© 1999 Jeffrey Wattles
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Journal de l'IUA — Mars 1999 | Journal — Mars 1999 — Table des matières | Un Jour En Famille À Los Angeles |
Jeffrey Wattles
Ohio, États-Unis
I1 m’a fallu des décennies de lutte pour trouver une paix profonde et durable à propos de la paternité de Dieu. C’est dans les années 1970, alors que je vivais à Berkeley, à l’époque où le mouvement féministe prenait de l’importance, que j’ai commencé à soutenir activement la proclamation de l’évangile. On m’accusait d’être un homme mauvais du fait que mes relations avec les femmes étaient spécifiques. On me disait que ma théologie ne pouvait pas ne pas être contaminée par mes imperfections personnelles et culturelles ; et je ne pouvais m’empêcher de sentir que ces accusations étaient relativement perspicaces. Une notice de la chaire de la ‘Pacific School of Religion’ rappelait aux intervenants qu’ils devaient utiliser « un langage inclusif ». Les pasteurs sortis des séminaires libéraux cessèrent largement de faire référence à Dieu sous le vocable de notre Père, sauf dans quelques reliquats de la liturgie traditionnelle. Se référer à Dieu principalement comme notre Père était considéré comme injuste envers les femmes ;
Comment Jésus répondrait-il à ces arguments si on les lui présentait? Il pourrait peut-être reformuler l’appel lancé à Thomas : «Combien de temps faudra-t-il pour que tu acquières l’aptitude à écouter avec l’oreille de l’esprit? Combien de temps faudra-t-il avant que tu discernes que ce royaume est un royaume spirituel et que mon Père est aussi un être spirituel? Ne comprends-tu pas que je vous enseigne en tant qu’enfants de l’esprit dans la famille spirituelle des cieux, dont le chef paternel est un esprit infini et éternel? Ne me laisseras-tu pas utiliser la famille terrestre pour illustrer les relations divines, sans appliquer aussi littéralement mon enseignement aux affaires matérielles? Ne peux-tu séparer mentalement les réalités spirituelles du royaume d’avec les problèmes matériels, sociaux, économiques et politiques de ce temps ? Quand je parle le langage de l’esprit, pourquoi persistes-tu à traduire ma pensée dans le langage de la chair, simplement parce que je me permets d’employer des comparaisons avec le monde physique de la vie courante pour illustrer mes propos? Mes enfants, je vous supplie de cesser d’appliquer l’enseignement du royaume de l’esprit aux sordides affaires d’esclavage, de misère, de maisons et de terres, et aux problèmes matériels d’équité et de justice humaines. » [LU 142:7.17]. Nous savons que le Maitre n’approuva que les enseignements accordant aux femmes l’égalité avec les hommes. [LU 167:5.4] et il fut explicite au sujet du paradigme divin de cette égalité lorsqu’il parlât à l’homme qui battait sa femme. (LU 133:2.2)
Il est aussi clair que Jésus n’approuverait pas la réduction de la paternité de Dieu à une simple doctrine ou croyance. Parmi les prières qu’il enseignât aux apôtres l’une commençait par : Notre Parent créateur; une autre par : Glorieux Père et Mère, unifiés en un seul ascendant; une troisième par : Notre toute fidèle Source, et notre Centre tout-puissant. (LU 144:5.74) En prêchant l’évangile du royaume, vous enseignez simplement l’amitié avec Dieu, et cette communion présentera un attrait égal pour les hommes et pour les femmes; tous deux y trouveront ce qui satisfait le plus véritablement leurs désirs et leurs idéaux caractéristiques. LU 159:3.9
Celui qui étudie le Livre d’Urantia et qui veut chercher au-delà de ces réponses s’aventure, je crois, audelà de la religion, dans l’histoire, la sociologie, la philosophie et la théologie. La 3ème partie contient des enseignements sur les différences et la complémentarité des sexes qui ne peuvent être interprétés que dans le contexte de la perpective spirituelle établie dans les 1ère, 2ème et 4ème parties du Livre. On nous dit par exemple qu’un Fils d’effusion s’incarne toujours en tant qu’enfant mâle (LU 20:6.2) et que l’effusion mortelle de Jésus avait pour but de révéler le Père. (LU 120:0.8) Si l’effusion de Jésus était typique, on peut s’interroger sur le fonctionnement d’une telle effusion sur une planète où les femmes gouvernent (LU 52:2.7) La synthèse de ces différents enseignements est une tâche qui continuera à attirer les psychologues, les philosophes et les théologiens puisque le problème est si important de nos jours. Mon but n’est pas de tenter cette synthèse philosophique mais seulement de clarifier l’enseignement spirituel du Père.
