Sun Tzŭ a exercé une puissante fascination sur l’esprit de certains des plus grands hommes de Chine. Parmi les généraux célèbres qui sont connus pour avoir étudié ses pages avec enthousiasme, on peut citer # Han Hsin (d. 196 av. J.-C.), [^115] # Fêng I (d. 34 apr. J.-C.), [^116] # Lü Mêng (d. 219), [1] et # Yo Fei (1103–1141). [2] L’opinion de Ts’ao Kung, qui dispute à Han Hsin la plus haute place dans les annales militaires chinoises, a déjà été rapportée. [3] Plus remarquable encore, d’une certaine manière, est le témoignage d’hommes purement littéraires, comme # Su Hsün (le père de Su Tung-p’o), qui a écrit plusieurs essais sur des sujets militaires, qui doivent tous leur principale inspiration à Sun Tzŭ. Le court passage suivant de lui est conservé dans le Yü Hai : [4]—[p. xliii] La déclaration de Sun Wu, selon laquelle en temps de guerre on ne peut être sûr de vaincre, [^121] est très différente de ce que nous disent d’autres livres. [5] Wu Ch’i était un homme du même acabit que Sun Wu : ils ont tous deux écrit des livres sur la guerre, et ils sont liés dans le langage populaire sous le nom de « Sun et Wu ». Mais les remarques de Wu Ch’i sur la guerre sont moins importantes, ses règles sont plus approximatives et énoncées plus crûment, et il n’y a pas la même unité de plan que dans l’œuvre de Sun Tzŭ, où le style est concis, mais le sens pleinement exprimé. [6]
Le chapitre 17 contient l’extrait suivant de « Jugements impartiaux dans le jardin de la littérature » de Chêng Hou :
Les 13 chapitres de Sun Tzŭ constituent non seulement la base de la formation militaire, mais requièrent également l’attention la plus attentive des érudits et des hommes de lettres. Ses écrits sont concis mais élégants, simples mais profonds, perspicaces et éminemment pratiques. Des œuvres telles que le Lun Yü, le Yi King et le Grand Commentaire [^124], ainsi que les écrits de Mencius, Hsün K’uang et Yang Chu, sont tous inférieurs au niveau de Sun Tzŭ [7].
Chu Hsi, commentant cela, admet pleinement la première partie de la critique, même s’il n’apprécie pas la comparaison audacieuse avec les œuvres classiques vénérées. Un tel langage, dit-il, « encourage le souverain à se livrer à une guerre acharnée et à un militarisme téméraire ». [8]
[^115] : xlii:2 Voir p. 144.
[^116] : xlii:3 Hou Han Shu, ch. 17 ad init.
[^121] : xliii:1 Voir IV. §3.
[^124] : xliii:4 Le Tso Chuan.
xlii:4 San Kuo Chih, ch. 54, f. 10 _v_° (commentaire). ↩︎
xlii:5 Sung Shih, ch. 365 ad init. ↩︎
xlii:6 Les rares Européens qui ont eu l’occasion de se familiariser avec Sun Tzŭ ne sont pas en reste dans leurs éloges. À ce propos, je puis peut-être me permettre de citer une lettre de Lord Roberts, à qui les feuilles du présent ouvrage ont été soumises avant publication : « Nombre des maximes de Sun Wu sont parfaitement applicables de nos jours, et la maxime n° 11, page 77, est de celles que les habitants de ce pays feraient bien de prendre à cœur. » ↩︎
xlii:7 Ch. 540, f. 13 _r_°. ↩︎
xliii:2 L’allusion peut être à Mencius VI. 2. ix. 2: #. ↩︎
xliii:3 #. ↩︎
xliii:5 #. ↩︎
xliii:6 #. ↩︎