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Comprendre son prochain | Le Lien Urantien — Numéro 35 — Automne/Hiver 2005 — Table des matières | De la matière à l'esprit en passant par le mental |
Pour toute compréhension et intercompréhension il est bon de définir ce que l’on entend par les termes de base, c’est ce que nous allons faire avant d’examiner :
et nous terminerons par une comparaison de la manière dont chacune peut envisager le problème de Dieu.
1.
La science traite des faits et des objets matériels. (LU 101:5.2)
[Par fait il faut entendre: une chose qui existe, une donnée de l’expérience. Ainsi, j’expérimente le fait de votre présence. Le fait peut être subjectif comme dans le cas de l’hallucination, ou objectif comme dans le cas du mirage.]
La religion ne s’occupe que des valeurs. (LU 101:5.2)
[Par valeur il faut entendre : ce qui est désirable ou digne d’estime en lui-même, par exemple la vérité, la beauté ou la bonté.]
Par une philosophie éclairée le mental s’efforce d’unir les significations des faits et des valeurs. (LU 101:5.2)
[Le mental est ce qui, chez l’homme, produit la pensée, par le moyen du cerveau. Nous distinguons le mental de l’esprit. L’esprit est en quelque sorte extérieur à l’homme. Pour les chrétiens, un cas particulier de l’esprit est ce que Jean appelait « la petite lumière qui éclaire tout homme venu en ce monde »; pour les Egyptiens de l’antiquité c’était le ka, pour les hindous c’est l’atman, bien que dernier soit dénué d’individualité. En fait, l’esprit peut être perçu par expérience, mais il ne peut être exprimé qu’au moyen du mental, c’est un peu comme si l’on décrivait un tableau et ses couleurs à un aveugle de naissance. Toutefois, l’esprit n’est pas la voix de la conscience, qui est, elle, purement d’origine évolutionnaire. Il y a divers niveaux de consciences.]
La conscience de Dieu, telle que l’éprouvent les mortels évoluant des royaumes, doit consister en trois facteurs variables, trois niveaux différentiels de réalisation de la réalité. Il y a d’abord la conscience mentale-la compréhension de l’idée de Dieu. Vient ensuite la conscience de l’âme-la réalisation de l’idéal de Dieu. Enfin se met à poindre la conscience de l’esprit-la réalisation de la réalité spirituelle de Dieu. LU 5:5.11
La conscience humaine du moi implique la récognition d’autres moi que ce moi conscient et implique en plus qu’une telle conscience soit mutuelle; que ce moi soit connu aussi bien qu’il connaît. LU 16:9.4
La conscience éthique n’est autre que la récognition par un individu des droits inhérents à l’existence de tous les autres individus.(LU 27:3.1)
La conscience, non enseignée par l’expérience ni aidée par la raison, n’a jamais été et ne pourra jamais être un guide sûr et infaillible pour la conduite humaine. La conscience n’est pas une voix divine parlant à l’âme humaine ; elle est seulement la somme totale du contenu moral et éthique des moeurs d’un quelconque stade d’existence courant ; elle représente simplement la conception humaine de la réaction idéale dans un concours de circonstances données. LU 92:2.6
La révélation unifie l’existence humaine. (LU 102:4.6)L’homme étant un être fini, très limité dans le temps et l’espace, ne peut avoir qu’une vision partielle de sa place dans le cosmos et de son devenir au-delà du temps présent. La révélation vient, en quelque sorte, compenser, partiellement, cette limitation.
2.
La science est le domaine de la connaissance. (LU 101:5.2) La poursuite de la connaissance constitue la science
La philosophie est le royaume de la sagesse. (LU 101:5.2) La recherche de la sagesse est la philosophie. (LU 102:3.12)
[La sagesse est la faculté de faire le meilleur usage de la connaissance, de l’expérience et de la compréhension.]
La religion est la sphère de l’expérience de la foi. (LU 101:5.2) L’amour pour Dieu est la religion. (LU 102:3.12)
[On donnera ici une définition traditionnelle de la foi, que l’on trouve en Hébreux 11.1, substance des choses que l’on espère et démonstration de celles qu’on ne voit pas. On prendra garde à distinguer la foi de la croyance. La croyance a atteint le niveau de la foi quand elle motive la vie et façonne la manière de vivre. Le fait d’accepter un enseignement comme vrai n’est pas la foi, c’est une simple croyance. La certitude et la conviction ne sont pas non plus la foi.]
