[317]
Lorsqu’il se rendit aussitôt au Maure d’Akidzu, [^2324] et chassa avec auguste auguste s’assit sur un trône majestueux. Alors un taon mordit son bras majestueux, et aussitôt une libellule vint dévorer [^2325] le taon et s’envola. Il composa alors un chant majestueux. Ce chant disait :
Qui est-ce qui annonce en présence de tous que du gibier se trouve sur le pic de Womuro, à Mi-yeshinu ? Notre Grand Seigneur, qui gouverne tranquillement, étant assis sur son trône pour attendre le gibier, un taon se pose et pique la partie charnue de son bras, entièrement enveloppé d’une manche d’étoffe blanche, et une libellule dévore rapidement ce taon. Pour qu’elle porte bien son nom, la terre de Yamato fut appelée l’Île de la Libellule.
Ainsi, à partir de ce moment-là, cette lande fut appelée du nom d’Akidzu-nu. [^2327]
[ p. 398 ]
Une fois encore, le Souverain Céleste s’avança jusqu’au sommet du mont Kadzuraki. [^2328] Un grand sanglier s’enfuit alors. Le Souverain Céleste le tua aussitôt d’un coup de lance sifflant. [1] Le sanglier, furieux, s’avança vers lui en rugissant. [2] Alors, alarmé par ce rugissement, le Souverain Céleste grimpa au sommet d’un aulne. Puis il chanta :
« La branche de l’aulne sur le tertre opportun que j’ai escaladé dans ma fuite à cause de l’horreur du rugissement du sanglier, du sanglier blessé, que notre grand seigneur qui gouverne tranquillement avait bien voulu abattre ! » [3]
[ p. 399 ] [319]
Une fois encore, alors que le Souverain Céleste gravissait le mont Kadzuraki, les différents dignitaires [4] étaient tous vêtus de vêtements verts ornés de cordons rouges qui leur avaient été accordés. À ce moment-là, des personnes gravissaient la montagne sur le versant opposé, tout à fait semblables à l’ordre de la suite du Monarque Céleste. De nouveau, le style des vêtements et celui des personnes étaient semblables et indiscernables. [5] Alors le Souverain Céleste observa et envoya demander : « N’y ayant pas d’autre roi à Yamato que moi, qui est-ce qui marche ainsi ? » La réponse ressemblait encore aux ordres d’un Souverain Céleste. Sur ce, le Souverain Céleste, très en colère, planta sa flèche dans son arc, et les différents dignitaires plantèrent tous leurs flèches dans leurs arcs. Alors ces personnes plantèrent également leurs flèches dans leurs arcs. Alors le Souverain Céleste envoya de nouveau demander, en disant : « Alors dis ton nom. Alors que chacun de nous dise son nom, et [alors] décoche sa flèche. » Là-dessus [l’autre] répondit, en disant : « Puisque j’ai été le premier à être interrogé, je serai le premier à dire mon nom. Je suis la Déité qui dissipe d’un mot le mal et d’un mot le bien, — la Grande Déité de Kadzuraki, Seigneur d’une [ p. 400 ] [320] Parole. » [6] Le Souverain Céleste trembla alors, et dit : « Je te révère [te], ma Grande Déité. Je n’avais pas compris que ta grande personne serait révélée ; » [7] — et ayant ainsi parlé, il commença par sa grande et auguste épée, puis par son arc et ses flèches, ôta les vêtements que portaient les cent fonctionnaires et les présenta avec adoration à la Grande Déité. [8] Alors la Grande Déité, Seigneur d’Un Mot, frappant dans ses mains, [9] accepta l’offrande. Ainsi, lorsque le Souverain Céleste revint, la Grande Déité descendit de la montagne, [10] et l’escorta respectueusement jusqu’à l’entrée [11] de la montagne Hatsuse. C’est ainsi qu’à ce moment-là, la Grande Déité, Seigneur d’Un Mot, fut révélée.
[ p. 401 ]
\SECT CLIX.—EMPEREUR [YŪ-RIYAKU (PARTIE X.—LE TUMEAU DE LA PIQUE DE MÉTAL).]