Dans n’importe quelle phase de croissance, d’étude ou de service il semble qu’il n’y ait qu’un seul grand thème sur lequel il nous faut porter un maximum d’attention. Parfois c’est l’esprit de service authentique qu’il nous faut réaliser prioritairement, d’autres fois c’est une relation avec le Père Universel, ou le Fils Eternel, ou l’Esprit Infini, ou le Fils Créateur, ou le Suprême ou l’Ajusteur de Pensée. Le thème d’une journée, ou d’un mois ou d’une période plus longue peut être la foi, ou la confiance ou l’amour. Une fois que l’expérience, la réflexion et le discernement requis ont été acquis l’on est porté vers un nouveau thème d’attention maximum. Comme le nombre de thèmes majeurs est limité, et comme notre discernement de mortel n’est jamais définitif, nous tournons en rond et nous retournons à des vérités dans lesquelles notre ancien niveau de discernement ne suffit plus. Il y a ainsi une spirale de la vie spirituelle. La Paternité de Dieu est un fait et une vérité vers lesquels, sur ma spirale personnelle, je suis retourné maintes fois. Ce qui m’a apporté un nouveau niveau de paix fut une récente expérience dans laquelle je me suis rendu compte que trouver le Père incluait de trouver aussi Dieu la Mère. Je n’imagine guère que mes luttes pour chercher à sonder et à enseigner la paternité de Dieu soient terminées, mais je ne peux pas imaginer non plus que la paix que j’ai trouvée puisse jamais disparaître.
La section 1 du Fascicule Un «Le Nom du Père» traite de la façon la plus élaborée la question du nom du Père.
Quelle est l’importance du nom que nous choisissons ?La section 1 nous dit : «La Première Source et le Centre de l’Univers ne s’est jamais révélé par son nom, mais seulement par sa nature. »(LU 1:1.1) L’auteur utilise de nombreux noms dans cette section et nous informe au sujet de nombreux noms utilisés dans différentes parties de l’univers. L’auteur nous dit clairement qu’il ne faut imposer aucune orthodoxie théologique. Les individus sont libres de choisir des noms différents. Le nom qu’on lui donne a peu d’importance. L’essentiel est de le connaître et d’aspirer à être semblable à lui. [LU 1:1.6]
Pourquoi le nom de Père est-il fréquemment utilisé ? Si nous croyons que nous sommes les enfants de ce Créateur, il est bien naturel que nous finissions par l’appeler Père. [LU 1:1.1] Sur les mondes où un Fils du Paradis a vécu une vie d’effusion, Dieu est généralement connu par quelque nom indiquant une relation personnelle, une tendre affection et une dévotion paternelle… Ceux à qui Dieu a été révélé par les effusions des Fils du Paradis finissent par céder à l’appel sentimental de la touchante relation d’association entre créature et Créateur et appellent Dieu «notre Père. » [LU 1:1.5]
Comment allons-nous nous y prendre pour choisir un nom personnel pour désigner Dieu ? Tout d’abord il est nécessaire de trouver Dieu. Le nom de notre propre choix dépend beaucoup du concept que nous avons du Créateur. [LU 1:1.1]. Le choix du nom que nous faisons provient de la reconnaissance de notre relation personnelle avec la Source-Centre Première. [LU 1:1.1] Une fois devenus vraiment conscients de Dieu, lorsque vous aurez réellement découvert le majestueux Créateur et commencé l’expérience de la réalisation de la présence interne du divin contrôleur, …vous trouverez. un nom pour le Père Universel. Ce nom exprimera de façon adéquate votre concept de la Grande Source-Centre Première. [LU 1:1.3]
Il est possible de s’embrouiller dans les problèmes qui tournent autour de la paternité de Dieu de nos jours. Un ennemi de la famille serait ravi des subtiles difficultés des problèmes que les attaques faites à la paternité de Dieu présentent à ceux qui suivent Jésus. Il y a de nombreuses bonnes idées pour savoir comment réagir dans cette situation, mais toutes ont leurs limites. Cependant, nous apprenons à nous fortifier en présence de difficultés [LU 26:5.3] qui ne font que stimuler les véritables enfants des Très-Hauts. [LU 48:7.7] Jésus dit à Fortuné : «Les malheurs te fortifieront, les déceptions t’éperonneront, les difficultés te poseront des défis et les obstacles te stimuleront. Lève-toi, jeune homme !» [LU 130:6.4]
Difficulté # 1. Il est tentant de chérir simplement la paternité de Dieu comme un fait révélé, une doctrine. Après tout, ce n’est que par la révélation que nous connaissons la paternité de Dieu; l’expérience ne peut la valider entièrement. (LU 1:5.10) La loyauté envers la révélation, même dans son mystère et son apparente indifférence aux exigences immédiates sociales et politiques, est une vertu ; mais chez ceux qui enseignent de manière dogmatique la loyauté s’abaisse à la polémique et au refus d’une conversation culturelle plus large.