La révélation est une technique. (LU 101:5.1) Elle est le substitut compensatoire (sur les mondes du temps) de la mota ou sagesse morontielle.
[La mota : ce terme désigne la sagesse d’une superphilosophie qui n’est pas limitée par la vision finie et limitée dans le temps et l’espace. L’homme mortel n’a pas accès à la mota. Par comparaison, nous pourrions dire que l’œil humain n’a pas accès à la vision en deçà ni au -delà de ce que nous appelons la lumière visible.]
[L’adjectif morontiel, ici au féminin, se réfère à la morontia, terme employé pour désigner un état intermédiaire entre le matériel et le spirituel. Pour les chrétiens, une allusion à cet état se trouve dans l’épître aux Hébreux en 10.34 où il est question d’une substance meilleure et plus permanente.]
3.
La science est une expérience quantitative. (LU 195:6.5)
[ C’est pourquoi ses lois se présentent sous forme mathématiques.]
La religion est une expérience qualitative. (LU 195:6.5)
[On ne peut ni mettre la joie spirituelle sous un microscope, ni peser l’amour dans une balance, ni mesurer les valeurs morales ; et l’on ne peut pas non plus chiffrer la qualité de l’adoration spirituelle.]
La philosophie est la tentative de l’homme pour unifier l’expérience humaine.(LU 196:3.30)
La révélation n’est validée que par l’expérience humaine. (LU 101:2.8)
4.
La science découvre le monde matériel. (LU 103:7.15) Elle est l’effort de l’homme pour résoudre les énigmes apparentes de l’univers. (LU 196:3.30) La science est la tentative de l’homme pour étudier son entourage physique, le monde de l’énergie-matière. (LU 103:6.9) La science traite des activités physicoénergétiques. (LU 133:5.4)
[Et cette découverte permet une action sur ce monde de l’énergie.]
La religion évalue le monde matériel. (LU 103:7.15) Elle est le geste suprême de l’homme magnifiquement tendu vers la réalité finale, sa détermination à trouver Dieu et être semblable à lui. (LU 196:3.30) La religion est l’expérience de l’homme avec le cosmos des valeurs spirituelles.(LU 103:6.9) La religion traite des valeurs éternelles. (LU 133:5.4)
[Il s’agit ici, bien sûr, de la religion personnelle authentique, pas de la religion institutionnelle.]
La philosophie essaie d’interpréter les significations du monde matériel en coordonnant le point de vue matériel scientifique avec le concept spirituel religieux.(LU 103:7.15) Elle essaie d’identifier les segments matériels de la science avec le concept de clairvoyance spirituelle du tout. (LU 102:3.10) Elle fait de son mieux pour mettre en corrélation ces observations quantitatives et qualitatives. (LU 133:5.4)
La révélation affirme qu’il y a unité entre le fait de la Déité, l’idée de l’Absolu et la personnalité spirituelle de Dieu ; de plus, elle présente ce concept comme étant notre Père — le fait universel de l’existence, l’idée éternelle du mental et l’esprit infini de la vie. (LU 102:3.11) [Cette affirmation n’a de sens que s’il s’agit de révélation authentique et non pas d’interprétation de découvertes personnelles généralisées.]
5.
La science est fondée sur certaines hypothèses qui, malgré l’absence de preuves, sont acceptées par la sensibilité à la réalité, inhérente aux facultés mentales humaines. La science entreprend sa carrière de raisonnement tant vantée en supposant la réalité de trois choses : la matière, le mouvement et la vie. (LU 103:7.11)
[l’existence de la matière n’a jamais vraiment été mise en doute par la science, mais son existence en dehors d’un être susceptible de la percevoir, oui .]