De nouveau, lorsque le Souverain Céleste se rendit à Kasuga pour épouser la Princesse Wodo, [12] fille du Grand Satsuki de Wani, [13] une jeune fille le rencontra en chemin et, voyant l’avancée impériale, courut se cacher au bord d’un tertre. Il composa alors un chant auguste. Ce chant auguste disait :
« Oh ! le tertre où se cache la jeune fille ! Oh, cinq cents pelles en métal ! Alors nous pourrions la déterrer ! » [14]
Ce monticule fut donc appelé le Monticule [321] de la Pelle de Métal. [15]
De nouveau, lorsque le Souverain Céleste fit un festin copieux sous un arbre tsuki aux cent branches [16] à Hatsuse, une servante de Mihe [17], au pays d’Ise, souleva [ p. 402 ] la grande coupe auguste et la lui présenta. Alors, de l’arbre tsuki aux cent branches, une feuille tomba et flotta dans la grande coupe auguste. La servante, ignorant que la feuille tombée flottait dans la coupe, ne cessa pas de présenter [18] la grande et auguste liqueur au Souverain Céleste. Celui-ci, apercevant la feuille flottant dans la coupe, renversa la servante, lui mit son épée au cou et s’apprêtait à lui trancher la tête, lorsque la servante s’adressa au Souverain Céleste, disant : « Ne me tue pas ! Il y a quelque chose que je dois te dire. » Et aussitôt elle chanta, disant :
Le palais d’Hishiro à Makimuku est un palais où brille le soleil du matin, un palais où scintille le soleil du soir, un palais aux racines abondantes comme celles du bambou, un palais aux racines étalées comme celles des arbres, un palais jonché de huit cents tonnes de terre. Quant aux branches de l’arbre tsuki, centuple florissant, poussant près de la maison du nouveau léchage à l’auguste porte, faites de bois de chamæcyparis, la branche la plus haute a le ciel au-dessus d’elle, la branche du milieu a l’est au-dessus d’elle, la branche la plus basse a la campagne au-dessus d’elle. Une feuille de l’extrémité de la branche la plus haute tombe sur la branche du milieu ; une feuille de l’extrémité de la branche du milieu tombe sur la branche la plus basse ; une feuille de l’extrémité de la branche la plus basse, tombant dans l’huile flottant dans la coupe de joyaux fraîche que la servante de Mihe soulève, tout s’en va. C’est horrible, Enfant du Soleil Brillant ! La tradition de la chose, aussi ! [19]
Ainsi, en présentant ce chant, son crime fut pardonné. Puis l’Impératrice chanta. Son chant disait :
« Présentez la luxueuse liqueur auguste à l’auguste enfant du soleil éclatant, qui est large comme les feuilles, qui est brillant comme les fleurs du camélia véritable au large feuillage et aux cinq cents branches qui pousse près de la maison du nouveau léchage dans cette haute métropole de Yamato, sur ce haut monticule boisé de la métropole. La tradition de cette chose, aussi celle-ci ! » [20]
Aussitôt le Souverain Céleste chanta, disant : [324]
« Les habitants du grand palais, ayant revêtu des écharpes comme les cailles, rattaché leurs queues comme celles des bergeronnettes et rassemblés comme les moineaux, sont peut-être aujourd’hui véritablement ivres – les habitants du palais du soleil radieux. La tradition de la chose, aussi, est celle-ci. » [21]
Ces trois chants sont des chants de paroles célestes. [22] [325] Ainsi, lors de ce festin copieux, cette servante de Mihe fut louée et abondamment dotée.
[ p. 404 ]
[ p. 405 ]
[ p. 406 ]
Kéfu mo ka mo
Saka-mi-dzuku-rashi.
rendu par « peut-être aujourd’hui être vraiment trempé dans l’alcool », Moribe aimerait considérer les lignes
Reviens bientôt.
Saka-mi-dzuku-rashi,
c’est-à-dire, « peut-être demain sera-t-il véritablement trempé dans l’alcool » a été omis par inadvertance. Il ne fait aucun doute que leur insertion ajouterait à l’effet du poème du point de vue stylistique.
396:1 p. 397 Akidzu-nu. Voir la note 4 de cette section. ↩︎
396:2b Ou, « bit ». ↩︎
397:3 La signification de la majeure partie de ce chant est suffisamment claire et expliquée par le contexte. Le mot « qui » admet cependant deux interprétations : Motowori le prend pour quelqu’un, tandis que Moribe, conservant le sens littéral de « qui ? », y voit une exclamation de colère du monarque, poussé à la chasse sous des promesses exagérées de gibier. Womuro signifie « petite grotte », mais il s’agit ici d’un nom propre. Mi-yeshinu est une forme du mot Yoshino fréquemment rencontrée en poésie, la syllabe mi étant probablement, comme le dit Mabuchi dans son « Commentaire sur la collection d’une myriade de feuilles », équivalente à ma, et donc simplement un « préfixe ornemental ». L’expression « gouverne tranquillement » représente le yasumishishi japonais, le mot-clé pour wa go oho-kimi, « notre Grand Seigneur », cette dernière expression descriptive