[ p. 357 ]
Son auguste Iza-ho-wake résidait au palais de Wakasakura à Ihare, [^2134] et gouvernait l’Empire. Ce souverain céleste épousa son auguste princesse Kuro, [^2135] fille du noble d’Ashida, [^2136] enfant de So-tsu-biko [287] de Kadzuraki, [^2137] et engendra d’augustes enfants : le roi Oshiha d’Ichinobe ; [^2138] ensuite le roi Mima ; [1] ensuite sa sœur cadette Awomi-no-iratsume, [2] également surnommée Ichi-toyo-no-iratsume. [3]
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À l’origine, alors qu’il résidait au palais de Naniha, le Souverain Céleste, lors d’un festin copieux lors de la grande dégustation, fut ivre de la grande liqueur auguste et s’endormit profondément et majestueusement. Son frère cadet, le roi Sumi-no-ye-naka-tsu, voulant s’emparer du Souverain Céleste, mit le feu au grand palais. Sur ce, le Suzerain d’Achi, ancêtre des Suzerains d’Aya à Yamato, l’ayant emmené furtivement, le fit monter sur un cheval majestueux et le fit progresser vers Yamato. Le Souverain Céleste se réveilla alors en atteignant la lande de Tajihi, et demanda : « Quel est cet endroit ? » Alors le suzerain d’Achi dit : « Le roi Sumi-no-ye-no-naka-tsu a mis le feu au grand palais ; je m’enfuis donc avec toi à Yamato. » Alors le souverain chanta, disant : [257]
« Si j’avais su que je dormirais sur la lande de Tajihi, oh ! J’aurais apporté ma natte de séparation, si j’avais su que je dormirais ! » [4]
En atteignant le col de Hanifu [5] et en contemplant le palais de Naniha, le feu brillait encore. Alors le Souverain Céleste chanta de nouveau, disant :
« Le groupe de maisons scintillantes, alors que je me tiens debout et que je regarde depuis le col de Hanifu, se trouve en direction de la maison de mon épouse. » [6]
Lorsqu’ils atteignirent l’entrée de la montagne Ohosaka, [7] ils rencontrèrent une femme. Celle-ci leur dit : « Des hommes armés barrent la route à la montagne. Tu devrais la traverser en passant par Tagima. » [8] Alors le Souverain Céleste chanta :
« Oh ! En demandant le chemin à la jeune fille que nous avons rencontrée à Ohosaka, elle ne nous dit pas le chemin direct, mais celui de Tagima. » [9]
Ainsi, poursuivant sa progression, il demeura dans le temple de [289] la Déité d’Isonokami. [10]
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Alors son jeune frère, Son Augustesse Midzu-ha-wake, arriva et envoya demander audience. [11] Alors le Souverain Céleste lui fit dire ces mots : Comme je doute que Ton Augustesse ne soit pas du même avis [12] que le Roi Sumi-no-ye-no-naka-tsu, je ne te rencontrerai pas et ne te parlerai pas. » [Son Augustesse Midzu-ha-wake] répondit : « Je n’ai aucune mauvaise intention. Je ne suis pas du même avis que le Roi Sumi-no-ye-no-naka-tsu. » [Le Souverain Céleste] lui fit de nouveau dire ces mots : « S’il en est ainsi, redescends maintenant, tue le Roi Sumi-no-ye-no-naka-tsu, et remonte ici. » À ce moment-là, je te rencontrerai et te parlerai certainement. » Il retourna donc aussitôt à Naniha et trompa un homme nommé Sobakari, un homme d’armes au service personnel du roi Sumi-no-ye-no-naka-tsu, en lui disant : « Si tu obéis à mes paroles, je deviendrai souverain céleste et te ferai premier ministre pour gouverner l’Empire. Comment cela se passerait-il ? » répondit Sobakari en disant : « Je ferai ce que tu as ordonné. » Puis, dotant généreusement cet homme d’armes, il dit : « S’il en est ainsi, tuez le roi. » Alors, Sobakari guetta le moment où son roi entrerait dans les toilettes et le tuerait d’un coup de lance. Alors que son auguste Midzu-ha-wake se dirigeait vers Yamato en emmenant Sobakari avec lui, celui-ci, en atteignant l’entrée du mont Ohosaka, pensa : « Bien que Sobakari mérite amplement de moi, il a bel et bien [13] tué son seigneur. C’est injuste. Néanmoins, si je ne le récompense pas, je pourrais être taxé de mensonge ; et si je tiens ma promesse, ses intentions sont au contraire à craindre. Ainsi, bien que je le récompense, je le détruirai. » Il dit donc à Sobakari : « Je m’arrête ici aujourd’hui et te confère le rang de Premier ministre, et demain je poursuivrai ma progression. » On fit halte à l’entrée de la montagne, on construisit aussitôt un palais provisoire, on organisa un festin copieux, on conféra aussitôt le titre de Premier ministre à l’homme d’armes, et tous les fonctionnaires lui firent hommage. L’homme d’armes, ravi, crut avoir accompli son dessein. Alors, son auguste Midzu-ha-wake dit à l’homme d’armes : « Aujourd’hui, je boirai de la liqueur dans la même coupe que le Premier ministre. » Et lorsqu’ils burent ensemble, un bol assez grand pour cacher le visage fut rempli de la liqueur présentée. L’enfant du roi but le premier, suivi de l’homme d’armes. Ainsi, lorsque l’homme d’armes but, la grande coupe lui couvrit le visage. Alors, [Son Auguste Midzu-ha-wake] tira un sabre qu’il avait déposé sous la natte et coupa la tête de l’homme d’armes. Le lendemain, il se mit en route.Français Alors l’endroit fut appelé du nom de Chika-tsu-Asuka. [14] [ p. 362 ] [291] Montant et atteignant Yamato, il dit : « Je m’arrêterai ici aujourd’hui et, après m’être purifié, j’irai demain adorer le temple de la Déité. » [15] Alors cet endroit fut appelé du nom de Toho-tsu-Asuka. [^2165] Alors, se rendant au temple de la Déité d’Iso-no-kami [16], il envoya rapporter au Souverain Céleste qu’il était monté pour le servir après avoir accompli la tâche [qui lui avait été confiée]. [17] Alors [le Souverain Céleste] le fit appeler, le rencontra et s’entretint avec lui.