La philosophie commence sa carrière en admettant la réalité de trois choses : le corps matériel ; la phase supramatérielle de l’être humain, l’âme ou même l’esprit intérieur et le mental humain, mécanisme d’interassociation et d’intercommunication entre l’esprit et la matière, entre le matériel et le spirituel. (LU 101:5.5-8)
[ Les confusions sur des termes comme âme, mental et esprit sont la source d’innombrables querelles philosophiques, c’est pourquoi il est indispensable de les définir avant toute discussion. Sans entrer dans les détails, la tradition distingue pour l’âme les sens ancien de ce qui anime (d’Aristote à Voltaire) et le principe de la vie psychique. Notre conception de l’âme diffère sensiblement de cela, pour nous l’âme de l’homme est une acquisition expérientielle. À mesure qu’une créature mortelle choisit de « faire la volonté du Père qui est aux cieux, » l’esprit qui l’habite devient le père d’une nouvelle réalité dans l’expérience humaine. Le mental mortel et matériel est la mère de cette même réalité émergente. La substance de cette nouvelle réalité n’est ni matérielle ni spirituelle-elle est morontielle. C’est l’âme émergente et immortelle destinée à survivre à la mort physique et à commencer l’ascension du Paradis.]
La religion commence par l’hypothèse sur la validité de trois choses : le mental, l’esprit et l’univers — l’Etre Suprême.(LU 103:7.11)
[Que l’univers puisse être assimilé à l’Etre Suprême en surprendra plus d’un, Swedenborg avait subodoré quelque chose de semblable, mais cette idée ne peut être développée dans ce cadre.]
La science (la connaissance) est fondée sur l’hypothèse inhérente (l’esprit adjuvat) que la raison est valable, que l’univers est susceptible d’être compris. (LU 103:9.8) Bien que : Au stade mortel, rien ne peut être prouvé absolument ; la science et la religion sont toutes deux fondées sur des hypothèses. (LU 103:7.10)
6.
La science est soutenue par la raison. (LU 103:7.1)La science doit toujours s’appuyer sur la raison, bien que l’magination et les hypothèses aident à en étendre les frontières. (LU 103:6.11) [ Peut-il y avoir une science évolutive sans hypothèses ?]
La philosophie peut, en vérité, reposer sur une base scientifique, mais elle est inévitablement suprascientifique. (LU 195:7.9)
[ Si la philosophie repose sur une base scientifique il faut nécessairement qu’elle évolue en même temps que la science.]
La religion est soutenue par la foi. (LU 103:7.1) La religion dépendra éternellement de la foi, bien que la raison apporte une influence stabilisatrice et soit une servante utile. (LU 103:6.11)
[ La foi va toujours au-delà de la connaissance, mais la formule de Tertullien « Je crois parce que c’est absurde » n’est qu’un oxymoron, un coup de manche du rhéteur.]
7.
Dans le domaine de la vraie science, la raison est toujours sensible à la logique authentique. (LU 103:7.6)
[ Encore faut-il se méfier de ce que l’on entend par logique. Les anciens ne connaissaient que la logique formelle et aristotélicienne, les mathématiques modernes nous enseignent d’autres types de logique, y compris peut-être la logique floue.]
Dans le domaine de la vraie religion, la foi est toujours logique si l’on se base sur le point de vue intérieur, bien qu’elle puisse paraître complètement dénuée de fondement si l’on se place au point de vue extérieur de la méthode scientifique. (LU 103:7.6)
[ C’est là une position difficile, où il importerait de bien distinguer foi et croyances, chose rarement faite à ce niveau.]
La révélation est le seul espoir de l’homme évolutionnaire pour combler le gouffre morontiel. Sans l’aide de la mota, la foi et la raison ne peuvent ni concevoir ni construire un univers logique. Sans la clairvoyance de la mota, le mortel ne peut distinguer ni la bonté, ni l’amour, ni la vérité dans les phénomènes du monde matériel.(LU 103:6.13)
[ L’histoire devrait nous montrer que ni bonté ni amour ni vérité n’appartiennent aux mythes primitifs.]
8.
Les certitudes de la science proviennent entièrement de l’intellect . (LU 102:1.5)
[L’intellect, n’est qu’une partie du mental]
Les certitudes de la religion jaillissent des fondements mêmes de la personnalité tout entière. (LU 102:1.5)
[ La notion de personnalité est complexe, c’est un des grands mystères de l’univers, pour simplifier nous dirons que la personnalité a une fonction unificatrice, qu’elle est unique et invariante.]
