ↩︎
271:8 Ceci est la traduction littérale du texte. Motowori pense, cependant, que nous devrions comprendre qu’il y avait divers gonflements sur ses jambes, comme ceux qui se produiraient si le membre était étroitement attaché avec une corde en trois endroits. ↩︎
271:9 Nobo-un dans la province d’Ise. Le nom semble signifier « la lande de la montagne ». ↩︎
271:10 Le caractère chinois utilisé ici signifie simplement « penser à » ; mais dans un tel contexte, son interprétation japonaise courante est « aimer » ou « regretter », et donc Motowori veut que nous le comprenions lorsqu’il lit shinukashite. ↩︎
271:11 À savoir, Yamato. ↩︎
271:12 Ce Chant et les deux suivants ne forment qu’un seul poème dans les « Chroniques », où ils apparaissent avec plusieurs différences verbales et sont attribués, non au Prince, mais à son père l’Empereur. Moribe décide que, sur ce dernier point, le texte de ces « Archives » donne le meilleur récit, mais que les « Chroniques » ont raison de faire des trois Chants un seul poème continu. L’expression « ce Chant est un Chant de regrets fonciers » appuie fortement cette opinion ; car, bien que l’on puisse aussi traduire au pluriel « ces Chants sont, etc. », une telle traduction serait moins naturelle, car dans des cas similaires, le nombre est utilisé, ainsi p. 273 « ces deux Chants sont, etc. ». L’expression « ce Chant est un Chant incomplet » indique clairement une mutilation du document original, d’où le compilateur des « Archives » a copié ce passage. Considérant les trois Chants comme un seul, le tout est un hymne à Yamato, la terre natale du poète, qu’il ne pouvait espérer revoir un jour. Commençant par louer sa paisible solitude, là où elle se trouve derrière la barrière protectrice des montagnes, il poursuit en évoquant les plaisirs champêtres dont jouissent ceux qui, errant sur les flancs des collines, ornent leurs cheveux de guirlandes de feuilles et de fleurs. Pour lui, en effet, ces délices n’existent plus ; « mais », dit-il, « vous, enfants pleins de santé et de bonheur, poursuivez vos innocentes jouissances ! » En conclusion, il apostrophe affectueusement les nuages qui, s’élevant du sud-ouest, sont comme des messagers du pays. Le mot mahoroha, traduit par « isolé », est un point crucial pour les commentateurs, et l’« Examen des synonymes du Japon » de Motowori, p. 17-18, et l’« Idzu no Koto Waki » de Moribe, vol. III, p. 31, devrait être consulté par l’étudiant désireux de se forger sa propre opinion sur le sujet. Une autre difficulté apparente est le mot gomoreru, dont la position dans la phrase semble avoir été mal comprise par Motowori. En suivant Moribe et en le prenant comme composé avec le mot Awogaki-yama pour former Awogaki yama-gomoreru, la difficulté disparaît, et nous sommes également libérés de la nécessité de supposer une chose aussi improbable que le verbe komoreru, lorsqu’il n’est pas composé, ait commencé par une syllabe nigori. « Complet » signifie « sain ». Le mont Heguri est précédé dans l’original de tatamikomo (Moribe lit tatamigomo avec le nigori), un mot-oreiller dont la signification est controversée. Quoi qu’il en soit, étant un jeu de mots, il est intraduisible. Pour le « chêne-ours », voir Sect. LXXII, Note 19. Moribe s’efforce, mais sans succès, de prouver que « venir », le dernier mot de la traduction, signifie « aller », et s’imagine que le prince exprime son envie des nuages qui s’élèvent et s’éloignent dans la direction de la demeure qu’il ne revisitera jamais. ↩︎
271:13 C’est-à-dire, une chanson de regret amoureux pour sa terre natale. ↩︎
271:15 Ce poème est une exclamation de détresse à la pensée de l’épée qu’il avait laissée à sa maîtresse la princesse Miyazu et qui, s’il l’avait eue avec lui, l’aurait sans doute préservé des influences maléfiques du dieu du mont Ibuki, qui furent le début de sa fin. — « Épée-sabre » (tsurugi no tachi) est une expression curieuse, que Moribe pense signifier « épée à double tranchant ». ↩︎
274:1 C’est-à-dire, épouses. On se souviendra que l’historien mentionne habituellement Yamato-take comme s’il avait été empereur. ↩︎
274:2 Q.d., au pays d’Ise. ↩︎
274:3 Le sens du chant est une comparaison des errances désespérées des personnes en deuil aux abords du tombeau avec les circonvolutions du Dioscorea quinqueloba (une plante rampante) poussant parmi les rizières des champs adjacents. Mais il y a évidemment quelques lignes omises. Si nous devions adopter les élégants vers fournis par Moribe, la traduction entière serait ainsi : « Le Dioscorea quinqueloba rampe çà et là parmi les chaumes de riz, parmi les chaumes de riz dans les rizières entourant [le mausolée] ; mais bien que, comme lui, nous rampions çà et là, et pleurions et te parlions, tu ne réponds pas un mot. » — Moribe suppose que ce poème est une composition de l’Impératrice, et que les trois suivants proviennent des enfants. ↩︎