[ p. 363 ]
Le Souverain Céleste nomma alors le Suzerain d’Achi au poste de Trésorier, [18] et lui conféra également des domaines. [19] De nouveau, sous cet auguste règne, le nom de Tribu Waka-sakura [20] fut accordé aux Grands de la Tribu Waka-sakura. [21] De nouveau, le nom gentilice [22] de Ducs d’Himeda [23] fut accordé aux Ducs d’Himeda. De nouveau, le Clan Ihare [24] fut établi.
[ p. 364 ][292]
Le Souverain Céleste vécut soixante-quatre ans augustes. Son mausolée majestueux se trouve à Mozu. [^2175]
[^2155] : 359:9 Voir Sect. LXII, note 49.
[^2165] : 361:8 Voir Sect. CVII, note 7.
[^2175] : 363:3 Waka-sakura-be.
[^2176] : 363:4 Waka-sakura-be no omi. Conf. Secte. CXXXI, note 1.
357:1 p. 357 Pour Ihare, voir Sect. XLIII, Note 26. Waka-sakura signifie « jeune cerisier ». L’origine du nom est attribuée, à tort ou à raison, à un incident mentionné dans les « Chroniques » sous le règne de cet empereur, la 3e année. ↩︎
357:2 Kuro-hime c’est-à-dire, « princesse noire ». Le même nom apparaît plusieurs fois et fait référence aux cheveux noirs de la personne ainsi désignée. ↩︎
357:3 Ashida no sukune. Ashida signifie « lande de roseaux ». C’est le nom d’un lieu du Yamato. ↩︎
357:8 Ihitoyo no iratsume. Ihitoyo est supposé par Motowori être le nom d’un oiseau, peut-être une sorte de hibou. ↩︎
358:1 p. 359 C’est-à-dire, à l’occasion de la cérémonie religieuse de dégustation du premier riz de la saison. ↩︎
358:2 Achi no atahe, supposé être d’origine coréenne, et être un descendant de , arrière-petit-fils de l’empereur chinois
. ↩︎
358:3 Aya no atahe. Cette famille était d’origine continentale, Aya étant la lecture japonaise du caractère ; voir Sect. CXI, Note 2. ↩︎
358:4 Tajihi no nu, dans les provinces de Kahachi. La signification du nom est obscure. ↩︎
358:5 Ce chant exprime le regret du monarque de ne pas avoir emporté ses nattes. — D’après l’expression utilisée dans le texte (tatsu-gomo), les commentateurs supposent que ces nattes servaient d’écran pour se protéger des courants d’air. On peut considérer tatsu comme le verbe tatsuru, « dresser », car ces nattes devaient être disposées tout autour de la pièce. Mais il est plus conforme à l’usage grammatical de le prendre dans son autre sens, celui de « couper » ou « diviser », et de supposer que les nattes étaient ainsi appelées parce qu’elles « coupaient » les courants d’air à la personne assise derrière elles. ↩︎
358:6 Ou « Colline de Hanifu », Hanifu-zaka, dans la province de Kahachi. ↩︎
358:7 Le sens de ce chant est parfaitement clair. ↩︎
358:8 Voir Sect. LXIV, Note 25. Le mot rendu par « entrée ici et en bas » dans le même contexte est littéralement « bouche ». ↩︎
360:2 Littéralement, « cœur ». De même ci-dessous, où le mot « intention » est utilisé dans la traduction. ↩︎
360:6 L’original laisse incertain si les mots « gouverner l’Empire » doivent être appliqués à l’orateur, à Sobakari ou aux deux ; et l’application ambiguë a donc été préservée dans la traduction. ↩︎
361:7 Littéralement, « déjà ». ↩︎
361:9 Littéralement, « les cent fonctionnaires », une expression chinoise qui a déjà été rencontrée. ↩︎
361:10 Le caractère utilisé dans le texte implique par son radical que le bol était en métal. Il s’agit d’une forme non autorisée de
ou
. ↩︎
361:11 Scil. par le prince à l’homme d’armes. ↩︎
362:12 C’est-à-dire, Plus près d’Asuka. Le nom s’écrit . L’étudiant devrait consulter la note de Motowori sur ce passage dans le Vol. XXXVIII, pp. 38-39 de son Commentaire, afin de voir comment concilier le nom, les caractères avec lesquels il est écrit et l’origine qui lui est attribuée, autant d’éléments apparemment incongrus. ↩︎
362:13 p. 363 , c’est-à-dire, Autre Asuka. Conf. Note. ↩︎
362:14 Scil. d’Isonokami. Cette divinité était l’épée faisant l’objet de la légende racontée dans la Sect. XLV. ↩︎
362:15 Voici l’essentiel de la phrase originale, qui ne supportera pas une traduction littérale en anglais : . ↩︎
363:1 p. 363 En japonais, le même mot est utilisé pour « entrepôt » et pour « trésor ». Mais la fonction mentionnée ici semble correspondre à ce que nous devrions appeler Seigneur du Trésor ou Ministre des Finances. Les caractères dans l’original sont . ↩︎
363:2 Littéralement, « terrain de rationnement ». ↩︎