9.
La vérité est la base de la science et de la philosophie.
La vérité présente le fondement intellectuel de la religion.(LU 56:10.10)
10.
La science, la connaissance, conduit à la conscience des faits.
La philosophie, la sagesse, conduit à coordonner la conscience.
La religion, l’expérience, conduit à la conscience des valeurs.
La révélation conduit à la conscience de la vraie réalité. (LU 102:3.14)
11.
La connaissance amène à donner un rang aux hommes, à faire naître des couches sociales et des castes.
La sagesse conduit à une meilleure et plus haute communauté dans nos idées et avec nos semblables.
La religion conduit à servir les hommes et à créer l’éthique et l’altruisme.
La révélation affranchit les hommes et les lance dans l’aventure éternelle.(LU 111:6.3)
[ Nous distinguons, à la façon de Hegel, la morale en tant que relation d’individu à individu et éthique en tant que relation au groupe.]
12.
La science sélectionne les hommes.
La sagesse fait justice à la différence entre les hommes.
La religion aime les hommes, jusqu’à les aimer comme vous-mêmes
La révélation glorifie l’homme et révèle sa capacité d’association avec Dieu (LU 102:3.7)
13.
La science s’efforce vainement de créer la fraternité de la culture.
La philosophie recherche la fraternité de sagesse.
La religion amène à l’existence la fraternité de l’esprit.
La révélation dépeint la fraternité éternelle. (LU 102:3.8)
[ Ce qu’est cette fraternité éternelle est assez loin de la tradition chrétienne, celle d’un repos et de la contemplation de la Déité, de la tradition musulmane, d’un Paradis où coule le lait et le miel, ou de la tradition bouddhique d’un Nirvana dans lequel la personnalité se dissout, c’est celle de l’appartenance à un Corps Paradisiaque de la Finalité continuellement à la recherche d’un au-delà du temps fini et le trouvant dans le service.]
14.
La connaissance fait naître de l’orgueil dans le fait de la personnalité.
La sagesse est la conscience de la signification de la personnalité.
La religion est l’expérience de la connaissance de la valeur de la personnalité.
La révélation est l’assurance de la survie de la personnalité. (LU 102:3.9)
15.
En science l’idée précède l’expression de sa réalisation.
En religion, l’expérience de la réalisation précède l’expression de l’idée. (LU 102:3.13)
Méthode de la science :
La raison est la méthode de la science. (LU 101:2.2)
Elle est expérimentale: la science moderne poursuit la technique expérimentale. (LU 195:5.14)
La science cherche à identifier, à analyser et à classifier les parties fractionnées du cosmos illimité. (LU 102:3.10)
Elle pourvoit à sa propre correction. (LU 92:3.4)
Méthode de la philosophie :
La logique est la technique que tâche d’utiliser la philosophie ; elle est sa méthode d’expression.(LU 92:3.4)
La logique est la preuve de la philosophie.(LU 101:2.8)
Dans la science, le moi humain observe le monde matériel ; la philosophie est l’observation de cette observation du monde matériel. (LU 112:2.12)
Méthode de la religion :
La religion saisit l’idée du tout, l’ensemble du cosmos. (LU 102:3.10)
La religion ne se base ni sur les faits de la science, ni sur les obligations de la société, ni sur les hypothèses de la philosophie, ni sur les devoirs que la moralité implique. (LU 5:5.2)
La foi est la méthode de la religion. (LU 101:2.2)
La foi est la preuve de la religion. (LU 101:2.8)
Contrairement à la science, elle ne pourvoit pas à sa propre correction progressive. (LU 92:3.4)
[C’est pourquoi la révision doit toujours lui être imposée. Cette révision lui est imposée par la pression des moeurs en lent progrès et l’illumination périodique des révélations d’époque.]
Méthode de la révélation :
La révélation synthétise les sciences de la nature et la théologie religieuse, apparemment divergentes, en une philosophie de l’univers cohérente et logique, en une explication coordonnée et sans hiatus aussi bien de la science que de la religion, apportant ainsi l’harmonie au mental et la satisfaction à l’esprit. (LU 101:2.1)
La soif de vérité est une révélation. (LU 102:3.12)
Sa méthode est le tri et l’affirmation.