…la filiation est la seule expérience qui rende certaine la paternité. [LU 102:7.1] Si nous n’avons pas encore trouvé l’évangile comme vérité vivante, tout ce que nous avons c’est la doctrine. Cependant, s’en tenir à la doctrine c’est sacrifier la flexibilité de la vérité vivante. Une proclamation efficace ne peut être activée par le mental. Ce doit être une expression de l’âme qui connaît son Père et qui se réjouit en lui. La personnalité qui entre en adoration de façon répétée trouvera Dieu chaque jour d’une manière neuve et stupéfiante. Jésus employait le mot Dieu [Elohim] pour désigner l’idée de la Déité, et le mot Père pour désigner l’e xpé rie nce de connaître Dieu. [LU 169:4.7]. Se mouvant entre les enseignements merveilleusement simples du Fils Créateur et les enseignements complexes mais d’un grand secours du Conseiller Divin, (LU 5:3.1-LU 5:3.8) notre adoration s’approfondit. Sans adoration le service authentique est impossible et l’évangélisme n’est que vent. Puisse notre dévotion aux pensées divinement motivées et aux actes de bonté nous permettre de dire en toute beauté des mots révélateurs.
Difficulté #2. Dans un environnement plus ou moins hostile aux enseignements de Jésus une réaction naturelle est de devenir militant. Jésus fut parfois militant et il dit : «Mais, quand l’incroyant obstiné vous attaque, n’bésitez pas à défendre énergiquement la vérité qui vous a sauvés et sanctifiés. » [LU 178:1.16] Notez toutefois que cette injonction ne concerne que la réponse à une attaque personnelle. En l’absence d’une telle attaque, la leçon pertinente est l’admonition suivante : «il ne faut pas lutter avec les âmes que tu voudrais gagner au royaume.» (LU 181:2.5) Puissions-nous être prudents comme des serpents, mais aussi inoffensifs que des colombes.
Difficulté #3. Dans de nombreux cas il vaut mieux parler de Dieu ou du Créateur plutôt que du Père. Il y a tant de manières d’introduire l’évangile aux multiples facettes, qu’il n’est pas nécessaire d’insister sur un vocabulaire qui risque de rebuter celui à qui nous voulons nous adresser. En faisant du porte à porte je disais tout simplement : «Je suis votre voisin, Jeff, et je vous encourage à croire que vous êtes une fille de Dieu (ou un fils de Dieu). » Cependant, quand nous sommes motivés non par l’amour ou la sagesse, mais par la peur et la gêne il se peut que nous allions jusqu’à éliminer complètement l’usage du mot ‘Père’. La personnalité de Dieu est sacrifiée à l’acceptation sociale. Il faut beaucoup de foi pour croire qu’au fond de l’autre personne il y a quelque chose qui désire entendre l’expression d’un concept de Dieu révélatoire. Parfois je trouve encore que c’est un défi que de faire l’expérience de partager l’évangile comme un don de bonnes nouvelles plutôt que comme un message malvenu que la personne va vraisemblablement recevoir comme n’étant ni nouveau ni bon. Seule une relation continue et renouvelée avec le Père et le Fils maintient pour nous la paternité de Dieu comme une nouvelle et même comme une bonne nouvelle.