du Souverain étant ici mise dans la bouche du Souverain lui-même. « De matière blanche, shiro-tahe no », est un autre mot-clé. La seule véritable difficulté que nous rencontrons dans ce chant réside dans l’interprétation de sa phrase finale. Le sens apparemment voulu est que c’est pour se montrer digne de son nom que la libellule a accompli l’acte de loyauté qui constitue le sujet du conte. Mais ce faisant, l’auteur oublie que ce n’est pas la libellule qui doit son nom au Japon, mais le Japon qui doit son nom à la libellule (Akidzushima, « île-libellule », de akidzu, « libellule »). Le but de tout le poème est donc inapplicable. Le nom « Île de la Libellule » apparaît déjà dans la Sect. V (Note 26). ↩︎
397:4 I.e., Dragon-Fly Moor. Voir les remarques de Motowori dans son « Examen des synonymes du Japon », p. 26. ↩︎
398:1 p. 398 Voir Sect. LV, Note 1. ↩︎
398:2 Voir Sect. XXIII, Note, 7. ↩︎
398:3 C’est le sens attribué par les commentateurs au mot obscur utaki, qui ne semble se trouver écrit que phonétiquement. ↩︎
398:4 Notre auteur ne peut pas avoir raison d’attribuer ce Chant à l’Empereur, et nous n’hésitons pas à accepter la version différente de l’histoire donnée dans le passage parallèle de la « Chronique », où le monarque, comme on pouvait s’y attendre d’après tous les autres détails conservés à son sujet, affronte courageusement le sanglier, tandis que c’est l’un de ses serviteurs qui s’enfuit et grimpe à un arbre pour se mettre hors de danger, puis compose ces vers. Ce Chant est un bon exemple de ce que M. Aston (dans sa « Grammaire de la langue écrite japonaise », 2e édition, p. 194) a dit à propos de courts poèmes d’une date ultérieure : « Ces phrases ne sont pas des énoncés de faits ; elles se contentent d’imaginer un état de choses sans aucune affirmation à son sujet. » Ici, nous voyons simplement le courtisan effrayé assis, essoufflé et terrifié au milieu des branches de l’aulne, et le vers entier n’a que le sens d’une exclamation. Le terme ari-wo, traduit par « tertre opportun », est le seul mot du texte qui soulève des difficultés d’interprétation (p. 399). L’exégèse de Moribe a été suivie ici. Selon l’ancienne conception, il signifie « tertre stérile ». Pour l’expression « notre grand seigneur qui gouverne tranquillement », voir la section CLVI, note 3. ↩︎
399:1 p. 400 Littéralement, « les cent fonctionnaires ». Cette expression chinoise a déjà été rencontrée dans les « Archives » et revient dans cette section. ↩︎
399:2 L’original contient le caractère , dont il est difficile de déchiffrer le sens. La proposition de Motowori de le considérer comme une erreur pour
, a donc été adoptée, bien que le traducteur ne soit pas du tout sûr qu’elle soit heureuse. Selon le sens chinois strict de
, il ne correspondrait pas mieux à ce passage que
; mais en japonais, nous pouvons être fondés à comprendre
comme signifiant « indiscernable ». ↩︎
400:3 Dans l’original :
. La signification de l’expression obscure « dissiper le bien par un mot » n’est pas rendue beaucoup plus intelligible par la tentative de Motowori de l’expliquer. Pour Kadzuraki, voir LV, Note. 1. ↩︎
400:4 Littéralement, « qu’il y aurait une grande personne présente (ou manifeste) ». ↩︎
400:5 C’est-à-dire, il ne gardait rien pour lui-même, mais depuis sa propre épée, son arc et ses flèches jusqu’aux vêtements de cérémonie dont ses disciples étaient vêtus, il donnait tout au dieu. ↩︎
400:6 En signe de joie, dit Motowori. ↩︎
400:7 Les caractères , rendus par « descendit de la montagne », sont manifestement le résultat d’une négligence du copiste. La traduction suit la proposition de Motowori de modifier le texte en
. ↩︎
400:8 Littéralement « bouche ». ↩︎
401:1a Wodo-hime. La signification de ce nom est obscure. ↩︎
401:2a Wani no Satsuki no omi. Pour Wani, voir Sect. LXII, Note 11. Satsuki est l’ancien nom japonais de la cinquième lune. ↩︎
401:3 Moribe paraphrase ainsi ce chant : « Le monarque avait rencontré une jeune fille portant une bêche à la main et, comme elle était belle, il voulut lui parler ; mais elle s’enfuit et se cacha sur le flanc de la colline, laissant sa bêche derrière elle. Ses paroles expriment le désir de cinq cents bêches comme la sienne, avec lesquelles abattre le flanc de la colline et la dégager… C’est pour plaisanter qu’il parle de la jeune fille qui se trouvait de l’autre côté de la colline comme étant à l’intérieur. » Que dans les temps anciens, tous les outils de creusement n’étaient pas en métal sera démontré en se référant à la section CXXIV, note 9. ↩︎
401:4 Kanasuki dans le woko. ↩︎
401:1b p. 403 On dit qu’il est à peine différent du keyaki (Zelkowa keaki) ↩︎
401:2b Voir Sect. LXXXIX, Note 7. ↩︎