Le tri : La révélation est une technique qui permet d’économiser des âges et des âges de temps dans le travail indispensable de triage et de criblage des erreurs de l’évolution, afin de dégager les vérités acquises par l’esprit. (LU 101:5.1)
L’affirmation : La révélation affirme qu’il y a unité entre le fait de la Déité, l’idée de l’Absolu et la personnalité spirituelle de Dieu; de plus elle présente ce concept comme étant notre Père — le fait universel de l’existence, l’idée éternelle du mental et l’esprit infini de la vie. (LU 102:3.11) Sur les points où la philosophie échoue… la révélation réussit en affirmant que le cercle cosmique est universel, éternel, absolu et infini. (LU 102:3.10)
Là où la métaphysique échoue totalement et où la philosophie elle-même échoue partiellement, la révélation réussit : elle affirme que la Cause Première de la science et le Dieu du salut de la religion ne sont qu’une seule et même Déité. (LU 101:2.7)
Objet de la science:
C’est celui de la magie: Les buts de la science sont identiques à ceux de la magie. L’humanité progresse de la magie à la science, non par la méditation et la raison, mais plutôt graduellement et péniblement par une longue expérience. L’homme avance à reculons dans la vérité ; il commence dans l’erreur, progresse dans l’erreur et atteint finalement le seuil de la vérité. (LU 88:4.5)
Objet de la philosophie :
La philosophie a été développée par l’effort mental de l’homme pour organiser et relier les découvertes de concepts largement séparés, ceux tirés d l’étude du monde de l’énergiematière par la science et ceux tirés de l’expérience des valeurs spirituelles de la religion, pour en tirer quelque chose comme une attitude raisonnable et unifiée envers le cosmos. (LU 103:6.9)
Fonction et but de la religion :
Le but de la religion, est d’ennoblir les facultés innées du mental humain. (LU 16:6.11)
La fonction de la religion évolutionnaire primitive est de conserver et d’accroître les valeurs sociales, morales et spirituelles essentielles qui prennent lentement forme. (LU 91:1.1)
La vraie religion doit toujours être simultanément l’éternel fondement et l’étoile directrice de toutes les civilisations durables. (LU 92:7.15)
La suprême mission de la religion, en tant qu’influence sociale, consiste à stabiliser les idéaux de l’humanité durant ces dangereuses périodes de transition d’une phase de civilisation à une autre, d’un niveau de culture à un autre. (LU 99:1.3)
Le rôle de la religion est de créer, de soutenir et d’inspirer chez chaque citoyen la loyauté cosmique qui l’orientera vers la réussite dans le progrès de tous ces services sociaux difficiles, mais souhaitables. (LU 99:3.16)
Le dessein de la religion n’est pas de satisfaire la curiosité au sujet de Dieu, mais plutôt d’apporter la constance intellectuelle et la sécurité philosophique, de stabiliser et d’enrichir la vie humaine en mêlant le mortel au divin, le partiel au parfait, l’homme à Dieu. C’est par l’expérience religieuse que les concepts humains de l’idéalité sont dotés de réalité. (LU 101:10.5)
Mais la mission de la religion consiste à préparer l’homme à faire face courageusement, et même héroïquement, aux vicissitudes de la vie… La vraie religion se doit d’agir. (LU 102:2.8)
Fonction et but de la révélation :
Compenser l’absence de mota: La révélation compense l’absence du point de vue morontiel en fournissant une technique pour parvenir à l’unité dans la compréhension de la réalité de la matière et de l’esprit ainsi que de leurs relations par l’intermédiaire du mental. (LU 101:2.2)
La révélation vient compenser les faiblesses de la philosophie en évolution. (LU 103:8.6)
La mission de la révélation consiste à sélectionner et à censurer les religions évolutionnaires qui se succèdent ; mais, si la révélation doit exalter et élever par étapes les religions d’évolution, il faut que ces visitations divines décrivent des enseignements qui ne soient pas trop éloignés des idées et des réactions de l’âge où ils sont présentés. La révélation doit donc toujours garder contact avec l’évolution, et elle le fait. (LU 92:4.1)
Action de la science:
Elle a été en lutte contre la religion : Dans cette première épreuve de force entre la science et la religion, la religion, ou plutôt la superstition, triompha. (LU 69:3.6)
Elle continue à lutter: La science stabilise aussi la philosophie en éliminant les erreurs, et purifie en même temps la religion en détruisant les superstitions. (LU 81:6.10)
Les progrès continus de la science contribuent sérieusement à la mortalité des faux dieux. (LU 102:6.1)
Elle a émancipé les femmes: Ce fut la science, et non la religion, qui émancipa réellement les femmes… La science a changé les conditions de vie de telle sorte que la force masculine a cessé d’avoir une grande supériorité sur la force féminine. (LU 84:5.7)
La science enseigne aux hommes à parler le nouveau langage des mathématiques et leur apprend à penser selon des lignes d’une exigeante précision. (LU 81:6.10)
La science apporte la connaissance. (LU 101:2.8)
Action de la philosophie :
Votre philosophie lutte pour s’émanciper des dogmes et de la tradition. (LU 12:9.5)
Elle tend à dogmatiser . (LU 42:9.1)
La vraie philosophie est issue de la sagesse, qui fait de son mieux pour mettre en corrélation ces observations quantitatives et qualitatives. (LU 133:5.4)
La philosophie apporte l’unité (LU 101:2.8)
Action de la religion :
La religion est le puissant levier qui élève la civilisation au-dessus du chaos.(LU 70:8.18)
Elle peut être un facteur décisif de développement: Le stimulant d’une religion progressive et avancée est souvent un facteur décisif du développement. (LU 79:6.10)
La religion produit la croissance des significations et le rehaussement des valeurs. (LU 100:1.1)
La religion apporte le bonheur. (LU 101:2.8)
Action de la révélation :
La foi révèle Dieu dans l’âme. La révélation, substitut de la clairvoyance morontielle sur les mondes évolutionnaires, permet à l’homme de voir, dans la nature, le même Dieu que la foi a déployé dans son âme. La révélation réussit ainsi à jeter un pont par-dessus l’abîme entre le matériel et le spirituel, et même entre la créature et le Créateur, entre l’homme et Dieu. (LU 101:2.10)
La révélation élargit infailliblement l’horizon éthique de la religion évoluée, tout en accroissant simultanément et infailliblement les obligations morales résultant de toutes les révélations antérieures. (LU 101:9.1)
La religion évoluée repose entièrement sur la foi. La révélation donne l’assurance supplémentaire de présenter, d’une manière plus étendue, les vérités concernant la divinité et la réalité, et le témoignage encore plus précieux de l’expérience effective qui s’accumule par l’union efficace pratique de la foi de l’évolution et de la vérité de la révélation. (LU 101:5.12)
La révélation affranchit les hommes et les lance dans l’aventure éternelle. (LU 102:3.5)
La révélation tend à faire ressembler l’homme à Dieu. (LU 102:3.14) Les religions de révélation attirent les hommes vers la recherche d’un Dieu d’amour parce qu’ils éprouvent le désir ardent de devenir semblables à lui. (LU 5:4.1)
La révélation unifie l’histoire, coordonne la géologie, l’astronomie, la physique, la chimie, la biologie, la sociologie et la psychologie. (LU 102:4.6)
La révélation clarifie avec autorité le fatras de la métaphysique développé par le raisonnement sur une planète évolutionnaire. (LU 103:6.8)
Ce que la science ne peut pas faire :
Prouver l’existence de Dieu: L’existence de Dieu ne pourra jamais être prouvée par des expériences scientifiques, ni par des déductions logiques de la raison pure. (LU 1:2.7)
Prouver l’existence de l’âme: La science matérielle ne peut prouver l’existence d’une âme (LU 133:6.7)
Percevoir la réalité en évolution : C’est le savant, et non la science, qui perçoit la réalité d’un univers d’énergie et de matière en évolution et en progrès.(LU 195:7.23)
Ce que la philosophie ne peut pas faire :
Prouver l’existence de Dieu :
L’existence de Dieu ne pourra jamais être prouvée par des expériences scientifiques, ni par des déductions logiques de la raison pure. (LU 1:2.7)
Valider la personnalité de Dieu: Ni science, ni philosophie, ni théologie ne peuvent valider la personnalité de Dieu. (LU 1:7.5)