Difficulté #4. Une autre stratégie possible est d’exprimer, comme partie de notre message principal au monde, quelque chose de la maternité de Dieu. Il y aurait beaucoup à dire en faveur de cette approche, mais il y a le risque de répéter l’erreur des premiers éducateurs chrétiens qui ont sacrifié la simplicité de l’évangile du Maitre. La théologie récente de la déesse chrétienne, a renforcé le renouveau du polythéisme néo-païen. Au contraire, l’Islam, a réussi à gagner des convertis en raison de la clarté de son message qu’un grand nombre de gens, qu’ils soient bien éduqués ou sans éducation, peuvent aisément comprendre. J’en conclus que l’explication trinitaire est probablement adéquate surtout pour ceux qui ont déjà accepté les enseignements de Jésus. Lorsque j’enseigne dans des situations où je m’attends à trouver des soucis féministes, ma propre solution est de parler de ‘l’amour maternel de Dieu’ ou d’affirmer qu’en Dieu nous faisons l’expérience de l’amour maternel tout autant que de l’amour paternel.'. La plus grande partie de ce qu’il faut dire est impliquée dans la séquence suivante : Dieu est. Dieu est en nous. Nous sommes en Dieu. (LU 16:9.14)
Il est sage d’apprécier la pensée de théologiens contemporains éminents qui disent qu’appeler Dieu ‘Père’ c’est faire usage d’une métaphore. Le mot métaphore est tiré de notre expérience quotidienne et il est utilisé pour exprimer quelque chose d’autre Ñdans ce cas, quelque chose dont le mystère est au-delà de la compréhension humaine. Du fait que la référence à Dieu en tant que Père a si bien marché entre les mains patriarcales traditionnelles, dit-on, il nous faut introduire un complément à cette métaphore en utilisant d’autres métaphores telles que mère, amant(e), ami(e). Reconnaissons que le langage artistique des meilleurs porte-parole de notre époque exprime effectivement une clairvoyance spirituelle. Et, bien entendu, l’égalité des femmes et des hommes est une affirmation essentielle. De plus, le Livre d’Urantia offre un soutien partiel à cette interprétation qui parle du Père métaphoriquement. Jésus nous a dit que «l’enfant …dépend entièrement de son père terrestre pour ses premières idées sur le Père céleste. [LU 177:2.5 ; cf. LU 159:5.7] La vérité est que le mental en évolution de l’enfant qui projette son image du père, suit précisément le plan du Créateur. La fonction de la métaphore est, pour ainsi dire, précisément d’anticiper sur la réception de la révélation par l’adulte. Toutefois, le Livre d’Urantia contient des passages qui contestent la théologie de la métaphore. Dieu n’aime pas comme un père, mais en tant que père. [LU 2:6.4] En général le livre enseigne que les pères humains sont le reflet créé d’un archétype éternel, et les [o]mbres devraient être interprétées en fonction de la vraie substance. [LU 1:6.1] Dans le Nouveau Testament Paul écrit: «Le Père, dont chaque famille, spirituelle et naturelle, tire son nom. » (Ephèsiens 3.14). En d’autres termes, une fois que nous commençons à connaître vraiment Dieu, nous apprenons de Dieu ce qu’être parent signifie.
Difficulté #5. Nous pourrions répondre au problème en laissant au Livre d’Urantia le soin de faire passer le message ; il le fait si bien que nous pourrions penser qu’il nous suffit de le faire lire aux gens. Le Livre d’Urantia a un rôle significatif à jouer dans le renouvellement du mouvement évangélique. Néanmoins, il y a d’innombrables personnes aujourd’hui qui ne liront pas le livre et qui ont besoin de la vérité qui sauve les âmes… Ce dont on a le plus besoin maintenant c’est de Jésus. Le monde a besoin de voir Jésus vivre de nouveau sur terre dans l’expérience des mortels nés d’esprit qui révèlent effectivement le Maitre à tous les hommes. [LU 195:10.1] Si notre ministère consiste surtout à laisser un livre donner notre message, nos vies ne manifesteront guère les qualités d’attrait qui amèneraient les autres à étancher leur soif avec l’eau que nous prétendons leur offrir.
Difficulté #6. On pourrait proposer d’ignorer le problème puisque le simple fait d’en parler est un piège. En vérité, le meilleur moyen de traiter nombre de problèmes c’est de ne pas en faire des problèmes. Si vous mentionnez le Père et que quelqu’un vous dise : «Et Dieu la Mère ? » Vous pouvez rire et dire: «Elle aussi!»De plus, beaucoup de gens ont l’habitude de se référer à Dieu de manière si naturelle et si spontanée que soulever la question ne pourrait se faire qu’au détriment de leur enseignement. Ils pourraient être gênés, envahis par le doute quant à leur expression merveilleusement spontanée et leur efficacité serait diminuée d’autant. Après tout, Jésus n’a jamais donné de leçon théologique sur la Paternité de Dieu, alors pourquoi même poser la question ? Ce qu’attend le monde, en fin de compte, c’est d’entendre l’évangile et non pas une dissertation sur la paternité de Dieu.