Ce que la religion ne peut pas faire :
Agir seule: elle est impuissante sans le point d’appui d’un mental sain et normal, solidement basé sur une hérédité également saine et normale. (LU 70:8.18)
Devenir un fait scientifique: La religion ne peut jamais devenir un fait scientifique. (LU 92:7.1)
Dépasser la capacité de réception humaine: … La religion de révélation se voit toujours limitée par la capacité des hommes à la recevoir. (LU 92:4.1)
Inspirer et diriger la reconsctruction socio-économique: La religion institutionnelle est impuissante à procurer l’inspiration et à fournir des directives pour la reconstruction sociale et la réorganisation économique imminentes à l’échelle mondiale, parce qu’elle est malheureusement devenue plus ou moins une partie organique de l’ordre social et du système économique qui sont destinés à être reconstruits. (LU 99:2.1)
Ce que la révélation ne peut pas faire :
Etre complète: Toutefois, jamais aucune révélation ne peut être complète avant d’atteindre le Père Universel. LU 92:4.9
Dépasser certaines limites: La religion de révélation se voit toujours limitée par la capacité des hommes à la recevoir. (LU 92:4.1) Les lois gouvernant la révélation nous gênent grandement, parce qu’elles interdisent de transmettre des connaissances imméritées ou prématurées. (LU 101:4.1)
Ce que la science devrait faire :
La science devrait faire matériellement pour l’homme ce que la religion fait spirituellement pour lui : étendre l’horizon de la vie et agrandir sa personnalité. (LU 195:7.2)
Ce que la philosophie devrait faire :
À mesure que la civilisation progressera, la philosophie devra combler les abîmes de plus en plus vastes entre le concept de l’esprit et le concept de l’énergie. Mais, dans le temps de l’espace, ces divergences sont unifiées dans le Suprême. (LU 103:6.10)
Etre basée sur la raison de la science, la foi de la religion, la clairvoyance de la vérité révélée: La philosophie la plus élevée que l’homme mortel puisse atteindre doit être logiquement basée sur la raison de la science, la foi de la religion et la clairvoyance de la vérité fournie par la révélation. (LU 103:6.15)
Ce que la religion devrait faire :
Il faut que la religion exerce une forte influence en faveur de la stabilité morale et du progrès spirituel ; il faut qu’elle fonctionne dynamiquement au milieu de conditions toujours changeantes et d’ajustements économiques sans fin… (LU 99:1.2)
Il faut que la religion agisse comme le sel cosmique empêchant les ferments du progrès d’annihiler la saveur culturelle de la civilisation. C’est seulement par le ministère de la religion que les nouvelles relations sociales et les bouleversements économiques peuvent aboutir à une fraternité durable. (LU 99:1.4)
Ce que la philosophie ne devrait pas faire :
S’appuyer sur la métaphysique: Quand la philosophie a le malheur de s’appuyer sur la métaphysique, elle devient inévitablement sceptique, embrouillée. (LU 103:6.14)
Etre purement mécaniste: Une philosophie mécaniste de la vie et de l’univers ne saurait être scientifique, parce que la science ne reconnaît et ne traite que des objets matériels et des faits. (LU 192:2.13)
Ce que la religion ne devrait pas faire :
La religion a gêné les activités industrielles et le développement économique ; elle a gaspillé du travail et dilapidé des capitaux ; elle n’a pas toujours été secourable à la famille ; elle n’a pas favorisé de façon adéquate la paix et la bonne volonté ; elle a parfois négligé l’éducation et retardé la science ; elle a indûment appauvri la vie sous prétexte d’enrichir la mort. (LU 92:3.7)
Mais la religion ne devrait s’occuper directement ni de créer de nouveaux ordres sociaux, ni de préserver les anciens. (LU 99:0.2)
La religion ne doit pas s’imbriquer organiquement dans le travail laïque de la reconstruction sociale et de la réorganisation économique. (LU 99:1.6)
La religion ne doit rien faire pour gêner ou retarder la coordination sociale des institutions humaines. (LU 99:7.1)
Qu’est-ce que Dieu pour la science?
une cause (LU 1:6.2), la Cause première (LU 4:4.7), une possibilité (LU 102:6.8), une hypothèse (LU 101:2.7).
Qu’est-ce que Dieu pour la philosophie?
Le concept est plausible (LU 1:2.7) il [Dieu] est une idée (LU 1:6.2) il est l’unique être qui existe par soi-même, ne dépendant d’aucun être pour son existence, mais conférant salutairement l’existence réelle à toutes choses et à tous les autres êtres (LU 4:4.7).il est une probabilité (LU 102:6.8)
Qu’est-ce que Dieu pour la religion?
il est une personne (LU 1:6.2), il est le Père universel et aimant (LU 4:4.7), il est une certitude, une actualité de l’expérience religieuse (LU 102:6.8).
La vraie science ne peut avoir de querelle durable avec la vraie religion. La « méthode scientifique » est simplement un étalon intellectuel pour mesurer les aventures matérielles et les accomplissements physiques. Mais étant matérielle et entièrement intellectuelle, cette méthode ne sert absolument à rien pour évaluer les réalités spirituelles et les expériences religieuses. (LU 195:7.2)
La religion n’a besoin d’aucune définition ; nous connaissons tous ses fruits sociaux, moraux, intellectuels et spirituels. Et tout ceci provient du fait que la religion est la propriété de la race humaine ; elle n’est pas engendrée par la culture. (LU 102:2.2)
La religion est exclusivement une expérience spirituelle personnelle — connaître Dieu comme un Père — mais le corollaire de cette expérience — connaître l’homme comme son frère — entraîne l’ajustement du « moi » à d’autres « moi », ce qui implique l’aspect social ou collectif de la vie religieuse. (LU 99:5.1)
La religion authentique n’enlève rien à l’existence humaine, mais ajoute au contraire de nouvelles significations à l’ensemble de la vie. (LU 100:6.5)
La vraie religion n’est pas un système de croyances philosophiques qui puisse être déduit par raisonnement et démontré par des preuves naturelles. Elle n’est pas non plus une expérience fantastique et mystique de sentiments d’extase indescriptibles, dont seuls peuvent bénéficier les romantiques dévots du mysticisme. La religion n’est pas le produit de la raison, mais, vue de l’intérieur, elle est entièrement raisonnable. La religion ne dérive pas de la logique de la philosophie humaine, mais, en tant qu’expérience des mortels, elle est entièrement logique. La religion est l’expérimentation de la divinité dans la conscience d’un être moral d’origine évolutionnaire ; elle représente une expérience vraie avec des réalités éternelles dans le temps, la réalisation de satisfactions spirituelles durant l’incarnation. (LU 101:1.1)
L’expérience de la religion aboutit finalement à la certitude consciente que Dieu existe et à l’assurance indubitable de la survie de la personnalité croyante.(LU 101:1.6)
Le fait de la religion consiste entièrement dans l’expérience religieuse des êtres humains raisonnables et ordinaires. C’est le seul dans lequel la religion ne puisse jamais être considérée comme scientifique ou même psychologique. (LU 101:2.1)
Tôt ou tard, la religion évolutionnaire est destinée à recevoir l’expansion spirituelle de la révélation ; cela fait partie du plan de l’univers. (LU 101:5.4)
La révélation, en tant que phénomène historique, est périodique ; en tant qu’expérience humaine personnelle, elle est continue. (LU 101:2.12)
Nulle révélation de la religion, qui se prétend telle, ne peut être considérée comme authentique si elle ne reconnaît pas les devoirs, commandés par les obligations morales, qui avaient été créés et entretenus par la religion évolutionnaire antérieure. (LU 104:5.2)
La religion révélée est l’élément unifiant de l’existence humaine. (LU 102:4.6)
Il en ressort que tout progrès humain est effectué par une technique conjointe d’évolutionrévélation. (LU 196:3.15)
99% de cet essai est une compilation du Livre d’Urantia, je n’ai guère fait que modifier l’ordre de présentation.
Jean Royer
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