Nous reconnaissons cependant, l’illogisme qui consiste à exalter quelque chose tout en refusant de l’analyser. (LU 83:7.9) En outre, la cinquième révélation d’époque a beaucoup à dire sur la paternité de Dieu et, au moment où la culture est en crise à ce sujet, nous devrions pouvoir apporter notre contribution. Jésus a pris grand soin dans la résolution des problèmes clés relatifs à son ministère, et nous pouvons faire de même dans la mesure où, comme le Maitre, nous éviterons la sur-analyse et nous sub-ordonnerons la recherche intellectuelle à notre but religieux.
Voici quelques facettes du concept de Dieu en tant que père telles que je les ai recueillies. Plus nous les pénétrerons par clairvoyance spirituelle, plus notre expression sera authentique, quel que soit le nom que nous utilisions. Dieu - le Père Universel - est la personnalité de la Source-Centre Première [LU 0:3.10] Le concept de Dieu père inclut l’unité et la personnalité de Dieu, l’amour et la miséricorde de Dieu, l’amitié avec Dieu, notre capacité de faire l’expérience de Dieu de l’intérieur. Le concept de Père implique que Dieu est le chef de la famille universelle, qu’il est volition absolue. Si nous lui obéissons comme un serviteur obéit à un roi qui promulgue des loi pour le peuple, nous raterons complètement l’expérience individuelle et personnelle de la consécration de notre volonté à faire sa volonté qui nous apporte la joie d’une relation paternelle. (LU 141:2.1 - LU 141:2.3; LU 149:6.2 ;LU 149:6.12) Jésus fit de plus, ce commentaire : « Faute d’avoir la vision de Dieu en tant qu’esprit et Père, Bouddha n’a pas réussi à apporter dans son enseignement l’énergie morale et la force motrice spirituelle qu’une religion doit posséder pour changer une race et élever une nation.» LU 132:7.5 Le concept de père a des implications de souveraineté comme l’indique la remarque sur la relation presque paternelle qu’ont les souverains systémiques avec leur subordonnés. (LU 35:9.5) … le Père,… peut à tout moment interposer une main paternelle dans le courant des évènements cosmiques [LU 118:10.6] L’amour paternel nous appelle à la perfection et nous châtie pour notre propre bien, il nous assure d’une filiation éternelle et nous habite pour être le parent de notre âme en évolution. Nous sommes créés pour avoir une affection naturelle pour le Père qui nous assure une comprébension et une relation d’amour. [LU 140:10.4] Un père est responsable du fait de notre existence, de notre sécurité et de notre plaisir, de notre éducation, de notre discipline et de notre tenue, de notre esprit de camaraderie et de notre loyauté, de notre amour et de notre miséricorde et de nos dispositions pour le future. Dans notre carrière universelle nous en venons, normalement, à connaître sept pères : le père charnel, l’Adam Planétaire, le Souverain Systémique, le Père de la Constellation, le Fils Créateur, les Anciens des Jours et le Père Universel. (LU 51:6.6-13)
Bien que la Trinité ne soit pas un modèle pour le mariage de deux êtres humains, (LU 33:3.6) la Trinité représente néanmoins un modèle d’association dans laquelle le chef a une relation égalitaire avec les autres membres. Plus important encore pour ce qui nous concerne maintenant, de même que le concept de Père fut partiellement enseigné par Melchizédek pour préparer la voie au Fils d’Effusion, de même il fut partiellement enseigné par Jésus pour préparer la voie à la maternité de Dieu. Dans l’expérience humaine Dieu est un. Nous ne pouvons séparer ou identifier l’amour paternel divin de l’amour maternel divin. En un âge où la polémique idéologique se mêle à une recherche sincère de l’âme pour connaître la maternité de Dieu, on nous a donné une révélation concernant le Fils Mère Eternel, la famille des filles de l’Esprit Infini, et l’Être Suprême maternel.
Si le mental humain ne peut pas résoudre ces difficultés, l’âme remplie de foi peut très bien le faire. Nous n’arriverons pas à des solutions identiques, mais l’Esprit de Vérité harmonisera nos meilleurs efforts comme le Maitre l’a fait avec les douze.
Lors de prônes ou quand j’enseignais, j’ai découvert que de nombreux groupes appréciaient les éclaircissements suivants :
Qu’est-ce que pouvait bien vouloir dire aux Juifs de la Palestine du premier siècle l’expression 'Dieu est notre Père '? Le sens d’un mot est donné par contraste. Les Juifs connaissaient déjà Dieu comme Créateur des cieux et de la terre et comme Seigneur de l’histoire. Ils considéraient Dieu comme un roi au pouvoir terrible et comme un juge ayant une autorité suprême. Jésus apporta une vérité plus grande encore. Le concept de Dieu en tant que Père fait contraste avec le concept de Dieu en tant que roi. L’idée du contraste n’est pas de nier la souveraineté de Dieu, mais de mettre l’accent sur une relation d’amour et de proximité entre le Créateur-père et la créature-enfant. Grâce au don de l’esprit, au royaume intérieur, nous pouvons jouir de l’expérience-foi d’une communion personnelle avec lui.
Cette note historique suggère qu’il est faux de vouloir interpréter la révélation du Père faite par Jésus comme si elle devait s’insérer dans les discussions présentes sur la maternité de Dieu. La proclamation de Jésus ne venait pas en contraste avec la maternité de Dieu. En vérité, Jésus nous préparait à reconnaître qu’en Dieu nous faisons l’expérience de l’amour maternel tout autant que de l’amour paternel. Il a comparé le royaume des cieux à une femme cherchant une pièce de monnaie perdue, et il s’est comparé luimême à une mère poule cherchant à rassembler ses poussins sous son aile. Les bons soins de l’amour de Dieu qui nous entoure et nous élève sont présents dans le ministère de Jésus. Il faut que nous nous tournions vers Dieu pour obtenir notre ration quotidienne minimum d’amour divinement paternel et divinement maternel. A ceux qui, de nos jours, recherchent une révélation étendue de la maternité de Dieu Jésus dit: «Demandez et vous recevrez; frappez et l’on vous ouvrira ; cherchez et vous trouverez. » [LU 144:2.3]. Jésus n’a pas fait réciter des doctrines aux gens ; il n’a obligé personne à adopter un nom particulier. Mais il a révélé la personnalité et la nature de Dieu. Une théologie trinitaire de pointe peut clarifier ces points plus encore, mais Jésus nous invite à entrer en relation avec Dieu en tant que notre Père et, en fait, c’est là quelque chose de tout à fait remarquable. Il aurait pu venir vers nous et nous dire : «Dieu est mon Père et il est votre grand-père. » Mais en fait, il nous a invité à partager la relation dont il a fait l’expérience avec Dieu.
Peut-être sentons-nous qu’il y a des raisons supplémentaires pour passer une année à disséminer les enseignements par la prière, la préparation et le service personnel. Rejoignez-nous en esprit ou en personne lors de la conférence de l’IUA du 29 avril au 2 mai à Nashville comme nous nous rassemblerons pour apprendre les uns des autres et pour chercher ensemble tout ce que l’Esprit de Vérité a en réserve pour nous.
Deux pensées pour conclure. Tout d’abord même si nous acceptons le concept de Dieu père comme étant le concept humain le plus élevé de Dieu, (LU 115:1.2 ; LU 196:3.35) et même si nous choisissons d’utiliser le mot ‘père’ pour exprimer notre concept, il est bon d’avoir à disposition d’autres termes que notre terme favori pour désigner Dieu. La pauvreté de terminologie ainsi que la conservation sentimentale d’une antique nomenclature empêchent souvent de comprendre la vraie signification de l’évolution des concepts religieux. [LU 94:12.1]
Finalement, souvenez-vous que dans l’expression « notre Père» le mot « notre» est aussi important que le mot «Père». Le mot «notre» indique deux directions. Un Fils Créateur pour qui la Source-Centre Première entretient une relation de père nous a invité à partager sa merveilleuse relation avec Dieu. Ainsi, notre frère aîné, Jésus, a commencé la grande révélation de cette vérité, et nous sommes un avec lui dans la mesure où nous transmettons véritablement la révélation sans cesse en expansion de la Déité et de la divinité. Ensuite, nous devons toujours considérer le Père comme étant aussi le Père de l’autre personne. Une fois que nous considérons l’autre personne comme incluse dans le cercle de la famille d’amour, les ombres de l’aliénation et de la lutte s’évanouissent. La paix peut naître. Jésus a envoyé les croyants pour présenter aux gens non pas un mot ni même un concept, mais une expérience, une relation.
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